(19)
(11) EP 0 174 253 A2

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
12.03.1986  Bulletin  1986/11

(21) Numéro de dépôt: 85401687.0

(22) Date de dépôt:  27.08.1985
(51) Int. Cl.4E02D 29/02
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE GB IT LI NL

(30) Priorité: 28.08.1984 FR 8413301

(71) Demandeurs:
  • ETAT FRANCAIS représenté par Le Ministère de l'Urbanisme et du Logement LABORATOIRE CENTRAL DES PONTS ET CHAUSSEES
    F-75732 Paris Cedex 15 (FR)
  • MUR EBAL, SARL dite:
    F-31000 Toulouse (FR)

(72) Inventeurs:
  • Delmas, Philippe
    F-78380 Bougival (FR)
  • Puig, José
    F-31400 Toulouse (FR)
  • Schaeffner, Marc
    F-91430 Orsay (FR)

(74) Mandataire: Joly, Jean-Jacques et al
Cabinet Beau de Loménie 158, rue de l'Université
75340 Paris Cédex 07
75340 Paris Cédex 07 (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Parement en plaques pour le talus des massifs de sols, notamment des massifs de sols renforcés par des nappes géotextiles


    (57) Ce parement est composé de plaques (2) individuellement accrochées au talus, par des éléments (3) d'accrochage souple, et les plaques (2) sont disposées en rangées sensiblement horizontales, les plaques d'une rangée chevauchant partiellement les plaques de la rangée immédiatement inférieure.




    Description


    [0001] L'invention concerne la finition des massifs de sols, notamment des massifs en sols renforcés.

    [0002] Les sols sont des matériaux de construction de faible prix, mais de caractéristiques mécaniques relativement modestes comparées à celles d'autres matériaux du génie civil, tels que l'acier ou le béton, qui eux sont en contre-partie beaucoup plus chers.

    [0003] C'est la raison pour laquelle les ingénieurs ont toujours cherché à élever les caractéristiques mécaniques des sols pour pouvoir les utiliser compétitivement dans des ouvrages ou parties d'ouvrage dans lesquels ces sols dans leur état naturel, devraient être rejetés.

    [0004] Pour y parvenir, de nombreuses techniques ont été étudiées et développées largement ; c'est notamment le cas pour le traitement à l'aide de liants, tels que ciment, chaux, bitume, et pour l'inclusion d'éléments de renfort métalliques mis en place lors de la construction comme pour la "terre armée" ou après construction comme pour le "clouage".

    [0005] Depuis quelques années les géotextiles qui sont des produits de l'industrie textile, relativement peu coûteux, se présentant sous forme de tissés, non tissés, grilles ou de composites entre ces différents produits sont apparus et ont été utilisés en association avec les sols tout d'abord, comme couches anticontaminantes, comme filtres et comme drains.

    [0006] On a par ailleurs constaté que parmi ces géotextiles, nombreux sont ceux qui présentent des résistances en traction suffisamment élevées, pour qu'il soit fondé de les utiliser également comme éléments de renfort mécanique dans un massif de sols en cours de construction à l'image de ce qui est déjà réalisé avec des bandes métalliques dans le cas de la technique terre armée déjà citée.

    [0007] En effet, si l'on intercale des nappes de géotextiles entre les différentes couches horizontales d'un remblai en cours de construction, celles-ci se mettent en tension, sous l'effet combiné du poids des terres et du coefficient de frottement sol-géotextile,dès que la pente du talus est supérieure à l'angle de talus d'équilibre, correspondant au matériau considéré. Si la résistance en traction du géotextile, le coefficient de frottement sol-géotextile, et le nombre des nappes intercalées sont correctement dimensionnés, on peut alors raidir à volonté la pente de talus du remblai jusqu'à atteindre la verticale.

    [0008] Ceci constitue, sommairement décrit, le principe général du renforcement des massifs de sols, à l'aide d'armatures métalliques ou de nappes de géotextiles.

    [0009] L'intérêt de la technique des massifs de sols renforcés avec des nappes de géotextiles est avant tout économique, mais aussi technique : c'est notamment le cas pour les ouvrages de soutènement appelés à se déformer parce que fondés sur des sols en place peu stables. La souplesse des ouvrages réalisés avec cette technique permet en effet de s'adapter aux déformations des sols en place, alors que des ouvrages construits en béton par exemple, donc beaucoup plus rigides, ne le supporteraient pas.

    [0010] Enfin, comme toute technique nouvelle, elle ouvre des perspectives, aussi bien dans la conception de types d'ouvrages nouveaux, que dans la réalisation d'équipements qui ne pouvaient être économiquement envisagés avec les techniques classiques. On peut par exemple penser à des digues et retenues hydrauliques, des murs anti-bruits, des terrasses à usage de terrain de sports et de jeu, de plates-formes industrielles, d'agriculture, etc.

    [0011] De nombreux ouvrages de ce type ont été construits à travers le monde, mais il s'agit d'ouvrages d'importance relativement modeste, souvent expérimentaux ou provisoire.

