[0001] La présente invention se rapporte à un procédé permettant d'obtenir des matières
textiles indécelables aux rayonnements infrarouges.
[0002] Le procédé suivant l'invention permet d'obtenir des textiles qui, soumis à une détection
par rayonnements infrarouges, soit grâce à la photographie, soit par des appareils
optiques électroniques de détection, absorbent ces rayonnements, ce qui les rend invisibles
à ces procédés de détection.
[0003] Son application la plus importante se fait dans des articles destinés à des fins
militaires, puisqu'elle y est particulièrement essentielle et s'utilise fréquemment
pour ses propriétés de camouflage.
[0004] Actuellement, on connaît seulement deux procédés pour lesquels on possède des informations
dans le domaine textile, l'un venu des Etats-Unis d'Amérique et l'autre de France,
que l'on met en oeuvre grâce à l'incorporation de noir de fumée dans les pâtes prévues
pour la préparation du filament de polyester, qui, par la suite, est transformé en
fibre prête à une utilisation textile.
[0005] Le procédé faisant l'objet de la présente invention permet l'incorporation de noir
de fumée à n'importe quelle classe de fibres textiles, qu'elles soient naturelles,
synthétiques ou artificielles, dans n'importe quelle phase de leur élaboration textile,
à savoir floc, peigné, fil ou tissu, indépendamment de la couleur, de la texture de
l'armure ou du mélange de fibres entre elles. D'une manière générale, le procédé se
base sur l'obtention de noir de fumée en dispersion dans des résines d'apprêt textile,
en modifiant cet apprêt ou non, de manière que, par la suite, à l'incorporation dans
un bain aqueux, on maintienne les particules de noir de fumée à l'état finement dispersé.
De la sorte, après obtention de la solution aqueuse et avec les particules à l'état
dispersé, on peut les déposer sur le substrat textile grâce à un procédé d'imprégnation
et d'essorage avec séchage et polymérisation ultérieure ou par épuisement, grâce à
l'hydrolyse du bain en pH légèrement acide.
[0006] La nouveauté apportée par ce procédé est manifeste, puisque, jusqu'à présent, c'est
la première fois que l'utilisation du noir de fumée dans le domaine textile, non pas
dans la fabrication des fibres, se fait à des fins de camouflage.
[0007] D'autre part, on peut déposer le noir de fumée, ce qui constitue un perfectionnement
nouveau, sur une fibre textile quelconque en milieu aqueux, tel que celui traditionnellement
utilisé dans l'industrie textile pour la transformation et l'apprêt des textiles.
[0008] Le noir de fumée est insoluble et, avec ce procédé, on obtient des dispersions aqueuses
stables permettant leur utilisation industrielle. Il est en outre à signaler que le
noir de fumée déposé en poussière dans les textiles n'élèvera pas les résistances
ou solidités aux exigences permettant de satisfaire à la plupart des normes textiles
DIN ou ISO, et communément acceptées dans le domaine textile, telles que les réssistances
aux frottements, aux nettoyages à sec et aux lavages, et d'autres normes spécifiquement
industrielles auxquelles les textiles sont soumis durant leur processus d'élaboration
en tissus. Avec le procédé suivant la présente invention, la résine permet non seulement
d'obtenir une dispersion d'une utilisation industrielle facile, mais en outre, après
le séchage et la polymérisation, elle assure la fonction d'agent réticulant qui fait
adhérer les particules aux textiles et les recouvre sous forme d'une pellicule très
fine en leur donnant les mêmes résistances ou solidités que celles présentées par
la résine, vis-à-vis des exigences particulières que doivent présenter les textiles,
ce qui s'obtient avec une ou plusieurs résines d'apprêt textile, suivant le type de
fini que demande le textile, selon la phase d'élaboration en cause ou selon ce qu'il
faut atteindre en définitive.
