[0001] La présente invention concerne,un procédé de contrôle du chargement d'un four à cuve,
comprenant une goulotte de distribution rotative ou oscillante pour assurer la distribution
de la matière sur la surface de chargement du four, une ou plusieurs trémies de stockage
de la matière au-dessus du four,pourvues chacune d'un organe de dosage pour régler
le débit de la matière de chargement s'écoulant de la trémie vers la goulotte, un
système de pesée pour déterminer le contenu de la trémie, procédé selon lequel on
détermine, par calcul ou expérimentation, le degré d'ouverture initial du clapet pour
que le contenu d'une trémie s'écoule en un temps déterminé, on mémorise, pour différents
types de matière et différentes conditions de chargement, les courbes théoriques d'un
débit constant déterminé ainsi que de la position correspondante du clapet de dosage
pour assurer l'écoulement dans le temps déterminé, ces courbes fournissant à chaque
instant le débit de consigne Q et la position du clapet, on établit à intervalles
déterminés le débit réel Q en mesurant la diminution de poids ΔP du contenu de la
trémie par unité de temps Δt et l'on compare le débit réel Q
r au débit de consigne Q
c.
[0002] Lors du chargement d'un four à cuve à l'aide d'une goulotte de distribution, on s'arrange
généralement de manière à déposer une couche, à symétrie diamétrale et uniformité
circulaire sur la surface de chargement à l'aide du contenu d'une trémie de stockage.
A cet effet, on dispose généralement d'un temps prédéterminé imposé par le rendement
et la capacité du four, le mode de distribution et la coordination des opérations,
telles que ouverture, fermeture des clapets, amenée de la matière de chargement etc.
Connaissant donc ce temps disponible, il faut régler l'ouverture du clapet de dosage
contrôlant l'écoulement hors de la trémie de manière que celle-ci se vide au moment
où la goulotte termine sa phase de balayage à l'expiration du temps imposé.
[0003] Le réglage du clapet est réalisé, à cet effet, de la manière indiquée ci-dessus et
comme décrit également dans les brevets US 3,929,240 et 4,074,816. Théoriquement,
un réglage effectué de cette manière devrait permettre le dépôt d'une couche telle
que souhaitée par les sidérurgistes. En pratique, il n'en est malheureusement pas
ainsi, car certains paramètres peuvent influencer le débit d'écoulement, indépendamment
de la position du clapet. Ainsi, par exemple, lorsque l'on choisit la position d'ouverture
du clapet à partir de données étalon mémorisées et suivant la nature du matériau à
charger afin d'obtenir un débit bien déterminé, on constate qu'en début de la phase
d'écoulement le poids de la colonne des matières se trouvant au-dessus de l'ouverture
d'écoulement peut provoquer une augmentation du débit. Par contre, au fur et à mesure
de la vidange de la trémie, la diminution du poids réduit la poussée sur l'écoulement
de sorte que le débit tombe en-dessous du débit de consigne. A cause de ce ralentissement,
on dépasse nécessairement le temps imposé par le chargement du contenu d'une trémie
dans le four, ce qui non seulement perturbe le programme de chargement, mais en plus,
est la cause d'un chargement non symétrique, c'est-à-dire que la hauteur de la couche
déposée est irrégulière dans le sens circulaire de la surface de chargement. D'autres
facteurs, comme par exemple le degré d'humidité ou la granulométrie du matériau de
chargement, peuvent influencer le débit.
[0004] Pour y remédier, on a essayé de corriger la position du clapet de dosage en fonction
des fluctuations du débit, c'est-à-dire que l'on ferme légèrement le clapet lorsque
le débit réel mesuré par la diminution du poids de la trémie est supérieur au débit
de consigne et que l'on ouvre davantage le clapet lorsque le débit tombe au-dessous
de la valeur de consigne. Toutefois, en réalité, la détermination du débit pour une
position bien précise du clapet n'est possible qu'après que cette position ait été
atteinte et, compte tenu du lapse de temps nécessaire à la détermination du débit,
la position idéale ou de consigne du clapet lors des corrections de position est toujours
atteinte, avant que l'on puisse le savoir. Autrement dit, quel que soit le sens de
déplacement du clapet, c'est-à-dire ouverture ou fermeture, il est toujours déplacé
trop loin et il est nécessaire d'effectuer des corrections successives et alternativement
en sens opposé. Le résultat est que le débit réel oscille constamment autour de la
valeur de consigne.
