[0001] La présente invention concerne un procédé d'enrobage de produits notamment de fruits
et légumes à l'aide d'une pellicule de matière plastique et une machine pour sa mise
en oeuvre.
[0002] On connait déjà des procédés d'enrobage de fruits et légumes dans une pellicule de
matière plastique et notamment de polyéthylène.
[0003] Ces procédés font toujours appel à des pellicules de matière plastique préformées
qui servent ensuite à revêtir les produits que l'on désire conditionner. L'enrobage
des produits par de tels procédés s'opère donc en deux temps, ce qui nécessite des
investissements coûteux ainsi qu'un temps de conditionnement global relativement long.
[0004] L'invention vise à simplifier le conditionnement de produits notamment de fruits
et légumes en effectuant leur enrobage en une seule opération.
[0005] Elle vise ainsi à éviter les ruptures de charges inévitables lorsque l'on effectue
séparément la fabrication des emballages plastiques et l'enrobage des produits à l'aide
desdits emballages.
[0006] Elle vise aussi à diminuer le prix de revient du conditinnement des produits ainsi
qu'à améliorer les conditions sanitaires inhérentes à la manipulation de produits
tels que les fruits et légumes par exemple, à augmenter leur durée de conservation
tout en maintenant leur fraicheur quasiment intacte.
[0007] L'invention a donc pour objet un procédé d'enrobage de produits notamment de fruits
et légumes à l'aide d'une pellicule en matière plastique, caractérisé en ce qu'on
forme par tension superficielle sur des moyens de support, une pellicule en matière
plastique liquide, on amène un produit à enrober en contact avec la pellicule par
déplacement relatif du produit et de la pellicule, on provoque la déformation de la
pellicule encore à l'état liquide sous l'action du produit et son application progressive
sur le produit, la pellicule se refermant sur le produit après son passage à travers
lesdits moyens de support en épousant parfaitement sa forme, de manière à l'enrober
complètement.
[0008] Selon une caractéristique particulière de l'invention, on forme la pellicule en matière
plastique liquide en plongeant les moyens de support dans un bain de matière plastique
liquéfiée puis en retirant lesdits moyens hors du bain.
[0009] L'invention a également pour objet une machine pour la mise en oeuvre du procédé
défini ci-dessus, caractérisée en ce qu'elle comprend des moyens d'acheminement des
produits à'enrober, des moyens de formation d'une pellicule de matière plastique d'enrobage
sur au moins un support, des moyens de mise en contact des produits avec la pellicule
de matière plastique et des moyens pour provoquer un déplacement relatif du produit
et du support de la pellicule pour assurer l'application de la pellicule sur ledit
produit.
[0010] L'invention est exposée ci-après plus en détail à l'aide des dessins qui en illustrent
un mode de réalisation, donné uniquement à titre d'exemple et sur lesquels :
- les Fig.1 à 5 illustrent des vues schématiques des différentes phases de l'enrobage
d'un fruit par le procédé de l'invention;
- la Fig.6 est une vue en élévation d'une machine pour la mise en oeuvre du procédé
de l'invention;
- la Fig.7 est une vue en perspective d'une partie de la machine de la Fig.6.
[0011] Ainsi qu'on peut le voir à la Fig,1, un fruit 1 à enrober roule sur un plan incliné
2 vers une pellicule 3 de matière plastique liquide formée par tension superficielle
sur un support 4 en forme d'anneau.
[0012] Lorsque le fruit 1 entre en contact avec la pellicule 3 (Fig.2), il commence à la
déformer et celle-ci commence à adhérer à sa surface.
[0013] Après avoir parcouru encore une faible distance, le fruit 1 entre en contact avec
un volet escamotable 6 destiné à accompagner la suite de son déplacement pendant le
processus d'enrobage.
[0014] Le volet 6 est avantageusement recouvert d'une matière anti-adhésive telle que du
Téflon, de sorte que la pellicule de plastique 3 ne colle pas sur le volet 6. Celui-ci
est actionné en rotation dans le sens de la flèche F (Fig.4) de sorte que le fruit
déforme encore davantage la pellicule 3. Le volet oscillant 6 finit par s'effacer
complètement devant le fruit 1 qui peut ainsi continuer sa course, tandis que la pellicule
de matière plastique 3 se referme sur celui-ci par tension superficielle et épouse
parfaitement sa forme.
[0015] Le fruit 1 est alors complètement enrobé par la pellicule 3 (Fig.5).
