[0001] L'invention est relative aux serrures comportant un pêne principal de type demi-tour,
c'est-à-dire biseauté et sollicité élastiquement à la sortie hors du coffre de la
serrure, aux fins d'introduction dans une gâche (position de fermeture de la serrure),
un pêne auxiliaire également sollicité élastiquement à la sortie hors du coffre, une
portée liée à la gâche, propre à s'opposer à la sortie du pêne auxiliaire, des moyens
pour exploiter la rentrée du pêne auxiliaire aux fins de blocage du pêne principal
en sa position sortie, et des moyens contrôlés actionnables depuis l'un des deux côtés
de la serrure, dit côté "extérieur" ci-après, propres à rentrer le pêne principal
dans le coffre même lorsque le pêne auxiliaire est rentré.
[0002] Une telle serrure a par exemple été décrite dans le brevet US 1 508 668.
[0003] L'avantage présenté par de telles serrures réside en ce qu'il n'est pas possible
de faire rentrer le pêne principal dans le coffre, à partir de l'extérieur de la serrure,
à l'aide simplement d'un instrument mince glissé entre ce coffre et la gâche, tant
que le pêne auxiliaire se trouve en sa position rentrée.
[0004] Il est à noter qu'un tel avantage ne pourrait être obtenu avec une serrure dans laquelle
ce serait la sortie du pêne auxiliaire, et non sa rentrée, qui serait exploitée pour
bloquer le pêne principal en sa position sortie.
[0005] Avec les modes de réalisation connus des serrures du genre considéré, l'ouverture
de la serrure depuis l'extérieur nécessite constamment l'usage d'une clé ou autre
dispositif sous contrôle tel qu'un clavier de codage ou qu'une carte magnétique.
[0006] Or il existe de nombreuses applications pour lesquelles il est intéressant de pouvoir
autoriser certains usagers à commander l'ouverture de la serrure, au cours de certaines
périodes, par simple actionnement d'une poignée de commande extérieure, un tel actionnement
étant au contraire rendu inopérant en dehors desdites périodes d'autorisation : chacune
des périodes d'autorisation en question peut être par exemple initiée par l'appui
d'un simple bouton-poussoir électrique par une personne habilitée située dans un local
inaccessible des usagers considérés, mais en un endroit de ce local d'où elle peut
voir et identifier ces usagers, ou encore par l'introduction, par un tel usager, d'une
carte magnétique codée dans un lecteur approprié relié à la serrure, et la fin d'une
telle période d'autorisation peut être ensuite déterminée par la simple fermeture
de la serrure consécutive à son ouverture.
[0007] C'est précisément le but essentiel de l'invention de permettre de telles commandes.
[0008] A cet effet les serrures du genre en question sont essentiellement caractérisées
selon l'invention en ce qu'elles comportent en outre une gâche auxiliaire solidaire
de la gâche principale et propre à recevoir le pêne auxiliaire lors de la fermeture
de la porte, un bouchon constitutif de la portée ci-dessus, bouchon propre à se déplacer
dans la gâche auxiliaire entre deux positions stables correspondant respectivement
au dégagement et au bouchage de cette gâche, des moyens, de préférence électriques,
pour déplacer ce bouchon de l'une à l'autre de ses deux positions stables et inversement,
une poignée de commande extérieure et un mécanisme de liaison propre à lier cinématiquement
cette poignée au pêne principal de façon telle qu'un actionnement de la poignée se
traduise par une rentrée des deux pênes s'ils sont sortis tous les deux et au contraire
soit inopérante vis-à-vis du pêne principal tant que le pêne auxiliaire se trouve
en sa position rentrée ou seulement partiellement sortie.
