[0001] La présente invention concerne une installation de transmission de données à partir
d'un émetteur unique vers une pluralité de récepteurs permettant l'affichage de ces
données.
[0002] L'une des applications possibles en est la distribution de l'heure : dans les installations
de ce type, une pluralité d'horloges réceptrices sont synchronisées ensemble par liaison
à une horloge-mère commune, unique, envoyant périodiquement des signaux de commande
sur une ligne spécialisée ou non.
[0003] On connaît ainsi des installations de distribution de l'heure appliquées à la commande
d'horloges réceptrices à fonctionnement et affichage numérique, c'est-à-dire des horloges
composées exclusivement de circuits électroniques recevant des signaux codés de l'horloge-mère
et assurant le cas échéant le recalage de l'heure affichée par rapport aux signaux
codés périodiquement reçus.
[0004] L'invention s'applique au contraire aux installations de transmission de données
pour des récepteurs à mécanisme analogique, c'est-à-dire dont le dispositif d'affichage
est mis en mouvement par un moteur électromagnétique, le plus souvent accouplé à un
train d'engrenages réducteur. Le mouvement électromécanique entraîne un dispositif
d'affichage qui peut être soit purement analogique (cadran et aiguilles), soit numérique
(affichage à palettes par exemple) ; dans ce dernier cas, bien que l'heure soit affichée
sous forme numérique, on se trouve en présence d'un mécanisme analogique au sens de
l'invention, dans la mesure où seul l'affichage est numérique, le mouvement étant
un mouvement électromécanique.
[0005] Jusqu'à présent, pour distribuer l'heure à des récepteurs à mécanisme analogique,
la technique la plus courante consistait à équiper les récepteurs d'un moteur pas-à-pas
à aimant permanent rotatif tournant d'un pas polaire à chaque impulsion reçue de l'émetteur
(par exemple l'horloge-mère qui envoie périodiquement une impulsion), cet aimant faisant
progresser les aiguilles (ou autre mode d'affichage) par l'intermédiaire d'un train
d'engrenages approprié.
[0006] De la sorte, les aiguilles de l'horloge réceptrice avancent progressivement à chaque
impulsion. Il est possible de prévoir des systèmes de mémoire cumulatifs permettant
un rattrapage automatique de l'heure en cas de défaillance d'alimentation.
[0007] D'autres systèmes comparables ont été également proposés, utilisant des mouvements
à armature polarisée, à bobine oscillante, à balancier synchronisé,...
[0008] Dans tous les cas, la difficulté réside dans la conception du moteur d'entraînement,
qui doit être prévu pour être alimenté par les seules impulsions, très brèves, reçues
de l'horloge-mère.
[0009] Au contraire, on verra que l'invention permet l'utilisation d'un moteur à marche
continue de type classique, qui peut être choisi parmi la gamme allant des micromoteurs
aux moteurs à couple de fonctionnement élevé, le choix étant effectuémiquement en
fonction de la taille et de la nature du dispositif d'affichage à entraîner.
[0010] Par "moteur à marche continue", on entendra un moteur dont le mouvement est continu
et se prolonge aussi longtemps que l'alimentation est maintenue à ses bornes, par
opposition aux moteurs pas-à-pas sous toutes leurs formes (à aimant rotatif, à bobine
oscillante, .....) dont le fonctionnement ne résulte que de la nature impul- sionnelle
de leur alimentation. Les "moteurs à marche continue" peuvent ainsi comprendre les
moteurs rotatifs classiques à courant continu ou à courant alternatif, synchrones
ou non.
[0011] A cet effet, selon l'invention :
. l'émetteur envoie périodiquement un message représentatif d'un quantième prédéfini,
. le mécanisme de chaque récepteur comporte :
* un train d'engrenages, mis en mouvement par un moteur à marche continue, et entraînant
un dispositif d'affichage,
* un capteur angulaire coopérant avec un arbre de sortie du train d'engrenages,
* un premier compteur alimenté par le capteur angulaire,
* un second compteur, apte à déterminer et mémoriser le quantième prédéfini à partir
du message reçu de l'émetteur,
* un comparateur du contenu des deux compteurs, apte à délivrer un signal de commande
pour alimenter le moteur lorsque le contenu du premier compteur est différent de celui
du second compteur, et pour en inhiber le fonctionnement lorsque le contenu du premier
compteur atteint la valeur contenue dans le second compteur.
[0012] Dans un premier mode de réalisation, le capteur angulaire est un capteur incrémental
apte à faire avancer d'un pas le premier compteur lorsque l'arbre de sortie a tourné
d'une valeur prédéterminée de déplacement angulaire.
