[0001] La présente invention a pour objet des procédés de fabrication de bijoux comportant
une ou plusieurs rangées de pierres et les bijoux obtenus par ces procédés.
[0002] Le secteur technique de l'invention est celui de la joaillerie.
[0003] L'objectif de la présenteinvention est de procurer des procédés permettant de confectionner
des bijoux comportant de nombreuses pierres précieuses, notamment des brillants,enchâssées
sur un support en métal précieux, notamment en or, pour constituer des bijoux,par
exemple des rivières dé diamants ou des pavages en diamants comportant une ou plusieurs
rangées de pierres précieuses, très serrées les unes contre les autres, avec des intervalles
entre pierres de l'ordre de 0,05 mm, ce qui leur confère une très grande brillance
et un très bel aspect de surface.
[0004] La fixation des pierres précieuses sur un support en or, notamment la fixation de
diamants de petite taille trés serrés pose des problèmes très délicats à résoudre.
[0005] Les logements des pierres doivent être usinés avec une très grande précision à la
fois dans leurs dimensions et dans leurs positions respectives et compte tenu de la
très grande valeur des pierres précieuses les moyens de fixation de celles-ci doivent
être très sûrs. De plus, les moyens de fixation ne doivent pas être trop visibles
extérieurement pour ne pas nuire à l'aspect esthétique des bijoux.
[0006] Il existe des machines-outils à commande numérique qui permettent d'usiner automatiquement
des supports en métal précieux avec une très grande précision, de l'ordre de 0,01
mm.
[0007] Un objectif de la présente invention est de procurer des procédés permettant de préfabriquer
automatiquement en usine des supports en métal précieux, notamment en or, ayant des
formes variées, par exemple, des plaques, des anneaux, des bracelets, des pendentifs
etc..., afin que ces supports soient prêts à recevoir une ou plusieurs rangées de
pierres précieuses, disposées très près les'unes des autres et de telle sorte que
la fixation de ces pierres soit très facile à réaliser par sertissage et que les griffes
de fixation soient peu visibles sur la face externe.
[0008] A ce jour, dans la plupart des cas, les pierres précieuses sont serties sur les bijoux.
[0009] Le brevet FR. 1.506.317 (H. FAVRE) décrit un procédé suivant lequel on sertit des
pierres sur une feuille en métal au moyen d'un outil de sertissage comportant plusieurs
têtes qui pénètrent dans le métal en détachant un copeau qu'elles repoussent contre
la pierre pour_ former une griffe.
[0010] Le brevet FR. 2.386.281 (BOWY) décrit un procédé suivant lequel on découpe dans un
support en or, des gorges transversales équidistantes,, puis on fore entre chaque
paire de gorges un alésage dont le diamètre est supérieur à la distance entre gorges,
de sorte qu'il subiste quatre ergots en saillie qui sont ensuite repliés.
[0011] Le brevet U.S. 2.749.597 (Walter FUS) décrit un procédé de fabrication de bijoux
annulaires. Les pierres sont enchâssées entre deux anneaux qui comportent chacun une
gorge interne et les deux anneaux sont reliés entre eux par des entretoises soudées.
[0012] Le brevet FR. 80/04057 (DIAMANT. APPLICATIONS) décrit des procédés industriels de
fabrication de bijoux suivant lesquels les pierres sont mises en place par encliquetage
de chaque pierre dans un logement grâce à une déformation élastique de griffes en
métal.
[0013] Les objectifs de l'invention sont atteints au moyen d'un procédé de fabrication de
bijoux comportant une ou plusieurs rangées de pierres enchâssées dans un support en
métal précieux, lequel procédé comporte les opérations suivantes :
- on usine dans ledit support une ou plusieurs rangées de logements cylindriques prolongés
par un siège conique et par un contre-alésage;
- on découpe, avec une fraise tournante,sur une hauteur égale à celle desdits logements
cylindriques, les ponts en métal très minces séparant les logements juxtaposés, de
sorte que chaque logement reste entouré par des îlots de métal, uniformément répartis
à sa périphérie;
- on place dans chaque logement une pierre qui prend appui sur ledit siège conique;
- et on sertit ladite pierre au moyen d'un outil à tête creuse, qu'on appuie axialement
sur lesdits îlots pour les déformer par flambage de façon permanente.
