[0001] L'invention concerne principalement des dispositifs et des procédés d'antibrouillage
pour antenne réseau et radar de sensibilité réduite au brouillage.
[0002] Il est connu pour minimiser les effets d'un brouilleur d'opposer au signal reçu par
une antenne principale, un signal, convenablement pondéré, reçu par une antenne auxiliaire.
Un tel dispositif est décrit dans le brevet "IF Sidelobe Canceller", US-3 202 990
déposé le 24.08.65.
[0003] D'autre part il est connu de perturber la loi de phase d'un réseau rayonnant d'une
antenne à balayage électronique de façon à diminuer la sensibilité de l'antenne dans
des directions a priori inconnues des brouilleurs.
[0004] Les dispositifs connus présentent des inconvénients, notamment :
- la nécessité d'effectuer des calculs en temps réel, ce qui exige un calculateur
rapide ;
- la nécessité d'avoir des antennes auxiliaires.
[0005] L'invention consiste principalement à stocker les lois de phase désirées d'une antenne
réseau dans des mémoires. Les lois de phase étant choisies l'invention est particulièrement
intéressante pour créer des zones de sensibilité réduite, que l'on appellera trous
dans la suite de ce brevet, dans le diagramme de rayonnement de l'antenne. Avantageusement
les lois de phase stockées dans les mémoires tiennent compte des erreurs de quantification
et/ou des propriétés propres à chaque déphaseur à commande numérique.
[0006] Le dispositif selon l'invention permet d'éviter les inconvénients du dispositif de
l'art antérieur. De plus il est facile de créer plusieurs trous et ainsi d'obtenir
le rejet simultané de nombreux parasites tels que brouilleurs ou échos de sol.
[0007] Le dispositif selon l'invention s'adapte facilement à tous radars comportant une
antenne réseau par exemple aux radars de poursuite aussi bien qu'aux radars de veille.
[0008] L'invention a principalement pour objet un procédé d'antibrouillage pour antenne
réseau, caractérisé par le fait que l'on stocke dans des mémoires des lois de phase
comportant des zones de sensibilité réduite dans le diagramme de rayonnement ; lorsque
des brouilleurs sont détectés on utilise la loi de phase du réseau pour laquelle les
directions de sensibilité réduite correspondent aux directions des brouilleurs détectés.
[0009] L'invention a encore pour objet une antenne réseau comportant des mémoires dans lesquelles
sont stockées des lois de phase désirées du réseau, caractérisé par le fait que lesdites
lois du réseau créent des zones de sensibilité réduite dans le diagramme de rayonnement.
[0010] L'invention sera mieux comprise au moyen de la description ci-après et des figures
annexées données comme des exemples non limitatifs parmi lesquels :
- la figure 1, est une vue d'une première réalisation d'un dispositif selon l'invention
;
- la figure 2, est une vue d'une seconde réalisation du dispositif selon l'invention.
[0011] Sur les figures 1 et 2 on a utilisé les mêmes références pour désigner les mêmes
éléments.
[0012] Sur la figure 1, on peut voir une antenne réseau selon l'invention. L'antenne comporte
un dispositif d'alimentation 3 en énergie hyperfréquence, connecté à une série de
n déphaseurs 21 à 2n eux-mêmes connectés à n éléments rayonnants 1I à ln. Dans l'exemple
illustré sur les figures les éléments rayonnants sont des hélices, étant bien entendu
que d'autres éléments rayonnants comme par exemple les bougies, les cornets, les dipôles
ou les réseaux linéaires ne sortent pas du cadre de la présente invention. Les déphaseurs
à 21 à 2n sont connectés à une mémoire 4. La mémoire 4 est connectée à un circuit
d'adressage 6 par un bus d'adresse 5. Le circuit d'adressage 6 est connecté à un calculateur
8 par un bus 7. La mémoire 4 est par exemple du type mémoire morte programmable (PROM
en terminologie anglo-saxonne), mémoire morte reprogrammable ou électriquement reprogrammable
(EPROM ou EEPROM en terminologie anglo-saxonne). Dans la mémoire 4 sont stockées les
lois de phase que l'on désire obtenir avec l'antenne selon l'invention. Ainsi, on
peut stocker dans la mémoire 4 des trous d'un diagramme de rayonnement de l'antenne,
de façon à minimiser les effets de réceptions parasites. Les réceptions parasites
peuvent provenir des échos parasites (clutter en terminologie anglo-saxonne) ou de
brouilleurs ennemis.
