[0001] L'invention concerne un procédé pour la combustion de combustibles fluides, tels
que le charbon pulvérisé en suspension dans l'air, et un brûleur à turbulence adapté
à la mise en oeuvre de ce procédé.
[0002] On désigne sous le nom de brûleurs à turbulence, des brûleurs dans lesquels un combustible
fluide, tel que du charbon pulvérisé en suspension dans un courant d'air primaire,
est introduit dans un foyer au moyen d'un ajutage et dans lesquels de l'air secondaire,
nécessaire à la combustion du combustible, est mis en rotation autour de l'extrémité
de l'ajutage, par exemple au moyen de volets déflecteurs couramment appelés ventelles.
Un tel brûleur est notamment décrit dans le brevet français N° 2.054.741.
[0003] Ces brûleurs communiquent aux produits de combustion un mouvement tourbillonnaire,
souvent désigné sous le nom de "swirl", qui provoque une forte recirculation interne
du combustible et des gaz, améliorant la combustion en assurant un brassage vigoureux
des produits. Ce mouvement est caractérisé par le "nombre de swirl" qui représente
le débit de moment cinétique de rotation par rapport au débit de quantité de mouvement
axial, pour un rayon donné du flux de produits sortant du brûleur.
[0004] La mise en oeuvre de ce type de brûleur peut dans certains cas poser des problèmes
difficiles à résoudre pour obtenir une flamme qui soit stable et qui ne soit pas excessivement
refroidie par rayonnement vers les parois du foyer et par recirculation des gaz extérieurs
dans la flamme, avec comme conséquence une diminution du rendement de la combustion.
Par ailleurs, la flamme obtenue s'étend sur un diamètre relativement important et
il peut être souhaitable de la confiner dans un volume aussi restreint que possible,
notamment si le brûleur est utilisé dans un foyer de dimensions réduites, tel qu'un
tambour-sécheur.
[0005] On a déjà proposé, dans la demande de brevet français 2.564.950, de limiter le volume
de la flamme d'un brûleur à turbulence en la canalisant à l'intérieur d'une chambre
de confinement. Toutefois les parois d'une telle chambre peuvent être portées à une
température qui provoque à la fois leur encrassement par le collage de particules
de cendres chaudes et leur détérioration rapide, malgré l'emploi de matériaux réfractaires.
[0006] La présente invention a pour but de proposer un procédé de combustion et un brûleur
mettant en oeuvre ce procédé, qui permettent d'éviter les inconvénients ci-dessus
et par conséquent de réaliser une combustion substantiellement complète du combustible
dans une flamme de grande stabilité et de volume restreint, en évitant les dépôts
de matières solides sur les parois de la chambre et du foyer.
[0007] Un autre but de l'invention est de proposer un brûleur qui puisse fonctionner sans
combustible d'appoint et sans préchauffage de l'air de combustion, c'est-à-dire dans
lequel la stabilité de la flamme soit indépendante des conditions thermiques imposées
par la chambre de combustion.
[0008] Ces buts sont atteints si on réalise autour de la flamme une chemise aérodynamique
d'air complémentaire qui l'isole de la chambre de combustion et à l'intérieur de laquelle
le combustible est brûlé en quasi totalité.
[0009] D'une façon plus précise, l'invention a pour objet un procédé de combustion selon
lequel un combustible fluide est injecté selon un axe, tel que du charbon pulvérisé
en mélange avec de l'air primaire, et de l'air secondaire est introduit selon un trajet
en hélice autour dudit axe, caractérisé en ce que de l'air tertiaire est injecté autour
du fluide combustible et de l'air secondaire sensiblement dans la même direction que
le fluide combustible, selon une couronne coaxiale substantiellement continue circonférentiellement
et latéralement confinée en aval de l'injection (cet air tertiaire débouche le long
de la paroi d'une chambre de combustion qui s'étend vers l'aval).
