[0001] La présente invention a pour objet un dispositif de soutènement souple des parois
de galeries souterraines.
[0002] Dans la plupart des galeries et suivant la nature des terrains rencontrés, il est
nécessaire, afin d'assurer la sécurité du personnel, de procéder à un soutènement
plus ou moins important des parois pour maintenir les terrains et éviter les. éboulements.
[0003] L'homme de l'art sait qu'un soutènement est généralement composé de trois éléments
:
- une armature dont la résistance est suffisante pour encaisser la poussée du terrain,
- un blindage qui s'applique directement sur l'armature,
- des matériaux de comblement destinés à supprimer les vides entre la surface du blindage
et la surface de la paroi et à maintenir ainsi le terrain en place.
[0004] Les soutènements utilisés actuellement dans les diverses exploitations souterraines
(mines, carrières souterraines, galeries EDF ou autres, etc...) sont de deux types
différents :
- soit du type à armature en bois réalisée par la confection d'un boisage localisé
à la demande,
- soit du type à armature métallique réalisée par boulonnage ponctuel au travers d'éléments
rigides, ou par un boulonnage systématique avec ou sans pose de grillage, ou encore
par la mise en place de cadres métalliques avec comblement des vides.
[0005] En ce qui concerne les armatures en bois, elles nécessitent, en raison de leur faible
résistance, de recourir à des éléments de fortes dimensions qui sont fonction de l'importance
des efforts à supporter. Le choix de ce mode de soutènement oblige le creusement de
la galerie à une section supérieure à la section utile, d'où un accroissement du volume
des déblais. Lorsque le soutènement s'avère nécessaire après creusement, sa mise en
place diminue le gabarit de la galerie.
[0006] C'est pourquoi, on utilise de préférence des armatures métalliques. Ces dernières
peuvent être réalisées par un boulonnage ponctuel dans lequel on procède à un traitement
local des mauvais terrains rencontrés, et qui s'applique à bon nombre d'exploitations
souterraines. Ce boulonnage ponctuel consiste en la pose aux endroits dangereux d'une
armature constituée par une ou plusieurs tiges d'ancrage appelées boulôns, qui, introduites
dans l'épaisseur de la paroi, et fixées par l'intermédiaire de plaques et d'écrous
contre celle-ci, solidarisent les zones douteuses aux zones considérées comme saines.
[0007] Il existe plusieurs types et systèmes d'ancrage : à coin, à coquille d'expansion,
à la résine, au ciment.
[0008] Souvent, pour augmenter la surface portante de ce type de soutène ment, des éléments
rigides sont glissés entre la paroi à soutenir et l'ensemble plaque-écrou fixant la
tige d'ancrage ; ce sont des plaques d'envol, IPN, rails, blochets etc..., mais ils
n'adhèrent pas toujours correctement aux terrains à conforter.
[0009] L'inconvénient de ce type de soutènement est qu'en cas de pression des terrains dans
la zone traitée, aucune déformation de l'armature ne permet à l'expoitant d'être prévenu,
sauf dans le cas de pose de blochets et de pose de plaques dêformables.
[0010] Les armatures métalliques peuvent aussi être réalisées par un boulonnage systématique.
[0011] Dans ce type de soutènement, l'armature est constituée par un ensemble de tiges d'ancrage
posées à des intervalles réguliers suivant un quadrillage et une profondeur définis
par l'exploitant pour traiter systématiquement l'ensemble d'une galerie ou d'un quartier
de galerie, et ce afin de favoriser la formation d'une voûte porteuse artificielle.
[0012] La densité de ce boulonnage doit être suffisante pour résister aux poussées du terrain.
Il est parfois nécessaire de compléter ce soutènement par de la pose de grillage ou
de gunite pour supprimer les risques représentés par l'écaillage de la roche entre
les tiges d'ancrages. Ce procédé a le même inconvénient que celui signalé dans le
boulonnage ponctuel, à savoir qu'aucune information n'est perçue par l'exploitant
en cas de pressions locales des terrains. Les armatures métalliques peuvent enfin
être réalisées au moyen de cadres métalliques.
[0013] Ces cadres sont généralement obtenus à partir de profilés (système TOUSSAINT-HEICHMANN,
par exemple) fabriqués à façon et se présentant sous forme de plusieurs éléments en
tronçons transportables, que l'on assemble sur place au moyen d'étriers et écrous.
