[0001] La présente invention se rapporte à un dispositif mobile permettant de mélanger au
moins deux produits en provenance de pots de stockage dans des fûts équipés de moyens
de malaxage internes pouvant être entraînés en rotation par une tête de malaxage,
par l'intermédiaire d'un accouplement déconnectable.
[0002] L'invention s'applique avantageusement à l'enrobage par un liant organique aux résines
époxydes de particules solides telles que des résines échangeuses d'ions usés provenant
des pots d'épuration des circuits primaires des réacteurs nucléaires à eau pressurisée
et des piscines de stockage des combustibles. Toutefois, l'invention n'est pas limitée
à cette application et peut être utilisée dans tous les cas où un mélange des mêmes
produits doit être réalisé successivement dans plusieurs fûts ou conteneurs.
[0003] Comme l'illustre en particulier la demande de brevet français n° 8400543 déposée
le 3 janvier 1984 pour un dispositif pour l'enrobage de particules par Monsieur Henri
LUMPP, il est connu dans le domaine de l'enrobage de particules de munir chacun des
fûts de moyens de malaxage ou d'agitation internes pouvant être accouplés et désaccouplés
à distance d'une tête de malaxage assurant à la fois l'introduction des produits à
mélanger dans le fût et l'entraînement en rotation des moyens de malaxage interne
à celui-ci. Lorsque l'agitation nécessaire à l'enrobage est terminée, la tête de malaxage
est désaccouplée des moyens de malaxage internes et ces derniers restent de préférence
à l'intérieur du fût
[0004] Dans ce dispositif connu, comme dans les dispositifs mélangeurs utilisés dans d'autres
do maines techniques et notamment dans l'industrie chimique, le mélange s'effectue
toujours à poste fixe, au niveau duquel on vient faire défiler les fûts successifs
à remplir. En particulier, dans le cas de l'enrobage, cela implique que le poste de
malaxage ou de mélange soit précédé de postes de dosage au niveau desquels s'effectue
le dosage des différents produits à mélanger. L'existence de ces différents postes
entraîne évidemment un encombrement important de l'installation, qui présente en outre
un coût très élevé et nécessite un personnel relativement nombreux. En outre, la multiplication
des postes et le défilement des fûts devant le poste de mélange rendent l'automatisation
d'une telle installation délicate à réaliser.
[0005] De plus, lorsque les installations existantes sont destinées à traiter des produits
dangereux ou toxiques, elles présentent pour inconvénients que la fermeture du fût
n'est réalisée qu'au niveau du poste suivant et que la complexité de l'installation
accroît sensiblement les risques de fuites.
[0006] La présente invention a précisément pour objet un dispositif de mélange mobile dans
lequel s'effectuent à la fois le dosage des produits, le transfert de ces produits
dans les fûts, leur mélange et éventuellement l'obturation des fûts dans une installation
particulièrement compacte qui vient elle-même accoster successivement chacun des fûts,
dont le coût ε le personnel d'exploitation sont sensiblement réduits, qui ne présente
aucun risque de fuite et qui assure une bonne protection du personnel pour une rapidité
d'exécution comparable à celle des machines multipostes les plus performantes.
[0007] A cet effet et conformément à l'invention, il est proposé un dispositif de mélange
mobile d'au moins deux produits en provenance de pots de stockage dans des fûts équipés
de moyens de malaxage internes aptes à être entraînés en rotation par une tête de
malaxage, par l'intermédiaire d'un accouplement déconnectable, ce dispositif étant
caractérisé en ce qu'il comprend :
- un socle fixe comportant deux réceptacles aptes à recevoir des fûts,
- une tourelle supportée par le socle de façon à pouvoir tourner autour d'un axe vertical,
ladite tourelle comportant lesdits pots de stockage, la tête de malaxage, au moins
une canalisation reliant chacun des pots de stockage à la tête de malaxage, et des
moyens pour déplacer verticalement cette dernière entre une position haute autorisant
une rotation de la tourelle afin d'amener ladite tête successivement au-dessus de
chacun des fûts placés dans les réceptacles du socle, et une position basse dans laquelle
les moyens de malaxage du fût correspondant sont reliés à la tête de malaxage par
ledit accouplement.
[0008] Grâce à une telle structure, l'encombrement de l'installation est cinq à six fois
moins grand que celui d'une installation multipostes classique et son coût est réduit
d'un facteur 2 ou 3.
