[0001] La présente invention concerne une pompe péristaltique linéaire pour véhiculer du
béton ou autre fluide hétérogène granuleux et/ou abrasif.
[0002] Une pompe de ce type est connue pour véhiculer des liquides homogènes généralement
corrosifs. Elle comporte un tuyau de pompage rectiligne aplatissable élastiquement
et s'étendant entre une semelle sensiblement plane d'un bâti fixe et des rouleaux
presseurs. Ce bâti comprend deux plaques dont les chants constituent des chemins de
roulement sur lesquels s'appuient des galets supportant des axes transversaux autour
desquels sont montés fous les rouleaux presseurs. Les plaques supportent également
deux arbres extrêmes dont l'un est menant et qui sotn accouplés à deux paires de roues
dentées situées à l'extérieur des plaques. Ces roues dentées engrènent avec deux chaînes
sans fin reliant, par leurs maillons, les axes précités des rouleaux.
[0003] En regard de la semelle, les rouleaux se succèdent les uns, les autres suivant une
trajectoire active présentant, relativement à une portion linéaire parallèle à ladite
semelle, pour que ces rouleaux écrasent le tuyau et en progressant refoulent un fluide
:
-en amont, une portion engageante d'attaque en forme d'arc de cercle tangent.
-et en aval, une portion dégageante d'effacement également en forme d'arc de cercle
tangent.
[0004] Cette pompe connue a été essayée pour véhiculer du béton et il est apparu que les
efforts à fournir périodiquement pour que chaque rouleau aplatisse le tuyau et l'écrase,
sont considérablement élevés, étant donné que ce tuyau contient du béton. Par ailleurs,
la trajectoire circulaire est mal adaptée à ce travail, car le béton forme des bouchons
dans les coudes.
[0005] D'autre part. lorsque le rouleau aval maintient le tuyau écrasé son emplacement mobile
et que le rouleau amont aplatit ledit tuyau à son propre emplacement mobile, le volume
intérieur de ce tronçon de tuyau compris entre les deux rouleaux diminue et dès lors,
le béton contenu dans ce tronçon amorce, dans son écoulement vers l'aval, un reflux
vers l'amont à chaque attaque d'un rouleau, ce reflux s'acheminant dans le passage
qui subsiste dans le tuyau en regard du rouleau d'attaque et qui s'amenuise constamment
jusqu'à obturation totale par écrasement. Il en résulte une usure intense de la paroi
interne du tuyau à l'endroit de la zone d'attaque, d'une part, par abrasion et d'autre
part, par lacération due aux graviers qui se trouvent pincés et entraînés dans cette
zone.
[0006] Bien entendu, lorsque le tuyau est usé dans la zone d'attaque, il doit être remplacé
alors qu'il est encore en bon état en dehors de cette zone.
[0007] Par ailleurs, le tuyau est réalisé en un élastomère épais enrobant des armatures
transversales de préférence inclinées et croisées. Ce tuyau armé est relativement
souple dans sa partie longitudinale en contact avec les rouleaux; mais sous l'effort
de poussée de ceux-ci; la partie longitudinale du tuyau en contact avec la semelle
s'allonge, glisse et s'use. Il est alors nécessaire de limiter la pression d'utilisation
de la pompe et de mettre ledit tuyau sous tension ; de plus, l'allongement de la paroi
interne du tuyau accentue les effets de lacération des graviers.
[0008] La présente invention a pour but de remédier à ces inconvénients et propose alors
de perfectionner ainsi la pompe péristaltique linéaire précitée.
[0009] Conformément à l'invention, pour prendre en charge progressivement et sans à-coups
un nouveau tronçon de béton et le chasser régulièrement vers la portion linéaire de
la trajectoire, la portion engageante d'attaque de cette trajectoire converge vers
la semelle et l'aval, cette portion étant déterminée, d'une part, par une came des
chemins de roulement reliant leur partie circulaire amont à leur partie linéaire et,
d'autre part, par au moins un pignon de renvoi supporté par le bâti et engrenant avec
chaque chaîne dans la zone de raccordement de la came avec la partie linéaire du chemin
de roulement conjugué.
[0010] Chaque chemin de roulement comporte une came d'effacement coopérant avec au moins
un pignon de renvoi de la chaîne conjuguée, ces cames d'effacement et leurs pignons
de renvoi étant disposés «symétriquement des cames d'attaque et de leurs propres pignons
de renvoi.
[0011] Suivant une forme de réalisation particulièrement avantageuse, chaque came est une
rampe inclinée linéaire tangente à la partie circulaire du chemin de roulement correspondant
et raccordée à la partie linéaire de ce chemin.
