[0001] On connaît bien les appareils électriques de coupure à haute tension, remplis d'un
fluide diélectrique gazeux, le plus souvent de l'hexafluorure de soufre (SF
6). Ces appareils sont de grande dimension et leur transport nécessite qu'ils soient
réalisés en plusieurs éléments. Ces éléments sont assemblés sur le lieu de leur utilisation.
Ces appareils sont remplis de gaz sous pression au lieu de leur fabrication. Des raisons
techniques nécessitent que le désassemblage en vue du transport ou de l'entretien
des divers éléments des appareils puisse se faire sans que le gaz contenu dans chaque
élément ne puisse s'échapper.
[0002] Le même impératif est recherché pour les opérations de réassem- blage des appareils.
[0003] Il a été décrit dans le document FR-A-2 471 038, des disjoncteurs à SF
6 munis de dispositifs assurant un montage ou un démontage étanches en usine ou sur
le site. Toutefois ces dispositifs ne concernent que des appareils de coupure dans
lesquels le mouvement des contacts mobiles est assuré par une tringle se déplaçant
en translation, cette tringle étant le plus souvent reliée directement à la tige d'un
vérin hydraulique.
[0004] Lorsque la transmission du mouvement aux contacts mobiles du disjoncteur est assurée
par une bielle se déplaçant à l'extrémité d'une manivelle entraînée en rotation, les
dispositifs du document précité ne peuvent plus être appliqués.
[0005] Un but de l'invention est de réaliser un disjoncteur à gaz sous pression, constitué
de plusieurs éléments, assemblables et désassembla- bles, dans lequel la transmission
du mouvement aux contacts mobiles est assuré par un système bielle-manivelle, et qui
permette un assemblage et un désassemblage des éléments sans perte de gaz diélectrique
ni introduction appréciable d'air extérieur.
[0006] L'invention a pour objet un disjoncteur à gaz sous pression pouvant être assemblé
et désassemblé sans perte de gaz, comprenant pour chaque pôle, une première enceinte
et une seconde enceinte remplies de gaz sous pression, ladite première enceinte comprenant
une première enveloppe, une base et un sommet, et contenant des contacts fixes et
un ensemble mobile comprenant des contacts coopérant avec lesdits contacts fixes,
l'ensemble mobile pouvant être déplacé au moyen d'une tige, ladite base ayant une
ouverture axiale pour le passage de la tige, ladite seconde enceinte comprenant une
seconde enveloppe reposant sur un carter et contenant une bielle articulée à une manivelle
pivotant autour d'un arbre traversant le carter et relié à l'extérieur de ce dernier
à un moyen de mise en rotation, ladite seconde enceinte étant surmontée par une entretoise
tubulaire, lesdites première et seconde enceintes étant, lorsque le disjoncteur est
monté, superposées de manière coaxiale et fixées entre elles, la bielle et la tige
étant solidarisées par une de leurs extrémités, l'ensemble mobile ayant alors une
course de fonctionnement entre une première position où le disjoncteur est ouvert
et une seconde position où le disjoncteur est fermé, caractérisé en ce que l'ensemble
mobile est déplaçable au-delà de ladite seconde position par une surcourse produite
par une rotation accrue dudit arbre, ledit arbre comportant un moyen pour l'immobiliser
en position de surcourse, ladite première enceinte comportant un sas tubulaire coulissant,
pouvant prendre lorsque l'ensemble mobile est en position de surcourse, une position
assurant la fermeture étanche de ladite première enceinte, ledit sas ayant une tête
annulaire dans laquelle s'engage une partie d'extrémité de plus grand diamètre de
ladite tige, ladite tête coulissant de manière étanche dans une partie cylindrique
fermée intérieure et coaxiale à ladite première enceinte, la bielle de la seconde
enceinte comprenant une tête venant, en position de surcourse de l'ensemble mobile,
s'engager de manière étanche dans l'entretoise, l'entretoise ayant une ouverture transversale
au droit de laquelle arrivent, lorsque l'extrémité inférieure du sas vient en appui
sur l'entretoise, les extrémités à relier de ladite tige et de ladite bielle.
[0007] L'invention sera expliquée plus en détail dans la description ci-après d'un mode
préféré de réalisation de l'invention, en référence au dessin ci-annexé dans lequel
:
- la figure 1 est une vue schématique en élévation avec coupe longitudinale partielle
d'un disjoncteur à trois pôles, selon l'invention,
- la figure 2 est une vue agrandie en coupe axiale des éléments constitutifs d'un
pôle du disjoncteur selon la figure 1 au début de l'opération de montage,
- la figure 3 est une vue en coupe axiale de la chambre de coupure du disjoncteur
selon la figure 1 pendant la phase de transport avant montage,
- les figures 4 à 6 sont des vues en coupe axiale partielle et en échelle agrandie
d'un pôle du disjoncteur selon la figure 1au cours des phases ultérieures de montage.
[0008] Dans la figure 1, on a représenté un disjoncteur à trois pôles 1, 2 et 3 commandés
simultanément par un vérin hydraulique 4 comprenant un piston 5 et une tige de piston
6.
