[0001] L'invention concerne les documents d'identité du type comportant des informations
alphanumériques portées en clair, spécifiques au titulaire et/ou au document, ainsi
fréquemment qu'une partie figurative, sur un fond tramé. Une application particulièrement
importante est constituée par les documents, tels que carte d'identité et carte de
crédit, portant des informations spécifiques au porteur, dont certaines sont alphanumériques
(nom et prénoms, etc.) et généralement représentées par des signes matérialisés par
deux niveaux d'absorption ou de réflexion de lumière, c'est-à-dire un seul contraste
(noir sur blanc par exemple) et d'autres sont figuratives (photographie par exemple)
et représentées par un nombre de niveaux très supérieur à deux.
[0002] On utilise couramment un fond tramé pour compliquer la falsification de documents
par grattage et substitution d'indications. Mais les techniques de tramage connues
ont des inconvénients ou bien la trame est simple et bien visible et, dans ce cas,
peut être reconstituée, ou bien elle a un niveau de complexité qui rend pratiquement
impossible de vérifier son état par simple examen visuel du document.
[0003] L'invention vise à fournir un document d'identité du type ci-dessus défini dont la
trame, répétitive et recouvrant l'ensemble du document, présente, avec une partie
au moins des indications alphanumériques, une corrélation interdisant la modification
de ladite partie sans une disparition de la corrélation qui est décelable par un examen
visuel de courte durée.
[0004] Dans ce but, l'invention propose un document du type ci-dessus défini, comportant
des indications graphiques et de façon générale, graphiques à au moins deux niveaux
d'absorption de lumière, la surface du document étant décomposée en un réseau de pixels
macroscopiques (ou macropixels) présentant chacun un niveau d'absorption moyen déterminé,
caractérisé en ce que chaque macropixel est constitué à son tour par une matrice de
pixels élémentaires ou micropixels ayant chacun une absorption choisie parmi au moins
deux (et généralement 2
p) niveaux et répartis de façon à maintenir l'absorption moyenne de chaque macropixel
et à constituer une trame reproduisant à échelle microscopique une partie au moins
des indications spécifiques au document.
[0005] On voit que toute falsification va détruire la corrélation : si la date de naissance
est modifiée sur un document d'identité, il suffit pour détecter la fraude soit d'examiner
la trame sous les caractères falsifiés, soit de comparer un renseignement (la date
par exemple) représenté par les macropixels avec le renseignement correspondant (qui
doit être identique) reproduit par les micropixels dans la trame. Cette vérification
peut être faite par examen à la loupe, les micropixels pouvant former des indications
alphanumériques qui sont alors visibles, sous forme de matrices 5x7 de micropixels
de 20
Nm x 20 um par exemple.
[0006] Lorsque le document d'identité ne comporte que des indications alphanumériques, il
suffit en général de disposer de 4 niveaux d'absorption de lumière pour les micropixels,
car une lettre ou un chiffre occupe toujours moins de la moitié de la matrice de micropixels
qui le représente. Un seul contraste (noir sur blanc ou inversement) peut même être
suffisant dans quelques cas. Par contre, les parties figuratives et notamment les
photographies exigent entre 16 et 64 niveaux d'absorption (niveaux de gris) pour être
acceptables. Il faut alors disposer d'une échelle de quantification de contraste,
pour les micropixels, ayant un nombre de niveaux largement supérieur à 2.
[0007] On voit que l'invention implique de pouvoir représenter chaque macropixel d'un élément
alphanumérique visible à l'oeil nu par un caractère alphanumérique microscopique dont
l'absorption moyenne est la même que celle du macropixel représenté en contraste entre
deux niveaux d'absorption seulement. Pour que cela soit possible il faut que, parmi
les niveaux disponibles pour constituer les micropixels, deux au moins correspondent
respectivement à des absorptions de lumière plus forte et plus faible que celles qui
appartiennent à la plage d'absorption que peuvent prendre les macropixels. Cela implique
que, pour une impression allant du noir au blanc des micropixels, les macropixels
ne prennent que des valeurs de gris : en d'autres termes les inscriptions apparaitront
en gris foncé sur gris clair, le gris foncé étant le même sur tous les graphèmes d'un
même caractère de trame.