[0013] Dans une première réalisation du dispositif selon l'invention, les trous sont placés
aux endroits où l'on s'attend à avoir du clutter ou des brouilleurs, par exemple à
l'horizon.
[0014] Dans une seconde variante de réalisation du dispositif selon l'invention, on stocke
diverses lois de phase dans la mémoire 4 et on choisi à l'aide du calculateur 8 la
loi de phase optimale pour la situation présente.
[0015] Au cas où les déphaseurs 21 à 2n sont à commandes analogiques on intercale entre
la mémoire 4 et les déphaseurs 21 à 2n des convertisseurs numérique-analogique.
[0016] Le fait de stocker les lois de phase désirées dans une mémoire 4 permet d'éviter
les calculs en temps réel de ces lois de phase. De plus ces calculs ne sont effectués
qu'une fois. Avantageusement, les lois de phase calculées tiennent compte des erreurs
de quantification dues à l'emploi des déphaseurs à commande numérique par exemple
à cinq bits. Avantageusement les valeurs stockées en mémoire 4 tiennent compte des
déphasages réels obtenus avec chaque déphaseur et des réponses propres de chaque déphaseur
utilisé. Ainsi au cas où l'on remplacerait un ou plusieurs déphaseurs par suite de
défaillance par exemple, on remplace les valeurs contenues en mémoire 4, ou la mémoire
4 elle-même.
[0017] Si par exemple on veut obtenir un trou dans un diagramme de rayonnement de l'antenne,
on superpose à la loi de quantification une loi impaire ce qui minimise les pertes.
Pour tenir compte des comportements individuels des déphaseurs on fait varier la valeur
de commande, successivement pour chaque déphaseur d'une ou plusieurs valeurs, et on
retient pour chacun d'eux la valeur qui s'approche le plus du résultat désiré.
[0018] Sur la figure 2, on peut voir une réalisation de l'invention comportant une première
mémoire 33 dans laquelle sont stockées, par exemple les lois de phase de l'antenne
réseau et une mémoire 34 dans laquelle sont stockées les corrections nécessaires en
vue du résultat désiré.
[0019] Un calculateur 8 commande par l'intermédiaire d'un bus 7 un circuit d'adressage 6.
Le circuit d'adressage 6 commande la lecture des mémoires 33 et 34 par des bus d'adresses
respectivement 39 et 38. Aux adresses transmises par le circuit d'adressage 6 est
stockée dans les mémoires 33 et 34 la valeur numérique de commande d'un déphaseur
correspondant à un pointage du faisceau radar. Un calculateur 8 est connecté à des
bus de données 7, 36, 37 et 35 respectivement à un circuit d'adressage 6, une mémoire
33, une mémoire 34 et à l'interface avec un opérateur. Le circuit d'adressage 6 est
connecté aux mémoires 33 et 34 respectivement par les bus d'adresse 39 et 38. La mémoire
33 est connectée à un circuit additionneur 9 par un bus de donnée 10, le circuit d'adressage
6 est connecté à l'additionneur 9 par un bus 31 la mémoire 34 est reliée à l'additionneur
9 par un bus de donnée 32, l'additionneur 9 est connecté à un ensemble de déphaseurs
21 à 2n. D'autre part les déphaseurs 21 à 2n sont alimentés en énergie hyperfréquence
par un dispositif d'alimentation 3. Le dispositif d'alimentation 3 est par exemple
une poutre comportant un guide d'onde. Les déphaseurs 21 à 2n prélèvent l'énergie
hyperfréquence dans le guide d'onde grâce à des coupleurs non représentés sur la figure.