[0012] De préférence, chaque rampe inclinée est reliée à la partie linéaire du chemin de
roulement par une autre rampe inclinée ayant une pente plus faible qui, lorsqu'elle
fait suite à la rampe d'attaque, est une rampe de finition provoquant l'écrasement
du tuyau, et, lorsqu'elle précède la rampe d'échappement, est une rampe d'amorçage
favorisant l'ouverture du tuyau au refoulement.
[0013] Ainsi, les efforts sont appliqués progressivement et sans à-coups sur chaque rouleau
parvenant dans la zone d'attaque. La puissance motrice se trouve alors régularisée
dans de meilleures conditions et permet d'obtenir une pression d'utilisation supérieure
avec un matériel qui se comporte alors d'une façon plus robuste et plus fiable.
[0014] Cette progressivité étant acquise, la réduction de l'usure par abrasion et lacération
est obtenue par le fait que, conformément à l'invention, la distance de la came d'attaque
à la came d'effacement de chaque chemin de roulement est telle, comparativement à
la distance séparant deux rouleaux consécutifs, que les passages délimités par le
tuyau pincé en regard des deux rouleaux, lorsque ceux-ci sont placés symétriquement
par rapport au plan médian des portions linéaires des chemins de roulement, présentent
une même section dont la hauteur est sensiblement égale à la grosseur du plus gros
gravier.
[0015] En effet, lors de la diminution de volume du tronçon de tuyau compris entre les deux
rouleaux, le reflux se trouve considérablement atténué par les passages qui apparaissent
symétriquement dans ledit tuyau sous ces deux rouleaux et le béton s'achemine vers
l'aval sous la poussée du rouleau amont, n'ayant pas tendance en raison de sa viscosité
élevée à refluer vers l'amont. De plus, les graviers s'échappent facilement du passage
amont sous la poussée du rouleau amont.-La lacération se trouve donc considérablement
réduite--et l'usure par-abrasion atténuée.
[0016] Bien entendu, des sécurités doivent pouvoir intervenir si un trop gros gravier se
coince et ce résultat est obtenu par le fait que, selon l'invention, les chemins de
roulement sont constitués par les chants de deux plaques conformées en trapèzes dont
les sommets de leurs grandes bases éloignées de la semelle sont arrondis, ces plaques
entre lesquelles s'étendent les rouleaux étant rigidement entretoisées par des traverses
afin de former un châssis démontable relativement au bâti fixe et lesdites plaques
supportant deux arbres extrêmes et au moins deux arbres intermédiaires, sur lesquels
sont calés respectivement les roues dentées d'entraînement et les pignons de renvoi,
roues et pignons qui sont situés à l'extérieur des plaques. De plus, le châssis est
guidé en translation perpendiculaire à la semelle, le long de colonnes solidaires
du bâti, des organes presseurs, tels que des blocs en élastomère, appliquant des éléments
du châssis, tels que les traverses, contre des butées du bâti, telles que des épaulements
des colonnes, pour maintenir élastiquement ce châssis en position de pompage. Un organe
de détection, tel qu'un micro contact, est placé sur la trajectoire d'éloignement
du châssis relativement à la semelle, cet organe intervenant sur la centrale de commande
de la pompe s'il est sollicité.
[0017] Pour répartir l'usure sur pratiquement toute la longueur du tuyau et accroître sa
longévité, selon l'invention, l'une des extrémités de ce tuyau s'étend jusqu'au voisinage
de la zone d'écrasement en attaque et est prolongée par au moins une rallonge pour
former un ensemble dont les extrémités sont symétriques relativement au plan median
des portions linéaires des chemins de roulement, de sorte que, par transfert de la
rallonge d'une extrémité à l'autre du tuyau et par retournement de l'ensemble, au
moins quatre plages différentes dudit tuyau sont amenées en regard de la zone d'écrasement.
[0018] La longueur de la rallonge est inférieure à la distance de la zone d'écrasement au
plan médian des portions linéaires des chemins de roulement.
[0019] Enfin pour atténuer l'usure extérieure du tuyau sur la semelle, augmenter la pression
d'utilisation, éviter la mise sous tension du tuyau proprement dit en élastomère et
réduire les effets de lacération des graviers dûs à l'allongement de la paroi intérieure
du tuyau, ledit tuyau comporte également, selon l'invention, des armatures longitudinales
formant une nappe qui s'étend au voisinage de la semelle suivant un secteur angulaire
limité, la nappe de ces armatures étant comprise entre 5 et 35% du développé circonférentiel
du tuyau et de préférence égale à 10%.
