[0001] On sait que les têtes de travail classiques comprennent généralement un arbre ou
broche dont la partie supérieure est associée à des moyens (moteur et vérin) propres
à assurer son entraînement en rotation et une poussée axiale, tandis que sa base porte
le flasque destiné à former support pour l'échantillon ou autre pièce à travailler.
A cet effet, l'extrémité inférieure de l'arbre est établie à un profil semi-sphérique
de manière à venir coopérer avec la paroi tronconique d'une cavité ménagée dans la
face supérieure du flasque précité, lequel est découpé de deux entailles diamétralement
opposées formant logements pour deux doigts en saillie solidaires de l'arbre. On conçoit
dans ces conditions que le flasque porte-pièce peut tourner au-dessus du plateau tournant
de polissage contre le face libre duquel il est appliqué par le vérin associé à l'arbre,
tout en étant libre de s'orienter correctement par rapport à ladite face libre pour
compenser les variations de planéité dudit plateau et les imprécisions de la géométrie
de l'ensemble.
[0002] Cette disposition présente des inconvénients pratiques non négligeables. Elle est
relativement coûteuse du fait que l'extrémité sphérique de l'arbre ou broche doit
être réalisée en acier dur, recouvert d'un film chromé afin d'éviter les déformations
dues aux efforts mécaniques et à la corrosion. On observera par ailleurs que la rotule
formée par la partie semi-sphérique et la partie tronconique est soumise à une force
verticale (pression axiale) et à une force horizontale (défilement du plateau de polissage)
; or du fait que dans le système classique la force verticale s'applique au centre
du flasque, ce dernier risque de se déformer en même temps qu'il est soumis à un effet
de basculcment par suite du défilement du plateau, effet de basculement qui est accru
par l'entraînement central en rctation à partir d'un point situé au-dessus du plan
de contact plateau/flasque.
[0003] Dans le document DE-A-1 677 168 (FRANKE) on a décrit une tête de travail pour machine
de polissage dans laquelle la rotule est remplacée par un premier coussin susceptible
d'être gonfle avec de l'air et par un second coussin à gonflage constant, ces deux
coussins étant disposés entre la table tournante et un portoir destiné à supporter
la pièce à travailler.
[0004] Il y a lieu de considérer que cet agencement, conçu pour le polissage de pièces creuses
tridimensionnelles et asymétriques, ne peut être adopté pour le polissage de plaquettes
symétriques à faible épaisseur, tel que visé dans la présente invention. En effet
le second coussin d'air à gonflage constant a pour but, non pas de conférer une pression
de polissage, mais de former pivot afin de permettre l'adaptation de la pièce creuse
à polir aux brosser tournantes de polissage. Dans ces conditions, si cette technique
antérieure était transposée au cas du polissage de plaquettes minces on n'obtiendrait
une pression localisée sur la plaquette à polir (ou sur le portoir) qu'aux seuls points
de contact entre coussin et plaquette (ou portoir) et non une pression constante répartie
sur toute la surface. De plus et en tout état de cause le fait qu'il y ait deux coussins
ne peut assurer une flexibilité constante dans toutes les directions (360°), alors
que celle-ci est essentielle pour polir plan entre deux surfaces dont les axes de
rotation ne sont jamais exactement parallèles.
[0005] C'est à l'ensemble de ces inconvénients qu'entend principalement remédier la présente
invention, laquelle consiste essentiellement à assurer l'entraînement en rotation
du flasque porte-pièce par le moyen d'un soufflet déformable qui définit, avec les
faces en vis-à-vis d'un disque supérieur tournant et du flasque précité, une chambre
qui une fois mise en pression permet la libre orientation dudit flasque et son application
contre le plateau de polissage.
[0006] On conçoit que ce soufflet déformable peut comporter un diamètre relativement grand,
égal en pratique à celui du flasque porte-pièce qui est ainsi entraîné en rotation
par sa périphérie, ce qui évite tout risque de basculement.
[0007] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer :
La figure unique de ce dessin est une coupe axiale schématique illustrant l'agencement
général d'une tête de travail établie conformément à l'invention.