[0008] Dans le cas d'indications graphiques, telles qu'une photographie, comportant une
dynamique d'absorption très étendue, allant du noir au blanc, il faudra dans une première
étape de traitement compresser la dynamique d'absorption selon une loi arbitraire,
choisie toutefois pour ne pas dénaturer les images.
[0009] Dans un mode avantageux, parce que relativement simple, de mise en oeuvre de l'invention,
chaque macropixel contient un élément alphanumérique microscopique et constitue le
"pavé" de base pour la constitution des caractères alphanumériques. En contrepartie
la définition de ces caractères est alors limitée par la taille des macropixels, qui
représenteront chacun par exemple 6 x 8 = 48 micropixels. Une autre solution, plus
compliquée à mettre en oeuvre mais permettant d'améliorer la définition, consiste
à décomposer chaque macropixel contenant un caractère alphanumérique de trame en micropixel
ayant des absorptions déterminées de façon à améliorer la définition du document.
[0010] L'invention propose également un procédé de fabrication de documents d'identité comportant
des informations alphanumériques en clair, et éventuellement une partie figurative,
sur un fond tramé, caractérisé en ce qu'on compresse la dynamique de contraste des
informations graphiques à reproduire pour la réduire à une plage de contraste inférieure
à celle pouvant être obtenue au niveau de micropixels ; on décompose les indications
graphiques en macropixels ayant une dimension supérieure ou égale à celle des micropixels,
on détermine, dans chaque macropixel, la densité optique à donner à chaque micropixel
pour représenter à l'échelle microscopique un caractère de trame dans chaque macropixel
et laisser inchangé son contraste global, et on imprime les micropixels sur le document.
[0011] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit des modes
particuliers de mise en oeuvre de l'invention, donnés à titre d'exemple non limitatif.
La description se réfère aux figures qui l'accompagnent dans lesquelles :
Les figures 1 à 4 sont des schémas montrant respectivement des indications graphiques
à reproduire sur un document constitué par 5 macropixels accolés ; un exemple de trame
à insérer dans le document ; les indications macroscopiques après compression de dynamique
de contraste ; et la représentation tramée des indications macroscopiques sur le document.
La figure 5 est un graphique montrant une échelle de détermination du type de représentation
à adopter pour un caractère de trame.
La figure 6 montre, à grande échelle une représentation possible de la lettre M après
tramage.
La figure 7 montre un fragment de la lettre A représentée par tramage suivant une
variante de réalisation de l'invention.
La figure 8 est un schéma synoptique de principe d'un appareil de saisie de données
en vue de la mise en oeuvre du procédé suivant l'invention.
La figure 9 est un schéma synoptique d'un appareil de génération de pixels et d'impression
utilisable pour la mise en oeuvre de l'invention.
[0012] Avant de donner une description complète de la représentation utilisée par l'invention
dans le cas le plus général, on considèrera un cas simple, celui où les indications
macroscopiques à reproduire sur le document sont constituées par cinq macropixels
accolés ayant une absorption de lumière régulièrement croissante, du blanc au noir.
Ces cinq macropixels 10
1, 10
2, 10
3, 10
4, 10 peuvent être considérés comme l'image initiale. Ils ont été montrés en figure
1 par des rectangles adjacents, des points de plus en plus serrés indiquant les niveaux
successifs de gris. Chacun d'eux sera représenté sur le document par une matrice de
6 x 8 micropixels, chaque matrice représentant un caractère alphanumérique de la trame,
sur 5 x 7 micropixels. Ces caractères de la trame reproduisent une partie des indications
alphanumériques représentées par les macropixels sur le document et donc visibles
à l'oeil nu. Dans le cas montré en figure 2, il s'agit du mot MATRA, qui sera donné
par la trame de façon répétitive.
