[0001] La présente invention se rapporte à une boîte de montre comprenant une carrure, une
glace en verre minéral dont la périphérie repose sur la carrure et qui la recouvre
entièrement, et un fond, ces trois éléments définissant un logement destiné à recevoir
un mouvement surmonté d'un cadran, et des moyens de fixation de la glace à la carrure.
[0002] On connaît déjà de telles boîtes de montres, dans lesquelles la glace est directement
fixée à la carrure. C'est ainsi que l'on a déjà proposé, dans la demande de brevet
EP 0 066 538, de fixer par soudage une glace, notamment en un matériau dur à structure
monocristalline, tel que le saphir, la périphérie de cette glace pouvant correspondre
à celle de la carrure, de sorte qu'aucune lunette ni aucun cran de fixation de la
glace dans la carrure ne sont nécessaires. Selon ce document, des couches de métallisation
recouvrent une portion de la face interne de la glace pour cacher la soudure et assurer
son adhérence sur le verre. Ce mode de fixation de la glace confère à la boite une
esthétique nouvelle et extrêmement élégante dans la mesure où la carrure (ou la lunette)
n'entoure plus la glace. Etant donné que la glace est de préférence réalisée en un
matériau dur tel que le saphir, les parties les plus exposées de la boite de montre
sont ainsi protégées contre un rayage éventuel.
[0003] On sait que depuis toujours, l'élégance de la montre est en bonne partie fonction
de son épaisseur, les montres extra-plates étant généralement des montres de haut
de gamme. Outre leur élégance, ces montres très plates sont également plus agréables
à porter dans la mesure où elles s'intègrent mieux au bras. Or l'épaisseur d'une montre
n'est pas un critère totalement objectif, étant donné qu'elle n'est pas seulement
fonction d'une dimension mesurable généralement au centre de la montre, mais aussi
de sa ligne, c'est-à-dire de l'impression d'épaisseur qu'elle donne, impression qui
est fortement conditionnée par l'épaisseur de la face latérale de la carrure. En fait,
lors de l'achat d'une montre, en ce qui concerne l'épaisseur, le critère qui compte
le plus n'est pas l'épaisseur mesurable, mais l'impression d'épaisseur que perçoit
l'acheteur, et notamment l'impression d'épaisseur que donne la montre au porter. A
ce titre, on peut remarquer que nombre de boites présentent un fond saillant sous
le niveau de la carrure en vue de réduire l'épaisseur de la face latérale de cette
dernière. Toutefois, si cet artifice est exagéré, cette mesure a pour effet d'éloigner
la carrure du poignet lorsque la montre y est portée, étant donné que la surface du
poignet sur laquelle appuie le fond de la montre est très légèrement bombée. Ceci
ne conduit donc pas à une meilleure intégration de la montre au bras.
[0004] Le but de la présente invention est d'apporter une solution qui permette de conférer
à une bolte de montre l'apparence d'être sensiblement plus mince que son épaisseur
réelle, notamment au porter, tout en offrant davantage de solidité et en le rendant
moins vulnérable vis-à-vis des agressions auxquelles il est soumis quotidiennement
au bras du porteur.
[0005] Pour atteindre ce but, la glace a la forme d'une calotte sensiblement sphérique dont
au moins une partie de la périphérie est située à un niveau inférieur à celui du cadran.
[0006] On connait certes des documents décrivant une boite dans laquelle la glace comporte
une face sphérique ou tout au moins bombée, dont la périphérie est au moins en partie
à un niveau inférieur au cadran. C'est le cas notamment du certificat d'utilité FR
2 077 642 et du brevet FR 1 398 410. Dans les boites qui y sont décrites, la glace
est en matériau organique et il pourrait difficilement en être autrement du fait que
la périphérie doit être formée pour garantir la fixation de la glace à la carrure.
Ceci nécessite en outre une surépaisseur de la périphérie pour garantir une bonne
tenue de la glace.
[0007] De la sorte, la glace est faite d'un matériau facilement raya- ble. De plus, le biseautage
est limité.
[0008] A l'inverse, la boite de montre selon l'invention peut présenter une surface latérale
de carrure réduite à une épaisseur juste suffisante pour l'empêcher d'être coupante.