[0020] Avantageusement, les extrémités des armatures longitudinales du tuyau sont fixées
sur les organes de raccordement extrêmes de ce tuyau ; chaque extrémité d'armature
longitudinale est coudée à travers une fente extrême du tuyau et pincée entre deux
colliers concentriques montés le premier,pour fixer le tuyau sur son raccord et le
deuxième, pour fixer les extrémités coudées d'armatures contre le premier.
[0021] Les moyens de l'invention exposés dans ce qui précède permettent d'atteindre le but
visé, à savoir de remédier aux inconvénients des pompes péristaltiques linéaires à
trajectoires d'attaque et d'échappement en arcs de cercle, tout en conservant leurs
avantages.
[0022] Ainsi, le tuyau restant "droit", tout changement de direction du béton lors de son
pompage se trouve supprimé, ce qui évite la ségrégation du béton et la formation de
bouchons.
[0023] Le nettoyage, le remplacement et l'inspection du tuyau sont facilités.
[0024] Le tuyau peut comporter une paroi très épaisse qui, par son élasticité propre, peut
retrouver sa pleine section circulaire après avoir été écrasé par les rouleaux, ce
qui évite l'utilisation d'une pompe à vide, laquelle est nécessaire pour les pompes
péristaltiques à cage semi-circulaire.
[0025] Divers autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortent d'ailleurs
de la description détaillée qui suit.
[0026] Une forme de réalisation de l'objet de l'invention est représentée, à titre d'exemple
non limitatif, sur le dessin annexé.
[0027] Sur ce dessin :
-la figure 1 est une éfévation-coupe - schématique prise suivant la ligne I-I de la
figure 2 montrant une forme de réalisation de la pompe selon l'invention,
- la figure 2 est une coupe transversale prise suivant la ligne II-II de la figure
1,
-la figure 2A est une vue analogue à la moitié gauche de la figure 2 concernant une
variante de réalisation.
-la figure 3 est un schéma illustrant les perfectionnements de l'invention appliqués
à une variante de la forme de réalisation précitée.
-les figures 4A à 4D sont des coupes longitudinales schématiques représentant le tuyau
de la pompe mettant en oeuvre un premier perfectionnement selon l'invention qui concerne
la répartition des zones d'usure,
-les figures 5 et 6 sont des coupes transversales du tuyau mettant en évidence un
deuxième perfectionnement selon l'invention qui concerne les armatures longitudinales,
-la figure 7 est une coupe de l'extrémité raccordée du tuyau, montrant la fixation
des armatures longitudinales.
[0028] Ainsi que cela ressort clairement des figures 1 et 2, la pompe péristaltique linéaire
comporte deux plaques 1 et 2 entretoisées par deux traverses 3 et 4 auxquelles elles
sont rigidement fixées afin de former un châssis démontable 5. Le châssis est guidé
en translation perpendiculairement à une semelle sensiblement plane 6 appartenant
à un bâti fixe 7 non représenté. A cet effet, la semelle 6 est solidaire du fût 8
de quatre colonnes 9 prolongées, au-delà d'épaulements 10, par des tiges de guidage
11 sur lesquelles sont enfilées les extrémités des traverses 3 et 4 faisant saillie
des plaques. Ces extrémités des traverses sont appliquées élastiquement contre les
épaulements 10 par des suspensions élastiques, telles que des blocs en élastomère
12 ou tout autre moyen équivalent : ressorts, verins pneumatiques ... prenant appui
contre des butées terminales 13 desdites tiges.
[0029] Sur la semelle 6 repose un tuyau de pompage 14 rectiligne et aplatissable élastiquement-
Ce tuyau peut être constitué par un caoutchouc relativement épais, car il doit véhiculer
du béton sous pression et revenir par rappel élastique d'une section aplatie d'obturation
(figures 1, 2 et 6) à une section circulaire de transport (figures 1 et 5).
[0030] Le châssis 5 supporte des rouleaux presseurs 15, 16, 17 s'étendant transversalement
entre les plaques 1 et 2. Chacun des rouleaux 15 à 17 est monté fou autour d'un axe
18 supporté par deux galets 19.1 et 19.2 reposant sur des chemins de roulement 20.1
et 20.2 constitués par les chants des plaques 1 et 2. Les extrémités saillantes 21.1
et 21.2 des axes des trois rouleaux sont fixées à des maillons de deux chaînes sans
fin 22.1 et 22.2, maillons qui sont sélectionnés pour que lesdits rouleaux soient
équidistants les uns des autres. Les chaînes 22.1 et 22.2 engrènent d'une part, avec
deux paires de roues dentées extrêmes 23.1, 23-2 et 24.1, 24.2, d'autre part, avec
deux paires de pignons de renvoi 25.1, 25.2 et 26.1, 26.2. Des roues 23 et 24 sont
calées sur des arbres 27 et 28 supportés par les plaques 1 et 2 du châssis, l'un de
ces arbres étant menant et relié à un dispositif non représenté d'entraînement en
rotation dans le sens de la flèche F . Les pignons de renvoi 25 et 26 sont calés sur
des arbres 29 et 30 alignés et supportés à faux par lesdites plaques ou traversiers.
