[0001] La présente invention concerne un appareil pour le mélange rapide de deux fluides,
applicable en particulier en traitement des eaux pour réaliser l'injection et le mélange
"en ligne" de l'eau à traiter et de réactifs tels que par exemple polymères, acides,
bases, etc... ou pour effectuer des opérations plus complexes comme la coagulation.
[0002] En traitement des eaux il est souvent nécessaire d'injecter dans l'eau à traiter
et de mélanger à cette eau des solutions concentrées de réactifs, le débit de la solution
injectée étant faible par rapport au débit d'eau à traiter, souvent inférieur à 1
%.
[0003] Divers appareils ont déjà été décrits qui permettent de réaliser ce mélange en ligne
: cannes d'injection, systèmes à chicanes ou à ailettes, éjecteurs, etc... Ces différents
systèmes présentent des inconvénients : ainsi, lorsqu'on utilise des cannes d'injection
ou des systèmes combinant cannes et diaphragmes, le mélange s'effectue sur une grande
longueur de tuyauterie, égale de 3 à 100 fois le diamètre de ladite tuyauterie, pour
une qualité de mélange médiocre ; lorsque l'on utilise des systèmes à ailettes, chicanes
ou lamelles ou un éjecteur, la qualité du mélange est plus ou moins bonne mais le
mélange s'effectue sur une longueur de tuyauterie encore assez importante, égale de
2 à 6 fois le diamètre de ladite tuyauterie avec, en outre, des pertes de charge relativement
élevées, allant de 1 à 7 mètres de colonne d'eau. En outre, aucun de ces sytèmes ne
permet de mélanger directement deux fluides quand le débit de l'un de ces fluides
est très faible par rapport au débit de l'autre, par exemple inférieur à 0,01 %.
[0004] La présente invention pallie ces inconvénients en permettant notamment de réaliser
à la fois un mélange instantané et homogène de solutions concentrées de réactifs,
injectées à faible débit par rapport au débit d'eau à traiter, avec une perte de charge
relativement faible pour un gradient de vitesse très important, celui-ci étant défini
par la racine carrée du quotient de la puissance dissipée dans le fluide et du produit
du volume de la zone de mélange par la viscosité du fluide.
[0005] L'appareil suivant l'invention, destiné à effectuer le mélange rapide "en ligne"
de deux fluides A et B est caractérisé en ce qu'il comporte au moins une buse d'injection
d'un fluide secondaire disposée dans la tuyauterie dans laquelle s'écoule/iÎuide primaire
A, la buse étant munie d'un diaphragme agencé et dimensionné de façon à créer, à la
sortie de la buse, un courant fluide orienté radialement permettant le mélange rapide
des deux fluides dans un espace de dimension très réduite.
[0006] Dans une disposition préférée de l'invention, le fluide secondaire est constitué
par un mélange (kA + B) d'une fraction k du fluide primaire A et du fluide B.
[0007] Dans une autre disposition de l'invention, le fluide secondaire est constitué par
le seul fluide B.
[0008] Suivant une forme de réalisation de l'invention, le diaphragme consiste en une couronne
disposée autour de la buse.
[0009] Suivant une autre forme de réalisation de l'invention, le diaphragme consiste en
une plaque comportant des orifices et servant de support à la buse
[0010] Les divers caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description
qui va suivre de quelques unes de ses formes possibles de réalisation données uniquement
à titre d'exemples non limitatifs.
[0011] Au cours de cette description, on se réfère au dessin ci-joint sur lequel :
Les Fig. 1 et 2 sont des vues schématiques en coupe d'un appareil suivant l'invention,
Les Fig. 3 et 4 sont des vues en plan, dans deux formes de réalisation, du diaphragme
dont est munie la buse d'injection.
[0012] Dans une canalisation 1 s'écoule, suivant un certain débit, un fluide A auquel doit
être mélangé un fluide B véhicule par une canalisation 2 débouchant dans la canalisation
1.
[0013] Conformément à l'invention, le fluide secondaire (B ou kA + B) est introduit dans
une buse 3 disposée dans la canalisation 1, en vue de son mélange avec le fluide primaire
A.
[0014] La buse 3 est munie, à sa périphérie, également conformément à l'invention, d'un
diaphragme constitué, soit par une couronne 4 comme dans l'exemple traité à la Fig.
3, soit par une plaque circulaire 5 percée d'orifices 5a comme le montre la Fig. 4,
couronne et plaque étant disposées autour de la buse.
[0015] Dans le cas où le diaphragme consiste en une couronne, la distance d entre la surface
externe de la buse de diamètre D et le bord extérieur de la couronne est au moins
égale à 0,3 D.
[0016] Dans le cas où le diaphragme consiste en une plaque perforée, la distance d entre
la surface externe de la buse de diamètre D et le bord tourné vers la buse des orifices
que comporte la plaque, est au moins égale à 0,3 D, ceci quels que soient la forme
et le nombre des orifices 5a.
[0017] Il se crée, dans ces conditions, autour de la buse d'injection du fluide secondaire
B ou kA + B dans le fluide primaire A, entre le diaphragme et l'extrémité de la buse,
une dépression redressant le cône de diffusion du fluide secondaire B ou kA + B à
la sortie de la buse, entraînant une diffusion radiale, représentée schématiquement
en 6, du fluide secondaire B ou kA + B dans le fluide primaire A. Il se produit alors
un mélange instantané des deux fluides. Ce mélange s'effectue, en outre, sur une longueur
L très faible de tuyauterie, égale à 10 à 20 % de la valeur du diamètre de cette tuyauterie.