[0014] Ces cadres forment alors une sorte de portique constitué par deux pontiers latéraux
qui servent à transmettre au sol, les efforts résultant de la poussée du terrain s'exerçant
sur le cintre supérieur. Ils sont placés à une certaine distance les uns des autres
en fonction de la nature des terrains traversés et sont reliés entre eux par des barres
d'assemblages longitudinales.
[0015] Le blindage de la galerie est alors réalisé au moyen de plaques métalliques qu'on
glisse sur les cadres. Ce type de soutènement, bien que très répandu dans les houillères
et les galeries EDF, pose cependant des problèmes. Malgré certaines facilités d'adaptation
du cadre au profil de la galerie lors de son montage, on ne peut éviter l'existence
de vides à la périphérie du cadre et la nécessité de
pro- céder à leur comblement.
[0016] Par ailleurs, du fait de leur encombrement, la section des galeries est diminuée.
[0017] Or, avec les machines de creusement modernes, de type "Mineur continu" ou à attaque
ponctuelle (type ROBBINS, ALPINE MINEER,PAURAT etc...) on ne dispose plus de gros
éléments rocheux nécessaires à la réalisation de ce comblement, d'où la nécessité
de procéder à un apport extérieur de matériaux permettant d'effectuer ce comblement.
Ce qui grève le prix de revient.
[0018] Outre cet inconvénient, le problème-du surdimensionnement de la galerie existe toujours,
bien qu'à un degré moindre lors du creusement.
[0019] C'est pourquoi, la demanderesse, consciente de ces difficultés, et guidée par le
souci de travailler avec un maximum de sécurité, a cherché et trouvé un dispositif
qui résout une partie des problèmes que posent les techniques actuelles de soutènement.
[0020] Ce dispositif appartient au soutènement du type métallique souple et a pour but notamment
:
- de supprimer la contrainte du comblement des vides propres à la technique des cadres,
car ce système peut épouser les formes du terrain lors de sa mise en place et par
là même, éviter les surdi- mensionnements des galeries,
- de-liaisonner les différents types d'ancrages posés à l'intérieur de ce système
et donc d'augmenter la résistance ponctuelle de chaque tige qui devient solidaire
d'un ensemble,
- de prévenir l'exploitant des pressions exercées entre ou sur les tiges de ce système
qui, dans ce cas, se déforme sous la poussée des terrains, éventuellement jusqu'à
la rupture,
- d'être applicable à la majorité des natures de terrains rencontrés,
- d'être dimensionné, en fonction de son utilisation, suivant le modèle de galerie
et suivant le désir de l'exploitant, de façon que chaque élément puisse être facilement
mis en oeuvre par le oerson- nel.
[0021] Ce dispositif est constitué par un ensemble d'armatures posées
per- pendiculairement à l'axe de la galerie et espacées les unes des autres, et caractérisé
en ce que chaque armature est réalisée en fer plat dont la forme épouse la géométrie
de la paroi et comprend un élément supérieur percé en son milieu d'un trou oblong
et de rainures longitudinales, et au moins deux éléments latéraux placés de part et
d'autre de l'élément supérieur assemblés entre eux par recouvrement et percés égaiement
de rainures, des tiges d'ancrage enfilées soit dans le trou soit dans les rainures
dont une extrémité pénètre dans la paroi et dont l'autre extrémité filetée permet
de plaquer lesdits éléments contre la paroi au moyen d'une plaquette d'appui et d'un
boulon de serrage adapté au filetage.
[0022] Ainsi, le dispositif selon l'invention, consiste-t-il en un ensemble d'armatures
composées chacune d'éléments en fer plat, assemblés entre eux par recouvrement.
[0023] C'est là une première différence avec les dispositifs de l'art antérieur et notamment
avec ceux qui utilisent des cadres métalliques et dans lesquels on emploie couramment,
soit des fers profilés en T, en 1 ou en U, soit plus souvent des U spécialement lamines
à forte inertie et des I à larges ailes, du type HEB ou HEM. Il s'agit ici tout simplement
de fers plats dont le type peut être adapté aux efforts demandés et dont le prix de
revient est plus faible que celui des profilés classiques.
[0024] Ces fers plats ont en plus l'avantage,en raison de leur faible épaisseur, de pouvoir
épouser la géométrie de la paroi.
[0025] Chaque armature comprend plusieurs éléments. Un élément supérieur, le premier à être
posé et qui intéresse donc la voûte de la galerie à consolider. Ce fer plat porte
au sommet de son rayon de courbure, un trou oblong de faible dimension, au travers
duquel est enfilée une tige d'ancrage dans un trou préalablement percé en tête de
la galerie.
