[0001] L'invention concerne un dispositif pour mesurer le niveau de remplissage de métaux
liquides dans des récipients, notamment des lingotières de coulée continue, lequel
dispositif comporte une bobine primaire, qui crée un champ électromagnétique, et deux
bobines secondaires de mesure.
[0002] En vue de la régulation de la vitesse d'alimentation en métal liquide ainsi que de
la vitesse d'extraction du brin, il est extrêmement important de pouvoir déterminer
en permanence la hauteur du bain dans une lingotière de coulée continue. Ceci explique
qu'on connaît quantité de procédés de mesure utilisant des caméras de télévision,
des éléments radioactifs ou faisant emploi des propriétés électromagnétiques de la
matière. Des méthodes de mesure basées sur des phénomènes électromagnétiques, notamment
le repérage de courants de Foucault induits dans le métal liquide d'une lingotière,
ont à résoudre deux sortes de problèmes:
- la lingotière en cuivre absorbe les champs électromagnétiques de façon telle qu'il
devient difficile de séparer le signal du bruit.
- en vue du brassage du métal liquide, les lingotières sont souvent munies d'électro-aimants
puissants, créateurs de champs magnétiques qui sont des centaines de fois plus importants
que les champs propres et qui peuvent perturber les mesures.
[0003] Dans son brevet EP 10.539 la demanderesse a décrit un procédé de mesure du niveau
de remplissage de métaux liquides dans des lingotières de coulée continue, dans lequel
on prévoit une bobine primaire et deux bobines secondaires identiques entre elles,
branchées en opposition et montées coaxialement et symétriquement par rapport au plan
median de la bobine. On dispose les bobines primaire et secondaires autour de la lingotière
sans qu'il y ait contact physique. On mesure, en plus de la tension induite dans les
bobines secondaires, la conductivité du métal liquide et on détermine la hauteur du
niveau suivant la valeur de la tension mesurée, corrigée en fonction de la valeur
de la conductivité. Lorsque la lingotière est vide, la tension secondaire totale est
nulle. Lorsque le niveau du liquide monte, des tensions prépondérantes sont induites
dans la bobine inférieure, de sorte que la tension globale monte. Au point d'asymétrie
maximale, lorsque le niveau se trouve entre les bobines secondaires, on obtient également
un maximum de la tension secondaire totale. Lorsque le niveau du liquide continue
de monter, le degré d'asymétrie ainsi que la tension secondaire totale diminuent de
nouveau. On observe par conséquent une courbe de mesure en forme de cloche avec deux
pentes pratiquement linéaires sur 35X de la hauteur.
[0004] Etant donné la disposition perpendiculaire des enroulements au vecteur inducteur
du champ électromagnétique de brassage, qui agit en plus de façon différente sur les
enroulements, on est confronté à des problèmes complexes d'extraction du signal utile
des signaux parasitaires. La mise au point des équipements tout comme le recali- brage
du système de mesure, exigés par l'usure des plaques et les variations de température,
sont délicats. D'un autre côté, par suite de la courbe de mesure en forme de cloche,
un repérage non équivoque du niveau du métal à l'intérieur du champ de mesure n'est
pas toujours donné; une identification non équivoque du niveau du métal à l'extérieur
du champ de mesure, signalant ou bien un débordement imminent du métal ou alors une
percée du brin, n'est pas possible.
[0005] L'invention a pour but de remédier à ces inconvénients et de proposer un dispositif
de mesure de dimension réduite, donnant lieu à des signaux dont l'interprétation est
simple, ayant une plage de mesure étendue et permettant en outre un démarrage automatique
ainsi qu'un calibrage aisé.
[0006] Ce but est atteint avec le dispositif selon l'invention qui est caractérisé en ce
que les bobines secondaires longent la bobine primaire sur toute sa hauteur et sont
disposées de part et d'autre de la bobine primaire. Des variantes d'exécution particulièrement
avantageuses sont décrites dans les sous-revendications.