Les déphaseurs 21 à 2n sont connectés aux éléments rayonnants respectivement Il à
ln.
[0020] Dans une première réalisation du dispositif selon l'invention illustrée sur les figures,
les valeurs numériques de commande des déphaseurs sont envoyées à un déphaseur, par
exemple le déphaseur 21 et se propagent de proche en proche jusqu'au déphaseur 2n.
Il est alors avantageux d'introduire les valeurs numériques de commande des déphaseurs
avec un cycle d'émission d'avance. Ainsi simultanément à l'émission d'énergie hyperfréquence
se propagent de proche en proche entre les déphaseurs 21 à 2n les valeurs numériques
de commande nécessaires au cycle d'émission suivant.
[0021] Dans une deuxième variante de réalisation de l'invention, un dispositif de multiplexage
non illustré est connecté d'une part à l'additionneur 9 et d'autre part aux déphaseurs
21 à 2n. Ce dispositif aiguille chaque valeur de commande vers le déphaseur auquel
elle est destinée.
[0022] Dans une troisième variante du dispositif selon l'invention, un ensemble 40, comportant
les mémoires 33 et 34, le circuit d'adressage 6, l'additionneur 9, et leurs interconnexions
est associé à chaque déphaseur 21 à 2n. Un opérateur désirant obtenir un pointage
du faisceau d'énergie hyperfréquence avec éventuellement des corrections dans la forme
du faisceau envoie un ordre au calculateur 8 par le bus de donné 35. Le calculateur
8 choisit les adresses auxquelles, en mémoires 33 et 34, sont stockées les valeurs
de commande numérique des déphaseurs 21 à 2n.
[0023] Dans un premier exemple de réalisation, la somme des valeurs contenues dans la mémoire
33 et des valeurs contenues en mémoire 34 est égale à la valeur de commande à appliquer
à un des déphaseurs 21 à 2n.
[0024] Dans un second exemple de réalisation de l'invention, les bits de poids fort (MSB
en terminologie anglo-saxonne) sont stockés dans une mémoire, la mémoire 33 par exemple,
les bits de poids faibles (LSB en terminologie anglo-saxonne) sont stockés dans l'autre
mémoire i.e. la mémoire 34.
[0025] Le fait de partager l'information concernant la valeur de commande numérique d'un
déphaseur entre deux mémoires 33 et 34 facilite la correction de ces valeurs. Les
mémoires 33 et 34 ne sont pas nécessairement du même type. Par exemple la mémoire
33 est une mémoire morte programmable (EROM en terminologie anglo-saxonne) alors que
la mémoire 34 est une mémoire morte électriquement reprogrammable (EEPROM en terminologie
anglo-saxonne).
[0026] Ainsi dans le premier exemple de réalisation on stocke dans la mémoire 33 le diagramme
de rayonnement désiré y compris des trous dans ces diagrammes. Quand des brouilleurs
ont été détectés par l'antenne selon l'invention ou par une antenne auxiliaire (non
représentée sur la figure), le calculateur 8 choisit un diagramme de rayonnement dans
lequel les trous correspondent aux directions desdits brouilleurs. Un cas fréquent
correspond aux brouilleurs éloignés dits Stand Off, vus par l'antenne comme étant
sur l'horizon. Dans ce cas il est inutile de mesurer la direction du brouilleur. Il
suffit de faire correspondre au site de l'horizon, 0° un trou dans un diagramme de
rayonnement.
[0027] La mémoire 34 contient des corrections dues au comportement individuel des déphaseurs.
L'utilisation des mémoires mortes électriquement reprogrammables (EEPROM) permet un
changement rapide du contenu de cette mémoire, suite par exemple, à un changement
d'un déphaseur défaillant.
