[0001] La présente invention concerne une torche à plasma à arc électrique.
[0002] Les torches à plasma, aussi appelées chalumeaux ou brûleurs à plasma, sont des appareils
bien connus en soi, permettant de produire un jet de gaz à l'état de plasma.
[0003] Selon une définition classique, un plasma est un gaz ionisé qui contient au moins
IO
15 corpuscules chargés par mètre cube, et en moyenne, très sensiblement autant d'électrons
que d' ions positifs.
[0004] La production d'un plasma exige que l'on communique au gaz une importante quantité
d'énergie. On dispose à cet effet de différents moyens, parmi lesquels le plus fréquemment
utilisé est l'arc électrique.
[0005] Dans les torches à plasma à arc électrique, on fait jaillir l'arc entre deux électrodes
entre lesquelles circule un gaz. Les particules du gaz sont ionisées par l'énergie
élevée de l'arc et le gaz se transforme en un plasma.
[0006] La plupart des torches à plasma à arc sont alimentées en courant continu ou, plus
exactement, en courant alternatif redressé.
[0007] Les torches à plasma à arc électrique peuvent encore être subdivisées en deux catégories,
selon le type de cathode utilisé, c'est-à-dire la cathode chaude et la cathode froide.
[0008] On appelle cathode chaude une cathode portée à une température suffisamment élevée
pour que, par effet thermo-ionique, elle émette un nombre d'électrons assurant pratiquement
le courant d'arc. En raison du niveau élevé de la température nécessaire pour réaliser
une émission électronique correspondant à une intensité de courant d'arc suffisante
pour at- teindre la puissance et la température voulues, à savoir environ 3000°C,
le nombre de matériaux utilisables pour fabriquer une telle cathode est très limité.
Actuellement, on n'utilise pratiquement que du tungstène ou certains de ses alliages.
Il en résulte que les torches à plasma à arc à cathode chaude ne peuvent fonctionner
qu'avec des gaz qui sont chimiquement inertes vis-à-vis du tungstène, comme l'hydrogène,
l'azote et les gaz rares (argon, xénon, etc...). Outre le prix élevé de ces gaz, cette
limitation constitue un sérieux inconvénient pour ce type de torche, lorsque l'on
désire utiliser d'autres gaz. Ces cathodes présentent en revanche un taux d'usure
extrêmement faible, et par conséquent une durée de vie très longue atteignant plusieurs
centaines d'heures.
[0009] Le second type de torche à plasma à arc, à savoir des torches à cathode froide, utilisent
une cathode de cuivre, énergiquement refroidie pour l'empêcher d'atteindre la température
d'émission thermo-ionique. Dans ce type de torche, on fait souvent appel à des moyens
aérodynamiques ou magnétiques ou aux deux simultanément, pour déplacer à grande vitesse
le pied de l'arc sur la cathode, afin de limiter l'érosion de celle-ci. Les torches
à cathode froide permettent d'utiliser pratiquement tous les gaz. Néanmoins, la durée
de vie de ces cathodes reste limitée à quelques centaines d'heures dans les meilleurs
des cas actuellement connus. Ces durées de vie sont nettement inférieures d'une part,
à celles des cathodes chaudes, et d'autre part à celles des anodes, qui atteignent
couramment un à quelques milliers d'heures.
[0010] On connaît par le brevet US n° 4,002,466, une torche à plasma utilisable pour la
réduction d'oxydes métalliques, en particulier pour la réduction directe de minerais
de fer. Cette torche de la technique antérieure comporte une cathode en tungstène
et une anode, reliées de façon conventionnelle respectivement aux bornes négative
et positive d'une source de courant électrique. Entre la cathode et l'anode est disposée
une tuyère, électriquement isolée, destinée notamment à stabiliser l'arc et à empêcher
le retour de gaz carboné de l'anode vers la cathode.
