[0001] L'invention concerne un revêtement de sol complexe en matière plastique.
[0002] Les revêtements de sol complexes en matière plastique, notamment en PVC, sont bien
connus. Bien que très largement répandus, ces revêtements de sol présentent la plupart
du temps l'inconvénient de mal résister au contact des objets brûlants, notamment
des cigarettes. En effet, lorsque l'on fait tomber ou lorsque l'on écrase une cigarette
allumée sur de tels revêtements, leur surface se détériore esthétiquement, puis physiquement
pour même se dégrader jusqu'à former un trou. Aussi, malgré de nombreux avantages,
l'emploi de tels revêtements de sol dans des salles publiques, les transports en commun,
des lieux publics ou de passage est limité et est même parfois interdit.
[0003] Pour pallier cet inconvénient, on a déjà proposé un matériau complexe en matière
plastique constitué dans l'ordre respectivement par :
- une fine couche de surface protectrice apparente,
- une couche intermédiaire de diffusion calorifique, dénommée également couche thermodiffusante,
en matière plastique chargée,
- éventuellement, une couche de base, également en PVC, associée parfois à une sous-couche
cellulaire.
[0004] Dans le brevet FR-A-2 341 021 de la Déposante, on a proposé de réaliser la couche
thermodiffusante à l'aide de fines particules métalliques conductrices, finement dispersées
dans le PVC, et d'associer cette couche à une couche de surface apparente telle que
polyuréthane réticulé. Cette solution ne s'est guère développée car, d'une part, elle
nécessite de nombreuses manipulations puisque la couche de surface doit être apposée
sur le lieu même d'emploi, et, d'autre part, la surface apparente résiste mal aux
accrochages, aux éraillages, de sorte que la couche intermédiaire se trouve alors
parfois mal protégée.
[0005] On a aussi suggéré de réaliser la couche de surface en PVC réticulé. Si cette solution
est satisfaisante sur le plan de la résistance mécanique et à l'éraillage, ainsi que
sur le plan de la résistance à la cigarette écrasée, en revanche, cette solution ne
présente pas une bonne résistance à la cigarette consumée, qui est la plus difficile
à obtenir.
[0006] L'invention pallie ces inconvénients. Elle vise un matériau plastique complexe pour
revêtement de sol du type en question, qui présente une excellente résistance à la
cigarette écrasée comme à--la cigarette consumée, qui soit esthétique, facile à fabriquer
industriellement et commode à mettre en place.
[0007] Ce nouveau matériau de revêtement de sol complexe en matière plastique, constitué
par une fine couche de surface apparente, associée à une couche thermodiffusante,
se caractérise en ce que la fine couche de surface est en polyester linéaire.
[0008] Par "polyester linéaire", on désigne un polymère linéaire obtenu par polycondensation
de l'acide téraph- talique et d'un diol, notamment de l'éthylène glycol. Ce type de
polymère est bien connu pour ses propriétés fi- brogènes ou filmogènes. Les films
en polyester linéaire sont largement utilisés comme supports de films photographiques
négatifs, comme supports de bandes magnétiques ou comme matériaux d'emballage alimentaire.
Il est donc tout à fait surprenant que ce matériau connu depuis fort longtemps, et
largement utilisé dans d'autres secteurs d'application que les revêtements de sol,
permettrait de résoudre avec succès le problème de la résis, tance à la cigarette
écrasée et consumée, alors que ce probième existait depuis fort longtemps et que l'on
ne savait pas le résoudre valablement jusqu'alors. En d'autres termes, on ne pouvait
pas penser qu'un film de polyester linéaire, matériau bien connu pour d'autres applications,
permettrait, après avoir été associé à une couche thermodiffusante, d'obtenir avec
succès une excellente résistance à la cigarette écrasée et à la cigarette consumée.