    [0012] Une lacune importante existe dans les solutions apportées au parement de ces ouvrages pour lesquels on constate soit une absence totale de parement, laissant le géotextile de renfort à la merci des diverses agressions qu'il peut subir, soit des solutions très luxueuses, sous la forme de murs en béton ou en maçonnerie, qui enlèvent à ces ouvrages leur attrait économique et dans de nombreux cas leur souplesse.

    [0013] L'invention a pour but de proposer une solution de parement qui ne porésente pas ces inconvénients mais soit au contraire, en mesure de satisfaire simultanément et au meilleur coût les trois fonctions suivantes :

    - protéger le géotextile de renfort vis à vis des agressions qu'il pourrait subir au cours de la vie de l'ouvrage : ultra-violets, vandalisme, agressions mécaniques diverses, etc.

    - permettre les déformations de l'ouvrage principal, et s'adapter à celles-ci qui dans certains cas peuvent être relativement importantes,

    - offrir un aspect esthétique engageant et adaptable aux différents sites où ces ouvrages peuvent être construits (rase campagne, montagne, zone urbaine, etc.)



    [0014] Le but de l'invention est atteint grâce à un parement composé de plaques individuellement accrochées au talus, à leur partie supérieure, par des éléments d'accrochage souple, et en ce que les plaques sont disposées en rangées sensiblement horizontales, les plaques d'une rangée chevauchant partiellement les plaques de la rangée immédiatement inférieure.

    [0015] Ainsi, l'accrochage souple et la disposition relative des plaques permet à celles-ci de glisser les unes sur les autres, et de suivre les déformations de l'ouvrage qui pourraient se développer dans les trois directions.

    [0016] Cette conception de parement s'adapte à toutes les géométries d'ouvrages (talus vertical ou non, rectiligne ou en gradins, profil en plan rectiligne ou courbe, etc.) ainsi qu'aux différentes exigences (esthétiques notamment) imposées par l'environnement.

    [0017] Les plaques sont en béton, métal, matière plastique, bois ou tout autre matériau.

    [0018] Les éléments d'accrochage souple sont des éléments flexibles dans au moins une direction. Ils peuvent être constitués par des câbles, lames métalliques, grille flexible, nappe géotextile, etc.

    [0019] Avantageusement, les plaques d'une rangée horizontale sont décalées latéralement par rapport aux plaques de la rangée immédiatement inférieure, de manière à mieux protéger le talus.

    [0020] Avantageusement, les éléments d'accrochage souple comportent des barrettes horizontales rigides voisines articulées entre elles deux à deux, la barrette inférieure étant articulée à une plaque rigide.

    [0021] Avantageusement, les éléments d'accrochage souple comportent une grille flexible.

    [0022] Avantageusement, pour un massif composé de couches de terre renforcées par des nappes de géotextile dont les bourrelets d'extrêmité forment le talus, les plaques comportent à leur partie supérieure des éléments flexibles d'accrochage dont une partie extrême est ancrée entre deux couches de terre.

    [0023] Les plaques peuvent être positionnées au fur et à mesure de la montée de l'ouvrage, et même participer partiellement à la réalisation du coffrage.

    [0024] Elles peuvent également être implantées, une fois l'ouvrage partiellement ou complètement terminé, dans la mesure où l'on a maintenu en attente à l'interface des couches les nappes de géotextile après lesquelles il sera possible par tous les moyens idoines de les accrocher, ou même en les fixant directement sur la partie visible du géotextile de renfort.

    [0025] Cette technique de parement s'applique, de manière générale, à tous les massifs de sols renforcés ou non, dès lors qu'un problème difficile de protection de talus (érosion, stabilité superficielle) se pose. Il suffit dans ce cas de prévoir, lors de la construction, l'ancrage dans le talus d'éléments d'accrochage (des grilles notamment ou des nappes de géotextiles) dépassant légèrement sur le talus et sur lesquels il sera possible de venir accrocher les panneaux plaques.

    [0026] La forme des plaques peut être adaptée à l'aspect que l'on veut donner au parement : de la simple plaque plane rectangulaire à l'élément architectonique pour aménagement décoratif en site urbain.

    [0027] L'invention concerne non seulement le parement, mais également chaque plaque individuelle destinée à la mise en oeuvre de ce parement : cette plaque, rigide ou semi-rigide et sensiblement rectangulaire, comporte à sa partie supérieure des éléments flexibles d'accrochage comprenant une partie extrême en grille flexible et une partie intermédiaire formée des barrettes articulées.

    [0028] Avantageusement, la grille flexible se poursuit à l'intérieur des barrettes articulées et de la plaque dont elle forme l'armature.

    [0029] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description suivante d'un exemple non limitatif de réalisation de l'invention. Il sera fait référence aux dessins annexés sur lesquels :

    - la figure 1 représente en perspective le parement d'un ouvrage complexe, réalisé conformément à l'invention.

