[0001] La présente invention concerne un nouveau siège du type comprenant une partie d'assise
supportée par des pieds et un dossier.
[0002] L'un des buts de la présente invention est de réaliser un siège qui permet d'assurer
une meilleure tenue de la colonne vertébrale et par conséquent d'atténuer les douleurs
dorso-lombaires.
[0003] Il existe un grand nombre de sièges qui ont été décrits et qui tentent d'assurer
une meilleure tenue de la colonne vertébrale.
[0004] Les sièges dont le dossier forme un angle quasi perpendiculaire avec l'assise ne
permettent pas au sacrum d'atteindre le dossier, il en résulte une obliquité du rachis
entraînant :
- des appuis ponctuels
- une cyphose
- un contact tangentiel des tubérosités ischiatiques sur l'assise provoquant le glissement
en avant.
[0005] De manière à éviter ces inconvénients, des sièges dits sièges galbés ont été inventés.
[0006] Le galbe postérieur repousse la colonne en lordose sans éviter les appuis ponctuels.
Si l'utilisateur tente d'atteindre le dossier avec le sacrum, il accentue la lordose.
[0007] Au lieu de mouler un siège sur la colonne vertébrale pour la soutenir, il faut mouler
la colonne sur un siège dont le profil la maintient en position. C'est le but du siège
selon l'invention.
1- Siège selon l'état de la technique :
[0008] Les appuis du corps se faisant par les tubérosités ischiatiques sur la partie horizontale
du siège et par un point de la colonne dorsale sur la partie verticale, la colonne
lombaire ne dispose pas d'appui direct.
[0009] On voit donc disparaître la lordose physiologique et s'installer une tendance cyphotique
aggravée par le fait que les tubérosités ischiatiques, subissant des forces tangentielles
à la paroi horizontale, ont tendance à glisser en avant.
[0010] L'état de la technique peut être défini par le brevet DE-A-138.123 (ACKERMANN) et
le brevet FR-A-2.072.977 (GIROFLEX).
[0011] Le brevet ACKERMANN décrit un siège dont la partie d'assise est constituée de plusieurs
parties, au moins trois (14, 14a, 14b, 15), dont les plans forment entre eux des angles
destinés à positionner les membres inférieurs, le bassin et le rachis. Si les figures
1 à 10 montrent une bonne connaissance du problème, la solution préconisée aboutit
en fait à un moulage des parties molles contre un relief arrondi en forme d'arceau
23, ce qui ne permet pas un effet correcteur sur les courbures de la colonne vertébrale.
Au contraire, les différents plans (14b,15,18) obligent les tubérosités ischiatiques
à descendre dans un "trou" ou "creux" (voir la figure 11), qui empêche le basculement
en arrière (voir les pointillés de la figure 8).
[0012] Le brevet GIROFLEX est une chaise basculante dont on peut incliner le dossier pour
que le rachis s'y trouve appliqué par le poids du corps. La partie formant l'assise
4 est en une seule partie, dont un seul plan. La partie antérieure 6 ne sert que pour
les jambes. L'angle assise/dossier est fixe à 90°C.
2- Siège selon l'invention :
[0013] Un cliché radiographique montre un parallélisme étroit entre le dossier et la colonne
vertébrale prouvant que la colonne lombaire dispose d'un appui direct.
[0014] La lordose physiologique s'efface mais le dossier empêche la cyphose de s'installer
et les tubérosités ischiatiques subissent des forces qui se heurtent perpendiculairement
à la contre pente de la partie horizontale du siège, ce qui les empêche de glisser
en avant et ce qui bloque le bassin en bonne position. Il va de soi que cette stabilité
du socle pelvien impose une excellente tenue du rachis.
[0015] Le siège, selon l'invention, est du type comprenant une partie d'assise supportée
par des pieds et un dossier et est caractérisé en ce que la partie d'assise présente
une première partie sensiblement horizontale et une seconde partie raccordée au dossier,
cette seconde partie étant inclinée vers le bas et formant avec le dossier, à son
extrémité correspondante, un angle aigu.
