[0001] La présente invention concerne le domaine de l'isolation thermique des bâtiments
par l'extérieur et plus particulièrement un petit élément isolant de revêtement de
façade ainsi que son application à la réalisation d'un procédé de vêture.
[0002] Les techniques actuelles d'isolation par l'extérieur des bâtiments font généralement
appel soit à la pose sur le mur d'un isolant puis d'un enduit extérieur de protection
et de finition, soit à la pose d'un isolant puis d'une peau extérieure de protection
maintenue par une ossature secondaire fixée sur le mur par l'intermédiaire de pattes,
pinces ... solidarisées au gros-oeuvre par une fixation mécanique du type cheville.
Tous ces procédés s'avérant coûteux du fait d'une multitude de tâches à réaliser sur
le chantier lors de la pose, les recherches se sont portées ces dernières années sur
des complexes préfabriqués isolantpeau extérieure, pouvant être collés et/ou fixés
mécaniquement sur la paroi-support extérieure à protéger et assemblés le plus souvent
à joints vifs par clipsage. Ces complexes, qui sont plus communément appelés vêtures,
sont généralement constitués d'une peau métallique associée à un isolant, chaque élément
de vêture couvrant généralement de grandes surfaces de l'ordre du m
2 ou plus.
[0003] Malgré le nombre important d'études réalisées sur le sujet et dont la preuve nous
est offerte par les nombreuses demandes de brevet déposées en France notamment, il
s'avère que ces produits ont du mai à s'imposer sur le marché par suite d'une part
des difficultés d'adaptation des produits à tous les cas de figure rencontrés pour
isoler les façades d'un bâtiment, et d'autre part de la présence de fixations multiples
plus ou moins aisées a mettre en oeuvre et qui grèvent le prix posé du revêtement
isolant De ce fait, l'on a vu apparaître récemment des éléments de vêture de plus
petites dimensions, c'est-à-dire couvrant de faibles surfaces (S < 0,25 m
2), et qui donnent plus de souplesse à la pose, notamment pour la réalisation des encadrements
de baie. Toutefois, les différents modèles actuellement proposés imposent encore plusieurs
points de fixation par élément, qu'il s'agisse de fixations mécaniques ou de plots
de colle. Le but de la présente invention est de remédier à ces différents inconvénients
en proposant un petit élément isolant de revêtement de façade de bâtiment, qui présente
une structure simple, un seul point au maximum de fixation à la paroi-support, une
excellente isolation sans pont thermique et qui, une fois posé, donne au mur isolé
l'aspect d'un revêtement traditionnel dit à claire-voie ordinaire verticale.
[0004] Ledit petit élément isolant de revêtement de façade est caractérisé en ce qu'il comprend
deux parties constituées, la première d'une plaque formant peau extérieure rigide,
protectrice et décorative, et la deuxième d'une âme isolante en forme de T collée
sur la sous-face de la plaque formant peau extérieure et de telle manière que ladite
sous-face en soit dépourvue sur son pourtour inférieur.
[0005] De préférence, l'âme isolante est réalisée à l'aide d'un isolant rigide type polystyrène
expansé ou polyuréthane injecté, tandis que la peau extérieure est en fibres- ciment-silice
autoclavé.
[0006] En outre, l'âme en T est dotée à mi-épaisseur, sur toute la longueur de ses tranches,
d'un système de feuillures mâles et/ou femelles suivant le cas, et caractérisée en
ce que les tranches longitudinales de l'âme isolante sont pourvues sur la partie correspondant
aux ailes latérales du T de feuillures femelles et sur la partie correspondant au
pied du T de feuillures mâles, et en ce que les tranches transversales de l'âme isolante
sont pourvues sur la partie correspondant au sommet du T d'une feuillure mâle, sur
la partie correspondant au milieu du T des feuillures femelles et sur la partie correspondant
à la base du T d'une feuillure femelle.
