[0001] L'invention se rapporte aux installations à pompe à chaleur, pour le chauffage et/ou
le refroidissement d'un local, comprenant, en série dans un circuit fermé de fluide
caloporteur :
- un compresseur ;
- un condenseur relié à la sortie à haute pression du compresseur ;
- un détendeur :
- un évaporateur dont la sortie est reliée à l'entrée à basse pression du compresseur,
le condenseur et l'évaporateur étant constitués par des échangeurs dont l'un est situé
à l'intérieur du local, l'autre à l'extérieur.
[0002] Lorsque ce genre d'installations fonctionne en chauffage, comme la source froide
est constituée par l'air extérieur, sa température faible pénalise le coefficient
de performance au moment où les besoins de chaleur sont élevés et la présence d'humidité
nécessite habituellement une installation de dégivrage de l'échangeur extérieur, laquelle
consomme de l'énergie. Généralement, l'échangeur extérieur comporte des ventilateurs
pour augmenter l'échange thermique, solution bruyante et qui consomme de l'énergie
et l'on prévoit en outre des résistances électriques complémentaires.
[0003] Un premier objet de l'invention est de réaliser une installation où l'échangeur extérieur
est purement statique et où aucun chauffage d'appoint n'est prévu pour les locaux.
[0004] A priori, dans une telle installation, l'échangeur extérieur statique doit, pour
le chauffage, récupérer toutes les calories disponibles dans l'air en mouvement et
l'apport dû à l'irradiation solaire. Mais les capteurs solaires habituels, qui comportent
une grande surface vitrée et utilisent de l'eau comme fluide caloporteur, ne fonctionnent
pas en dehors des périodes d'ensoleillement.
[0005] Par ailleurs, compte tenu des variations importantes des apports thermiques en fonction
de la température de l'air extérieur, de sa vitesse et de l'ensoleillement, il est
évidemment nécessaire de prévoir une régulation ; mais les solutions connues, telles
que celle qui consiste à réguler le débit à l'entrée du compresseur, ne sont pas satisfaisantes.
[0006] Suivant une première particularité de l'invention, l'échangeur extérieur est un échangeur
statique à grande surface d'échange thermique avec l'air extérieur, de préférence
du type comportant une multiplicité de tubes à ailettes, dans lequel circule le liquide
frigorigène et des moyens de régulation sont prévus pour régler le débit du détendeur,
de manière à maintenir le point du circuit de l'évaporateur en aval duquel le fluide
caloporteur est entièrement vaporisé au voisinage du point de sortie de l'évaporateur
et même, de préférence, un peu au-delà de ce point de sortie.
[0007] Suivant un mode d'exécution préféré, lesdits moyens de régulation comportent une
membrane dont les déplacements sont transmis à l'organe de régulation de débit du
détendeur, et des moyens de soumettre la membrane, dans le sens de l'ouverture, à
la pression de vapeur saturante qui correspond à la température du fluide à l'aspiration
du compresseur et, dans le sens de la fermeture, à la pression effective du fluide
à l'aspiration du compresseur et à une poussée supplémentaire réglable, avantageusement
exercée par un ressort, ladite poussée supplémentaire étant déterminée pour tenir
compte de la perte de charge du circuit jusqu'à l'aspiration et pour obtenir une valeur
de surchauffe prédéterminée, avantageusement de l'ordre de 6 à 8°C.
[0008] Comme la régulation ne permet pas de pallier complètement une insuffisance importante
d'apport thermique, suivant une autre particularité de l'invention, avantageusement
conjuguée à la précédente lorsque l'installation est destinée à fonctionner à des
températures extérieures relativement basses, elle comporte des moyens d'échange thermique
entre le fluide caloporteur qui sort de l'évaporateur et le fluide à haute pression
et un organe de mise en service de ces moyens lorsque la température ou la pression
du fluide qui sort de l'évaporateur ou du compresseur devient inférieure à une première
valeur prédéterminée.
[0009] Suivant une autre particularité de l'invention, l'installation est réversible et,
à cet effet, comporte un organe de distribution apte à établir un circuit de chauffage
dans lequel l'échangeur extérieur joue le rôle d'évaporateur et l'échangeur intérieur
joue le rôle de condenseur, ou un circuit de réfrigération dans lequel l'échangeur
intérieur joue le rôle d'évaporateur et l'échangeur extérieur joue le rôle de condenseur,
tandis que lesdits moyens d'échange thermique comportent un premier échangeur auxiliaire
dans lequel circulent, d'une part, le fluide caloporteur sortant de l'échangeur extérieur
en mode chauffage ou entrant dans l'échangeur extérieur en mode réfrigération, d'autre
part, l'eau d'un circuit auxiliaire en dérivation sur un circuit d'eau fermé, et un
second échangeur auxiliaire dans lequel circulent, d'une part, le fluide caloporteur
sortant du compresseur, d'autre part, l'eau dudit circuit fermé, un organe de mise
en service du circuit auxiliaire lorsque la température du fluide qui sort de l'évaporateur
devient inférieure à ladite première valeur prédéterminée en mode chauffage, ledit
circuit auxiliaire étant en service quasi- permanent en mode réfrigération.