[0013] L'image qui apparaîtra à l'oeil nu sur le document ne pourra pas être l'image initiale
(figure 1) allant du blanc au noir mais une image corrigée (figure 3) présentant une
dynamique réduite, allant du gris très clair (macropixel 12
1) au gris très foncé (macropixel 12
5). A la loupe, les macropixels 14 apparaitront, du fait du tramage, avec la constitution
montrée en figure 4. Chaque matrice de micropixels 14 aura la même absorption moyenne
que le macropixel 12 correspondant de l'image corrigée et sera constituée de micropixels
ayant chacun une absorption choisie parmi n valeurs qui, dans le cas représenté, sont
au nombre de cinq, allant cette fois du blanc au noir.
[0014] On décrira maintenant de façon détaillée d'abord un mode possible de compression
de l'échelle de contraste d'absorption de lumière, ensuite la détermination des niveaux
de gris des micropixels en fonction du caractère alphanumérique à représenter par
le macropixel et des niveaux de quantification disponibles, allant du blanc au noir.
Il faut par ailleurs comprendre que les mots blancs, noirs et gris ne sont utilisés
ici que pour la commodité de l'exposé et que l'invention serait également applicable
à un document en couleur.
Compression de l'échelle d'absorption.
[0015] La première étape de traitement des informations graphiques, lorsque ces dernieres
sont disponibles dans une échelle allant du noir au blanc, consiste à modifier la
dynamique de l'image pour permettre d'écrire des caractères de trame avec un contraste
non nul à l'intérieur des macropixels les plus clairs et les plus foncés. Si on suppose
que la réflexion de lumière (niveau de gris) Ii de chaque micropixel est compris entre
0 et 1 :
0 = point noir
1 = point blanc
on doit modifier la dynamique des niveaux de gris afin que l'échelle ne s'étende qu'entre
deux valeurs intermédiaires, par exemple
I'i = 0,05, se substituant à Ii mini = 0 min
I'i = 0,95, se substituant à Ii maxi = 1 max
[0016] La loi faisant correspondre le niveau de gris l'i dans l'échelle transformée au niveau
Ii d'origine pourra être :

[0017] Chaque macropixel, qu'il appartienne à une image ou à un caractère alphanumérique,
aura ainsi un niveau de gris qui n'atteindra jamais le blanc ou le noir, qui peuvent
par contraire être imprimés à l'échelle du micropixel.
Tramage des macropixels
[0018] Chaque macropixel, de niveau de réflexion ou densité optique déterminé, est ensuite
représenté par un caractère formé par une matrice de micropixels ayant l'un ou l'autre
des deux niveaux de réflexion optique. Ces micropixels ont une dimension telle qu'ils
ne sont pas perceptibles à l'oeil nu. Le tracé du caractère de trame étant imposé,
les paramètres disponibles sont :
- le niveau de gris commun des graphèmes du caractère,
- le niveau de gris du fond sur lequel apparaissent les graphèmes.
[0019] La condition à remplir est que la valeur moyenne de réflexion optique soit égale
à l'i.
[0020] On considérera le cas particulier où chaque macropixel est constitué de m = 6 x 8
micropixels et où ce macropixel contient un caractère alphanumérique.
[0021] Il faut d'abord déterminer quel est le niveau de gris du macropixel, c'est-à-dire
du caractère à représenter qui peut être écrit en foncé sur clair (contraste positif)
ou en clair sur foncé (contraste négatif).
[0022] Si les graphèmes comptent n micropixels et que ces derniers sont noirs, le niveau
de gris moyen sera :

[0023] En contraste négatif, les graphèmes étant écrits en blanc sur noir, le niveau de
gris moyen sera au contraire :

[0024] Dans le cas par exemple de la lettre A (figure 2) les graphèmes représentent n =
18 micropixels dans une matrice de m = 48 micropixels.
[0025] Pour chaque caractère de trame à représenter, on pourra donc établir une échelle
du type montré en figure 5, sur laquelle apparaissent les niveaux de gris moyens 0,05
et 0,95 qui correspondent aux limites de gris des macropixels à représenter, et les
valeurs Ii et Ii caractérisant le caractère de trame à placer dans le macropixel.
[0026] Le mode de représentation du caractère de trame, à l'aide de deux niveaux parmi plusieurs
qui sont disponibles (et vont du noir au blanc) dépendra alors de celle des plage
18, 20, 22 et 24 (figure 5) dans laquelle se trouve le niveau de gris moyen du macropixel
à représenter.