[0005] Le seul résultat positif réalisable par ce procédé est que l'on arrive plus ou moins
à respecter le temps imposé pour l'écoulement du contenu d'une trémie. Par contre,
à cause des fluctuations du débit, le dépôt de la matière de chargement devient encore
plus irrégulier que sans corrections. En plus, ce procédé entraîne un inconvénient
supplémentaire, dans la mesure où les inversions du mouvement de déplacement du clapet
entre ouverture et fermeture et vice-versa provoquent des coups entraînant de fausses
impulsions dans le système de mesure du poids.
[0006] Le but de la présente invention est de prévoir un nouveau procédé pour manoeuvrer
le clapet de dosage de façon à assurer un débit quasi uniforme correspondant au débit
de consigne.
[0007] Pour atteindre cet objectif, le procédé proposé par la présente invention est caractérisé
en ce que le clapet de dosage est ouvert chaque fois que le débit réel est inférieur
au débit de consigne et en ce qu'il est maintenu en position lorsque le débit réel
est supérieur au débit de consigne.
[0008] L'ouverture de clapet est avantageusement réalisée suivant une amplitude L1 S qui
correspond à la différence entre la position du clapet correspondant au débit de consigne
Q et celle correspondant au débit réel
Qr.
[0009] Selon un mode d'exécution avantageux, la vitesse d'actionnement du clapet est proportionnelle
à la différence ΔS, c'est-à-dire si cette différence ΔS est grande, le clapet est
déplacé relativement vite, alors que si cette différence ΔS est faible, le clapet
est déplacé lentement. Comme mesure supplémentaire permettant d'assurer que le clapet
ne dépasse pas la position visée, sa vitesse de déplacement devient nulle lorsque
la différence ΔS atteint un minimum prédéterminé.
[0010] D'autres particularités et caractéristiques ressortiront de la description détaillée
d'un mode d'exécution avantageux décrit ci-dessous, en référence aux dessins annexés,
dans lesquels :
La figure 1 montre la courbe représentant la diminution du poids de la trémie sans
correction de la position du clapet;
La figure 2 montre la courbe représentant la diminution du poids de la trémie avec
correction de la position du clapet dans les deux sens;
La figure 3 montre la courbe représentant la diminution en poids de la trémie avec
correction de la position du clapet dans un sens seulement selon la présente invention
et
La figure 4 montre un schéma synoptique d'un dispositif pour la mise en oeuvre de
ce procédé selon la présente invention.
[0011] La figure 1 montre, en traits gras, la courbe représentant le poids réel P
r, c'est-à-dire le poids mesuré tandis que la courbe en traits mixtes représente le
poids de consigne P qui devrait permettre un écoulement uniforme de la matière de
chargement dans le temps imposé T. Le gradient de ces courbes, c'est-à-dire

représente le débit de l'écoulement qui est constant pour la courbe P .
[0012] Comme on peut le constater, l'évolution horizontale du début de chacune des courbes
P
r et P re- présente la phase d'ouverture du clapet de dosage. Lorsque celui-ci a atteint
sa position d'ouverture correspondant au débit de consigne Q
c calculé d'après les données mémorisées et basées sur des calculs ou des expériences
de chargement précédents, la diminution de poids de la trémie devrait être linéaire
pour assurer un débit constant correspondant au débit de consigne Q
c. Toutefois, comme le montre l'évolution des deux courbes, à partir d'un certain moment,
la différence entre le poids et la matière qui se trouve réellement dans la trémie
et celui de la matière qui devrait encore s'y trouver pour respecter le débit constant
Q devient de plus en plus grande et la trémie ne sera vide que bien au-delà du temps
imposé T.
[0013] Comme expliqué ci-dessus, des manoeuvres de correction de la position du clapet pour
tenter de compenser l'écart entre les courbes P et P entraînent la situation de la
figure 2 dans laquelle le débit réel oscille autour de la valeur de consigne car le
clapet est toujours déplacé trop loin, quel que soit le sens de son déplacement.
[0014] Par contre, en manoeuvrant conformément à la présente invention, c'est-à-dire en
effectuant les corrections de la position du clapet seulement dans le sens de son
ouverture, on arrive à linéariser la courbe P
r et la confondre avec la courbe P
c pour respecter le débit de consigne, comme le montre la figure 3.
[0015] Si en manoeuvrant conformément à la présente invention, l'ouverture du clapet était
trop grande, c'est-à-dire que le débit mesuré était supérieur au débit de consigne,
on ne bouge pas le clapet, car sur base des connaissances de la figure 1, on sait
que le débit va nécessairement diminuer sans modifier la position du clapet.