De ce fait, étant donné que la glace sera de préférence en un matériau dur monocristallin,
pratiquement la seule partie de la boite de montre susceptible d'être soumise aux
chocs et au rayage est réalisée en un matériau inrayable. De plus, grâce à sa forme
de calotte sphérique, la glace permet une meilleure absorption des chocs qu'elle peut
subir, par transmission à son assise située sur la carrure sur laquelle elle est fixée
(mise en oeuvre de l'effet de voùte). Donc, en plus de l'effet esthétique que la solution
objet de l'invention confère à la boite de montre, elle offre un excellente protection
vis-à-vis des chocs et des pressions auxquels une montre est exposée. Alors que les
montres extra-plates étaient généralement des montres de luxe relativement fragiles,
la solution proposée permet d'allier la robustesse à une grande élégance. C'est ainsi
qu'une telle montre, résistant bien aux pressions et agressions externes peut être
portée sans crainte d'être détériorée dans toutes les circonstances de la vie moderne
et même dans des conditions aussi sévères qu'on peut rencontrer en plongée sous-marine,
quand bien même elle ne soit pas spécialement conçue à cet effet.
[0009] Un autre avantage à prendre en considération dans la forme de calotte sphérique de
la glace réside dans le mode de fabrication de cette glace lorsque celle-ci est en
un matériau minéral à structure monocristatline dont on sait qu'il n'est pas susceptible
d'être simplement moulé, comme les verres en plastique par exemple, mais doit, au
contraire, être taillé. Or une forme géométrique simple comme l'est une calotte sphérique
est plus aisée à réaliser que les glaces bombées traditionnelles, à courbures de divers
rayons, du type destiné à être fixé dans un cran de lunette ou de carrure par exemple.
[0010] Le dessin annexé illustre, schématiquement et à titre d'exemple, deux variantes d'exécution
de la boite de montre-bracelet objet de la présente invention.
La figure 1 est une vue partielle de dessus de la première variante;
La figure 2 est une vue en coupe selon la ligne II-II de la figure 1;
La figure 3 est une vue en coupe selon la ligne III-III de la figure 1;
La figure 4 est une vue partielle de dessus de la seconde variante;
La figure 5 est une vue en coupe selon la ligne V-V de la figure 4;
[0011] Les figures 1 à 3 représentent une boite de montre-bracelet comprenant une carrure
1 dont l'ouverture axiale reçoit un mouvement d'horlogerie 2 portant un cadran 3 et
des aiguilles indicatrices 4. Un fond 5 est fixé à cette carrure 1 avec interposition
d'un joint d'étanchéité 6. La face supérieure 7 de cette carrure présente la forme
d'une portion de surface sphérique dont le centre est situé sur l'axe central de la
boite. Cette face supérieure 7 présente deux logements 8, diamétralement opposés et
dont l'un seulement est visible au dessin. Ces logements ont chacun une forme de segment
annulaire. Chaque logement 8 présente deux ouvertures 9 (dont seule l'une est visible
sur le dessin) situées au voisinage des extrémités respectives du segment annulaire.
Ces ouvertures 9 communiquent chacune avec un dégagement 10 situé sous la carrure
1 et destiné à recevoir la tête d'une vis 11 vissée dans une pièce de fixation 12,
en forme de segment annulaire, laquelle pièce prend place dans le logement 8 et dont
la face supérieure est en forme de portion de sphère et est soudée à la face Interne
d'une glace 13. Avantageusement, le soudage de la glace 13 à la pièce de fixation
12 est réalisé tout d'abord en formant une première couche de masquage par métallisation
contre une zone annulaire périphérique de la face interne de la glace, obtenue par
dépôt physique d'un métal en phase vapeur notamment, plus connu sous l'abréviation
de l'expression correspondante en anglais "PVD". Puis on dépose une seconde couche,
de chrome, sur la première couche en vue d'arrêter la diffusion de la soudure et une
troisième couche d'accrochage de la soudure telle qu'une couche de cuivre ou d'or,
l'ensemble de ces opérations étant par exemple mis en oeuvre comme décrit en détail
dans la demande de brevet EP 0 066 538. De préférence, la glace 13 est réalisée en
une substance minérale dure et transparente telle qu'un matériau à structure monocristalline,
notamment en saphir. Au dessin, le bord de cette glace s'étend jusqu'à la périphérie
de la carrure 1. Compte tenu de sa forme de calotte sphérique, qui est concentrique
et de même rayon que celui de la surface supérieure de la carrure 1, le bord de la
glace couvre complètement la face supérieure de cette carrure et descend jusqu'à un
niveau qui se situe au-dessous de la surface inférieure du cadran 3, de sorte que
l'épaisseur de la face latérale de la carrure devient ainsi particulièrement réduite.
[0012] Ainsi qu'il ressort plus particulièrement de la figure 3, la glace 13 recouvre la
montre sur plus de la moitié de son épaisseur. Comme de plus, la face latérale de
la carrure est rentrante, elle est pratiquement à l'abri du rayage. La montre a ainsi
une forme générale de lentille convexe.