[0027] 1er cas : plage 18 (macropixel très foncé)
[0028] On part alors du caractère écrit en contraste négatif (sur fond noir) et on éclaircit
les graphèmes afin de ramener le niveau de gris moyen de ce macropixel tramé à la
valeur I'i. Dans le cas d'une matrice de n = 48 micropixels, on obtient un contraste
I du caractère sur fond noir, en donnant au niveau de gris des graphèmes la valeur
:

c'est-à-dire pour la lettre A :

[0029] On a ainsi une représentation de la lettre A du genre montré pour la dernière lettre
du mot MATRA en figure 4.
2e cas : plage 20
[0030] On part encore du caractère écrit en contraste négatif et on éclaircit le fond, auquel
on donne un niveau de gris défini par la formule

[0031] Le contraste du caractère est alors 1 - 1
3e cas plage 22
[0032] On part cette fois du caractère écrit en contraste positif et on noircit le fond
pour foncer le macropixel.
[0033] Le niveau de gris des pixels élémentaires du fond sera choisi à la valeur :

[0034] 4e cas : plage 24 (macropixel très clair)
[0035] On part du caractère écrit en contraste positif en éclaircissant les graphèmes. Le
niveau de gris des pixels élémentaires du caractère est choisi égal à :

[0036] Le contraste du caractère est alors 1 -1
[0037] La représentation est alors du genre montré pour la première lettre A sur la figure
4.
[0038] Le résultat du tramage du document apparait sur la figure 6, qui montre à grande
échelle la représentation obtenue de la lettre M qui, de noir sur blanc qu'elle était
dans le document d'origine est transformée en une lettre où les graphèmes apparaissent
en gris foncé sur un fond gris clair, du moins à l'oeil nu. Chacun des macropixels
de la matrice de 6 x 8 occupée par la lettre et par l'espace entre deux lettres successives
contient un caractère de trame, en gris foncé sur fond noir dans le cas des macropixels
des graphèmes, en gris très clair sur fond blanc pour le fond. Les caractères de la
trame reproduisent, à échelle microscopique, ceux qui figureront sur le document dans
son ensemble. On voit en particulier réapparaitre le mot "MATRA" et des fragments
d'adresse.
[0039] La figure 7 montre un fragment de la lettre A telle qu'elle est représentée par tramage
suivant une variante de réalisation de l'invention. Dans le mode de réalisation de
la figure 7, les macropixels sont réduits à la taille des micropixels, au lieu d'être
constitués chacun d'un exemple de 48 micropixels tel que celui indiqué en 48. La définition
est alors très améliorée, ce qui est particulièrement intéressant pour la reproduction
des parties figuratives. On peut en particulier relever que chaque lettre destinée
à être visible à l'oeil nu est codée sur 30 x 48 micropixels.
[0040] En contrepartie, il devient plus difficile de calculer les niveaux de gris des micropixels
après tramage, si l'on souhaite que les niveaux de gris moyens, calculés par groupes
de pixels, restent inchangés après tramage.
[0041] Pour éviter dans ce cas une complication excessive on peut alors se contenter de
modifier le niveau de gris des points constituant la trame (micropixels) en ajoutant
ou en retranchant au niveau de gris du pixel correspondant, dans l'image initiale,
une valeur constante. L'opération est une addition ou une soustraction suivant que
le niveau de gris du pixel de l'image initiale est inférieur à 0,5 ou supérieur à
0,5.
[0042] A titre d'exemple de réalisation, on peut indiquer que des résultats satisfaisants
sont obtenus lorsque le document (carte d'identité par exemple) est constitué de micropixels
de 20 x 20 p, chaque macropixel étant constitué de 6 x 8 micropixels et chaque caractère
alphanumérique lisible occupant 6 x 8 macropixels. De façon générale une hauteur de
caractère alphanumérique ou graphique comprise entre 1 et 5 mm sera satisfaisante.