[0031] Les chaînes 22.1, 22.2 et les chemins de roulement 20.1, 20.2 sont équidistants.
Il est très important de remarquer que les plaques sont conformées en trapèzes dont
la petite base 31, située à proximité de la semelle 6 et du tuyau 14 qui s'y appuie,
est reliée aux arrondis extrêmes 32, 33 de la grande base par des cames 34, 35. Ces
cames sont destinées à déterminer respectivement la portion engageante d'attaque 36
et la portion dégageante d'effacement 37 se trouvant aux extrémités de la portion
linéaire de pompage 38 de la trajectoire active des rouleaux 15 à 17. Dès lors, les
cames 34 sont conformées pour maîtriser la progressivité de l'attaque et leur forme
qui dans l'ensemble est pentue dépend de la loi choisie.
[0032] En pratique et suivant la forme de réalisation illustrée par la figure 1, ces cames
d'attaque 34 sont des rampes inclinées tangentes aux arrondis 32 et raccordées aux
parties rectilignes 31. Dans l'exemple représenté, elles forment un angle "a" avec
ces parties 31, angle qui est de préférence égal à 20° ; il peut cependant varier
entre 15 et 40°. Les pignons de renvoi 25.1 et 25.2 sont alors situés au raccordement
des rampes 34 avec les parties rectilignes 31. En outre, le dessin montre clairement
que les cames d'échappement 35 s'étendent symétriquement aux cames d'attaque 34 par
rapport au plan médian P.
[0033] Suivant la variante représentée sur la figure 3, les rampes inclinées d'attaque 34
sont reliées aux parties rectilignes 31 par des rampes inclinées de finition 39 permettant
l'écrasement du tuyau 14. Il peut d'ailleurs en être de même pour les rampes inclinées
d'échappement 35 qui sont alors précédées par des rampes inclinées d'amorçage 40 favorisant
l'ouverture du tuyau 14 pour le refoulement du béton. De toute façon, dans l'exemple
choisi, les rampes de finition ou d'écrasement 39 forment un angle "b" avec les parties
rectilignes 31 et les rampes d'amorçage 40 sont avantageusement symétriques des précédentes
relativement au plan P. L'angle b est compris entre 3 et 15° et de préférence égal
à 5°.- Dans cette variante selon" la figure 3, les pignons de renvoi 25.1 et 25.2
sont situés dans la zone de raccordement des campes 34 et 35 avec les rampes 39 et
40 respectivement.
[0034] Ainsi, les rouleaux 15 à 17 entraînés par les chaînes 22.1 et 22.2 et guidés par
les chemins de roulement 20.1 et 20.2 suivent en regard du tuyau 14 une trajectoire
active de pompage qui, en raison de l'existence des pignons de renvoi 25 et 26 sous
les chaînes et des rampes 34 et 35 (avec éventuellement 39 et 40) sur les chemins
de roulement, présentent relativement à la partie rectiligne de pompage 38 (figure
3) :
-en amont, une portion engageante d'attaque 36 progressive et régulière,
-et en aval, une portion dégageante d'effacement 37 progressive et régulière, portions
grâce auxquelles une progressivité parfaitement maîtrisée est obtenue pour engager,
à travers la paroi du tuyau 14, un rouleau dans le tronçon relativement compact de
béton et respectivement extraire un autre rouleau dudit tronçon.
[0035] Bien entendu, les rampes aval 35 et 40 sont utiles surtout lorsque les chaînes 22
sont entraînées en marche arrière pour désengorger le tuyau 14.
[0036] Dès lors, la puissance motrice se trouve-t-elle régularisée dans de meilleures conditions
et l'écoulement du béton obtenu avec une atténuation notable des coups de béliers.
[0037] Cette atténuation est améliorée et l'usure du tuyau 14 considérablement réduite à
l'attaque par la mise en oeuvre du perfectionnement selon la figure 3.
[0038] Selon ce perfectionnement, la distance "d" des deux cames ou rampes 34 et 35 est
telle que, comparativement à la distance "D" séparant deux rouleaux consécutifs (16
et 17 par exemple), les passages 41 et 42 délimités par le tuyau 14 pincé en regard
de deux rouleaux, lorsque ceux-ci sont disposés symétriquement par rapport au plan
P, présentent une même section libre et à partir de cette position, le passage amont
41 se rétrécit alors que le passage aval 42 s'agrandit.
