[0001] La présente invention concerne la structure de J'enveloppe sous vide des tubes intensificateurs
d'images de rayonnement tels que les tubes
intensificateurs d'images radiologiques, ou de tubes électroniques similaires. La présente
invention concerne aussi un procédé de fabrication de ces enveloppes.
[0002] De manière connue, les enveloppes sous vide des tubes intensificateurs d'images sont
constituées par un corps central de révolution, par une fenêtre d'entrée destinée
au passage du rayonnement à amplifier, ladite fenêtre étant connectée à une extrémité
du corps central et par une fenêtre de sortie transparente connectée à l'autre extrémité
du corps central.
[0003] Jusqu'à ces derniers temps, les fenêtres d'entrée étaient habituellement réalisées
en verre, ce qui posait peu de problèmes de scellement avec le corps central même
lorsque celui-ci était réalisé en partie en métal, car les scellements verre-métal
sont bien connus de l'homme de l'art. Toutefois, l'utilisation du verre pour les fenêtres
d'entrée pose un certain nombre de problèmes. Ainsi, l'absorption du rayonnement,
en particulier des rayons X, dans la fenêtre en verre est variable de 15 % à 25 %
selon l'épaisseur du verre utilisé. Or l'épaisseur du verre croit avec la taille du
tube et peut varier entre 2 et 3,5 mm. De plus, on observe une diffusion importante
du rayonnement due à l'épaisseur du verre.
[0004] Pour remédier à ces inconvénients, on a proposé de réaliser la fenêtre d'entrée en
un métal perméable aux rayonnements à transmettre.
[0005] On a ainsi proposé des enveloppes sous vide comportant une fenêtre d'entrée concave
réalisée en titane ou en acier. Bien que ce type de fenêtre puisse rester suffisamment
mince, donc peu absorbant ou diffusant pour le rayonnement à transmettre, et néammoins
suffisamment résistant mécaniquement pour supporter des différences de pression, il
est nécessaire, du fait de la forme concave de la fenêtre, d'allonger le tube pour
pouvoir y incorporer l'écran d'entrée qui lui est convexe pour les besoins de l'optique
électronique.
[0006] On a aussi proposé d'utiliser des fenêtres en aluminium ou en alliage d'aluminium
de forme convexe. Dans ce cas, différentes techniques sont utilisées pour réaliser
le scellement de la fenêtre sur le corps central.
[0007] Ainsi comme décrit dans la demande de brevet français 2.482.366, le scellement entre
la fenêtre et le corps central peut être réalisé par soudage par thermocompression.
Dans ce cas, la fenêtre convexe en aluminium ou en alliage d'aluminium comporte un
flasque périphérique annulaire et l'assemblage entre la fenêtre et le corps nécessite
soit que le corps comporte un flasque annulaire perpendiculaire à l'axe du tube soit
l'utilisation d'un anneau de connexion en forme de L ou de S. En effet, pour pouvoir
réaliser un soudage par thermocompression, les parties à souder doivent se trouver
dans un plan perpendiculaire à l'axe du tube de manière à pouvoir appliquer une pression
entre les deux métaux ou alliages dans lesquels sont réalisés la fenêtre et le corps
central.
[0008] Cette technique présente l'inconvénient d'accroître le diamètre hors-tout du tube.
D'autre part, le procédé de soudage par thermocompression, notamment lorsqu'il est
utilisé pour souder de l'aluminium à un alliage de fer tel que l'acier inoxydable,
nécessite une montée en température et une période de contact sous pression qui demandent
du temps. Il en résulte que ce procédé est industriellement couteux.
[0009] Une autre solution de l'art antérieur consiste à réaliser la fenêtre en utilisant
une pièce mise en forme convexe réalisée en un matériau comportant une couche de cuivre
plaquée sur une couche d'aluminium dans laquelle la couche de cuivre est enlevée dans
la partie soumise au rayonnement et la couche d'aluminium est enlevée au niveau du
bord constitué par un méplat entourant la calotte convexe, en réservant un recouvrement
localisé des deux couches. Le bord en cuivre est ensuite soudé par soudage à l'arc
électrique le long d'une lèvre réalisée sur le corps central métallique qui peut être
en acier inoxydable. Avec ce procédé on retrouve les mêmes problèmes de diamètre hors
tout du tube qu'avec le soudage par thermocompression. D'autre part, il est difficile
d'obtenir un matériau à deux couches fabriqué industriellement qui présente toujours
la même qualité d'adhérence réciproque avec étanchéîté au vide. En outre, il faut
réaliser J'enJevement du métal avant de pouvoir réaliser le soudage.