[0016] On va maintenant décrire en référence à la figure 4, un mode d'exécution avantageux
pour la réalisation de ce procédé de correction de la position du clapet. Cette figure
montre la tête d'un four 10 dans laquelle se trouve une goulotte 12 animée par un
dispositif d'entraînement 14 pour la faire tourner autour de l'axe du four et ajuster
son angle de déversement. Une charpente 16 portée par le four 10 supporte par l'intermédiaire
d'une série de pesons 20 une trémie 18. Ces pesons fournissent constamment des indications
sur le poids de la trémie 18 et, par conséquent, sur son contenu. L'orifice d'écoulement
de cette trémie 18 est contrôlé par un clapet de dosage 22 qui peut être composé de
deux registres à déplacement symétrique autour de l'axe du four. Ce clapet de dosage
22 est actionné par un cylindre hydraulique 24, tandis que la position réelle du clapet
est constamment déterminée par un détecteur de positions 26.
[0017] Sur la figure, on n'a représenté qu'une seule trémie de chargement centrale 18. Il
est toutefois évident que l'invention s'applique également à d'autres installations
comprenant deux ou plusieurs trémies de chargement.
[0018] Le cylindre hydraulique 24 commandant la position du clapet de dosage 22 est actionné
par une vanne hydraulique 28 à action proportionnelle qui reçoit l'huile sous pression
d'une centrale hydraulique 30. Le circuit de commande comporte également un ordinateur
32 pour effectuer les opérations de calcul et mémoriser toutes les informations nécessaires.
Les informations de cet ordinateur 32 sont transmises vers une unité de contrôle 34
qui commande la vanne hydraulique 28 pour régler le débit de l'huile, c'est-à-dire
la vitesse de manoeuvre du cylindre hydraulique 24 et du clapet 22.
[0019] L'ordinateur 32 reçoit en permanence les informations P
r et S
r représentant respectivement le poids réel du contenu de la trémie 18 et la position
réelle du clapet de dosage 22. Il reçoit, par ailleurs, des informations de consigne
par le programme de chargement, notamment le temps T qu'on s'impose pour l'écoulement
du contenu de la trémie 18 en fonction du programme de chargement et/ou de la distribution
de la matière. Dans l'ordinateur 32 sont mémorisées les informations nécessaires à
la commande, tels que différents paramètres relatifs à la nature de la matière de
chargement, la position du clapet pour assurer un débit déterminé d'un matériau déterminé
etc. Ces informations mémorisées résultent principalement de mises à jour successives
basées sur les connaissances obtenues par des chargements précédents. C'est sur base
de ces informations que l'ordinateur calcule et donne des informations de consigne
à l'unité de contrôle 34 pour la manoeuvre du clapet 22. Ainsi, par exemple, sachant
le temps T imposé pour l'écoulement du contenu de la trémie 18 et connaissant le poids
de celui-ci et les paramètres relatifs à la nature du matériau, notamment sa granulométrie
et éventuellement d'autres paramètres influençant la vitesse d'écoulement, l'ordinateur
détermine le débit de consigne Q et à partir de celui-ci la position d'ouverture initiale
du clapet 22. L'unité de contrôle 34 commande, sur base des informations de consigne
reçues de l'ordinateur 32, la vanne hydraulique 28 qui actionne le cylindre 24 jusqu'à
ce que la vanne 22 occupe la position d'ouverture de consigne. Cette manoeuvre est
contrôlée par le détecteur 26 qui fournit les informations concernant la position
instantanée du clapet à l'unité de contrôle qui arrête le mouvement d'ouverture du
clapet 22 lorsque la différence ΔS entre la position réelle S et la position de consigne
S
c est approximativement égale à zéro. A partir de ce moment, c'est-à-dire lorsque le
clapet 22 occupe sa position d'ouverture de consigne, l'ordinateur détermine à intervalles
prédéterminés, par exemple toutes les trois à quatre secondes, l'évolution de la diminution
du poids de la trémie 18. Trois cas différents peuvent dès lors se présenter :
1) - Si le débit réel Q , c'est-à-dire la diminution de poids P par unité de temps
est égale au débit de consigne Qc ou est différent de celui-ci d'une quantité négligeable dont la valeur a été fixée
arbitrairement au préalable, le clapet 22 est maintenu dans sa position d'ouverture
initiale.