[0039] Dans les pompes linéaires connues selon lesquelles les portions d'attaque et d'effacement
de la trajectoire active de pompage sont exclusivement circulaires, les rouleaux se
trouvant dans la même position que précédemment pincent le tuyau en assurant simultanément
l'étanchéitéaux extrémités du tronçon de tuyau ainsi isolé ; en attaquant leur course
d'écrasement, ces rouleaux font diminuer le volume de ce tronçon duquel le béton ne
peut s'échapper qu'en-s'infiltrant entre les plis en contact des extrémités aplaties
dudit tronçon et en lacérant par ses graviers la paroi intérieure du tuyau à ces endroits.
[0040] Suivant le perfectionnement selon la figure 3, lors de la variation finale du volume
du tronçon de tuyau pincé entre les rouleaux en positions symétriques, le béton en
excès peut s'écouler aussi bien vers l'aval que vers l'amont à travers les passages
41 et 42. En réalité, si la pression en aval n'est pas trop élevée, le béton n'a pas
tendance, en raison de sa forte viscosité, à inverser son sens d'écoulement pour revenir
vers l'amont à travers ces passages. Au contraire, par inertie et du fait, d'une part,
qu'il ne rencontre pas de résistance notable dans lesdits passages et, d'autre part,
que le passage aval 42 s'agrandit alors que le passage amont 41 se rétrécit, le béton
a tendance à poursuivre son écoulement vers l'aval ou à stagner momentanément, mais
non à refluer en masse vers l'amont.
[0041] En outre, dans la position précitée illustrée par la figure 3, les sections égales
des passages 41 et 42 ont une hauteur de préférence sensiblement égale à la grosseur
du plus gros gravier. Ainsi, il est rare que des graviers se coincent dans le passage
41 et lacèrent la paroi interne du tuyau 14 au cours de l'enfoncement final du rouleau
16 et de l'écrasement consécutif dudit tuyau.
[0042] Dans la partie rectiligne de pompage 38 de la trajectoire active, le rouleau qui
suit cette partie maintient le tuyau 14 écrasé et en roulant refoule le béton du tronçon
correspondant. En principe, la ségrégation des graviers ne se produit pas et ceux-ci
accompagnent alors la masse pâteuse devant le rouleau. Mais il arrive parfois qu'un
gravier se coince entre les deux plis du tuyau. Le châssis 5 se soulève alors contre
l'action des suspensions élastiques 12, surtout si le gravier est gros, pour éviter
la lacération de la paroi interne dudit tuyau et après franchissement du gravier revient
à la position d'écrasement dans laquelle les traverses 3, 4 sont appuyées contre les
épaulements 10 des colonnes, position dans laquelle l'étanchéité du tuyau est assurée
dans les zones pincées par les rouleaux.
[0043] Si le soulèvement du châssis 5 est trop important et/ou qu'il dure trop longtemps,
il faut qu'une sécurité intervienne et à la limite, provoque l'arrêt de la pompe.
A cet effet, un organe de détection 43 (figure 1), tel qu'un microcontact, est monté
sur le bâti fixe 7 pour que son élément mobile puisse être sollicité par le châssis
5 lors de son soulèvement au-delà d'une certaine limite ; ce microcontact est inséré
dans le circuit de sécurité de la centrale de commande de la pompe.
[0044] De toute façon, l'usure du tuyau 14 par abrasion et lacération n'est pas uniforme
et son maximum est localisé dans la zone U (figure 3) correspondant à l'écrasement
en fin d'attaque.
[0045] Il s'agit donc de répartir cette usure sur la plus grande étendue possible du tuyau
afin d'accroître la longévité d'utilisation de celui-ci. Les moyens mis en oeuvre
à cet effet ressortent des figures 4A à 4D et permettent de répartir quatre zones
d'usure U.1 à U.4 sur ledit tuyau.
[0046] Le tuyau 14 est muni à ses extrémités de brides de raccordement 44 et 45 permettant
de l'intégrer dans le circuit de l'installation. Il coopère avec une rallonge 46 dont
les brides extrêmes 47 et 48 sont susceptibles d'être raccordées sélectivement à la
bride 44 ou 45 du tuyau pour former un ensemble dont les deux brides restant libres
doivent alors être fixées sur celles en attente du circuit.
[0047] Cet ensemble 14, 46 est positionné de telle façon que ses brides extrêmes sont disposées
symétriquement par rapport au plan P. Il s'agit par exemple des brides 45 et 47 dans
le montage initial selon la figure 4A.