[0007] L'invention concerne également un procédé de vêture réalisé à partir des petits éléments
isolants décrits ci- dessus, caractérisé en ce que lesdits petits éléments isolants
permettent la réalisation d'un revêtement à claire-voie ordinaire verticale, c'est-à-dire
que les plaques formant peau extérieure sont disposées selon des rangées verticales
dans lesquelles chaque plaque supérieure recouvre partiellement la plaque inférieure
respective, les rangées verticales contiguës étant continuellement décalées les unes
des autres d'une distance correspondant à la moitié de la différence entre la hauteur
des plaques formant peau extérieure et le recouvrement à l'intérieur desdites rangées
; les plaques formant peau extérieure des rangées voisines se recouvrant en partie
longitudinalement chaque plaque étant insérée entre deux plaques adjacentes de la
rangée voisine considérée. Grâce à cet agencement ainsi qu'à la forme et la disposition
de l'âme en T des petits éléments on obtient, par simple emboîtement des feuillures
mâles et femelles des différents petits éléments, à la fois une isolation thermique
continue du mur, une protection étanche de l'isolant et du mur, ainsi que la possibilité
de n'utiliser au maximum qu'une seule fixation par élément.
[0008] Selon une autre caractéristique de l'invention, la vêture est fixée au mur à l'aide
d'un ensemble clou-cheville introduit dans le trou unique pratiqué en tête de l'élément
et dans l'axe médian, c'est-à-dire dans la zone correspondant au recouvrement transversal
entre deux petits éléments adjacents d'une même rangée verticale, de sorte qu'aucune
fixation ne soit apparente une fois le revêtement terminé. Cette disposition améliore
sensiblement l'esthétique du revêtement tout en évitant les problèmes inhérents à
la corrosion des fixations mécaniques (clous, vis ou similaires) laissées apparentes
et donc directement exposées aux intempéries.
[0009] D'autres caractéristiques ou particularités de la présente invention apparaîtront
à la lecture de la description qui suit d'un exemple non limitatif avec référence
aux figures annexées parmi lesquelles :
- la figure 1 est une vue en élévation de la face avant d'un petit élément isolant
conforme à l'invention,
- la figure 2 est une vue en élévation de la face arrière du petit élément isolant,
- la figure 3 est une vue de profil en élévation du petit élément isolant,
- la figure 4 est une coupe selon AA,
- la figure 5 est une coupe selon BB,
- la figure 6 est une vue en élévation côté extérieur du procédé de vêture selon l'invention
dont la peau extérieure est posée à claire-voie ordinaire verticale,
- la figure 7 est une vue en élévation côté paroi-support du procédé de vêture,
- la figure 8 est une coupe selon CC,
- la figure 9 est une coupe selon DD,
- la figure 10 est une variante de la figure 2.
[0010] Comme représenté sur la figure 1, le petit élément isolant de revêtement de façade
de bâtiment comprend une plaque formant peau extérieure (1 ) réalisée dans le présent
exemple en Glasal ® (plaque en fibresciment-silice autoclavé, comprimé) d'épaisseur
4 mm et de format 60 x 30 cm ; ce matériau présentant la particularité d'être perméable
à la vapeur d'eau, de présenter une grande stabilité dimensionnelle, et d'avoir en
surface un revêtement coloré esthétique et durable. Sur la sous-face de la plaque
(1) l'on a fixé soit par collage une âme isolante (2) en polystyrène, soit par auto-adhésivité
une âme isolante (2) en polyuréthane, l'une ou l'autre présentant la particularité
d'être en forme de T de sorte que la sous-face de la plaque (1 ) soit dépourvue d'isolant
sur son pourtour inférieur, c'est-à-dire dans la zone (3) dite de recouvrement transversal
et/ou longitudinal entre les éléments contigus. l'âme isolante (2), et comme représentée
sur les figures 1-2 et 3, déborde légèrement au-dessus de la plaque (1 ) de la valeur
correspondant à l'épaisseur d'une feuillure mâle (4'). On remarque sur les figures
2-3-4-5 que l'âme isolante (2) est 'dotée à mi-épaisseur, sur toute la longueur de
ses tranches et en alternance, de feuillures mâles (4-4') et/ou femelles (5-5'-5")
suivant les cas de sorte à assurer un autoblocage entre éléments contigus et autoriser
l'emploi au maximum d'une fixation par élément Cette fixation s'effectue par l'intermédiaire
du trou (6) situé en tête de l'élément et dans l'axe médian, ledit trou traversant
à la fois la plaque formant peau extérieure et l'âme isolante.
[0011] Les figures 4 et 5 présentent deux coupes de l'àme isolante (2) au niveau coupe AA
de la moitié supérieure de l'âme en T et au niveau coupe BB de la moitié inférieure
de j'âme en T. L'on remarque sur la coupe AA la présence de deux feuillures femelles
(5), tandis que sur la coupe BB celle de deux feuillures mâles (4).
