[0001] La présente invention est relative aux remonte-pentes ou téleskis à câble tracteur
du type dit à pinces débrayables et concerne un dispositif pour favoriser à. la station
d'arrivée le dégagement des skieurs. Dans ces installations, le câble tracteur passe
dans le sens de la montée sur des poulies à gorge d'axe horizontal, portées par des
pylônes et,au stade intermédiaire de la station d'arrivée, est renvoyé par une poulie
d'axe vertical dite "poulie de retour" pour redescendre vers la gare de départ sur
des poulies analogues à celles utilisées pour la montée. Le câble est porteur de perches
ou suspentes de traction permettant de tirer les skieurs depuis la station de départ
jusqu'à la station d'arrivée. Les perches utilisées sont assujetties au câble par
des pinces débrayables, les pinces fixes étant de plus en plus souvent abandonnées.
L'embrayage des pinces sur le câble se fait de façon connue automatiquement par coopération
du câble avec l'alésage en forme que présente une noix faisant partie de la pince
et le poids propre dela perche est suffisant même en l'absence de skieur remorqué
pour que l'embrayage soit effectif.
[0002] Selon l'état connu de la technique, chaque perche est embrayée au départ de chaque
skieur et le reste jusqu'à son retour à la station de départ y compris après le lâchage
par le skieur, involontaire en montée ou volontaire à la station d'arrivée au sommet.
Pour des raisons de debit optimal et de sécurité, les perches se succèdent à la cadence
maximale approximative d'une toutes les 4 s et il n'est guère possible de dépasser
une vitesse de translation supérieure à 2,5 /s du fait d'incidents possibles et même
relativement fréquents à la station d'arrivée.
[0003] De tels incidents qui peuvent présenter une grande gravité impliquent l'arrêt automatique
de l'installation pour des durées parfois très longues, aussi, tant pour des raisons
de sécurité que de rentabilité, cherche-t-on à les éviter ou du moins à réduire leur
probabilité. Or les usagers, notamment les enfants, pris dans l'ambiance du plaisir
et du dépaysement sont souvent inattentifs ou mesurent mal leurs capacités à réagir,
ils sont parfois engourdis par le froid, leurs dragonnes peuvent être em- mélées ou
leur équipement mal assujetti, ce qui entrave leur liberté de mouvement pour se dégager
de la perche tractrice, ce qui est à l'origine de maladresses empêchant un dégagement
à temps. La perche toujours embrayée étant reprise par la poulie de retour peut ainsi
projeter par effet centrifuge l'utilisateur à plusieurs mètres d'où des accidents
parfois très graves.
[0004] On a tenté de remédier à ces inconvénients d'abord en aménageant la pente par travaux
de terrassement avant l'abord de la station d'arrivée et au droit de celle-ci et ensuite
en disposant la poulie de retour à une distance minimale de 5 à 10 m au-delà de la
station de lâchage proprement dite. Les'travaux à réaliser peuvent revêtir une ampleur
considérable tant en superficie qu'en volume de matériaux à déplacer d'où des coûts
pouvant être prohibitifs qui tendent à faire renoncer à cette solution pour revenir
à celle dite du "lâcher dans la poulie" avec les inconvénients qui viennent d'être
évoqués, ce qui amène en outre souvent les usagers à se dégager avant la station d'arrivée
avec les risques supplémentaires que ce comportement implique.
[0005] La présente-invention vise à supprimer tous ces inconvénients en proposant un dispositif
s'apparentant quant à ses avantages de coût au type "lâcher dans la poulie" mais sans
en présenter les dangers d'accidents et d'arrêt de l'installation, ce dispositif débrayant
la pince de la perche au droit de la zone de lâcher pour donner au skieur tout le
temps nécessaire à son dégagement dans des conditions de sécurité optimales.
[0006] Les caractéristiques de l'invention qui font l'objet des revendications et certains
autres de ses avantages apparaitront à la lumière de la description qui suit et pour
Inintelligence de laquelle on se reportera aux dessins dent :
- la figure 1 est une représentation générale d'une station d'arrivée de téleski où
est mis en oeuvre un dispositif selon l'invention,
- la figure 2 montre le dispositif dans son ensemble,
- la figure 3 est une vue en perspective de la partie du dispositif permettant le
débrayage, une perche débrayée y étant engagée,
- les figures 4, 5 et 6 représentent trois phases successives de fonctionnement du
dispositif conforme à l'invention.
[0007] On voit très schématiquement représentée à la figure 1 une station d'arrivée de téleski
à laquelle peut être appliqué le dispositif selon l'invention.