[0048] De plus, dans ce montage initial, la bride extrême 44 du tuyau 14 est située au voisinage
de la zone d'usure U (figure 3).
[0049] Les montages s'effectuent alors de la façon suivante :
-selon la figure 4A, la rallonge 46 est en amont et sa bride 48 est fixée sur la bride
44 du tuyau 14 ; il se forme alors une zone d'usure U.1.
-selon la figure 4B, la rallonge 46 est déplacée en aval et sa bride 47 est fixée
sur la bride 45 du tuyau 14 ; il se forme alors une deuxième zone d'usure U.2 écartée
de la précédente U.1 d'une distance "e" égale à la longueur "f" de la rallonge,
-selon la figure 4C, la rallonge 46 est toujours située en aval, mais le tuyau 14
est retourné de sorte que c'est maintenant sa bride 44 qui est fixée sur la bride
47 de ladite rallonge; il se forme alors une troisième zone d'usure U.3 écartée de
la première U.1 d'une distance "E" égale à deux fois la distance "L" (figure 3) qui
sépare la zone U du plan P.
-selon la figure 4D, la rallonge 46 revient en amont, le tuyau 14 restant retourné,
et ce sont par conséquent les brides 45 et 48 qui sont fixées l'une contre l'autre
; il se forme alors une quatrième zone d'usure U.4 écartée de la troisième vers l'amont
de la distance "e".
[0050] Ainsi, le remplacement du tuyau 14 ne s'ef--fectue qu'après usure dans quatre zones
U.1 à U.4 réparties sur sa longueur. Le tuyau est alors usé dans la presque totalité
de son étendue, étant donné que l'usure par abrasion suivant la partie rectiligne
38 de la trajectoire dure quatre fois plus longtemps que dans chacune des zones U.1
à U.4, par abrasion et lacération.
[0051] La distance des zones U.1 et U2, de même que celle des zones U.3 et U.4 est égale
à la longueur 1 de la rallonge ; la distance des zones U.2 et U.3 est égale à la différence
2L-1.
[0052] Bien entendu, pour que les zones d'usure ne se recouvrent pas, il est souhaitable
que la longueur "1" de la rallonge soit inférieure à la distance "L" précitée.
[0053] Par ailleurs, et ainsi que cela ressort clairement des figures 5 à 7, la paroi en
élastomère 49 du tuyau 14 est relativement épaisse et enrobe deux nappes d'armatures
transversales 50 et 51, ces armatures étant de préférence métalliques et enroulées
en hélices concentriques contrariées.
[0054] Comme cela est indiqué dans ce qui précède, il y a avantage à prévoir une troisième
nappe d'armatures 52. Celles-ci, de préférence métalliques, s'étendent longitudinalement
et parallèlement les unes aux autres, pour former une nappe située au voisinage de
la semelle 6 et couvrant une largeur "m" limitée. Cette largeur est comprise entre
5 et 35% du développé circonférentiel du tuyau au même rayon ; elle est de préférence
égale à 10%.
[0055] Bien entendu et contrairement à ce qui est représenté sur les figures 5 à 7, il y
a avantage à ce que la couche intérieure d'élastomère soit beaucoup plus épaisse que
la couche extérieure, relativement aux trois nappes d'armature, étant donné que c'est
principalement la couche intérieure qui est soumise à l'usure. Par ailleurs, la nappe
d'armatures longitudinales 52 s'étend à l'extérieur des deux nappes d'armatures transversales
50 et 51, mais il est bien évident que cette nappe d'armatures longitudinales pourrait
être située entre les deux nappes transversales ou à l'intérieur de ces deux nappes.
[0056] De toute façon, chaque extrémité du tuyau 14 est équipée d'une bride de raccordement
44 (ou 45) ; dans l'exemple représenté, cette bride fait saillie sur un manchon de
raccordement 53 emboîté dans l'extrémité considérée du tuyau et fixé au moyen d'un
collier 54.
[0057] Dans ces conditions, les armatures longitudinales 52 sont tendues et chacune de leurs
extrémités est fixée sur le moyen de raccordement correspondant. Dans l'exemple représenté,
des fentes 55 sont tranchées en bout du tuyau -err regard desdites armatures pour
les dégager et les prendre ; les extrémités de celles,ci sont alors coudées pour former
des boucles-56 recouvrant le Collier 54 ; un deuxième collier 57 est alors emboîté
sur ces boucles et serré sur le premier 54 afin d'assurer une fixation ferme et solide
desdites armatures.
[0058] L'invention n'est pas limitée à la forme de réalisation et à ses variantes représentées
et décrites dans ce qui précède, car diverses modifications peuvent y être apportées
sans sortir de son cadre.
