[0001] La présente invention concerne le raccordement de deux tronçons d'une bande d'essorage
composite, et notamment d'un feutre de partie humide de papeterie.
[0002] Une telle bande comporte d'une part un canevas de fils tissés, raides et mécaniquement
résistants, pour supporter les efforts de tension de la bande et maintenir des intervalles
de passages pour un liquide à expulser, et d'autre part une nappe constituée de fibres
fines et souples entremélées pour former une surface douce permettant d'appliquer
une pression sur une feuille déformable pour l'essorer sans la marquer.
[0003] Si, pour faciliter sa fabrication ou son installation, cette bande est installée
sur les rouleaux sous forme ouverte mais doit être ensuite bouclée sur elfe même avant
sa mise en service continu, ou si des tronçons de bandes distinctes doivent se succéder,
le problème se pose du raccordement de deux tronçons. Il peut être résolu de manière
connue en ce qui concerne le canevas. Et il est aussi connu d'arrêter les nappes de
fibres souples, aux deux extrémités à raccorder, de manière à ne faire apparaître,
après le raccordement des canevas, ni intervalle entre ces deux nappes ni recouvrement
[0004] La présente invention a notamment pour but d'obtenir une bonne continuité entre deux
telles nappes après le raccordement des canevas.
[0005] Elle s'applique plus particulièrement au cas où la bande d'essorage composite dont
deux tronçons doivent être raccordés est un feutre de papeterie, qui est avantageusement
fabriqué et installé sous forme d'une bande présentant deux extrémités, et qui est
utilisé ensuite, après raccordement de ces extrémités, sous la forme d'une bande tendue
circulant en boucle fermée. Un feutre ainsi raccordé peut être appelé "feutre à jonction".
[0006] Dans une papeterie la pâte à papier quasi liquide est prélevée par une toile perméable
circulant en boucle fermée et appelée "toile de formation"- Sur cette toile l'eau
s'écoule de la pâte, qui forme alors une feuille présentant une concentration de 20%
environ en matière sèche - (essentiellement fibres de cellulose). Cette feuille passe
ensuite entre des rouleaux d'essorage avec interposition de feutres "de partie humide".
La pression fait sortir l'eau de la feuille et cette eau s'écoule à travers les interstices
de ces feutres, qui ne doivent donc pas s'écraser sous la pression utilisée. On obtient
ains une teneur de la feuille en matière sèche de par exemple 45%.
[0007] La feuille est ensuite transportée, toujours sur un feutre circulant autour de rouleaux,
dans une zone de séchage ou de l'eau est évacuée par évaporation sous l'action de
la chaleur, une partie de la vapeur passant à travers le feutre.
[0008] Il est depuis longtemps connu d'utiliser des feutres à jonction dans la zone de séchage
car d'une part la feuille en cours de séchage est suffisamment résistante pour ne
pas être facilement marquée de manière irréversible par son passage contre l'irrégularité
du feutre constituée par la zone de jonction, et d'autre part les pressions appliquées
par les rouleaux sont relativement faibles, puisqu'elles ne sont pas destinées à réaliser
un essorage.
[0009] Le risque d'un tel marquage est par contre beaucoup plus grand dans la "partie humide"
de la papeterie car le papier y est plus mou et les pressions plus fortes. C'est pourquoi
on a longtemps utilisé dans cette zone des feutres sans jonction. La mise en place
de ces derniers présentait pourtant des difficultés telles que, pour les minimiser,
on choisissait parfois d'employer des feutres moins lourds et moins raides qu'il n'aurait
convenu pour la fabrication du papier. De plus la fabrication du feutre sous la forme
tubulaire empêchait de donner à la boucle une longueur supérieure au double de la
largeur du métier qui tissait le canevas, ce qui était parfois génant
[0010] On a donc cherché à utiliser des feutres à jonction dans cette partie aussi, et on
s'est attaché à ne créer ni surépaisseur sensibles ni sous-épaisseur du feutre dans
la zone de raccordement On connait des procédés pour réaliser le raccordement des
deux canevas en respectant cette condition. Par exemple, dans le cas d'un canevas
formé par tissage classique de fils en long entrecroisés avec des fils en large, les
extrémités des fils en long sont pourvus, au tissage ou après celui-ci, de boucles
formant des saillies longitudinales à partir de l'extrémité de chaque canevas. Ces
boucles sont réparties sur la largeur du canevas. Au raccordement les boucles d'un
canevas s'intercalent entre les boucles de l'autre, et on fait passer un jonc transversal
à travers toutes ces boudes. Ce jonc présente une épaisseur comparable à celle des
fils en largeur de l'ensemble du canevas.