[0014] Selon un mode de réalisation connu, le diamètre de chaque logement cylindrique est
légèrement inférieur au diamètre du cercle circonscrit à la pierre et on découpe à
la périphérie de chaque logement cylindrique et au-dessus du siège, une gorge périphérique
de section triangulaire dont le diamètre en fond de gorge est supérieur au diamètre
du cercle circonscrit à ladite pierre.
[0015] Dans ce mode de réalisation, un procédé selon l'invention comporte la suite d'opérations
suivantes :
- on découpe avec une fraise tournante les ponts en métal séparant les logements voisins
sur la partie située au-dessus du plan médian passant par le fond de ladite gorge,
de sorte qu'il reste eu- tour de chaque siège des îlots de métal qui constituent des
griffes communes à trois sièges qui comportent chacune une tête et un pied triangulaire
curviligne, de section réduire, délimité par trois tronçons de gorge qui pénètrent
sous ladite tête et le.cercle inscrit à l'intérieur desdites têtes a un diamètre inférieur
au diamètre extérieur de ladite pierre;
- on engage dans chaque logement entouré par lesdites griffes une pierre qui repousse
lesdites griffes vers-l'extérieur par déformation permanente en flexion des pieds
desdites griffes;
- et, lorsque les trois pierres entourant une griffe sont en place, on appuie axialement
sur la tête de ladite griffe un outil de sertissage ayant une tête creuse afin de
déformer par flambage le pied de ladite griffe.
[0016] Selon un mode de réalisation préférentiel, dans le cas où les pierres sont disposées
en quinconce sur plusieurs rangées, on découpe lesdits ponts en métal avec une fraise
tournant à grande vitesse autour d'un axe que l'on place successivement au-dessus
de chacun des points situés au centre des triangles formés par les centres de chaque
groupe de trois logements disposés en triangle.
[0017] Selon un autre mode de réalisation préférentiel, dans le cas où les pierres sont
disposées en quinconce sur plusieurs rangées, on découpe les ponts de métal avec une
fraise tournant à grande vitesse autour d'un axe que l'on place successivement au-dessus
de chaque point équidistant des deux centres de deux logements voisins et ladite fraise
comporte une arête coupante interne arrondie.
[0018] L'invention permet d'obtenir des bijoux du type comportant plusieurs rangées de pierres
disposées en quinconce qui sont enchâssées dans un support en métal précieux et qui
sont serties par des griffes qui ont subi une déformation permanente. :
[0019] Ces bijoux se caractérisent par le fait que chaque pierre est entourée de six griffes
et que chaque griffe est située au centre de trois pierres et est commune à ces trois
pierres.
[0020] Chaque griffe présente, dans la partie située au-dessus du siège sur lequel la pierre
prend appui, la forme d'un prisme triangulaire curviligne concave, dont les trois-faces
latérales sont constituées par trois secteurs cylindriques.
[0021] Selon un mode de réalisation préférentiel, chaque griffe comporte une tête hémisphérique
ou en forme de trièdre curviligne convexe, qui surmonte un pied de section plus réduite,
ayant la forme d'un triangle curviligne concave qui est délimité par trois tronçons
de gorge circulaires de section triangulaire qui pénètrent sous ladite tête.
[0022] 'L'invention a pour résultat des bijoux qui comportent un pavage très dense de pierres
précieuses ou semi-précieuses enchâssées dans un support en métal précieux, par exemple
des rivières de diamants.
[0023] Les bijoux selon l'invention comportent des pierres disposées, de préférence, en
quinconce, chaque pierre étant sertie par six griffes et chaque griffe est située
au centre de trois pierres disposées aux sommets d'un triangle et elle est commune
à ces trois pierres.
[0024] Il en résulte que chaque pierre est sertie solidement par six griffes tout en ayant
un nombre total de griffes réduit d'où une densité plus forte en brillants et un aspect
esthétique amélioré.
[0025] Les procédés de fabrication des bijoux selon l'invention permettent de préfabriquer
en usine des supports sur des machines-outils à commande numérique avec la très grande
précision requise à la fois pour l'implantation des logements de chaque pierre et
pour les dimensions de ces logements, cette précision étant de l'ordre du centième
de millimètre.
