[0001] La présente invention est relative à un connecteur électrique à éléments de contact
en matériau à mémoire de forme. Dans les connecteurs électriques ou électroniques
actuels, la densité de connexion apparaît un paramètre d'intérêt majeur en raison
du nombre, toujours croissant, de circuits électriques mis en jeu dans les ensembles
électroniques ou électromécaniques modernes. Il apparait en conséquence que les connecteurs
électriques performants comportent nécessairement un nombre important d'éléments de
contacts enfichables mâle-femelle engagés par frottement. La connexion-déconnexion
de ce type de connecteurs nécessite alors l'application d'efforts importants en raison
même du nombre de ces éléments de contact. La répétition des opérations de connexion-déconnexion
a pour effet de provoquer un phénomène d'usure des éléments de contact et à terme
la détérioration des connecteurs correspondants.
[0002] Les matériaux à mémoire de forme ont jusqu'à présent fait l'objet de quelques applications
dans le domaine de l'électronique ou de l'électronique industrielle pour assurer,
notamment, des fonctions de connexion électrique ou de déconnexion.
[0003] On peut citer à ce sujet le brevet US 4 205 293 dans lequel un commutateur thermoélectrique
est mis en oeuvre au moyen d'un matériau à mémoire de forme. Cependant, dans le dispositif
décrit dans ce document, ainsi que d'ailleurs dans l'ensemble des dispositifs actuellement
connus, la fonction connexion-déconnexion est assurée au moyen d'éléments de contact
conventionnels lesquels sont mis en action par l'intermédiaire d'un élément actuateur
lui seul constitué en un matériau à mémoire de forme et capable de participer, du
seul point de vue mécanique, à la fonction souhaitée de connexion-déconnexion.
[0004] Ce type de dispositif bien que susceptible de pouvoir donner satisfaction pour des
dispositifs dans lesquels la connexion ou la déconnexion intervient à titre isolé
ou sur un nombre peu important de circuits, ne peut en aucun cas être susceptible
d'utilisation dans les connecteurs électroniques en raison de leur complexité de réalisation
et ou de l'encombrement souvent prohibitif de ces dispositifs, lesquels ne sauraient
permettre d'envisager des densités de connexion semblables aux densités de connexion
couramment atteintes dans le domaine de la connexion électronique.
[0005] Un objet de la présente J
hvention est de remédier aux inconvénients précités par la mise en oeuvre d'un connecteur
électrique permettant d'assurer un nombre important de cycles connexion-déconnexion
avec un degré d'usure des éléments de contact très atténué par rapport aux connecteurs
de type classique ou même aux connecteurs dits à faible force d'insertion.
[0006] Un autre objet de la présente invention est la mise en oeuvre d'un connecteur,tel
que précédemment cité,présentant une densité de connexion absolument identique à celle
des matériels classiques actuels les plus performants.
[0007] Le connecteur électrique objet de l'invention, comporte au moins une partie mâle
et/ou une partie femelle conductrices destinées à être enfichées l'une dans l'autre
pour assurer ou rompre la conduction électrique au niveau de celles-ci. L'une au moins
des parties mâle ou femelle, est constituée, au moins en son extrémité active de contact,
en un matériau à mémoire de forme conducteur ; la partie mâle ou femelle est conformée
de façon à pouvoir s'adapter étroitement à la partie complémentaire femelle ou mâle
dans un
pre- mier état de mémoire de forme et à pouvoir assurer le dégagement de ladite partie
complémentaire femelle ou mâle dans un deuxième état de mémoire de forme.
[0008] L'invention trouve application pour les connecteurs électriques de tout type utilisés
dans les domaines aussi divers que l'électronique industrielle, l'électromécanique,
les installationsélectroni
ques des satellites artificiels ou de l'aéronautique, le matériel informatique et télématique.