[0011] D'autres procédés de raccordement connus peuvent être utilisés avec des types différents
de canevas.
[0012] Quelque soit le procédé utilisé pour le raccordement des canevas il apparaissait
essentiel, pour réaliser un feutre à jonction utilisable comme feutre de partie humide,
d'assurer aussi sans irrégularité sensible le raccordement des nappes de fibres souples.
Un procédé conçu précisément pour assurer un tel raccordement fait l'objet du document
de brevet EP-A -0 108 733 (Nordiskafilt AB). Ce procédé peut être décrit en supposant
que la longueur et la largeur du feutre sont horizontales et son épaisseur verticale,
la nappe dont le raccordement est décrit étant au-dessus du canevas. La cohésion interne
de cette nappe et son accrochage au canevas plus raide sont classiquement réalisés
par aiguilletage. Selon ce procédé, la nappe de fibres souples, est prolongée, à la
fabrication d'un premier des deux tronçons du feutre à raccorder, au-delà de la ligne
de raccordement futur des canevas. Non seulement son accrochage au canevas ne peut
évidemment pas être réalisé à ce moment dans la zone de cette nappe au-delà de cette
ligne de raccordement, mais il est aussi omis, ou supprimé, sur une zone en deçà de
cette ligne. On réalise ainsi un rabat souple qui peut être relevé pour l'éloigner
du canevas et permettre les opérations de raccordement des canevas. Ce rabat s'étend
longitudinalement de part et d'autre de la ligne de raccordement des canevas. L'extrémité
libre de ce rabat et la nappe sur le deuxième tronçon à raccorder sont coupées, sur
toute l'épaisseur des nappes et sur toute la largeur du feutre, de manière que, lorsque
le raccordement des canevas a été effectué et lorsqu'on abaisse le rabat pour recouvrir
la ligne de raccordement des canevas, la tranche du rabat vienne coincider avec la
tranche de la deuxième nappe à raccorder, c'est-à-dire celle du deuxième tronçon du
feutre, selon une ligne de raccordement de nappes. On évite ainsi tout excès ou tout
défaut de matière de nappe au voisinage du raccordement
[0013] L'inventeur de ce procédé connu indique que la ligne de raccordement des nappes est
disposée en arrière de celle de raccordement des canevas, par rapport au sens de circulation
du feutre en service. Il apparâit en effet souhaitable que, lorsque le feutre passera
entre deux rouleaux de pression, la composante de force appliquée provisoirement vers
l'arrière par ces rouleaux ne risque pas de déplacer l'extrémité libre du rabat vers
son attache au reste de la première nappe, ce qui formerait un pli qui marquerait
la feuille de papier. Toujours dans le même but il est indiqué qu'après le raccordement
des canevas et la mise du rabat dans sa position définitive, on réalise un aiguilletage
pour fixer le rabat au canevas de part et d'autre de la ligne de raccordement des
canevas. Il est aussi indiqué, à titre alternatif, que le rabat peut être collé au
canevas. Apparemment toujours dans le même but les figures du document ci-dessus montrent
que le plan de coupe et de raccordement des deux nappes est incliné par rapport à
la- verticale, c'est-à-dire que la ligne de raccordement des nappes apparait plus
en arrière à la partie supérieure des nappes qu'à leur partie inférieure, et qu'il
y a en fait une zone de raccordement de nappe dont l'extension longitudinale apparaît
être de l'ordre de la moitié de l'épaisseur des nappes.
[0014] Quoique ces diverses précautions soient utiles et puissent paraitre à l'homme du
métier devoir résoudre entièrement le problème, leur effet reste imparfait, c'est-à-dire
que certaines feuilles de papier ou analogue produites avec l'aide d'un tel feutre
reçoivent une marque due au raccordement des extrémités du feutre de partie humide
ainsi constitué.
[0015] La présente invention a plus particulièrement pour but d'éviter les effets dommageables
que peuvent avoir en service les irrégularités d'une bande d'essorage composite, notamment
d'un feutre de papeterie, dans une zone de raccordement entre deux tronçons successifs
de cette bande.