[0010] D'autres particularités, ainsi que les avantages de l'invention apparaîtront clairement
à la lumière de la description ci-après :
Au dessin annexé :
La figure 1 est un schéma de principe d'une installation de chauffage conforme à un
mode d'exécution préféré de l'invention ;
La figure 2 représente l'un des tubes à ailettes de l'échangeur extérieur ;
La figure 3 représente un mode d'exécution préféré du détendeur et des organes de
régulation de son débit ;
La figure 4 est un diagramme d'enthalpie illustrant le fonctionnement de l'installation
; et
La figure 5 est un schéma de principe d'une installation de climatisation réversible
conforme à un mode d'exécution préféré de l'invention.
[0011] A la figure 1, on a représenté en 1 un échangeur composé d'un faisceau de tubes de
cuivre (100, figure 2) munis, sur toute leur périphérie, d'ailettes d'aluminium 101.
Avantageusement, ces tubes ont un diamètre de 5/8 de pouce (15,87 mm) et les ailettes
ont 43 à 44 mm de diamètre et sont distribuées à un pas compris entre 4 et 5 mm (4,2
mm par exemple). Des ailettes plus serrées entraîneraient un risque excessif de givrage
et, si les ailettes avaient un diamètre plus grand, les pertes en périphérie seraient
telles que la portion périphérique ne transmettrait plus de chaleur au tube correspondant.
La surface d'échange thermique totale peut être très grande, par exemple 96 m
2 pour un compresseur de 4,5 CV, sous volume relativement faible (le cadre de support
de la tubulure a par exemple 2 m X 1 m et la tubulure, une longueur totale de 80 m).
[0012] Un fluide frigorigène, avantageusement du "Fréon 22", circule à l'intérieur des tubes,
entre une tubulure d'amenée 102 et une tubulure de sortie 103. Cette dernière est
raccordée à un petit échangeur 2, dans lequel, comme on l'expliquera plus loin, est
par ailleurs établie une circulation à contre-courant de "Fréon" sous-refroidi (flèches
en pointillé) au moyen d'une canalisation d'amenée 201 et d'une canalisation de sortie
202. Le courant principal de "Fréon" pénètre ensuite dans un séparateur de gouttes
de liquide 3 comportant un tube d'amenée 301 et un tube de sortie 302 ayant leurs
extrémités ouvertes à une certaine distance l'une de l'autre.
[0013] Entre la sortie à basse pression de l'échangeur 2 et l'entrée du séparateur 3 est
disposé un échangeur -supplémentaire 303 dans lequel circulent, d'une part, le fluide
à basse pression qui sort de l'échangeur 2, d'autre part, le fluide sous-refroidi
provenant du receveur 9 mentionné plus loin. En variante, l'échangeur 303 pourrait
être réalisé en disposant une tubulure supplémentaire autour du séparateur 3.
[0014] Avantageusement, l'échangeur auxiliaire 2 est du type comportant un tube central
fileté hélicoldalement sur sa surface extérieure et entouré d'un tube extérieur concentrique.
Le "Fréon" sous refroidi circule dans l'intervalle entre les deux tubes en tournant
le long du filetage, à une vitesse de l'ordre de 10 m/s, tandis que le "Fréon" à basse
pression circule dans le tube intérieur.
[0015] La canalisation 302 de sortie du séparateur est raccordée à un compresseur 4 par
l'intermédiaire d'un pressostat à basse pression 5.
[0016] A la sortie du compresseur 4, le "Fréon" surchauffé (vers 100 à 110°C) passe dans
un pressostat à haute pression 6 et un clapet anti-retour 7 et arrive à un condenseur
8. Celui- - ci est un condenseur à eau de type traditionnel. Les canalisations d'eau,
symbolisées en 801-802, sont raccordées à des terminaux d'utilisation, non figurés.
[0017] A la sortie du condenseur, le "Fréon" sous-refroidi (entre 35 et 40°C) arrive à un
receveur 9 destiné au stockage du "Fréon" condensé à l'arrêt de la machine, puis passe
dans l'échangeur 303, de façon à subir un sous-refroidissement complémentaire permanent.