[0009] Dans des modes de réalisation préférés, on a recours en outre à l'une et/ou à l'autre
des dispositions suivantes :
- les deux pênes sont reliés entre eux par un mécanisme d'entraînement agencé de façon
telle que, lorsque ces deux pênes sont sortis, la rentrée du pêne principal dans le
coffre entraîne celle du pêne auxiliaire, mais avec un retard suffisant pour que cette
dernière rentrée n'entrave pas celle du pêne principal,
- dans une serrure selon l'alinéa précédent, le pêne auxiliaire est plus court que
le pêne principal,
- dans une serrure selon au moins l'alinéa qui précède le précédent, le mécanisme
d'entraînement du pêne auxiliaire par le pêne principal est tel que le déplacement
du second soit plus rapide que celui du premier et que les fins des rentrées des deux
pênes soient simultanées,
- le mécanisme de maintien comprend une butée de blocage portée par une biellette
sollicitée élastiquement en permanence vers une position angulaire pour laquelle cette
butée se trouve sur la trajectoire de rentrée du pêne principal, cette biellette étant
montée de façon à être constamment sollicitée en sens inverse du précédent, vers une
position autorisant la rentrée du pêne principal, par le ressort qui sollicite le
pêne auxiliaire à la sortie, et le mécanisme de liaison interposé entre la poignée
extérieure et les pênes comporte un bras angulairement solidaire de la poignée et
un coulisseau actionnable par ce bras et lié au pêne principal,
- la biellette porteuse de la butée de blocage est actionnée par le ressort qui sollicite
le pêne auxiliaire à la sortie par l'intermédiaire d'une patte solidaire de ce pêne
auxiliaire et d'un levier prenant appui d'une part contre cette biellette constamment
et d'autre part contre cette patte uniquement lorsque le pêne auxiliaire est totalement
sorti ou presque totalement sorti du coffre,
- le mécanisme de maintien est agencé de façon à rompre la continuité du mécanisme
de liaison lorsque le pêne auxiliaire est rentré,
- la serrure comprend, en plus de la poignée de commande extérieure ci-dessus, une
poignée de commande intérieure et ces deux poignées de commande sont coaxiales et
séparées axialement l'une de l'autre par une pastille intermédiaire montée folle sur
un support solidaire du coffre de la serrure, pastille constituant de préférence le
fond commun de deux godets ouverts vers les deux côtés de la serrure,
- une serrure à deux poignées selon l'alinéa précédent, comportant de la manière définie
ci-dessus une biellette porteuse d'une butée de blocage et un coulisseau, comporte
en outre un bras angulairement solidaire de la poignée intérieure et un équipage actionnable
par ce bras, équipage comportant d'une part un talon propre à coagir avec la biellette
de façon à repousser la butée en sa position de déblocage, c'est-à-dire hors de la
trajectoire de rentrée du pêne principal et d'autre part une portée propre à coagir
avec une portée du coulisseau aux fins d'accrochage dudit équipage sur ce coulisseau
au moins dès que le talon est parvenu en sa position correspondant au déblocage du
pêne principal,
- une serrure comportant de la manière définie ci-dessus une biellette porteuse d'une
butée de blocage et un coulisseau, comporte en outre un mécanisme à panneton tournant
commandé par une clé et un mécanisme intercalaire comportant lui-même une patte propre
à être entraînée par le panneton, des premiers moyens liés à cette patte et propres
à repousser la butée de blocage en sa position de déblocage et des seconds moyens
pour relier ladite patte au coulisseau au moins dès que les premiers moyens ont assuré
le déblocage du pêne principal.
[0010] L'invention comprend, mises à part ces dispositions principales, certaines autres
dispositions qui s'utilisent de préférence en même temps et dont il sera plus explicitement
question ci-après.
[0011] Dans ce qui suit, l'on va décrire des modes de réalisation préférés de l'invention
en se référant aux dessins ci- annexés d'une manière bien entendu non limitative.
[0012]
Les figures 1 à 3, de ces dessins, montrent une portion d'une serrure établie selon
l'invention, couvercle enlevé, en trois situations distinctes correspondant respectivement
: la première, à l'état fermé de la serrure avec ses deux pênes sortis, situation
qui permet l'ouverture par simple actionnement de la poignée extérieure ; la seconde,
à l'état ouvert de ladite serrure ; et la troisième, à son état fermé avec blocage
de la poignée extérieure du fait de la rentrée du pêne auxiliaire.
La figure 4 montre d'autres portions de la même serrure.
Les figures 5 et 6 sont des coupes de ladite serrure respectivement selon V-V et VI-VI,
figure 1.
Les figures 7 et 8 représentent respectivement en vue de côté et en vue perspective
deux variantes de serrures également établies selon l'invention.
[0013] Dans chaque cas, la serrure comprend, d'une part, un coffre 1 solidaire d'une têtière
2 traversée par un pêne principal 3 et par un pêne auxiliaire 4 et, d'autre part,
un boîtier comportant une gâche principale 5 propre à recevoir jointivement le pêne
principal 3 aux fins de "fermeture" de la serrure et une gâche auxiliaire 6 propre
à recevoir le pêne auxiliaire 4.