[0009] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description et à l'observation
des dessins ci-après dans lesquels :
- la figure 1 représente une vue en perspective du connecteur objet de l'invention,
- la figure 2 représente un détail de réalisation particulier d'un connecteur selon
l'invention,
- la figure 3 représente, en coupe longitudinale, un mode de réalisation particulier
d'un élément de contact pour un connecteur selon l'invention,
- les figures 4 et 5 représentent, à titre d'exemple non limitatif, un mode de réalisation
particulier d'un connecteur selon l'invention.
[0010] Selon la figure 1, le connecteur électrique objet de l'invention comporte au moins
une partie mâle 20 et/ou une partie femelle 10 conductrices. Ces parties mâle et femelle
sont destinées à être enfichées l'une dans l'autre pour assurer ou rompre la conduction
électrique à leur niveau. L'une au moins desdites parties mâle 20 ou femelle 10 est
constituée, au moins en son extrémité active de contact, en un matériau à mémoire
de forme conducteur. La partie mâle 20 ou femelle 10 est conformée de façon à pouvoir
s'adapter étroitement à la partie complémentaire femelle 10 ou mâle 20 dans un premier
état de mémoire de forme et de façon à pouvoir assurer le dégagement de la partie
complémentaire femelle 10 ou mâle 20 dans un deuxième état de mémoire de forme.
[0011] Bien entendu, par connecteur on entend tout élément de connexion comportant une ou
deux parties enfichables notées 1, 2 sur la figure 1, une première partie enfichable
2 étant constituée par une pluralité de parties mâles 20 précédemment décrites réunies
en un arrangement au moyen d'une plaquette support et d'un étui ou coquille constituant
le corps de connecteur, une deuxième partie enfichable 1 étant constituée par une
pluralité de parties femelles 10 réunies en un arrangement similaire au moyen d'une
plaquette support, référencée 41 sur la figure 1, et d'un étui ou coquille formant
le corps de connecteur.
[0012] Le connecteur de l'invention permet dans le premier état de mémoire de forme d'assurer
un très bon contact électrique entre les parties mâles 20 et femel- lesi0 ainsi qu'une
bonne solidarisation mécanique entre parties mâles et femelles et donc en définitive
de l'ensemble du connecteur. Lors du passage au deuxième état de mémoire de forme
des parties mâles 20 ou femelles 10, le dégagement de la partie complémentaire est
assuré et les contacts correspondants et les connecteurs peuvent alors être solidarisés
ou désolidarisés avec une force d'assemblage ou de désassemblage nulle ou pratiquement
nulle. Il en résulte,méme après un nombre important de cycles d'enfichagesrépétés,
une usure pratiquement inexistante des pièces de contact.
[0013] Le passage du premier état de mémoire de forme au deuxième état de mémoire de forme
peut être effectué par modification de la température du connecteur, c'est-à-dire
des parties mâles et/ou femelles correspondantes, ainsi qu'il sera décrit de manière
plus détaillée dans la suite de la description. Bien entendu, le premier état de mémoire
de forme lors duquel le contact électrique est assuré est stable à la température
ambiante. Ce même premier état de mémoire de forme est également stable à basse température,
c'est-à-dire à des températures correspondant aux températures d'utilisation les plus
basses du cahier des charges normalement en vigueur pour ce type de connecteur. La
limite de température la plus basse pour laquelle le premier état de mémoire de forme
reste stable est par exemple prise égale à - 65°C.
[0014] Sur la figure 1, on a successivement représenté en 1A le cas ou la partie femelle
10 est seule constituée en un matériau à mémoire de forme, les deux états étant représentés
en a et b, alors que en figure 1B l'élément mâle 20 est lui seul constitué en un matériau
à mémoire de forme dans ces deux états respectifs représentés également en a et b.
Dans les deux cas précités, l'élément complémentaire, c'est-à-dire l'élément mâle
20 dans le cas de la figure 1A et l'élément femelle 10 dans le cas de la figure 1B,peuvent
être constitués en un matériau conducteur de type conventionnel.