[0007] Parmi les avantages relevons la réduction des dimensions des différentes bobines,
ce qui est particulièrement intéressant lorsque la place disponible est réduite par
la présence d'un inducteur de brassage; celui-ci agit alors de manière comparable
sur les bobines de mesure et crée des signaux qui, lors d'un branchement en opposition
des bobines, se compensent dans de larges proportions. Par suite de la disposition
symétrique et adjacente des différentes bobines ainsi que des dimensions restreintes
de l'ensemble, les influences des variations de température sont négligeables; ceci
permet par ailleurs de faire, lors de la mise en service, des contrôles et des calibrages
à froid. L'ensemble électronique de traitement des signaux est d'une extrême simplicité.
[0008] L'invention est exposée ci-après plus en détail à l'aide de dessins représentant
seulement un mode d'exécution.
- La figure 1 représente de façon schématique et partielle une coupe à travers des
bobines conformes à l'invention, ainsi que les différentes tensions mesurées en fonction
de la hauteur du métal dans la lingotière.
- La figure 2 représente de manière schématique une coupe à travers un capteur cylindrique
conforme à l'invention ainsi que differen- tes tensions mesurées en fonction de la
hauteur du métal dans la lingotière.
- La figure 3 représente, à une échelle plus grande, une coupe selon la ligne III-III
à travers le dispositif représenté en figure 2.
- La figure 4 représente de manière schématique une coupe partielle à travers un ensemble
de bobines réalisées conformément à l'invention.
[0009] Sur la fig. 1 on distingue la section rectangulaire d'un bobinage primaire P qui
entoure le bain de métal en fusion M. Un premier bobinage secondaire de mesure S longe
le bobinage primaire sur toute sa hauteur et à l'intérieur de celui-ci. Un deuxième
bobinage secondaire de compensation S' est disposé à l'extérieur du bobinage primaire.
Lorqu'on prend la différence entre les signaux captés par les bobines S et S' en fonction
de la hauteur du bain H, on observe dans le cas idéal, tel qu'indiqué sur la partie
droite de la fig. 1, une tension V
n qui croît de manière monotone en fonction du niveau du bain. Cette méthode, qui semble
à priori élégante, n'aboutit pas dans ce cas d'application, à une précision satisfaisante.
En effet, la tension V
n mesurée, ne dépend pas uniquement du niveau du bain, mais également d'autres grandeurs.
Pour être à même d'attribuer un niveau précis du métal à une tension mesurée, il faudrait
par conséquent pour les conditions de coulée en présence (nuance d'acier, température
de coulée etc.) déterminer chaque fois expérimentalement la valeur de la tension maximum
V
nm en remplissant la lingotière pratiquement à ras bord. Or une telle méthode de calibrage
est entachée de risques de débordement et de surchauffe de pièces qui ne sont pas
prévues pour fontionner à une température si élevée. Pour pallier cet inconvénient,
le déposant propose de subdiviser la bobine secondaire de mesure en au moins deux
parties, par exemple en deux parties égales SI et S
2, tel que représenté sur la fig.l.
[0010] Notons qu'il est conseillé de disposer la partie inférieure S
1 du bobinage S légèrement en dessous du niveau normal du bain. En effet, la différence
des signaux captés par la partie de bobine Si et la bobine S' en fonction de la hauteur
du bain métallique H passe par un maximum (voir courbe V
e, partie de droite de la fig.l). Lors du démarrage de coulée, on observe la variation
des courbes V
e et V
n. Lorsque la courbe V
e passe par son maximum V
em, conditionné principalement par la nuance et la température de l'acier et la disposition
de la bobine S
1, on peut attribuer la différence de tension apparaissant à ce moment aux extrémités
des bobines S et S' à un niveau du bain déterminé et on peut extrapoler la valeur
V
nm qu'aurait le maximum de la courbe V
n si le niveau du métal montait si haut.
[0011] Pareillement, il est possible de faire un étalonnage à tout moment de la coulée en
diminuant le niveau du bain jusqu'en dessous de l'extrémité supérieure de la partie
de bobine S
1. Il est évident qu'une subdivision de la bobine S en un plus grand nombre de parties
(p.ex. 3 ou 4) rend cet étalonage encore plus précis, sinon pratiquement permanent.