[0014] Pour la clarté de l'exposé, on supposera dans ce qui suit, en décrivant la serrure
illustrée sur les figures 1 à 6, que les deux pênes sont disposés verticalement l'un
au-dessus de l'autre et se déplacent horizontalement, mais il va de soi que la serrure
considérée peut être orientée différemment.
[0015] Le pêne principal 3 est du type demi-tour, c'est-à-dire biseauté avec une rampe plane
ou bombée et il peut en être de même pour le pêne auxiliaire 4 bien que cela ne soit
pas indispensable, comme précisé plus loin.
[0016] Le pêne principal 3 comprend une queue 7 guidée horizontalement entre deux galets
fous 8 et 9 dont les axes A et B sont liés au coffre et il est constamment sollicité
à la sortie hors du coffre 1 par un ressort hélicoïdal de compression 10 entourant
une colonnette horizontale 11 solidaire du coffre.
[0017] Le pêne auxiliaire 4 comprend une queue 12 terminée par une fourche rabattue 13 et
il est guidé horizontalement par chevauchement, par cette fourche, d'une colonnette
horizontale 14 solidaire du coffre.
[0018] Ce pêne auxiliaire 4 est constamment sollicité à la sortie hors du coffre 1 par un
ressort hélicoïdal de compression 15 entourant la colonnette 14.
[0019] Le rôle du pêne auxiliaire est le suivant : sa position rentrée dans le coffre assure
automatiquement le blocage du pêne principal en sa position sortie, que la sortie
de ce dernier soit intervenue avant ou après la rentrée du pêne auxiliaire.
[0020] Le mécanisme assurant ce blocage comprend :
- un doigt de blocage 16 porté par une biellette 17 montée pivotante autour d'un axe
fixe C lié au coffre, doigt susceptible de se trouver sur la trajectoire de rentrée
de la queue 7 pour certaines positions angulaires de la biellette dites "de blocage"
ou au contraire hors de cette trajectoire pour d'autres positions angulaires de ladite
biellette, dites "de déblocage",
- un ressort de torsion 18 sollicitant constamment la biellette vers ses positions
angulaires de blocage,
- et un levier coudé 19 monté pivotant autour d'un axe fixe D du coffre.
[0021] Pour la position sortie du pêne auxiliaire 4 (fig.l) une extrémité du levier coudé
19 prend appui contre une patte rabattue 20 de la queue 12 et l'autre extrémité de
ce levier coudé 19 prend appui contre la biellette 17 de façon à la maintenir en une
position de déblocage : à cet effet, la force du ressort 18 est choisie de façon à
être surmontée par celle du ressort 15.
[0022] Si, à partir de cette situation, on fait rentrer progressivement le pêne auxiliaire
4 en contrariant l'effort antagoniste du ressort 15, on observe d'abord des basculements
de la biellette 17 et du levier 19, sous l'effet de la détente du ressort 18, et ce
jusqu'à butée angulaire de la biellette contre une pièce de la serrure alors solidaire
du coffre.
[0023] A partir de cet instant, qui intervient pour une rentrée relativement peu profonde
du pêne auxiliaire, correspondant par exemple au 1/5 de sa course de rentrée, la poursuite
de ladite rentrée n'a plus de conséquence sur le mécanisme de blocage 16-19 et la
patte 20 s'écarte du levier 19 : la plus grande partie de la rentrée du pêne auxiliaire
correspond donc à cet égard à une course morte m (fig.3).
[0024] Lors du basculement indiqué ci-dessus de la biellette 17, le doigt de blocage 7 franchit
verticalement vers le bas le niveau de l'axe C de cette biellette, ce qui lui permet
de jouer efficacement son rôle de blocage horizontal: en effet, lorsque le doigt 16
est en dessous de ce niveau, la poussée horizontale exercée vers la droite sur ce
doigt 16 tend à appliquer la biellette 17 contre sa butée de fin de course alors que,
lorsque le doigt 16 se trouve au-dessus dudit niveau, la même poussée tend à la renvoyer
vers ses positions de déblocage par déplacement angulaire vers le haut autour de l'axe
C.
[0025] Des moyens sont prévus pour que la rentrée du pêne principal 3 dans le coffre 1 se
traduise automatiquement par celle du pêne auxiliaire 4, les débuts de ces deux rentrées
étant de préférence décalés d'un léger retard.
[0026] Ces moyens comprennent un coulisseau 21 guidé verticalement entre des plots fixes
22, 23 et 24 solidaires du coffre, ce dernier plot 24 servant de tourillon pour le
galet 8 ci-dessus.