[0010] Suivant d'autres caractéristiques préférées de l'invention :
- la composante axiale de la vitesse de l'air tertiaire à son entrée dans la chambre
de combustion est du même ordre de grandeur que la composante axiale de la vitesse
des gaz de combustion circulant dans la même zone,
- le débit massique de l'air tertiaire est compris entre 0,2 et 1,5 fois le débit
massique total des airs primaire et secondaire,
- le diamètre de la couronne suivant laquelle est injecté l'air tertiaire est compris
entre 1,8 et 3,6 fois le diamètre du col du brûleur,
- l'injection de l'air tertiaire s'effectue en aval du col du brûleur à une distance
comprise entre 0,5 et 1,5 fois le diamètre du col du brûleur,
- le débit massique total des airs primaire et secondaire est compris entre 0,5 et
1,2 fois le débit massique d'air stoechiométrique,
- le débit massique total d'air de combustion est compris entre 1,2 et 1,6 fois le
débit massique d'air stoechiométrique,
- le nombre de swirl à la sortie du col du brûleur est compris entre 0,3 et 2,
- l'air tertiaire débouche le long de la paroi d'une chambre de combustion cylindrique
qui s'étend vers l'aval sur une longueur comprise entre 0,2 et 1 fois le diamètre
de la couronne.
[0011] Le débit d'air tertiaire doit être du même ordre de grandeur que le débit d'air secondaire
car sa fonction est de créer une chemise d'air froid entre le jet de gaz en combustion
et la paroi de la chambre de combustion afin que la combustion puisse se dérouler
dans cette chambre sans dommages pour les parois. En particulier, cette chemise d'air
tertiaire froid doit refroidir les particules de cendres au voisinage de la paroi
et les empêcher de venir en contact avec cette paroi et de s'y coller. Cet écoulement
d'air froid pariétal a également un effet de refroidissement de la paroi qui sera
bénéfique pour la tenue de celle-ci. Cet écoulement empêche notamment la recirculation
de gaz de combustion chargés de particules entre cet air et cette paroi.
[0012] La longueur de la chambre de combustion est suffisante pour permettre à la plus grande
partie de la combustion de s'y dérouler et au minimum pour permettre un accrochage
stable de la flamme indépendamment des conditions et de la géométrie de l'espace dans
lequel le brûleur, débouche. On réalise ainsi, à partir du point d'injection du combustible
une enceinte sensiblement adiabatique dans laquelle la flamme est stabilisée et la
plus grande partie de la combustion réalisée.
[0013] La quantité d'air tertiaire requise pour protéger les parois de la chambre de combustion
peut être telle que, si l'on souhaite conserver un excès d'air global pas trop élevé
(soit un facteur d'air inférieur à 1,6), il soit nécessaire d'opérer en défaut d'air
avant l'injection d'air tertiaire. Ceci n'est pas forcément nécessaire mais peut être
accepté avantageusement car une combustion sous-stoechiométrique dans sa première
phase peut être bénéfique tant du point de vue de l'inflammation lorsque celle-ci
n'est pas favorisée par ailleurs (air de combustion froid, combustible difficile à
enflammer) que du point de vue des émissions de ND
x qui seront réduites dans ce cas. Cette combustion sous-stoechiométrique sera même
généralement nécessaire lorsque l'on travaille dans des conditions rendant l'inflammation
difficile, c'est-à-dire par exemple : air de combustion froid (notamment en hiver),
granulométrie grossière, combustible à faible teneur en matières volatiles, combustible
très cendreux ou humide.
[0014] Le "nombre de swirl" de l'écoulement produit par les airs primaire et secondaire
est modéré (D,3 à 2) mais suffisant pour créer une zone de recirculation interne de
gaz brûlés chauds qui permet un échauffement et donc une inflammation rapide du combustible
dès sa mise en contact avec l'air secondaire.
[0015] L'invention propose parallèlement un brûleur à turbulence, pour la mise en oeuvre
du procédé selon l'invention, comportant une canalisation pour l'alimentation en combustible
et éventuellement en air primaire selon un axe, un dispositif d'alimentation pour
l'injection d'air secondaire suivant un trajet en hélice autour dudit axe, brûleur
caractérisé en ce qu'il comporte un dispositif pour l'injection d'air tertiaire en
couronne autour dudit axe et parallèlement à la direction de l'injection du combustible.
Selon des caractéristiques préférées de l'invention, ce dispositif d'injection d'air
tertiaire est dans un plan perpendiculaire à l'axe, situé à une distance du nez du
brûleur comprise entre 0,5 et 1,5 fois le diamètre du col du brûleur et il a un diamètre
compris entre 1,8 et 3,6 fois le diamètre du col du brûleur.