[0015] La figure 2 représente un mode de réalisation avantageux non limitatif dans lequel
la partie mâle 20 et la partie femelle 10 sont d'une part réciproquement conformées
de façon à pouvoir s'adapter mutuellement à la partie complémentaire femelle 10 ou
mâle 20 pour assurer le contact électrique dans le premier état de mémoire de forme.
Les parties mâles 20 et femelles 10 sont en outre conformées de façon- à pouvoir assurer
le dégagement de la partie complémentaire femelle 10 ou mâle 20 dans le deuxième état
de mémoire de forme. Sur la figure 2, les parties mâles 20 et femelles 10 sont représentées
dans le deuxième état de mémoire de forme. On notera que chacune de ces parties mâles
ou femelles possède,dans les premier et deuxième états de mémoire, des états de mémoire
de forme complémentés. Par état de mémoire de forme complémenté, on entend état ou
forme obtenu par variation complémentaire de forme-Ainsi, dans le deuxième état de
mémoire de forme tel que représenté en figure 2, la partie femelle 10 est dans un
état qui a été obtenu suite à un écartement des deux parties constitutives de la partie
femelle 10 alors qu'au contraire, la partie mâle 20 est dans un état qui a été obtenu
par rapprochement des deux parties constituant la partie mâle 20. On comprendra que
dans un tel état, le dégagement et/ou l'insertion d'un connecteur lors d'un cycle
d'enfichage est particulièrement aisé et peut être réalisé pratiquement sans aucun
frottement. On comprendra également que le passage ultérieur de ces mêmes éléments
mâles 20, femelles 10 à leur premier état de mémoire de forme stable a pour effet
d'assurer un excellent contact électrique du fait des mouvements inverses des parties
mâles et femelles et en outre une excellente solidarisation mécanique de ces parties
mâles 20, femelles 10 en raison des forces mises en jeu par le retour au premier état
de mémoire de forme stable.
[0016] Ce type de connecteur, c'est-à-dire de connecteur comportant des parties mâles 20
et/ou femelles 10 à état de mémoire de forme complémenté apparaît particulièrement
bien adapté pour des utilisations en milieu mécanique hostile, c'est-à-dire par exemple
pour des applications à des systèmes électromécaniques soumis à d'importantes vibrations,
comme par exemple pour la connexion de circuits électriques de moteur d'avion, de
bâteau, ou analogues.
[0017] Un exemple détaillé de réalisation d'une partie mâle ou femelle sera maintenant donné
en liaison avec la figure 3. La partie mâle ou femelle est constituée par un fût 90
destiné à recevoir au moins un câble conducteur et par une partie active 91 solidaire
du fût constituant la partie mâle ou femelle et destinée à assurer le contact sur
la partie complémentaire femelle ou mâle correspondante.Une collerette 92 placée sensiblement
au niveau de la liaison entre le fût 90 et la partie active 91 permet d'assurer la
fixation de chaque élément ou partie femelle, mâle sur la plaquette support correspondante,
selon les techniques habituelles. La partie active 91 est constituée par un élément
tubulaire ou cylindrique 100 présentant au moins selon une de ses génératrices une
fente 101 s'étendant sur une partie de l'élément tubulaire 100. Les fentes 101 délimitent
sensiblement deux lames souples 102, 103 constituant la partie active 91.
[0018] La partie mâle, femelle précédemment décrite en figure 3, peut être obtenue à partir
de matériau à mémoire de forme délivré sous forme de lingot cylindrique ou de fil,par
tournage et fraisage conventionnel. D'autres types de parties mâles ou femelles peuvent
également être obtenus à partir de matériau à mémoire de forme délivré sous forme
de feuilles, lesquelles peuvent être découpées puis roulées de façon à former un élément
cylindrique comportant au moins une fente. Bien entendu, d'autres formes de parties
mâles ou femelles peuvent être utilisées sans sortir du cadre de la présente invention.
