[0001] La présente invention concerne un perfectionnement aux tubes électroniques, notamment
aux tubes électroniques de puissance fonctionnant à des fréquences de l'ordre de quelques
centaines de mégahertz.
[0002] La présente invention concerne plus particulièrement un moyen permettant le refroidissement
interne de l'embase de certaines électrodes du tube.
[0003] Comme représenté schématiquement sur la figure 1 qui concerne une tétrode de puissance,
les tubes électroniques auxquels s'applique la présente invention sont des tubes à
vide constitués essentiellement par des électrodes cylindriques coaxiales comprenant
une anode 1, une grille écran 2 dite grille G
2, une grille de commande 3 dite grille G
l et une cathode 4.
[0004] Ces différentes électrodes sont reliées à l'extérieur du tube par des connexions
métalliques circulaires 5, 6, 7, 8 séparées les unes des autres par des isolateurs
9, 10, 11, 12 réalisés, de préférence, en céramique et assurant de plus l'étanchéité
du tube. Ces connexions métalliques 5, 6, 7, 8 sont, en général, constituées par des
pièces embouties en forme de coupelles et sont brasées sur les isolateurs.
[0005] Les connexions métalliques sont reliées à différentes sources de tension non représentées
et servent respectivement au passage du courant de chauffage de la cathode et à la
circulation des courants hautes fréquences.
[0006] Cependant, le chauffage de la cathode et la circulation des courants hautes fréquences
sont générateurs de calories et ces calories sont évacuées par conduction en direction
des connexions métalliques.
[0007] Habituellement, on refroidit les connexions en injectant de l'air comprimé sur la
tête du tube. Dans la plupart des cas, ce refroidissement est suffisant pour maintenir
les connexions et la brasure de ces connexions aux isolateurs à une température suffisamment
basse qui ne les détériore pas.
[0008] Toutefois, le fonctionnement en hyperfréquence de ce type de tube donne lieu à une
répartition sinusoïdale des courants électriques de surface. En conséquence, certaines
zones de ces surfaces qui correspondent à un "ventre" de courant où l'intensité est
maximale, sont soumises à un échauffement local intense.
[0009] Dans certains cas de fonctionnement, ces ventres de courant sont situés au niveau
des connexions. En conséquence, on a proposé dans la demande de brevet français n°
81.21804 un système de refroidissement extérieur au tube constitué par un tuyau en
forme de spire parcouru par un fluide de refroidissement et mis en contact, de préférence
par soudure, avec la connexion de l'électrode à refroidir.
[0010] Avec ce système de refroidissement, on arrive a éliminer une quantité importante
de calories, en particulier, lorsque l'on se trouve à proximité d'un "ventre" de courant.
[0011] Toutefois, les zones d'échauffement dues à des "ventres" de courant se trouvant à
l'intérieur du tube ne sont pas refroidies. Or, dans certains cas, l'échauffement
est tel qu'il amène les pièces métalliques à une température élevée, la résistance
au passage du courant augmentant la température. Ainsi, l'augmentation de température
peut être telle que la tension de vapeur des métaux dans lesquels sont réalisées les
électrodes soient atteintes. Dans ce cas, il y a émission de gaz, ce qui entraîne
une détérioration au moins local du vide et une mise hors service du tube.
[0012] D'autre part, dans les tubes électroniques de puissance de type connu, les calories
générées sur les grilles, et plus particulièrement sur la grille de commande G 1,
par les "ventres" de courant ne peuvent être évacuées que par rayonnement sur l'enveloppe
du tube ou par conduction dans la connexion de sortie. Or les connexions sont en général
réalisées en un alliage de fer-nickel-cobalt de faible épaisseur de manière à se braser
facilement avec les isolateurs en céramique contigus. Or l'alliage de fer-nickel-cobalt
est un mauvais conducteur de la chaleur. De plus, les connexions ont des épaisseurs
faibles. ll en résulte donc une évacuation très limitée des calories.
[0013] La présente invention a pour but de remédier aux inconvénients ci-dessus en prévoyant
un système de refroidissement interne au tube permettant d'évacuer la plupart des
calories générées sur les grilles et notamment sur la grille de commande.
[0014] En conséquence, la présente invention a pour objet un tube électronique à électrodes
coaxiales comportant une anode, une cathode et au moins une grille, la base de chaque
électrode étant reliée à l'extérieur par l'intermédiaire d'une connexion, caractérisé
en ce qu'il comporte au moins un moyen de refroidissement par circulation de fluide
monté entre la base d'une grille et la connexion correspondante pour refroidir la
ligne de jonction entre ladite grille et sa connexion.
[0015] Selon un mode de réalisation préférentiel, le moyen de refroidissement est constitué
par une pièce massive annulaire munie sur son pourtour d'une canalisation pour le
passage du fluide, ladite canalisation étant reliée à au moins un tube d'amenée et
un tube d'évacuation du fluide de refroidissement.
[0016] D'autre part, pour absorber les différences de dilatation entre la pièce massive
et la connexion, ladite pièce massive se prolonge par une lèvre annulaire munie de
fentes.