[0009] Avantageusement, en pratique :
- la couche thermodiffusante est à base de PVC et est éventuellement associée, sur
son autre face, soit à une couche de base également en PVC, soit à une couche d'envers
cellulaire en PVC plastifié, polyuréthane ou caoutchouc, soit à une combinaison de
ces deux.éléments;
- la couche thermodiffusante est en PVC additionnée de charges minérales lamellaires
dispersées dans le PVC, conductrices de la chaleur, stables à 250°C, susceptibles
d'adhérer au PVC, telles que par exemple du talc, du mica, du silicate d'aluminium,
du kaolin calciné ou non, du quartz, des silico-aluminates alcalins tels que le feldspar
ou la népheline, présentant une structure en lamelles, à raison de 50 à 300 parties
pour cent parties de PVC, de préférence au voisinage de 150 parties ;
- la couche thermodiffusante en PVC est colorée dans la masse ou est imprimée sur
la face destinée à venir au contact de la surface transparente en polyester linéaire
;
- la fine couche de surface en polyester linéaire est thermocollée à la couche thermodiffusante
;
- la fine couche de surface en polyester linéaire est adhésivée puis est collée à
la couche thermodiffusante ;
- la couche de surface en polyester linéaire a une épaisseur comprise entre 10 et
200 microns ; en effet, si l'épaisseur est inrférieure à 10 microns, on obtient une
mauvaise résistance aux brûlures et à l'éraillage mécanique, et, en revanche, si l'épaisseur
est supérieure à 200 microns, on augmente inutilement le prix de revient sans obtenir
une amélioration proportionnelle
- la couche thermodiffusante en PVC a une épaisseur comprise entre 200 microns et
2,5 millimètres.
[0010] L'élaboration des différentes couches individuelles (de surface, thermodiffusante,
de base) s'effectue par des techniques connues telles que calandrage ou extrusion.
L'assemblage des différentes couches s'effectue également par des techniques classiques
de thermocolla- ge ou de collage, notamment à l'aide d'un matériau adhésif (colle
de polyuréthzne ou de polyester réticulé) à chaud ou à froid.
[0011] La manière dont l'invention peut être réalisée et les avantages qui en découlent
ressortiront mieux dus exemples de réalisation qui suivent, donnés à titre indicatif
et non limitatif, à l'appui de la figure uni - que annexée qui est une représentation
en vue perspective sommaire éclatée d'un revêtement de sol conforme à l'invention,
dans laquelle :
- (1) désigne la fine couche de surface (ou de protection) ;
- (2) la couche thermodiffusante intermédiaire ;
- (3) la couche de base destinée à venir au contact de la surface ou du sol à revêtir.
Exemple 1 :
[0012] Par calandrage, on prépare une couche de base (3) de 1,5 millimètre d'épaisseur à
partir d'un mélange homogène contenant pour cent parties de PVC cinquante pcr (parties
pour cene de résine) de plastifiant (dioctyl phtalate), 2 pcr de stabilisant et 150
pcr de carbonate de calcium.
[0013] Parallèlement, toujours par calandrage, on prépara une couche thermodiffusante (2)
de 0,6 millimètre d'épaisseur à partir d'un mélange homogène contenant 100 pcr de
PVC, 50 pcr du même plastifiant, 2 pcr du même stabilisant, et 150 pcr de talc lamellaire,
commercialisé par CYPRUS INDUSTRIAL MINERALS Co. sous la dénomination MISTRON VAPOR.
[0014] On thermocolle les deux couches (3) et (2) à la calandre, puis sur la face libre
de la couche thermodiffusante (2), on thermodouble une feuille de polyester linéaire
(1) de 30 microns d'épaisseur, pré-adhésivée, commercialisée par ICI sous la dénomination
MELINEX 301. A la sortie de la doubleuse, le complexe est enfin grainé sur la face
apparente (1).
[0015] Sur le complexe obtenu, on effectue des essais de résistance à la cigarette, à savoir:
- consumée, selon la norme NF-T-54356 ou selon la norme CSTB-D4 : on n'obtient aucune dégradation, pas de fusion ni de carbonisation, seulement
une légère trace brune superficielle ;
- écrasée, selon norme CSTB-D4 : on obtient aucune marque, aucune trace.
Exemple 2 :
[0016] On répète l'exemple 1 en remplaçant le talc par un micro-mica à fine granulométrie.
[0017] Au test à la cigarette consumée, on observe seulement une trace brune légèrement
plus accentuée qu'à l'exemple 1. Le test à la cigarette écrasée donne les mêmes résultats.
Exemple 3 :
[0018] On répète l'exemple 1 en remplaçant le talc par du carbonate de calcium.