[0008] Le câble tracteur 1 arrive par une poulie à gorge 2 portée de façon courante par
un pylône 3 à la station d'arrivée, pour poursuivre une course approximativement horizontale
jusqu'à et autour de la poulie de retour 4 avant de redescendre suivant une course
sensiblement parallèle à celle de la montée. La poulie de retour 4 est portée par
une structure 5 solidaire d'un massif ancré au sol et porteuse également d'un dispositif
à chariot coopérant avec un mouflage pour maintenir une tension convenable sur le
câble 1.
[0009] Le skieur assujetti à sa suspente 6 arrive en fin de montée à la station d'arrivée
où une rupture de pente et une aire de préférence plane sont aménagées pour favoriser
son dégagement et la poursuite'de sa course en souplesse pour libérer la station.
[0010] Comme déjà dit plus haut selon le procédé dit de "lâcher dans la poulie" représentant
l'état connu de la technique, le skieur tracté en permanence par la suspente 6 dont
la pince reste constamment embrayée sur le câble 1 doit préparer son dégagement de
la suspente 6 et lâcher celle-ci lorsqu'elle est déjà engagée dans la poulie de retour
4, ce qui est une opération délicate et qui ne lui laisse que peu de temps s'il ne
veut pas être entraîné lorsque la pince de la suspente 6 amorce son mouvement circulaire
autour de la poulie de retour 4.
[0011] La figure 2 montre en vue de côté la constitution générale d'un dispositif conforme
à l'invention où l'on reconnait la structure 5 porteuse d'une poulie verticale à gorge
2 sur laquelle arrive le câble 1 et de la poulie horizontale de retour 4. Entre la
poulie à gorge 2 et la poulie de retour 4, le câble 1 passe au droit d'une station
de débrayage 8 des pinces de suspentes, celle-ci pouvant s'étendre longitudinalement
sur une distance de l'ordre de 1,30 à 1,50 m, la poulie de retour pouvant avoir un
diamètre de l'ordre de 3,50 m. De la poulie à gorge 2 à l'extrémité de la poulie de
retour 4, la construction couvre une distance de l'ordre de 5 m correspondant au sol
à l'aire de lâchage de la suspente et à celle de dégagement de la station d'arrivée.
[0012] La station de débrayage 8" des pinces de suspente est représentée en perspective
à la figure 3. Une suspente 6 embrayée sur le câble 1 vient de passer la poulie à
gorge 2 et d'entrer dans la station de débrayage B. La suspente 6 de type usuel comprend
un bras 61 porteur des organes figurés par 62, permettant l'assujettissement du skieur.
Ce bras 61 porte en partie supérieure un axe horizontal 63 porteur d'une noix 64 par
l'intermédiaire d'un bras porte-noix 65. De façon connue la noix 64 pourvue d'un alésage
en forme dans lequel passe le câble 1 pince celui-ci pour donner un embrayage positif
par le seul poids de la suspente 6 donc a fortiori lorsqu'un skieur y est remorqué.
A la station de départ, un dispositif connu désaccouple les pinces du câble ce qui
permet le stockage des suspentes libres et leur remise en service à la demande par
embrayage automatique.
[0013] La station de débrayage 8 comporte une glissière 9 constituée de deux profils longitudinaux
en U 91, 92 dont les branches latérales sont disposées horizontalement en laissant
entre leurs extrémités respectives un espace suffisant pour le passage libre du bras
61 de la suspente 6. Les branches inférieures des U 91, 92 portent deux ailes 93,
94 en forme de cornes dirigées vers l'extérieur constituant un guide d'entrée pour
le bras 61 dans la glissière 9. Les branches supérieures des U 91, 92, portent respectivement
deux profils longitudinaux rapportés, le premier rond 95 coopérant avec une échancrure
de même forme 66 ménagée sous le bras porte-noix 65, le second à section carrée ou
rectangulaire 96 sur lequel vient en appui positif l'axe 63 du porte-noix. Le profil
rond 95 et l'échancrure 66 ne jouent pas de rôle déterminant dans l'invention, l'échancrure
66 ayant pour fonction de permettre un passage aisé des pinces de suspentes 6 au droit
des joues des poulies à gorge 2 de la ligne de pylônes de l'installation.
[0014] Lorsque la suspente 6 embrayée par la noix 64 sur le câble 1, remorquant ou non un
skieur, arrive à la station de débrayage 8, guidée par les branches en entonnoir 93,
94, elle pénètre dans la glissière 9, où l'appui de l'axe 63 se faisant sur le profil
de support carré 96 et accessoirement et éventuellement sur le guide rond 95, le poids
propre de la suspente 6 et la traction supplémentaire exercée par le poids du skieur
sont neutralisés et ne remplissent donc plus leur fonction d'embrayage de la noix
64 sur le câble 1. Il y a donc désaccouplement, le skieur cesse d'être entraîné et
continue sa progression par son énergie cinétique propre. N'étant plus sollicité par
la suspente 6, il a tout loisir de se désolidariser de celle-ci, de s'en dégager et
de s'esquiver sur l'aire de dégagement en profitant encore de sa vitesse résiduelle.