[0016] Grâce à une telle structure, l'os coxal pivote autour des têtes fémorales en provoquant
la bascule du bassin, bas, vers l'avant, haut, vers l'arrière. Le bassin entraîne
avec lui la cinquième vertèbre lombaire par l'intermédiaire des ligaments ilio-lombaires
pour déterminer ainsi une nouvelle direction de l'axe vertébral en haut et en arrière
afin d'effacer la lordose lombaire.
[0017] Un tel siège maintient la colonne vertébrale dans une position idéale, c'est-à-dire
que la colonne vertébrale est parallèle au dossier, donc la colonne lombaire dispose
d'un appui direct.
[0018] De préférence, la partie raccordée au dossier est légèrement plus longue que l'autre
partie de l'assise, ladite autre partie antérieure du siège étant horizontale de manière
à ce que les fémurs soient maintenus horizontaux.
[0019] De préférence, les deux parties de l'assise forment entre elles, du côté concave,
un angle de l'ordre de 150°.
[0020] Suivant une autre caractéristique de détail, le dossier forme, avec un plan vertical,
un angle de l'ordre de 15°.
[0021] De préférence, le dossier comporte un appui-tête réglable.
[0022] Selon un autre mode de réalisation, le siège peut être réalisé en plusieurs pièces
: le siège peut comporter au niveau de l'assise des moyens de réglage de la longueur
de la première partie et de la longueur de la seconde partie inclinée vers le bas
et formant, avec le dossier, un angle aigu.
[0023] D'autres moyens de réglage peuvent permettre de faire varier et de choisir l'angle
formé par les deux parties de l'assise entre elles.
[0024] D'autres moyens de réglage peuvent permettre de faire varier et choisir l'angle formé
par le dossier et la seconde partie inclinée vers le bas de l'assise.
[0025] D'autres moyens de réglage peuvent permettre de faire varier et choisir l'angle fomê
par le dossier et un plan vertical.
[0026] Les dessins ci-joints donnés à titre d'exemples permettent de comprendre aisément
l'invention, notamment en visualisant les inconvénients des sièges actuels. Ils représentent
des modes de réalisation préférés selon l'invention.
[0027]
La figure 1 est une vue schématique d'un siège courant actuel mettant en évidence
son action néfaste sur la colonne vertébrale.
La figure 2 est une vue schématique d'un siège courant actuel ayant un profil galbé
mettant en évidence son action néfaste sur la colonne vertébrale.
La figure 3 est une vue schématique du siège selon l'invention mettant en évidence
le fait que la colonne vertébrale est parallèle au dossier, donc que la colonne lombaire
dispose d'un appui direct.
La figure 4 est une vue schématique vue en élévation du siège selon l'invention.
La figure 5 est une vue schématique vue en élévation du siège selon un autre mode
de réalisation qui permet de régler à volonté la longueur des deux parties de l'assise
et les différents angles α ,β ,γ , du siège.
[0028] Le siège représenté à la figure 1 est un siège courant actuel dans lequel l'angle
formé par le dossier 8 et l'assise 10 est proche d'un angle droit. Le sacrum 7 n'atteint
jamais le dossier 8, il en résulte une obliquité du rachis entraînant :
- des appuis ponctuels,
- une cyphose,
- un contact tangentiel 9 des tubérosités ischiatiques sur l'assise 10 provoquant
le glissement vers l'avant (voir la flèche F1).
[0029] Dans la figure 2, le siège 11 a une forme galbée. On a réalisé avec ce siège 11 dit
"galbé" le contraire de ce qu'il faut faire, c'est-à-dire que le dossier 12 du siège
11 a été moulé sur la forme de la colonne vertébrale 13. Ainsi, le galbe postérieur
14 repousse la colonne vertébrale 13 en lordose sans éviter les appuis ponctuels.
Si l'utilisateur tente d'atteindre le dossier 12 avec le sacrum 7, on accentue la
lordose.
[0030] Dans la figure 3, le siège selon l'invention met en évidence le fait que le sacrum
7 rentre en contact avec l'assise 4 et la paroi postérieure du dossier 5.