[0016] Une machine destinée à mettre en oeuvre le procéoé décrit ci-dessus est représentée
sur les Fig.6 et 7. Elle comprend un transporteur à ruban non représenté qui envoie
les fruits et légumes sur une surface inclinée divisée en trois canaux 8 ayant en
coupe transversale la forme d'un V.
[0017] A la sortie de ces canaux et au-dessous de ces derniers est placé un bac 9 en matériau
réfractaire contenant un bain 11 de matière plastique
fon- due, par exemple un copolymère de polyéthylène et d'acide acrylique dont la température
de ramollissement est de l'ordre de 100
*C et dont la température d'emploi est de 150 à 200'C.
[0018] Le bac est muni d'un détecteur de niveau électromagnétique 12 qui commande un système
de remplissage pour maintenir constant le niveau du liquide 11 dans le bac 9. Il comporte
aussi dans son fond une résistance électrique 13 pour le chauffage du bain 11. Un
thermostat (non représenté) agit sur le courant électrique pour maintenir constante
la température du bain 11. Un cadre mobile 14 monté oscillant autour d'un axe fixe
15 comporte deux bras latéraux 14a,14b dont les extrémités opposées à l'axe 16 sont
réunies par une traverse 14c. La traverse 14c porte une série d'anneaux 4 destinés
à être plongés dans le bac 9. Le cadre T4 comporte un bras d'actionnement 14d solidaire
de son extrémité montée sur l'axe d'oscillation 16.
[0019] Ledit bras 14d est sollicité par un ressort de rappel 17 fixé à un support 18 qui
est lui-même fixé au châssis de la machine. Le bras latéral 14a porte à proximité
de la traverse 14c du cadre un secteur denté 19 fixé audit bras 14a.
[0020] Ce secteur denté 19 est en prise avec une roue libre 21 portée par un arbre 22 sur
lequel sont fixées autant de plaquettes ou de surfaces d'arrêt 23 qu'il y a de canaux
8. Ces surfaces d'arrêt 23 sont sollicitées chacune par un ressort de rappel 24 vers
une position à peu près perpendiculaire au cadre mobile 14.
[0021] L'arbre 22 est supporté par des paliers 26 fixés à un bâti (non représenté). Un volet
6 recouvert de Téflon est monté oscillant autour d'un axe fixe 7. Il est relié à une
bielle 27 par l'intermédiaire d'une manivelle 28. A son extrémité opposée à la manivelle
28, la bielle 27 est reliée à une deuxième manivelle 29 solidaire en rotation d'une
came 31 tournant autour d'un axe fixe 32 entrainé par exemple par un moteur électrique
(non représenté). La came 31 est en contact avec le bras 14d sollicité par le ressort
de rappel 18.
[0022] A la machine d'enrobage qui vient d'être décrite, peut être associée en aval une
machine destinée à déposer sur les produits enrobés, une couche d'émulsion cireuse
formant une pellicule ayant une perméabilité aux gaz inférieure à celle du plastique
employé pour former la pellicule d'enrobage.
[0023] Le fonctionnement de la machine décrite ci-dessus est le suivant.
[0024] Le cadre mobile 14 étant initialement en position haute, des fruits 1 sont acheminés
dans les divers canaux 8 du plan incliné 2. Dans le premier canal 8 par exemple, le
premier fruit 1 est arrêté par la surface d'arrêt 23. La came 31-pousse alors sur
le bras 14Q à l'encontre du ressort de rappel 17 forçant le cadre mobile 14 à tourner
dans le sens des aiguilles d'une montre autour de l'axe 16, de sorte que les anneaux
4 sont amenés à plonger dans le bain 11 contenant la matière plastique fondue. La
came 31 poursuit sa course et le bras latéral 14d sous l'action du ressort 17 fait
remonter les anneaux 4 en position preque verticale. Lors du retrait des anneaux 4
hors du bain 11, une pellicule de matière plastique liquide se forme par tension superficielle
à l'intérieur de chaque anneau 4. Lors de la remontée du cadre mobile 14, le secteur
denté 19 engrène avec la roue libre 21 qui tourne alors dans le sens inverse des aiguilles
d'une montre entrainant avec elle à l'encontre du ressort 24, la surface d'arrêt 23
vers une position à peu près horizontale. En s'effaçant, la surface d'arrêt 23 laisse
passer le premier fruit. Une fois que le cadre mobile 14 a atteint sa position haute,
le ressort 24 sollicite la surface d'arrêt 23 vers sa position de repos sensiblement
verticale grâce à la roue libre 21, bloquant ainsi le deuxième fruit. Le premier fruit
poursuit alors sa course sur le plan incliné 2, entre en contact avec la pellicule
3, se laisse envelopper par celle-ci, puis vient en butée contre le volet oscillant
6 qui se trouve alors parallèle à l'anneau. La came 31 poursuivant sa course actionne
alors le volet 6 par l'intermédiaire de la tringlerie 29,27,28. Le volet 6 bascule
alors pour laisser passer le premier fruit enrobé de la pellicule 3. Avec le copolymère
de polyéthylène on obtient une pellicule d'une épaisseur de l'ordre de 5 10 à
2 x 10
2 mm. La came 31 agit de nouveau sur le bras 14d de- sorte que les anneaux 4 replongent
dans le bain
11 tandis que la tringlerie 29,27,28 fait remonter le volet oscillant 6 dans sa position
verticale. Le cycle se répète alors et ce pour tous les canaux.