[0026] La forme en triangle curviligne des griffes obtenues par le procédé d'usinage facilite
la déformation permanente de celles-ci par flambage et permet d'obtenir un sertissage
très sûr.
[0027] Le procédé de sertissage par flambage des griffes convient particulièrement au sertissage
des pierres fragiles,par exemple d'émeraudes ou de pierres semi-précieuses,car les
efforts mécaniques entraînant le flambage s'appliquent essentiellement sur les griffes
sans que les pierres ne soient soumises à des contraintes dangereuses.
[0028] La description suivante se réfère aux dessins annexés qui représentent, sans aucun
caractère limitatif,des exemples de réalisation de bijoux selon l'invention.
[0029]
La figure 1 est une coupe transversale d'un bijou selon l'invention.
Les figures 2 et 3 représentent respectivement une vue en plan et une coupe selon
III-III de la première étape d'usinage du support.
Les figures 4 et 5 représentent respectivement une vue en plan et une coupe selon
V-V du support pendant la deuxième phase d'usinage.
Les figures 6.et 7 représentent respectivement une vue en plan et une coupe selon
VII-VII .d'une deuxième phase de l'usinage du support dans une variante de réalisation.
Les figures 8 et 9 représentent respectivement une vue en plan et une coupe selon
IX-IX d'une troisième phase d'usinage du support dans la même variante de réalisation.
Les figures 10 et Il représentent respectivement une vue en plan et une coupe selon
XI-XI d'une troisième phase d'une variante d'usinage du support.
[0030] Un bijou selon l'invention comporte un support en métal précieux 1, de préférence
en or. Ce support peut être par exemple une feuille qui est garnie de pierres précieuses
2, jointives, généralement des brillants et qui peut servir ensuite à confectionner
des bijoux tels que des alliances, des bracelets, des pendentifs, des broches etc...
[0031] Le support 2 peut être aussi constitué par le corps du bijou lui-même par exemple
par un anneau en or d'alliance ou de bracelet ou par une plaque en or de pendentif
ou tout autre bijou.
[0032] Les bijoux selon l'invention comportent une ou plusieurs rangées de pierres 2 jointives;l'intervalle
entre brillants étant de l'ordre de 0,03 mm, de sorte que la face visible est très
brillante.
[0033] Les pierres 2 utilisées pour confectionner ces bijoux sont généralement des pierres
de petite taille. Ces pierres sont calibrées par passage à travers des tamis dont
les mailles croissent de 0,05 mm d'une classe à la suivante.
[0034] On peut utiliser des séries de tamis ayant des dimensions de mailles plus rapprochées
qui définissent des classes granulométriques au pas de 0,02 mm. Dins tous les cas,
la précision sur le diamètre externe des pierres, qui constitue la plus grande dimension,
est donc très grande, la tolérance étant de 0,05 ou de 0,02 mm. Chaque bijou est composé
de pierres appartenant à des classes granulométriques déterminées. Chaque pierre 2
est enchâssée dans un logement 3 qui comporte un siège conique 3b, sur lequel-la pierre
prend appui. L'angle d'ouverture de ce siège conique correspond sensiblement à l'angle
a des pierres qui est un angle bien déterminé.
[0035] Les figures représentent des modes de réalisation dans lesquels les pierres sont
identiques et sont disposées en quinconce selon des rangées parallèles, les centres
des.pierres étant équidistants. ,
[0036] Il est précisé que ces exemples ne sont pas limitatifs. Un même bijou'peut comporter
des rangées de pierres de taille différente. Les pierres peuvent être disposées suivant
des lignes courbes, par exemple suivant des arcs de cercle. Les centres des pierres
peuvent ne pas être équidistants.
[0037] Le bijou peut comporter une ou plusieurs rangées de pierres. Dans le cas où il comporte
plusieurs rangées, les pierres sont disposées avantageusement en quinconce.
[0038] Chaque pierre 2 est maintenue dans son logement par six griffes 5 distribuées régulièrement
autour de sa périphérie.