[0016] Selon d'autres caractéristiques de l'invention :
- le dispositif d'injection d'air tertiaire est situé au voisinage de la paroi d'une
chambre de combustion cylindrique et coaxiale,
- la chambre de combustion a une longueur comprise entre 0,2 et 1 fois son diamètre,
- la col du brûleur est raccordé à la chambre de combustion par un ouvreau tronconique
en matériau réfractaire résistant à une température de 14000C avec un demi-angle au sommet avantageusement compris entre 10 et 35°.
[0017] Le dispositif pour l'injection d'air tertiaire peut être constitué par tout moyen
susceptible de créer un rideau d'air continu entre la flamme et la chambre de combustion.
Selon un mode de réalisation, il est constitué par une fente annulaire placée dans
un plan perpendiculaire à l'axe, qui peut éventuellement comporter une grille percée
de trous ou en matériau poreux, qui permet de mieux répartir cet air.
[0018] Selon un autre mode de réalisation, il est constitué par une multiplicité de busettes
débouchant sensiblement parallèlement à l'axe au voisinage de la périphérie de la
chambre de combustion. Le nombre de ces busettes, lorsqu'elles sont cylindriques,
doit être élevé (supérieur ou égal à 16, par exemple) pour que le rideau d'air formé
soit continu. Pour cette même raison, l'espacement entre les axes de deux busettes
consécutives doit être limité, c'est-à-dire de préférence inférieur à 2 fois leur
diamètre.
[0019] La figure unique jointe en annexe représente, à titre d'exemple non limitatif, une
vue schématique en coupe longitudinale d'un brûleur selon l'invention.
[0020] Par souci de simplicité, la plupart des parois sont représentées, sans épaisseur,
par de simples traits. Des pièces plus massives sont représentées avec des points
ou des hachures.
[0021] Ce brûleur est du type à turbulence. Ue façon classique il comporte un dispositif
d'injection d'un combustible fluide tel que, par exemple, du charbon pulvérisé en
suspension dans un courant d'air primaire ainsi qu'un dispositif d'injection d'air
secondaire adapté à injecter de l'air secondaire selon une trajectoire hélicoïdale
autour du combustible fluide.
[0022] Il comporte ainsi une première canalisation 1 pour l'amenée du combustible fluide
dans un conduit annulaire 2 orienté selon un axe X-X et terminé par un ajutage d'injection
3. Ce conduit annulaire 2 est délimité intérieurement par une barre 2A généralement
creuse dans laquelle on dispose par exemple une torche d'allumage non représentée
(ou un détecteur de flamme, ou encore un conduit auxiliaire d'injection de fuel ...).
[0023] Ce brûleur comporte en outre au moins une seconde canalisation 4 pour l'amenée d'un
courant d'air secondaire dans une boite à vent 5, ici disposée autour du conduit annulaire
2. Cette boite à vent présente un volume suffisamment important pour permettre une
bonne homogénéisation de l'air secondaire amené par les canalisations 4. Elle est
délimitée axialement entre une paroi fixe 5A et un flasque 58 qui peut coulisser axialement
le long du conduit 2 sous l'action d'une tringlerie de commande représentée ici en
simplifié par une ligne 5C. Cette boite à vent est limitée radialement par une paroi
cylindrique 5D, composée de tronçons successifs munis de brides de raccordement, qui
se prolonge axialement au-delà du flasque mobile jusqu'à une seconde paroi fixe 5E
qui se raccorde de façon progressive à une portion tubulaire 5F entourant l'ajutage
d'injection 3. Cette seconde paroi fixe 5E porte en saillie axiale, en direction du
flasque mobile 5B, une pluralité de volets déflecteurs ou ventelles 6 parallèles à
l'axe X-X mais présentant un angle donné par rapport à des plans contenant l'axe X-X
et coupant ces ventelles. En regard de ces ventelles des lumières 6A sont ménagées
axialement dans le flasque mobile en sorte de permettre un rapprochement du flasque
mobile vis-à-vis de la paroi fixe 5E. Un courant d'air secondaire est ainsi injecté
autour du courant de fluide combustible avec un mouvement de rotation défini par l'inclinaison
des ventelles, avec un débit régulé en fonction de la position axiale du flasque mobile.
[0024] Ces dispositions sont classiques et sont décrites notamment dans le brevet FR-2.G54.741
précité.
