[0001] La présente invention concerne une installation perfectionnée d'acheminement telle
qu'un banc de transport à rouleaux, notamment pour bandes métalliques, visant à empêcher
une déformation longitudinale de la tête desdites bandes au cours du transport.
[0002] A la sortie d'une cage finisseuse d'un train de laminageà chaud, une bande métallique
est acheminée vers une bobineuse par un banc de transport à rouleaux sur une distance
qui peut être de l'ordre d'une centaine de mètres. La bande qui sort du laminoir avec
une température relativement élevée et à une vitesse de l'ordre d'une dizaine de mètres
par seconde a tendance à subir une déformation longitudinale au niveau de sa tête,
qui, sous l'effet de la résistance de l'air se relève au cours de son déplacement
pour ne plus s'appliquer sur la ligne de passe, formée par le plan supérieurement
tangent aux rouleaux du banc de transport.
[0003] Cette déformation particulièrement sensible pour les bandes de faible épaisseur (
≤ 2 mm), nuit à leur engagement dans les bobineuses vers lesquelles elles sont acheminées.
Par ailleurs, l'application manuelle de la tête de ces bandes est particulièrement
délicate compte tenu de la température et de la vitesse de celles-ci.
[0004] L'invention vise à remédier à cet inconvénient en fournissant une installation d'acheminement
ne nécessitant qu'une transformation simple d'un banc de transport classique et permettant
de maintenir efficacement les têtes des bandes au voisinage de la legne de passe.
[0005] On connaît d'après le document DE-A-2 417 037 une installation de laminage à froid
dans laquelle, immédiatement en amont de la cage de laminoir, sont disposés des cylindres
destinés à former des nervures longitudinales le long des rives de la tôle. Cependant,
ce brevet concerne un domaine d'application différent et vise également à résoudre
un problème différent de celui exposé ci-dessus. En effet, on cherche dans l'agencement
antérieur à empêcher une courbure transversale de la tôle, une courbure longitudinale
ne pouvant de toute évidence pas se produire étant donné la présence de guides 6,
7 immédiatement en amont des cylindres de laminage. De plus, les cylindres réalisant
le nervurage en rive ne sont pas entraînés, ce qui les rendrait également impropres
à une utilisation dans le contexte précis visé par l'invention.
[0006] On connaît par ailleurs, d'après le document US-A-2 333 936, une installation tout-à-fait
banale permettant la fabrication de tôles ondulées et comportant de ce fait des rouleaux
de formes complémentaires à profil ondulé. Cependant, ce document ne fournit pas pour
autant d'indications utiles quant à la solution du problème posé.
[0007] L'invention a donc pour objet une installation d'acheminement de bandes métalliques,
entre un poste amont tel que la sortie d'un train de laminage à chaud et un poste
aval tel qu'un poste de bobinage, situé à distance du poste amont, caractérisée en
ce qu'elle comprend un dispositif de nervurage escamotable de la tête ou extrémité
avant de la bande, disposé au voisinage du poste amont, les nervures formées sur la
tête de la bande étant orientées parallèlement à la direction longitudinale de cette
dernière, le dispositif de nervurage comportant deux rouleaux de profils à peu près
complémentaires, disposés horizontalement de part et d'autre d'une ligne de passe,
entraînés en rotation et pouvant être éloignés de ladite ligne de passe.
[0008] Le nérvurage de la tête de la bande permet ainsi de modifier notablement sa résistance
à la flexion et lui assure alors une très bonne rigidité longitudinale qui s'oppose
à toute déformation tendant à la soulever.
[0009] Suivant d'autres caractéristiques de l'invention:
- les profils à peu près complémentàires s'étendant sur toute la longueur desdits
rouleaux sont de forme sinusoïdale
- l'installation comprend des mécanismes distincts de support et de déplacement du
rouleau supérieur de nervurage et du rouleau inférieur de nervurage, ces mécanismes
étant reliés cinématiquement entre eux.
[0010] L'invention va être décrite plus en détail ci-dessous, en référence aux dessins annexés,
donnés uniquement à titre d'exemple, sur lesquels :
- la Fig. 1 est une vue en élévation latérale, d'une partie d'un banc de transport
équipé d'un dispositif de nervurage selon une forme de réalisation préférée de l'invention
;
- la Fig. 2 est une vue partielle de dessus de la Fig. 1, en coupe suivant la ligne
2-2 ;
- la Fig. 3 est une vue en coupe partielle suivant la ligne 3-3 de la Fig. 1 ; et
- la Fig. 4 est une vue en coupe partielle suivant la ligne 4-4 de la Fig. 1.