[0059] En particulier, le monolithisme du châssis 5, au lieu d'être assuré par les traverses
3 et 4 peut l'être, ainsi que cela ressort de la figure 2A, par les arbres traversiers
29 et 30; dans ce cas, ces arbres 29 et 30 traversent les pignons 25.1 et 25.2, 26.1
et 26.2 respectivement et font saillie à l'extérieur de ceux-ci ; les parties saillantes
30A des arbres sont alors montées tourillonnantes dans des paliers à bagues élastiques
12A remplaçant les éléments élastiques 12, paliers qui sont alors supportés par les
colonnes 9. Cette variante de réalisation présente l'avantage de permettre le démontage
du tuyau d'une façon très commode, simplement en déboîtant les paliers de l'un des
arbres et en faisant basculer le châssis autour des paliers de l'autre arbre.
1.-Pompe péristaltique linéaire pour véhiculer du béton ou autre fluide hétérogène
granuleux et/ou abrasif comprenant un tuyau de pompage (14) rectiligne aplatissable
élastiquement et s'étendant entre une semelle (6) sensiblement plane d'un bâti fixe
(7) et des rouleaux presseurs (15 à 17) se succédant les uns les autres suivant une
trajectoire active, présentant, entre une portion engageante d'attaque et une portion
dégageante d'effacement, une portion linéaire (38) parallèle à la semelle pour que
les rouleaux écrasent le tuyau et en progressant refoulent le béton, les rouleaux
étant montés fous autour d'axes transversaux (18) qui sont supportés par des galets
(19) en appui sur des chemins de roulement (20) du bâti et qui relient deux chaînes
sans fin (22) équidistantes de ces chemins, engrenant avec deux paires de roues dentées
(23, 24) dont une paire au moins est menante, supportées par le bâti, caractérisée
en ce que, pour prendre en charge progressivement et sans à-coups un nouveau tronçon
de béton et le chasser régulièrement vers la portion linéaire (38) de la trajectoire,
la portion engageante d'attaque - (36) de cette trajectoire converge vers la semelle
- (6) et l'aval;` cette position étant déterminée, d'une part, par une came (34) des
chemins de roulement (20) reliant leur partie circulaire amont (32) à leur partie
linéaire (31) et, d'autre part, par au moins un pignon de renvoi (25) supporté par
le bâti et engrenant avec chaque chaîne (22) dans la zone de raccordement de la came
avec la partie linéaire du chemin de roulement conjugué.
2.-Pompe selon la revendication 1, caractérisée en ce que chaque chemin de roulement
(20) comporte une came d'effacement (35) coopérant avec au moins un pignon de renvoi
(26) de la chaîne conjuguée (22), ces cames d'effacement et leurs pignons de renvoi
étant disposés symétriquement des cames d'attaque (34) et de leurs propres pignons
de renvoi (25).
3.-Pompe selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que chaque came (34 ; 35)
est une rampe inclinée linéaire tangente à la partie circulaire (32 ; 33) du chemin
de roulement (20) correspondant et raccordée à la partie linéaire (31) de ce chemin.
4.-Pompe selon la revendication 3, caractérisée en ce que la pente de chaque rampe
inclinée (34 ; 35) relativement à la partie linéaire (31) correspondante du chemin
de roulement (20) est comprise entre 15 et 40° et de préférence égale à 20°
5.-Pompe selon la revendication 3, caractérisée en ce que chaque rampe inclinée (34
; 35) est reliée à la partie linéaire (31) du chemin de roulement (20) par une autre
rampe inclinée (39 ; 40) ayant une pente plus faible qui, lorsqu'elle fait suite à
la rampe d'attaque (34) est une rampe de finition - (39) provoquant l'écrasement du
tuyau (14) et, lorsqu'elle précède la rampe d'échappement (35) est une rampe d'amorçage
(40) favorisant l'ouverture du tuyau au refoulement.