[0026] Cette tige d'ancrage, comme toutes les tiges d'ancrage, est constituée d'une tête
qui pénètre dans la paroi de la galerie par l'intermédiaire du trou préalablement
perforé.
[0027] Cette tête possède, soit un mécanisme d'expansion, un mécanisme du type coin ou tout
autre solution bien connue de l'homme de l'art pratiquant le boulonnage (résine, ciment
etc...) lui permettant,soit de s'ancrer définitivement dans les terrains par poussée
ou tirage, soit d'adhérer à ces terrains par résine ou ciments.
[0028] L'autre extrémité de cette tige d'ancrage est filetée. Ce filetage permet, une fois
l'enfilage réalisé, de "plaquer" le fer plat contre la paroi à l'aide d'une plaque
d'acier serrée contre le fer plat par un écrou de serrage adapté au filetage ; de
préférence, on utilise une plaque d'acier déformable qui évite l'arrachage de l'écrou
sous la poussée des terrains.
[0029] Une fois fixé au sommet de la galerie, ce fer plat, qui possède des rainures longitudinales
sur la majorité de sa longueur, permet à l'exploitant de perforer avec un minimum
de sécurité au travers de ce fer plat autant de trous qu'il veut en fonction de la
densité de boulonnage qu'il a choisie, puis de poser ces tiges d'ancrage qui vont
faire adhérer étroitement le fer plat à la forme de la voûte à conforter.
[0030] Les rainures permettant le passage des fleurets de perforation et des tiges d'ancrages
sont, de préférence allongées, suivant la plus grande dimension de l'élément, de façon
à faciliter au maximum la perforation et permettre un plus grand choix quant au positionnement
de ces tiges.
[0031] Ce dispositif est complété par deux, voire plusieurs fers plats latéraux. Leur nombre
est fonction de la section de galeries réalisées. De préférence, chaque armature est
constituée de trois éléments : un élément supérieur placé au faite de la paroi et
deux éléments latéraux placés de part et d'autre dans le prolongement du premier.
[0032] Dans ce cas, et pour renforcer la tenue des éléments à la poussée des terrains, les
extrémités en regard des éléments sont superposées et reliées entre elles par l'intermédiaire
des tiges d'ancrage.
[0033] Les éléments latéraux sont légèrement différents de l'élément su
pé- rieur par le fait qu'ils ne comportent pas en leur milieu de trou oblong destiné
au guidage, comme c'est le cas pour l'élément de faite. Ces deux éléments présentent
une rainure discontinue sur toute leur longueur. Les arrêts de rainurage augmentent
la résistance de l'élément.
[0034] De plus, ces éléments présentent à une au moins de leurs extrémités un logement d'emboîtement
qui facilite leur montage.
[0035] L'armature ainsi réalisée, est relativement peu encombrante et s'applique exactement
contre la paroi de la galerie. Elle évite tous les problèmes de comblement de vides
et permet de diminuer la section de creusement de la galerie en raison de sa faible
épaisseur.
[0036] Par ailleurs, elle solidarise l'ensemble des tiges d'ancrage d'une même armature,
ce qui renforce la résistance du système, puisque la poussée des terrains est répartie
sur une surface portante beaucoup plus conséquente. La nature souple du matériau employé
pour la réalisation des fers plats (acier doux) permet à ce système de se déformer
sous les poussées de terrain et donc de prévenir l'exnloitant de l'existence de ces
poussées. Ce système est donc sécurisant par son comportement.
[0037] De plus, le dimensionnement de l'armature peut être différent en fonction de la nature
des terrains et des demandes de l'exploitant. La seule contrainte étant un problème
de poids, afin que l'armature reste manutentionnable par le personnel. Ainsi les armatures
selon
[0038] l'invention présentent notamment les caractéristiques suivantes :
- largeur : 100 - 130 - 150 - 200 mm
- épaisseur : 6 - 8 - 10 mm
- largeur du rainurage : 30 - 35 - 40 mm
- longeurs : éléments supérieurs de 4 m éléments latéraux de 3,50 m Toutefois, ces
paramètres sont adaptables aux contraintes locales, ce qui permet d'utiliser ce système
dans la plupart des chantiers souterrains.
[0039] La solution apportée par cette armature, s'avère donc pratique, simple, sécurisante,
souple et économique.