[0018] La canalisation 304 de sortie de l'échangeur 303 est raccordée, d'une part, à travers
une vanne 10, un filtre 11 et une vanne électro-magnétique 12, à un détendeur 13 lui-même
relié à la canalisation 102 d'entrée de l'échangeur 1, d'autre part, directement à
la canalisation 201 d'amenée du contre-courant dans le petit échangeur 2. Comme on
l'expliquera plus loin, ce contre-courant sert à élever la température du courant
principal de "Fréon" envoyé au compresseur, lorsque la température extérieure est
relativement basse.
[0019] Le "Fréon" à contre-courant qui sort par la canalisation 202 a été sous-refroidi
dans l'échangeur 2 par le courant principal et amené par exemple entre 25 et 27°C.
[0020] Lorsque la température extérieure est supérieure à 5°C par exemple, on ouvre la vanne
10, de façon à by-passer le circuit 201-202 de l'échangeur 2. Celui-ci n'est donc
en service que pour les températures extérieures plus basses. Ce résultat peut également
être obtenu automatiquement en mesurant la pression et/ou la température du fluide
à l'entrée ou à la sortie du compresseur pour commander la vanne 10.
[0021] A la sortie du filtre 11, le liquide sous-refroidi à haute pression arrive à la vanne
12 ouverte en permanence en fonctionnement et aboutit au détendeur 13.
[0022] Celui-ci est agencé, de la manière qui sera expliquée en se référant à la figure
3, pour que son débit soit régulé,-en fonction de la température qui règne dans la
canalisation 302 d'aspiration du compresseur (mesurée par un bulbe
B) et de la pression, prélevée par un capillaire 138 (figure 3) qui règne dans ladite
canalisation d'aspiration, au droit du bulbe, de manière à faire travailler l'évaporateur
1 dans des conditions optimales, quelles que soient les conditions climatiques extérieures
et la charge de l'installation. L'intérêt de cette mesure sera expliqué dans la suite.
[0023] Une vanne 14 est branchée dans une petite canalisation 140 qui relie la canalisation
202 à la canalisation 102. Il se produit ainsi une petite injection temporaire, à
l'entrée de l'échangeur, du fluide sous-refroidi. On règle cette injection pour que
la température du fluide d'entrée de l'échangeur soit telle que les ailettes soient
toujours maintenues au-dessus du point de rosée de l'air. On évite ainsi la formation
de givre sur les parois extérieures des tubes du capteur.
[0024] En pratique il suffit, pour obtenir ce résultat, de commander la vanne 14 au moyen
d'un capteur de température 141 placé sur la canalisation 103 de sortie de l'échangeur
1, pour une consigne de température inférieure à -12°C.
[0025] A la figure 3, on a représenté schématiquement un détendeur dans lequel le fluide
à haute pression P1 arrive, après passage dans un filtre 130, dans une chambre d'admission
132 d'où il ne peut s'échapper que par un orifice calibré de détente fermé au repos
par un pointeau 133 poussé contre son siège 132 par un petit ressort 134. L'ouverture
est obtenue lorsque le pointeau 133 est poussé vers le bas, à l'encontre du ressort
134, par l'extrémité inférieure d'une tige 135 qui coulisse dans une pièce de guidage
et est fixée, à son extrémité supérieure, à une membrane 136. Celle-ci est montée
dans un soufflet 137 où elle définit une chambre supérieure reliée au bulbe capteur
de température B placé sur la canalisation d'aspiration 302 du compresseur. Un capillaire
138 prélève d'autre part la pression P
4 dans ladite canalisation d'aspiration.
[0026] Un ressort 139, disposé autour de la tige 135, est, à son extrémité supérieure, en
appui sur la face inférieure de la membrane et, par son extrémité inférieure, en appui
sur une bague de butée 1390 montée sur la tige 135. La position de cette bague sur
la tige est réglable au moyen d'une vis 1391.
[0027] Le fluide sort du détendeur à basse pression P
2 et à une température T
2. Des joints d'étanchéité 1392 et 1350 isolent l'une de l'autre les chambres soumises
aux pressions P
2 et
P4.
[0028] En négligeant la pression du ressort 134, on peut dire que le détendeur est fermé
tant que la poussée exercée par la pression P(T
4) sur sa face supérieure (pression qui dépend de la température du gaz aspiré par
le compresseur) est inférieure à la somme des poussées respectivement exercées, sur
sa face inférieure, par le ressort 139 (poussée réglable au moyen de la vis 1391)
et par la pression P
4.
[0029] Le dispositif est réglé pour fonctionner constamment au voisinage de l'équilibre
des poussées.