[0013] Dans un second mode de réalisation, le capteur angulaire est un codeur angulaire
absolu apte à délivrer un signal numérisé représentatif de la position angulaire absolue
de l'arbre de sortie, ce signal numérisé étant périodiquement chargé et mémorisé dans
le premier compteur.
[0014] Avantageusement, il est prévu un circuit de remise à zéro automatique des compteurs
au moment du branchement de la source d'alimentation du mécanisme de chaque horloge
récepteur. Dans le cas d'un capteur incrémental, ce circuit assure également la remise
à zéro du dispositif d'affichage.
[0015] Dans le cas de l'application à la distribution de l'heure, l'émetteur est une horloge-mère,
les récepteurs sont des horloges réceptrices et le quantième est un quantième temporel
représentatif de l'heure à afficher, le message étant émis périodiquement par l'horloge-mère.
[0016] Avantageusement, le mécanisme est alors un mécanisme à fonctionnement autonome alimenté
par une horloge interne, et .il est prévu des moyens pour substituer le signal de
commande au signal délivré par l'horloge interne après réception et prise en compte
d'un message, de manière à assurer à chaque envoi de message le recalage de l'heure
affichée sur l'heure transmise par l'horloge-mère.
[0017] D'autres caractéristiques et avantages apparaîtront à la lecture de la description
ci-dessous, faite en référence à la figure annexée, représentant schématiquement une
installation de distribution de l'heure selon l'invention.
[0018] Cette application n'est cependant aucunement limitative, et le système de transmission
selon l'invention peut être utilisé à d'autres fins, notam'nent le chronométrage ou
le téléaffichage de données telles que des horaires de départ et d'arrivée ou autres
informations analogues.
[0019] Sur la figure, la référence 100 désigne une horloge-mère susceptible de piloter une
pluralité d'horloges réceptrices 200, dont une seule a été représentée.
[0020] L'horloge-mère, qui est d'un type spécialement conçu pour l'installation selon l'invention,
comporte un circuit 110 générateur d'impulsions, alimentant un circuit 120 de transmission
de ces impulsions sur une ligne commune à toutes les horloges réceptrices. Cette ligne
peut être une ligne spécialisée à deux conducteurs, ou bien la ligne d'alimentation
en énergie électrique des horloges, les impulsions étant transmises et superposées
à la fréquence secteur par un procédé connu.
[0021] Les impulsions formant le message peuvent d'ailleurs être superposées à celles permettant
la commande des moteurs pas-à-pas des systèmes de la technique antérieure ; la même
ligne spécialisée véhicule ainsi conjointement les deux types de signaux, ce qui assure
une compatibilité totale du système pour des types différents d-
1-horloges réceptrices.
[0022] Le cas échéant, l'horloge-mère peut être radiocommandée ou radiosynchronisée par
un dispositif récepteur 130 de signaux horaires transmis par des stations de radiodiffusion
terrestre ou par satellite.
[0023] Le signal émis périodiquement par l'horloge-mère consiste en un train d'impulsions
représentatif d'un quantième temporel prédéfini. Par exemple, l'horloge-mère émet
toutes les minutes un train de n impulsions correspondant au nombre de minutes écoulées
depuis zéro heure (ou depuis zéro heure ou douze heures pour un affichage à aiguilles
: à 8 heures 14 minutes, on émet ainsi (8 X 60) + 14 = 494 impulsions.
[0024] On peut également envisager la transmission d'un signal horaire complet, sous forme
codée binaire (codage DC
B ou autre). Le circuit décodeur de chaque récepteur déterminera alors le quantième
correspondant à partir du contenu du message.
[0025] Ce message est émis toutes les minutes ou plusieurs fois par minute lorsque l'on
souhaite une confirmation dans l'intervalle. En fonction de la précision souhaitée,
d'autres quantièmes temporels prédéterminés peuvent bien entendu être choisis suivant
ce même principe (demi-minute par exemple).
[0026] De préférence, ce train d'impulsions correspondant à la valeur numérisée du quantième
temporel choisi est précédé d'un ordre de remise à zéro du compteur correspondant
de l'horloge réceptrice (décrite ci-dessous) et d'un ordre d'inhibition du fonctionnement
du moteur de cette même horloge réceptrice jusqu'à l'achèvement de l'émission du train
d'impulsions par l'horloge-mère. En d'autres termes, ces impulsions supplémentaires
du message ont pour objet d'inhiber le système de recalage de l'heure pendant l'intervalle
de temps correspondant à la transmission du train d'impulsions, celui-ci n'étant pris
en compte qu'après achèvement de l'émission du signal.
[0027] Chaque horloge réceptrice 200 comporte un circuit 210 récepteur et décodeur du message
émis par l'horloge-mère, deux compteurs d'impulsions 220 et 230, un comparateur 240
et un circuit 250 de commande de l'alimentation du moteur M du dispositif d'affichage
A.