[0040] Le dispositif de soutènement est constitué par un ensemble de telles armatures posées
perpendiculairement à l'axe de la galerie, espacées les unes des autres d'une distance
fonction de la nature du terrain.
[0041] Ce dispositif peut être également complété par la pose initiale, sur la paroi, d'un
treillis métallique qui est alors supporté par l'ensemble des armatures et empêche
l'écaillage des terrains entre les armatures.
[0042] Ce treillis peut, aussi, être recouvert d'une couche de béton projeté capable d'assurer
une parfaite homogénéité de l'ensemble du soutènement.
[0043] L'invention sera mieux comprise à l'aide des dessins annexés à la présente demande.
La figure est une vue en perspective d'une galerie équipée d'un dispositif selon l'invention.
La figure 2 est une vue en coupe suivant la plus grande longueur d'un élément supérieur.
La figure 3 montre un élément supérieur vu de dessus.
La figure 4 montre une vue en coupe suivant la plus grande longueur de la liaison
entre un élément supérieur et un élément latéral.
La figure 5 est une vue en coupe suivant sa plus grande longueur d'une armature posée
dans une galerie et ayant subi une déformation sous la poussée du terrain.
[0044] De façon plus détaillée sur la figure 1 apparaissent les trois éléments de fer plat
(2): l'élément supérieur (3) et les deux éléments latéraux (4) et (5) dont les extrémités
se superposent.
[0045] Les tiges d'ancrage ou "boulons" (6) sont enfilées, après percement de la paroi (1)
dans le trou (7') de l'élément supérieur et les rainures (7) des trois éléments. Elles
sont, soit scellées, soit ancrées dans cette paroi et permettent d'y plaquer les éléments
d'armature par l'intermédiaire des écrous (8) et des plaques d'appui (9). La paroi
de la galerie (1) est recouverte d'un treillis métallique (10).
[0046] La figure 2 représente, en coupe suivant la plus grande longueur, un fer plat (2)
constituant l'élément supérieur (3) muni d'un trou (7') et de rainures (7), sur lequel
s'exerce, suivant la flèche F, la poussée de la paroi du terrain.
[0047] La figure 3 représente un élément supérieur (3) vu de dessus, montrant la disposition
des rainures (7) qui s'allongent suivant la plus grande dimension de cet élément et
d'un trou central (7').
[0048] Sur la figure 4, on voit un élément supérieur (3), et un élément latéral (4) dont
les extrémités se superposent par l'intermédiaire d'un logement d'emboîtement (11)
et sont fixées entre elles, et à la paroi . (1), avec le treillis métallique (10),
à l'aide de la tige d'ancrage (6). L'extrémité filetée de celle-ci est enfilée dans
deux ouvertures (7) desdits éléments placés en regard, l'une de l'autre, et munie
d'une plaque d'appui (9) et d'un écrou de serrage (8).
[0049] Sur la figure 5, on peut voir un exemple de poussée locale F' de terrains, contenue
par le système de soutènement ci-dessus présenté et mis en évidence par la déformation
du système, ce qui permet à l'exploitant d'intervenir pour remédier à cet état de
faits.
[0050] L'invention peut être illustrée au moyen de l'exemple d'application suivant :
Une galerie souterraine ayant une section elliptique de 15 m2 a été équipée d'une armature en fer plat d'une largeur de 200 mm et d'une épaisseur
de 10 mm.
[0051] Chaque armature était composée de trois éléments distincts :
- 1 élément supérieur de 4,oo m de long, cintré suivant le nrofil de la voûte et muni
de trois ouvertures :
. une ouverture elliptique au sommet, ayant 20 cm de long,
. deux ouvertures de part et d'autre de la première, ayant une longueur de 1,60 m
;
- 2 éléments latéraux de longueur unitaire de 3,50 m cintrés suivant le profil de
la galerie, munis chacun, d'une ouverture de 320 cm et dont les extrémités se superposent
avec les extrémités de l'élément supérieur sur une longueur de 50 cm.
[0052] Ces armatures ont été placées à une distance variant de 0,50 m à 1,60 m les unes
des autres et un treillis métallique en fil de 5 mm, maille carrée de 100 mm x 100
mm recouvrait l'ensemble de la voûte.
[0053] Un tel dispositif permet de soutenir la paroi dans des conditions normales d'exploitation
sans avoir recours, ni aux cadres classiques,.ni au comblement des vides et à réaliser
ainsi un soutènement donnant à la galerie des dimensions sensiblement voisines de
celles obtenues après creusement.