[0012] Cet agencement permet, d'une part verticalement à la feuillure mâle (4) d'un élément
d'une rangée considérée de venir se positionner dans la feuillure femelle (5) de l'élément
contigu de la rangée voisine et vice versa, et d'autre part, horizontalement à la
feuillure femelle (5') d'un élément d'une rangée considérée et aux feuillures femelles
(5") des deux éléments contigus des deux rangées voisines, de venir se positionner
dans la feuillure mâle (4') de l'élément inférieur de la même rangée considérée.
[0013] Pour la réalisation du procédé de vêture suivant l'invention dont la peau extérieure
est posée à claire-voie ordinaire verticale et faisant appel à des petits éléments
isolants tels que précédemment décrits, l'on a procédé comme suit et comme représenté
sur les figures 6 et 7. L'on pose tout d'abord en alternance et sur une même ligne
de niveau un petit élément standard (7) et un élément de "doublis" (8), ce demier
correspondant sensiblement à la partie totalement recouverte d'isolant en sous-face
d'une plaque formant peau extérieure (1), augmentée d'une bande de 2 à 6 cm démunie
d'isolant et faisant office de goutte d'eau. Une fois ce premier rang réalisé, les
éléments standards (7') du rang inférieur viennent s'emboîter dans les créneaux constitués
de sorte que les âmes isolantes (2-2'-2") des différents rangs soient parfaitement
imbriquées les unes dans les autres et de sorte que les plaques formant peau extérieure
(1-1'-1") présentent après recouvrement longitudinal et transversal la configuration
traditionnelle d'écailles posées à claire-voie ordinaire verticale.
[0014] Comme représenté sur la figure 8, la fixation pratiquée en tête des éléments et qui
est invisible sur le premier rang d'éléments standard (7) du fait du recouvrement
transversal des éléments supérieurs (7") permet d'éviter toute attaque directe de
l'ensemble clou-cheville (9) par les agents atmosphériques et procure une esthétique
améliorée du revêtement de façade.
[0015] L'on a représenté sur la figure 7 pour amèliorer la compréhension, la face arrière
côté paroi-support du procédé de vêture, étant entendu que cette face est non apparente
dans la réalité de l'ouvrage car intimement solidarisée au mur. Cette figure permet
de constater la parfaite imbrication des âmes isolantes (2-2'-2") et la continuité
qui en résulte sur le plan isolation.
[0016] Sur la figure 9, l'on s'est efforcé de présenter la valeur du recouvrement longitudinal
entre les différentes plaques formant peau extérieure (1-1') des éléments contigus
et t'imbrication de ces dernières dans le cadre de la pose traditionnelle à claire-voie
ordinaire verticale.
[0017] Bien entendu l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation qui viennent
d'être décrits, mais en couvre au contraire toutes les variantes. C'est ainsi par
exemple qu'il est possible, et comme représenté sur la figure 10, d'améliorer notablement
la résistance aux chocs d'impact de corps mous de la peau extérieure (1), en prévoyant
dans la zone de recouvrement transversal une languette (10) de faible épaisseur (environ
5 mm), en partie inférieure du petit élément isolant et dans le prolongement de la
base de l'âme isolante en T(2), mais à l'exclusion des zones servant simultanément
aux recouvrements longitudinaux et transversaux. Cette languette anti-choc collée
en sous-face de la plaque formant peau extérieure peut être réalisée dans le même
produit que l'âme isolante (2) ou dans tout autre produit possédant au moins la même
dureté. Une échancrure (11) de l'ordre de 15 mm de large est prévue dans la languette
(10) pour permettre le passage de la tête de fixation de l'élément recouvert. Afin
de ménager un larmier à l'extrémité inférieure de la peau extérieure (1), il est conseillé
d'arrêter la languette à environ 2 mm en retrait du bord de la peau extérieure.
1. Petit élément isolant de revêtement de façade caractérisé en ce qu'il est constitué
de deux parties, à savoir une plaque rigide formant peau extérieure (1), et une âme
isolante rigide (2) en forme de T collée sur la sous-face de la plaque (1), de telle
manière que ladite sous-face en soit dépourvue sur son pourtour inférieur (3).
2. Petit élément isolant suivant la revendication 1, caractérisé en ce que la plaque
rigide formant peau extérieure (1) est réalisée en un matériau stable dimensionnellement
et perméable à la vapeur d'eau, tel que le fibres-ciment-silice autoclavé ou le béton
de résine.