[0027] Le coulisseau 21 est lié cinématiquement à la queue 7 par un coude de renvoi d'angle
25 monté pivotant autour de l'axe A et présentant deux fourches perpendiculaires entre
elles qui chevauchent jointivement, la première, un pion 26 solidaire de la queue
7 et la seconde, un pion 27 solidaire du coulisseau 21.
[0028] Ce coulisseau comprend en outre un pion 28 propre à coagir avec un secteur en quart
de cercle 29 monté fou autour de l'axe B et propre à coagir lui-même avec un jeu j
avec un pion 30 solidaire de la queue 12.
[0029] Le jeu j en question permet de faire débuter la rentrée du pêne auxiliaire 4 seulement
après que le pêne principal 3 ait parcouru une course de rentrée suffisante pour que
l'extrémité de sa queue 7 ait dépassé le niveau du doigt de blocage 16 : ce retard
empêche que la rentrée du pêne 3 soit alors bloquée par butée de sa queue contre ce
doigt.
[0030] Pour permettre toutefois d'achever en même temps les rentrées des deux pênes 3 et
4 dans le coffre, malgré ce retard pris au départ par le pêne auxiliaire 4, on donne
à ce dernier des dimensions plus petites qu'au pêne principal 3 et/ou l'on impose
un coefficient multiplicateur entre les déplacements des deux pênes, notamment en
donnant deux valeurs différentes au rapport de transmission du mouvement entre le
coulisseau 21 et le pêne 3 et au rapport de transmission du mouvement entre ledit
coulisseau 21 et le pêne 4.
[0031] L'entraînement du pêne auxiliaire par le pêne principal permet même de donner au
premier une forme non biseautée dans la mesure où, bien entendu, cette forme n'entrave
pas la commande de la rentrée du pêne principal par simple butée de sa rampe inclinée
contre la gâche correspondante. Les figures 1 à 3 font apparaître en 31 une poignée
de commande extérieure coupée selon sa tige de manoeuvre carrée.
[0032] Comme indiqué ci-dessus, cette poignée est reliée aux deux pênes de façon telle que
sa simple rotation permette de faire rentrer le pêne principal 3 dans le coffre lorsque
le pêne auxiliaire 4 est sorti en même temps que ce pêne principal et qu'au contraire
une telle commande soit empêchée lorsque le pêne principal est sorti et que le pêne
auxiliaire est rentré.
[0033] A cet effet la commande du pêne principal à partir de cette poignée 31 est effectuée
par l'intermédiaire du coulisseau 21.
[0034] La poignée 31 est solidaire angulairement d'un bras 32 sollicité angulairement dans
le sens de la flèche F, par un ressort hélicoïdal de traction 33, vers une position
de repos pour laquelle ce bras vient en butée contre le plot 23.
[0035] En faisant tourner la poignée 31 dans le sens inverse de la flèche F, le bras 32
vient buter contre un pion 34 du coulisseau 21.
[0036] Comme ce coulisseau 21 est lié cinématiquement à la queue du pêne principal 3, la
rentrée de ce pêne est possible, en réponse à une simple rotation de la poignée 31,
tant que le pion de blocage 16 n'est pas situé sur la trajectoire de rentrée dudit
pêne, c'est-à-dire tant que le pêne auxiliaire 4 est totalement sorti ou presque totalement
sorti.
[0037] Si au contraire le doigt 16 se trouve en position de blocage, par suite de la rentrée
du pêne auxiliaire 4, le coulisseau 21 est lui-même bloqué, ainsi que la poignée 31.
[0038] Dans le mode de réalisation décrit ci-dessus, la rentrée du pêne auxiliaire 4 dans
le coffre de la serrure a pour effet de mettre le doigt 16 en sa position de blocage
et la condamnation de la poignée 31 est assurée en définitive par la butée de la queue
7 du pêne principal contre ce doigt 16 .
[0039] Il faut donc que cette butée soit très solide et résiste aux tentatives de forcement
susceptibles d'être exercées sur elle en soumettant la poignée 31 à des efforts angulaires
intenses.
[0040] Selon une variante permettant d'écarter tout risque de forcement de ce type, la rentrée
du pêne principal se traduit encore éventuellement par l'effet explicité ci-dessus,
maissur- toutpar une rupture de la liaison cinématique entre la poignée 31 et le pêne
principal 3.
[0041] Une telle rupture peut être réalisée de nombreuses manières, dont deux sont indiquées
ci-après.