2) - Si le débit réel Qr est supérieur au débit de consigne Qc, c'est-à-dire que la position Sr du clapet est trop grande et que ΔS = Sc - Sr est négatif, aucune correction de la position du clapet n'est effectuée sachant d'après
les renseignements de la figure 1 que le débit Qr va diminuer automatiquement sans modification de la position du clapet 22 pour se
rapprocher du débit de consigne Qc. Il est néanmoins possible de prévoir comme mesure de prévoyance, par exemple en
cas de faute de programmation, que si ΔS dépasse exceptionnellement une limite supérieure,
que le clapet soit automatiquement fermé d'une grandeur correspondant à cette limite
prédéterminée.
3) - Si le débit réel Qr devient inférieur au débit de consigne Qc, cela signifie que la position de consigne Sc précédente du clapet 22 était en fait trop petite et l'on procède dès lors à une
correction de la position du clapet. A cet effet, l'ordinateur calcule les positions
du clapet correspondant respectivement au débit de consigne Qc et au débit réel Qr et détermine la différence ΔS entre ces deux positions. L'unité de contrôle 34 commande
dès lors à travers la vanne hydraulique 28 l'ouverture du clapet 22 d'une valeur égale
à ΔS. Cette correction est répétée chaque fois qu'il devient nécessaire, c'est-à-dire
chaque fois que le débit réel s'écarte du débit de consigne d'une valeur prédéterminée.
Ces positions de consigne successivement corrigées du clapet 22 sont mémorisées dans
l'ordinateur 32, de sorte que le chargement ultérieur effectué dans des conditions
comparables ne nécessitent plus de corrections ou des corrections de moins en moins
fréquentes.
[0020] Suivant un mode de mise en oeuvre avantageux de l'invention, le débit d'huile est
réglé par la vanne 28 sur ordre de l'unité de contrôle 34 en fonction de la grandeur
ΔS, c'est-à-dire que le clapet 28 est déplacé plus vite lorsque ΔS est grand, et inversement,
est déplacé de plus en plus lentement au fur et à mesure que ΔS diminue. Il est même
préférable d'arrêter le clapet lorsque 4S atteint une limite inférieure prédéterminée
pour être certain d'éviter que le clapet ne dépasse sa position de consigne et risquer
éventuellement ainsi de se retrouver dans la situation de la figure 2.
[0021] Il reste finalement à souligner que le hardware décrit en référence à la figure 4
pour la mise en oeuvre du procédé n'a été montré qu'à titre d'illustration et qu'il
est possible de remplacer certains éléments par d'autres ayant les mêmes fonctions.
Par exemple, le circuit de commande hydraulique du clapet de réglage pourrait être
remplacé par un circuit pneumatique ou un réseau électrique, la vanne à action proportionnelle
28 étant remplacée respectivement par une servo-vanne ou un circuit à thyristor.
1. - Procédé de contrôle du chargement d'un four à cuve, comprenant une goulotte de
distribution rotative ou oscillante pour assurer la distribution de la matière sur
la surface de chargement du four, une ou plusieurs trémies de stockage de la matière
au-dessus du four pourvues chacune d'un organe de dosage pour régler le débit de la
matière de chargement s'écoulant de la trémie vers la goulotte, un système de pesée
pour déterminer le contenu de la trémie, procédé selon lequel on détermine, par calcul
ou expérimentation, le degré d'ouverture initial du clapet pour que le contenu d'une
trémie s'écoule en un temps déterminé, on mémorise, pour différents types de matière
de différentes conditions de chargement, les courbes théoriques d'un débit constant
déterminé ainsi que de la position correspondante du clapet de dosage pour assurer
l'écoulement dans le temps déterminé, ces courbes fournissant à chaque instant le
débit de consigne Qc et la position du clapet, on établit, à intervalles déterminés, le débit réel Qr en mesurant la diminution de poids ΔP du contenu de la trémie par unité de temps
Δt et l'on compare le débit réel Q au débit de consigne Q , caractérisé en ce que
le clapet de dosage est ouvert chaque fois que le débit réel Qr est inférieur au débit de consigne Qc et en ce qu'il est maintenu en position lorsque le débit réel Qr est supérieur au débit de consigne Q .
2. - Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'ouverture initiale
du clapet est choisie de telle manière que le débit qui en résulte corresponde au
débit de consigne Q c calculé.
3. - Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le clapet est ouvert
suivant une amplitude ΔS qui correspond à la différence entre la position du clapet
correspondant au débit de consigne Qc et celle correspondant au débit réel Q .
4. - Procédé selon l'une des revendications 1 ou 3, caractérisé en ce que la vitesse
d'actionnement du clapet est proportionnelle à la différence Δ S du déplacement nécessaire
du clapet.
5. - Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que la vitesse de déplacement
du clapet devient nulle lorsque la différence Δ S atteint un minimum prédéterminé.