[0012] La fig. 2 montre une variante d'exécution du dispositif selon l'invention. Il s'agit
d'une bobine de forme cylindrique, d'une longueur de 20 à 30 cm et d'un diamètre de
20 à 30 mm, qui est introduite dans un logement approprié, foré dans la plaque de
cuivre de la lingotière, épaisse de 40 à 50 mm. Ce capteur, qui doit supporter des
températures assez élevées, ne comporte aucun composant actif, mais seulement des
fils de bobinage pouvant supporter cette température. Il se compose essentiellement
d'un triple bobinage 20 de mesure de niveau, d'une longueur de 10 à 15 cm, et éventuellement
d'un triple bobinage 21 de détection de niveau et de calibration du système de mesure,
d'une longueur de 2 à 5 cm. Le dispositif de mesure 20 tout comme le dispositif de
détection et de calibration 21 comporte un enroulement primaire P 2 resp. P
3, un enroulement secondaire de mesure S
2 resp. S
3 et un enroulement secondaire de référence S
2' resp. S
3'. Les deux enroulements secondaires sont disposés de part et d'autre de l'enroulement
primaire et cela sur toute sa hauteur. Par un montage approprié en opposition il en
résulte, comme indiqué sur la droite de chaque système de bobines, un signal monotone
linéaire (V
2n, V
3n) en fonction de la distance (hauteur H du bain métallique). Le bobinage inférieur
21 permet une détection aisée de l'acier lors du démarrage. La bobine s
2 peut en outre être réalisée en au moins deux parties comme expliqué plus haut en
rapport avec la fig.l. Ce capteur en forme de bâtonnet de section circulaire est particulièrement
compact et se loge facilement dans une des plaques en cuivre de la lingotière. Pour
augmenter la surface des spires en regard du bain, on peut donner au bâtonnet une
section rectangulaire.
[0013] En fig. 4 est représentée une exécution particulièrement avantageuse de bobines primaires
et secondaires selon l'invention, basée sur l'observation que la différence des tensions
entre bobine secondaire et bobine de référence en fonction de la hauteur du bain est
loin de présenter la linéarité exigée, tel que la fig.1 ou la fig.2 le laisse supposer.
Pour linéariser la tension V
n, les différentes bobines sont subdivisées en plusieurs étages, chaque étage pouvant
contenir un nombre de spires différent. A l'intérieur d'un étage les spires sont disposées
en un ou plusieurs lots superposés, un lot étant constitué par une mono-couche de
spires adjacentes; pour simplifier la fabrication, un lot peut s'étendre éventuellement
sur plusieurs étages. Etant donné que pour une bobine donnée, la dimension transversale
ne change pas d'un étage à l'autre on peut dans le cas d'un nombre réduit de lots
dans certains étages, remplir l'espace restant par du carton ou bien y couler une
matière plastique; on peut également choisir le diamètre des spires de manière à remplir
tout l'espace disponible à l'intérieur d'un étage. Cette dernière possibilité ne peut
évidemment pas être choisie lorsqu'un lot de spires traverse plusieurs étages.
[0014] Le nombre de lots à monter dans un étage est déterminé expérimentalement de manière
à ce que la différence des signaux captés par les bobines S et S' varie de manière
aussi monotone que possible en fonction de la hauteur du bain et comporte un minimum
de signaux parasitaires. En général on peut dire que la bobine de référence S' contient
peu ou pas de spires dans les deux étages extrêmes et un nombre identique de lots
que la bobine secondaire S dans les autres étages. La bobine secondaire S contient
par contre un maximum de lots (p. ex. 9) dans les étages extrêmes et un minimum de
lots (p.ex. 5) dans le ou les étages situés au centre. Dans l'étage situé au niveau
du bain le nombre de lots est élevé (p. ex. 7). Le nombre de lots compris dans les
différents étages de la bobine primaire P est habituellement légèrement plus faible
que celui dans les étages de la bobine secondaire S; les spires de la bobine primaire
par contre ont en général un diamètre plus élevé que celui des spires des bobines
secondaires. Certains étages inférieurs de la bobine primaire (à l'exception de l'étage
situé à l'extrémité inférieure, qui a une fonction primordiale lors du démarrage de
la coulée) peuvent être démunis de spires et ne contiennent alors qu'une connexion
entre les deux étages adjacents. Dans le but de procéder à un calibrage du signal
relevé sur les extrémités des bobines secondaires S et S', branchées en opposition,
au moins un étage de la bobine secondaire S possède un prélèvement.