[0010] La présente invention a pour but de fournir une nouvelle structure d'enveloppe sous
vide pour tube intensificateur d'images de rayonnement comportant une fenêtre en aluminium
qui ne présente pas les inconvénients des structures de l'art antérieur.
[0011] La présente invention a aussi pour but de fournir une nouvelle structure d'enveloppe
sous vide pour tube intensificateur d'images de rayonnement qui soit facile et rapide
à réaliser.
[0012] En conséquence, la présente invention a pour objet une enveloppe sous vide pour tubes
intensificateurs d'images de rayonnement ou tubes électroniques similaires du type
comportant un corps central et une fenêtre d'entrée en aluminium ou en alliage d'aluminium
à une extrémité du corps central, caractérisée en ce que la fenêtre d'entrée comporte
une jupe périphérique venant s'emboiter sur un anneau de même section que la jupe,
réalisé en fer ou en alliage de fer solidaire de ladite extrémité du corps, ladite
jupe étant soudée de manière étanche au vide sur l'anneau par soudage par induction
magnétique.
[0013] La technique de soudage par induction magnétique est connue depuis longtemps pour
le soudage de tubes de faible diamètre présentant une bonne étanchéité à la pression
de fluides divers. Elle est décrite en particulier dans le brevet français N° 1 579
461. Toutefois, cette technique n'a jamais été utilisée dans les tubes intensificateurs
d'images.
[0014] En effet, les tubes étant d'un diamètre important, il paraissait impossible à l'homme
de l'art de pouvoir réaliser par induction magnétique une soudure étanche au vide
sur une longueur aussi importante. En fait, la demanderesse a du résoudre les nombreux
problèmes de fuite rencontrés lors des essais par une forme spéciale pour la fenêtre.
[0015] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lecture de la description d'un mode de réalisation préférentiel faite avec référence
aux dessins ci-annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en coupe schématique de l'enveloppe sous vide d'un tube
intensificateur d'images selon un mode de réalisation préférentiel de la présente
invention ;
- la figure 2 est une vue en coupe de la partie essentielle du mode de réalisation
de la figure 1 avant soudage ;
- la figure 3 est une vue identique à celle de la figure 2 après soudage ;
- la figure 4 est un schéma expliquant le procédé de fabrication de l'enveloppe utilisé
dans la présente invention ;
- la figure 5 est un circuit électrique utilisé dans le procédé de la présente invention,
et
- la figure 6 est une courbe fonction du temps du courant induit lors de la décharge
du condensateur du circuit de figure 5.
[0016] Dans les figures, les mêmes références désignent les mêmes éléments.
[0017] Comme représenté sur la figure 1, l'enveloppe sous vide de la présente invention
lorsqu'elle est utilisée pour un tube intensificateur d'images, comporte essentiellement
une fenêtre 1 d'entrée du rayonnement à détecter, tel que des rayons X, un corps central
2 de révolution, constitué principalement par un cylindre de verre se terminant par
une fenêtre de sortie 3 faisant partie intégrante du corps 2. De plus on a schématisé,
à l'intérieur de l'enveloppe, les principaux éléments constituant le tube intensificateur
d'images tels que la photocathode 4, les électrodes 5, 6, 7 d'accélération et de focalisation
et un écran de sortie & terminant la dernière électrode ou anode 9.
[0018] La fenêtre d'entrée 1 est réalisée en aluminium ou en alliage d'aluminium, de préférence
en un alliage d'aluminium et de magnésium tel que J
IA
94 MC qui est suffisamment rigide pour supporter les différences de pression entre J'extérieur
et l'intérieur du tube. La fenêtre d'entrée à la forme d'une calotte convexe.
[0019] Conformément à la présente invention, la fenêtre d'entrée 1 comporte une jupe périphérique
10 venant s'emboiter sur un anneau 11 prolongeant le corps central. Dans le mode de
réalisation représenté, la fenêtre d'entrée 1 comporte une partie périphérique 1'
repliée dans un plan parallèle à l'axe du tube. La jupe périphérique 10 est constituée
par une bague de section sensiblement en T réalisée en aluminium ou en alliage d'aluminium,
de préférence en aluminium, pour faciliter le soudage sur J'anneau 11 qui est réalisé
en fer ou en alliage de fer, de préférence en acier inoxydable comme cela sera expliqué
ci-après. Une branche 10' de la bague est soudée sur la partie périphérique l'. Toutefois,
la fenêtre d'entrée 1 et la jupe 10 peuvent être formées en une seule pièce lorsqu'elles
sont réalisées dans le même matériau. Comme représenté sur la figure 2, avant d'être
soudée sur l'anneau 11, la jupe se termine par une partie évasée 10" en cône. Pour
pouvoir réaliser le soudage en utilisant un soudage par induction magnétique conformément
à J'invention, l'angle d'ouverture de la partie évasée 10" est compris entre 1 et
30° par rapport à l'axe du tube.