[0028] Dans le second exemple de réalisation, en mémoire 33 sont stockés les diagrammes
de rayonnement de l'antenne sans les trous, tandis qu'en mémoire 34 sont stockées
les corrections dues à la quantification des déphaseurs à commande numérique, les
corrections dues au comportement individuel des déphaseurs ainsi que les corrections
permettant de générer des trous dans le diagramme de rayonnement de l'antenne. En
cas de défaillance d'un déphaseur on reprogramme ou remplace la mémoire 34. Le calculateur
9 reçoit par le bus 35 les valeurs concernant le comportement du nouveau déphaseur
et lit grâce par le bus 36 la mémoire 33. La mémoire 34 est programmée par l'intermédiaire
du bus 37. Un dispositif de stockage d'informations en mémoire 34 est adapté à la
nature physique de cette mémoire.
[0029] L'utilisation pour la mémoire 33 et/ou 34 de mémoire de type mémoire morte (ROM en
terminologie anglo-saxonne) ne sort pas du cadre de la présente invention.
[0030] Les trous créés avec les dispositifs selon l'invention ont par exemple une profondeur
de 50 dB pour une antenne comportant 50 éléments rayonnants. Le rapport signal-bruit
est amélioré de 15 dB.
[0031] Avantageusement le dispositif selon la présente invention comporte des moyens (non
illustrés) de détection des directions de brouilleurs.
[0032] L'invention s'applique notamment aux radars à balayage électronique.
1. Procédé d'antibrouillage pour antenne réseau, caractérisé par le fait que l'on
stocke dans des mémoires (4, 33, 34) des lois de phase comportant des zones de sensibilité
réduite dans le diagramme de rayonnement ; lorsque des brouilleurs sont détectés on
utilise la loi de phase du réseau pour laquelle les directions de sensibilité réduite
correspondent aux directions des brouilleurs détectés.
2. Antenne réseau comportant des mémoires (4, 33, 34) dans lesquelles sont stockées
des lois de phase désirées du réseau, caractérisé par le fait que lesdites lois du
réseau créent des zones de sensibilité réduite dans le diagramme de rayonnement.
3. Antenne selon la revendication 2, caractérisée par le fait qu'elle comporte une
première mémoire 33 dans laquelle sont stockées les lois de phase du réseau et une
seconde mémoire 34 dans laquelle sont stockées les corrections désirées de ces lois
de phase.
4. Antenne réseau, selon la revendication 3, comportant des déphaseurs, caractérisée
par le fait qu'elle comporte un additionneur 9 effectuant la somme des valeurs contenues
dans la mémoire 33 et la mémoire 34, ladite somme étant égale à la valeur de commande
d'un des déphaseurs.
5. Antenne selon la revendication 3, caractérisée par le fait que les bits de poids
fort (MSB) sont stockés dans une mémoire (33), les bits de poids faible (LSB) sont
stockés dans l'autre mémoire (34).
6. Antenne selon l'une quelconque des revendications 2 à 5, caractérisée par le fait
que dans les mémoires (4, 33, 34) sont stockées des lois de phase créant des zones
de sensibilité réduites au niveau de l'horizon.
7. Antenne selon l'une quelconque des revendications 2 à 6, caractérisée par le fait
que les mémoires (4, 33, 34) comportent des mémoires mortes programmables (PROM).
8. Antenne selon l'une quelconque des revendications 2 à 7, caractérisée par le fait
que les mémoires (4, 33, 34) comportent des mémoires mortes reprogrammables (EPROM).
9. Antenne selon l'une quelconque des revendications 2 à 8, caractérisée par le fait
que les mémoires (4, 33, 34) comportent des mémoires mortes reprogrammables électriquement
(EEPROM).
10. Radar, caractérisé par le fait qu'il comporte une antenne selon l'une quelconque
des revendications 2 à 9 associée à des moyens de détection de la direction des brouilleurs.