[0001] La présente invention porte sur l'élimination du NH3 de l'ammoniac d'un gaz contenant
du S0
2 (gaz acide), notamment par un procédé utilisant des catalyseurs à base de titane.
[0002] Jusqu'à présent, l'élimination de l'ammoniac de tels gaz était réalisée par réaction
thermique ou par réaction catalytique, le catalyseur ayant en général un support d'alumine.
Toutefois, ce type de catalyseur n'est pas utilisable dans une atmosphère contenant
à la fois du S0
2 et de l'eau, car les composés sulfurés se transforment en agents contaminants et
désactivent rapidement les catalyseurs.
[0003] C'est pourquoi, dans le cas de gaz contenant du S0
2, le recours à la réaction thermique s'imposait jusqu'ici.
[0004] On peut évoquer par ailleurs le procédé de Claus pour la récupération du soufre dans
les gaz acides contenant du SO
2. Toutefois, dans ce procédé, si le gaz en question ne contient pas de H
2S ou si la concentration de H
2S y est inférieure à deux fois la concentration de S0
2, il ne peut être introduit dans le réacteur de Claus qu'après avoir été réduit par
un gaz réducteur tel que le H
2 ou le CO ou par une matière carbonée, de façon à former avec une partie du SO
2 ou sa totalité des composés sulfurés : H
2S, COS, CS
2 ou la vapeur de soufre. Si la réduction s'opère à une température élevée située entre
500 et 1000°C, elle engendre du NN
3 à une concentration de plusieurs centaines ou plusieurs milliers de ppm. Quand des
gaz Claus contenant une forte concentration de NH
3 sont introduits dans le réacteur, l'ammoniac réagit avec les éléments acides tels
que le S0
2. En outre, comme la température à l'intérieur du four est dans la majorité des cas
relativement basse (en-dessous de 300°C), du sulfate d'ammonium ou du sulfate d'ammonium
acide se forment et obstruent le réacteur, ce qui constitue un important obstacle
à la continuité du processus.
[0005] Jusqu'ici, la méthode thermique était la seule solution permettant d'éliminer l'ammoniac
des gaz Claus, et ce pour les raisons citées plus haut. Le procédé demande toutefois
des équipements et notamment un four. Or, le four à chauffage direct provoque une
dilution du gaz, et le four à chauffage indirect nécessite l'emploi de matériaux thermo-résistants
onéreux. La méthode thermique présente donc des inconvénients non négligeables : consommation
excessive d'énergie, coût élevé et complexité du procédé.
[0006] La demanderesse s'est donc efforcée de rechercher un procédé permettant l'élimination
du NH
3 d'un gaz contenant du S0
2 et ne présentant pas les inconvénients décrits ci-dessus. C'est ainsi qu'il a été
découvert que les catalyseurs à base de titane pouvaient être utilisés dans un tel
procédé.
[0007] Ce procédé faisant appel aux catalyseurs à base de titane supprime totalement le
risque d'une désactivation due aux composés sulfurés et assure la stabilité dans l'élimination
du NH
3° Il est particulièrement efficace dans le procédé Claus de récupération du soufre
des gaz contenant du SO
2, où il est utilisé pour éliminer l'ammoniac des gaz alimentant le convertisseur Claus.
La présente invention permet donc d'éliminer l'ammoniac dans les gaz contenant du
S0
2, et se caractérise en ce que l'élimination du NH
3 est effectuée à l'aide de catalyseurs à base de titane.
[0008] Les paragraphes ci-dessous décrivent l'invention de manière plus détaillée :
La préparation des catalyseurs employés peut être effectuée comme suit : l'oxyde de
titane obtenu par hydrolyse de l'ilménite, du tétrachlorure de titane, etc.., est
mélangé avec de l'eau et des additifs de mise en forme ; le mélange est mis en forme
par extrusion, puis calciné ; une imprégnation par différents produits en fonction
des besoins suit éventuellement. Les catalyseurs ayant pour support l'oxyde de titane
et ceux contenant de l'oxyde de titane sont connus et les brevets ou demandes de brevets
européens les concernant ont été publiés sous les numéros suivants : n° 38741 n° 60
741, n° 39 266, N° 60 742. On préfère utiliser les catalyseurs décrits dans les brevets
n° 38 741 et 60 741.