[0030] Pour une température extérieure donnée, il est clair que l'alimentation de l'évaporateur
est assurée avec un débit tel que la pression moyenne soit maintenue constante. En
effet, toute chute de pression a alors pour effet (en agissant sous la membrane) d'ouvrir
le détendeur, donc d'augmenter la pression dans l'évaporateur et, inversement, toute
augmentation de pression
P4 a pour effet de fermer le détendeur, donc de faire baisser rapidement la pression
dans l'évaporateur, du fait de l'aspiration du compresseur. Le détendeur s'ouvre finalement
pour une valeur P
2 - ΔP'
2 de la pression d'évaporation, et se ferme pour une valeur P
2 + ΔP
2. Il se produit une succession d'injections périodiques de fluide dans l'évaporateur.
[0031] Il est évident que, dans ce régime oscillant stable, pendant les phases de fermeture
du détendeur, il se produit en fait une élévation de T
4, puisque les calories extérieures absorbées par l'évaporateur n'ont plus de nouvel
apport de liquide à évaporer et provoquent la surchauffe de la vapeur sèche. Il en
résulte une tendance supplémentaire à l'ouverture, par croissance de la pression P(T
4) en même temps que chute de P
4. Inversement, la diminution de T
4 pendant les phases d'ouverture provoque également une tendance supplémentaire à la
fermeture. Ainsi, la régulation s'effectue avec une oscillation de température allant
de T
4 + AT à T
4 - ΔT.
[0032] Mais il est évident que l'apport extérieur de calories à l'échangeur extérieur subit
des variations très importantes, en fonction de l'ensoleillement, du vent et de la
température extérieure. Lorsque, au cours d'un régime de marche donné, il se produit
un apport supplémentaire de calories, la température à la sortie de l'évaporateur
augmente et, par suite, il en résulte une tendance à l'ouverture du détendeur [action
de P(T
4)], laquelle pourrait créer une instabilité. Mais l'apport supplémentaire de calories
fait en même temps croître la pression, et l'action de P
4 sous la membrane s'exerce cette fois en sens inverse de celle de P(T
4), grâce à quoi un nouveau régime stable de régulation, correspondant à une température
et à une pression plus élevées, peut être atteint. Un raisonnement identique montre
qu'une diminution de l'apport calorifique conduit également à un nouveau régime stable,
à température et à pression plus basses.
[0033] Il convient de faire observer qu'à chaque point de fonctionnement en régime stable
défini par une pression P
2 et une température T
2, il correspond, dans la tubulure de l'échangeur extérieur, un point compris entre
son entrée et à sa sortie, ou même, au-delà de cette dernière, dans la conduite de
sortie, au-delà duquel tout le fluide caloporteur a été vaporisé et où la vapeur sèche
commence à subir une surchauffe. Entre l'entrée de l'évaporateur et ce point limite
de vapeur saturante, on a un mélange liquide-vapeur dont la proportion de vapeur croît
le long du parcours.
[0034] Tant que l'apport extérieur de calories reste dans une zone moyenne de valeurs, la
régulation a pour effet de maintenir stable la position moyenne du point limite, et
l'on choisit les réglages pour que cette position moyenne soit proche de la sortie
de l'évaporateur ou même un peu au-delà.
[0035] En effet, toute réduction de l'apport calorifique extérieur réduit à la fois le débit
du fluide d'une part, et la température et la pression d'ébullition d'autre part,
donc l'équilibre peut être atteint ; à l'inverse, toute augmentation de l'apport calorifique
se traduit par une augmentation à la fois du débit d'une part, et de la température
et la pression d'ébullition d'autre part, donc l'équilibre peut également être atteint.
[0036] La position d'équilibre correspond à une absorption maximale des calories extérieures
par l'échangeur, puisque l'évaporation se poursuit sensiblement sur toute la longueur
du parcours. Grâce au séparateur de gouttes liquides 3, on supprime le risque, inhérent
à ce réglage particulier du dispositif, qu'un fluide non entièrement à l'état de vapeur
sèche puisse arriver au compresseur.
[0037] En dehors de la zone moyenne définie ci-dessus, une première situation est celle
où l'apport thermique est très faible et pourrait conduire à un débit nul permanent.
Dans ce cas, comme on l'expliquera ci-après, l'échangeur 2 apporte une surchauffe
qui ramène la plage de fonctionnement de la régulation et le point limite de vapeur
saturante dans des zones acceptables. Ce mode de fonctionnement revient à suralimenter
l'évaporateur lorsque les conditions climatiques sont sévères, ce qui, dans certaines
limites, pourrait aussi être obtenu en agissant sur les réglages, mais avec un risque
de coups de liquide à l'aspiration du compresseur.
[0038] Une deuxième situation est celle où l'apport thermique est très important (ensoleillement
considérable par exemple). Un emballement de l'installation est alors accepté, jusqu'au
moment où les terminaux d'utilisation provoquent l'arrêt de la machine.
