[0001] La présente invention concerne un procédé amélioré de production de chaleur et/ou
de froid au moyen d'une installation utilisant des moyens de compression, par exemple
un groupe motocompresseur, et fonctionnant avec un fluide mixte de travail. Un tel
fluide mixte est un mélange de deux ou plusieurs constituants, dont au moins deux
d'entre eux ne forment pas d'azéotrope ; pour une pression donnée, un tel fluide se
vaporise ou se condense selon un intervalle de température et non pas à une température
fixe.
[0002] L'utilisation d'un mélange non azéotropique dans les pompes à chaleur et les machines
frigorifiques est connue en vue d'améliorer la capacité thermique ou le coefficient
de performance de l'installation. L'application des mélanges non-azéotropiques a fait
l'objet, en particulier, des brevets : US 4089186, US 4344292 et US 4406135.
[0003] Il a été découvert que l'utilisation de tels mélanges s'avère particulièrement avantageuse,
si le mélange non-azéotropique utilisé n'est que partiellement vaporisé dans l'évaporateur,
la fin de la vaporisation étant poursuivie ou achevée par échange de chaleur avec
le groupe motocompresseur. En effet, le motocompresseur constitue une source de chaleur
généralement à température plus élevée que le fluide extérieur refroidi à l'évaporateur
; ainsi un fluide mixte de travail qui se vaporise selon un profil de température
pourra atteindre, par récupération thermique sur le motocompresseur, une température
en fin d'ébullition plus élevée que celle obtenue lorsqu'on procède à une vaporisation
totale dans l'évaporateur. Le procédé permet ainsi une réduction du taux de compression
de l'installation. Il présente aussi l'avantage de refroidir les gaz au cours de la
compression, ce qui a pour effets favorables une réduction du travail de compression
et un abaissement de la température de refoulement.
[0004] Le choix du type de compresseur dans une machine frigorifique ou une pompe à chaleur
dépend essentiellement de sa puissance. Généralement les compresseurs à pistons sont
utilisés pour des débits volumiques aspirés inférieurs à 1000 m
3/h ; les compresseurs à vis sont employés pour des débits volumiques allant jusqu'à
5000 m3/h ; pour des débits plus importants, les turbocompresseurs sont substitués
aux compresseurs volumétriques.
[0005] Pour les plages de puissance les plus faibles, les groupes hermétiques sont largement
utilisés ; ils se présentent comme une enveloppe ou une cloche en acier constituée
de deux parties soudées, d'où sortent les tuyauteries d'aspiration et de refoulement.
Le compresseur est généralement alternatif à pistons, mais peut également être rotatif
à palettes.
[0006] Les groupes hermétiques présentent de nombreux avantages : protection vis-à-vis de
l'extérieur, compacité, faible niveau acoustique, bas prix. Le principal problème
lié à leur utilisation est la température élevée des gaz ; en effet les gaz aspirés
refroidissent, à la fois, l'huile de lubrification et les bobinages du moteur. La
conception même du compresseur entraîne donc une surchauffe importante du gaz avant
l'admission aux clapets et une température de refoulement élevée. Or, la puissance
de compress-ion est d'autant plus élevée que la température d'aspiration est forte
; d'autre part, un niveau thermique trop important est un facteur d'usure du moteur
et peut limiter la température de condensation à cause des risques de décomposition
du réfrigérant et du lubrifiant. En fait, la compression d'un gaz dans un motocompresseur
hermétique peut être considérée comme sensiblement adiabatique, puisque l'ensemble
des chaleurs dissipées est récupérée par le fluide de travail au refoulement.
[0007]
Les figures jointes illustrent l'invention.
La figure 1 représente un schéma de principe d'une installation fonctionnant selon
l'invention.
Les figures 2 à 6 représentent différents modes de réalisation de l'échangeur E2 envisageables.
Cet échangeur E2 assure une récupération thermique par échange avec le motocompresseur
hermétique.