[0025] Dans un mode avantageux de réalisation, des manchons d'épaisseur choisie sont disposés
dans le conduit annulaire 2 ou dans la portion tubulaire 5F en sorte de permettre
un réglage des vitesses d'écoulement dans ces conduits.
[0026] La portion tubulaire 5F se compose en fait ici de deux tronçons dont le premier 5F'
est solidaire de la paroi 5E et le second 5F" est raccordé au premier par assujettissement
de deux parois transversales 5G et 10A au moyen de moyens de liaison de tout type
connu. Les parois 5E et 5G sont maintenues parallèles par des entretoises 5H.
[0027] Le tronçon tubulaire 5F" se prolonge axialement approximativement jusqu'au niveau
de l'extrémité de l'ajutage 3 d'injection de combustible fluide, et définit un ajutage
7 d'injection d'air secondaire en une zone appelée "nez du brûleur".
[0028] Ce tronçon tubulaire 5F" se raccorde de préférence en une zone 8 appelée "col du
brûleur", à un ouvreau 14 s'ouvrant progressivement en s'éloignant des ajutages 3
et 7, ici de forme tronconique. Cet ouvreau est avantageusement réalisé en un matériau
réfractaire, tel qu'un béton réfractaire résistant, de préférence, jusqu'à 1400°C.
Ce matériau réfractaire est ici engagé dans une cuvette cylindrique 14A dans laquelle
il est fixé par des moyens schématisés en 14B. Dans des variantes non représentées,
la cuvette 14A peut avoir une forme tronconique, ou être partiellement cylindrique
et partiellement tronconique.
[0029] Selon l'invention, un courant annulaire d'air tertiaire, circonférentiellement continu,
est injecté autour du fluide combustible et de l'air secondaire, sensiblement dans
la direction de l'axe X-X, selon une couronne axiale.
[0030] Le brûleur selon l'invention comporte en effet un dispositif pour l'injection d'un
courant d'air tertiaire autour de l'axe X-X, autour de l'ouvreau 14. Ce dispositif
comporte au moins une canalisation d'amenée 9 d'air tertiaire débouchant dans une
boîte à vent 10 délimitée notamment par la paroi 10A et le tronçon 5F" précités ainsi
que la cuvette 14A recevant ledit matériau réfractaire. Cette boite à vent est en
outre délimitée par une paroi cylindrique 1GB radialement externe prolongée axialement
autour de l'ouvreau 14 par un tronçon cylindrique 12A qui définit avec cet ouvreau
un ajutage annulaire sensiblement continu d'air tertiaire.
[0031] Ce tronçon 12A est de préférence prolongé axialement par une paroi cylindrique de
confinement 13, ici constituée de trois éléments modulaires, qui délimite en avant
de l'ouvreau une chambre de combustion 11. Cette paroi de confinement 13 est en pratique
revêtue intérieurement d'une couche réfractaire, par exemple en un matériau identique
à celui de l'ouvreau, doublée de préférence par une couche isolante 13A, telle qu'une
laine isolante, destinée à rendre la chambre de combustion 11 sensiblement adiabatique.
[0032] Ce brûleur peut être raccordé par tout moyen connu, à une paroi de foyer par exemple,
les canalisations 4 et 9 étant alors disposées avantageusement d'un même côté de cette
paroi, à l'abri de la flamme.
[0033] Selon une disposition avantageuse de l'invention, la vitesse de l'air tertiaire à
son entrée dans la chambre de combustion est du même ordre de grandeur que la vitesse
moyenne des gaz de combustion circulant dans la même zone ; le débit massique d'air
tertiaire est de préférence compris entre D,2 et 1,0 fois le débit massique total
des airs primaire et secondaire, lequel est avantageusement compris entre 0,7 et 1,2
fois le débit massique d'air nécessaire à la combustion complète du combustible (débit
dit "stoechiométrique"). Ce courant annulaire forme une nappe de protection thermique
de la paroi de confinement 13 et assure une sorte de gainage du mélange des gaz dans
la chambre de combustion. Lorsque le broyage du charbon est grossier ou le combustible
a une faible réactivité chimique (charbon maigre, coke de pétrole, mélange charbon-eau
...) ou lorsque l'environnement de la flamme est peu favorable à l'inflammation, il
peut être avantageux de diminuer le débit massique des airs primaire et secondaire
au-dessous de 1,0 fois le débit stoechiométrique (vers ù,8 et jusqu'à 0,5 par exemple)
sans pénalité sur la combustion finale du combustible grâce au complément d'air constitué
par l'air tertiaire (et au fait que l'on a une enceinte adiabatique suffisamment longue
et sans recirculation de gaz brûlés). Inversement, en cas de combustible très réactif
de broyage ultra-fin (charbon micronisé), ou de combustible liquide, on pourra choisir
un débit d'airs primaire et secondaire égal ou légèrement supérieur au débit stoechiométrique.