[0009] Le brevet européen n° 38 741 décrit un procédé de fabrication de catalyseurs façonnés
à base d'oxyde de titane caractérisé en ce qu'il comporte les étapes suivantes :
1) On opère le malaxage d'un mélange comportant
- de 1 à 40X environ en poids d'eau,
- de 0 à 15Z environ en poids d'additif de mise en forme,
- de 45 à 99% environ en poids d'une poudre d'oxyde de titane mal cristallisé et/ou
amorphe présentant une perte au feu comprise entre 1 et 50%,
2) On opère la mise en forme de ce mélange,
3) On sèche éventuellement puis on calcine les produits obtenus.
[0010] Ce procédé est également caractérisé en ce que le mélange comporte de 5 à 35X en
poids d'eau, de 0,1 à 10% en poids d'additif de mise en forme, de 55 à 94,9% en poids
de poudre d'oxyde de titane mal cristallisé et/ou amorphe.
[0011] Ce procédé est également caractérisé en ce que la perte au feu de la poudre est comprise
entre 5 et 40%.
[0012] Ce procédé est également caractérisé en ce que la poudre a été obtenue par séchage
d'une suspension aqueuse d'oxyde de titane amorphe et/ou mal cristallisé.
[0013] Ce procédé est également caractérisé en ce que la suspension aqueuse provient de
l'un des procédés suivants :
- attaque sulfurique de l'ilménite, hydrolyse, filtration,
- hydrolyse des composés de titane de formule TiCl4-n (OR) n dans laquelle 0<n<4 et R est un radical alkyl de préférence choisi parmi les radicaux
: méthyle, éthyle, isopropyle, butyle, hexyle, stéaryle,
- précipitation de sels de titane par une base telle que l'ammoniac.
[0014] Ce procédé est également caractérisé en ce que la poudre d'oxyde de titane mal cristallisé
et/ou amorphe est remplacée par toute substance convertible en oxyde de titane par
calcination et de préférence par les acides ortho ou métatitanique ou les oxyhydroxydes
de titane.
[0015] Ce procédé est également caractérisé en ce que la poudre provient d'une substance
convertible en oxyde de titane à la calcination telle que les acides ortho et métatitaniques
et les oxyhydroxydes de titane.
[0016] Le brevet européen n° 60 741 décrit un catalyseur caractérisé en ce qu'il comporte
de l'oxyde de titane et un sulfate d'un métal alcalino-terreux choisi parmi le groupe
constitué par le calcium, le barium, le strontium et le magnésium.
[0017] Ce catalyseur est également caractérisé en ce que la proportion en poids rapportée
au poids du catalyseur en oxyde de titane dans le catalyseur varie entre 60 et 99X
et . plus particulièrement entre 80 et 99%.
[0018] Ce catalyseur est également caractérisé en ce que la proportion en poids rapportée
au poids du catalyseur en sulfate du métal alcalino-terreux varie entre 1 et 40% et
plus particulièrement entre 1 et 20%.
[0019] Le procédé de préparation de ce catalyseur est caractérisé en ce que l'on opère par
imprégnation d'un corps façonné à base d'oxyde de titane successivement avec un composé
apportant l'anion sulfate puis avec un composé apportant le cation alcalino-terreux
de façon à former le sulfate du métal alcalino-terreux à l'intérieur du corps façonné
à base d'oxyde de titane, puis on sèche éventuellement et on calcine le produit obtenu
à une température comprise entre 300 et 900°C et de préférence entre 350 et 800°C
; le composé apportant l'anion sulfate est choisi parmi le groupe comportant l'acide
sulfurique et les sulfates solubles en solution aqueuse et en particulier parmi le
sulfate d'ammonium et le sulfate d'hydroxylamine ; l'imprégnation est réalisée de
telle façon que le rapport en poids entre S0
4 et Ti0
2 soit généralement compris entre 0,01 et 0,15 et de préférence entre 0,05 et 0,10
; le composé apportant le cation alcalino-terreux est choisi dans le groupe des sels
d'alcalino-terreux solubles en solution aqueuse et en particulier parmi les nitrates,
chlorures, acétates des métaux alcalino-terreux ; l'imprégnation est réalisée de telle
façon que le rapport en poids entre l'alcalino-terreux et l'oxyde de titane soit généralement
compris entre 0,004 et 0,20 et de préférence entre 0,02 et 0,15.