[0016] Elle a pour objet un procédé de raccordement de deux tronçons de bande d'essorage
composite notamment de feutre de partie humide de papeterie, ce procédé étant applicable
à deux tronçons de bande qui présentent une longueur, une largeur et une même épaisseur
et qui doivent être raccordés sur leur largeur pour se succeder longitudinalement
sans variation sensible des caractéristiques d'épaisseur de la bande dans la zone
de raccordement,
-cette bande comportant d'une pàrt un canevas tissé (40) constitué de fils résistants
et relativement gros et raides pour supporter les efforts appliqués à la bande parallèlement
à sa surface et pour maintenir des intervalles pour la circulation facile d'un liquide
même en présence d'une pression d'essorage perpendiculaire à cette surface,
-cette bande comportant d'autre part une nappe (42) constituée de fibres relativement
fines et souples pour constituer une surface d'appui douce et perméable même en présence
de ladite pression d'essorage, la cohésion de cette nappe et son accrochage au canevas
étant obtenue par aiguilletage, la densité surfacique de nappe étant la même pour
ces deux tronçons,
-ce procédé comportant les étapes suivantes :
-réalisation d'un premier et d'un deuxième tronçons de bande à raccorder, avec un
premier (44) et un deuxième (48) canevas pourvus de moyens de raccordement mutuel
- (54) à leurs extrémités selon une ligne de raccordement de canevas, et avec une
première (46) et une deuxième (50) nappes aiguilletées sur ces canevas, respectivement,
un tronçon de longueur extrême d'au moins la première nappe étant séparé de son canevas
pour former un rabat (52) qui peut être soulevé pour dégager la ligne de raccordement
des canevas,
-raccordement des deux canevas (44, 48) selon cette ligne de raccordement, chaque
dit rabat (52) étant soulevé,
-abaissement de chaque dit rabat pour couvrir la ligne de raccordement de canevas,
-les extrémités des deux dites nappes ayant été préparées, au cours d'une étape antérieure
de préparation, pour que, après cet abaissement, la densité surfacique de matière
de nappe soit constante dans la zone de raccordement et égale à celle des nappes des
deux dits tronçons à distance dans cette zone, avec recouvrement de ces deux nappes
sur une zone de raccordement de nappes présentant une extension longitudinale, -et
aiguilletage final d'un rabat sur le canevas sous-jacent pour l'y fixer,
-ce procédé étant caractérisé par le fait que l'extension longitudinale de ladite
zone de raccordement de nappes - (ZR) est au moins égale au double de l'épaisseur
de ces nappes, ladite étape d'aiguilletage final du rabat étant effectuée également
dans cette zone de raccordement de nappes, de manière à donner une cohésion propre
à une nappe continue (42) constituée par lesdites première et deuxième nappes, et
à éviter une variation locale de la compressibilité de la nappe.
[0017] Les numéros de référence entre parenthèses renvoient à titre d'exemple aux figures
ci-jointes.
[0018] Selon la présente invention il est de plus apparu avantageux d'adopter, au moins
dans certains cas, les dispositions plus particulières suivantes :
- Selon un premier mode de mise en oeuvre de l'invention, lors de ladite étape de
préparation des nappes, chacune desdites première et deuxième (50) nappes est d'abord
coupée de manière que les tranches de ces deux nappes puissent venir en coïncidence
si on abaissait chaque dit rabat (52, 78, 80), puis chacune des extrémités de nappe
ainsi formées subit un peignage par des dents enfoncées dans l'épaisseur de la nappe
et se déplaçant longitudinalement vers l'extrémité libre de cette nappe, ce peignage
étant commencé sur un tronçon extrême de la nappe de longueur au moins égale à l'épaisseur
de ce tronçon et continué pour allonger la nappe d'au moins cette épaisseur, de manière
à créer ou à allonger ladite zone de raccordement de nappes et à faire disparaître
localement au moins partiellement l'enchevêtrement des fibres de ces tronçons, pour
permettre audit aiguilletage final d'exercer son action dans des conditions analogues
à celles de la formation et de la fixation desdites première et deuxième nappes, et
pour conférer ainsi une compressibilité plus homogène à ladite nappe continue résultant
de cet aiguilletage final.