[0031] Ce contact entraîne une verticalisation du bassin et l'effacement de la lordose physiologique,
mais le dossier 5, plat et incliné, empêche la cyphose de s'installer, d'où un parallélisme
étroit entre la colonne vertébrale 13 et le dossier 5, avec les conséquences anatomo-physiologiques
décrites par ailleurs.
[0032] Les tubérosités ischiatiques subissent des forces perpendiculaires à l'assise 4 et
ne peuvent plus glisser en avant.
[0033] Il existe donc un orthorachisme.
[0034] Le siège, selon l'invention, représenté dans les figures 3, 4 et 5 comprend deux
pieds antérieurs 1 et deux pieds postérieurs 2, lesdits quatre pieds étant reliés
par des entretoises 3 pour donner au bâti ainsi formé une certaine rigidité.
[0035] Les pieds antérieurs 1 supportent une assise 4, tandis que les extrémités supérieures
des pieds postérieurs sont reliées au dossier 5.
[0036] L'assise 4 et le dossier 5 sont, dans le mode de réalisation, représentés à la figure
4, en une seule pièce rigide et ladite assise 4 présente une partie horizontale 4a
qui est prolongée par une partie inclinée 4b, ces deux parties formant entre elles
du côté concave un angle de l'ordre de 150°.
[0037] L'extrémité libre de la partie 4b est directement raccordée au dossier 5 et la face
dorsale de celui-ci forme, avec un plan vertical, un angle <
0 de l'ordre de 15°.
[0038] Il peut être prévu, à l'extrémité supérieure du dossier, un repose tête 6 réglable
en hauteur.
[0039] A titre d'exemple, la partie 4a peut avoir une longueur de 20 cm, la partie 4b ayant
une longueur de l'ordre de 23 cm.
[0040] Grâce à un tel siège, on peut, dans une large mesure, soulager les douleurs dorso-lombaires.
Un tel siège trouve également une application intéressante pour assurer une détente
et un repos lors des positions assises prolongées, notamment dans les transports,
aux spectacles etc... ; il peut également être utilisé pour les personnes handicapées.
[0041] Dans le mode de réalisation représenté à la figure 5, le siège, selon l'invention,
comporte des moyens de réglage non représentés sur la figure de la longueur de la
première partie 4a et de la longueur de la seconde partie 4b de l'assise 4. Ces moyens
peuvent être des tubes coulissants, des glissières, etc... Ces moyens de réglage de
la longueur sont associés à des moyens de blocage communs qui fixent les tubes coulissants
à la longueur choisie.
[0042] D'autres moyens de réglage 15 peuvent permettre de faire varier et de choisir l'angle
f formé par les deux parties 4a, 4b de l'assise 4 entre elles.
[0043] D'autres moyens de réglage 16 peuvent permettre de faire varier et de choisir l'angle
0( formé par le dossier 5 et la seconde partie 4a inclinée vers le bas de l'assise
4.
[0044] Ces moyens de réglage 16 peuvent être des rotules ou des demi- coquilles qui pivotent
autour des axes de rotation. Des moyens de blocage tels que des écrous ou des papillons
assurent le maintien de l'angle dans la position choisie.
[0045] Les conséquences anatomo-physiologiques dues à l'utilisation du siège selon l'invention
sont les suivantes :
La disparition de la lordose entraîne, par compensation, une diminution de la cyphose
dorsale et donc une mise en place optimale de la cage thoracique permettant une plus
grande ampliation respiratoire.
[0046] En abaissant le menton, on atténue également la lordose cervicale et la présence
d'un appui-tête éventuel assure l'alignement de l'occiput, du scapulum et du sacrum.
[0047] L'énorme avantage du siège orthopédique selon l'invention est dû à la normalisation
de la posture rachidienne en station assise, ce qui constitue la condition essentielle,
en particulier chez l'enfant, de la prévention des déformations de la colonne vertébrale.