[0008] L'invention concerne un procédé de production de chaleur et/ou de froid caractérisé
en ce que (a) un fluide mixte de travail (M) à l'état liquide, comprenant au moins
deux constituants ne formant pas d'azéotrope entre eux, est partiellement vaporisé
par échange de chaleur avec un fluide extérieur, (b) le mélange (M) liquide-vapeur
résultant de l'étape (a) est mis en contact d'échange thermique avec un système de
compression (K) de manière à poursuivre ou à achever la vaporisation de l'étape (a),
(c) le mélange (M) résultant de l'étape (b) est comprimé par le groupe motocompresseur
(K), (d) le mélange (M) comprimé est condensé par échange de chaleur avec un fluide
extérieur, (e) le mélange (M) liquide obtenu est détendu et recyclé à l'étape (a).
[0009] Le fluide mixte sera un mélange de deux ou plusieurs composés chimiques distincts
et, de préférence, un mélange d'hydrocarbures halogénés, ayant de 1 à 3 atomes de
carbone ; parmi ces fluides, on peut- citer, le trifluorométhane CHF
3 (R23), le chlorotrifluo- rométhane CC1F
3 (R13), le trifluorobromométhane CF
3Br (R13B1), le chlorodifluorométhane CHClF
2 (R22), le chloropentafluoroéthane CClF
2 -CF
3 (R115), le dichlorodifluorométhane CCl
2F
2 (R12), le difluoro- éthane CH
3CHF
2 (R152a), le chlorodifluorqéthane CH
3-CClF
2 (R142b), le dichlorofluorométhane CHCl
2F (R21), le trichlorofluorométhane CC1
3F (R11), le trichlorotrifluoroéthane CCl
2FCClF
2 (R113), le dichlorohexafluoropropane (R216).
[0010] L'un au moins des constituants du mélange pourra être un azéotrope de composés chlorofluorocarbonés,
corps qui a la propriété de se comporter comme un fluide pur ; parmi les principaux
azéotropes utilisables, on peut citer :
- R500 : azéotrope de R12/R152a (73,8 %/26,2 % en poids)
- R501 : azéotrope de R22/R12 (75%/25 % en poids)
- R502 : azéotrope de R22/R115 (48,8 %/51,2 % en poids)
- R503 : azéotrope de R23/R13 (40,1 %/59,9 % en poids)
- R504 : azéotrope de R32/R115 (48,2%/51,8 % en poids)
- R505 azéotrope de R12/R31 (78,0 %/22,0 % en poids)
- R506 : azéotrope de R31/R114 (55,1 %/44,9 % en poids)
[0011] Le fluide mixte sera, de préférence, un mélange d'hydrocarbures halogénés comportant
un constituant majoritaire ayant une concentration molaire supérieure à 75 %, par
exemple comprise entre 75 et 95 %, le ou les autres constituants représentant le complément
à 100 % du mélange. Le constituant majoritaire sera, par exemple, le R13Bl, le R22,
le R502 le R12 ou le R500. Plusieurs types de mélanges sont utilisables, à titre d'exemple
:
- des mélanges binaires composés d'un constituant de base cité précédemment et d'un
constituant minoritaire, dont la température critique est supérieure ; ces mélanges
améliorent, en général, le coefficient de performance par rapport au constituant de
base utilisé comme fluide pur ; on peut citer, parmi ces mélanges binaires, les mélanges
suivants :
- R22/R114
- R22/R142b
- R22/R11
- R502/R11
- R12/R113
- R500/R113
- des mélanges binaires composés d'un constituant de base cité précédemment et d'un
constituant dont la température critique est inférieure ; ces mélanges améliorent,
en général, la capacité thermique par rapport au constituant de base utilisé comme
fluide pur ; on peut citer, par exemple, les mélanges suivants :.
- R22/R23
- R502/R23
- R12/R23
- R500/R23
- des mélanges ternaires tels que :
[0012] R23/R22/R114 R23/R22/R142b
[0013] Un mode de réalisation de l'invention proposée consiste à réaliser un refroidissement
par l'extérieur du groupe de compression afin de réaliser une compression plus proche
de l'isotherme que selon l'art antérieur et de réduire ainsi le travail absorbé. Le
schéma de principe simplifié d'une installation fonctionnant selon l'invention est
représenté par la Figure 1. Le fluide mixte de travail pénètre dans ;l'évaporateur
El par la conduite 5 sbus forme liquide ou liquide-vapeur, il est partiellement vaporisé
dans El par refroidissement d'un fluide extérieur constituant la source de' chaleur
et qui entre dans l'échangeur par le tuyau 6 et en ressort par le tuyau 7. Le mélange
liquide-vapeur issu de l'évaporateur passe par la conduite 1 dans l'échangeur E2 qui
assure une récupération thermique par échange avec le motocompresseur hermétique K
; dans l'échangeur E2, le mélange poursuit ou achève sa vaporisation et est éventuellement
surchauffé jusqu'au point 2, correspondant à la tubulure d'aspiration du compresseur.