[0039] Il convient de souligner que le mode de régulation qui vient d'être décrit diffère
notablement de celui qui est utilisé dans certaines installations de chambre froide
où un détendeur relié à un capteur de la température de la chambre froide fournit
à un évaporateur un débit régulé pour maintenir constante ladite température.
[0040] Dans cette régulation, la pression n'est pas prise en compte et il n'y a aucune préoccupation
de maintenir le point limite de vapeur saturante au voisinage de la sortie de l'évaporateur.
[0041] Au contraire, lorsque ladite température est basse, la régulation rapproche ce point
limite de l'entrée de l'évaporateur, diminuant ainsi le rendement, dont le maintien
à une valeur optimale n'est nullement recherché.
[0042] Dans les explications qui précèdent, il n'a pas été tenu compte de l'influence des
pertes de charge dans le circuit de l'évaporateur, entre son entrée et l'entrée d'aspiration
du compresseur.
[0043] Or, pour une température d'ébullition T
o à la pression P qui règne à l'entrée de l'évaporateur, on aura une pression P
o - p
c (P
c étant la perte de charge), à l'entrée du compresseur et, dans le bulbe, une pression
P
o +ΔP(ΔT), P étant l'accroissement de la pression d'ébullition quand la température
passe de la valeur T
o à la valeur T
o + ΔT,ΔT étant la surchauffe. Si P
R est la pression du ressort (en supposant égales les surfaces de poussée, pour simplifier
le raisonnement), l'équilibre sera donc atteint pour
P0 +ΔP(ΔT) = P
R + P
o - P
c, Par conséquent, la surchauffe ΔT sera telle que : ΔP(ΔT)
= p
R- p
c
[0044] En réglant convenablement la pression du ressort, on peut ainsi obtenir, pour une
perte de charge donnée, une surchauffe fixée à l'avance (6 à 7°C par exemple).
[0045] L'installation qui vient d'être décrite ne fonctionne que pour le chauffage, c'est-à-dire
avec des températures extérieures qui sont, en hiver, le plus souvent suffisamment
basses pour que la vanne 10 se trouve fermée, mettant ainsi en service l'échangeur
2.
[0046] Grâce à la régulation, on évite ainsi toute surchauffe excessive qui risquerait d'amener
le gaz à haute pression à une température supérieure à la température critique du
"Fréon" 22 (130°C) ou, en tout cas, d'accroître la consommation du moteur électrique
du compresseur et, en réduisant la viscosité de l'huile de graissage miscible au "Fréon",
de réduire la durée de vie du compresseur.
[0047] Comme on l'a expliqué ci-dessus, la régulation, à elle seule, n'absorbe par contre
pas complètement les insuffisances graves d'apport calorifique en cas de températures
extérieures très basses et d'absence de vent et d'ensoleillement. Or il est essentiel
que le compresseur puisse fonctionner avec son débit spécifique pour amener le fluide
à une température d'au moins 100°C qui permettra à la condensation de restituer les
calories avec un bon coefficient de performance.
[0048] Les échangeurs 303 et surtout 2 permettent l'obtention de ce résultat en élevant
la température du gaz à basse pression. Ils ont en outre un rôle de sous-refroidissement
complémentaire : la température du fluide à contre-courant qui sort de l'échangeur
2 se trouve abaissée (entre 25 et 27°C par exemple), si bien qu'il comporte une proportion
plus importante de phase liquide.
[0049] La figure 4 permet de se rendre compte que le complément de sous-refroidissement
apporté par les échangeurs 2 et 303 a pour effet de déplacer vers la gauche le point
3 du diagramme d'enthalpie, qui passe ainsi en 3'.
[0050] Dans ce diagramme, 1-2 représente la phase de compression, 2-3 la phase de condensation,
3-3' le sous-refroidissement complémentaire, 3'-4 la phase de détente, 4-1 la phase
d'évaporation. La surface hachurée illustre l'apport thermique supplémentaire dû au
complément de sous-refroidissement.
[0051] Le diagramme illustre également les effets qui résulteraient d'une pression d'évaporation
trop basse ou d'une surchauffe excessive, effets que la régulation et les échangeurs
auxiliaires permettent d'éviter.
[0052] Le mode de fonctionnement décrit procure finalement un meilleur coefficient de performance
que dans une pompe à chaleur classique.
[0053] Dans la variante à fonctionnement réversible représentée à la figure 5, on retrouve
l'échangeur extérieur 1, le petit échangeur 2, le séparateur 3, le compresseur 4,
les pressostats 5 et 6, l'échangeur "Fréon-eau" 8, le receveur 9. Deux détendeurs
13e et 13h sont prévus, ainsi qu'une vanne d'inversion été-hiver 16 à quatre voies
et, en outre, un petit échangeur supplémentaire 17 et un ballon d'eau chaude 18.