En particulier, chaque élément tubulaire ou cylindrique constituant les parties mâles
et femelles respectivement peuvent comporter des sections semblables complémentaires,les
fentes étant disposées symétriquement ou non par rapport à l'axe lon¢itudina1 de symétrie
XX de chaque élément tubulaire.
[0019] Un connecteur complet sera maintenant décrit relativement À un mode de réalisation
non limitatif au moyen des figures 4 et 5. Selon les figures précitées, une des parties
enfichables constituant une partie enfichable mâle 2 est constituée par les parties
mâles 20 réunies en arrangement régulier, le plan diamétral,passant par deux fentes
de chaque élément tubulaire, étant orienté selon une première direction z, ainsi qu'il
apparaît en figure 5b. Une autre partie enfichable constituant une partie enfichable
femelle 1 est constituée par les parties femelles 10 réunies en un même arrangement
régulier. Le plan diamétral passant par deux fentes de chaque élément tubulaire des
parties femelles 10 est orienté selon une deuxième direction y perpendiculaire ou
non à la première direction z par exemple.
[0020] Chacune des parties mâles 20 ou femelles 10 du connecteur de l'invention, peut être
en totalité constitué en un matériau en mémoire de forme. Dans ce cas, le fût 90 destiné
à recevoir au moins un câble conducteur possède également au moins un état de mémoire
de forme non réversible. Le fût 90 est conformé de façon à pouvoir s'adapter étroitement
au câble conducteur dans l'état de mémoire de forme précité, afin d'assurer la liaison
électrique avec ce dernier. Par état de mémoire de forme non réversible du fût, il
faut comprendre un état de forme mémorisé permettant au moins un cycle consistant
en une dilatation de la partie alésée du fût 90, l'introduction du conducteur destiné
à équiperle contact, puis le retour à une position en forme stable dans lequel,en
présence du câble conducteur, le contact électrique et la fixation mécanique du câble
dans le fût sont assurés. Bien entendu, il va de soi que le fût 90 lui-même peut être
de manière non limitative doté de propriété de mémoire de forme réversible.
[0021] Des exemples de matériau à mémoire de forme, susceptibles d'être utilisés pour la
mise en oeuvre du connecteur de l'invention seront maintenant donnés. Ces matériaux
sont,bien que de manière non limitative, choisis dans les composés nickel-titane,
nickel-aluminium, nickel-titane-fer, cuivre-zinc-aluminium, cuivre-aluminium-nickel.
Ces composés peuvent être utilisés soit sous la forme de composés intermétalliques
ou sous forme alliée. A titre d'exemple non limitatif, des parties mâles ou femelles
telles que représentées en figure 3 ont été réalisées à partir d'un alliage cuivre-zinc-aluminium
comportant 4 % ± 0,5 % d'aluminium, 27 à 29 % de zinc et lereste en pourcentage de
cuivre, les pourcentages s'entendant en pourcentage atomique. Chaque partie mâle 20
ou femelle 10 peut en outre être munie d'un revêtement protecteur conducteur consistant
en un dépôt d'or, d'argent, d'alliage de palladium ou même d'étain plomb. Ce dernier
revêtement peut en effet être utilisé en élargissement de son champ d'utilisation
habituelle puisque il n'existe pratiquement plus de problème de frottement ni d'usure
au niveau de chaque partie mâle ou femelle.
[0022] Avec le mode de réalisation de parties mâles ou femelles précédemment décrit, il
a été possible d'obtenir une température de transition Ms de l'ordre de - 80°C. Cette
température de transition, qui est la température de passage à l'état martensitique
pour le matériau constitutif des parties mâles ou femelles,permet d'assurer un maintien
du premier état de mémoire de forme stable pour le domaine d'utilisation annoncé.