Le fluide de travail est ensuite refoulé par une tubulure de sortie du compresseur
au point 3 ; le gaz issu du compresseur est ensuite conduit dans le condenseur E
3, dans lequel il est désurchauffé, condensé de préférence totalement et éventuellement
sous-refroidi jusqu'au point de sortie. Dans l'échangeur E3, le fluide de travail
cède de la chaleur à un fluide extérieur, qui pénètre dans E3 par le tuyau 8 et ressort
par le tuyau 9. Enfin, le mélange condensé (conduite 4) traverse la vanne de détente
V, à travers laquelle il est amené à la pression d'évaporation.
[0014] En pratique, la pompe à chaleur ou l'installation frigorifique peut présenter par
rapport à la Figure 1 des accessoires auxiliaires qui ne modifient pas le principe
général de fonctionnement, selon l'invention.
[0015] Si la vanne de détente est du type thermostatique à bulbe, celui-ci sera placé de
préférence sur la tubulure d'aspiration, afin de permettre un contrôle de la surchauffe
effective à l'aspiration.
[0016] Dans le cas où un capillaire assure la détente du réfrigérant un réservoir est souvent
placé entre l'évaporateur et le compresseur jouant le rôle de bouteille anti-coup
de liquide et d'accumulateur de liquide ; dans cette configuration, l'accumulateur
sera placé en série entre la sortie de l'échangeur E2 de récupération et la tubulure
d'admission du compresseur. De même lorsque .la machine est équipée d'une vanne d'inversion
de cycle, le mode d'utilisation est conservé dans la mesure où l'échangeur E2 et la
tubulure d'aspiration sont placés consécutivement en série dans le circuit.
[0017] Différents modes de réalisation de l'échangeur E2 sont envisageables. Une première
mise en oeuvre consiste en un d'une partie au moins enroulement hélicoïdal de tubes
autour/de l'enveloppe du compresseur (Figure 2). La forme des spires et des tubes
sera de préférence adaptée de manière à permettre une surface de contact maximum avec
l'enveloppe du groupe ; généralement, celui-ci se présente comme un cylindre avec
des bases arrondies ; dans ce cas, les tubes d'échange seront, de préférence, demi-circulaires
à bord intérieur droit. La Figure 2 montre un compresseur hermétique ayant des tubulures
d'aspiration 14 et de refoulement 15, une enveloppe 10 et un boitier électrique 11
; selon cet agencement, le fluide mixte de travail pénètre dans l'échangeur E2 par
le tuyau 12, puis circule à travers les différentes spires jointives 13 enroulées
autour du groupe. Le sens de circulation du fluide et l'agencement des tubes seront
adaptés en fonction de la localisation des conduites d'aspiration et de refoulement.
La section de passage des tubes d'échange sera de préférence au moins égale à celle
du tuyau de liaison provenant de l'évaporateur, afin d'assurer un retour correct de
l'huile en circulation dans le circuit vers le compresseur.
[0018] Un autre mode de réalisation de l'échangeur E2 consiste à disposer au moins une partie
du compresseur dans une chemise étanche ; celle-ci constitue une deuxième enveloppe,
telle que la section annulaire entre les deux parois soit constante. Dans le cas où
le motocompresseur est cylindrique, l'enveloppe périphérique sera un cylindre concentrique.
Un tel agencement a l'avantage de permettre un contact direct entre le fluide de travail
en fin d'évaporation et les parois du compresseur. Une mise en oeuvre préférée de
cette disposition consistera a disposer des chicanes, afin de canaliser la circulation
du fluide et d'éviter l'accumulation de liquide et d'huile dans la partie inférieure
de l'espace annulaire.