[0020] D'autre part, comme représenté sur la figure 1, un anneau intermédiaire 12 est prévu
entre la partie en verre du corps central 2 et l'anneau 11. Cet anneau intermédiaire
est réalisé en fer ou en alliage de fer, de préférence en un alliage fer-nickel-cobalt
tel que le Dilver ou en un alliage fer-nickel tel que le Carpenter.
[0021] L'anneau intermédiaire est prévu pour faciliter le soudage sur la partie en verre,
notamment lorsque l'anneau 11 est réalisé en acier inoxydable. Toutefois, il est évident
pour l'homme de l'art que les deux anneaux 11 et 12 peuvent être formés en une seule
pièce lorsqu'ils sont réalisés dans le même matériau.
[0022] On expliquera maintenant, en se référant plus particulièrement aux figures 4 à 6,
le procédé utilisé pour réaliser un scellement étanche au vide entre l'anneau 11 en
fer, ou en alliage de fer de préférence en acier inoxydable et la jupe en aluminium
10. Conformément à la présente invention, le scellement est réalisé par soudage par
induction magnétique, plus particulièrement par magnétosoudage en impulsion.
[0023] Pour réaliser ce soudage, l'anneau 11 est monté sur un mandrin 13 et l'extrémité
évasée de la jupe 10 vient s'emboiter sur l'anneau 11. Comme représenté sur la figure
1, l'anneau 11 et la jupe 10 au niveau de la pliure présentent tous deux une partie
pliée en forme d'encoche de forme identique. Cette partie pliée donne de la rigidité
à l'anneau 11 en acier inoxydable et définit le point de rotation de la partie évasée
de la jupe.
[0024] D'autre part, la jupe cylindrique 10 est entourée par une bobine d'induction magnétique
L. Pour réaliser un soudage par induction magnétique en impulsion, la bobine L forme
avec une capacité C et l'interrupteur I un circuit oscillant comme représenté sur
la figure 5.
[0025] Ainsi pour réaliser le soudage par induction magnétique de l'extrémité évasée 10"
de la jupe en aluminium sur l'anneau 11 en acier inoxydable, on charge la capacité
C sous forte tension puis on la décharge dans la bobine L.
[0026] Le champ magnétique qui apparaît dans la bobine L crée un courant d'induction ayant
la forme représentée à la figure 6, dans la partie évasée de la jupe 10 en aluminium
qui est un matériau fortement conducteur. II en résulte une force mécanique qui a
pour effet de plaquer la partie évasée de la jupe 10 sur l'anneau 11 en acier inoxydable
comme représenté sur la figure 3. L'énergie libérée, si elle est suffisamment élevée,
chasse l'oxyde superficiel de l'aluminium et soude les deux matériaux ensemble du
fait, pense- t-on, de l'agitation moléculaire qui se produit alors à ce niveau.
[0027] On rappelera que le courant induit dans la partie évasée 10" est limité à l'épaisseur
de peau. En conséquence, l'épaisseur de cette partie évasée 10" a été choisie égale
à l'épaisseur de peau. Il est possible de choisir une épaisseur plus importante, mais
dans ce cas, l'énergie libérée lors du soudage par induction magnétique doit être
plus élevée.
[0028] On donnera ci-après un exemple des dimensions des parties essentielles de l'enveloppe
et des paramètres de soudure pour la mise en oeuvre du procédé ci-dessus.
[0029] On veut réaliser le scellement étanche par magnétosoudage en impulsion d'une fenêtre
en Ag
4 MC de 0,8 à 1mm d'épaisseur, de forme convexe, soudée sur une jupe cylindrique de
2 mm d'épaisseur présentant une partie évasée de 0,5 mm d'épaisseur sur un anneau
en acier inoxydable. L'angle d'ouverture de la partie évasée est de 7°.
[0030] Comme rappelé ci-dessus, le courant dans l'aluminium est limité à l'épaisseur de
peau
avec :F : fréquence propre de l'oscillation
µ: perméabilité de l'air 4π10-7
ρ: résistivité de l'aluminium 2µΩcm
si l'on prend τ = 0,5 mm ce qui correspond à l'épaisseur de la partie évasée, on obtient

[0031] On peut alors déterminer la capacité à décharger.


