[0001] La présente invention se rapporte aux charnières notamment pour bracelet ou pour
montre-bracelet. Elle a pour objet une charnière du type comprenant un organe femelle
muni d'un tube, un organe mâle muni d'un tenon et articulé dans l'organe femelle,
autour d'un axe tenant lieu d'axe d'articulation de la charnière, et un verrou axial.
[0002] Une telle charnière est connue par exemple par le brevet CH 598 782 qui décrit un
bracelet à maillons articulés au moyen de charnières de ce type. Dans ce brevet, chaque
charnière comprend deux organes mâles, deux organes femelles et un verrou formé d'un
ressort qui est en appui contre un bras reliant l'un de ces organes au corps du maillon.
Le démontage de tels bracelets nécessite l'utilisation d'objets permettant le déplacement
du ressort tenant lieu de verrou, ce qui peut poser des problèmes, notamment lors
de la vente, dans le cas où le vendeur n'est pas un horloger.
[0003] Le but de la présente invention est de réaliser une charnière à verrou, dont le démontage
ne nécessite pas d'outil particulier.
[0004] Ce but est atteint grâce au fait que le verrou comporte des moyens d'accrochage faits
de deux parties respectivement solidaires des organes mâle et femelle et des moyens
de verrouillage déformables élastiquement, pour verrouiller les deux parties en-deçà
d'une valeur limite de traction axiale exercée sur les organes.
[0005] Grâce à ces caractéristiques, la mise de longueur ou le changement du bracelet peut
se faire par un simple mouvement de cisaillement sur deux maillons voisins ou sur
le bracelet et la boite.
[0006] On connaît certes par le document FR-A-2 300 197 des charnières comportant des moyens
de verrouillage déformables élastiquement pour verrouiller les organes mâle et femelle.
Ces charnières, en plastique, non déverrouillables, sont destinées à être utilisées
dans des meubles soumis à des variations de température, à cause de la flexibilité
du plastique. Bien que très voisine, par sa structure, de la charnière selon l'invention,
la charnière décrite dans FR-A-2 300 197 ne pourrait sans autre être appliquée à la
fabrication d'un bracelet. De plus, même adaptée, elle ne pourrait résoudre le problème
de la mise à la longueur ou le changement du bracelet, puisqu'elle est indémontable.
[0007] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, faite
en référence aux dessins dans lesquels:
- les figures 1, 2 et 3 représentent respectivement en perspective éclatée et en coupes
axiale et radiale, une charnière selon un mode préféré de réalisation de l'invention;
- les figures 4 à 7 représentent, par des coupes respectivement axiale et radiale,
deux autres modes de réalisation de l'invention; et
- la figure 8 est une vue en perspective d'une montre munie d'un bracelet à maillons
reliés entre eux au moyen de charnières selon l'invention.
[0008] Ainsi qu'on peut le voir sur les figures 1, 2 et 3, la charnière selon l'invention
comporte un organe femelle 10 muni d'un tube 12, un organe mâle 14 muni d'un corps
15 et d'un tenon 16 articulé dans l'organe femelle 10 autour d'un axe 18 tenant lieu
d'axe d'articulation de la charnière, et un verrou axial 20. Ce verrou comporte des
moyens d'accrochage comprenant d'une part un élément de retenue 22, d'autre part quatre
éléments d'accrochage 24, et des moyens de verrouillage 26 déformables élastiquement,
pour verrouiller les éléments en-deçà d'une valeur limite de traction axiale exercée
sur les organes 10 et 14. Le premier élément 22 est formé par un bourrelet 28 qui
dépasse radialement vers l'extérieur d'une portion axiale 29 de l'organe mâle 14,
cette dernière étant solidaire du tenon 16. Plus précisément, ce bourrelet est formé
par une portion en forme de rotule dont le centre est situé sur l'axe 18 et solidaire
de la portion 29. Les seconds éléments 24 comportent chacun une griffe 30 mobile élastiquement
et coopérant avec le bourrelet 28 pour former les moyens d'accrochage. Ces griffes
30 s'étendent radialement vers l'intérieur et sont chacune reliées à l'organe femelle,
et plus précisément à un bouchon 32 obturant l'une des extrémités du tube 12, par
une lamelle élastique 34 s'étendant axialement et formant les moyens de verrouillage
26. En d'autres termes, les moyens de verrouillage 26 sont solidaires des seconds
éléments 24 et les relient à l'organe femelle 10. Les éléments 22 et 24 des moyens
d'accrochage et les moyens de verrouillage 26 sont agencés de manière que les griffes
30 enserrent le bourrelet 28, les lamelles élastiques 34 exerçant une force qui tend
à s'opposer à l'écartement des griffes 30 dans le sens radial. Si l'on trace une tangente
t au bourrelet 28, et passant par le lieu de contact des griffes 30, cette tangente
forme un angle a avec l'axe 18, avantageusement compris entre 30 et 70° (fig. 2).