[0009] Une autre nouveauté importante de l'invention est la possibilité de pratiquer des
dépôts de quantités en pourcentages divers sur le textile, suivant les degrés d'immunité
aux détections par une lumière infrarouge, sans que le tissu ne soit altéré de façon
substantielle, ni au toucher ni en ce qui concerne la couleur à un degré appréciable.
[0010] Avec le procédé suivant l'invention, on obtient des tissus ou des textiles dans un
état quelconque d'élaboration, qui, soumis à un éclairement ou à l'action de sources
lumineuses ou infrarouges, plus particulièrement dans le rouge extrême, c'est-à-dire
supérieures à environ 700 nanomètres, absorbent ces rayonnements sans être détectés
par les moyens que l'on utilise habituellement pour une telle détection, par exemple
avec les pellicules photographiques pour infrarouge en blanc et noir et les pellicules
en couleurs, dont la détection maximale est proche d'envirion 1200 nanomètres, ce
qui équivaut à une zone de sensibilisation comprise entre 6500 0 et 8500 A. La même
chose se produit avec les appareils qui combinent l'optique et l'électronique pour
rendre ces rayonnements visibles à la simple vue.
[0011] Le procédé suivant l'invention est, d'une manière générale, le suivant.
[0012] On emploie du noir de fumée d'une variété très pure de carbone amorphe, d'une composition
comportant 98-99% de carbone et 2 à 3% d'hydrogène. Ce noir de fumée s'obtient par
une combustion convenablement réglée avec des quantités limitées d'air, d'huiles grasses,
de goudrons, de pétrole, de térébenthine,etc., suivant ce qui peut convenir d'après
ce qui existe sur le marché.
[0013] Le noir de fumée en poudre ainsi obtenu est insoluble en milieu aqueux, de sorte
qu'il est difficile de l'appliquer dans l'industrie textile et, pour éviter cet inconvénient,
on suit le procédé exposé ci-après : on forme une pâte avec une résine concentrée
jusqu'à l'obtention d'une dispersion homogène et stable, en se servant à cette fin
des dispersants et des émulsionnants que comportent les résines sous une forme commerciale.
[0014] Après cette phase de mise en pâte, on procède à la dissolution dans une solution
aqueuse de la résine employée pour la mise en pâte, grâce à une agitation continue,
jusqu'à son emploi comme apprêt.
[0015] L'imprégnation du textile se fait par le procédéd de foulardage et d'essorage, ou
par épuisement, comme on l'expliquera en détail par la suite . Ensuite, on procède
au séchage, à une température qui doit être comprise entre 50 et 90°C suivant le textile
que l'on traite.
[0016] Enfin, on procède à la polymérisation dont l'opération doit être réalisée suivant
les résines employées comme support pour le noir de fumée, mais qui, d'une façon générale,
devra se faire à 130-140°C et sur une période de 3 à 5 minutes. Le séchage et la polymérisation
sont tous deux communs à tous les procédés que l'on décrira. Résines à employer: l'emploi
des résines assure une double fonction: d'une part, il permet la dispersion ou l'émulsion,
suivant le cas, de la poudre de noir de fumée, ce qui permet de l'appliquer de manière
industrielle avec l'outillage traditionnel employé dans l'industrie textile. D'autre
part, ces résines constituent un réticulant approprié pour obtenir les résistances
suivantes exigées pour des pièces et des matières textiles d'un usage courant :
solidité à la lumière 6-7
résistance au lavage à 30° 4-5
résistance à l'eau 5
résistance aux transpirations
alcalines 4
résistance aux transpirations
acides 4
solidité à la chaleur 180° 4-5
[0017] Résines - Le choix des résines d'apprêt à utiliser comme diluants et supports du
noir de fumée dépendra du fini que l'on désire obtenir, en tenant compte que doivent
être satisfaites les exigences de chaque cas, déterminées par les divers types de
textiles ou de tissus suivant le cas, qu'il s'agisse de vêtements, de fils pour travaux,
de pièces de protection, de gabardines, etc. Après de très nombreux essais, on a obtenu
les meilleurs résultats avec les résines et les concentrations de noir de fumée que
l'on détaille ci-après.