[0054] En hiver, la vanne 16 est positionnée pour établir la connexion 16h indiquée en pointillé,
c'est-à-dire que la canalisation qui sort de l'échangeur 2 est reliée à la canalisation
301, tandis que la canalisation 171 qui sort de l'échangeur 17 est reliée à l'échangeur
intérieur "Fréon-eau" 8 qui joue alors le rôle de condenseur.
[0055] Le "Fréon" à haute pression qui sort du compresseur traverse l'échangeur supplémentaire
17 avant d'arriver dans le condenseur 8 par la canalisation 171. L'échangeur 17 comporte
un circuit d'eau 172, muni d'une pompe 173 et d'un vase d'expansion 174 et qui traverse
le ballon 18 alimenté en 180 en eau de la ville.
[0056] Un capteur de température 181 commande l'ouverture d'une vanne 182 dès que la température
de l'eau du ballon atteint par exemple 46°C. L'échangeur 17 est alors by-passé.
[0057] On notera que, dans le mode d'exécution de la figure 5, l'échangeur 2 comporte, en
dehors du circuit principal de "Fréon", un circuit d'eau à contre-courant 200, monté
en dérivation sur le circuit 172 et muni d'une électro-vanne 203. Celle-ci est commandée
en hiver par un capteur de température 204 qui mesure la température du fluide dans
la canalisation 103. Si cette température descend par exemple en dessous de -12°C,
la vanne 203 s'ouvre et le "Fréon" est ainsi porté à température suffisante pour assurer
une pression d'évaporation normale. Autrement dit, l'échangeur 2 joue le même rôle
qu'à la figure 1 et coopère de la même façon avec la régulation du détendeur 13h pour
obtenir les mêmes conditions de travail optimal de l'évaporateur, quelles que soient
les conditions extérieures. Pour simplifier le dessin, on n'a pas représenté le bulbe
et le capteur de pression qui sont associés au détendeur 13h et placés en amont du
compresseur, comme dans le mode d'exécution précédent.
[0058] On notera que ce rôle de l'échangeur 2 ne peut être joué pleinement que lorsque l'eau
du circuit 172 a été portée à sa température normale de 46°C par l'échangeur 17. Compte
tenu de cette température, la pression d'évaporation du "Fréon" peut être élevée d'environ
300 g/
cm
2.
[0059] L'échangeur 17 est, comme on l'a indiqué, by-passé dès que l'eau du ballon est à
46°C. Cet échangeur fonctionne, en pratique, presque en permanence. On notera que
si, malgré la régulation, et par suite d'un apport extérieur de calories exceptionnel
au niveau de l'échangeur 1 (dû à une température élevée de l'air, un vent fort ou
une irradiation solaire intense), la température à la sortie du compresseur avait
tendance à s'élever, l'échangeur 17 jouerait alors, pendant ses périodes de fonctionnement,
le rôle de désurchauffeur, ramenant ainsi la température de condensation à une valeur
normale.
[0060] On a représenté en 140 une petite canalisation d'injection de "Fréon" à haute pression
en aval du détendeur 13h, commandée par une vanne de dégivrage 14, elle-même ouverte
sous la commande d'un capteur de température 141. Le dégivrage fonctionne comme on
l'a expliqué en se référant à la figure 1.
[0061] A la sortie de l'échangeur interne 8, le "Fréon" à haute pression traverse le clapet
anti-retour 90, le receveur 9, l'échangeur 303, le filtre 11, la vanne 12h alors ouverte
(tandis que la vanne 12e est fermée) et le détendeur 13h, pour revenir à l'évaporateur
1 par la canalisation 102.
[0062] En été, la vanne 16 est positionnée pour établir la connexion figurée en trait plein,
c'est-à-dire que la sortie de l'échangeur 8 est reliée à la canalisation 301, tandis
que la canalisation 171 est reliée à l'échangeur 2.
[0063] L'eau qui circule dans le circuit de climatisation (non figuré) par les canalisations
801 et 802 est, à la mise en service de l'installation, à une température élevée (15
à 18
0C par exemple). L'échangeur 8 joue alors le rôle d'évaporateur.
[0064] Le "Fréon" à basse pression pénètre dans le séparateur 3, et arrive au compresseur
4. Le "Fréon" à haute pression traverse l'échangeur 17, puis l'échangeur 2, l'échangeur
extérieur 1 qui joue alors le rôle de condenseur, le clapet anti-retour 1020, le receveur
9, l'échangeur 303, le filtre 11, la vanne 12e alors ouverte, le détendeur 13e. Le
"Fréon" à basse pression revient alors à l'évaporateur 8 par la canalisation 803.