[0011] La présente invention porte sur une torche à plasma à arc qui réunit les avantages
précités des cathodes chaude et froide, sans en présenter les inconvénients, et qui
permet de faciliter et d'améliorer la procédure d'établissement de l'arc électrique
entre la cathode et l'anode.
[0012] La torche à plasma à arc électrique qui fait l'objet de la présente invention, est
essentiellement caractérisée en ce qu'elle comporte :
(a) une cathode chaude;
(b) une électrode intermédiaire, dite électrode d'allumage;
(c) une anode;
(d) des moyens d'introduction d'un gaz inerte entre la cathode chaude et l'électrode
d'allumage;
(e) des moyens d'introduction d'un gaz plasmagène entre l'é lectrode d'allumage et
l'anode;
(f) des moyens pour relier la cathode chaude aux pôles négatifs d'une source de courant
principale et d'une source de courant d'allumage;
(g) des moyens pour relier l'électrode d'allumage aux pôles positifs d'une source
de courant principale et d'une sour- source de courant d'allumage;
(h) des moyens pour relier l'anode au pôle positif de la dite source de courant principale.
[0013] Selon une variante particulière de l'invention, la torche à plasma comporte deux
chambres, séparées par l'électrode d'allumage et mises en communication entre elles
par un orifice ménagé dans la dite électrode d'allumage, l'une des deux chambres,
dite chambre cathodique, étant équipée de la cathode chaude (a) et des moyens (d)
d'introduction d'un gaz inerte, et l'autre chambre, dite chambre anodique, étant constituée
en partie par l'anode (c) et étant équipée des moyens (e) d' introduction d'un gaz
plasmagène quelconque.
[0014] Egalement selon l'invention, les moyens d'introduction de gaz dans au moins une des
dites chambres, sont disposés de façon à conférer au gaz un mouvement, de préférence
hélicoïdal dans la dite chambre.
[0015] Par ailleurs, on sait que de nombreux procédés industriels comportent une injection
de matériau carboné qui intervient au titre de combustible ou au titre d'agent réducteur
dans des processus très divers. C'est le cas en particulier dans le domaine du haut
fourneau, où l'on cherche actuellement à remplacer les injections d'hydrocarbures
liquides ou gazeux, trop coûteux, par des injections de matériaux solides, moins chers,
tels que du charbon. Ces matériaux solides présentent cependant l'inconvénient d'une
cinétique de réaction très basse, ce qui entraîne des temps de réaction très longs,
généralement incompatibles avec la vitesse des processus dans lesquels on les utilise.
Pour améliorer cette cinétique de réaction, il est connu depuis longtemps d'utiliser
des matériaux présentant une granulométrie de plus en plus fine, obtenue notamment
par broyage. Le présent demandeur a franchi récemment une étape supplémentaire dans
cette direction en proposant d'injecter, dans un haut fourneau, du carbone à l' état
de vapeur, obtenu par sublimation de charbon fin dans une flamme plasma.
[0016] Une variante particulièrement intéressante de la présente invention porte sur une
torche à plasma permettant précisément la production de carbone gazeux à partir d'un
combustible solide.
[0017] Conformément à la description qui précède, cette torche à plasma comporte une électrode
d'allumage disposée entre une cathode chaude et une anode; elle est en outre caractérisée
en ce qu'elle présente au moins un conduit d'alimentation en combustible, qui débouche
dans l'espace compris entre l'électrode d'allumage et l'anode, et de préférence immédiatement
en amont de la section d'entrée de la chambre anodique.
[0018] La majeure partie de ce conduit est de préférence parallèle à l'axe longitudinal
de la torche à plasma. Cependant, suivant une caractéristique particulière de l'invention,
sa sortie est orientée de façon à ce que son axe coupe l'axe longitudinal de l'anode
en aval de l'extrémité amont de l'anode. La vitesse avec laquelle le combustible pénètre
dans la chambre anodique est ajustée de façon à ce qu'il ne soit pas centrifugé par
le gaz plasmagène et qu'il n'obstrue pas les passages d'alimentation de ce dernier.