avec ⌀ =π D
D = 380 mm D : diamètre de l'anneau 11
d = 3 mm d : ouverture de la partie évasée
w = 20 mm w : hauteur de la partie évasée
ce qui donne L = 200 nH et C = 300 pF
[0032] En chargeant cette capacité sous 20 KV, on a une énergie disponible de 60 KJ. Si
l'on admet une efficacité de transfert en énergie de 4 %, 2, 4 KJ sont disponibles
pour la soudure. Pour réaliser la soudure, la vitesse de projection de l'aluminium
doit atteindre 400 m/s. Compte tenu de la masse de la partie évasée, dans le cas présent
égale à 32 g, l'énergie cinétique nécesaire sera de 2,5 KJ. Cette valeur d'énergie
est compatible avec la valeur précitée de 2,4 KJ disponible pour la soudure.
[0033] Le procédé de fabrication conforme à la présente invention est un procédé rapide
puisqu'il est réalisé par décharge instantanée d'un condensateur. Il est en conséquence
peu couteux sur le plan industriel. D'autre part, il permet de sceller de manière
étanche deux cylindres l'un sur l'autre, ce qui donne un tube de diamètre hors-tout
réduit par rapport aux tubes de l'art antérieur. Il est aussi possible avec ce procédé
de réduire le diamètre du tube pour un champ donné, ce qui entraîne une diminution
du poids du tube.
[0034] D'autre part, il est évident, pour l'homme de l'art que la présente invention n'est
pas limitée aux tubes intensificateurs d'images, mais qu'elle peut s'appliquer à tous
tubes électroniques présentant une enceinte sous vide comportant une fenêtre en aluminium
ou en alliage d'aluminium.
1. Enveloppe sous vide pour tubes intensificateurs d'images de rayonnement ou tubes
électroniques similaires du type comportant un corps central (2) et une fenêtre d'entrée
(1) en aluminium ou en alliage d'aluminium à une extrémité du corps central, caractérisée
en ce que la fenêtre d'entrée (1) comporte une jupe (10) périphérique venant s'emboiter
sur un anneau (11) de même section que la jupe, réalisé en fer ou en alliage de fer
solidaire de ladite extrémité du corps, ladite jupe étant soudée de manière étanche
au vide sur l'anneau par soudage par induction magnétique.
2. Enveloppe sous vide selon la revendication 1, caractérisée en ce que la jupe se
termine par une partie évasée (10').
3. Enveloppe sous vide selon la revendication 2, caractérisée en ce que l'angle d'ouverture
de la partie évasée est compris entre 1 et 30°.
4. Enveloppe sous vide selon l'une quelconque des revendications 2 et 3, caractérisée
en ce que l'épaisseur (e) de la partie évasée est égale à l'épaisseur de peau occupée
par le courant induit dans l'aluminium ou l'alliage d'aluminium lors du soudage par
induction magnétique.
5. Enveloppe sous vide selon l'une quelconque des revendications 1 a 4, caractérisée
en 'ce que la fenêtre d'entrée est constituée par la fenêtre proprement dite (1) et
par la jupe (10), la fenêtre proprement dite et la jupe étant réalisées en des matériaux
différents et solidarisées l'une à l'autre de manière étanche au vide.
6. Enveloppe sous vide selon la revendication 5, caractérisée en ce que la fenêtre
proprement dite (1) est réalisée en alliage d'aluminium et la jupe (10) est réalisée
en aluminium.
7. Enveloppe sous vide selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée
en ce que l'anneau (11) en alliage de fer est réalisé en acier inoxydable, en un alliage
fer-nickel ou un alliage fer-nickel-cobalt.
8. Enveloppe sous vide selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisée
en ce qu'elle comporte un anneau intermédiaire (12) entre le corps (2) et J'anneau
(11) sur lequel est soudée la fenêtre.
9. Enveloppe sous vide selon la revendication 8, caractérisée en ce que l'anneau intermédiaire
(12) est réalisé en un alliage de fer tel qu'un alliage fer-nickel ou un alliage fer-nickel-cobalt.
10. Procédé de fabrication d'une enveloppe sous vide pour tubes intensificateurs d'images
de rayonnement ou tubes élec- toniques similaires selon l'une quelconque des revendications
1 à 9, caractérisé en ce que l'on emboîte l'extrémité (10") de la jupe (10) en aluminium
ou alliage d'aluminium sur l'anneau (11) en fer ou alliage de fer et en ce que l'on
scelle l'extrémité de la jupe sur l'anneau par un soudage par induction magnétique
lors duquel l'extrémité de la jupe est plaquée sur l'anneau et solidarisée avec lui.
11. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que le soudage par induction
magnétique est réalisée par une bobine d'induction (L) entourant l'extrémité de la
jupe dans laquelle se décharge une capacité (C) montée en circuit oscillant.
12. Procédé selon la revendication 11, caractérisé en ce que la fréquence d'oscillation
propre du circuit oscillant est réglée pour obtenir une épaisseur de peau égale à
l'épaisseur de l'extrémité de la jupe.