[0065] La régulation de la pression d'évaporation s'effectue comme déjà indiqué, le débit
du détendeur 13e étant commandé par des capteurs de température et de pression, non
figurés, placés en amont du compresseur.
[0066] Dans ce mode de fonctionnement en climatisation, le "Fréon" qui circule dans l'échangeur
2 est à haute pression et à une température relativement élevée (60°C par exemple).
C'est ce qui explique que l'échangeur extérieur 1 puisse jouer le rôle de condenseur,
même s'il est lui-même porté à une température relativement élevée (toutefois inférieure
à 40°C) par le rayonnement solaire. Comme il a une surface importante (structure à
ailettes) et est conçu pour avoir des pertes par convection importantes, cet échangeur
extérieur pourra évacuer statiquement les calories dues à la condensation.
[0067] En marche été, la vanne 203 n'est plus commandée par le capteur 204, mais par le
pressostat 6 (cette commande a été représentée par un simple trait mixte au dessin
; en réalité, un dispositif de commutation été-hiver de la commande de la vanne 203
doit être prévu). Si la pression à la sortie du compresseur dépasse une valeur prédéterminée,
par suite du fait que le condenseur 1 n'arrive plus à évacuer les calories, la vanne
s'ouvre et, par conséquent, l'échangeur 2 contribue à évaluer les calories du "Fréon",
qii sont récupérées par le circuit d'eau chaude 172.
[0068] L'échangeur 17 joue, de son côté, un rôle de désurchauffeur lorsque les apports de
calories au niveau de l'échangeur intérieur 8 sont importants. Les calories en excès
sont récupérées par le circuit d'eau chaude 172.
[0069] Bien que l'on ait représenté à la figure 5 un échangeur intérieur 8 du type "Fréon-eau",
on pourrait le remplacer par un ou plusieurs échangeurs assurant l'échange thermique
direct entre le "Fréon" du circuit de l'installation et l'air du local à climatiser.
Dans cette solution, qui présente l'avantage de réduire l'inertie thermique de l'installation,
on placera avantageusement les différents échangeurs intérieurs en dérivation sur
le circuit de l'installation, suivant une disposition assurant l'égalisation des pertes
de charge pour les différents échangeurs intérieurs. On peut ainsi alimenter plusieurs
terminaux, du genre ventilo-convecteurs par exemple, avec un seul détendeur, celui-ci
assurant la régulation en tenant compte de la perte de charge.
[0070] Dans cette variante (non figurée) on ajoutera, si nécessaire, un échangeur auxiliaire
supplémentaire pour.assurer le sous-refroidissement.
[0071] Il va de soi que diverses variantes pourront être imaginées par l'homme du métier
et diverses modifications apportées aux schémas décrits et représentés, sans s'écarter
de l'esprit de l'invention.
1. Installation à pompe à chaleur, pour le chauffage et/ou le refroidissement d'un
local, comprenant, en série dans un circuit fermé de fluide caloporteur :
- un compresseur (4) ;
- un condenseur (8) relié à la sortie à haute pression du compresseur ;
- un détendeur (13) ;
- un évaporateur (1) dont la sortie est reliée à l'entrée à basse pression du compresseur,
le condenseur et l'évaporateur étant constitués par des échangeurs dont l'un (8) est
situé à l'intérieur du local, l'autre (1) à l'extérieur,
caractérisée en ce que :
l'échangeur extérieur (1) est un échangeur statique à grande surface d'échange thermique
avec l'air extérieur ; et que des moyens de régulation (138-B) sont prévus pour régler
le débit du détendeur (13) de manière à maintenir le point du circuit de l'évaporateur
en aval duquel le fluide caloporteur est entièrement vaporisé au voisinage du point
de sortie de l'évaporateur et même, de préférence, un peu au-delà de ce point de sortie.
2. Installation selon la revendication 1, caractérisée en ce que lesdits moyens de
régulation comportent une membrane (136) dont les déplacements sont transmis à l'organe
(132) de régulation de débit du détendeur et des moyens (B) de soumettre la membrane,
dans le sens de l'ouverture, à la pression de vapeur saturante qui correspond à la
température du fluide à l'aspiration du compresseur et, dans le sens de la fermeture,
à la pression effective du fluide à l'aspiration du compresseur (138) et à une poussée
supplémentaire réglable, avantageusement exercée par un ressort (139), ladite poussée
supplémentaire étant déterminée pour tenir compte de la perte de charge du circuit
jusqu'à l'aspiration et pour obtenir une valeur de surchauffe prédéterminée, avantageusement
de l'ordre de 6 à 8°C.