-Selon un deuxième mode de mise en oeuvre de l'invention, éventuellement complémentaire
du premier, chacune - desdites première et deuxième nappes est constitué par la superposition
de plusieurs couches (70, 72, 74, 76) occupant une succession de niveaux et fixées
les unes aux autres par aiguilletage, ce procédé étant caractérisé par le fait lors
de ladite étape de préparation des nappes, ces couches sont coupées selon des lignes
de raccordement de couches réparties longitudinalement sur ladite zone de raccordement
de nappes, l'aiguilletage de ces couches les unes sur les autres ayant été préalablement
omis dans la zone de raccordement.
[0019] A l'aide des figures schématiques ci-jointes on va décrire plus particulièrement
ci-après, à titre d'exemple non limitatif, comment l'invention peut être mise en oeuvre.
Il doit être compris que les éléments décrits et représentés peuvent, sans sortir
du cadre de l'invention, être remplacés par d'autres éléments assurant les mêmes fonctions
techniques- Lorsqu'un même élément est représenté sur plusieurs figures il y est désigné
par le même signe de référence.
[0020] La figure 1 représente la partie humide d'une papeterie fabriquant du papier de journal,
la direction de vue étant parallèle aux axes des rouleaux d'essorage.
[0021] Les figures 2, 3, 4 et 5 représentent des vues de côté de la zone de raccordement
d'un feutre de partie humide utilisé dans la papeterie de la figure 1, à des étapes
successives du premier mode de réalisation du procédé selon l'invention, pour raccorder
deux tronçons extrêmes de ce feutre préalablement engagé sur les rouleaux de la figure
1, en vue de constituer un feutre en boucle fermée de cette figure.
[0022] Les figures 6 et 7 représentent des vues de côté et partielle de dessus, respectivement,
d'un appareil d'aiguilletage pour effectuer l'aigulletage final du procédé selon l'invention.
[0023] Les figures 8, 9 et 10 représentent des vues anato- gues à celles des figures 2,
3, 4 et 5, mais selon le deuxième mode précédemment mentionné de mise en oeuvre de
l'invention-Les modes de mise en oeuvre qui vont être décrits plus particulièrement
comportent les dispositions précédemment mentionnées selon l'invention.
[0024] Conformément à la figure 1 une papeterie produisant du papier pour journaux comporte
les dispositions suivantes
[0025] Une toile perméable 2 circule sur des rouleaux tels que
4 et 6 après avoir prélevé de la pâte à papier liquide dont l'eau s'est écoulée. Elle
forme ainsi une feuille peu cohérente 8 dont la teneur en matière sèche est de l'ordre
de 20% et qui arrive selon la flèche 10.
[0026] Elle est prélevée sur cette toile par un feutre de partie humide 12, grâce à un rouleau
14. Une première paire de rouleaux de pression 16, 18 assure un premier essorage.
Un deuxième feutre de partie humide 20 sépare cette feuille du rouleau 18. Une deuxième
paire de rouleaux 22, 24 assure un deuxième essorage. La feuille est entrainée par
le rouleau 24, de granit poli, jusqu'à une troisième zone de pressage formée par ce
rouleau et un rouleau 26 sur lequel circule un troisième feutre 28.
[0027] Sa concentration en matières sèches est ainsi amenée à 45% environ, Des rouleaux
30, 32, 34, dirigent la feuille 8, selon une flèche 36, vers une zone de séchage non
représentée.
[0028] La vitesse de circulation peut aller jusqu'à 2000 mètres par minute- Les pressions
assurant l'essorage pouvant aller jusqu'à 1100 kN par centimètre de largeur du feutre
entre des rouleaux dont le diamètre peut être compris entre 0,4 et 2 m environ. Elles
ne peuvent être diminuées sous peine de diminuer l'efficacité de l'essorage et d'augmenter
la consommation d'énergie dans la zone de séchage qui la suit- Dans ces conditions
toute variation appréciable d'épaisseur du feutre provoque une marque indélébile sur
la feuille 8-Selon la figure 2 un feutre tel que le feutre
12 qui reçoit une feuille encore très humide et molle comporte un canevas 40 constitué
par exemple de fils de polyamide dont le diamètre est de l'ordre de 0,8 mm, et une
nappe
42, épaisse par exemple de 3 mm en l'absence de compression, et constituée de fibres
aiguilletées sur elles mêmes puis sur le canevas. Ces fibres sont aussi en polyamide
et ont par exemple un diamètre inférieur à 0,
1 mm. La densité de la nappe est par exemple de 0,230 g/cr
rF. Ce feutre est livré à la papeterie et installé autour des rouleaux sous la forme
d'une bande ouverte de la longueur voulue. Cette longueur n'est pas limitée par les
dimensions des métiers à tisser qui fabriquent le canevas. Ces deux tronçons d'extrémité
de feutre sont ensuite raccordés pour constituer une boucle fermée qui est ultérieurement
mise en tension.