[0017] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lecture de la description d'un mode de réalisation faite avec référence aux dessins
ci-annexés dans lesquels :
- la figure 1 déjà décrite, est une vue en coupe schématique d'un tube électronique
auquel s'applique l'invention, et
- la figure 2 est une vue en coupe agrandie d'une moitié d'embase d'un tube électronique
muni d'un moyen de refroidissement conforme à la présente invention.
[0018] Sur les figures, les mêmes références désignent les mêmes éléments.
[0019] Dans le mode de réalisation représenté à la figure 2, la cathode 4 comporte un manchon
cylindrique 40 formé de manière connue par un treillis de fils croisés, par exemple,
en tungstène thorié ou non. Les deux extrémités du manchon sont fixées respectivement
sur deux plateaux métalliques, seul le plateau inférieur 41 ayant été représenté.
[0020] Le plateau inférieur est relié par l'intermédiaire d'une jupe cylindrique 42 réalisée
par exemple en tantale ou en molybdène à la connexion métallique 7. D'autre part,
le plateau supérieur est relié par les tiges 43, 43' à la connexion 8. La différence
de potentiel appliquée entre les connexions 7 et 8 assure la mise et le maintien en
température de la cathode.
[0021] De manière connue, la cathode 4 est entourée par une grille de commande 3 dite grille
G
l réalisée par exemple en métal ou en graphite pyrolytique.
[0022] Conformément à la présente invention, cette grille 3 est reliée à sa connexion de
sortie 6 par l'intermédiaire d'une pièce annulaire massive 30.
[0023] Cette pièce annulaire 30 présente une forme en coupe triangulaire et est munie, à
sa base, sur tout son pourtour d'une canalisation interne 31 destinée à recevoir le
fluide de refroidissement.
[0024] Le fluide de refroidissement est envoyé et évacué de la canalisation 31 par l'intermédiaire
d'au moins un tube d'amenée 34 et d'un tube d'évacuation du fluide non représenté.
Ces deux tubes réalisés, par exemple, en nickel ou en cuivre peuvent être positionnés
l'un à côté de l'autre ou symmétriquement par rapport à l'axe du tube. Dans tous les
cas, les tubes traversent la connexion 6 sur laquelle ils sont brasés.
[0025] La pièce massive est réalisée en métal, de préférence en cuivre. Selon un mode de
réalisation préférentiel, elle se prolonge du côté de sa base par une lèvre annulaire
32 munie de fentes 33 pour absorber les différences de dilatation entre le métal de
la connexion 6, de préférence un alliage fer-nickel-cobalt, et le cuivre.
[0026] Comme représenté sur la figure 2, la grille 3 est fixée sur la partie amincie de
la pièce 30 par l'intermédiaire de vis 35 tandis que la lèvre 32 est fixée sur la
connexion 6 par brasure.
[0027] D'autre part, les différentes connexions 6, 7, 8 sont brasées sur des isolateurs
en céramique 9, 10.
[0028] Avec le moyen de refroidissement décrit ci-dessus, on refroidit la jonction grille-connexion,
ce qui permet d'évacuer les calories créées à ce niveau par les "ventres" de courant
qui s'y produisent lors du fonctionnement. On obtient donc une amélioration des performances
du tube électronique.
[0029] La présente invention a été décrite en se référant à la grille de commande. Toutefois,
il est évident pour l'homme de l'art qu'un moyen de refroidissement identique peut
être utilisé entre la grille écran et sa connexion ou entre tout autre grille et sa
connexion bien que dans ce cas il y ait moins de calories à évacuer.
[0030] De plus, la présente invention peut être utilisée dans tous tubes électroniques de
puissance tels que triodes, tétrodes ou pentodes, nécessitant un refroidissement important.
1. Tube électronique à électrodes coaxiales comportant une anode (1), une cathode
(4) et au moins une grille (2, 3), la base de chaque électrode (1, 2, 3, 4) étant
reliée à l'extérieur par l'intermédiaire d'une connexion (5, 6, 7, 8) caractérisé
en ce qu'il comporte au moins un moyen de refroidissement par circulation de fluide
(30, 31, 34) monté entre la base d'une grille (3) et la connexion (6) correspondante
pour refroidir la ligne de jonction entre ladite grille et sa connexion.
2. Tube électronique selon la revendication 1 caractérisé en ce que le moyen de refroidissement
est constitué par une pièce massive annulaire (30) munie d'une canalisation (31) pour
le passage du fluide de refroidissement, ladite canalisation étant reliée à au moins
un tube d'amenée (34) et un tube d'évacuation du fluide.
3. Tube électronique selon la revendication 2 caractérisé en ce que la pièce massive
annulaire (30) est réalisée en cuivre.
4. Tube électronique selon l'une quelconque des revendications 2 et 3 caractérisé
en ce que la pièce massive (30) se prolonge par une lèvre annulaire (32) munie de
fentes (33) pour absorber les différences de dilatations entre la pièce massive (30)
et la connexion (6).