[0015] En ce qui concerne le remplissage des cinq étages 40, 41, 42, 43, 44 des trois bobines
P
4, S
4 et P'
4, montées autour de la lingotière K, on peut relever ce qui suit:
- le nombre de lots de spires par étage est proportionnel à l'épaisseur (dessinée)
de la bobine dans cet étage; l'espace restant est rempli par du papier isolant.
- la bobine primaire P4 possède 7 lots de spires a son extrémité inférieure (étage 40) et son maximum de
lots (10 lots) à son étage supérieur.
- la bobine secondaire S4 possède un maximum de lots (13) aux étages extrêmes 40 et 44.
- la bobine de référence S'4 ne possède pas de spire dans ses étages extrêmes 40 et 44.
- dans cette variante d'exécution, les différents lots de spires traversent à chaque
fois un maximum d'étages: la bobine de référence S'A possède par exemple cinq lots
qui s'étendent sur les étages 41, 42, 43 et deux lots supplémentaires aux étages 41
et 43.
[0016] Il est bien évident que la subdivision d'une bobine en cinq étages n'est pas limitative;
selon les applications on peut la subdiviser en un nombre plus grand ou plus faible
d'étages. Pareillement, en modifiant le nombre de lots de spires par étage ou le nombre
de bobines secondaires, on reste dans le cadre de la présente invention.
[0017] Notons que dans des cas particuliers, il est possible de supprimer le ou les enroulements
secondaires de référence S' et de retrancher des signaux captés par la bobine de mesure
S un signal dérivé directement de la tension appliquée à la bobine primaire P ou même
un signal en provenance d'une source constante.
1. Dispositif pour déterminer le niveau de remplissage de métaux liquides dans des
récipients, notamment des lingotières de coulée continue, par repérage de champs électromagnétiques
secondaires issus du métal liquide, lequel dispositif comporte une bobine primaire,
qui crée un champ électromagnétique variable dans le temps et deux bobines secondaires
de mesure, caractérisé en ce que les bobines secondaires de mesure longent la bobine
primaire sur pratiquement toute sa hauteur et sont disposées de part et d'autre de
celle-ci.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'au moins une des bobines
est subdivisée en au moins deux étages superposés ayant des propriétés magnétiques
différentes.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'au moins deux des étages
d'au moins une des bobines comportent un nombre de spires différent.
4. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'à côté des extrémités
des bobines, au moins un des étages des bobines secondaires de mesure comporte une
connexion supplémentaire servant au prélèvement de signaux de mesure.
5. Dispositif selon une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que les différentes
bobines entourent le bain de métal liquide.
6. Dispositif selon une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que les différentes
bobines ont sensiblement une forme cylindrique, l'ensemble étant disposé à côté et
à proximité du métal liquide.
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que deux jeux de bobines
cylindriques sont disposés l'un au dessus de l'autre, le jeu inférieur, de même dimension
transversale, mais de hauteur plus faible servant au démarrage de coulée.
8. Dispositif selon une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'il comporte
deux bobines secondaires, dont,l'une, subdivisée en au moins deux parties, sert de
mesure et l'autre de référence, la bobine de référence étant branchée en opposition
avec la bobine de mesure ainsi qu'avec au moins une desdites parties de la bobine
de mesure se trouvant en dessous du niveau du métal liquide.
9. Dispositif pour déterminer le niveau de remplissage de métaux liquides dans des
récipients, notamment des lingotiéres de coulée continue, par repérage de champs électromagnétiques
secondaires issus du métal liquide, lequel dispositif comporte une bobine primaire,
qui crée un champ électromagnétique variable dans le temps, caractérisé en ce qu'il
comporte une unique bobine secondaire de mesure située entre ledit métal liquide et
la bobine primaire, en ce que la bobine secondaire longe la bobine primaire sur pratiquement
toute sa hauteur et en ce que la bobine secondaire est branchée en opposition avec
un signal dérivé directement de la tension appliquée à la bobine primaire ou avec
un signal en provenance d'une source constante.
10. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce qu'au moins une des bobines
est subdivisée en au moins deux étages superposés ayant des propriétés magnétiques
différentes.