[0039] Les figures 2 à 5 montrent les étapes successives d'un premier procédé d'usinage
du support.
[0040] Le support 1
3, qui doit être garni de pierres,est placé sur la table de travail d'une machine-outil
à commande numérique qui déplace la table sous une fraise rotative ou un forêt. Cet
outil perce à travers le support 2 des rangées de logements cylindro-coniques 3 équidistants
et disposés en quinconce.
[0041] Chaque logement comporte un alésage cylindrique externe 3a dont le diamètre est légèrement
supérieur à la limite supérieure de la classe de granulométrie choisie. Par exemple
si l'on a choisi des diamants ayant un diamètre compris entre 1,10 mm et 1,15 mm,
on usine des alésages 3a ayant un diamètre externe de 1,15 mm avec une tolérance de
+ 0,01 mm. La profondeur des alésages 3a est supérieure à l'épaisseur de la tête des
pierres, de sorte que lorsque les brillants sont posés sur le siège conique 3b, leur
face supérieure est située au-dessous de la face supérieure du support 1 comme on
le voit sur la figure 1.
[0042] Chaque logement comporte également un siège conique 3b dont l'angle d'ouverture correspond
à l'angle de taille des pierres. Chaque logement 3 comporte enfin un alésage cylindrique
3c qui peut déboucher sur la face arrière du support comme le représente la figure
2.
[0043] En variante, l'alésage 3c peut être un alésage borgne. Il suffit que la profondeur
de l'alésage 3c soit supérieure A la hauteur des pierres.
[0044] Les logements cylindro-coniques 3 sont disposés en quinconce et leurs positions respectives
sont telles que les ponts de métal qui séparent deux logements voisins sont des voiles
très minces ayant une épaisseur de l'ordre de 0,05 mm.
[0045] .L'usinage des logements 3 sur une machine-outil à commande numérique permet d'obtenir
la très grande précision nécessaire dans la dimension des alésages et dans l'implantation
de ceux-ci. Elle permet également d'orienter l'outil perpendiculairement à la surface
avant du support 1. La disposition en quinconce permet d'obtenir une plus grande densité
de brillants par unité de surface.
[0046] Les figures 4 et 5 représentent respectivement une vue en plan partielle et une coupe
selon V-V du support 1 pendant la deuxième phase d'usinage.
[0047] Le support 1 est toujours disposé sur la table de travail d'une machine-outil à commande
numérique, sur le porte-outil de laquelle on monte un outil 6 qui tourne autour d'un
axe x xl. Cet outil est par exemple un barreau cylindrique en carbure de tungstène
comportant une tête 6a qui est entraînée en rotation à très grande vitesse. Cette
tête comporte deux arêtes de coupe parallèles à l'axe de rotation x xl.
[0048] La table de travail est déplacée pour amener l'axe x xl successivement au-dessus
de chacun des points 0 situés au centre de chaque groupe de trois logements 3 disposés
en triangle.
[0049] Les figures 4 et 5 représentent l'outil 6 positionné de telle sorte que son axe x
xl passe par le point 0 situé au centre du triangle formé par les centres 0
1, 0
2 et 0
3 d'un groupe de trois logements 3.
[0050] Dans le cas précis de la figure, les points 0,, 0
2 et 0
3 sont disposés aux sommets d'un triangle équilatéral dont le point 0 est le centre.
[0051] On a représenté sur la figure 4 les deux cercles concentriques balayés par la tête
de découpe 6a. La hauteur de la tête 6a est égale à la profondeur des alésages 3a,
de sorte que l'outil 6 enlève les trois ponts de métal intercalés entre les trois
logements 3a centrés en 0
1, 0
2 et 0
3.
[0052] Le diamètre externe de la tête 6a est légèrement supérieur à la distance séparant
le centre 0 des trois côtés du triangle équilatéral.
[0053] Après enlèvement des ponts intercalaires, il reste autour de chaque centre 0 un îlot
de métal ayant la forme d'un prisme triangulaire curviligne dont les faces latérales
sont concaves et sont constituées par trois secteurs cylindriques appartenant à trois
alésages 3a voisins.
[0054] La figure 4 représente une étape intermédiaire. Pour plus de-clarté, on a hachuré
sur les figures 4 et 5 les îlots de métal 5a, 5b, 5c, 5d.