[0011] Le dispositif représenté sur les figures est incorporé selon l'invention à un banc
de transport à rouleaux, comprenant un bâti 1 dans lequel sont tourillonnés des rouleaux
2, entraînés par des moteurs 3. Cette partie de l'installation ne sera pas décrite
en détail.
[0012] Le banc à rouleaux est disposé, par exemple, entre la dernière cage finisseuse d'un
train de laminage à bandes et un poste de bobinage, la distance entre la cage et la
bobineuse pouvant être de l'ordre d'une centaine de mètres. Selon l'invention, l'installation
comprend un dispositif de nervurage de la tête des bandes, qui va être décrit ci-dessous,
disposé à une faible distance, de l'ordre de quelques mètres, en aval de ladite cage
finisseuse. Sur la Fig. 1, la bande se déplace de gauche à droite.
[0013] Le bâti 1 est complété par des montants 4, 5 (Fig. 4) disposés de part et d'autre
du banc, comportant chacun à leur partie supérieure un palier 6. Les paliers 6 alignés
et équipés chacun d'une bague anti-friction 7 (Fig. 4
1 supportent à rotation autour d'un axe X-X un arbre 8, solidaire d'un mécanisme de
support et de déplacement d'un rouleau supérieur de nervurage 9, pouvant coopérer
avec un rouleau inférieur de nervurage 10. Le rouleau 10 est mobile verticalement
à l'aide d'un mécanisme de support et de déplacement, oscillant autour d'un axe Y-Y
parallèle à l'axe X-X. Les mécanismes de déplacement des rouleaux de nervurage 9,
10 sont reliés cinématiquement entre eux par un bras 11 coopérant avec une bielle
12. Une traverse la chanfreinée en direction du laminoir, est prévue sur le bâti 1
disposée horizontalement au niveau de la ligne de passe, au voisinage amont du rouleau
inférieur 10, afin de guider le front de la bande entre les rouleaux 9, 10.
[0014] L'ensemble du dispositif est actionné au moyen d'un vérin 13, articulé sur le bâti
1, dont la tige de piston 14 est articulée sur une extrémité d'un bras 15, solidaire
en rotation à son extrémité opposée, d'un prolongement 16 de l'arbre 8 (Fig. 4) qui
s'étend au-delà du palier 6 (Fig. 1).
[0015] Le mécanisme de support et de déplacement du rouleau supérieur de nervurage 9 comprend
deux bras 17 solidaires de l'arbre 8, fixés parallèlement entre eux à chaque extrémité
dudit arbre, entre les montants 4, 5. Les bras 17 supportent à leur extrémité libre
le rouleau de nervurage 9, monté rotatif par des tourillons 18. Le rouleau de nervurage
9 coopère avec le rouleau inférieur de nervurage 10 (Fig. 3), ces deux rouleaux étant
profilés sur leur longueur avec un relief à peu près complémentaire, de forme générale
sinusoïdale avec une amplitude qui peut être différente pour chacun d'eux. Ils sont
par ailleurs entraînés chacun par un moteur tel que 3
a (Fig. 3).
[0016] Le mécanisme de support et de déplacement du rouleau inférieur de nervurage 10 comprend
deux bras 19, parallèles (Fig. 2) montés oscillants autour de tourillons 20 prévus
de part et d'autre du bâti 1. Les extrémités des bras 19, opposées aux tourillons
20, sont reliées par une traverse 21 (Fig. 2) portant deux flasques 22 entre lesquels
tourillonne le rouleau de nervurage 10. Sur un prolongement inférieur 23 de chaque
flasque 22 (Fig. 1), est articulée autour d'un axe 32 une bride 24
a formant avec une bride 24
b un orifice circulaire 25, équipé d'une bague anti-friction 26 (Fig. 3), chaque orifice
25 servant de piste de rotation à un excentrique 27. Enfin, un arbre 28, transversal
au bâti 1 et supporté à rotation par deux paliers 29 prévus dans une partie inférieure
dudit bâti, est solidaire en rotation des excentriques 27.