Apprêts modifiant le toucher.
[0018] Résines d'urée-formol et de mélamine-formol, jusqu'à 15 g/l et 0,5 g/1 de NH respectivement.
[0019] Résines de chlorure de polyvinyle et résines acryliques, jusqu'à 25 g/1 et 0,5 g/1
de NH respectivement.
[0020] Résines de polysiloxane et autres adoucisseurs atoniques, jusqu'à 1,5% et 0,3% de
NH par rapport au poids de la fibre, par épuisement à 40°C et à un pH de 5,5.
Imperméabilisants.
[0021] Silicones et en outre polysiloxanes, jusqu'à 50 g/1 et 1 g/1 de NH respectivement
(silicones et polysiloxanes, tels qu'on vient de les citer).
[0022] Sels de chrome dans de l'alcool isopropylique : jusqu'à 50 g/1 et 0,7 g/1 de NH respectivement.
[0023] Sels de zirconium et paraffines chlorées, jusqu'à 50 g/1 et 1 g/1 de NH respectivement.
[0024] On a continué en pratiquant des essais sur d'autres types de résine afin de déterminer
leur résistance et les résultats d'application.
[0025] Tous les essais réalisés et à réaliser ont pour but l'incorporation de noir de fumée
dans les textiles, avec des garanties de résistance ou solidité et d'application facile,
comme on en n'a jamais employé jusqu'à présent dans l'industrie textile afin d'obtenir
des textiles qui absorbent les rayonnements infrarouges au-dessus des 700 nanomètres,
raison pour laquelle ces textiles sont faciles à camoufler aux détections faites grâce
à des photographies avec des pellicules sensibles à l'infrarouge, de haute rapidité,
d'un type quelconque, tout en empêchant aussi la détection par des appareils du type
télescope infrarouge, une combinaison optique et électronique dans une gamme comprise
entre 600 et 1250 nanomètres, et on obtient également une zone de tolérance obtenue
avec le spectre de Beckman.
[0026] L'invention n'est évidemment nullement limitée aux détails donnés ci-dessus car de
nombreuses variantes et modifications peuvent être envisagées sans sortir pour autant
du cadre du présent brevet.
1. Procédé de fabrication de textiles indécelables aux rayonnements infrarouges, caractérisé
en ce que l'imprégnation des textiles avec du noir de fumée ou ses dérivés s'effectue
par le système de foulardage et d'essorage, ou par épuisement avec les réactions physico-chimiques
que cela comporte, et ensuite on procède au séchage du produit traité à des températures
oscillant entre 50 et 90°C suivant le textile que l'on traite.
2. Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce que le noir de fumée, pour
être insoluble en milieu aqueux, est préalablement transformé en pâte avec une résine
ou un polymère, concentrée jusqu'à obtention d'une dispersion homogène et stable,
qui, à son tour, présente une affinité pour les fibres textiles.
3. Procédé suivant la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'après cette phase
de mise en pâte, on procède à sa dissolution dans une solution aqueuse de la résine
employée pour la mise en pâte, et ce grâce à une agitation continue jusqu'à l'emploi
comme apprêt.
4. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'on
procède finalement à la polymérisation du produit, cette opération étant réalisée
suivant les résines employées comme support pour le noir de fumée, mais en employant,
d'une façon générale, une température comprise entre 130 et 170°C sur une période
de temps comprise entre 3 et 5 minutes.
Messieurs,
Demande de brevet européen n° 85 870 164.2 au nom de Eduardo FRANCES IZQUIERDO
Nous vous serions obligés de bien vouloir tenir compte d'une correction qui devrait
être apportée dans le texte déposé à l'appui de cette demande de brevet.
A la page 5, ligne 7, il faut en effet lire "anioniques" au lieu de "atoniques".
La fin de la ligne 8, page 7, devrait se lire : "... pH de 5,5, avec des cations".
Nous vous prions d'agréer, Messieurs, nos saluta- tions distinguées.