Cette vitesse est réglée en fonction des débits du combustible et du gaz plasmagène.
En aucun cas cependant, la vitesse du combustible ne peut être inférieure à 5 m/s
et celle du gaz plasmagène à 50 m/s.
[0019] Dans le cas où la torche à plasma présente plusieurs conduits d'alimentation en combustible,
ceux-ci sont avantageusement uniformément répartis autour de l'axe longitudinal de
la torche, de façon à assurer une alimentation équilibrée du combustible.
[0020] Dans un but de comparaison et d'illustration, on va à présent décrire une torche
à plasma de la technique antérieure et deux modes de réalisation préférés de torches
à plasma conformes à l'invention, en se référant aux figures annexées dans lesquelles
:
- la figure 1 représente schématiquement une torche à plasma de la technique antérieure;
- la figure 2 représente une torche à plasma conforme à la présente invention;
- la figure 3 représente une torche à plasma comportant un conduit d'alimentation
en combustible, conformément à la variante particulière de l'invention.
[0021] Il va de soi que ces représentations sont schématiques et ne respectent pas une échelle
précise.
[0022] Une torche à plasma classique, telle que celle qui est illustrée à la figure 1 comporte
une chambre (I) limitée d'une part par une enceinte (1) en matériau isolant et d'autre
part par une paroi (2) constituant l'anode, généralement en cuivre. La cathode (3)
par exemple en tungstène, est logée dans une paroi de l'enceinte (1), de préférence
en face de l'anode (2). Ces deux électrodes (2) et (3) sont reliées respectivement
aux pôles positif et négatif d'une source de courant continu ou redressé. L'enceinte
(1) est encore pourvue d'un passage (4) d'introduction du gaz plasmagène et l'anode
est percée d'un orifice permettant l'éjection du jet de plasma (5).
[0023] Dans une torche de ce type, la cathode peut être en tungstène, c'est-à-dire "chaude";
elle requiert alors l'emploi d'un gaz chimiquement inerte vis-à-vis de cet élément.
Elle peut aussi être "froide", c'est-à-dire en cuivre refroidi, avec les inconvénients
rappelés plus haut en ce qui concerne la tenue à l'usure par érosion.
[0024] La figure 2 montre une torche à plasma conforme à l'invention, qui ne présente pas
ces inconvénients. Cette torche se compose d'une enceinte ouverte (1) en matériau
isolant, prolongée par une anode (2) en cuivre.
[0025] L'ensemble est divisé en deux chambres (I) et (II) séparées par une électrode d'allumage
(6) disposée dans l'enceinte isolante, à une certaine distance de l'extrémité de celle-ci.
La chambre (I), dite chambre cathodique, est équipée d'une cathode chaude (3) et pourvue
d'un orifice (8) d'introduction d'un gaz chimiquement inerte vis-à-vis du tungstène.
La chambre (II) ou chambre anodique, est pourvue d'au moins un passage (4) d'introduction
du gaz plasmagène, qui peut être un gaz quelconque. Ce passage (4) est de préférence
ménagé dans la partie de la chambre (II) constituée de matériau isolant; il est orienté
de façon à conférer au gaz un mouvement hélicoïdal dans la chambre anodique. L'électrode
d'allumage est percée d'au moins un canal, de préférence central (7), permettant de
faire communiquer les deux chambres (I) et (II); ce canal est avantageusement profilé
en forme de divergent. La distance entre la cathode (3) et l'électrode d'allumage
(6) est réglable et comprise entre O et 5 mm, la distance O correspondant au contact
de la cathode avec l'électrode d'allumage. Le réglage de cette distance est effectué,
de préférence, par déplacement de la cathode (3) suivant son axe longitudinal, par
exemple au moyen d'un dispositif à vis. L'anode (2) est reliée au pôle positif d'une
première source de courant, dite principale; l'électrode d'allumage (6) est reliée
simultanément au pôle positif de la source de courant principale et au pôle positif
d'une deuxième source de courant, dite d'allumage, de puissance moindre. La puissance
de cette source est au minimum de 5 kW et elle est de préférence d'environ 10 kW;
sa tension à vide dépend de la nature du gaz cathodique. A titre d'exemple, elle est
d'au moins 50 V pour l'argon, 100 V pour l'azote et 200 V pour l'hydrogène.