[0025] Grâce au procédé de l'invention, les produits reçoivent comme une deuxième peau protectrice
éliminable avant la consommation. On réduit ainsi les risques de pourrissement dans
le cas des fruits et légumes, ainsi que les risques de contamination par manipulation
et par contact mutuel. De plus, la perte en eau est fortement réduite et la fraicheur
des produits est gardée quasiment intacte ce qui permet de conserver les fruits avant
consommation pendant beaucoup plus longtemps sans empêcher pour autant la respiration
du produit.
[0026] En outre, contrairement à l'enrobage par pulvérisation, la pellicule déposée par
le procède suivant l'invention peut être retirée complètement par "épluchage".
[0027] Le polyéthylène utilisé est très perméable au gaz et peu imperméable à l'eau, et
si l'on revêt la pellicule de matière plastique d' une couche de cire imperméable
au gaz par un procédé classique, on obtient une double étanchéité. Dans le cas de
fruits, où un retard de mûrissement est demandé, cette association est très intéressante.
[0028] Les deux couches peuvent être retirées en même temps.
[0029] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui vient d'être
décrit et des modifications peuvent y étre apportées.
[0030] Par exemple, les moyens d'arrêt des produits peuvent être commandés par une cellule
photo-électrique.
[0031] Le cadre mobile 14 peut être supprimé et remplacé par un dispositif automatique de
plongée des anneaux 4 dans le bain 11. Les anneaux 4 peuvent d'ailleurs être remplacés
par des montures en U.
[0032] Un autre avantage du procédé suivant l'invention réside dans le fait qu'un produit
de conservation fongicide et/ou anti-oxydant peut être mélangé à la matière plastique
par addition dans le bain, ce produit pouvant lui aussi être retiré dans sa totalité
lors du retrait de la pellicule d'enrobage à l'exception de traces ayant migré sur
la peau du produit. Dans l'exemple qui vient d'être décrit, la matière plastique du
bain est un copolyéthylène de polyèthy- lèna.
[0033] Comme produits de conservation, on peut citer par exemple, le thiabendazole comme
fongicide et l'éthoxyquine comme antioxydant.
[0034] On peut également employer comme produit d'enrobage du polyéthylène
pur et des autres copolymères à base de polyéthylène ainsi que d'autres matières plastiques
ayant une caractéristique de perméabilité similaire.
[0035] En ce qui concerne les produits de conservation à incorporer à la pellicule protectrice
déposée, conformément au procédé de l'invention, il est avantageux de disperser ces
produits dans la masse en fusion à partir de laquelle sont préparés les granulés qui
vont servir à constituer le bain de matière d'enrobage liquide.
[0036] Ces produits peuvent également être ajoutés dans le bain juste avant l'application
sur les produits à enrober.
[0037] L'invention qui vient d'être décrite est considérée comme étant appliquée à l'enrobage
de fruits et légumes.
[0038] On conçoit cependant qu'elle peut être utilisée pour le dépôt d'une pellicule de
protection sur d'autres produits non alimentaires tels que des pièces mécaniques.