[0043] Pour éviter la reproduction non autorisée du document par photographie, on peut utiliser
comme support un papier filigrané ou inclure un filigrane à l'intérieur d'une protection
plastique pour le document, dans la mesure où cette protection n'est pas détachable
du document sans dommages irréversibles pour ce dernier.
[0044] Par ailleurs, on peut obtenir des documents colorés par diverses techniques, notamment
l'utilisation d'un support sensible à la couleur, l'utilisation d'un document préimprimé
avec des plages ou des motifs colorés et l'utilisation d'une protection plastique
sur laquelle sont sérigraphiées des plages transparentes colorées.
[0045] La fabrication du document qui vient d'être décrit peut être effectuée par divers
procédés. Cependant ces procédés comporteront en règle générale une série d'étapes
communes :
- établissement d'un bordereau contenant les indications alphanumériques et fourniture
d'une photo par le candidat, ou bien introduction directe des données alphanumériques
par l'opérateur et prise de photographie sur place, l'ensemble des données étant de
toute façon numérisé et stocké sur le même support de mémorisation
- génération des micropixels par un calculateur rapide qui doit calculer la valeur
moyenne des pixels macroscopiques, générer la trame et calculer la valeur des pixels
élémentaires en temps réel suivant un algory- thme déterminé, et commander l'impression
- impression par un système rapide, qui sera généralement à prisme tournant et faisceau
laser modulé par des moyens acousto-optiques.
[0046] Etant donné le coût élevé de l'appareil d'impression proprement-dit, il sera souvent
utile de cinder le dispositif de fabrication en deux parties. La première partie est
constituée par un appareil de saisie des données, de numérisation des informations
et de mémorisation sur un support transportable. La seconde partie est constituée
par l'appareil de calcul et d'impression. Ce dernier appareil, fonctionnant en temps
différé peut traiter les supports de mémorisation provenant d'un grand nombre d'appareils
de saisie des données.
[0047] La figure 8 montre, à titre d'exemple, une constitution possible d'un appareil de
saisie et d'enregistrement des données, utilisable notamment pour l'établissement
de cartes d'identité.
[0048] L'appareil dont la constitution de principe est montrée en figure 8 constitue un
terminal autonome, dont un exemplaire peut être implanté dans chaque centre administratif
afin de collecter les renseignements à la source.
[0049] L'appareil de la figure 8 comprend un organe de gestion 30 comportant un microprocesseur
32 et un générateur de caractères 34, relié à des organes d'en- trée/sortie. En général,
ces organes comporteront notamment ceux qui vont maintenant être décrits.
[0050] L'organe de gestion est relié à deux caméras vidéo 36 et 38 respectivement prévues
pour fournir une image du visage et de l'empreinte digitale du demandeur. Un multiplexeur
vidéo 40 permet d'afficher, sur un moniteur de télévision 42, l'une ou l'autre des
images fournies par les caméras 36 et 38. Un second multiplexeur 44 permet d'orienter
vers un organe de stockage 48, représenté sous forme d'un magnétoscope, les informations
fournies par les caméras et celles qui proviennent d'une console d'opérateur 50 munie
d'un clavier d'entrée de données. En cas d'emploi d'un magnétoscope, les images sont
avantageusement enregistrées sur la voie vidéo, tandis que les informations alphanumériques
codées par le générateur de caractères 34 sont enregistrées simultanément sur la bande
son.
[0051] L'appareil peut être complété par une imprimante qui fournit une copie des informations
enregistrées par l'opérateur et qui peut être validée par le demandeur, par exemple
par opposition d'une signature ou d'une empreinte. Un lecteur de badge peut également
être prévu, n'autorisant l'introduction des données que par un opérateur qui a préalablement
introduit sont badge d'identification et frappé au clavier un mot de passe connu de
lui seul.
[0052] L'enregistrement ainsi réalisé peut alors être transporté pour exploitation par l'appareil
de génération des pixels et d'impression.
[0053] Cet appareil peut avoir la constitution générale montrée en figure 9, de nombreuses
autres constitutions étant possibles. L'appareil schématisé en figure 9 comprend un
bus 52 auquel sont reliés des organes d'entrée- sortie et des organes processeurs.