[0034] Ce courant annulaire est, dans l'exemple représenté, obtenu à partir d'un ajutage
(ou fente) circonférentiellement continu. Suivant des variantes non représentées,
l'ouvreau 14 et le tronçon 12A sont reliés par des ailettes sensiblement radiales
canalisant l'air tertiaire en lui imposant, le cas échéant, un léger mouvement de
rotation, ou bien par une grille perforée ou bien par une pluralité de busettes adjacentes,
par exemple ovales ou elliptiques, qui, lorsqu'elles sont cylindriques, sont séparées
circonférentiellement d'une distance avantageusement inférieure ou égale à leur diamètre
: de telles busettes sont ainsi généralement dans un nombre supérieure ou égal à 16.
[0035] Selon des dispositions avantageuses de l'invention, le diamètre de la couronne selon
laquelle est injecté l'air tertiaire (c'est-à-dire en pratique le diamètre du tronçon
12A ou de la paroi de confinement 13) est avantageusement compris entre 1,8 et 3,6
fois le diamètre du col du brûleur (en 8), et l'injection de l'air tertiaire s'effectue
en aval de ce col à une distance de préférence comprise entre 0,5 et 1,5 fois ce diamètre
de col. Le nombre de swirl à la sortie du col du brûleur est de préférence choisi
entre 0,3 et 2, juste suffisant pour permettre de créer une zone de recirculation
interne fermée favorable à l'inflammation. La chambre de combustion s'étend de préférence
sur une longueur comprise entre 0,2 et 1 fois son diamètre (elle permet une protection
de la flamme). Le rapport des diamètres d'entrée et de sortie de l'ouvreau est de
préférence choisi entre 1,5 et 2.
[0036] Il est à noter que la longueur de l'ouvreau est à choisir en fonction du temps de
séjour souhaité pour le combustible fluide, lequel varie par exemple avec la granulométrie
du charbon pulvérisé, tandis que le rapport de ses diamètres d'entrée et de sortie
est à choisir en fonction des caractéristiques d'aérodynamique souhaitées.
[0037] Le mélange de l'air tertiaire avec les gaz sortant de l'ouvreau ne doit pas être
trop rapide pour ne pas annuler l'effet stabilisant du caractère sous-stoechiométrique
de l'alimentation en airs primaire et secondaire (lorsque celui-ci est nécessaire)
et pour conserver à l'air tertiaire son effet protecteur de la paroi 13 (refroidissement
et dépôts).
[0038] Le débit global d'air (primaire + secondaire + tertiaire) est de préférence choisi
égal à 1,2 à 1,6 fois le débit stoechiométrique précité.
[0039] A titre d'exemple, la vitesse d'injection du combustible fluide est d'environ 20m/s,
celle de l'air secondaire peut varier entre 15 et 35-40m/s, et celle de l'air tertiaire
peut varier entre 5 et 20-30m/s. Le diamètre du col du brûleur est par exemple de
0,20 m à 0,60 m environ.
[0040] Un brûleur selon l'invention peut se monter par exemple dans un tambour-sécheur d'une
station d'enrobage.
[0041] Il va de soi que la description qui précède n'a été proposée qu'à titre illustratif
non limitatif et que de nombreuses variantes peuvent être proposées sans sortir du
cadre de l'invention. Ainsi, par exemple, l'air secondaire et l'air tertiaire peuvent
provenir d'une même boite à vent munie d'un distributeur adéquat. En fait le brûleur
qui a été décrit se prête à de nombreux réglages correspondant à une grande variété
de situations possibles de fonctionnement. Des versions simplifiées de ce brûleur,
avec de moindres possibilités de réglage sont à la porté de l'homme de l'art en fonction
des applications spécifques envisagées.