1. Procédé d'enrobage de produits, notamment pour fruits et légumes, dans une pellicule
en matière plastique, caractérisé en ce qu'on forme par tension superficielle sur
des moyens de support (4), une pellicule (3) en matière plastique liquide à partir
d'un bain (1) de matière plastique, on amène par un déplacement relatif un produit
(1) et la pellicule (3) en contact l'un avec l'autre, ladite pellicule (3) encore
a l'état liquide se déformant sous l'action du produit (1) de façon à s'appliquer
progressivement sur le produit (1) et à se refermer après le passage du produit (1)
à travers les moyens de support (4) sur ledit produit en l'enrobant complètement,
ladite pellicule pouvant être retirée-dans sa totalité.
2. Procédé d'enrobage selon la revendication 1, caractérisé en ce que le bain (11)
de matière plastique est un bain de polyéthylène ou d'un copolymère de polyéthylène
fondu.
3. Procédé d'enrobage selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé
en ce qu'on forme la pellicule (3) en matière plastique par plongée des moyens de
support (4) dans le bain (11) de matière plastique puis par retrait desdits moyens
de support hors du bain.
4. Procédé d'enrobage selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé
en ce que lors du dépôt de la pellicule (3) sur le produit (1), le produit (1) est
déplacé par rapport à la pellicule (3).
5. Procédé d'enrobage selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé
en ce qu'après l'enrobage du produit (1) par la pellicule en matière plastique (3),
on dépose sur cette pellicule une couche d'émulsion cireuse formant une pellicule
ayant une perméabilité aux gaz inférieure à celle du plastique employé.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu'on mélange a
la matière plastique destinée à former la pellicule d'enrobage, au moins un produit
de conservation, cette addition étant réalisée soit avant soit après la fusion de
ladite matière plastique.
7. Machine d'enrobage de produits, notamment de fruits ou légumes destinés à la mise
en oeuvre du procédé selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comprend
des moyens (9,14) de formation d'une pellicule (3-) de matière plastique liquide d'enrobage
sur au moins un support (4), des moyens (2) de mise en contact des produits (1) avec
la pellicule de matière plastique liquide et des moyens (6) pour provoquer un déplacement
relatif du produit (1) et du support de la pellicule (3) pour assurer l'application
de la pellicule (3) sur ledit produit (1).
8. Machine selon la revendication 7, caractérisée en ce que lesdits moyens de formation
de la pellicule (3) de matière plastique liquide d'enrobage comprennent un bac (9)
contenant un bain (11) de matière plastique fondue et des moyens (14) de trempage
dudit support (4) dans ledit bain (11) en vue de la formation de la pellicule (3)
sur le support (4) par tension superficielle.
9. Machine suivant l'une des revendications 7 et 8. caractérisée en ce que lesdits
moyens de mise en contact des produits (1) avec la pellicule de matière plastique
sont constitués par un plan incliné (2) formé d'au moins un canal (8) en forme de
V destiné à assurer l'acheminement des produits (1) jusqu'à l'emplacement du support
(4) de ladite pellicule d'enrobage (3).
10. Machine suivant l'une des revendications 7 à 9, caractérisée en ce que lesdits
moyens pour provoquer le déplacement relatif du produit (1) à enrober et du support
(4) de la pellicule (3) comprennent un volet oscillant (6) disposé au-delà du support
(4) et escamotable progressivement par un mécanisme à bielle- manivelle (27,28,29)
pour permettre au produit (1) de traverser le support (4).
11. Machine selon l'une des revendications 8 à 10, caractérisée en ce que les moyens
de trempage (14) comprennent un cadre oscillant autour d'un axe fixe (16), le cadre
(14) portant-des supports (4) de pellicules d'enrobage (3) associés à autant de canaux
(8) en forme de V d'acheminement des produits (1) vers lesdits supports (4).
12. Machine selon la revendication 11, caractérisée en ce que les supports (4) sont
constitués par des anneaux ou des montures en LI portés par une traverse (14c) dudit
cadre oscillant (14).
13. Machine selon l'une quelconque des revendications 7 à 12, caractérisée en ce qu'e'lle
comporte en outre des moyens d'arrêt (23) des produits (1) avant leur enrobage, constitués
par au moins une surface d'arrêt (23) sollicitée par un organe elasti- que de rappel
(24) et fixée à un arbre (22) actionné par un mécanisme à secteur denté (19) et roue
libre (21).
14. Machine selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en
ce qu'elle comporte des moyens d'actionnement, des moyens de trempage (14) constitués
par une came (31) d'actionnement du cadre oscillant (14) et un ressort (17) de rappel
dudit cadre mobile (14), le mécanisme (27,28
29) d'actionnement du volet oscillant (6) étant entrainé par ladite came (31).