[0020] Le procédé de préparation du catalyseur est également caractérisé en ce que l'on
opère la mise en forme d'un mélange contenant, d'une part, de l'oxyde de titane et,
d'autre part, le sulfate du métal alcalino-terreux ou le mélange d'un composé apportant
l'anion sulfate et d'un composé apportant le cation alcalino-terreux ou le mélange
d'un composé apportant l'anion sulfate et d'un composé apportant le cation alcalino-terreux
; on opère selon les étapes suivantes :
a) On opère le malaxage d'un mélange comportant :
- de 1 à 40% en poids d'eau
- de 0 à 15% en poids d'additif de mise en forme,
- de 45 à 99% en poids d'une poudre présentant une PAF comprise entre 1 et 50% et
constituée d'oxyde de titane mal cristallisé et/ou amorphe et du sulfate du métal
alcalino-terreux ou du mélange du composé apportant le sulfate qui est choisi parmi
le groupe comportant l'acide sulfurique et les sulfates solubles en solution aqueuse
et du composé apportant le cation alcalino-terreux qui est choisi parmi le groupe
des sels d'alcalino-terreux solubles en solution aqueuse : le rapport en poids dans
la poudre entre SO4 et TiO2 est compris entre 0,01 et 0,15 et de préférence entre 0,05 et 0,10 et le rapport
en poids entre l'alcalino-terreux et l'oxyde de titane est compris entre 0,004 et
0,20 et de préférence entre 0,02 et 0,15 ;
b) On opère la mise en forme du mélange ;
c) On sèche éventuellement, puis on calcine les produits obtenus à une température
comprise entre 300 et 900°C et de préférence entre 350 et 800°C.
[0021] Ce procédé de préfération du catalyseur est également caractérisé en ce que :
a) On opère le malaxage d'un mélange comportant
- de 1 à 40% en poids d'eau,
- de 0 à 15% en poids d'additif de mise en forme,
- de 45 à 99% en poids d'une poudre constituée d'un composé apportant le cation alcalino-terreux
et d'oxyde de titane provenant de l'attaque sulfurique de l'ilménite et contenant
des anions sulfates, le rapport en poids dans la poudre entre S04 et Ti02 étant compris entre 0,01 et 0,15 et de préférence entre 0,05 et 0,10 le rapport en
poids dans la poudre entre l'alcalino-terreux et l'oxyde de titane étant compris entre
0,004 et 0,20 et de préférence entre 0,02 et 0,15 ; la perte au feu de cette poudre
étant comprise entre 1 et 50%.
b) On opère la mise en forme du mélange.
c) On sèche éventuellement, puis on calcine les produits obtenus à une température
comprise entre 300°C et 900°C et de préférence entre 350 et 800°C.
[0022] Le procédé de préparation du catalyseur est également caractérisé en ce que :
a) On opère le malaxage d'un mélange comportant :
- de 1 à 40% en poids d'eau,
- de 0 à 15Z en poids d'additif de mise en forme,
- de 45 à 99% en poids d'une poudre d'oxyde de titane provenant de l'attaque sulfurique
de l'ilménite et contenant des anions sulfates, le rapport en poids dans la poudre
entre S04 et TiO2 étant compris entre 0,01 et 0,15 et de préférence entre 0,05 et 0,10 ; la PAF de
cette poudre étant de préférence comprise entre 1 et 50%;
b) On opère la mise en forme du mélange, puis on sèche et on calcine éventuellement
à une température comprise entre 300°C et 900°C et de préférence entre 350°C et 800°C
;
c) On imprègne le produit façonné avec un composé soluble en solution aqueuse apportant
le cation alcalino-terreux ;
d) On sèche éventuellement, puis on calcine les produits obtenus à une température
comprise entre 300 et 900°C et de préférence entre 350 et 800°C.