Il faut savoir en effet que la stabilisation rachidienne, dont l'objet est le maintien
du rachis en bonne position, est basée sur la mise en jeu d'une musculature complexe,
faite de plusieurs couches : des muscles intersegmentaires courts en profondeur et
des muscles plurisegmentaires longs en superficie. Ces actions musculaires sont régulées
de façon automatique et entretenues par les tensions engendrées par les étirements
mécaniques des muscles. Tout appui du rachis a donc pour effet de relâcher en grande
partie ces actions musculaires. Si cet appui est ponctuel, le relâchement musculaire
entraîne, dans la zone sous-jacente, des distensions capsulo-ligamentaires génératrices
d'inconfort. Il apparaît donc nécessaire, pour améliorer l'impression de confort d'un
siège, de favoriser au maximum le plein appui du rachis et l'absence d'attitude vicieuse
due à des inclinaisons latérales du rachis. En collant le bassin, en empêchant toute
rotation de se produire et en assurant un appui physiologique du tronc, le siège selon
l'invention, est parfaitement indiqué pour une station assise prolongée et pour la
prévention des attitudes posturales vicieuses génératrices, en particulier chez l'enfant,
de déformations rachidiennes.
[0048] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation qui viennent
d'être décrits et représentés. On pourra y apporter de nombreuses modifications de
détail sans sortir pour cela du cadre de l'invention.
1.. Siège du type comprenant une partie d'assise supportée par des pieds et un dossier
et dont la partie d'assise est constituée de plusieurs parties dont les plans forment
entre eux des angles destinés à positionner les membres inférieurs, le bassin et le
rachis, caractérisé en ce que la partie d'assise ne comporte que deux plans d'appui
(4a,4b), une première partie (4a) sensiblement horizontale et une seconde partie (4b)
directement raccordée au dossier (5), cette seconde partie (4b) étant en plan incliné
vers le bas et formant avec le dossier, à son extrémité correspondante, un angle aigu
(α) qui est le point le plus bas à l'extrémité basse du dossier (5).
2. Siège selon la revendication 1, caractérisé par le fait que la partie d'assise
forme, avec sa première partie (4a) et sa seconde partie (4b), un premier angle dièdre
à sommet supérieur et un deuxième angle dièdre à sommet inférieur, formés par l'intersection
de ladite seconde partie (4b) et du dossier (5).
3. Siège selon la revendication 1, caractérisé par le fait que la partie (4b) raccordée
au dossier (5) est légèrement plus longue que l'autre partie (4a) de l'assise (4).
4. Siège selon la revendication 1, caractérisé par le fait que les deux parties (4a,
4b) de l'assise (4) forment entre elles, du côté concave, un angle ( p ) de l'ordre
de 150°.
5. Siège selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le dossier (5) forme,
avec un plan vertical, un angle () de l'ordre de 15°.
6. Siège selon la revendication 1, caractérisé par le fait que le dossier (5) comporte
un appui-tête (6).
7. Siège selon la revendication 1, caractérisé par le fait que l'appui-tête (6) est
réglable.
8. Siège selon la revendication 1 caractérisé par le fait qu'il comporte des moyens
de réglage de la longueur de la première partie (4a) et/ou de la longueur de la seconde
partie (4b) de l'assise (4).
9. Siège selon l'une quelconque des revendications 1 ou 8 caractérisé par le fait
que les moyens de réglage de la longueur des parties (4a et/ou 4b) sont des tubes
coulissants associés à un moyen de blocage commun qui fixe les tubes à la longueur
choisie.
10. Siège selon l'une quelconque des revendications 1, 8 ou 9 caractérisé par le fait
que des moyens de réglage (15) peuvent permettre de faire varier et de choisir l'angle
(p ) formé par les deux parties (4a, 4b) de l'assise (4), entre elles.
11. Siège selon l'une quelconque des revendications 1, 8, 9 ou 10 caractérisé par
le fait que des moyens de réglage (16) peuvent permettre de faire varier et de choisir
l'angle (α) formé par le dossier (5) et la seconde partie (4a) inclinée vers le bas
de l'assise (4).