[0026] La cathode (3) est reliée simultanément aux pôles négatifs de ces deux sources de
courant, principale et d'allumage. Une troisième source de courant de très faible
puissance (au moins 50 W), à haute tension et à haute fréquence, est connectée entre
la cathode et l'électrode d'allumage. La tension de cette troisième source est supérieure
à la tension disruptive entre la cathode et l'électrode d'allumage (4 kV) et sa fréquence
est produite par une décharge oscillante d'un circuit oscillant ou par un transformateur
de Tesla.
[0027] La torche à plasma de l'invention fonctionne de la façon suivante. On ouvre l'arrivée
du gaz cathodique et du gaz plasmagène. On met en circuit simultanément la deuxième
et la troisième source de courant. La mise en circuit de la troisième source de courant
rompt la résistance du gaz circulant entre la cathode (3) et l'électrode d'allumage
(6), permettant l'établissement d'un courant d'allumage suffisamment élevé (100 -
400 A) entre la cathode et l'électrode d'allumage. Ce courant d'allumage donne naissance
à un jet de plasma de faible puissance qui jaillit dans la chambre anodique à travers
le canal (7) de l'électrode d'allumage (6). Dès que ce jet de plasma est établi, on
déconnecte la troisième source de courant. On branche la source de courant principale.
Grâce au jet de plasma précédemment établi, un courant électrique provenant de cette
source principale circule entre la cathode (3) et l' anode (2). On déconnecte alors
la source de courant d'allumage, de sorte que seule la source de courant principale
reste en circuit.
[0028] La torche à plasma illustrée par la figure 3 est, dans son principe, conforme au
schéma de la figure 2 et les pièces correspondantes sont désignées par les mêmes repères
numériques. La description relative à la figure 2 est également applicable à la torche
de la figure 3 et il n'est donc pas nécessaire de la répéter. Toutefois, la torche
de la figure 3 présente plusieurs caractéristiques supplémentaires qu'il est intéressant
de préciser.
[0029] La cathode chaude (3) présente une tête pointue, de façon à permettre un allumage
aisé de la torche à plasma. La cathode (3) est en outre pourvue d'un conduit de refroidissement
(9) alimenté en eau en (10).
[0030] L'électrode d'allumage (6) en cuivre est également refroidie par eau, par un circuit
qui peut'être mis en série avec celui de la cathode; l'eau de refroidissement est
évacuée par la sortie (11). L'extrémité aval de l'électrode d'allumage (6) porte une
couronne dans laquelle sont ménagés plusieurs passages (4) sous la forme de conduits
ou de canaux, pour l'introduction du gaz plasmagène. Ces passages (4) sont uniformément
répartis dans la couronne, leurs orifices de sortie, dans la surface intérieure de
la couronne, sont disposés très près l'un de l'autre, et sont de préférence jointifs,
de telle façon que le gaz plasmagène forme un jet continu sur toute la périphérie
intérieure de la couronne. Ces passages (4) sont en outre orientés de façon sensiblement
tangentielle à la surface intérieure de la couronne, de telle façon que le gaz plasmagène
sortant soit animé d'un mouvement hélicoïdal dans la chambré anodique (II). Enfin,
la vitesse du gaz plasmagène doit être d'au moins 50 m/s à l'entrée de la chambre
anodique.