Lorsque l'appareil est destiné à recevoir les informations sous forme d'enregistrement
magnétoscopique, l'appareil comprend un interface de magnétoscope 54 relié au magnétoscope
56. Une carte microprocesseur 58 également reliée au bus traite les données introduites
à l'aide d'un clavier opérateur 60 et restitue sur un organe de visualisation, tel
qu'une imprimante 62, les informations à conserver. Les informations concernant un
document à fabriquer lues par le magnétoscope 56 sont stockées dans une mémoire vive
64. Une capacité de 256 k.octets est généralement suffisante pour stocker l'ensemble
des informations correspondant à une carte d'identité.
[0054] Les moyens de détermination de la trame, c'est-à-dire du niveau de gris à donner
à chaque micropixel, comportent un séquenceur d'adresses 66 comportant une mémoire
vive tampon. Cette mémoire tampon va stocker le texte qui doit être reproduit de façon
répétitive dans la trame, constitué de 256 octets au maximum, codés en binaire, et
les niveaux de gris disponibles allant du noir au blanc, codés sur 8 bits par exemple.
[0055] Le séquenceur reçoit, cette fois du microprocesseur 58, d'une part les indications
de ligne et de colonne de chaque micropixel, en succession, et d'autre part les paramètres
choisis pour la réalisation. Le séquenceur est piloté par une horloge qui donne la
cadence d'impression des points successifs et détermine la teneur de la trame associée
à chaque ligne de micropixels à son tour. Une table de correspondance adressable par
le séquenceur permettra de fournir la valeur des micropixels correspondants à chaque
ligne à l'appareil de restitution 70 qui peut être soit du type à impression directe
sur papier, soit du type photographique.
[0056] Le procédé mis en oeuvre est alors le suivant : chaque fois que les éléments d'une
nouvelle carte à fabriquer apparaissent, la carte microprocesseur charge les caractères
du texte à insérer sous forme de trame dans la mémoire vive de 256 caractères alphanumériques,
en même temps que la valeur d'un paramètre indiquant la longueur du texte de trame.
Le fonctionnement va ensuite intervenir à une cadence fixée par une horloge incorporée
au restituteur 70. Cette horloge fournit des impulsions à la cadence d'impression
des points d'une ligne et des impulsions de retour ligne. Les impulsions de retour
ligne sont écartées d'une valeur telle qu'une partie seulement de la durée de ligne
sont utilisés pour la transmission des informations concernant les micropixels à imprimer.
Pendant ce temps de longueur d'une ligne, les données transmises au restituteur 70
sont transcrites sur le support, par exemple le papier. Le reste du temps est ignoré
par le restituteur. Il est utilisé par la carte à microprocesseur qui assure la gestion
du système. Pendant cette durée de la période de ligne, la carte à microprocesseur
charge dans le séquenceur :
- l'échelle des niveaux de gris,
- les dimensions de la matrice de définition des caractères de la trame (c'est-à-dire
le nombre de micropixels dans un macropixel, dans le sens horizontal et le sens vertical)
- les commandes nécessaires au séquenceur,
- le préchargement du compteur de texte de trame, permettant de piloter l'organisation
de la trame dans le sens horizontal et le sens vertical.
[0057] Grâce à cette commande à base de logiciels, on peut aisément modifier :
- la police de caractères, avec la définition associée (nombre de micropixels dans
un macropixel),
- la dimension de la carte d'identité à réaliser,
- la définition de l'image, puisque les niveaux de gris qui la constituent sont mis
à jour à chaque ligne de micropixels,
- la définition des caractères visibles à l'oeil nu, indépendamment de la police de
caractère constituant la trame.
[0058] La table de correspondance 68 est prévue pour déterminer la vidéo du restituteur
70 en fonction de plusieurs paramètres qui sont :
- le niveau de gris moyen de la carte à un emplacement déterminé, c'est-à-dire pour
macropixels donnés,
- les paramètres de définition des caractères de la trame (c'est-à-dire les dimensions
de ces caractères en micropixels),
- le type de caractères à imprimer.