Grâce à cette configuration, l'application d'une traction axiale sur les organes femelle
10 et mâle 14 induit une force tendant à écarter les griffes 30. Lorsque cette force
est supérieure aux forces dues à l'armage des lamelles élastiques qui tendent à s'opposer
à leur écartement, les griffes 30 s'écartent, laissant passer le bourrelet 28, ce
qui permet le démontage de la charnière. Ainsi, pour démonter cette charnière, il
suffit d'exercer une force axiale suffisante pour écarter les griffes 30 et libérer
ainsi le bourrelet 28. Les griffes 30, le bourrelet 28 et les lamelles élastiques
34 sont dimensionnés de manière que cette force soit comprise entre 80 g et 1 kg,
typiquement de 200 g.
[0009] Pour réassembler les organes femelle 10 et mâle 14, il suffit d'introduire le tenon
16 dans le trou du tube 12 et d'appuyer pour que le bourrelet 28 écarte les griffes
30 et vienne de nouveau s'accrocher derrière elles.
[0010] La charnière sera d'autant plus difficile à démonter que la force des lamelles élastiques
34 est grande et que l'angle a que forme l'axe 18 et la tangente t est grand.
[0011] Le mode de réalisation des figures 4 et 5 diffère de celui des figures 1, 2 et 3
du fait que le deuxième élément 24 des moyens d'accrochage et les moyens de verrouillage
26 sont formés ensemble d'une bague 36 comportant une fente radiale 38 et positionnée
axialement dans une gorge radiale 40 définie dans l'organe femelle 10 par le bouchon
32 et une portée 12a que comporte le tube 12. Plus précisément l'élément 24 est formé
par le bord intérieur de la bague 36. Par contre, l'organe mâle 14 et le premier élément
22 sont les mêmes que ceux du mode de réalisation représenté aux figures 1 et 2. Grâce
au fait que la bague est fendue, elle est ainsi rendue élastiquement déformable, ce
qui lui permet de tenir lieu de moyen de verrouillage 26.
[0012] Afin d'augmenter l'élasticité de la bague, celle-ci peut avoir une forme en trèfle,
percée d'un trou triangulaire plutôt que d'être annulaire.
[0013] Dans ce mode de réalisation, l'application d'une force axiale sur les organes femelle
10 et mâle 14 provoque l'écartement de la bague 36 qui permet le passage du bourrelet
28 dans un sens ou dans l'autre, selon qu'il s'agisse d'une force de traction ou de
compression.
[0014] Ainsi, dans les deux modes de réalisation décrits, l'élément de retenue 22 est solidaire
de l'organe mâle 14, tandis que les éléments d'accrochage 24 ainsi que les moyens
de verrouillage 26 sont solidaires de l'organe femelle 10.
[0015] Au contraire, dans le mode de réalisation des figures 6 et 7, l'élément de retenue
22 est solidaire de l'organe femelle 10. Il est formé d'une bague rigide 41 bloquée
axialement dans la gorge radiale 40 définie dans l'organe femelle 10 par le bouchon
32 et la portée 12a du tube 12. Les éléments d'accrochage 24, au nombre de quatre,
sont formés par des griffes 42 qui s'étendent radialement vers l'extérieur. Les moyens
de verrouillage 26 comportent quatre lamelles élastiques 44, s'étendant axialement
et reliant les griffes 42 au tenon 16. Les flans des griffes 42 forment un angle aigu
avec l'axe 18, de manière que, lorsqu'une force axiale est exercée sur les organes
mâle et femelle, elle provoque un fléchissement des lamelles 44 qui tendent à faire
se rapprocher les griffes 42 les unes des autres, jusqu'à pouvoir passer au travers
du trou central de la bague 41.