[0029] Par référence au sens de déplacement du feutre en service, un premier de ces tronçons
de feutre comporte un premier canevas 44 et une première nappe 46, le deuxième tronçon
de feutre comportant un deuxième canevas
46, et une deuxième nappe 50. Un rabat 52 est formé à l'extrémité de la première nappe
en omettant sur la longueur correspondante l'aiguilletage de la nappe sur le canevas.
Ces nappes sont formées avec une longueur d'abord excédentaire.
[0030] L'extrémité de chacun des deux canevas a été formée avec des boucles telles que 54
réparties selon la largeur du feutre avec leurs centres disposés selon une ligne de
raccordement de canevas. Pour raccorder les deux canevas, on relève le rabat 52, on
amène leurs deux lignes de raccordement en coïncidence, les boucles d'un tronçon passant
entre celles de l'autre, et on introduit un jonc de raccordement 56 dans toutes ces
boucles selon la ligne de raccordement commune. Ce jonc sera en général plus raide
que les fils en large du canevas. Son diamètre est par exemple de
1 mm. Le tissage du canevas et ce jonc sont choisis pour que l'épaisseur du canevas
soit peu modifiée dans la zone de raccordement D'autres modes de raccordement connus
peuvent être utilisés, par exemple dans le cas où le canevas est constitué d'hélices
dont les axes sont disposés selon sa largeur, qui se succèdent longitudinalement en
s'interpénétrant et qui sont réunies par des fils raides s'étendant parallèlement
à leurs axes dans les zones d'interpénétration. Dans ce cas le jonc de raccordement
peut être identique à ces fils raides.
[0031] Des moyens connus sont utilisés pour assurer le blocage mutuel des divers fils du
canevas, pour empêcher celui-ci de se défaire.
[0032] Lorsque le raccordement des canevas a été effectué, le rabat 52 et l'extrémité de
la deuxième nappe 50 sont coupés, par exemple avec une lame de rasoir, éventuellement
en allant légèrement vers l'avant en descendant, selon deux plans de coupe parallèles
à la largeur du feutre et tels que, si le rabat est abaissé, les deux plans de coupe,
et donc les deux tranches des deux nappes dans ces plans, viennent en coïncidence.
[0033] On effectue ensuite un peignage ou cardage. Comme précédemment mentionné et comme
représenté par les flèches 58, à l'aide d'une brosse ou peigne 60, ceci de même manière
sur les extrémités du rabat et de la deuxième nappe. On allonge ainsi les deux nappes,
en leur donnant une densité qui décroit vers l'extrémité libre, et en diminuant en
même temps l'enchevêtrement des fibres et la cohésion de la nappe. On obtient ainsi
la situation représentée sur la figure 3.
[0034] Conformément à la figure 4 le rabat est abaissé et appuyé sur l'extrémité peignée
de la deuxième nappe.
[0035] L'opération d'aiguilletage finale précédemment mentionnée est représentée sur les
figures 5, 6 et 7. Elle est réalisée à l'aide d'une scie sauteuse portative 62 du
commerce. A la place de la lame de scie de cet appareil on a monté une planchette
64 de 1,5 x 2,5 cm dans laquelle on a fixé deux rangées de trois aiguilles verticales
telles que 66 en saillie vers le bas. Le mouvement alternatif vertical a par exemple
une amplitude de 3 cm et les aiguilles en position haute ont leurs pointes à environ
1 cm au-dessus de la nappe continue en cours de formation. Ces aiguilles sont du type
utilisé habituellement pour un aiguilletage, par exemple avec une section triangulaire
et des arêtes déformées localement pour former des barbes qui entrai- nent les fibres
dans leur mouvement vertical pour les enchevêtrer.
[0036] Cet aiguilletage est effectué sur toute la zone de raccordement jusqu'à obtention
sur l'ensemble de cette zone d'une épaisseur et d'une compressibilité de la nappe
approximativement égales à celles de la nappe de part et d'autre. Cette épaisseur
et cette compressibilité varient ensemble et peuvent être correctement appréciées
en passant les doigts sur et à côté de cette zone. Le plateau de guidage 68 de l'appareil
62 assure la verticalité de l'aiguilletage.