[0008] Sur cette figure, la référence 1 désigne la partie inférieure d'une broche supportée
et guidée à l'intérieur d'un palier schématisé en 2 ; cette broche est animée d'un
mouvement de rotation à l'aide d'un moteur électrique, non représenté. Son extrémité
inférieure présente un épanouissement la à périphérie arondie, engagé à jeu réduit
à l'intérieur d'un logement cylindrique ménagé dans un bossage tubulaire 3a prévu
dans la partie centrale d'un flasque 3 ; on conçoit dans ces conditions que ce flasque
3 dispose d'une liberté angulaire pratiquement totale par rapport à la base de la
broche 1.
[0009] L'entraînement en rotation du flasque 3 est assuré par un soufflet 4 dont l'extrémité
inférieure est assujettie, par exemple par soudage, à la périphérie dudit flasque.
L'extrémité supérieure de ce soufflet 4 est de la même manière rendue angulairement
solidaire d'un disque 5, perforé en son centre pour laisser passage à la broche 1
à laquelle il est fixé par un cordon de soudure étanche 6. Ce disque 5 est équipé
d'un embout traversant 7 sur lequel est branchée une canalisation 8 reliée à une source
de pression à travers un joint tournant (non représenté) porté par la partie supérieure
de la broche 1.
[0010] La partie inférieure du flasque 3 est agencée à la manière usuelle pour la fixation
de l'échantillon à polir. Dans l'exemple de réalisation considéré, on a supposé que
la broche 1 était creusée d'un alésage axial borgne Ib relié à une source de vide
et sur l'extrémité duquel est branchée une canalisation 9 pour l'alimentation d'une
platine à dépression 10, l'échantillon 11 étant maintenu par aspiration ; on peut
cependant prévoir tout autre agencement de type connu.
[0011] On conçoit en tout état de cause que dans la tête de travail représentée, l'entraînement
du flasque 3 par l'intermédiaire du soufflet 4 évite tout risque de basculement intempestif
sous l'effet de la rotation du plateau tournant de polissage contre lequel l'échantillon
11 est appliqué. Cette application est obtenue par la pression maintenue par la canalisation
8 à l'intérieur de la chambre étanche définie par le soufflet 4, le flasque 3 et le
disque supérieur 5 ; la déformabilité de cette chambre assure, outre la pression d'application
précitée, l'auto-orientation de l'échantillon 11 par rapport à la face supérieure
du plateau de polissage de la machine.
[0012] On se dispense ainsi du système de rotule classique et du vérin de pression axiale,
si bien que la construction est considérablement simplifiée alors que le fonctionnement
est amélioré. On observera que la pression d'application de l'échantillon contre le
plateau de polissage est susceptible d'être réglée de manière très précise pour chaque
travail, ce qui constitue en fait un avantage considérable par rapport aux têtes usuelle
à vérin.
[0013] Il convient également de remarquer que l'invention est susceptible d'être avantageusement
appliquée au rodage, du type une face ou double face.
1. Tête de travail pour machine de polissage ou analogue, du genre comportant un flasque
porte-pièce qui est animé d'un mouvement de rotation à partir d'une broche tournante
et qui est appliqué à force contre le plateau de polissage de la machine tout en étant
libre de s'orienter par rapport à celui-ci, caractérisée en ce que la liaison entre
la broche (1) et le flasque porte-pièce (3) est assurée par un soufflet déformable
(4) dont l'espace intérieur est maintenu sous pression.
2. Tête de travail suivant la revendication 1, caractérisée en ce que le soufflet
(4) définit, avec les faces en vis-à-vis du flasque (3) et d'un disque (5) solidaire
de la broche (1), une chambre déformable reliée à une source de pression.
3. Tête de travail suivant la revendication 2, caractérisée en ce que le diamètre
intérieur du soufflet (4) est égal au diamètre extérieur du flasque (3) et du disque
(5).
4. Tête de travail suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3,`caractêrisée en ce que la broche (1) est engagée axialement à travers le soufflet
(4) de façon à ce que son extrémité libre, convenablement profilée à cet effet, coopère
avec un bossage annulaire (3a) ménagé au centre du flasque (3), afin d'assurer le
centrage de celui-ci par rapport à la broche sans gêner la liberté d'orientation.