[0016] Dans chacun des modes de réalisation représentés, les moyens d'accrochage comportent
un élément de retenue, rigide, et un ou des éléments d'accrochage associés élastiquement
à l'organe mâle ou femelle. Il est bien évident qu'en combinant l'organe mâle de la
figure 6 avec l'organe femelle de la figure 4, il est possible d'obtenir un autre
mode de réalisation dans lequel tous les éléments des moyens d'accrochage sont reliés
élastiquement à leur organe respectif. Ce mode de faire permet de réduire le fléchissement
des lamelles.
[0017] Comme on peut le voir sur la figure 8, qui représente une montre comportant un bracelet
46 formé de maillons 46a à 46c et une boîte 48, ce type de charnière est particulièrement
bien adapté pour la réalisation des articulations des maillons ainsi que pour la fixation
du bracelet (notamment le maillon 46a) à la boîte 48 de la montre. Pour ce faire,
chacun des maillons 46a à 46c porte sur l'une de ses tranches un organe femelle 10,
soudé par la face extérieure du tube 12, et sur la tranche opposée un organe mâle
14, soudé par son corps 15, l'organe mâle de l'un des maillons étant articulé dans
l'organe femelle du maillon voisin. De façon similaire, la boîte 48 porte un organe
femelle 10 et un organe mâle 14.
[0018] Ce type d'attache du bracelet à la boîte est aussi utilisable avec un bracelet souple,
en cuir par exemple, l'extrémité voisine de la boîte étant alors solidaire d'une pièce
rigide portant l'un des organes de la charnière.
[0019] Ainsi qu'il ressort de la description, la charnière telle que décrite et revendiquée
permet de réaliser des bracelets dont le réglage de la longueur ne nécessite aucun
moyen particulier, ou des montres dans lesquelles le changement du bracelet se fait
de manière si aisée qu'elle permet au porteur même de l'effectuer à sa convenance,
sans devoir faire appel à un spécialiste.
1. Charnière notamment pour bracelet, qui comprend un organe femelle (10), muni d'un
tube (12), un organe mâle (14) muni d'un tenon (16) et articulé dans l'organe femelle
(10) autour d'un axe (18) tenant lieu d'axe d'articulation de la charnière, et un
verrou axial (20), caractérisée en ce que ledit verrou (20) comporte des moyens d'accrochage
faits de deux éléments complémentaires (22, 24) respectivement solidaires desdits
organes (10, 14) et des moyens de verrouillage (26) déformables élastiquement, pour
verrouiller lesdits éléments (22, 24) en deçà d'une valeur limite de traction axiale
exercée sur lesdits organes (10, 14).
2. Charnière selon la revendication 1, caractérisée en ce que le premier élément (22)
est fixé rigidement et le second élément (24), éventuellement multiple, est fixé élastiquement
par l'intermédiaire des moyens de verrouillage (26), à l'organe mâle (14) ou femelle
(10) respectif.
3. Charnière selon la revendication 2, caractérisée en ce que chaque second élément
(24) est une griffe (30, 42) reliée à l'organe mâle ou femelle par une lamelle élastique
(34, 44) s'étendant axialement.
4. Charnière selon la revendication 3, caractérisée en ce que le second élément (24)
s'étend radialement vers l'intérieur et en ce que le premier élément (22) est formé
par un bourrelet (28) qui dépasse radialement vers l'extérieur d'une portion axiale
(29) de l'organe mâle (14) ou femelle (10) dont il est solidaire.
5. Charnière selon la revendication 2, caractérisée en ce que le second élément (24)
est formé par le bord intérieur d'une bague élastique (26) fendue radialement et bloquée
axialement dans une gorge périphérique (40) intérieure audit tube (12) de l'organe
femelle (10).
6. Charnière selon la revendication 5, caractérisée en ce que le premier élément (22)
est formé par un bourrelet (28) qui dépasse radialement vers l'extérieur d'une portion
axiale (29) de l'organe mâle (14) dont il est solidaire.
7. Charnière selon la revendication 4 ou 6, caractérisée en ce que le bourrelet (28)
est formé par une portion en forme de rotule dont le centre est situé sur ledit axe
(18).
8. Charnière selon la revendication 3, caractérisée en ce que chaque griffe (42) s'entend
radialement vers l'extérieur et en ce que le premier élément (22) est formé par le
bord intérieur d'une bague (41) rigide, bloquée axialement dans une gorge périphérique
intérieure (40) dudit tube (12).