[0037] L'aiguilletage final à trois fonctions distinctes : l'une est la fixation du rabat
au canevas, l'autre est le rétablissement de la continuité mécanique de la nappe vis-à-vis
des efforts horizontaux, et la troisième est l'uniformisation de la compressibilité
verticale de la nappe.
[0038] Sur la figure 5 la zone de raccordement de nappe est représentée en ZR.
[0039] Selon le deuxième mode de mise en oeuvre de l'invention précédemment mentionné la
nappe comporte plusieurs couches dont chacune est formée de plusieurs voiles aiguilletés
les uns sur les autres. Ces couches sont posées sur le canevas précédemment décrit
Le nombre de ces couches est typiquement de deux comme représentés, mais peut être
de trois. Il y a plus précisément deux premières couches de premier et de deuxième
niveau 70 et 72 respectivement, au dessus du premier canevas 44, et deux deuxièmes
couches de premier et de deuxième niveaux 74 et 76 respectivement, au-dessus du deuxième
canevas 48.
[0040] L'aiguilletage des deux premières couches 70 et 72 a été omis dans une zone devant
former avec ces deux couches deux rabats de premier et de deuxième niveau 78 et 80,
qui permettent l'accès à la ligne de raccordement de canevas. L'aiguilletage de la
deuxième couche de deuxième niveau 76 a de même été omis pour permettre de soulever
cette couche pour la couper sans couper la deuxième couche de premier niveau.
[0041] Le raccordement des deux tronçons de canevas
44 et 48 est effectué comme dans le premier mode de mise en oeuvre précédemment décrit.
[0042] Les couches sont coupés à chaque niveau (Fig. 9) pour, qu'après abaissement des rabats
la continuité apparente de chaques couches soit assurée, c'est-à-dire pour qu'à chaque
niveau la tranche de la première couche vienne en coïncidence avec celle de la deuxième
couche. Les deux lignes de coupe, c'est-à-dire les lignes de raccordement de couches
des deux niveaux sont choisies aux extrémités de la zone de raccordement envisagée,
(ou au voisinage si on adopte la disposition préférentielle ci-après).
[0043] Si il y avait par exemple trois niveaux de couches la ligne de raccordement du niveau
intermédiaire serait réalisée au milieu de cette zone.
[0044] Selon une disposition préférentielle non représentée, on réalise à chaque niveau
un peignage comme précédemment indiqué au premier mode de mise en oeuvre de l'invention,
ce qui allonge la zone de raccordement.
[0045] Les rabats sont complétement abaissés (Fig.10) et l'on effectue l'aiguilletage final
précédemment décrit, qui assure les mêmes fonctions que précédemment.
[0046] La présent invention est particulièrement avantageuse dans le cas de la fabrication
de cartons. Un type de feutre de papeterie utilisé dans ce cas est dit "grand preneur"(en
anglais "long bottom felt" ou "long top felt)".
[0047] Il sert à former la feuille de carton en circulant sur une succession de rouleaux
d'alimentation en pâte. Il est d'un type léger (1000 g/m
2 maximum) pour assurer d'abord l'égouttage de la pâte par simple gravité, c'est-à-dire
sans pression. Mais il est aussi utilisé pour l'essorage ultérieur.
[0048] Dans ce cas la formation du rabat, par coupure au rasoir par exemple, est difficile
à réaliser et compromet la durée de vie voire la qualité de service du feutre, ceci
parce que ce rabat à une densité en fibre trop faible pour se tenir (pour conserver
sa forme et ses dimensions). Dans ce cas l'invention permet d'utiliser un feutre à
jonction.
[0049] L'invention apparaît aussi particulièrement utile dans le cas de la fabrication d'ouate
(feuille de très faible poids : de
15 à 30 g/m
2) car dans ce cas la discontinuité même modérée apportée par une coupure de la nappe
d'un feutre à jonction peut créer une variation relativement importante de la consistance
de la feuille produite. La présente invention permet dans ce cas l'utilisation d'un
feutre à jonction comme leveur, embarqueur et frictionneur".