[0023] Le procédé de préparation du catalyseur est également caractérisé en ce que l'on
opère la sulfatation d'un corps façonné à base d'oxyde de titane et contenant le cation
alcalino-terreux ; cette sulfatation est réalisée à une température comprise entre
250 et 550°C par un gaz contenant de préférence un mélange d'anhydride sulfureux et
d'air, les rapports en poids SO
4/TiO
2 étant compris entre 0,01 et 0,15 et alcalino-terreux/Ti0
2 entre 0,004 et 0,20 ; les produits sont ensuite éventuellement séchés puis calcinés
à une température comprise entre 300 et 900°C et de préférence entre 350 et 800°C.
[0024] En outre, les catalyseurs de l'invention et en particulier les catalyseurs décrits
dans les brevets n° 38 741 et 60 741 peuvent contenir de préférence jusqu'à 30X en
poids d'un constituant choisi parmi la silice, l'alumine, les argiles, les silicates,
le sulfate de titane, les fibres céramiques.
[0025] Les catalyseurs les mieux adaptés au procédé sont ceux dont le TiO
2 représente plus de 60% du poids, et plus particulièrement ceux qui ont été préparés
spécifiquement pour la réaction Claus. Ils peuvent être préparés selon le procédé
décrit dans les brevets ou demandes de brevets précités.
[0026] La concentration souhaitable en volume de SO
2 des gaz traités selon l'invention se situe au-dessus de 0,5%, et ce pour que l'activité
catalytique puisse être durablement maintenue. La température préférée pour la réaction
se situe entre 500 et 800°C, car en-dessous de 500°C, il y a baisse du taux d'élimination
du NH
3 et l'opération perd son intérêt, et au-dessus de 800°C, il faut chauffer le gaz à
l'entrée (puisqu'il sort du processus précédent à 800°C environ), ce qui est peu avantageux
sur le plan économique. Quant à la vvh elle se situera de préférence entre 500 et
4000/h. En effet, un taux inférieur à 500/h est peu rentable dans la mesure où on
ne peut s'attendre à une amélioration de l'élimination de NH
3 et le seuil de 4000/h représente la durée de contact minimum.
[0027] On décrit ci-après une mise en oeuvre particulièrement préférée de l'invention.
[0028] L'essai suivant a été réalisé aux fins d'études des rapports entre la température
du lit du catalyseur et le taux d'élimination de NH
3 par le procédé de l'invention. Un tube de réaction doté d'un dispositif de chauffage
a été rempli d'un catalyseur à base de titane, et le taux d'élimination de NH
3 a été calculé par l'analyse de la composition des gaz à l'entrée et à la sortie du
tube. L'essai a été conduit dans les conditions suivantes :
Catalyseur employé : Catalyseur (I) décrit ci-dessous
Volume de remplissage 75ml
Gaz à l'entrée : S02 0-10% vol. NH3 1000-3000ppm autres composants : N2,H2O,CO2,O2,etc.
Préparation du catalyseur (I) :
[0029] Une suspension obtenue après hydrolyse du tétrachlorure de titane est lavée par décantation,
filtrée, puis séchée en étude à 100°C pendant 24 heures, ce qui donne une poudre.
[0030] On opère pendant 30 Minutes un malaxage du mélange constitué par cette poudre additionnée
d'eau et de carboxyméthylcellulose dans les proportions suivantes :
- 66% de poudre
- 32Z d'eau
- 2% de carboxylméthylcellulose
[0031] Le mélange est ensuite extrudé au travers d'une filière de 3mm, les extrudés sont
séchés à 100°C pendant 8 heures, puis calcinés à 450°C pendant 2 heures.
[0032] Un kilogramme de produit est d'abord imprégné par 310cm
s d'une solution de sulfate d'ammonium de manière à obtenir un rapport en poids SO
4/TiO
2 = 0,06 séché à 100°C pendant 4 heures.
[0033] On imprègne ensuite les produits séchés par 300cm
s d'une solution de nitrate de calcium de manière à obtenir un rapport de poids Ca/TiO
2 = 0,025.
[0034] Le produit est séché à 110°C pendant 12 heures, puis calciné à 450°C pendant 1 heure.
[0035] Les résultats de cet essai sont indiqués par la ligne continue sur la figure 2, où
l'abcisse représente la température de la réaction, et l'ordonnée le taux d'élimination
de NH
3 (en pourcentage). A titre comparatif, les résultats obtenus par simple chauffage
sans le catalyseur sont indiqués par la ligne en pointillé.
