[0001] Demande divisionnaire correspondant à la demande de brevet européen 83420119.6 publiée
sous le numéro 0100288.
[0002] La présente invention se réfère aux mécaniques d'armure à double lève dans lesquelles
les crochets pris par l'un des deux cadres de griffes qui se déplacent verticalement
en sens inverse l'un de l'autre, se décalent angulairement autour de l'axe de leur
tige de manière à échapper à l'autre cadre sans qu'on ait à prolonger à cet effet
la durée de ce qu'on appelle la presse, c'est-à-dire de la phase durant laquelle lesdits
crochets sont sélectivement repoussés par les aiguilles correspondantes.
[0003] Cette mécanique, dont on peut dire qu'elle est à crochets orientables, a été décrite
dans le document FR.A.2 179 655 du 11 Avril 1972. Grâce à la réduction du temps de
presse, elle s'est avérée pouvoir fonctionner à des cadences nettement supérieures
à celles des mécaniques classiques. Toutefois l'expérience a montré qu'avec des métiers
marchant à très grande vitesse on assistait parfois à des fautes de sélection. Grâce
à une étude minutieuse du comportement des crochets sur de tels métiers, on a pu déterminer
que cela provenait d'une orientation défectueuse de ceux-ci sur les lames du cadre
de retenue. Ces lames devraient normalement amener les becs qu'elles supportent à
se trouver orientés exactement dans des plans verticaux perpendiculaires à elles ;
or on relève parfois de légères déviations angulaires momentanées que sur les métiers
du genre en question peuvent atteindre des valeurs telles que la levée sélective des
crochets s'en trouve affectée.
[0004] La présente invention vise à remédier à cet inconvénient.
[0005] L'on interpose à cet effet entre l'extrémité inférieure du crochet et la lisse correspondante
une lamelle élastique qui coulisse par ailleurs dans une fente d'une planche de guidage
Fixe prévue au-dessous de la planche de fond précitée. Ainsi cette lamelle tend constamment
à rappeler le crochet à l'orientation de repos prévue. Son élasticité permet les rotations
de 45° de la tige autour de son axe sans leur opposer une résistance gênante, mais
elle détermine un couple de rappel qui évite ou limite toute rotation exagérée et
contribue à ramener le crochet à son orientation de repos.
[0006] Ainsi conformément à l'invention entre l'oeillet ou analogue de l'extrémité inférieure
de chaque crochet et la lisse correspondante est interposée une lamelle élastique
et entre la planche de fond et le niveau de l'extrémité inférieure de cette lamette
quand le crochet intéressé est en position levée, il est prévu une planche de guidage
percée de fentes individuelles pour le passage desdites lamelles, l'orientation de
ces fentes étant telle que les lamelles ne soient soumises à aucun couple de trosion
quand le crochet se trouve à sa position abaissée de repos.
[0007] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer :
Fig. 1 est une vue schématisée d'une mécanique suivant l'invention, un seul des crochets
de celle-ci étant représenté.
Fig. 2 est une vue en élévation de ce crochet.
Fig. 3 en est une vue en plan.
Fig. 4 est une vue en perspective à grande échelle montrant la partie basse d'un crochet,
la lamelle élastique qui lui est attachée, ainsi que la planche de fond et la planche
de guidage qu'elle traverse.
[0008] On a schématisé en fig. 1 une mécanique comportant application de la présente invention.
Celle-ci comprend des crochets à tige unique dont un seul a été représenté en 1. Chacun
d'eux est commandé à la sélection par une aiguille 2 comportant une boucle 2a qui
entoure sa tige. Les aiguilles 2 traversent une plaque 3 et reçoivent l'action sélective
de butoirs 4 guidés par une autre plaque perforée 5. A chaque aiguille 4 est associée
une aiguillette 6, laquelle est propre à coopérer avec le papier perforé 7 de la mécanique.
Lorsqu'une aiguillette 6 rencontre un plein du papier, elle est soulevée et le butoir
4 entre ainsi en contact avec une butée 8 qui oscille horizontalement, l'aiguille
2 est alors repoussée à l'encontre de la réaction d'un ressort R en entraînant le
crochet 1 considéré.
[0009] Dans le cas d'un trou palpé par l'aiguillette, le butoir 4 échappe à l'action de
la butée 8 si bien que le crochet n'est pas poussé par l'aiguille 2.
[0010] En fig. 2 et 3 l'on a référencé 9 la tige d'un crochet. Celle-ci porte à son extrémité
supérieure un premier bec principal 10 (fig. 2), puis un peu plus bas un second bec
principal 11, orienté en plan (fig. 3) à 90° du précédent, puis beaucoup plus bas
encore un bec de retenue 12 disposé en plan suivant la bissectrice de l'angle des
becs précédents. L'extrémité inférieure de la tige 9 est enfin recourbée sur elle-même
sous la forme d'un oeillet 13, lequel est incomplétement fermé dans la forme d'exécution
représentée, cet oeillet étant destiné à être relié à la lisse correspondante 14 (fig.
1) à la façon qu'on exposera plus loin.
[0011] Les becs principaux 10 et 11 sont destinés à coopérer avec les lames respectives
15 du cadre de griffes supérieur 16, et 17 du cadre de griffes inférieur 18, ces deux
cadres allant et venant verticalement en sens inverse l'un de l'autre. Quant au bec
de retenue, il coopère de son côté avec l'une des lames 19 du cadre fixe de pas ouvert
20.