[0028] Comme indiqué plus haut, le moteur M est un moteur à marche continue mettant en mouvement
un train d'engrenages R dont les arbres de sortie entraînent les aiguilles du dispositif
d'affichage (ou tout autre système d'affichage analogique ou numérique).
[0029] Sur un arbre de sortie, ou un rouage intermédiaire, on prévoit un capteur angulaire
C qui délivre une information représentative de la position réelle des aiguilles telles
qu'elles apparaissent à l'observateur. Cette information, sous forme de valeur numérique
C1, est chargée dans le compteur 230.
[0030] Dans un premier mode de réalisation, le capteur angulaire est un capteur incrémental
apte à faire avancer d'un pas ce compteur 230 lorsque l'arbre de sortie a tourné d'une
valeur prédéterminée de déplacement angulaire, par exemple en délivrant une impulsion
chaque fois que les aiguilles, entraînées par le moteur et le train d'engrenages,
ont avancé sur le cadran d'une minute. Cette impulsion fait augmenter d'un pas le
compteur 230.
[0031] Dans un second mode de réalisation, le capteur angulaire C est un codeur angulaire
absolu délivrant un signal numérisé complet représentatif de la position des aiguilles.
Ce capteur peut par exemple comprendre un disque codé solidaire de l'axe de l'aiguille
des minutes et un disque codé solidaire de l'axe de l'aiguille des heures, les signaux
correspondant à ces deux disques étant associés pour déterminer en codage absolu le
quantième exact de la minute affichée. Il est également possible de prévoir un seul
disque codé solidaire de l'axe des heures, avec une résolution suffisamment fine pour
prendre en compte les déplacements de l'aiguille des heures au cours d'une minute.
[0032] Le compteur 230 est alors périodiquement chargé par la valeur C1 représentative du
quantième affiché, indépendamment du contenu antérieur précédemment mémorisé.
[0033] Par ailleurs, le circuit récepteur 210 décode le message envoyé par l'horloge-mère
et charge le compteur 220 avec la valeur C2 représentative du nombre d'impulsions
du message.
[0034] De la sorte, le compteur 220 contient une valeur représentative du quantième réel
C2, et le compteur 230 une valeur représentative du quantième affiché C1.
[0035] Ces deux valeurs sont comparées dans le comparateur 240, qui délivre un signal de
commande CM autorisant le circuit 250 à transmettre l'énergie d'alimentation (provenant
du secteur, d'une batterie rechargeable ou d'une pile sèche) vers le moteur M tant
que C1 restera différent de C2, c'est-à-dire tant que l'heure affichée sera différente
de l'heure réelle.
[0036] Lorsque le comparateur détectera l'égalité des deux compteurs, c'est-à-dire au moment
où l'heure affichée sera recalée sur l'heure réelle, le signal de commande inhibera
l'alimentation du moteur M.
[0037] A la minute suivante, l'horloge-mère émettra un nouveau message correspondant à un
quantième incré- menté (par exemple un nouveau train d'impulsions comprenant une impulsion
de plus). La sortie du comparateur changera alors de niveau et le moteur M sera à
nouveau actionné, entraînant les aiguilles et le capteur angulaire jusqu'à ce que
ce dernier vienne augmenter le contenu du compteur 230 d'une unité.
[0038] Un frein électromagnétique d'arrêt, d'un type connu en soi, est prévu de manière
à réaliser l'immobilisation des aiguilles exactement à la position souhaitée, sans
dépassement du fait de l'inertie mécanique du dispositif.
[0039] L'installation présente en outre, de préférence, les caractéristiques suivantes :
. en début de message, il est prévu un ordre de remise à zéro RZ2 du compteur 220, ainsi qu'un ordre d'inhibition I de l'alimentation du moteur pendant
l'intervalle de temps correspondant à la transmission du message. On évite ainsi toute
mise en route intempestive du moteur tant que la valeur du compteur ne s'est pas stabilisée
à sa valeur finale.
. on prévoit un circuit supplémentaire 260 de remise à zéro de l'un et l'autre compteurs
(ainsi que du mécanisme, dans le cas d'un codeur incrémental) au moment du raccordement
de l'alimentation. Ce dispositif évite tout fonctionnement erratique du système avant
réception du premier message suivant le raccordement. Dans le cas où le capteur angulaire
est un capteur incrémental, il est nécessaire, outre la remise à zéro du compteur
230, de caler les aiguilles à la position correspondant à cette valeur zéro (zéro
heure ou douze heures). Ce calage des aiguilles peut être d'ailleurs réalisé automatiquement
par le mécanisme de l'horloge réceptrice au moment du raccordement ou bien de la coupure
de l'alimentation.