[0036] Nous décrivons ci-dessous une application de l'invention dans le traitement d'un
gaz contenant du S0
2 par le procédé Claus pour la récupération du soufre.
[0037] La figure 1 illustre le schéma correspondant audit traitement. Les chiffres indiquent
les éléments suivants :
1. Conduite d'arrivée du gaz contenant du S02
2. Conduite du gaz réduit
3. Agent réducteur
4. Evacuation du réducteur
5. Four réducteur
6. Réacteur catalytique du NH3
7. Catalyseur à base de titane remplissant le réacteur 6
8. Régulateur de pression
9.) 10.) Dispositifs de commande du réacteur catalytique du NH3
11. Conduite du gaz alimentant le convertisseur Claus
12. Convertisseur Claus
13. Gaz résiduel
14. Air ou oxygène
[0038] Le gaz à traiter, qui contient du S0
2, est mélangé avec de l'air ou de l'oxygène et introduit dans le four réducteur 5
par la conduite 1. Le S0
2 dans le gaz réagit à l'intérieur du four avec l'agent réducteur (en l'occurrence,
une matière carbonée) et forme du H
2S ou d'autres composés réduits. A l'issue de cette réaction, l'agent réducteur, qui
contient des cendres, est évacué par 4. Le gaz réduit dans le four 5 est acheminé
par la conduite 2 vers le réacteur catalytique du NH
3 (6), où un passage à travers le lit du catalyseur permet d'éliminer le NH
3° La réaction qui intervient est la suivante :

[0039] On utilise généralement un ou plusieurs réacteurs .
[0040] La figure 1 montre un exemple avec 2 réacteurs (6), commandés par les dispositifs
9 et 10, et qui sont utilisés alternativement pour parer à l'obstruction du lit du
catalyseur 7 par le gaz réduit 5 qui contient de la poussière. Le régulateur 8 surveille
la pression à l'intérieur du réacteur 6, et lorsque celle-ci augmente, on procède
à la permutation des catalyseurs 7 par le biais du dispositif de commande 9. Puis,
le lit du catalyseur 7 est lavé par courant inversé et débarrassé de la poussière.
Toutefois, si l'on utilise un réducteur gazeux tel que l'hydrogène ou tout autre réducteur
qui ne génère pas de poussière, ou si le catalyseur est présenté sous une forme appropriée
dans le cas d'un gaz poussiéreux (forme cylindrique, en nids d'abeilles, étc..), un
seul réacteur suffit et le dispositif de permutation est superflu.
[0041] Le gaz 11 débarrassé du NH
3 est acheminé vers le convertisseur Claus 12. Après récupération du soufre à l'intérieur
de celui-ci, le gaz résiduel est acheminé vers le processus suivant.
[0042] Les paragraphes suivants donnent une description plus détaillée de la méthode à l'aide
de quelques exemples de mise en oeuvre :
EXEMPLE 1
[0043] Dans un dispositif agencé selon la figure 1, le coke est utilisé comme agent réducteur
3 dans le four 5. Le gaz réduit ainsi obtenu est traité dans le réacteur catalytique
de NH
3 (6). Les paramètres du gaz et de la réaction catalytique sont les mêmes dans tous
les exemples de mise en oeuvre. La composition du gaz est indiquée en % volumique.
[0044] Composition du gaz réduit :

Paramètres du gaz réduit :
[0045]

Paramètres de la réaction catalytique du NH3 :
[0046]

Avec le catalyseur (I), préparé selon le protocole décrit plus haut, la concentration
de NH
3 obtenue à l'issue du traitement était de 100-500ppm (taux d'élimination de NH
3 : 70 - 90%), aucune séparation de sulfate d'ammonium et aucune diminution de l'activité
catalytique n'ont été relevées.
[0047] Des résultats similaires ont été obtenus avec chacun des catalyseurs (II), (III),
(IV) et (V) préparés selon les protocoles ci-dessous qui donnent le mode de préparation
des catalyseurs.
EXEMPLE II - Catalyseur (II)
[0048] Une suspension d'oxyde de titane obtenue après hydrolyse et filtration dans le procédé
classique d'attaque sulfurique de l'ilménite est séchée par passage dans un échangeur
de chaleur.