[0055] Une fois les opérations d'usinage terminées, on place manuellement dans chaque logement
une pierre 2 qui est appuyée contre le siège conique 3b. Dans cette variante, le cercle
inscrit à l'intérieur des six griffes qui entourent un logement, a un diamètre supérieur
au diamètre de la pierre qui pénètre donc librement dans son logement. Lorsque les
trois pierres entourant un îlot de métal 5 ont été mis en place, on applique sur cet
îlot un outil de sertissage 7, représenté en coupe axiale sur la figure 5. Cet outil
a la forme d'un poinçon cylindrique se terminant par une tête creuse 7a dont le diamètre
est légèrement supérieur au diamètre du cercle dans lequel les îlots 5 peuvent s'inscrire.
L'outil 7 est appliqué avec une force suffisante pour faire flamber l'îlot 5 qui subit
une déformation permanente, de sorte que lorsque tous les îlots ont été déformés,
chaque pierre se trouve sertie par six griffes triangulaires formées par les îlots
5. Chaque griffe 5 est commune à trois pierres juxtaposées disposées aux sommets d'un
triangle.
[0056] Chaque griffe qui est entourée de trois pierres avec un jeu très faible, se déforme
par flambage uniquement dans le sens axial car elle est maintenue latéralement par
les trois pierres qui l'entourent et qui empêchent toute déformation en flexion.
[0057] Les figures 6 à 9 représentent les étapes successives de l'usinage d'un support 1
dans une variante du procédé.
[0058] La première étape d'usinage est identique et n'est pas représentée. A la fin de cette
première étape, le support 1 est percé de plusieurs rangées de logements 3 disposés
en quinconce. Chaque logement 3 comporte un alésage externe 3a, un siège conique 3b
et un contre-alésage 3c, dont le diamètre est inférieur à celui de l'alésage 3a et
qui peut être un alésage borgne.
[0059] A la différence du procédé selon les figures 2 à 5, le diamètre de l'alésage externe
3a est légèrement inférieur au diamètre des pierres. Par exemple, pour des pierres
ayant un diamètre compris entre 1,75 mm et 1,80 mm, les alésages 3a ont un diamètre
de 1,65 mm.
[0060] Les figures 6 et 7 représentent respectivement une vue partielle én plan et une vue
en coupe selon VII-VII après la deuxième étape d'usinage. Au cours de celle-ci, on
découpe à la périphérie de chaque alésage 3a et immédiatement au-dessus du siège 3b,
une gorge interne 8 ayant un profil triangulaire qui prolonge la pente du siège conique
3b. Le diamètre en fond de la gorge 8 est supérieur au diamètre externe des pierres.
Par exemple, pour des pierres dont le diamètre est compris entre 1,75 et 1,80 mm,
le diamètre en font de gorge est d'au moins 2 mm.
[0061] Dans ce mode de réalisation, les ponts de métal séparant deux logements 3a avant
le creusement des gorges 8, sont plus épais. Par exemple, pour des logements 3a ayant
un diamètre de 1,65 mm, la distance entre centres de deux alésages voisins est de
1,97 mm.
[0062] Avantageusement, cette distance est inférieure au diamètre externe des gorges 8 de
sorte que les gorges de deux logements voisins se recoupent comme le montrent les
figures 6 et 7. Les repères 8a représentent les intersections de la gorge 8 de l'alésage
situé dans le plan de coupe avec les gorges des alésages situés en arrière du plan
de coupe.
[0063] Le fait que les gorges se recoupent fait que les sections transversales des pieds
des griffes sont suffisamment faibles pour fléchir latéralement pour laisser passer
les pierres puis pour flamber lors du sertissage.
[0064] L'usinage des gorges 8 est réalisé sur une machine-outil à commande numérique au
moyen d'une fraise tournante qui est positionnée successivement dans l'axe de chacun
des alésages 3.