[0040] En outre, il n'est pas nécessaire que le message soit émis périodiquement, ni chaque
fois que le quantième progresse d'une unité. En particulier :
. dans le cas de la distribution de l'heure, le système selon l'invention peut n'être
qu'un système subsidiaire utilisé seulement pour le recalage (périodique ou sur commande)
des horloges. Ces dernières sont " alors pourvus d'une horloge interne autonome 280
(ou simplement synchronisée sur le secteur) et d'un circuit de commutation 270 permettant,
au moment de l'envoi du message de recalage, de neutraliser celle-ci et de lui substituer
l'information décodée reçue de l'horloge-mère.
. Dans le cas du chronométrage, on peut envisager de suspendre provisoirement la transmission
pour permettre l'affichage d'un temps intermédiaire pendant une durée déterminée.
Lors de la reprise de la transmission, l'aiguille "rattrapera son retard" jusqu'à
afficher à nouveau le temps réel.
. Dans le cas du téléaffichage d'informations (par exemple les horaires de départ
et d'arrivée des trains), le message n'a besoin d'être émis que lorsqu'il y a modification
des valeurs à afficher.
[0041] De nombreuses variantes de réalisation peuvent être envisagées. Le circuit de l'horloge
réceptrice, décrit en logique câblée, peut être également mis en oeuvre sous forme
de logique microprogrammée réalisant la même fonction, à savoir l'alimentation par
intermittences d'un moteur à marche continue avec variation du rapport cyclique marche/arrêt,
pour permettre le rattrapage du temps et le recalage sur l'heure vraie transmise par
l'horloge-mère.
1. Une installation de transmission de données à partir d'un émetteur (100) vers une
pluralité de récepteurs (200) à mécanisme analogique pour l'affichage de ces données,
caractérisée en ce que :
. l'émetteur envoie périodiquement un message représentatif d'un quantième prédéfini,
. le mécanisme de chaque récepteur comporte :
* un train d'engrenages (R), mis en mouvement par un moteur (M) à marche continue,
et entraînant un dispositif (A) d'affichage,
* un capteur angulaire (C) coopérant avec un arbre de sortie du train d'engrenages,
* un premier compteur (230) alimenté par le capteur angulaire,
* un second compteur (220), apte à déterminer et mémoriser le quantième prédéfini à
partir du message reçu de l'émetteur,
* un comparateur (240) du contenu des deux compteurs, apte à délivrer un signal de
commande (CM) pour alimenter le moteur lorsque le contenu (C1) du premier compteur
est différent de celui (C2) du second compteur, et pour en inhiber le fonctionnement
lorsque le contenu du premier compteur atteint la valeur contenue dans le second compteur.
2. Une installation selon la revendication 1, caractérisée en ce que le capteur (C)
est un capteur incrémental apte à faire avancer d'un pas le premier compteur lorsque
l'arbre de sortie a tourné d'une valeur prédéterminée de déplacement angulaire.
3. Une installation selon la revendication 1. caractérisée en ce que le capteur angulaire (C) est un codeur angulaire absolu apte
à délivrer un signal numérisé représentatif de la position angulaire absolue de l'arbre
de sortie, ce signal numérisé étant périodiquement chargé et mémorisé dans le premier
compteur.
4. Une installation selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'il est prévu en
outre un circuit (260) de remise à zéro automatique des compteurs au moment du branchement
de la source d'alimentation du mécanisme de chaque récepteur.
5. Une installation selon les revendications 2 et 4 en combinaison, caractérisée en
ce que le circuit de remise à zéro assure également la remise à zéro du dispositif
d'affichage.
6. Une installation selon la revendication 3, caractérisée en ce que le message émis
par l'émetteur est précédé d'un ordre de remise à zéro du second compteur, et d'un
ordre d'inhibition du fonctionnement du moteur jusqu'à l'achèvement de l'émission
du message.
7. Une installation selon la revendication 1 appliquée à la distribution de l'heure,
caractérisée en ce que l'émetteur est une horloge-mère, les récepteurs sont des horloges
réceptrices et le quantième est un quantième temporel représentatif de l'heure à afficher,
le message étant émis périodiquement par l'horloge-mère.
8. Une horloge réceptrice pour une installation selon la revendication 7, caractérisée
en ce que le mécanisme est un mécanisme à fonctionnement autonome alimenté par une
horloge interne (280), et en ce qu'il est prévu des moyens (270) pour substituer le
signal de commande au signal délivré par l'horloge interne après réception et prise
en compte d'un message, de manière à assurer à chaque envoi de message le recalage
de l'heure affichée sur l'heure transmise par l'horloge-mère.
9. Emetteur pour une installation selon l'une des revendications 1 à 7.
10. Récepteur pour une installation selon l'une des revendications 1 à 7.