[0049] On prépare par malaxage pendant 20 minutes un mélange contenant :
- 69% de cette poudre
-30,8% d'eau
- 0,2% de polyacrilamide
[0050] Ce mélange est introduit dans une extrudeuse et filé au travers d'une filière de
diamètre 5mm. Les extrudés obtenus sont séchés à 110°C pendant 24 heures puis calcinés
à 350°C pendant 2 heures au four électrique sous air.
EXEMPLE III - Catalyseur (III)
[0051] Une suspension d'oxyde de titane obtenue après hydrolyse et filtration dans le procédé
classique d'attaque sulfurique de l'ilménite est séchée, et la poudre ainsi obtenue
est malaxée pendant 40 minutes en présence d'eau, de polyacrilamide et d'acide métatungstique.
[0052] Le mélange est extrudé au travers d'une filière de 3mm. Les extrudés sont séchés
à 110°C pendant 24 Heures, puis calcinés à 500°C pendant 2 heures.
EXEMPLE IV - Catalyseur (IV)
[0053] Une suspension d'oxyde de titane obtenue après hydrolyse et filtration dans le procédé
classique d'attaque sulfurique de l'ilménite est séchée à 180°C pendant 1 heure.
[0054] On malaxe la poudre obtenue pendant 2heures 30 minutes en présence d'eau et de nitrate
de baryum, dans les proportions suivantes :
- 64% de poudre
- 8% de nitrate de baryum
- 28% d'eau
[0055] Le mélange est extrudé au travers d'une filière de 5mm, les extrudés sont séchés
à 110°C pendant 4 heures, puis calcinés à 500°C pendant 1 heure.
EXEMPLE V - Catalyseur (V)
[0056] A une suspension d'oxyde de titane obtenue après hydrolyse et filtration dans le
procédé classique d'attaque sulfurique de l'ilménite, on incorpore du nitrate de calcium
de manière à faire réagir tous les sulfates. Le rapport en poids Ca/TiO
2 est alors de 0,033. La suspension est séchée à 150°C pendant 1 heure.
[0057] La poudre obtenue est malaxée pendant 2 heures en présence d'eau dans les proportions
suivantes :
- 74% de poudre,
- 26% d'eau
[0058] Le mélange est ensuite extrudé au travers d'une filière de 4mm, les extrudés sont
séchés à 110°C pendant 4 heures, puis calcinés à 400°C pendant 2 heures.
[0059] Ces extrudés sont imprégnés par une solution d'acide métatungstique, et séchés à
150°C pendant 4 heures ; ils sont de nouveau imprégnés par une solution d'acétate
néodymium/praséodymium, séchés à 150°C pendant 4 heures, puis calcinés à 450°C pendant
2 heures.
EXEMPLE COMPARATIF
[0060] Un essai témoin a été conduit dans les mêmes conditions que les exemples de mise
en oeuvre présentés ci-dessus, à l'exception du catalyseur utilisé, dont le support
était l'alumine. La figure 3 indique le taux d'élimination de NH
3 en fonction de la durée de l'alimentation en gaz (en minutes) dans cet essai. Comme
le montre clairement cette figure, le catalyseur a été désactivé en moins d'une heure
de fonctionnement, ce qui a ramené la concentration de NH
3 à la sortie au même niveau qu'à l'entrée du processus. Le phénomène est attribuable
à la contamination continue du catalyseur à support d'alumine par des composés sulfurés,
et la régénération était impossible.
[0061] Catalyseur employé : support - alumine support - nickel
[0062] Les figures ci-après illustrent les aspects suivants de l'invention :
Figure 1 : diagramme d'un exemple de mise en oeuvre de l'invention en vue de l'élimination du
NH3 dans les gaz contenant du S02 par le procédé Claus de récupération soufre.
Figure 2 : graphique indiquant le rapport entre la température de la réaction et le
taux d'élimination de l'ammoniac dans un exemple de mise en oeuvre de l'invention.
Figure 3 : graphique indiquant la perte de capacité d'élimination du NH3 d'un catalyseur à support d'alumine en fonction de la durée d'alimentation en gaz
au cours de l'essai comparatif.