[0042] Selon la première réalisation, le coulisseau 21 ci-dessus est dédoublé en deux coulisses
placées l'une contre l'autre. Ces deux coulisses sont solidarisables entre elles par
un pion mobile qui est guidé, parallèlement aux axes A, B, C et D, dans des trous
appropriés des coulisses et qui est sollicité élastiquement contre une rampe solidaire
du levier 19. Cette rampe est dessinée de façon telle que la solidarisation mutuelle
des deux coulisses soit supprimée quand le pêne auxiliaire 4 rentre dans le coffre
et inversement.
[0043] Selon la seconde réalisation, on prévoit d'une part une crémaillère sur la queue
de pêne 7 ou sur le coulisseau 21 et d'autre part un train de pignons en prise mutuelle
entre la poignée 31 et cette crémaillère. Le pignon, de ce train, le plus éloigné
de la poignée est monté sur une seconde biellette analogue à la biellette 17 ci-dessus,
et cette seconde biellette est sollicitée élastiquement vers une position angulaire
pour laquelle le pignon considéré embraye avec la crémaillère. Les basculements, du
levier 19 ci-dessus, dus aux rentrées du pêne auxiliaire 4, sont alors exploités pour
déplacer la seconde biellette dans le sens du débrayage et inversement.
[0044] La serrure illustrée sur les figures 1 à 6 peut également être ouverte, quelle que
soit la position initialement rentrée ou sortie du pêne auxiliaire 4, à partir de
la simple rotation d'une poignée intérieure 35 (fig. 4) ou d'une clé extérieure 36
propre à entraîner un panneton 37, par exemple par l'intermédiaire d'un ensemble de
verrouillage du type à canon tournant.
[0045] A cet effet la poignée 35 est angulairement solidaire d'un bras 38 sollicité angulairement
dans le sens de la flèche G vers une position de repos pour laquelle il vient en butée
contre le plot 23.
[0046] Si l'on actionne cette poignée 35 en sens inverse de la flèche G, le bras 38 vient
en butée contre un pion 40 solidaire d'un second coulisseau 41 (fig. 4 et 5) parallèle
au coulisseau 21 ci-dessus et guidé verticalement par les mêmes plots que ce dernier.
[0047] Ce coulisseau 41 comporte :
- un talon 42 propre à coagir avec la biellette 17 ci-dessus afin de la repousser
en une position angulaire de déblocage pour laquelle le doigt 16 dégage la rentrée
du pêne principal 3,
- et une butée (ici constituée par le fond d'une lumière 43) propre à coagir avec
un pion 44 solidaire du coulisseau 21 de façon à accrocher les deux coulisseaux 41
et 21 l'un sur l'autre dès que le déplacement angulaire de la poignée 35 a été suffisant
pour placer la biellette 17 en position de déblocage.
[0048] En outre, un ressort de torsion 45 prend appui contre le coulisseau 41 de façon à
le solliciter constamment dans le sens qui écarte le talon 42 de la biellette 17,
ce qui met en butée ce coulisseau 41 contre le plot 24.
[0049] Ceci étant, on comprend qu'une simple rotation de la poignée 35 dans le sens inverse
de la flèche G permette dans tous les cas de faire rentrer les deux pênes 3 et 4 dans
le coffre, les coulissements nécessaires étant libérés dès le début de cette rotation
par la mise en position de déblocage de la biellette 17.
[0050] Pour ce qui est de la commande par la clé 36, on prévoit un troisième coulisseau
46 parallèle aux deux précédents et guidé verticalement par les mêmes plots que ces
derniers.
[0051] Ce troisième coulisseau 46 comprend :
- une patte 47 propre à coagir avec le panneton 37,
- et des moyens pour accrocher ledit troisième coulisseau sur le second coulisseau
41 dans le sens de l'entraînement du second coulisseau par le troisième et non en
sens inverse.
[0052] Ces moyens sont constitués par deux pions 48 et 49 solidaires respectivement du second
coulisseau 41 et du troisième coulisseau 46 et par un bras 50 monté fou autour de
l'axe de la poignée 35 et s'étendant jointivement entre les deux pions 48 et 49.
[0053] On trouve en outre dans le troisième coulisseau 46 une lumière 51 jouant le même
rôle que la lumière 43 évidée dans le second coulisseau 41 et de même contour que
cette dernière.
[0054] Les trois coulisseaux 21, 41 et 46 sont avantageusement constitués par trois plaquettes
superposées avec interposition :
- entre le premier 21 et le troisième 46, de rondelles d'écartement 52 et du bras
50 (voir figure 5),
- et entre le second coulisseau 41 et le palâtre ou fond 53 du coffre, de rondelles
d'écartement 54.