Le skieur arrive donc en sommet de piste pour être placé dans des conditions de sécurité
jusqu'alors inconnues selon l'état de la technique. Le débrayage de sa suspente 6
lui laisse toute liberté d'action pour se dégager et s'effacer de la trajectoire des
suspentes, ce qui n'empêche pas la mise en oeuvre des arrêts de sécurité classiques
en cas d'incidents, mais ceux-ci ne peuvent plus intervenir que dans des conditions
tout-à-fait exceptionnelles, sans aucun rapport avec celles du fonctionnement classique
du "lâcher dans la poulie"..
[0015] La suspente 6, débrayée par le dispositif qui vient d'être décrit et libérée de son
skieur ne peut, pour d'évidentes raisons de sécurité, rester sur la glissière 9. Sa
vitesse propre pourrait lui permettre d'arriver en bout de glissière et donc de se
réembrayer automatiquement par la sollicitation de son poids propre. Cependant, afin
de rendre impossible tout incident dû à une suspente 6 restant inopinément après libération
du skieur dans la glissière
9 et pouvant alors présenter un danger pour le skieur suivant, l'invention prévoit
une évacuation automatique des suspentes 6 de la glissière 9, jusqu'au point où rembrayées
automatiquement sur le câble 1, elles accompagnent à nouveau celui-ci dans sa course
autour de la poulie de retour 4 et redescendent ainsi vers la station de départ.
[0016] Pour comprendre le dispositif mis en oeuvre pour le dégagement des suspentes 6 libérées,
on se reportera avantageusement aux figures 2 et 3 simultanément et 4 à 6 qui illustrent
la chronologie des événements.
[0017] Couplé avec synchronisation à la progression du câble tracteur 1 et au droit de la
glissière 9 est monté un dispositif de dégagement des suspentes libérées 6. Tel que
représenté, il comporte une chaine sans fin 101 entrainée par une roue dentée menante
102 et passant vers l'autre extrémité de la glissière 9 sur une seconde roue dentée
103 montée folle sur son axe. La chaine 101 porte des doigts 104 saillant vers l'extérieur,
articulés et escamotables à l'encontre d'un organe de rappel, par exemple à ressort,
et disposés régulièrement sur cette chaine 101 pour correspondre aqiproximativement
à la fréquence d'arrivée des suspentes 6 à la station de débrayage 8. Lorsqu'une suspente
6 est entrée dans la glissière 9, donc a été débrayée et libérée de son skieur et
cesse sa progression, le premier doigt 104 porté par la chaine 101 et situé derrière
la pince, s'avance jusqu'au contact de la tête du bras 61 et l'entraine positivement
jusqu'à la sortie de la glissière 9 où se produit alors l'embrayage automatique de
la suspente 6. Dans le cas où le skieur ne serait pas encore libéré quand le doigt
104 arrive en contact avec la pince pour la pousser, la traction exercée par le skieur
est suffisante pour vaincre la force élastique de rappel du doigt 104 qui s'escamote
et passe sur la pince sans l'entrainer. Le skieur pourra alors se libérer et le doigt
suivant 104 porté par la chaîne 101 viendra prendre en charge la suspente pour la
pousser jusqu'à son dégagement définitif et/ ou son embrayage automatique sur le câble
1.
[0018] Il est évident que le mouvement de la chaine 101 et du câble 1 amenant les suspentes
6 doit être synchronisé pour des raisons de sécurité et de fonctionnement optimal
assurant un grand débit de skieurs. Avantageusement et selon l'invention, l'entrainement
de la roue menante 102 est pris sur la poulie à gorge 2 située avant l'entrée de la
station de débrayage 8. Cette poulie 2 peut être solidaire d'une roue 21 reliée à
une roue d'entrai- nement (non représentée) solidaire de la roue menante 102 de la
chaîne 101, par courroie ou mieux par chaine 22. Les rapports de transmission sont
choisis de manière à obtenir des conditions optimales tant pour le débit de skieurs
que pour leur sécurité. Une telle prise de force, liée au mouvement du câble 1 lui-même,donc
synchronisé avec lui,ne nécessite pas d'autre apport d'énergie motrice par exemple
électrique, ce qui représente un avantage certain tant sur le plan de la synchronisation
que sur celui de l'autonomie énergétique du dispositif.