[0017] Un prolongement 28
a (Fig. 3) de l'arbre 28, au-delà de l'excentrique 27 (Fig. 1), est solidaire à son
extrémité d'une manivelle 30. Celle-ci, fixée perpendiculairement à l'axe de l'arbre
28, est articulée sur la bielle 12. L'extrémité de la bielle 12, opposée à la manivelle
30, est insérée entre les deux éléments lla, 11
b (Fig. 4) du bras 11 et est articulée autour d'un axe 31 situé en arrière d'un élargissement
11
c, prévu à environ deux tiers de la longueur du bras 11 à partir de son extrémité supérieure,
ce dernier étant solidaire en rotation de l'arbre 8, au niveau de son prolongement
16.
[0018] Par ailleurs, le dispositif est équipé de moyens de réglage comprenant d'une part,
un organe de réglage de l'écartement des rouleaux en position rapprochée qui comporte
une butée réglable 33 portée par le bâti, destinée à coopérer avec une butée 34 complémentaire
formée à la partie inférieure du bras 11. Lesdits moyens de réglage comprennent, d'une
part, un organe de réglage de la position du rouleau inférieur de nervurage 10 par
rapport à celle du rouleau supérieur 9, comportant un vérin à vis celle du rouleau
supérieur 9, comportant un vérin à vis 37 incorporé à la bielle 12 et permettant d'en
modifier la longueur. Une modification de la longueur de biélle modifie en conséquence
la position angulaire des excentriques 27 et par conséquent la position en hauteur
du rouleau inférieur 10. En outre, des moyens d'interruption du nervurage, non représentés,
destinés à provoquer l'écartement et l'escamotage des rouleaux 9, 10 au moment où
la longueur nervurée de la tête d'une bande atteint une valeur prédéterminée, sont
disposés en aval du dispositif. Ces moyens peuvent comprendre un capteur placé à une
certaine distance des rouleaux 9, 10 , qui correspond à la longueur de nervurage désirée.
Le capteur peut être mécanique, électrique, électromagnétique, photoélectrique ou
d'un autre type connu, voire même remplacé par un dispositif de temporisation que
commande de façon connue le circuit d'alimentation du vérin 13.
[0019] Le fonctionnement du dispositif décrit ci-dessus est le suivant : après avoir effectué
le réglage adéquat de la butée 33 et du vérin à vis 37 en fonction de l'épaisseur
de la bande à nervurer, les rouleaux de nervurage 9, 10 sont rapprochés et entraînés
en rotation avec une vitesse synchronisée avec celle de la bande.
[0020] La tête de la bande métallique, issue de la cage finisseuse du train de laminage,
à une température comprise entre 830 et 900° C, progresse sur le banc à rouleaux et
passe entre les rouleaux 9, 10 où sont formées des nervures parallèles d'une amplitude
et d'une longueur déterminée, orientées dans le sens de la longueur, jusqu'à ce que
le front de la bande arrive au niveau du capteur qui interrompt le nervurage en commandant
le vérin 13.
[0021] Le vérin 13 tire le bras 15, solidaire en rotation des bras 17 et du bras 11 par
l'intermédiaire de l'arbre transversal 8, ce qui a pour effet, d'une part, de soulever
le rouleau supérieur 9 et, d'autre part, de faire tourner (dans le sens des aiguilles
d'une montre) le bras 11 qui pousse la bielle 12. La bielle 12 pousse vers le bas
la manivelle 30, contraignant ainsi les excentriques 27 à tourner par l'intermédiaire
de l'arbre 28, solidaire de la manivelle 30 et sur lequel sont calés en rotation les
excentriques 27.
[0022] La rotation des excentriques 27 provoque l'abaissement des brides 24a et donc du
rouleau inférieur 10 par oscillation des bras 19 autour de l'axe Y-Y.
[0023] La forme ainsi donnée aux têtes des bandes permet en les rigidifiant longitudinalement,
de les maintenir efficacement au voisinage de la ligne de passe pour faciliter leur
introduction dans les bobineuses. Cet avantage est par ailleurs accentué par le fait
que les nervures permettent à l'eau, issue d'un refroidissoir situé en aval du dispositif
selon l'invention, de stationner momentanément à la surface de la bande, ce qui a
pour effet d'augmenter sensiblement les caractéristiques mécaniques de celle-ci.
[0024] Dans un autre mode de réalisation de l'invention, les deux rouleaux de nervurage
9, 10 peuvent être portés chacun à leurs extrémités par des empoises montées coulissantes
dans des glissières verticales, disposées de chaque côté du bâti 1. L'écartement des
empoises et donc des rouleaux est commandé par tout moyen approprié, par exemple,
des vérins hydrauliques ou des mécanismes à cames ou excentriques.