[0055] Dans le mode de réalisation illustré, les deux poignées extérieure 31 et intérieure
35 sont coaxiales, mais elles sont séparées axialement l'une de l'autre par une pastille
55 (fig. 6) montée folle sur un support lié au coffre 1.
[0056] Cette pastille 55 constitue avantageusement le fond commun de deux godets cylindriques
56 et 57 ouverts respectivement vers les deux côtés de la serrure et propres à recevoir
respectivement des portions épaissies, à contour cylindrique de révolution, des deux
bras 32 et 38, portions elles-mêmes évidées par des trous carrés 58, 59 propres à
recevoir jointivement les tiges des deux poignées concernées.
[0057] Le support de l'ensemble formé par la pastille 55 et par les deux godets cylindriques
56 et 57 qui la prolongent comporte, dans le mode de réalisation illustré sur la figure
6, deux piliers creux 60 solidaires du coffre 1 et présentant chacun successivement
une extrémité sertie dans le fond de ce coffre, qu'elle traverse, un épaulement cylindrique
formant pièce d'écartement et un fût tubulaire. Ce fût traverse lui-même jointivement
une première platine 61 traversée par l'un des godets 57, puis une rondelle 62 de
même épaisseur que la portion annulaire du bras 50, laquelle portion encercle la pastille
55, puis une seconde platine 63 traversée par l'autre godet 56, puis une bague d'écartement
64 et enfin le couvercle 65 du coffre.
[0058] Les axes A, B, C, D et les axes des plots 22 et 23 et des piliers 60 sont tous horizontaux
et parallèles à l'axe commun des poignées 31 et 35 ainsi qu'à l'axe de la clé 36,
c'est-à-dire. perpendiculaires à la direction de coulissement horizontal des pênes.
[0059] Les rentrées du pêne auxiliaire 4 dans le coffre 1 et ses sorties hors de ce coffre
peuvent être commandées de toute façon désirable.
[0060] Dans un mode de réalisation avantageux, ces commandes sont assurées, lorsque ledit
pêne auxiliaire 4 se trouve horizontalement en regard de la gâche auxiliaire 6 correspondante,
par poussée de ce pêne à l'aide d'un bouchon 66 disposé dans cette gâche auxiliaire
:
- quand le bouchon 66 est enfoncé au fond de la gâche 6 (fig. 1), le pêne auxiliaire
4 peut y pénétrer librement et donc sortir au maximum du coffre 1 sous la détente
du ressort 15,
- quand au contraire le bouchon 66 occupe la gâche 6 jusqu'à affleurer à son bord
(fig. 2 et 3), le pêne auxiliaire 4 est repoussé par ce bouchon en sa position rentrée
dans le coffre.
[0061] La commande des déplacements du bouchon 66 est elle-même assurée de préférence électriquement
à distance, mais elle pourrait également être mécanique.
[0062] Le fait que le déblocage du pêne principal 3 soit commandé exclusivement lorsque
le pêne auxiliaire 4 se trouve en sa position totalement ou presque totalement sortie
du coffre permet de donner sans inconvénient à l'intervalle i entre le coffre et la
gâche une valeur relativement élevée.
[0063] En suite de quoi, et quel que soit le mode de réali
- sation adopté, on dispose finalement de serrures dont la constitution et le fonctionnement
ressortent suffisamment de ce qui précède.
[0064] Ces serrures présentent de nombreux avantages sur celles précédemment connues et
en particulier celui de comporter une poignée extérieure de commande qui est automatiquement
condamnée lorsque le pêne auxiliaire se trouve en sa position enfoncée et qui est
au contraire rendue opérationnelle par simple rentrée du pêne auxiliaire dans le coffre
de la serrure.