Le deuxième état de mémoire de forme est stable pour des températures inférieures
à cette température de transition. Le passage du premier état de mémoire de forme
au deuxième état de mémoire de forme peut être effectué de manière réversible sur
un nombre important de cycles par seul abaissement de la température du connecteur,
c'est-à-dire, les parties mâles, femelles, en deçà de la température de transition
Ms, puis retour à une température dite d'utilisation au-delà de la température Ms
et alternativement.
[0023] Un exemple de traitement d'une partie mâle 20 ou femelle 10,telle que représentée
en figure 3, sera maintenant décrit en vue de l'obtention des premier et deuxième
états de mémoire de forme réversibles précités. La partie mâle 20 ou femelle 10 a
été conformée aux formes et dimensions finales constituant le premier état de mémoire
de forme tel que représenté par exemple sur la figure 3. La partie mâle 20 ou femelle
10 est alors soumise à un traitement thermique capable d'amener celle-ci en état de
phase cristallographique de type austénitique. La partie mâle 20 ou femelle 10 est
ensuite soumise à un refroidissement à une température voisine de la température ambiante,
de façon à éviter l'apparition de phase cristallographique parasite. Par refroidissement,
on entend refroidissement tel que celui obtenu au moyen d'un traitement,du type trempage
par exemple.
[0024] La partie mâle ou femelle est ensuite soumise en au moins une zone de déformation
de celle-ci,notée 105 sur la figure 3, à un processus dit d'éducation. Le processus
d'éducation consiste à imposer répétitive- ment à la partie mâle ou femelle une contrainte
mécanique telle que la partie mâle ou femelle soit,dans cette zone, déformée de manière
à amener les lames 102, 103 dans une position de forme voisine du deuxième état de
mémoire de forme et à soumettre l'ensemble, la contrainte étant maintenue, à un abaissement
de température susceptible d'amener la partie mâle ou femelle en état de phase martensitique.
L'abaissement de température peut être réalisé au moyen de toute source de froid appliquée
soit à l'ensemble de la partie mâle ou femelle, soit au seul niveau de la ou des zones
de déformation 105. La contrainte mécanique peut être appliquée par exemple au moyen
d'un outil en forme de cône permettant l'évasement de la partie active jusqu'à obtenir
la position de mémoire de forme souhaitée. Après suppression de la contrainte mécanique,
l'élément mâle ou femelle est soumis à un réchauffement progressif à température ambiante.
L'élément mâle ou femelle reprend alors son état de forme stable ou premier état de
mémoire de forme. La répétition du cycle imposé pour l'éducation telle que définie
précédemment doit être suffisante pour obtenir un bon degré de reproductibilité des
transitions entre le premier état et le deuxième état de mémoire de forme ultérieur
par seul abaissement de la température de l'élément mâle ou femelle à une température
inférieure à la température de transition Ms (définie comme la température à laquelle
la phase martensitique commence à se former d'elle-même) puis par une élévation successive
de la température de la partie mâle ou femelle à une température supérieure à la température
As, pour le retour à la position ou état de mémoire de forme initiale et à l'état
cristallographique de type austénique.
[0025] Une variante de mise en oeuvre du processus dit d'éducation, sera donnée à titre
d'exemple non limitatif en liaison avec la figure 3.
[0026] Le processus d'éducation consiste à imposer en l'absence de déformation à l'objet
constitué par la partie mâle ou femelle conformée dans un état initial, au moins au
niveau de la zone de déformation 105 de celle-ci, une contrainte thermique consistant
en une variation de température capable d'amener celle-ci en état de phase cristallographique
martensitique. Puis la partie mâle ou femelle étant dans l'état précité, une contrainte
mécanique telle que la partie mâle ou femelle soit déformée, dans cette zone, est
appliquée de manière à amener les lames 102,103 dans une position de forme voisine
du deuxième état de mémoire de forme II. L'abaissement de température et l'application
de la contrainte mécanique peuvent être effectués à l'aide des moyens déjà cités,
l'évasement de la partie active étant effectué jusqu'à l'obtention de la deuxième
position de mémoire de forme souhaitée. Lorsque la source de froid est un bain d'azote
liquide, l'application de la contrainte mécanique peut être effectuée dans le bain.