[0019] La Figure 3 représente un compresseur hermétique muni d'une enveloppe 16 et d'un
boîtier électrique 17 et entouré d'une enveloppe concentrique 18. Selon cet agencement,
le mélange est canalisé entre des chicanes horizontales telles que 19 représentées
en pointillés et disposées en quinconce. Le fluide de travail pénètre dans t'échangeur
annulaire par le conduit 20 ; il ressort totalement vaporisé et éventuellement surchauffé
par le tuyau d'aspiration 21, est comprimé, puis refoulé par le tuyau 22. Selon une
variante du dispositif précédent le mélange peut être canalisé par des chicanes verticales
disposées en quinconce dans la zone d'échange selon le même principe.
[0020] Les chicanes considérées ont seulement pour but de canaliser le réfrigérant et ne
nécessitent donc pas une étanchéité parfaite entre les différentes passes.
[0021] Au cours de la vaporisation du mélange non-azéotropique dans le procédé selon la
présente invention, la température évolue, contrairement à ce qui se passe dans le
cas d'un corps pur où la température reste constante au cours de la vaporisation.
[0022] Dans un mode de réalisation préféré de l'échangeur E2, le fluide mixte de travail
arrive dans cet échangeur et entre en contact d'échange thermique avec. les parois
du système de compression, en un point relativement-proche de la zone d'aspiration
du système de compression; il circule autour dudit système de compression, en se rapprochant
progressivement de la zone de refoulement. Le trajet suivi par le fluide mixte de
travail autour du système de compression est de préférence hélicoïdal. Au cours de
son cheminement vers la zone de refoulement le fluide mixte de travail se vaporise
progressivement. Ledit fluide, sortant entièrement vaporisé de l'échangeur E2 en un
point relativement proche de ladite zone de refoulement est alors envoyé à l'aspiration
du système de compression.
[0023] Dans ce mode de mise en oeuvre préféré de l'invention le point auquel le fluide mixte
de travail arrive en contact d'échange thermique avec le système de compression est
tel que l'échangeur E2 couvre dans tous les cas au moins une partie de la zone située
à proximité du point de refoulement. L'échangeur E2 couvre en général au moins 50
% de la zone comprise entre le point d'aspiration et le point de refoulement et de
préférence au moins 75 % de ladite zone. Dans une forme avantageuse de réalisation
l'échangeur E2 couvre entièrement la zone située à proximité du point de refoulement.
[0024] Le mode de réalisation préféré de l'échangeur E2 est représenté sur les figures 4,
5 et 6.
[0025] La figure 4 représente un échangeur E2 formé par un enroulement hélicoïdal de tubes
autour de l'enveloppe du compresseur. La figure 4 montre un compresseur hermétique
ayant un orifice d'aspiration 31 et un orifice de refoulement 32, une enveloppe 35
et un boitier électrique 34 ; selon cet agencement, le fluide mixte de travail pénètre
dans l'échangeur E2 par le tuyau 30, puis circule à travers les différentes spires
jointives 36 enroulées autour du groupe. Le fluide mixte de travail sort de l'échangeur
E2, en un point proche du niveau de l'orifice de refoulement 32, par le conduit 33
qui l'amène à l'orifice d'aspiration 31.
[0026] La figure 5 représente un échangeur E2 formé par un enroulement hélicoïdal de tubes
de section carrée enroulés sur la partie inférieure de l'enveloppe 350 du compresseur.
L'échangeur E2 couvre environ 50 % de la zone comprise entre l'orifice d'aspiration
310 et l'orifice de refoulement 320. La zone située à proximité de l'orifice de refoulement
est largement couverte. Le fluide mixte de travail entre dans l'échangeur E2 par le
conduit 300, circule dans les spires jointives 360 autour du groupe et sort en un
point proche du niveau de l'orifice de refoulement 320 par le tuyau 330 qui l'amène
à l'orifice d'aspiration 310. Le boitier électrique 340 est fixé sur l'enveloppe 350
du groupe.