[0013] Cette montre comporte en outre une couronne de mise à l'heure 23 (fig. 1 et 3) logée
dans un dégagement 24 pratiqué dans la carrure 1 et la glace 13. Cette couronne 23
est avantageusement faite ou recouverte d'un matériau dur, ce qui la rend moins sensible
au rayage.
[0014] En variante, non représentée au dessin, cette montre peut avantageusement comporter
une mise à l'heure reliée au mouvement au travers du fond 5, ce qui permet de simplifier
la forme extérieure de la montre.
[0015] La surface interne de la glace 13, en forme de calotte sphérique, presse contre la
carrure 1 une bague métallique 14 qui présente un dégagement annulaire recevant le
bord du cadran 3 et servant ainsi à maintenir le mouvement 2 dans la carrure 1. Un
joint d'étanchéité 15 est disposé autour de cette bague 14 et sert à assurer l'étanchéité
entre la glace 13 et la carrure 1.
[0016] La variante illustrée par les figures 4 et 5 se distingue de la précédente essentiellement
par le fait que la glace 13 n'est pas fixée à la carrure 1 au moyen de pièces de fixation
soudées à la glace et vissées sur la carrure, mais par serrage. A cet effet, la boite
de montre représentée comprend des organes de serrage 16 dont seul l'un est visible
sur le dessin. Chaque organe de serrage 16 présente notamment deux pattes 17 munies
chacune d'un trou borgne 18 pour la fixation d'une barrette d'accrochage d'un bracelet,
et comporte une embase 19, fixée sous la carrure par deux vis 20 dont seule l'une
apparaît sur le dessin. Chaque organe de serrage 16 présente de plus des griffes 21
qui prennent appui contre la périphérie de la face externe de la glace 13 et appliquent
ainsi sa face interne contre une partie de la face supérieure de la carrure 1, cette
face de carrure présentant la forme d'une portion de sphère de même rayon et de même
centre que la face interne de la glace 13.
[0017] Le reste de la boîte et de la fixation du mouvement sont identiques à la variante
de la figure 1 et ne seront donc pas décrits à nouveau.
[0018] Bien que dans cette variante la glace ne soit pas soudée, la zone périphérique de
sa face Interne située à l'extérieur de la bague 14 pourrait être avantageusement
métallisée afin de cacher cette partie de la carrure.
[0019] Bien que munie d'une glace en forme de calotte sphérique, la boite de montre décrite
n'est pas nécessairement ronde. C'est ainsi que, comme illustré à titre de variante
sur la figure 1, la carrure et la glace pourraient être coupées selon une corde représentée
par un trait mixte 22, une coupe symétrique (non visible sur le dessin) étant réalisée
parallèlement au trait 22 sur le bord diamétralement opposé de la boite.
1. Boite de montre comportant une carrure (1), une glace (13) en matériau minéral
dont la partie périphérique repose sur la carrure (1) et la recouvre entièrement,
et un fond (5), ces trois éléments comportant chacun une face externe et une face
interne qui définit un logement destiné à recevoir un mouvement (2) surmonté d'un
cadran (3), et des moyens de fixation (11, 12; 16, 20, 21) de la glace (13) à la carrure
(1), caractérisée en ce que la glace (13) a la forme d'une calotte sensiblement sphérique
dont au moins une partie de la périphérie est située à un niveau inférieur à celui
du cadran (3).
2. Boite de montre selon la revendication 1, caractérisée en ce que lesdits moyens
de fixation comportent des pieds filetés (12), soudés à la face interne de la glace
(13) et engagés dans des logements (8) ménagés dans la face supérieure de la carrure
(1) et des vis de serrage (11) respectivement en prise avec lesdits pieds (12) et
engagées à travers des passages (9) reliant le fond desdits logements à la face inférieure
de la carrure.
3. Boite de montre selon la revendication 1, caractérisée en ce que lesdits moyens
de fixation sont formés chacun par une embase (16) fixée sur la face inférieure de
la carrure (1) et par des griffes (21) faisant saillie sur cette embase et faisant
prise sur la périphérie de la face externe de la glace (13).
4. Boite de montre selon la revendication 3, caractérisée en ce que lesdits moyens
de fixation comportent deux embases (21) disposées en position symétrique de part
et d'autre de la carrure de la boite, chacune de ces embases étant en outre solidaire
d'éléments (17) pour la fixation d'un bracelet.
5. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée en ce que ledit matériau
est du saphir monocristallin.
6. Boite de montre selon l'une quelconque des revendications 1 à 5 d'épaisseur définie
par la distance maximum comprise entre les faces externes de la glace (13) et du fond
(5), caractérisée en ce qu'au moins la moitié de cette épaisseur est occupée par ladite
glace (13).