[0065] Comme il va de soi, et comme il résulte d'ailleurs déjà de ce qui précède, l'invention
ne se limite nullement à ceux de ses modes d'application et de réalisation qui ont
été plus spécialement envisagés ; elle en embrasse, au contraire, toutes les variantes,
notamment :
- celles où, les deux pênes 3 et 4 de la serrure étant encore superposés verticalement,
l'axe commun des deux poignées 31 et 35 et celui de la clé seraient disposés horizontalement
côte à côte au lieu d'être superposés, comme visible respectivement en 67 et 68 sur
la figure 7,
- celles où les axes des deux poignées intérieure 35 et extérieure 31 seraient décalés
transversalement l'un par rapport à l'autre au lieu d'être confondus,
- celles où les axes des deux poignées 31 et 35 et de la clé seraient confondus, comme
visible sur la figure 8,
- celles où les deux pênes principal 3 et auxiliaire 4 seraient imbriqués l'un dans
l'autre, comme encore visible sur la figure 8, l'ensemble du mécanisme se trouvant
alors avantageusement contenu, à l'exception des poignées de commande et du dispositif
à clé, dans un carter cylindrique de révolution 69 propre lui-même à recevoir jointivement
les deux pênes dans sa portion la plus proche de la têtière 2,
- celles où une commande par clé serait prévue des deux côtés de la serrure, ou d'aucun
de ses deux côtés,
- celles où les deux poignées extérieure 31 et intérieure 35 seraient solidaires l'une
de l'autre, et alors toutes deux associées, comme la poignée extérieure 31 ci-dessus,
à un mécanisme de condamnation asservi à la rentrée du pêne auxiliaire,
- celles où la poignée intérieure 35 serait agencée à la façon d'une poignée anti-panique,
constamment opérationnelle,
- celles où les sorties du pêne principal 3 hors du coffre 1 seraient combinées avec
les déplacements d'autres pênes liés cinématiquement audit pêne 3 par des tringleries
appropriées (tringleries schématisées par la flèche T sur la figure 1), ces autres
pênes coagissant avec autant de gâches appropriées comme bien connu dans le domaine
des verrouillages de portes à points multiples,
- celles où le coulisseau actionné par le bras solidaire de la poignée extérieure
(31) serait confondu avec la queue du pêne principal (3) au lieu d'être relié à cette
queue par un renvoi d'angle,
- et celles où les moyens de "maintien du pêne principal en sa position sortie", moyens
dont l'actionnement est asservi aux rentrées du pêne auxiliaire, seraient agencés
non pas de façon à bloquer physiquement le pêne principal en sa position sortie, mais
de façon simplement à neutraliser la commande de la rentrée de ce pêne principal par
simple manoeuvre de la poignée extérieure.
1. Serrure comportant un pêne principal (3) de type demi-tour, c'est-à-dire biseauté
et sollicité élastiquement à la sortie hors du coffre (1) de la serrure, aux fins
d'introduction dans une gâche (5) (position de fermeture de la serrure), un pêne auxiliaire
(4) également sollicité élastiquement à la sortie hors du coffre, une portée liée
à la gâche, propre à s'opposer à la sortie du pêne auxiliaire, des moyens pour exploiter
la rentrée du pêne auxiliaire aux fins de blocage du pêne principal en sa position
sortie, et des moyens contrôlés actionnables depuis l'un des deux côtés de la serrure,
dit côté "extérieur" ci-après, propres à rentrer le pêne principal dans le coffre
même lorsque le pêne auxiliaire est rentré, caractérisée en ce qu'elle comporte en
outre une gâche auxiliaire (6) solidaire de la gâche ci-dessus (5) et propre à recevoir
le pêne auxiliaire (4) lors de la fermeture de la serrure, un bouchon (66) constitutif
de la portée ci-dessus, bouchon propre à se déplacer dans la gâche auxiliaire (6)
entre deux positions stables correspondant respectivement au dégagement et au bouchage
de cette gâche, des moyens, de préférence électriques, pour déplacer ce bouchon de
l'une à l'autre de ses deux positions stables et inversement, une poignée de commande
extérieure (31) et un mécanisme de liaison (21-27,32) propre à lier cinématiquement
cette poignée (31) au pêne principal (3) de façon telle qu'un actionnement de la poignée
se traduise par une rentrée des deux pênes s'ils sont sortis tous les deux et au contraire
soit inopérante vis-à-vis du pêne principal (3) tant que le pêne auxiliaire (4) occupe
sa position rentrée ou seulement partiellement sortie.
2. Serrure selon la revendication 1, caractérisée en ce que les deux pênes (3, 4)
sont reliés entre eux par un mécanisme d'entraînement (28-30) agencé de façon telle
que, lorsque ces deux pênes sont sortis, la rentrée du pêne principal (3) dans le
coffre (1) entraîne celle du pêne auxiliaire (4), mais avec un retard suffisant au
départ pour que cette dernière rentrée n'entrave pas celle du pêne principal.
3. Serrure selon la revendication 2, caractérisée en ce que le pêne auxiliaire (4)
est plus court que le pêne principal (3).