3. Installation selon la revendication 1 ou 2, caractérisée par des moyens (2) d'échange
thermique entre le fluide caloporteur qui sort de l'évaporateur et le fluide à haute
pression et un organe (10-1000) de mise en service de ces moyens en deçà d'un seuil
prédéterminé d'apport thermique à l'évaporateur.
4. Installation selon la revendication 2 ou 3, caractérisée en ce que lesdits moyens
comportent un bulbe (B) de prise de la température du fluide en amont du compresseur
et un capillaire (138) de prise de la pression du fluide au voisinage du point de
prise de la température.
5. Installation selon la revendication 3, caractérisée en ce que lesdits moyens d'échange
thermique comportent un échangeur auxiliaire (2) dans lequel circulent en sens inverses
le fluide sortant de l'évaporateur et le fluide sous-refroidi en aval du condenseur.
6. Installation selon la revendication 5, caractérisée par un échangeur de sous-refroidissement
supplémentaire (303) placé entre ledit échangeur auxiliaire et le condenseur et dans
lequel un échange thermique s'effectue en permanence entre le fluide sous-refroidi
et le fluide à basse pression sortant de l'échangeur auxiliaire (2).
7. Installation selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisée par des moyens
(14-140-141) d'injecter temporairement, à l'entrée de l'évaporateur (1), une fraction
prédéterminée du fluide à haute pression, chaque fois que les conditions climatiques
sont telles qu'un risque de givrage de l'échangeur extérieur se présente.
8. Installation selon l'une des revendications 1 à 4, comportant un organe de distribution
(16) apte à établir un circuit de chauffage (16h) dans lequel l'échangeur extérieur
M) joue le rôle d'évaporateur et l'échangeur intérieur (8) joue le rôle de condenseur,
ou un circuit de réfrigération dans lequel l'échangeur intérieur (8) joue le rôle
d'évaporateur et l'échangeur extérieur (1) joue le rôle de condenseur,
caractérisée en ce que lesdits moyens d'échange thermique comportent un premier échangeur
auxiliaire (2) dans lequel circulent, d'une part, le fluide caloporteur sortant de
l'échangeur extérieur en mode chauffage ou entrant dans l'échangeur extérieur en mode
réfrigération, d'autre part, l'eau d'un circuit auxiliaire (200) en dérivation sur
un circuit d'eau fermé (172), et un second échangeur auxiliaire (17) dans lequel circulent,
d'une part, le fluide caloporteur sortant du compresseur, d'autre part, l'eau dudit
circuit fermé (172), un organe (203) de mise en service du circuit auxiliaire, en
mode chauffage lorsque la température du fluide qui entre dans l'évaporateur devient
inférieure à une valeur prédéterminée, en mode réfrigération lorsque la pression à
la sortie du compresseur (6) devient supérieure à une valeur prédéterminée.
9. Installation selon la revendication 8, caractérisée par un ballon (18) de chauffage
d'eau sanitaire chauffé par ledit circuit fermé et par un organe (181-182) de commande
de by-pass du circuit de fluide caloporteur dudit second échangeur auxiliaire (17)
lorsque la température de l'eau du ballon atteint un seuil prédéterminé.
10. Installation selon la revendication 8 ou 9, caractérisée par un échangeur supplémentaire
(303) de sous-refroidissement effectuant un échange thermique entre le fluide à basse
pression sortant de l'évaporateur et le fluide sous-refroidi sortant du condenseur.
11. Installation selon la revendication 8, 9 ou 10, caractérisée par des moyens (14-140-141)
d'injecter à l'entrée de l'évaporateur (1) une fraction prédéterminée du fluide à
haute pression chaque fois que la température du fluide de sortie de l'évaporateur
est inférieure à une seconde valeur prédéterminée.
12. Installation selon l'une des revendications 1 à 11,
caractérisée en ce qu'au moins l'échangeur extérieur (1) comporte une pluralité de
tubes (100) munis d'ailettes (101) et en contact direct avec l'air extérieur.
13. Installation selon la revendication 5 ou 8, caractérisée en ce que chacun desdits
échangeurs auxiliaires comporte un tube central muni extérieurement d'un filetage
hélicoïdal et dans lequel passe le fluide caloporteur à l'état gazeux et un tube extérieur
concentrique, le fluide sous-refroidi ou l'eau circulant à grande vitesse en tournant
le long dudit filetage.
14. Installation selon la revendication 8, caractérisée par un ou plusieurs échangeurs
intérieurs assurant l'échange thermique direct entre le fluide caloportéur et l'air
du local et montés en dérivation dans le circuit de façon à y introduire des pertes
de charge sensiblement identiques.