[0001] La présente invention concerne la fabrication des fils anti-parasites pour l'allumage
des moteurs à explosion d'automobiles, bateaux et autres.
[0002] Pour des raisons liées aux effets anti-parasites dans les câbles d'allumage de moteurs
à explosion, les fils conducteurs ne sont pas alignés dans l'axe du câble, mais généralement
disposés de façon hélicoïdale autour d'une âme absorbante. Pour cette raison, la résistance
en traction du conducteur ne peut pas être utilisée pour participer à la résistance
en traction du câble (dit "fil" anti-parasites). On doit donc prévoir un guipage,
pour stabiliser l'isolant, assurer la résistance en traction du câble, et plus particulièrement
obtenir une bonne liaison entre le fil d'allumage et la cosse dans laquelle il est
serti.
[0003] Usuellement, un fil d'allumage anti-parasites comporte, du centre vers l'extérieur
: un boudin en matière radio-absorbante et isolante extrudé sur un fil de guidage;
un conducteur enroulé eh spirale autour de ce boudin; une couche isolante, extruée
autour du conducteur, éventuellement avec interposition d'une couche absorbante isolante
sur le conducteur; une tresse guipée sur l'isolant; puis un isolant extérieur.
[0004] La présente invention a notamment pour but d'obtenir une meilleure liaison entre
la cosse et le fil d'allumage sur lequel elle est sertie, et cela, pour les températures
usuelles de fonctionnement, de l'ordre de 120°C et au delà.
[0005] Comme on l'a décrit plus haut, le procédé utilisé jusqu'à présent consiste à effectuer
le gainage en deux passes et à incorporer entre les deux couches d'isolant, en général,
un élastomère (EPDM, hypalon ou silicone) une tresse, ou guipage, en polyester. L'inconvénient
de ce procédé est que l'opération de tressage est très lente (50 m à l'heure environ)
donc coûteuse, en raison des masses des pièces en mouvements et des cinématiques des
mouvements sur les machines.De plus, les valeurs obtenues pour l'effort d'arrachement
ne sont en général supérieures que d'une faible marge à la valeur minima requise (6
à 7 daN suivant les cas).
[0006] Conformément à la présente invention, on remplace l'opération de tressage par la
pose en long, et en continu, d'un ruban tissé, pose qu'un outillage simple permet
d'effectuer en même temps que la deuxième passe de gainage, donc en temps masqué.
[0007] D'autres caractéristiques de l'invention apparaîtront au cours de la description
qui va suivre, donnée à titre d'exemple non limitatif, en regard des dessins ci-joints,
et qui fera bien comprendre comment l'invention peut être réalisée.
[0009] La figure 1 représente une vue en élévation de l'extrémité dégarnie progressivement
par paliers, d'un fil d'allumage anti-parasite selon l'invention; et
[0010] Les figures 2a et 2b sont des vues en plan représentant des échantillons de rubans
utilisables dans le procédé de la prés.ente invention.
[0011] Un câble typique selon la présente invention est constitué comme représenté sur la
figure 1. Il comporte un fil central 1 en un textile quelconque, dont la fonction
est de permettre, ou de faciliter l'extrusion et la manipulation du boudin 2, qui
est généralement maintenant formé d'une résine ou d'un élastomère chargé de ferrite.
Sur le boudin est enroulé en hélice à pas serré un fil conducteur 3, résistant ou
non selon les applications. Une gaine isolante 4 est extrudée par dessus. Il est bien
évident que s'il n'y avait rien d'autre, ce fil d'allumage n'aurait aucune résistance
mécanique, et en particulier, la jonction à la cosse serait trop fragile. C'est pourquoi
généralement une tresse est formée autour de cette première couche isolante, puis
une deuxième couche isolante 6 est extrudée sur la tresse.
[0012] L'opération de tressage est très lente. On sait qu'une double couronne de bobines
tourne autour du câble en fabrication, les bobines d'une couronne devant alternativement
passer à l'intérieur et à l'extérieur des bobines de l'autre couronne. L'avance est
de 50 mètres à l'heure environ. C'est cette vitesse qui conditionne toute la chaîne
de fabrication.