[0027] L'échange peut également être réalisé entre une chemise périphérique 47 et l'enveloppe
45 du compresseur : la figure 6 schématise ce cas. La chemise 47 entoure toute la
zone du compresseur située à proximité de l'orifice de refoulement 42 et couvre le
compresseur pratiquement jusqu'au niveau de l'orifice d'aspiration 41. Des chicanes
horizontales 46 sont aménagées de manière à ce que le fluide mixte de travail suive
un trajet hélicoïdal en partant d'un point proche du niveau de l'orifice d'aspiration
41. Le fluide mixte de travail entre par le conduit 40 et sort en un point proche
de l'orifice de refoulement 42, par le conduit 43 qui l'amène à l'orifice d'aspiration
41. Le boitier électrique 44 est fixé sur l'enveloppe 45 du groupe.
[0028] Dans le cas d'un enroulement helicoïdal de spires jointives il est avantageux d'utiliser
des tubes ayant une section de forme telle qu'elle permette un contact maximum avec
l'enveloppe du groupe ; on utilisera de préférence des tubes de section demi-circulaire
à bord intérieur droit et d'une façon la plus préférée des tubes de section rectangulaire
ou mieux carrée qui permettent un contact plus jointif avec le groupe et entre elles.
[0029] Toutes les spires sont parcourues en série mais chacune des spires peut être constituée
de plusieurs tubes montés en parallèle.
[0030] Dans le cas où l'échange de chaleur est réalisé entre une chemise périphérique et
l'enveloppe du motocompresseur, celle-ci pourra avoir une surface développée par rapport
à une surface lisse, afin d'accroître l'aire d'échange. L'enveloppe du motocompresseur
pourra, par exemple, être munie d'ailettes ou de canelures ou bien présenter des parois
ondulées. Plus généralement, toute géométrie extérieure de l'enveloppe permettant
un accroissement de la surface d'échange par rapport à une enveloppe lisse pourra
être utilisée avec profit.
[0031] D'autre part, l'enveloppe du compresseur pourra être recouverte d'un revêtement destiné
à favoriser la nucléation et la formation de bulles de vapeur du mélange et à accroître
la surface d'échange ; le revêtement pourra, par exemple, être composé d'un matériau
poreux ou fritté.
[0032] Les exemples suivants illustrent la mise en oeuvre de l'invention dans un cas d'application
de pompe à chaleur.
EXEMPLE 1 (selon la technique antérieure)
[0033] Une pompe à chaleur de type eau/eau, utilisée pour le chauffage d'une habitation,
récupère la chaleur, par exemple, sur l'eau d'un puits et chauffe l'eau de retour
des radiateurs. A l'évaporateur où la totalité du fluide de travail est évaporée,
l'eau est refroidie de 10° C à 6° C, alors qu'au condenseur la température de l'eau
de chauffage varie entre 42° C et 50° C. Le compresseur alternatif à piston et le
moteur sont contenus dans un groupe hermétique ; celui-ci contient un monocylindre
balayant un débit de 9,3 m
3/h pour la vitesse nominale du moteur. En fonctionnement normal, le gaz passant dans
le compresseur refroidit l'huile et les bobinages du moteur ; dans ces conditions,
la compression est sensiblement adiabatique et donc l'ensemble des pertes thermiques
sont dissipées dans les gaz refoulés. Un tel mode de fonctionnement conduit à des
températures de refoulement généralement élevées. Si le fluide de travail utilisé
est un mélange non-azéotropique contenant 85 % en mole de monochlorodifluorométhane
(R22) et 15 % en mole de dichlorotétrafluoroéthane (R114), dans les conditions précédentes,
le mélange a une température d'aspiration de 7,7° C et une température de refoulement
de 105° C.
EXEMPLE 2 (selon l'invention)
[0034] Le groupe de compression de l'exemple 1 est maintenant muni d'un dispositif de refroidissement
placé entre la sortie de l'évaporateur et l'aspiration du compresseur. Le groupe hermétique
est un cylindre de diamètre 22 cm dont les faces supérieure et inférieure sont arrondies
et dont la hauteur médiane est 34 cm. L'échangeur de refroidissement est un empilement
de spires jointives, de section selon le schéma de la figure 4 demi-circulaire, enroulées
autour du groupe hermétique/et ayant une surface d'échange de 0,15 m
2 avec ce dernier. Selon cet agencement, on ne vaporise qu'incomplètement le mélange
dans l'évaporateur ; la vaporisation s'achève, suivie de surchauffe, dans l'échangeur
de refroidissement. Celui-ci permet de diminuer sensiblement la température de refoulement,
ainsi que la puissance de compression (voir Tableau 1). D'autre part, la fin d'évaporation
réalisée dans l'échangeur auxiliaire accroît la température en fin d'ébullition du
mélange, ce qui conduit à un taux de compression plus faible. Pratiquement, la température
de refoulement est de 75° C et le refroidissement du compresseur représente 505W soit
12,2 % de la puissance prélevée à l'évaporateur.