[0009] Selon un mode de réalisation particulier de l'invention, le socle fixe comprend une
semelle dans laquelle sont formés les réceptacles et une virole cylindrique dont l'axe
vertical est confondu avec l'axe de rotation de la tourelle dans laquelle est reçu
l'un des pots. La tourelle est alors supportée de préférence par le bord supérieur
de la virole cylindrique et comporte un couvercle tournant obturant la virole et auquel
est suspendu le pot reçu dans la virole.
[0010] Selon un autre aspect de l'invention, la tête de malaxage est suspendue à une potence
par un lien flexible sur lequel agissent les moyens pour déplacer verticalement la
tête de malaxage.
[0011] Afin de permettre une obturation rapide des fûts dès que le mélange est réalisé,
la tourelle peut aussi com. prendre des moyens de manutention d'un couvercle de fût
permettant de remplacer la tête de malaxage par ce couvercle lorsque la tête est dégagée
du fût correspondant par une rotation de la tourelle. Ces moyens de manutention du
couvercle de fût comprennent par exemple une deuxième potence supportée de façon pivotante
autour d'un axe vertical décalé vers la tête de malaxage par rapport à l'axe de rotation
de la tourelle.
[0012] On décrira maintenant, à titre d'exempte non limitatif, un mode de réalisation préféré
de l'invention en se référant aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue de côté, en coupe partieüe, d'un dispositif d'enrobage mobile
réalisé conformément aux enseignements de la présente invention,
- la figure 2 est une vue de dessus du dispositif de la figure 1,
- la figure 3 est une vue de côté représentant schématiquement les canalisations reliant
les pots et la tête de malaxage du dispositif des figures 1 et 2,
- la figure 4 est une vue en coupe verticale représentant de façon schématique le
retrait de la tête de malaxage sur un fût et la mise en place d'un bouchon sur ce
fût. et
- la figure 5 est une vue de dessus du dispositif illustrant de façon très schématique
le retrait de la tête de malaxage et la mise en place d'un bouchon sur un fût.
[0013] L'installation d'enrobage mobile représentée sur la figure 1 se compose principalement
d'un socle fixe 10 et d'une tourelle mobile 12 supportée par le socle 10 de façon
à pouvoir tourner autour d'un axe vertical XX'.
[0014] Le socle fixe 10 comprend une semelle 10a reposant sur le sol et présentant des évidements
en arc de cercle 14 (figure 2) dans lesquels peuvent être placés des fûts 16 destinés
à recevoir les produits enrobés. Les évidements 14 sont disposés de telle sorte que
les axes des fûts 16 placés dans ces évidements sont disposés sur un même cylindre
de révolution d'axe XX'. Dans le mode de réalisation représenté, seuls deux évidements
14 sont formés sur la semelle 10a, mais on comprendra aisément que le nombre de ces
évidements peut être plus grand si l'on désire placer plus de deux fûts simultanément
dans la machine.
[0015] Le socle 10 comprend de plus une virole cylindrique 10b dont l'axe est confondu avec
l'axe vertical XX' et qui supporte de façon toumante la tourelle 12 par son rebord
supérieur.
[0016] La tourelle mobile 12 comprend quant à elle un pot doseur 18 dans lequel sont dosées
et stockées provisoirement les résines échangeuses d'ions à enrober, deux pots de
dosage 20 servant à doser et à stocker provisoirement la résine et le durcisseur d'enrobage,
une tête de malaxage 22, ainsi que des canalisations souples 44, 46, 52 reliant chacun
des pots doseurs à cette tête d'enrobage et qui seront décrites ultérieurement plus
en dé tail.
[0017] De façon plus précise, la tourelle mobile
12 comprend un couvercle de supportage 24 monté de façon tournante par l'intermédiaire
d'un roulement à bille dans une couronne 26 fixée de façon démontable, par exemple
au moyen de vis sur le rebord supérieur de la virole cylindrique 10b. L'ensemble constitué
par le socle fixe 10 et par le couvercle tournant 24 forment ainsi une enceinte de
protection biologique dans laquelle est reçu le pot doseur 18 servant à stocker provisoirement
la résine dont on désire réaliser l'enrobage.
[0018] Le pot doseur 18 est suspendu au couvercle tournant 24 par une jupe 28 conçue pour
servir de rétention en cas de fuite. De préférence, la jupe 28 est équipée d'un détecteur
d'humidité (non représenté). Le bouchant tournant 24 sert de socle à une potence 30
et à un portique 32 auxquels sont suspendus, par l'intermédiaire de brides 34, les
pots doseurs 20 servant à doser et à stocker provisoirement la résine et le durcisseur
d'enrobage.