[0042] Selon une autre variante, la chambre de combustion peut contenir un système de refroidissement,
ce qui peut se révéler intéressant dans le cas de chaudières ; la chaleur recueillie
par le fluide de refroidissement est alors avantageusement récupérée.
[0043] Un autre avantage important du brûleur selon l'invention réside dans le fait qu'il
peut fonctionner dans n'importe quelle position, alors que beaucoup de brûleurs de
ce type ne peuvent être utilisés qu'en position verticale.
1. Procédé de combustion selon lequel un combustible fluide est injecté selon un axe,
tel que du charbon pulvérisé en mélange avec de l'air primaire, et de l'air secondaire
est introduit selon un trajet en hélice autour dudit axe, caractérisé en ce que de
l'air tertiaire est injecté (12) autour du fluide combustible et de l'air secondaire
sensiblement dans la même direction que le fluide combustible, selon une couronne
coaxiale substantiellement continue circonférientiellement, et latéralement confinée
en aval de l'injection.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la vitesse d'injection
de l'air tertiaire est du même ordre de grandeur que la vitesse moyenne des gaz de
combustion circulant à proximité (14, 11).
3. Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le débit massique
de l'air tertiaire est compris entre 0,2 et 1,5 fois le débit massique total des airs
primaire et secondaire.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le diamètre
de la couronne (12) selon laquelle est injecté l'air tertiaire est compris entre 1,8
et 3,6 fois le diamètre du col du brûleur (8).
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'injection
de l'air tertiaire s'effectue en aval du col du brûleur (8) à une distance comprise
entre 0,5 et 1,5 fois le diamètre de ce col du brûleur.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que le débit massique
total des airs primaire et secondaire est compris entre 0,5 et 1,2 fois le débit massique
d'air stoechiométrique.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que le débit massique
total d'air de combustion est compris entre 1,2 et 1,6 fois le débit massique d'air
stoechiométrique.
8. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que le nombre de
swirl à la sortie du col du brûleur est compris entre 0,3 et 2.
9. Procédé selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que l'air tertiaire
débouche le long de la paroi d'une chambre de combustion cylindrique qui s'étend vers
l'aval sur une longueur comprise entre 0,2 et 1 fois le diamètre de la couronne.
10. Brûleur à turbulence, adapté à la mise en oeuvre du procédé selon l'une des revendications
1 à 9, comportant une canalisation (1) pour l'alimentation en combustible et en air
primaire selon un axe (X-X), et un dispositif d'alimentation pour l'injection (7)
d'air secondaire suivant un trajet en hélice autour dudit axe, caractérisé en ce qu'il
comporte un dispositif pour l'injection d'air tertiaire en couronne (12) autour dudit
axe, sensiblement parallèlement à la direction de l'injection du combustible, ce dispositif
étant situé au voisinage de la paroi d'une chambre de combustion cylindrique (11)
qui s'étend vers l'aval et raccordé au col du brûleur par un ouvreau tronconique en
matière réfractaire (14).
11. Brûleur selon la revendication 10, caractérisé en ce que le dispositif d'injection
d'air tertiaire (12) débouche dans un plan perpendiculaire à l'axe situé à une distance
du nez du brûleur (3, 7) comprise entre 0,5 et 1,5 fois le diamètre du col du brûleur.
12. Brûleur selon l'une des revendications 10 ou 11, caractérisé en ce que le diamètre
du dispositif d'injection d 'air tertiaire est compris entre 1,8 et 3,6 fois le diamètre
du col du brûleur.
13. Brûleur selon l'une des revendications 10 à 12, caractérisé en ce que le dispositif
d'injection d'air tertiaire est situé au voisinage de la paroi d'une chambre de combustion
cylindrique coaxiale (11) qui s'étend vers l'aval sur une longueur comprise entre
0,2 et 1 fois son diamètre.
14. Brûleur selon l'une des revendications 10 à 13, caractérisé en ce que le dispositif
d'injection d'air tertiaire est une fente annulaire (12).
15. Brûleur selon l'une des revendications 10 à 13, caractérisé en ce que le dispositif
d'injection d'air tertiaire est constitué d'au moins 16 busettes cylindriques.
16. Brûleur selon la revendication 15, caractérisé en ce que la distance entre les
axes de 2 busettes consécutives est inférieure à 2 fois leur diamètre.