[0065] Les figures 8 et 9 représentent une autre étape de l'usinage d'un support 1 dans
le deuxième mode de réalisation. Au cours de cette étape, le support 1 étant toujours
sur la table de travail de la machine-outil, on monte sur le porte-outil une fraise
rotative 9 qui comporte une tête de fraisage 9a ayant une arête interne 9b de forme
arrondie,par exemple en forme de quart de cercle. La hauteur de la tête de fraisage
est, de préférence, égale ou légèrement supérieure à la distance séparant le plan
médian de la gorge 8 passant par le fond de ladite gorge de la face externe du support,
de sorte que la fraise 9 enlève du métal seulement au-dessus du fond de la gorge.
[0066] Par déplacement de la table de travail, on place le support 1 dans des positions
successives où l'axe x xl de l'outil passe par les points 0 situés au centre de chaque
triangle formé par les centres 0
1, 0
2 et 0
3 de chaque groupe de trois alésages 3 disposés en triangle.
[0067] On a représenté par des cercles en pointillés sur la figure 8, les traces circulaires
de l'outil 9 qui enlève les ponts de métal situés entre les alésages et qui laisse
subsister des îlots de métal 10a, 10b, 10c qui sont hachurés pour la clarté du dessin.
[0068] Chaque îlot de métal qui constitue une griffe comporte une tête hémisphérique 10a,
10b, 10c, qui a été découpée par l'arête arrondie 9b. Cette arête surmonte un pied
de section plus réduite qui a la forme d'un triangle curviligne dont les trois côtés
sont concaves et sont délimités par trois tronçons de gorge circulaires 14a, 14b,
14c, de section triangulaire qui pénètre sous la tête hémisphérique.
[0069] Le cercle inscrit à l'intérieur des six têtes de griffes qui est le cercle primitif
3a, a un diamètre inférieur au diamètre extérieur de la pierre.
[0070] Une fois les opérations d'usinage terminées, on engage dans chaque logement 3 entouré
de six griffes une pierre 2. Lorsqu'on engage la pierre, celle-ci repousse les griffes
10a, 10b, 10c etc.. vers l'extérieur du logement 3.
[0071] Les griffes se déforment par flexion du pied qui est plus faible et cette déformation
est une déformation permanente.
[0072] Lorsqu'on met en place une pierre dans un logement voisin, celle-ci repousse en sens
inverse les griffes situées entre les deux logements et celles-ci se déforment à nouveau
par flexion du pied. La
. gorge 14 située du côté où est déjà la première pierre, présente du jeu par rapport
à cette pierre et permet que la griffe puisse se redresser.
[0073] Lorsque les trois pierres entourant une griffe ont été mises en place, on appuie
alors axialement sur la tête de chaque griffe 10a, 10b, 10c... l'extrémité creuse
Ila d'un outil de sertissage 11.
[0074] Cette extrémité lla a, de préférence, une forme hémisphérique qui épouse celle des
têtes. La poussée de l'outil 11 provoque le flambage axial du pied de chaque griffe.
[0075] Les gorges 14a, 14b, 14c, qui délimitent un pied de section réduite, facilitent,
d'une part, la flexion des griffes vers l'extérieur lorsqu'on engage une pierre et,
d'autre part, le flambage du pied. Pendant l'opération de sertissage par flambage,
chaque griffe est maintenue latéralement par les trois pierres qui l'entourent, de
sorte qu'elles ne peut pas fléchir latéralement et qu'on obtient un flambage axial.
[0076] On remarquera que le procédé de sertissage par flambage axial est différent des procédés
de sertissage dans lesquels on rabat les griffes sur les pierres ainsi que des procédés
par encliquetage dans lesquels les pierres sont enfoncées entre des griffes qui se
déforment élastiquement puis qui reprennent leur position initiale sous l'action des
forces de rappel élastiques.
[0077] Les figures 10 et 11 représentent une deuxième variante du mode de réalisation selon
les figures 6 à 9.
[0078] Les premières étapes de l'usinage sont identiques à celles du procédé précédent,
c'est-à-dire que,dans une première étape, on creuse des rangées de logements cylindro-coniques
3, disposés en quinconce comme cela est représenté sur les figures 2 et 3, puis on
découpe à la périphérie de ces logements une gorge 8 ayant un profil triangulaire
comme cela a été représenté sur les figures 6 et 7.