[0013] Conformément à la présente invention, on procède à la pose en long et en continu,
d'un ruban tissé 5. Un outillage simple permet d'effectuer cette opération en même
temps que la deuxième passe de gainage donc en temps màsqué. L'opération est comparable
à celle de la pose d'un feuillard dans la fabrication d'un câble coaxial et n'apporte
aucun ralentissement, puisqu'elle peut être exécutée plus rapidement que n'importe
laquelle des autres opérations d'extrusion ou d'enroulement du conducteur. Le ruban
est tissé d'avance, au lieu que la tresse soit fabriquée sur place.
[0014] Ce ruban présente les caractéristiques suivantes :
- il doit avoir une résistance à la rupture de l'ordre de 15 à 20 daN et un allongement
d'au moins 10 % ;
- les éléments qui le constituent (chaîne et trame) doivent résister à la déformation
subie par le câble lors du sertissage de la cosse. Pour cette raison, on utilisera
une fibre polyester de préférence à une fibre de verre ;
- les mailles doivent être assez larges pour permettre aux deux couches d'isolant
d'adhérer entre elles, en particulier lors de la seconde opération d'extrusion. De
ce point de vue, un ruban 5a, à larges mailles, tel que représenté sur la figure 2a
devrait mieux convenir qu'un ruban à fils fins serrés 5b tel que représenté sur la
figure 2b ;
- il peut être adhérisé de façon à améliorer son adhérence avec les deux couches d'isolant.
[0015] La largeur du ruban peut être choisie de façon que les deux bords 5', 5" du ruban
soient juxtaposés bord à bord ou presque, une fois le ruban posé sur la gaine isolante
sous-jacente, mais un léger recouvrement est préférable.
[0016] En effet, l'adhérence de la couche 6 à la couche 4, à travers les mailles du ruban
5, assure la jonction tubulaire de ce ruban, qui possède ainsi une résistance en traction
dans le sens circulaire sur toute sa périphérie. La transmission de l'effort résistant
dans le sens circulaire est faite, dans la zone de la jonction longitudinale, par
l'intermédiaire de l'isolant, de la même façon que dans le béton armé, la transmission
d'un effort d'un fer à un fer adjacent indépendant peut être obtenue par le béton
d'enrobage sur une certaine longueur. Ceci assure la cohésion de la partie active
du câble d'allumage, et empêche la fissuration du mélange-absorbant pendant les pliages
ou les vibrations auxquelles le câble est soumis sur-un moteur en fonctionnement.
[0017] En ce qui concerne la cosse, la partie servant au sertissage peut être :
- soit augmentée en longueur, de façon à améliorer le serrage sur le fil,
- soit munie de picots ou de crevés, de forme ronde ou triangulaire, et suffisamment
longs pour traverser la couche extérieure de l'isolation et venir s'ancrer dans le
ruban.
[0018] L'utilisation d'un ruban, dont le tissage est déjà réalisé avant son introduction
dans la structure du câble procure un avantage de fabrication. Il apporte aussi une
amélioration à la structure du câble, car les éléments résistants du ruban sont orientés
parallèlement à l'axe du câble, ce qui permet de contrôler plus précisément les qualités
d'allongement du câble, et les contraintes appliquées au milieu absorbant.
[0019] Dans des domaines d'application différents de l'allumage des moteurs à explosion,
on a déjà utilisé des câbles guipés. Si le guipage a pour but la résistance en traction,
ou la solidité d'un raccordement à une cosse ou un connecteur quelconque, la présente
invention s'applique avantageusement de la même façon.
[0020] Le procédé selon l'invention apporte un double avantage : économie de fabrication,
amélioration du produit. Ceci exprime de façon éloquente que ce procédé n'était pas
évident puisque depuis plusieurs dizaines d'années, les fils d'allumage étaient fabriqués
avec une tresse sans que l'on ait pensé à la pose d'un ruban.
1. Procédé de fabrication de câble électrique, en particulier fil d'allumage anti-parasite,
dans lequel un élément de renforcement longitudinal et de laision à un élément de
raccordement tel que cosse ou connecteur est placé entre deux couches extrudées de
matière isolante, caractérisé en ce que l'on pose sur la première couche d'isolant
(4) en long et en continu, un ruban tissé (5), puis l'on extrude par dessus une deuxième
couche (6) de matière isolante, de façon que les couches isolantes adhèrent l'une
à l'autre à travers le ruban.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le ruban (5a) est à larges
mailles.
3. Procédé selon une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que le ruban est
posé de façon que ses deux bords se recouvrent.
4. Câble électrique, notamment fil d'allumage anti-parasite, obtenu conformément au
procédé selon l'une des revendications 1 à 3.