[0009] Les trois pôles sont identiques et on décrira en détail le pôle 2, représenté en
coupe axiale dans la figure 1.
[0010] Le pôle 2 comprend deux éléments :
- une première enceinte 2A, délimité par une enveloppe de porcelaine 7, munie d'une
base 8 et d'un sommet 9. La base et le sommet portent des prises de courant 8A et
9A respectivement. L'enveloppe 7 enferme un ensemble de contacts fixes 10 et un équipage
mobile comprenant une tige de contact 12, des contacts 13 et 14, une buse de soufflage
15, et un cylindre de soufflage 18. La tige 12 présente à sa partie inférieure une
portion 12C de plus grand diamètre. La base 8 comprend une partie cylindrique 16 comportant
un piston de soufflage 17 lui-même pouvant coulisser dans le cylindre de soufflage
18.
- une seconde enceinte 2B délimitée par une enveloppe en porcelaine 27 reposant par
sa partie inférieure sur un carter 28 portant à sa partie supérieure une entretoise
29. L'enveloppe contient une bielle 30 en matériau isolant articulé à une première
extrémité d'une manivelle intérieure 40. Une seconde extrémité de la manivelle 40
est calée à un arbre 41 qui débouche à l'extérieur de l'enceinte où est fixée une
première extrémité d'une manivelle extérieure 42 dont une seconde extrémité est articulée
à la tige 6 du vérin 4.
[0011] On note que les pôles 1 et 3 sont manoeuvrés à partir de l'arbre 41 par des manivelles
43, 44, 45, 46 et des bielles 47, 48.
[0012] Les deux éléments 2A et 2B sont remplis de gaz sous pression à la fabrication.
[0013] En variante de réalisation, le vérin hydraulique peut être remplacé par un mécanisme
de commande à ressort.
[0014] L'invention est fondée sur les observations ci-après. La course normale x du disjoncteur
(figure 2) définit une position basse de la manivelle (point 0) pour laquelle le disjoncteur
est ouvert, et une position haute (point F) pour laquelle le disjoncteur est fermé.
[0015] Selon l'invention, on prévoit de permettre à l'ensemble mobile constitué par les
bielles, les manivelles et les diverses tiges et tringles, d'effectuer une surcourse
dx au-delà de la position de fermeture du disjoncteur. La course relative des contacts
fixes et mobiles de la chambre de coupure permet d'autoriser cette surcourse, pour
les disjoncteurs de type courant. Si ce n'est pas le cas, on prévoira d'allonger la
zone de contact entre les contacts fixes et mobiles.
[0016] Pour permettre l'application de cette surcourse à la résolution du problème posé,
le disjoncteur comprend les dispositions ci-après :
a) L'entretoise 29 qui surmonte l'enveloppe 27 est tubulaire de manière à déterminer
un passage cylindrique 29A. Elle comprend une cheminée cylindrique 31 munie d'un orifice
transversal 32, d'un épaulement supérieur 33, d'au moins un orifice 34 pour le passage
du gaz et d'une zone 35 de contact électrique avec la tige 12.
b) La fixation de la tige 12 et de la bielle 30 ne peut se faire que lorsque ces deux
éléments sont en position de surcourse.(cas de la figure 2 pour la tige 30). Les tiges
12 et 30 sont munies de têtes d'extrémités 12A et 30A portant des orifices transversaux
12B et 30B respectivement. Comme on le verra plus loin, la liaison des tiges se fera
par introduction d'un élément de fixation (goupille, boulon) par l'orifice 32.
c) La chambre 2A est munie d'un sas cylindrique 50 dont l'extrémité inférieure 51
peut venir en appui sur l'épaulement 33 et qui porte à sa partie supérieure une tête
52 munie d'un joint 53 assurant un coulissement étanche à l'intérieur du cylindre
16 et un joint 54 s'appuyant de manière étanche contre la portion 12C de plus grand
diamètre de la tige 12.
[0017] En position de transport, les éléments mobiles de l'enceinte 2A sont placés en position
de surcourse, le sas étant immobilisé par rapport à la base 8 par un taquet 56 et
la tige 12 immobilisée par un axe 57 traversant l'orifice 12B et fixée au sas par
des équerres 58 (fig.3). d) En position de surcourse, la tête de bielle 30A s'appuie
de manière étanche par un joint 30C contre la paroi du passage 29A.
[0018] Le montage du disjoncteur s'opère de la manière suivante ; - Les éléments mobiles
des enceintes 2A et 2B sont placés en position de surcourse.
[0019] L'enceinte 2A est donc étanche grâce au sas 50 coopérant de manière étanche par le
joint 53 sur le cylindre 16 et par le joint 54 s'appuyant sur la portion élargie 12C
de la tige 12.
[0020] De même l'enceinte 2B est étanche grâce à la tête 30A qui vient fermer de manière
étanche par son joint 30C le passage 29A.