1 - Installation d'acheminement de bandes métalliques, entre un poste amont tel que
la sortie d'un train de laminage à chaud et un poste aval tel qu'un poste de bobinage,
situé à distance du poste amont, caractérisée en ce qu'elle comprend un dispositif
de nervurage escamotable de la tête ou extrémité avant de la bande, disposé au voisinage
du poste amont, les nervures formées sur la tête de la bande étant orientées parallèlement
à la direction longitudinale de cette dernière,le dispositif de nervurage comportant
deux rouleaux (9,10) de profils à peu près complémentaires, disposés horizontalement
de part et d'autre d'une ligne de passe, entrai- nés en rotation et pouvant être éloignés
de ladite ligne de passe.
2 - Installation selon la revendication 1, caractérisée en ce que les profils à peu
près complémentaires s'étendant sur toute la longueur desdits rouleaux (9,10) sont
de forme sinusoïdale.
3 - Installation selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisée en
ce qu'elle comprend des mécanismes distincts (8, 17, 18) (19, 20, 21, 22, 23, 24a,
24b ; 27, 28, 28a, 30, 12, 11) de support et de déplacement du rouleau supérieur de nervurage (9) et
du rouleau inférieur de nervurage (10), ces mécanismes étant reliés cinématiquement
entre eux.
4 - Installation suivant la revendication 3, caractérisée en ce que le mécanisme de
support et de déplacement du rouleau supérieur (9) comprend un ensemble formé de deux
bras parallèles (17), reliés par un arbre (8) tourillonné dans des paliers (6) du
bâti (1), autour d'un axe (X-X) parallèle à l'axe dudit rouleau supérieur (9), cet
arbre étant relié à des moyens d'actionnement tels que, par exemple, un bras (15)
associé à un vérin (13,14).
5 - Installation suivant la revendication 4, caractérisée en ce que le bras (15) est
calé en rotation, à une de ses extrémités, sur un prolongement (16) de l'arbre (8),
à l'extrémité dudit bras (15) opposée au prolongement (16) étant articulée sur une
extrémité de la tige de piston (14) du vérin (13).
6 - Installation suivant la revendication 3 , caractérisée en ce que le mécanisme
de support et de déplacement du rouleau inférieur (10) comprend un ensemble ( 20,
19 ; 21,22) monté oscillant sur le bâti (1) autour d'un axe (Y-Y),parallèle à l'axe
dudit rouleau inférieur, et des moyens (32,24a,24b,27,28a,28,30,12,11) pour déplacer cet ensemble en synchronisme avec le rouleau supérieur.
7 - Installation suivant l'une des revendications 3 et 6,caractérisée en ce que les moyens de support et de déplacement du rouleau inférieur
(10) en synchronisme avec le rouleau supérieur (9) comprennent deux excentriques (27),
montés chacun mobile en rotation dans un orifice circulaire (25), formé de deux brides
(24a,24b), les excentriques (27) sont calés en rotation sur un arbre (28) transversal dont
un prolongement (282) est solidaire d'une manivelle (30) articulée sur une bielle (12),montée oscillante
à son extrémité opposée à la manivelle (30) entre des éléments parallèles (11a,11b) d'un bras (11), ce dernier étant calé en rotation à son extrémité supérieure sur
le prolongement (16) de l'arbre (8).
8 - Installation suivant la revendication 7,caractérisée en ce que la bielle (12)
comprend un vérin à vis (37) permettant de modifier la longueur de ladite bielle afin
d'ajuster en hauteur la position du rouleau inférieur (10) par le biais de la modification
de la position angulaire des excentriques (27).
9 - Installation suivant la revendication 7 caractérisée en ce qu'il est prévu une butée
réglable (33) portée par le bâti (1) et destinée à coopérer avec une butée (34) complémentaire,formée
à la partie inférieure du bras (11) afin d'ajuster l'écartement des rouleaux (9,10)
en position rapprochée.
10 - Installation selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en
ce que des moyens de support et de déplacement relatifs des rouleaux de nervures (9,10)
comprennent des empoises, dans lesquelles les rouleaux sont tourillonnés, montées
coulissantes dans des glissières verticales disposées de chaque côté du bâti (1) et
déplacées par des moyens convenables.