[0012] Telle qu'on l'a décrite jusqu'ici la mécanique à crochets orientables suivant la
présente invention est semblable à U ! celle décrite dans le brevet mentionné plus
haut.
[0013] Toutefois dans cette mécanique antérieure les crochets 1 non soulevés étaient supportés
par le moyen d'un second cadre fixe situé au-dessous du cadre de pas ouvert 20 et
sur les lames duquel les becs 12 venaient reposer, ces lames assurant leur orientation
de repos indiquée en fig. 3, c'est-à-dire le bec de retenue 12 considéré se trouvant
exactement dans un plan vertical perpendiculaire aux lames 15, 17 et 19. Il est prévu
dans la planche de fond 21 des dépressions 22 dans lesquelles les oeillets 13 viennent
se disposer.
[0014] Le fond de la dépression 22 est perforé d'une ouverture circulaire 23 dont le profil
vient s'inscrire à l'intérieur de celui 22a de l'entrée de la dépression 22.
[0015] A l'oeillet 13 de chaque crochet est par ailleurs accrochée une lamelle élastique
24 (fig. 4) qui traverse l'ouverture 22 et à l'extrémité inférieure de laquelle est
fixée la lisse 14 correspondante.
[0016] Au-dessous de la planche de fond 21, mais encore au-dessus de l'extrémité inférieure
des lamelles 24 correspondant à des crochets en position haute c'est-à-dire qui ont
été soulevés par l'un des cadres de griffes (16, 18), il est prévu une planche de
guidage 25 (fig. 4) percée de fentes étroites 26 pour le passage desdites lamelles
24. Les fentes 26 sont orientées de façon telle que lorsqu'un crochet repose sur le
fond de la dépression 22 correspondante de la planche de fond 21, sa lamelle 24 ne
comporte aucune torsion.
[0017] Le fonctionnement est le suivant :
Lorsqu'un crochet 1 est au repos, son oeillet inférieure 23 repose dans la dépression
22 correspondante de la planche de fond 21.
[0018] A partir de cette position de repos, lorsque le crochet 1 considéré à été sélectionné,
tout se passe comme indiqué dans le brevet précité, la partie de la lamelle 24 située
entre la planche de guidagé 25 et l'oeillet 13 n'opposant qu'une très faible réaction
de torsion à la rotation de 45° de la tige 9 autour de son axe dans un sens ou dans
l'autre. Donc quand l'un des becs principaux, 10 par exemple, a été pris par un cadre
de griffes et est soulevé puis abaissé par celui-ci, l'autre 11 est pratiquement orienté
parallèlement aux lames et ne risque nullement d'être accroché par l'une de celles
de l'autre cadre.
[0019] La lamelle élastique 24 exerce sur l'oeillet 13 un couple de rappel qui tend à précisément
ramener le crochet à la position angulaire de fig. 3 et qui contribue donc à assurer
cette orientation correcte de celui-ci au repos. En outre cette lamelle, dont le couple
de réaction augmente rapidement avec l'angle de torsion, s'oppose à toute rotation
exagérée de la tige 9 qui pourrait aboutir à ce que l'un des becs principaux puisse
rencontrer une lame destinée à un autre crochet (par exemple la lame située au- dessus
de la tige 9 en fig. 3).
[0020] L'invention a donc bien permis de réaliser une mécanique à crochets orientables dans
laquelle l'orientation correcte des crochets en position basse ou de repos soit assurée
de façon certaine en dépit des vibrations, effets d'inertie et autres actions parasites,
ce qui permet de la faire fonctionner à des vitesses plus élevées que celles atteintes
jusqu'ici, sans risque de voir apparaître des défauts de sélection.
[0021] Il serait possible de combiner la planche de guidage 25 avec celle de fond 21 au
prix, bien entendu, d'un raccourcissement des lamelles 24. On notera encore que l'invention
resterait applicable même si la mécanique ne comportait pas de cadre de pas ouvert
20, les becs de retenue 12 étant alors supprimés. Enfin on pourrait aussi utiliser
un collet plat sans boucle.
1. Mécanique d'armure à double lève à crochets (1) orientables, du genre dans lequel
chacun desdits crochets comprend une tige unique solidaire de deux becs principaux
(10, 11) décalés angulairement l'un par rapport à l'autre d'environ 90° autour de
l'axe de la tige et propres à coopérer avec l'un ou l'autre des deux cadres de griffes
(16, 18) de la mécanique, ainsi qu'un oeillet inférieur (13) ou analogue destiné à
assurer la liaison avec la lisse correspondante (14), tandis qu'il est prévu une planche
de fond (21) pour retenir verticalement les crochets se trouvant à la position abaissée
de repos et pour assurer que leurs becs principaux (10, 11) soient orientés à environ
45° dans un sens et dans l'autre par rapport aux lames des cadres (16, 18) précités,
caractérisée en ce qu'entre l'oeillet (13) ou analogue de l'extrémité inférieure de
chaque crochet (1) et la lisse correspondante (14) est interposée une lamelle élastique
(26) et en ce qu'entre la planche de fond (21) et le niveau de l'extrémité inférieure
de cette lamelle (24) quand le crochet intéressé (1) est en position levée, il est
prévu une planche de guidage fixe (25) percée de fentes individuelles (26) pour le
passage desdites lamelles (24), l'orientation de ces fentes (26) étant telle que les
lamelles (24) ne soient soumises à aucun couple de torsion quand le crochet (1) se
trouve à sa position abaissée de repos.
2. Mécanique suivant la revendication 1, caractérisée en ce que la planche de guidage
25 et la planche de fond (21) sont combinées.