[0079] La figure 10 représente une vue partielle en plan et la figure 11 une coupe selon
XI-XI pendant l'opération d'usinage des ponts en métal qui séparent les alésages 3.
Cet usinage est effectué au moyen d'une fraise tournante 12, d'axe x xl, qui comporte
une tête de fraisage 12a ayant une arête interne 12b, de forme concave
[0080] Le rayon de l'outil 12 est supérieur au rayon de l'outil 9. Par déplacements successifs
du support 1, monté sur la table de travail de la machine-outil, on amène l'axe x
xl de l'outil au-dessus de chaque point 0, équidistants de chaque paire de centres
0
1, 0
2 de deux logements 3 juxtaposés. 0n a représenté par des cercles en pointillés sur
la figure 10 plusieurs trajets successifs de l'outil 12.
[0081] Après que tous les ponts de métal ont été enlevés, il reste entre les logements 3
des îlots de métal 13 qui comportent sur le dessus un dôme formé par trois surfaces
convexes qui délimitent un trièdre curviligne. A sa base, chaque îlot est délimité
par trois gorges 14 qui sont des tronçons de trois gorges 8 disposés en triangle curviligne,
qui pénètrent sous le dôme.
[0082] On voit sur les figures 10 et 11 un îlot 13 qui a été hachuré pour la clarté du dessin.
Comme précédemment, on engage ensuite une pierre dans chaque logement 3 en l'appuyant
sur le siège 3b puis on applique sur chaque îlot 13 un outil de sertissage ayant une
tête creuse dans laquelle pénètre l'îlot et on appuie suffisamment pour arriver à
une déformation permanente par flambage des pieds des îlots délimités par les gorges
14.
[0083] Selon cette variante, chaque pierre se trouve sertie par six griffes 13, de forme
triangulaire curviligne à faces convexes qui confèrent aux bijoux un aspect esthétique
original. Chaque griffe 13 est commune à trois pierres et située au centre de celles-ci.
[0084] Les figures 4 et 5, 8 et 9, 10 et 11 représentent l'usinage des ponts situés entre
deux rangées de logements.
[0085] Dans le cas où il n'y a qu'une seule rangée et dans le cas où il y a plusieurs rangées
pour ce qui concerne les rangées de bordure, les ponts en métal qui séparent les griffes
sont enlevés au moyen de la même fraise tournante 6 ou 9 que l'on positionne successivement
au-dessus de ponts occupant par rapport aux centres des pierres des positions géométriques
correspondant aux positions des points 0 représentés sur ces figures.
[0086] Dans le cas représenté sur la figure 1, l'axe x xl de la fraise 12 peut être positionné
successivement dans l'alignement de l'axe de chaque alésage 3.
[0087] Les figures 4 et 5 représentent des griffes ayant une forme de prisme triangulaire
curviligne, dont les faces latérales sont concaves et constituées sur toute leur hauteur
par des secteurs cylindriques appartenant à trois alésages 3a voisins.
[0088] Afin d'améliorer l'effet esthétique, il est préférable d'avoir des griffes à tête
ronde. Pour cela, on usine la partie supérieure de chaque griffe pour lui donner une
forme tronconique évasée vers le bas dont la base s'inscrit à l'intérieur de la section
triangulaire curviligne du prisme triangulaire.
[0089] Cet usinage peut être réalisé sur une machine à commande numérique au moyen d'une
fraise tournante ayant une arête de coupe oblique que l'on positionne successivement
dans l'axe de chaque griffe. Elle peut également être réalisée par interpolation circulaire
avec une fraise tournante en forme de pointeau tronconique dont l'axe de rotation
décrit un cercle centré sur l'axe de chaque griffe.
1. Procédé de fabrication de bijoux comportant une ou plusieurs rangées de pierres
(2) enchâssées dans un support (f) en métal précieux, caractérisé par la suite d'opérations
suivantes :
- on usine dans ledit support (1) une ou plusieurs rangées de logements cylindriques
(3a) prolongés par un siège conique (3b) et par un contre-alésage (3c);
- on découpe, avec une fraise tournante (6, 9, 12) sur une hauteur égale à celle desdits
logements cylindriques, les ponts en métal très minces séparant les logements (3a)
juxtaposés, de sorte que chaque logement (3a) reste entouré par des îlots de métal
(5a, 5b, 5c, 5d, 10a, 10b, 10c, 13), uniformément répartis à sa périphérie;
- on place dans chaque logement (3a) une pierre qui prend appui-sur ledit siège conique
(3b);
- et on sertit ladite pierre au moyen d'un outil à tête creuse (7, 11) qu'on appuie
axialement sur lesdits îlots pour les déformer par flambage de façon permanente.