[0031] L'anode (2) est pourvue d'un circuit de refroidissement périphérique en spirale,
constitué d'ailettes hélicoïdales (12) coiffées d'un tube (13); l'eau de refroidissement
arrive en (14) et est évacuée en (15).
[0032] Entre l'électrode d'allumage (6) et l'anode (2) est logée une bague (16) en matériau
réfractaire, électriquement isolant, qui est centrée sur l'axe longitudinal de la
torche. Le matériau constitutif de cette bague est de qualité courante; il est par
exemple, constitué d'amiante, de silice, d'alumine ou de nitrure de bore. Cette bague
est appliquée sur la face d' extrémité aval de l'électrode d'allumage (6), et, le
cas échéant, elle ferme les canaux (4) creusés dans cette face. Par son autre face,
la bague (16) prend appui dans un épaulement prévu dans l'enceinte (1) et elle constitue
la surface d'appui de la section d'entrée de l'anode (2). Le diamètre intérieur de
la bague (16) est au moins égal à celui de l'anode (2), et de préférence égal.au diamètre
intérieur de l'anode + 10 mm.
[0033] A travers le corps de la torche à plasma est ménagé un conduit (17) d'alimentation
en combustible, par exemple en charbon fin transporté par un gaz sous pression. Le
tronçon de sortie (18) de ce conduit traverse l'électrode d'allumage (6) et débouche
à l'intérieur de la bague (16). L'axe de sortie de ce tronçon (18) coupe l'axe longitudinal
de l'anode (2) sous un angle d'environ 45°.
[0034] En ce qui concerne la production du plasma, cette torche fonctionne de la même manière
que celle de la figure 2. On introduit par (8) dans la chambre cathodique (I) un gaz
cathodique inerte par rapport au tungstène, par exemple de l'azote, de l'hydrogène,
des gaz rares ou un mélange de ces gaz. Le gaz plasmagène est introduit à l'entrée
de la chambre anodique (II), par les passages (4) ménagés dans la couronne de l' électrode
d'allumage (6).
[0035] Le charbon fin est introduit en (19) dans le conduit (17, 18) et il est injecté dans
la chambre anodique (II) dans laquelle il passe à l'état de vapeur sous l'effet de
la température élevée, supérieure à 3500°C, régnant dans le jet de plasma.
[0036] Pour assurer une sublimation rapide et complète du charbon, on utilise de préférence
un charbon fin, de la qualité dite "pour chaudières", c'ést-à-dire présentant environ
70 % des grains inférieurs à 74 pm.
[0037] Le gaz porteur du charbon est de préférence l'air, éventuellement enrichi en azote
pour des raisons bien connues de sécurité à l'explosion.
[0038] Il convient encore d'éviter que le charbon fin se dépose et s'accumule à la sortie
du conduit (18) qui finirait par être obstrué. Le Demandeur a trouvé que ce risque
d'obstruction n' existait pas lorsque la vitesse d'injection du charbon était d'au
moins 5 m/s.
[0039] Dans ces conditions, le charbon injecté ne s'accumule pas et n'obstrue pas la torche,
il est quasi complètement sublimé et il se trouve ainsi sous la forme de carbone gazeux
qui, injecté par exemple dans un haut fourneau, réagit très rapidement avec les minerais
oxydés et avec l'oxygène du vent chaud.
[0040] En fonctionnement en régime, c'est-à-dire en dehors de la période d'allumage, la
puissance des torches à plasma de l'invention peut être réglée de trois façons différentes.
[0041] Un premier moyen consiste à utiliser des gaz cathodiques de nature différente. Ainsi,
toutes choses restant égales par ailleurs, le remplacement de l'argon par de l'azote
permet d'augmenter la puissance d'environ 20 %.
[0042] D'autre part, on peut également agir sur la puissance en faisant varier le courant
d'arc par tout moyen électrique approprié. Pour une tension constante, la puissance
est en effet sensiblement proportionnelle à l'intensité du courant d'arc.