[0059] Cette table devra en conséquence avoir une grande dimension, si du moins on souhaite
un nombre de niveau de gris élevé et un grand nombre de caractères différents. Si
par exemple on souhaite disposer de 64 niveaux de gris, afin d'avoir une bonne reproduction
des parties figuratives et pouvoir restituer aussi bien des caractères latins que
d'autres caractères (par exemple arabes), une table de 500 k.mots pourra être nécessaire.
Cette table pourra être constituée par une mémoire morte programmable, recevant en
entrée un code représentatif du caractère (7 bits), un code représentant le niveau
de gris moyen (6 bits) et un code représentatif de la police de caractères (6 bits).
En sortie, la table fournit en séquence, sur 6 bits au cas où 64 niveaux de gris sont
disponibles, un signal représentatif de l'absorption des micropixels successifs.
[0060] L'invention est susceptible de nombreuses variantes. Elle permet de réaliser des
documents en caractères autres que latins (la même machine pouvant en alternance imprimer
plusieurs types de caractères ou plusieurs polices). Le document réalisé peut avoir
une trame codée suivant un code simple permettant une vérification très rapide à l'aide
d'une calculette contenant la clef de décodage.
1. Document d'identité difficilement falsifiable comportant des indications graphiques
à au moins deux niveaux d'absorption de lumière, comprenant des informations alphanumériques
ou plus généralement graphiques, portées en clair, spécifiques au titulaire et/ou
au document et éventuellement une partie figurative, les indications apparaissant
sur un fond tramé, caractérisé en ce que la surface du document est décomposée en
un réseau de macropixels présentant chacun un niveau d'absorption moyen déterminé
et en ce que chaque macropixel est constitué à son tour par une matrice de micropixels
ayant chacun une absorption choisie parmi au moins deux niveaux et répartis de façon
à maintenir l'absorption moyenne de chaque macropixel et à constituer la trame qui
reproduit à échelle microscopique une partie au moins des indications spécifiques.
2. Document selon la revendication 1, caractérisé en ce que chaque macropixel est
constitué par une matrice de micropixels en nombre suffisant pour permettre de représenter
un caractère alphanumérique ou graphique de trame dans chaque macropixel.
3. Document selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que les informations
alphanumériques et graphiques sont formées de macropixels décomposés en micropixels
ayant des absorptions de lumière déterminées de façon à améliorer la définition des
indications alphanumériques et graphiques.
4. Document suivant la revendication 1, 2 ou 3, caractérisé en ce que chaque caractère
alphanumérique ou graphique de trame est réalisé sur une matrice de plusieurs micropixels
et en ce que chaque caractère alphanumérique ou graphique porté en clair et visible
à l'oeil nu correspond à la surface occupée par plusieurs caractères alphanumériques
ou graphiques de trame, d'une hauteur comprise entre 1 mm et 5 mm.
5. Document selon la revendication 1, caractérisé en ce que chaque caractère alphanumérique
de trame est représenté dans un macropixel par des graphèmes ayant une absorption
déterminée sur un fond ayant une autre absorption déterminée, de sorte que chaque
macropixel contient seulement deux niveaux d'absorption de lumière.
6. Document selon la revendication 5, caractérisé en ce que les niveaux d'absorption
disponibles pour constituer les macropixels sont compris entre 4 et 64, les niveaux
extrêmes étant constitués par le blanc et le noir, les indications graphiques portées
par le document apparaissant alors dans une plage allant du gris très clair au gris
très foncé.
7. Procédé de fabrication d'un document d'identité comportant des indications graphiques
à au moins deux niveaux d'absorption de lumière constitué par des informations alphanumériques
portées en clair, spécifiques au titulaire ou au document, et éventuellement par une
partie figurative, sur un fond tramé, caractérisé en ce qu'on compresse la dynamique
de contraste des informations graphiques à reproduire pour la réduire à une plage
de contraste inférieure à celle pouvant être obtenue au niveau de micropixels ; on
décompose les indications graphiques en macropixels ayant une dimension supérieure
ou égale à celle des micropixels, on détermine, dans chaque macropixel, la densité
optique à donner à chaque micropixel pour représenter à l'échelle microscopique un
caractère de trame dans chaque macropixel et laisser inchangé son contraste global,
et on imprime les micropixels sur le document.