    - la figure 2 montre en perspective l'agencement des rangées superposées de plaques conformes à l'invention.

    - la figure 3 montre en coupe schématique transversale au talus la disposition et la fixation des plaques au massif.



    [0030] On voit sur les figures un massif en terrain escarpé, destiné à soutenir une chaussée 1, et dont le talus est revêtu d'un parement composé de plaques 2 disposées en rangées horizontales. Les plaques d'une rangée viennent légèrement chevaucher en quinconce les plaques de la rangée immédiatement inférieure, un peu à l'image d'une toiture en ardoises ou en tuiles plates.

    [0031] Les plaques 2, de forme générale plane et rectangulaire se prolongent à leur partie supérieure par un élément souple destiné à leur accrochage au talus.

    [0032] Cet élément souple comporte une partie extrême en grille souple 3, par exemple en matière plastique et une partie intermédiaire 4 formée de barrettes articulées 5.

    [0033] La fabrication de l'ensemble 2,3,4,5 comprend la préparation d'une grille souple qui sert non seulement à former la partie extrême 3, mais également l'armature interne des plaques 2 et des barrettes 5 qu'on vient couler autour de la grille. De la sorte les plaques 2 et les barrettes 5 sont reliées entres elles de manière souple par les fils "de chaîne" 9 de la grille.

    [0034] Une même grille peut servir à la fabrication de plusieurs plaques adjacentes (cf.fig.2). Les fils "de trame" 8 de la grille reliant les plaques adjacentes peuvent être rompus afin de ne pas gêner le déplacement relatif des plaques adjacentes.

    [0035] Le massif peut avantageusement être construit selon la technique décrite dans la demande de brevet français n 8413300 du 28 août 1984 déposée par le Demandeur. Il comporte des couches de terre 6 renforcées par des nappes de géotextiles 7. Le talus est formé par les bourrelets superposés des nappes de géotextiles.

    [0036] Selon l'invention, la partie extrême 3 de grille des éléments souples d'accrochage est interposée au moment de la construction du massif entre deux couches superposées. Le frottement et la déformation des nappes 7 de géotextile contre la grille 3 immobilisent celle-ci et réalisent donc l'accrochage des plaques 2 qui en dépendent.

    [0037] Un déplacement des plaques 2 dû à une déformation des bourrelets du talus sous la poussée des terres reste possible grâce à l'accrochage souple conforme à l'invention. D'autre part, le chevauchement des plaques 2 et la présence des barrettes 5 réduisent l'exposition des bourrelets aux actions extérieures (rayonnement solaire, intempéries) au minimum et assurent la longévité du talus.

    [0038] Bien entendu, la partie supérieure du massif comporte en plus de la chaussée 1 les éléments d'équipements habituels tels qu'une bordure 12 qui peut supporter d'une part des glissières de sécurité 10 et d'autre part, des plaques de parement spéciales 11 destinées à recouvrir la rangée supérieure des plaques 2 conformes à l'invention.

    [0039] Naturellement, l'invention s'applique aux massifs de terre ou matériaux analogues, tels que déchets industriels, etc.


    Revendications

    1. Parement pour le talus d'un massif de terres ou matériaux analogues, caractérisé en ce qu'il est composé de plaques (2) individuellement accrochées au talus, par des éléments (3,5) d'accrochage souple, et en ce que les plaques (2) sont disposées en rangées sensiblement horizontales, les plaques (2) d'une rangée chevauchant partiellement les plaques (2) de la rangée immédiatement inférieure.
     
    2. Parement selon la revendication 1, caractérisé en ce que les plaques (2) d'une rangée horizontale sont décalées latéralement par rapport aux plaques (2) de la rangée imnédiatement inférieure.
     
    3. Parement selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que les éléments d'accrochage souple (3,5) sont des éléments flexibles au moins dans une direction.
     
    4. Parement selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que les éléments (3,5) d'accrochage souple comportent des barrettes (4) horizontales rigides voisines articulées entre elles deux à deux, la barrette inférieure étant articulée à une plaque rigide (2).
     
    5. Parement selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que les éléments (3,5) d'accrochage souple comportent une grille flexible (3).
     
    6. Parement selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, pour un massif composé de couches (6) de terre renforcées par des nappes (7) de géotextile dont les bourrelets d'extrémité forment le talus, caractérisé en ce que les plaques (2) comportent à leur partie supérieure des éléments (3,5) flexibles d'accrochage dont une partie extrême (3) est ancrée entre deux couches de terre (6).
     
    7. Plaque de parement pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée en ce qu'elle est rigide et sensiblement rectangulaire, et comporte à sa partie supérieure des éléments flexibles (3,5) d'accrochage comprenant une partie extrême (3) en grille flexible et une partie intermédiaire (5) formée des barrettes (4) articulées.
     
    8. Plaque selon la revendication 7, caractérisée en ce que la grille flexible (3) se poursuit à l'intérieur des barrettes (4) articulées et de la plaque (2) dont elle forme l'armature.
     




    Dessins