4. Serrure selon l'une quelconque des revendications 2 et 3, caractérisée en ce que
le mécanisme d'entraînement du pêne auxiliaire (4) par le pêne principal (3) est tel
que le déplacement du second soit plus rapide que celui du premier et que les fins
des rentrées des deux pênes soient simultanées.
5. Serrure selon l'une Quelconque des précédentes revendications, caractérisée en
ce que le mécanisme de maintien comprend une butée de blocage (16) portée par une
biellette (17) sollicitée élastiquement en permanence vers une position angulaire
pour laauelle cette butée se trouve sur la trajectoire de rentrée du pêne principal
(3), cette biellette étant montée de façon à être constamment sollicitée en sens inverse
du précédent, vers une position autorisant la rentrée du pêne principal, par le ressort
(15) qui sollicite le pêne auxiliaire (4) à la sortie, et en ce que le mécanisme de
liaison interposé entre la poignée extérieure (31) et les pênes comporte un bras (32)
angulairement solidaire de la poignée et un coulisseau (21) actionnable par ce bras
et lié au pêne principal (3).
6. Serrure selon la revendication 5, caractérisée en ce que la biellette (17) porteuse
de la butée de blocage (16) est actionnée par le ressort (15) qui sollicite le pêne
auxiliaire (4) à la sortie par l'intermédiaire d'une patte (20) solidaire de ce pêne
auxiliaire et d'un levier (19) prenant appui d'une part contre cette biellette constamment
et d'autre part contre cette patte uniquement lorsque le pêne auxiliaire est totalement
sorti ou presque totalement sorti du coffre.
7. Serrure selon l'une quelconque des précédentes revendications, caractérisée en
ce que le mécanisme de maintien est agencé de façon à rompre la continuité du mécanisme
de liaison lorsque le pêne auxiliaire (4) rentre dans le coffre.
8. Serrure selon l'une quelconque des précédentes revendications, caractérisée en
ce qu'elle comprend une poignée de commande intérieure (35) et en ce que les deux
poignées de commande (31, 35) sont coaxiales et séparées axialement l'une de l'autre
par une pastille intermédiaire (55) montée folle sur un support solidaire du coffre
de la serrure, pastille constituant de préférence le fond commun de deux godets (56,
57) ouverts vers les deux côtés de la serrure.
9. Serrure à deux poignées selon l'une quelconque des revendications 5 à 8, caractérisée
en ce qu'elle comprend un bras (38) angulairement solidaire de la poignée intérieure
(35) et un équipage (40-44) actionnable par ce bras, équipage comportant d'une part
un talon (42) propre à coagir avec la biellette (17) porteuse de la butée de blocage
de façon à repousser cette butée en sa position de déblocage, et d'autre part une
portée (43) propre à coagir avec une portée (44) du coulisseau (21) aux fins d'accrochage
dudit équipage sur ce coulisseau au moins dès que le talon est parvenu en sa position
correspondant au déblocage du pêne principal.
10. Serrure selon l'une quelconque des revendications 5 à 9, caractérisée en ce qu'elle
comprend un mécanisme à panneton tournant (37) commandé par une clé (36) et un mécanisme
intercalaire comportant lui-même une patte (47) propre à être entraînée par le panneton,
des premiers moyens (42) liés à cette patte et propres à repousser la butée de blocage
(16) en sa position de déblocage et des seconds moyens pour relier ladite patte au
coulisseau (21) au moins dès que les premiers moyens ont assuré le déblocage du pêne
principal.
11. Serrure à deux poignées selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, 9 et
10, caractérisée en ce que les axes des deux poignées intérieure et extérieure sont
décalés transversalement l'un par rapport à l'autre.
12. Serrure à deux poignées selon l'une quelconque des revendications l'à 10, actionnable
par une clé de l'un au moins de ses deux côtés, caractérisée en ce que les axes des
poignées et celui de la clé sont tous confondus.
13. Serrure selon la revendication 12, caractérisée en ce que les deux pênes principal
(3) et auxiliaire (4) sont imbriqués l'un dans l'autre et en ce que l'ensemble du
mécanisme, à l'exception des poignées et du dispositif à clé, est contenu dans un
carter cylindrique de révolution (69) propre à recevoir jointivement les deux pênes
dans sa portion la plus proche de la têtière (2).
14. Serrure selon l'une quelconque des précédentes revendications, caractérisée en
ce que les sorties du pêne principal (3) hors du coffre (1) sont combinées avec les
déplacements d'autres pênes liés cinématiquement audit pêne par des tringleries appropriées
(T).