1/ Procédé de raccordement de deux tronçons de bande d'essorage composite notamment
de feutre de partie humide de papeterie, ce procédé étant applicable à deux tronçons
de bande qui présentent une longueur, une largeur et une même épaisseur et qui doivent
être raccordés sur leur largeur pour se succeder longitudinalement sans variation
sensible des caractéristiques d'épaisseur de la bande dans la zone de raccordement,
-cette bande comportant d'une part un canevas tissé (40) constitué de fils résistants
et relativement gros et raides pour supporter les efforts appliqués à la bande parallèlement
à sa surface et pour maintenir des intervalles pour la circulation facile d'un liquide
même en présence d'une pression d'essorage perpendiculaire à cette surface,
-cette bande comportant d'autre part une nappe (42) constituée de fibres relativement
fines et souples pour constituer une surface d'appui douce et perméable même en présence
de ladite pression d'essorage, la cohésion de cette nappe et son accrochage au canevas
étant obtenue par aiguilletage, la densité surfacique de nappe étant la même pour
ces deux tronçons,
-ce procédé comportant les étapes suivantes :
-réalisation d'un premier et d'un deuxième tronçons de bande à raccorder, avec un
premier (44) et un deuxième - (48) canevas pourvus de moyens de raccordement mutuel
- (54) à leurs extrémités selon une ligne de raccordement de canevas, et avec une
première (46) et une deuxième (50) nappes aiguilletées sur ces canevas, respectivement,
un tronçon de longueur extrême d'au moins la première nappe étant séparé de son canevas
pour former un rabat (52) qui peut être soulevé pour dégager la ligne de raccordement
des canevas,
-raccordement des deux canevas (44, 48) selon cette ligne de raccordement, chaque
dit rabat (52) étant soulevé,
-abaissement de chaque dit rabat pour couvrir la ligne de raccordement de canevas,
-les extrémités des deux dites nappes ayant été préparées, au cours d'une étape antérieure
de préparation, pour que, après cet abaissement, la densité surfacique de matière
de nappe soit constante dans la zone de raccordement et égale à celle des nappes des
deux dits tronçons à distance dans cette zone, avec recouvrement de ces deux nappes
sur une zone de raccordement de nappes présentant une extension longitudinale,
-et aiguilletage final d'un rabat sur le canevas sous-jacent pour l'y fixer,
-ce procédé étant caractérisé par le fait que l'extension longitudinale de ladite
zone de raccordement de nappes - (ZR) est au moins égale au double de l'épaisseur
de ces nappes, ladite étape d'aiguilletage final du rabat étant effectuée également
dans cette zone de raccordement de nappes, de manière à donner une cohésion propre
à une nappe continue (42) constituée par lesdites première et deuxième nappes, et
à éviter une variation locale de la compressibilité de la nappe.
2/ Procédé selon la revendication 1, dans lequel chacune desdites première et deuxième
nappes est constitué par la superposition de plusieurs couches (70, 72, 74, 76) occupant
une succession de niveaux et fixées les unes aux autres par aiguilletage, ce procédé
étant caractérisé par le fait que, lors de ladite étape de préparation des nappes,
ces couches sont coupées selon des lignes de raccordement de couches réparties longitudinalement
sur ladite zone de raccordement de nappes, l'aiguilletage de ces couches les unes
sur les autres ayant été préalablement omis dans la zone de raccordement
3/ Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé par le fait que lors de ladite
étape de préparation des nappes, chacune desdites première et deuxième (50) nappes
ou chacune desdites couches (70, 72, 74, 76) est d'abord coupée de manière que les
tranches de ces deux nappes ou des deux couches de chaque niveau, puissent venir en
coïncidence si on abaissait chaque dit rabat (52, 78, 80), puis chacune des extrémités
de nappe ou de couche ainsi formées subit un peignage par des dents enfoncées dans
l'épaisseur de la nappe ou de la couche et se déplaçant longitudinalement vers l'extrémité
fibre de cette nappe ou de cette couche, ce peignage étant commencé sur un tronçon
extrême de la nappe ou de la couche de longueur au moins égale à l'épaisseur de ce
tronçon et continué pour allonger la nappe d'au moins cette épaisseur, de manière
à créer ou à allonger ladite zone de raccordement de nappes et à faire disparaître
localement au moins partiellement l'enchevêtrement des fibres de ces tronçons, pour
permettre audit aiguittetage final d'exercer son action dans des conditions analogues
à celles de la formation et de la fixation desdites première et deuxième nappes, et
pour conférer ainsi une compressible plus homogène à ladite nappe continue résultant
de cet aiguilletage final.