[0043] Enfin, il est possible de régler la puissance de la torche en ajustant le débit du
gaz introduit dans la chambre anodique. Lorsque le courant d'arc reste constant, la
puissance de la torche est sensiblement proportionnelle au débit du gaz anodique.
[0044] Dans le cas de la variante de la torche comportant une injection de charbon, il faut
tenir compte de la gazéification du carbone et de l'apport supplémentaire correspondant
de gaz, qui provoque une modification de la puissance. En outre, l' apport de carbone
gazeux entraîne une modification de la composition du gaz, ce qui influence la tension
de fonctionnement de la torche. Il en résulte que la puissance ne variera pas nécessairement
de la même façon que dans le cas d'une augmentation de débit de gaz à composition
constante.
[0045] La description qui précède montre que les torches à plasma de l'invention réunissent
les avantages des cathodes chaude et froide, à savoir une durée de vie très élevée
et la possibilité d'utiliser un gaz plasmagène quelconque, tout en évitant leurs inconvénients
respectifs.
[0046] Il va de soi que l'invention n'est pas strictement limitée aux modes de réalisation
qui viennent d'être décrits de façon plus détaillée, mais qu'elle s'étend également
à toute variante rentrant dans le cadre défini par les revendications ci-après.
1. Torche à plasma à arc électrique, alimentée en courant électrique continu ou redressé,caractérisée
en ce qu'elle comporte :
(a) une cathode chaude,
(b) une électrode intermédiaire, dite électrode d'allumage;
(c) une anode;
(d) des moyens d'introduction d'un gaz inerte entre la cathode chaude et l'électrode
d'allumage;
(e) des moyens d'introduction d'un gaz plasmagène entre l'électrode d'allumage et
l'anode;
(f) des moyens pour relier la cathode chaude aux pôles négatifs d'une source de courant
principale et d'une source de courant d'allumage;
(g) des moyens pour relier l'électrode d'allumage aux pôles positifs d'une source
de courant principale et d'une source de courant d'allumage;
(h) des moyens pour relier l'anode au pôle positif de la dite source de courant principale.
2. Torche à plasma suivant la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comporte
deux chambres séparées par la dite électrode intermédiaire et mises en communication
par au moins un passage ménagé dans la dite électrode intermédiaire, l'une des deux
chambres, dite chambre cathodique, étant équipée de la dite cathode chaude et des
moyens d' introduction d'un gaz inerte, et l'autre chambre, dite chambre anodique,
étant constituée en partie par la dite anode et étant équipée des moyens d'introduction
d'un gaz plasmagène.
3. Torche à plasma suivant l'une ou l'autre des revendications 1 et 2, caractérisée
en ce qu'elle présente au moins un conduit d'alimentation en combustible, qui débouche
dans l'espace compris entre l'électrode d'allumage et l'anode, et de préférence immédiatement
en amont de la section d'entrée de la chambre anodique.
4. Torche à plasma suivant la revendication 3, caractérisée en ce que le tronçon de
sortie du dit conduit d'alimentation est orienté de telle façon que son axe coupe
l'axe longitudinal de l'anode en aval de l'extrémité amont de l'anode.
5. Torche à plasma suivant l'une ou l'autre des revendications 3 et 4, caractérisée
en ce qu'elle comporte, entre 1' électrode d'allumage et l'anode, une bague en matériau
réfractaire, électriquement isolant, dont le diamètre intérieur est au moins égal
à celui de la chambre anodique (II), et de préférence sensiblement égal au diamètre
intérieur de la chambre anodique + 10 mm.
6. Torche à plasma suivant l'une ou l'autre des revendications 2 à 5, caractérisée
en ce que les moyens d'introduction d'un gaz dans au moins une des dites chambres
sont disposés de façon à conférer au gaz un mouvement, de préférence hélicoïdal, dans
la dite chambre.