Puis un état de forme dit intermédiaire voisin de l'état de forme initial de la partie
mâle ou femelle est ensuite défini et imposé à celle-ci. L'imposition de l'état de
forme intermédiaire à la partie mâle ou femelle est effectuée par imposition des limites
de changement ultérieur de forme de celle-ci aux limites correspondantes de l'état
de forme intermédiaire. Par état de forme intermédiaire voisin de l'état de forme
initial, on entend un état de forme dans lequel le retour à l'état initial a été obtenu
ou une forme voisine de celui-ci. La définition et l'imposition des limites de changement
de forme de la partie mâle ou femelle peuvent être effectuées au moyen d'une matrice
enserrant la partie mâle ou d'un mandrin inséré dans la partie femelle, la matrice
ou le mandrin ayant des dimensions intérieures respectivement extérieures correspondant
aux dimensions de l'état de forme intermédiaire. Bien entendu, la matrice ou le mandrin
peuvent avantageusement être constitués par la partie femelle ou mâle correspondante.
La partie mâle ou femelle, en état martensitique, à laquelle les limites de changement
de forme ont été imposées, est ensuite soumise à un réchauffement progressif à température
ambiante pour ramener celle-ci en état de phase cristallographique de type austénitique.
Du fait du réchauffement et du maintien de la partie mâle ou femelle à l'état de forme
intermédiaire, des contraintes internes permettant la définition de l'état de forme
intermédiaire comme premier état de mémoire de forme I sont alors induites dans l'élément
mâle ou femelle.
[0027] On a ainsi décrit un connecteur capable, par une seule commande en température, de
permettre par modification de forme des éléments de contact, partie mâle ou partie
femelle, de fonctionner pratiquement sans aucun effort mécanique important, ni sans
aucune usure des éléments de contact partie mâle ou partie femelle. La commande en
température du connecteur de l'invention peut être obtenue à partir de toute source
froide normalement disponible en milieu industriel et en particulier au moyen de l'azote
liquide. Le refroidissement du connecteur de l'invention en deçà de la température
de transition de l'alliage constitutif des parties mâles et femelles le constituant
a pour effet de dégager les parties femelles et mâles correspondantes en les plaçant
dans leur deuxième état de mémoire, état dans lequel les connecteurs peuvent être
enfichés ou au contraire déconnectés avec une force d'introduction ou d'extraction
nulle ou pratiquement nulle. Le retour à la température ambiante ou à toute température
comprise dans la plage de fonctionnement du connecteur a pour effet de provoquer la
fermeture et l'adaptation du contact ou parties mâles et femelles correspondantes
et d'assurer la force de solidarisation requise. Celle-ci peut être rendue très importante
pour des applications spécifiques déjà citées.
1. Connecteur électrique comportant au moins une partie mâle (20) et/ou une partie
femelle (10) conductrices,destinées à être enfichées l'une dans l'autre pour assurer
ou rompre la conduction électrique au niveau de celles-ci, caractérisé en ce que l'une
au moins desdites parties mâle (20) ou femelle (10) est constituée, au moins en son
extrémité active de contact, en un matériau à mémoire de forme conducteur, ladite
partie mâle (20) ou femelle (10) étant conformée de façon à pouvoir s'adapter étroitement
à la partie complémentaire femelle (10) ou mâle (20) dans un premier état de mémoire
de forme et à pouvoir assurer le dégagement de ladite partie complémentaire femelle
(10) ou mâle (20) dans un deuxième état de mémoire de forme.
2. Connecteur électrique selon la revendication 1, caractérisé en ce que le premier
état de mémoire de forme, lors duquel le contact électrique est assuré, est stable
à la température ambiante.
3. Connecteur électrique selon la revendication 1, caractérisé en ce que le premier
état de mémoire de forme, lors duquel le contact électrique est assuré,est stable
à basse température.