[0018] Grâce aux dispositions adoptées suivant l'invention, la diffusion radiale du fluide
secondaire B ou kA + B dans le fluide primaire A est indépendante de la forme du diaphragme,
de la perte de charge globale du système, du débit ou de la vitesse d'écoulement du
fluide primaire A dans la tuyauterie 1.
[0019] Du fait de la rapidité avec laquelle il se produit, le mélange s'effectue avec des
gradients de vitesse importants pour des pertes de charge relativement faibles.
[0020] Dans le cas traité à la Fig 1, où le fluide secondaire est constitué par un mélange
kA + B d'une fraction k du fluide primaire A et du fluide B, c'est-à-dire où le débit
du fluide B est relativement faible, mais au moins égal à 0.0005% du débit du fluide
A, une tuyauterie 2 amène le fluide B à l'entrée de la buse, la buse étant ainsi traversée
par le fluide B et une partie k, 1 à 15 % par exemple du fluide A ; la perte de charge
de l'ensemble déterminant les débits relatifs des fluides A et B à travers la buse,
On obtient, dans ces conditions, un mélange en deux phases, la première s'effectuant
dans la buse elle-même, la seconde, radialement comme décrit plus haut, à la sortie
de la buse.
[0021] Dans le cas où le fluide secondaire est constitué par le seul fluide B, c'est-à-dire
où le débit du fluide B est relativement important, par exemple supérieur à 1 % par
rapport à celui du fluide A, la buse 3 constitue, comme le montre la Fig. 2 l'extrémité
de la tuyauterie 2 d'injection du fluide B,de façon à ce que tout le débit du fluide
B, et seul ce débit, passe à travers la buse.
[0022] L'exemple suivant montre l'excellence des résultats obtenus grâce à un appareil suivant
l'invention.
[0023] On a utitise un appareil suivant l'invention pour mélanger un réactif B sous un débit
de 75 1/h à un courant d'eau A s'écoulant dans une tuyauterie de diamètre égal à 142
mm sous un débit de 50 à 150 m
3/h.
[0024] L'appareil comportait une buse de diamètre D égal à 54 mm munie d'un diaphragme en
forme de couronne, la distance d entre la surface extérieure de la buse et le bord
extérieur de la couronne, allant de 20 à 30 mm.
[0025] On a effectué le mélange du fluide B dans le fluide A en 0,05 à 0,15 seconde sur
une longueur de tuyauterie de 2 cm, avec une perte de charge de 0,20 à 5 m et un gradient
de vitesse à 20°C de 4 000
s-1 à
35 000
s-1.
[0026] Le mélange a donc été réalisé avec une remarquable rapidité, sur une longueur extrêmement
réduite de tuyauterie, avec des pertes de charge relativement faibles pour un très
important gradient de vitesse.
1. Appareil pour le mélange rapide "en ligne" de deux fluides : un fluide primaire
A et un fluide B, caractérisé en ce qu'il comporte au moins une buse (3) d'injection
d'un fluide secondaire constitué par un mélange (kA + B) d'une fraction (k) du fluide
primaire A et du fluide B ou par le seul fluide B, cette buse étant disposée dans
la tuyauterie (1) dans laquelle s'écoule le fluide primaire A et munie d'un diaphragme
(4) agencé et dimensionné de telle sorte qu'il se crée, à la sortie de la buse, un
courant fluide (6) orienté radialement, permettant le mélange rapide des deux fluides
dans une zone de dimensions très réduites.
2. Appareil suivant la revendication 1, caractérisé en ce que le diaphragme dont est
munie la buse d'injection (3) consiste en une couronne (4) disposée autour de la buse.
3. Appareil suivant la revendication 1, caractérisé en ce que le diaphragme dont est
munie la buse d'injection (3) consiste en une plaque (5) percée d'orifices (5a) et
disposée autour de la buse.
4. Appareil suivant l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce
que la distance (d) entre la surface extérieure de la buse de diamètre D et le bord
externe de la couronne constituant le diaphragme est au moins égale à 0,3 D.
5. Appareil suivant l'une quelconque des revendications 1 et 3, caractérisé en ce
que la distance (d) entre la surface extérieure de la buse de diamètre D et le bord
tourné vers la buse,des orifices (5a) que comporte la plaque perforée (5) constituant
le diaphragme,est au moins égale à 0,3 D.
6. Appareil suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que, dans le cas où le débit du fluide B est relativement plus faible que celui
du fluide A, le fluide B est amené à l'entrée de la buse d'injection de ce fluide
dans le fluide A.
7. Appareil suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que, dans le cas où le débit du fluide B est relativement important par rapport
à celui du fluide A, la buse d'injection du fluide B constitue l'extrémité de la tuyauterie
(2) d'injection du fluide B dans le fluide A.
8. Appareil suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que le mélange des deux fluides se produit dans une zone dont la longueur (L) s'établit
entre 10 et 20 % du diamètre de la tuyauterie (1) dans laquelle s'écoule le fluide
A.