[0019] Avantageusement, dans le cadre de ce qui vient d'être dit, on parvient à obtenir
avec le dispositif selon l'invention une arrivée de skieur toutes les 4 s, ce qui
nécessite un réembrayage très rapide des suspentes 6, ainsi 3 s après l'arrivée d'un
skieur sa suspente 6 doit déjà avoir été rembrayée et entraînée par le câble 1. On
arrive à des conditions qui peuvent être considérées comme optimales lorsque la chaine
101 porteuse des doigts 104 a une vitesse linéaire de l'ordre du tiers de celle du
câble tracteur 1.
[0020] Les figures 4 à 6 illustrent très schématiquement mais de façon plus parlante le
fonctionnement du dispositif de dégagement des suspentes 6 qui vient d'être décrit.
Ainsi à la figure 4 une suspente 6'est sortie de la glissière 9, avec ou non intervention
du doigt 104', et une seconde suspente 6, tractant encore son skieur (non représenté)
entre dans la glissière 9. A la figure 5, cette suspente 6, débrayée du câble 1, et
déjà libérée de son skieur est en position intermédiaire dans la glissière 9 où le
doigt 104 la rattrape et la pousse vers la sortie de la glissière 9. A la figure 6,
la suspente 6 est sortie de la glissière 9 et, rembrayée sur le câble 1,poursuit sa
course vers la poulie de retour. La glissière 9 est libre et une suspente 6" tractant
son skieur va se présenter à l'entrée de la glissière 9. Le doigt 104', ou bien la
précédera, ou bien la prendra en charge et, éventuellement, s'escamotera et c'est
alors le doigt suivant 104" qui prendra le relais pour la pousser hors de la glissière
9.
1.- Dispositif pour favoriser le dégagement des skieurs à l'arrivée d'un téleski comprenant
un câble (1) en mouvement sur des poulies à gorge (2) et une poulie de retour (4)
située à la station d'arrivée; et porteur par l'intermédiaire de pinces (63 à 66)
de suspentes (6) pour remorquer des skieurs, le poids propre des suspentes (6) suffisant
pour embrayer positivement les pinces (63 à 66) sur le câble (1), caractérisé par
le fait qu'il comporte entre la dernière poulie à gorge (2) et la poulie de retour
(4) une station de débrayage (8) comprenant des moyens (96) pour neutraliser l'action
du poids propre des suspentes (6) et la traction exercée par les skieurs remorqués,de
manière à débrayer automatiquement les pinces (63 à 66) du câble (1) et permettre
ainsi aux skieurs de se libérer en toute sécurité des suspentes (6).
2.- Dispositif selon la revendication 1, caractérisé par le fait que les moyens (96)
sont constitués par un profil longitudinal (96) sur lequel vient s'appuyer un axe
(63) de la pince (63 à 66) de chaque suspente (6) arrivant à et traversant la station
de débrayage (8).
3.- Dispositif selon la revendication 2, caractérisé par le fait que le profil Iongitudinal
(96) est à section carrée ou rectangulaire.
4.- Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé par le
fait que les moyens (96) sont solidaires d'une glissière longitudinale (9) guidant
les bras (61) à l'entrée (93, 94) et à la traversée (91, 92) de la station de débrayage
(8).
5.- Dispositif selon la revendication 4, caractérisé par le fait que la glissière
(9) comporte deux profils longitudinaux (91, 92) en U dont les branches latérales
sont disposées horizontalement en laissant entre leurs extrémités respectives un espace
suffisant pour le passage des bras (61) des suspentes (6).
6.- Dispositif selon la revendication 5, caractérisé par le fait que les moyens (96)
sont portés par la branche supérieure de l'un (92) des profils en U.
7.- Dispositif selon la revendication 6, caractérisé par le fait que la branche supérieure
du second (91) profil en U porte un profil longitudinal (95) de section 'arrondie
coopérant en guidage avec une échancrure (66) de forme complémentaire que présentent
les pinces (63 à 66) des suspentes (6).
B.- Dispositif selon l'un quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé par le
fait qu'au droit des moyens (96), la station de débrayage (8) comporte des moyens
(10, 101 à 104) pour entrainer les suspentes débrayées (6) vers la sertie en direction
de la poulie de retour (4).
9.- Dispositif selon la revendication 8, caractérisé par le fait que les moyens (10,
101 à 104) comprennent un dispositif à chaîne sans fin (101) entrainée (102, 21, 22)
en synchronisation avec le déplacement du câble (1) et porteuse de doigts (104) qui
viennent coopérer en poussée avec les pinces (63 à 66) des suspentes (6) pour les
amener vers la sortie de la station de débrayage (8) en direction de la poulie de
retour (4).
10.- Dispositif selon la revendication 9, caractérisé par le fait que les doigts (104)
sont articulés sur la chaine (101) et escamotables à l'encontre d'un dispositif de
rappel et que l'entraînement de la chaîne (101) se fait par transmission mécanique
(21, ZZ, 102) du mouvement de la dernière poulie à gorge (2) précédant la station
de débrayage (8).