3. Petit élément isolant suivant la revendication 1 dont l'âme isolante (2) est dotée
à mi-épaisseur et sur toute la longueur de ses tranches d'un système de feuillures
mâles (4-4') et/ou femelles (5-5'-5") suivant le cas, et caractérisé en ce que les
tranches longitudinales de l'âme (2) sont pourvues sur la partie correspondant aux
ailes latérales du T de feuillures femelles (5), sur la partie correspondant au pied
du T de feuillures mâles (4), et en ce que les tranches transversales de l'âme (2)
sont pourvues sur la partie correspondant au sommet du T d'une feuillure mâle (4'),
sur la partie correspondant au milieu du T de feuillures femelles (5") et sur la partie
correspondant à la base du T d'une feuillure femelle (5').
4. Petit élément isolant suivant la revendication 3, caractérisé en ce que l'âme isolante
(2) déborde légèrement au-dessus de la plaque formant peau extérieure (1) et de la
valeur correspondant à l'épaisseur d'une feuillure mâle (4').
5. Petit élément isolant suivant l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé en ce que la plaque formant peau extérieure (1) et l'âme isolante (2)
sont percées de part en part d'un trou unique (6) servant à la fixation et situé en
tête dudit petit élément isolant et dans l'axe médian.
6. Petit élément isolant selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé
en ce qu'il est muni à sa partie inférieure d'une languette antichocs (10) de faible
épaisseur collée sur la plaque rigide (1) formant peau extérieure et s'étendant dans
le prolongement de la base de l'âme isolante en T (2), ladite languette étant munie
d'une échancrure (11) pour permettre le passage d'un moyen de fixation.
7. Procédé de vêture faisant appel à des petits éléments isolants suivant l'une quelconque
des revendications précédentes, caractérisé en ce que lesdits petits éléments isolants
(7-7'-7") permettent la réalisation d'un revêtement à claire-voie ordinaire verticale,
c'est-à-dire que les plaques formant peau extérieure sont disposées selon des rangées
verticales dans lesquelles chaque plaque supérieure (1") recouvre partiellement la
plaque inférieure respective (1), les rangées verticales contiguês étant continuellement
décalées les unes des autres d'une distance correspondant à la moitié de la différence
entre la hauteur des plaques et le recouvrement à l'intérieur desdites rangées ; les
plaques (1 et 1') formant peau extérieure de rangées voisines se recouvrant en partie
longitudinalement, chaque plaque (1') étant insérée entre deux plaques adjacentes
(1 et 1") de la rangée voisine considérée.
8. Procédé de vêture suivant la revendication 7, caractérisé en ce que par simple
emboîtement des feuillures (4-4'-5-5'-5") des différents petits éléments isolants
contigus (7-7'-7") l'on obtient une isolation extérieure continue du mur du fait de
l'imbrication des différentes âmes isolantes (2-2'-2") en T dans les créneaux constitués
par les rangs inférieurs.
9. Procédé de vêture suivant les revendications 7 et 8, caractérisé en ce que par
simple emboîtement des feuillures (4-4'-5-5'-5") des différents petits éléments isolants
contigus (7-7'-7"), l'on obtient d'une part une isolation thermique extérieure continue
de la façade et d'autre part un revêtement extérieur protecteur à claire-voie ordinaire
verticale.
10. Procédé de vêture suivant l'une quelconque des revendications 7 à 9, caractérisé
en ce que les petits éléments isolants (7-7'-7") sont fixés au mur dans la zone correspondant
au recouvrement transversal entre deux petits éléments adjacents d'une même rangée
verticale de sorte qu'aucune fixation ne soit apparente une fois le revêtement terminé.
11. Procédé de vêture suivant la revendication 10, caractérisé en ce que les petits
éléments isolants (7-7'-7") ne sont fixés contre le mur qu'à l'aide d'une seule fixation
au maximum par élément.
12. Procédé de vêture suivant la revendication 9, caractérisé en ce que l'autoblocage
assuré d'une part par l'emboîtement des feuillures (4-4'-5-5'-5") des âmes isolantes
(2-2'-2") ainsi que par les recouvrements transversaux et longitudinaux des plaques
formant peau extérieure (1-1'-1") permet de supprimer la fixation de certains des
petits éléments isolants constitutifs du procédé de vêture.