[0021] La position en surcourse de la tige 30 est rendue fixe par l'immobilisation de la
manivelle 43 sur la base 28 par un taquet 28A.
[0022] L'enceinte 2A est débarrassée de l'axe 57 et amenée au dessus de l'enceinte 2B (figure
2), la tête 12A pénétrant dans la cheminée 31.
[0023] Lorsque l'extrémité 51 du sas arrive au contact de l'épaulement 33, la tige 12 et
la bielle 30 sont fixées l'une à l'autre au moyen d'une goupille 60 (ou de tout autre
moyen approprié).
[0024] Après libération du taquet 56, l'enveloppe 7 est descendue, le sas 50 pénétrant dans
la partie cylindrique 16. Lorsque la base 8 vient au contact du sommet de l'entretoise
29, ces deux éléments sont fixés l'un à l'autre par des moyens non représentés (figures
4 et 5).
[0025] L'étanchéité est assurée par des joints toriques 60 et 61 séparés par un canal 62
de reprise de fuite.
[0026] On libère alors la manivelle 43 par déplacement du taquet 28A et on manoeuvre le
vérin pour supprimer la surcourse dx. On arrive à la configuration de la figure 6.
[0027] Le joint 54 de la tête 52 du sas 50 se trouve alors devant une portion de faible
diamètre de la tige 12, ce qui rompt l'étanchéité précédente. De même la tête 30A
de la bielle 30 dégage le passage 29A.
[0028] La communication des gaz entre les enceintes 2A et 2B est également assurée par les
orifices 34 de l'entretoise 31, et par au moins un conduit tel que 65, pratiqué dans
le piston 17 et débouchant, lorsque le disjoncteur est en position fermée, au niveau
d'un perçage 66 du cylindre de soufflage.
[0029] Le seul volume d'air introduit dans les enceintes au cours de l'opération de montage
est celui de volumes intérieurs additionnés de la cheminée 31 et du sas 50 qui sont
très faibles devant le volume total du gaz de l'appareil.
[0030] Le désassemblage de l'appareil se fait en effectuant les mêmes opérations en sens
inverse. La perte de gaz diélectrique au démontage est négligeable.
1/ Disjoncteur à gaz sous pression pouvant être assemblé et désassemblé sans perte
notable de gaz, comprenant pour chaque pôle, une première enceinte (2A) et une seconde
enceinte (2B) remplies de gaz sous pression, ladite première enceinte (2A) comprenant
une première enveloppe (7), une base (8) et un sommet (9), et contenant des contacts
fixes (10) et un ensemble mobile comprenant des contacts (13, 14) coopérant avec lesdits
contacts fixes, l'ensemble mobile pouvant être déplacé au moyen d'une tige (12), ladite
base ayant une ouverture axiale pour le passage de la tige, ladite seconde enceinte
(2B) comprenant une seconde enveloppe (27) reposant sur un carter (28) et contenant
une bielle (30) articulée à une manivelle (40) pivotant autour d'un arbre (41) traversant
le carter et relié à l'extérieur de ce dernier à un moyen (42, 6, 4) de mise en rotation,
ladite seconde enceinte étant surmontée par une entretoise tubulaire (29), lesdites
première et seconde enceintes étant, lorsque le disjoncteur est monté, superposées
de manière coaxiale et fixées entre elles, la bielle (30) et la tige (12) étant solidarisées
par une de leurs extrémités, l'ensemble mobile ayant alors une course de fonctionnement
entre une première position où le disjoncteur est ouvert et une seconde position où
le disjoncteur est fermé, caractérisé en ce que l'ensemble mobile est déplaçable au-delà
de ladite seconde position par une surcourse produite par une rotation accrue dudit
arbre (41), ledit arbre comportant un moyen pour l'immobiliser en position de surcourse,
ladite première enceinte comportant un sas tubulaire (50) coulissant, pouvant prendre
lorsque l'ensemble mobile est en position de surcourse, une position assurant la fermeture
étanche de ladite première enceinte, ledit sas ayant une tête annulaire dans laquelle
s'engage une partie d'extrémité de plus grand diamètre de ladite tige, ladite tête
coulissant de manière étanche dans une partie cylindrique fermée (16) intérieure et
coaxiale à ladite première enceinte, la bielle (30) de la seconde enceinte comprenant
une tête (30A) venant, en position de surcourse de l'ensemble mobile, s'engager de
manière étanche dans l'entretoise (29), l'entretoise ayant une ouverture transversale
(32) au droit de laquelle arrivent, lorsque l'extrémité inférieure du sas vient en
appui sur l'entretoise, les extrémités à relier de ladite tige et de ladite bielle.
2/ Disjoncteur selon la revendications 1, caractérisé en ce que ladite partie cylindrique
(16) fermée est fermée par un piston de soufflage fixe (17) autour duquel peut coulisser
un cylindre (18) lié à l'ensemble mobile.
3/ Disjoncteur selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le sas
(50) est immobilisé en position d'étanchéité de ladite première enceinte par un taquet
(56) fixé à la base (8).