[0019] Par son extrémité placée en porte-à-faux au-delà de la virole cylindrique 10b du
socle, le portique 30 supporte la tête de malaxage 22. De façon plus précise, l'extrémité
du portique 30 est munie d'une poulie folle 36 sur laquelle passe un câble 38 à l'extrémité
inférieure duquel est accrochée la tête 22, l'autre extrémité du câble 38 étant fixée
à la tige d'un vérin 40 dont le corps est solidaire de la potence 30.
[0020] La disposition qui vient d'être décrite permet, par une rotation de la tourelle 12
autour de son axe vertical XX', d'amener la tête de malaxage 22 alternativement au-dessus
de chacun des fûts 16 reçus dans les évidements 14, la mise en oeuvre du venn 40
c.yant pour effet de déplacer la tête 22 entre une position haute permettant la rotation
de la tourelle et une position basse dans laquelle la tête de malaxage est accouplée
au fût correspondant.
[0021] La tête de malaxage 22 et les fûts 16 sont réalisés de la manière décrite dans la
demande de brevet français n° 8400543 déposée le 3 janvier 1984 pour un dispositif
pour l'enrobage de particules par Monsieur Henri LUMPP. Pour une description détaillee
de ces éléments, on se reportera donc à cette demande de brevet. Pour la bonne compréhension
de l'invention, on rappellera simplement que la tête de malaxage 22 se compose principalement
d'un ensemble motoréducteur 22a apte à entraîner en rotation, par l'intermédiaire
d'un accouplement électromagnétique 22b, un arbre vertical 16a équipé de pales 16b
et disposé à l'intérieur de chaçun des fûts 16.
[0022] La tête de malaxage 22 comprend de plus un bouchon 22c venant obturer la face supérieure
du fût et comportant des passages dans lesquels débouchent les tuyauteries reliées
aux pots 18 et 20.
[0023] Lorsque la tête de malaxage 22 est accouplée à un fût 16, le couvercle 22c complète
la protection biologique du fût. qui est assurée par ailleurs par une coque de transport
42 dans laquelle est logé le fût.
[0024] Comme l'illustre en particulier la figure 3, une tuyauterie aller 44 et une tuyauterie
retour 46 relient le pot doseur 18 contenant la résine à enrober au bouchon de la
tête de malaxage 22. Ces tuyauteries 44 et 46, ainsi que des tuyauteries telles que
48 servant à amener la résine à enrober dans le pot doseur 18, traversent le bouchon
tournant 24.
[0025] La résine et l'eau de transfert à laquelle elle est mélangée sont transférées dans
le fût 16 par la canalisation 44 et au travers de la tête 22 par siphonnage et sous
l'action d'air comprimé injecté dans le pot 18. L'essorage des résines transférées
dans le fût 16 est ensuite réalisé par la canalisation 46, qui comporte à cet effet
une pompe 50. Pour plus de détails concernant ces opérations de transfert, on se reportera
à la demande de brevet français n° 8413935 déposée le 11 septembre 1984 parTechnica-
tome.
[0026] Chacun des pots doseurs 20 contenant respectivement la résine et le durcisseur d'enrobage
est relié au bouchon de la tête de malaxage 22 par une canalisation 52, le transfert
de la résine, puis du durcisseur, s'effectuant par poussée à l'air comprimé.
[0027] Pendant la phase d'essorage de la résine à enrober ainsi que pendant l'injection
de la résine d'enrobage et du durcisseur, le système d'agitation constitué par l'arbre
16a et par les pales 16b est actionné par la mise en oeuvre du moteur 22a de la tête
de malaxage.
[0028] Lorsque ces opérations sont terminées, l'accouplement électromagnétique 22b est actionné
afin de désaccoupler la tête 22 des organes de malaxage 16a internes au fût. On relève
ensuite la tête 22 par la mise en oeuvre du vérin 40.
[0029] La tête de malaxage 22 peut alors être amenée au-dessus d'un autre fût 16 placé dans
un autre évidement 14 du socle 10 par la rotation de la tourelle 12 autour de son
axe vertical XX'. Cette opération peut être réalisée soit manuellement à l'aide d'une
perche, soit en adjoignant à l'appareil un système de motorisation non représenté.
[0030] Comme l'illustrent en particulier les figures 4 et 5, afin d'éviter qu'une ouverture
prolongée du fût dans lequel on vient de réaliser un enro bage ne conduise à un risque
trop important pour les opérateurs, on prévoit de venir placer dès que possible sur
ce fût un bouchon 54.