4. Connecteur électrique selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
ladite partie mâle (20) et ladite partie femelle (10) sont, d'une part, réciproquement
conformées de façon à pouvoir s'adapter mutuellement à la partie complémentaire femelle
(10) ou mâle (20) pour assurer le contact électrique dans un premier état de mémoire
de forme, et d'autre part, de façon à pouvoir assurer le dégagement de ladite partie
complémentaire femelle (10) ou mâle (20) dans un deuxième état de mémoire de forme,
chacune des parties, mâle ou femelle, possédant dans lesdits premier et deuxième état
de mémoire, des états de mémoire de forme complémentés.
5. Connecteur électrique selon l'une des revendications 1 à 4 précédentes, caractérisé
en ce que ladite partie, mâle ou femelle, est constituée par un fût (90) destiné à
recevoir au moins un câble conducteur, une partie active (91), solidaire du fût, constituant
la partie mâle ou femelle, et destinée à assurer le contact sur la partie complémentaire
femelle ou mâle correspondante.
6. Connecteur électrique selon la revendication 5, caractérisé en ce que ladite partie
active est constituée par un élément tubulaire ou cylindrique(100) présentant au moins,
selon une de ses génératrices, une fente (101) s'étendant sur une partie de la lon-
gueur de l'élément tubulaire (100) et délimitant sensiblement deux lames souples (102,
103) constituant ladite partie active.
7. Connecteur électrique selon les revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu'il comporte
deux parties enfichables (1, 2), une première partie enfichable (2) étant constituée
par une pluralité de parties mâles (20) réunies en un arrangement au moyen d'une plaquette
support, la deuxième partie enfichable (1) étant constituée par une pluralité de parties
femelles (10) réunies en un arrangement similaire au moyen d'une plaquette support
(41).
8. Connecteur électrique selon la revendication 7, caractérisé en ce que chaque élément
tubulaire ou cylindrique constituant les parties mâle et femelle respectivement ont
des sections semblables complémentaires, lesdites fentes étant disposées symétriquement
ou non par rapport à l'axe longitudinal de symétrie de chaque élément tubulaire.
9. Connecteur électrique selon la revendication 8, caractérisé en ce que l'une des
parties enfichables, constituant une partie enfichable mâle (2), est constituée par
lesdites parties mâles (20) réunies en arrangement régulier, le plan diamétral passant
par deux fentes de chaque élément tubulaire étantorienté selon une première direction
(z), l'autre des parties enfichables, constituant une partie enfichable femelle (1),
étant constituée par lesdites parties femelles (10) réunies en un même arrangement
régulier, le plan diamétral passant par deux fentes de chaque élément tubulaire étant
orienté selon une deuxième direction (y) perpendiculaire ou non à la première direction.
10. Connecteur électrique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé
en ce que chaque partie, mâle ou femelle, est en totalité constituée en un matériau
à mémoire de forme.
11. Connecteur selon l'une des revendications 5 à 10, caractérisé en ce que le fût
(90) destiné à recevoir au moins un câble conducteur possède au moins un état de mémoire
de forme, ledit fût étant conformé de façon à pouvoir s'adapter étroitement audit
câble conducteur dans l'état de mémoire de forme précité afin d'assurer la liaison
électrique avec ce dernier.
12. Connecteur électrique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé
en ce que ledit matériau à mémoire de forme est choisi dans le groupe des composés
nickel-titane, cuivre-zinc-aluminium,cuivre- aluminium-nickel, nickel-titane-fer,
nickel-aluminium.
13. Connecteur électrique selon la revendication 12, caractérisé en ce que lesdits
matériaux sont utilisés sous forme de composé intermétallique ou sous forme alliée.
14. Connecteur électrique selon l'une des revendications précédentes, caractérisé
en ce que chaque partie mâle (20) ou femelle (10) comporte un revêtement protecteur
conducteur.