6.-Pompe selon la revendication 5, caractérisée en ce que la pente de chaque rampe
inclinée d'écrasement (39) ou d'amorçage (40) est comprise entre 3 et 150 et de préférence
égale à 5°
7.-Pompe selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que la
distance (d) de la came d'attaque (34) à la came d'effacement - (35) de chaque chemin
de roulement (20) est telle, comparativement à la distance (D) séparant deux rouleaux
consécutifs (15, 16, 17), que les passages (41, 42) délimités par le tuyau (14) pincé
en regard des deux rouleaux, lorsque ceux-ci sont placés symétriquement par rapport
au plan médian (P) des portions linéaires (31) des chemins de roulement (20), présentent
une même section dont la hauteur est de préférence sensiblement égale à la grosseur
du plus gros -gravier. -
8.-Pompe selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisée en ce que les
chemins de roulement (20) sont constitués par les chants de deux plaques (1, 2) conformées
en trapèzes dont les sommets de leurs grandes bases éloignées de la semelle sont arrondis
(32, 33), ces plaques entre lesquelles s'étendent les rouleaux (15 à 17) étant rigidement
entretoisées par des traverses (3, 4) afin de former un châssis démontable (5) relativement
au bâti fixe (7) et lesdites plaques supportant deux arbres extrêmes (27, 28) et au
moins deux arbres intermédiaires (29, 30), sur lesquels sont calés respectivement
les roues dentées d'entraînement - (23, 24) et les pignons de renvoi (25, 26), roues
et pignons qui sont situés à l'extérieur des plaques.
9.-Pompe selon la revendication 8, caractérisée en ce que le châssis (5) est guidé
en translation perpendiculaire à la semelle (6), le long de colonnes (9, 11) solidaires
du bâti (7), des organes presseurs, tels que des blocs en élastomère (12), appliquant
des éléments du châssis, tels que les traverses (3, 4), contre des butées du bâti,
telles que des épaulements (10) des colonnes, pour maintenir élastiquement ce châssis
en position de pompage.
10.-Pompe selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisée en ce que
les chemins de roulement (20) sont constitués par les chants de deux plaques (1, 2)
conformées en trapèzes dont les sommets de leurs grandes bases éloignées de la semelle
sont arrondis (32, 33), ces plaques entre lesquelles s'étendent les rouleaux (15 à
17) supportant deux arbres extrêmes (27, 28) sur lesquels sont calées les roues dentées
d'entraînement (23, 24) et étant rigidement entretoisées par deux arbres intermédiaires
(29, 30) afin de former un châssis (5) relevable par rapport au bâti fixe 7, les extrémités
libres (30A) des axes intermédiaires autour desquelles sont montés fous les pignons
de renvoi (25, 26) étant montées tourillonnantes dans des paliers à bagues élastiques
(12A) supportés par des colonnes (9), solidaires du bâti.
11.-Pompe selon la revendication 9 ou 10, caractérisée en ce qu'un organe de détection,
tel qu'un microcontact (43), est placé sur la trajectoire d'éloignement du châssis
(5) relativement à la semelle (6), cet organe intervenant sur la centrale de commande
de la pompe s'il est sollicité.
12.-Pompe selon l'une quelconque des revendications 1 à t1, caractérisée en ce que
l'une des extrémités du tuyau (14) s'étend jusqu'au voisinage de la zone d'écrasement
(U) en attaque et est prolongée par au moins une rallonge (46) pour former un ensemble
dont les extrémités sont symétriques relativement au plan médian (P) des portions
linéaires (31) des chemins de roulement - (2) de sorte que, par transfert de la rallonge
d'une extrémité à l'autre du tuyau et par retournement de l'ensemble, au moins quatre
plages différentes (U.1 à U.4) dudit tuyau sont amenées en regard de la zone d'écrasement
(U).
13.-Pompe selon la revendication 12, caractérisée en ce que la longueur (I) de la
rallonge (46) est inférieure à la distance (L) de la zone d'écrasement (U) au plan
médian (P) des portions linéaires (31) des chemins de roulement (20).
14.-Pompe selon l'une quelconque des revendications 1 à 13 dont le tuyau (14) comporte,
enrobées dans l'élastomère (49) qui le constitue, des armatures transversales (50,
51) de préférence inclinées, caractérisée en ce qu'il comporte également des armatures
longitudinales (52) formant une nappe qui s'étend au voisinage de la semelle (6) suivant
un secteur angulaire limité et de préférence dans l'élastomère à l'extérieur d'au
moins l'une des nappes d'armatures transversales.
15.-Pompe selon la revendication 14, caractérisée en ce que la largeur (m) de la nappe
d'armatures longitudinales (52) est comprise entre 5 et 35% du développé circonférentiel
du tuyau et de préférence égale à 10%.
16.-Pompe selon la revendication 14 ou 15, caractérisée en ce que les extrémités des
armatures longitudinales (52) du tuyau (14) sont fixées sur les organes de raccordement
extrêmes (44, 45) de ce tuyau.
17.-Pompe selon la revendication 16, caractérisée en ce que chaque extrémité d'armature
longitudinale est coudée (56) à travers une fente extrême - (55) du tuyau (14) et
pincée entre deux colliers concentriques (54, 57) montés le premier (54) pour fixer
le tuyau (14) sur son raccord (53) et le deuxième (57) pour fixer les extrémités coudées
d'armatures (56) contre le premier.