[0031] De préférence, le dispositif selon l'invention est équipé à cet effet d'une deuxième
potence 56 supportée de façon pivotante par la première potence 30 autour d'un axe
vertical décalé par rapport à l'axe XX' en direction de la tête de malaxage 22. Comme
la potence 30, cette potence 56 supporte le bouchon 54 par l'intermédiaire d'un câble
58 pouvant déplacer le bouchon entre une position haute et une position basse sous
l'action d'un vérin (non représenté).
[0032] L'axe d'articulation de la potence 56 sur la potence 30 est positionné de telle sorte
que le bouchon peut être mis en place sur le fût dès que la tête de malaxage 22 a
dégagé l'ouverture de celui-ci sous l'effet de la rotation de la tourelle 12.
[0033] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui vient d'être
décrit à titre d'exemple, mais en couvre toutes les variantes.
[0034] Ainsi, comme on l'a déjà mentionné, l'invention n'est pas limitée à un dispositif
d'enrobage mobile tel que celui qui vient d'être décrit en se référant aux figures
mais peut être utilisé dans tous les- cas où un mélange des mêmes produits doit être
effeçtué successivement dans plusieurs fûts, ce qui se présente notamment dans l'industrie
chimique. De ce point de vue, on comprendra que toutes les caractéristiques du dispositif
décrit liées à la nature dangereuse et toxique des produits manipulés (structure de
protection biologique notamment) peuvent être supprimées lorsque les produits traités
ne présentent pas ces ca- ractèrisfiques. De plus, le nombre de fûts pouvant être
accostés sur la machine peut être supérieur à deux sans sortir du cadre de l'invention,
de même que le nombre de pots embarqués sur la tourelle mobile peut être un nombre
quelconque supérieur ou égal à deux. Enfin, l'invention s'applique quel que soit le
volume des produits à mélanger, les dimensions de l'installation, et notamment des
pots de dosage et des fûts, pouvant être adaptées aussi bien au traitement de faibles
quantités que de grandes quantités.
1. Dispositif de mélange mobile d'au moins deux produits en provenance de pots de stockage
(18, 20), dans des fûts (
16) équipés de moyens de malaxage internes (16a, 16b) aptes à être entraînés en rotation
par une tête de malaxage (22), par l'intermédiaire d'un accouplement déconnectable
(22b), ce dispositif étant caractérisé en ce qu'il comprend:
- un socle fixe (10) comportant au moins deux réceptacles (14) aptes à recevoir des
fûts (16),
- une tourelle (12) supportée par le socle de façon à pouvoir tourner autour d'un
axe vertical (XX'), ladite tourelle comportant lesdits pots de stockage (18, 20),
la tête de malaxage (22) au moins une canalisation (44, 46, 52) reliant chacun des
pots de stockage à la tête de malaxage, et des moyens (40) pour déplacer verticalement
cette dernière entre une position haute autorisant une rotation de la tourelle (12)
afin d'amener ladite tête successivement au-dessus de chacun des fûts placés dans
les réceptacles du socle, et une position basse dans laquelle les moyens de malaxage
du fût correspondant sont reliés à la tête de malaxage par ledit accouplement.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le socle fixe (10) comprend
une semelle (10a) dans laquelle sont formés lesdits réceptacles (14) et une virole
cylindrique (10b) dont l'axe vertical est confondu avec l'axe de rotation (XX') de
la tourelle et dans laquelle est reçu l'un (18) desdits pots.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que la tourelle (12) est
supportée par le bord supérieur de ladite virole cylindrique (10b) et comporte un
couvercle tournant (24) obtu rant la virole et auquel est suspendu le pot (18) reçu
dans la virole.
4. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que la tête de malaxage (22) est suspendue à une potence (30) par un lien flexible
(38) sur lequel agissent lesdits moyens (40) pour déplacer verticalement la tête de
mafaxage.
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que la tourelle (12) comprend de plus des moyens (56) de manutention d'un couvercle
de fût (54), permettant de remplacer la tête de malaxage (22) par ce couvercle (54)
lorsque ladite tête est dégagée du fût correspondant par une rotation de la tourelle.
6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que lesdits moyens de manutention
du couvercle de fût comprennent une deuxième potence (56) supportée de façon pivotante
autour d'un axe vertical décalé vers la tête de malaxage (22) par rapport à l'axe
de rotation (XX') de la tourelle.