[0035] Le Tableau 1 compare les caractéristiques de la pompe à chaleur selon les deux modes
de fonctionnement du compresseur.

[0036] L'accroissement du coefficient de performance est dû d'une part à l'abaissement de
la température en cours de compression, d'autre part, à la fin d'évaporation du mélange
réalisée par récupération thermique sur le compresseur ; ce dernier facteur permet
une réduction sensible du taux de compression.
[0037] Dans l'exemple étudié, le titre molaire vaporisé du mélange à la sortie de l'évaporateur
et de 90 % et les 10 % restants de liquide sont ensuite vaporisés au contact du motocompresseur.
Il pourra être plus faible dans des conditions opératoires pour lesquelles la puissance
de compression est élevée. Généralement la fraction molaire vaporisée du mélange à
la sortie de l'évaporateur sera supérieure à 80 % et inférieure à 97 %.
1.- Procédé de production de chaleur et/ou de froid caractérisé en ce que (a) on vaporise
partiellement un fluide mixte de travail (M) à l'état liquide, ledit fluide comprenant
au moins deux constituants ne formant pas d'azéotrope entre eux, par échange de chaleur
avec un fluide extérieur, (b) on met le mélange liquide-vapeur résultant de l'étape
(a) en contact d'échange thermique avec un système de compression (K) de manière à
poursuivre ou achever la vaporisation de l'étape (a), (c) on comprime le mélange résultant
de l'étape (b) dans le système de compression (K), (d) on condense le mélange comprimé
résultant de l'étape (c) par échange de chaleur avec un fluide extérieur, et (e) on
détend le mélange liquide obtenu et on le recycle à l'étape (a).
2.- Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le fluide (M) est un mélange
d'hydrocarbures halogénés.
3.- Procédé selon la revendication 1 ou 2 caractérisé en ce que la fraction molaire
vaporisée du fluide mixte (M) à la sortie de l'évaporateur est comprise entre 80%
et 97%.
4.- Procédé selon l'une des revendications 1 à 3 caractérisé en ce que le fluide (M)
comprend un constituant majoritaire dont la fraction molaire est supérieure à 75%.
5.- Procédé selon l'une des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que le fluide (M)
comprend le R22 comme constituant majoritaire et du R114 ou du R142b comme constituant
minoritaire.
6.- Procédé selon l'une des revendications 1 à 4 caractérisé en ce que le fluide (M)
comprend le R22 comme constituant majoritaire et du R114 ou du R142b et du R23 comme
constituants minoritaires.
7.- Procédé selon l'une des revendications 1 à 6 caractérisé en ce que le fluide mixte
de travail liquide-vapeur est mis en contact d'échange thermique dans l'étape (b)
avec les parois du système de compression (K) par l'intermédiaire de spires hélicoïdales
enroulées autour d'une partie au moins des parois dudit système de compression.
8.- Procédé selon l'une des revendications 1 à 7 caractérisé en ce que le fluide mixte
de travail liquide vapeur est mis en contact d'échange thermique dans l'étape (b)
avec les parois du système de compression (K) par l'intermédiaire d'une chemise étanche
enveloppant une partie au moins des parois dudit système.
9.- Procédé selon l'une des revendications 1 à 8 caractérisé en ce que le système
de compression comporte une chemise externe destinée à la circulation du fluide de
travail et dont la paroi en contact avec ledit système présente une surface plus grande
que la surface de la paroi externe de ladite chemise.
10.- Procédé selon l'une des revendications 1 à 9 dans lequel le fluide mixte de travail
liquide-vapeur est mis en contact d'échange thermique dans l'étape (b) avec les parois
du système de compression, ledit fluide mixte de travail arrivant au contact des parois
dudit système de compression en un point relativement proche de la zone d'aspiration,
ledit fluide mixte circulant autour dudit système en se rapprochant progressivement
de la zone de refoulement et quittant ledit contact en un point relativement proche
de la zone de refoulement.