[0019] Au test à la cigarette consumée, on observe une carbonisation de la couche superficielle
et une tache noire incrustée dans le complexe, due probablement à la pyrolyse.
Exemple 4 :
[0020] On répète l'exemple 1 en remplaçant la couche de base (3) par une couche cellulaire
en polyuréthane d'épaisseur 3 mm ; la liaison des deux couches (3) et (2) est réalisée
par collage avec une colle polyuréthane, Le complexe obtenu présente un meilleur confort
et une très bonne insonorisation tout en ayant également une très bonne résistance
à la cigarette écrasée ou consumée.
[0021] Le revêtement de sol selon l'invention présente de nombreux avantages par rapport
à ceux commercialisés à ce jour. On peut citer :
- une bonne résistance mécanique à l'usure et à l'éraillage ;
- une bonne résistance à la cigarette consumée et à la cigarettè écrasée ;
- la facilité à le colorer ou à l'imprimer, ce qui le rend particulièrement esthétique
;
- la facilité d'entretien ;
- la facilité pour le fabriquer industriellement en continu, sans nécessiter d'intervention
sur le lieu de pose;
- la facilité de pose.
[0022] De la sorte, ce revêtement de sol peut être utilisé avec succès dans les lieux publics,
dans les salles de sport et de loisirs, ou dans les transports en commun.
1/ Revêtement de sol complexe en matière plastique, constitué par une fine couche
(1) de surface apparente, associée à une couche thermodiffusante (2), caractérisé
en ce que la fine couche de surface (1) est en polyester linéaire.
2/ Revêtement selon la revendication 1, caractérisé en ce que la couche thermodiffusante
(2) est à base de PVC et est éventuellement associée sur son autre face soit à une
couche de base (3) également en PVC, soit à une couche cellulaire, soit à une combinaison
de ces deux éléments.
3/ Revêtement selon la revendication 2, caractérisé en ce que la couche thermodiffusante
(2) est en PVC additionné de charges minérales lamellaires dispersées dans le PVC,
conductrices de la chaleur, stables à 250°C, susceptibles d'adhérer au PVC.
4/ Revêtement selon la revendication 3, caractérisé en ce que les charges minérales
lamellaires de la couche thermodiffusante (2)_sont choisies dans le groupe constitué
par le talc, le mica, le silicate d'aluminium, le kaolin calciné ou non, le quartz,
les silico-aluminates alcalins tels que le feldspar ou la néphéline à structure lamellaire,
à raison de 50 à 300 pcr, de préférence 150 pcr.
5/ Revêtement selon la revendication 1, caractérisé en ce que la couche thermodiffusante
(2) est colorée dans la masse ou est imprimée sur la face destinée à venir au contact
de la couche de surface (1) transparente en polyester linéaire.
6/ Revêtement selon la revendication 1, caractérisé en ce que la fine couche de surface
(1) en polyester linéaire est thermocollée à la couche thermodiffusante (2).
7/ Revêtement selon la revendication 1, caractérisé en ce que la fine couche de surface
(1) en polyester linéaire est adhésivée, puis est collée sur la couche thermodiffusante
(2).
8/ Revêtement selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que la couche
de surfacé (1) en polyester linéaire a une épaisseur comprise entre 10 et 200 microns.
9/ Revêtement selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que la couche
thermodiffusante (2) en PVC a une épaisseur comprise entre 200 microns et 2,5 millimètres.
10/ Revêtement de sol complexe en matière plastique, caractérisé en ce qu'il comprend
:
- une tine couche de surface (1) apparente en polyester linéaire d'épaisseur comprise
entre 10 et 100 microns ;
- une couche thermodiffusante (2), associée à la couche de surface (1), à base de
PVC, additionnée de charges minérales lamellaires dispersées dans le PVC, stables
à 250°C, susceptibles d'adhérer au PVC, conductrices de la chaleur, choisies dans
le groupe constitué par le talc, le mica, le silicate d'aluminium, le kaolin, le quartz,
les silico-aluminates alcalins tels que le feldspar ou la néphéline, à raison de 50
à 300 pcr :
- éventuellement une couche de base (3), également en PVC, associée à l'envers de
la couche thermodifusante ( 2) ;
- éventuellement une couche d'envers cellulaire en PVC plastifié, polyuréthane ou
caoutchouc.