2. Procédé selon la revendication 1 dans lequel le diamètre de chaque logement cylindrique
(3a) est légèrement inférieur au diamètre du cercle circonscrit à ladite pierre et
dans lequel on découpe à la périphérie de chaque logement cylindrique (3a) et au-dessus
du siège (3b) une gorge périphérique (8) de section triangulaire dont le diamètre
en fond de gorge est supérieur au diamètre du cercle circonscrit à ladite pierre,
caractérisé par la suite d'opérations suivantes :
- on découpe avec une fraise tournante les ponts en métal séparant les logements voisins
sur la partie située au-dessus du plan médian passant par le fond de ladite gorge,
de sorte qu'il reste autour de chaque siège des îlots de métal qui constituent des
griffes communes à trois sièges qui comportent chacune une tête et un pied triangulaire
curviligne, de section réduite, délimitée par trois tronçons de gorge qui pénètrent
sous ladite tête et le cercle inscrit à l'intérieur desdites têtes a un diamètre inférieur
au diamètre extérieur de ladite pierre;
- on engage dans chaque logement entouré par lesdites griffes une pierre qui repousse
lesdites griffes vers l'extérieur par déformation permanente en flexion des pieds
desdites griffes;
- et, lorsque les trois pierres entourant une griffe sont en place, et que ladite
griffe a repris sa position initiale, on appuie axialement sur la tête de ladite griffe
avec un outil de sertissage ayant une tête creuse afin de déformer par flambage le
pied de ladite griffe.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que le diamètre du fond desdites
gorges (8) est légèrement supérieur à la distance qui sépare les centres de deux logements
(3a) voisins, de sorte que lesdites gorges se recoupent (8a).
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel lesdites pierres
(2) sont disposées en quinconce sur plusieurs rangées, caractérisé en ce qu'on découpe
lesdits ponts en métal avec une fraise (6, 9) tournant à grande vitesse autour d'un
axe (x xl) que l'on place successivement au-dessus de chacun des points (0) situés
au centre des triangles formés par les centres (0 , 02, 03) de chaque groupe de trois logements (3a)"disposés en triangle.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que ladite fraise (9) comporte
une arête coupante interne (9b) de forme arrondie.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel lesdites pierres
(2) sont disposées en quinconce, caractérisé en ce qu'on découpe lesdits ponts en
métal avec une fraise (12) tournant à grande vitesse autour d'un axe (x xl) que l'on
place successivement au-dessus de chaque point (0) équidistants des deux centres de
deux logements (3a) voisins et ladite fraise comporte une arête coupante interne arrondie
(12b).
7. Bijou du type comportant plusieurs rangées de pierres (2) qui sont enchâssées en
quinconce, dans un support en métal précieux et qui sont serties par des griffes (5,
10, 13) qui ont subi une déformation permanente, caractérisé en ce que chaque pierre
est entourée de six griffes (5a, 5b, 5c...) et chaque griffe est située au centre
de trois pierres auxquelles elle est commune.
8. Bijou selon la revendication 7, caractérisé en ce que chaque griffe présente, dans
la partie située au-dessus du siège (3b) sur lequel ladite pierre prend appui, la
forme d'un prisme triangulaire curviligne concave dont les trois faces latérales sont
constituées par trois secteurs cylindriques.
9. Bijou selon la revendication 8, caractérisé en ce que lesdites griffes (10a, 10b,
10c, 13) comportent une tête hémisphérique ou en forme de trièdre curviligne convexe
qui surmonte un pied de section plus réduite ayant une forme triangulaire curviligne
concave, qui est délimité par trois tronçons de gorges circulaires (14a, 14b, 14c),
de section triangulaire qui pénètrent sous ladite tête.