[0001] De nombreuses opérations de couture et notamment des surpiqûres sont réalisées parallèlement
à un bord de la pièce d'étoffe, bord qui peut présenter des angles nécessitant un
arrêt de la couture à une distance déterminée d'un des côtés de l'angle, une rotation
de la pièce à coudre, une reprise du piquage jusqu'à l'angle suivant ...
[0002] L'automatisation de ce genre de piqûres nécessite de pouvoir commander l'arrêt de
l'opération à une distance déterminée du bord de l'étoffe, donc de détecter le passage
de ce bord en regard d'un point déterminé par rapport à l'aiguille. Il est relativement
simple de détecter un bord franc d'une étoffe serrée, opaque; il est beaucoup plus
délicat de détecter le même bord d'une étoffe très transparente et surtout le bord
d'une seconde épaisseur d'étoffe à coudre sur un fond (cas notamment de poches de
vêtement plaquées)
[0003] On connaît de nombreux dispositifs capables de détecter le bord d'une étoffe lorsque
celui-ci découvre par exemple une cellule photo-électrique située en regard d'un émetteur.
On sait que la précision de ces appareils est relativement aléatoire et que leur comportement
varie énormément d'une étoffe à l'autre. Il est également connu. d'utiliser des appareils
semblables émettant et recevant un rayonnement infra-rouge qui permet de détecter
des variations d'épaisseur et donc de déterminer un signal de passage d'un bord lors
d'une opération de placage d'une épaisseur sur une autre. La précision de ces appareils
est petite et ils nécessitent un temps très long pour adapter leur sensibilité à la
nature de l'étoffe cousue, selon que cette dernière est plus ou moins opaque.
[0004] La présente invention concerne un perfectionnement important à ces détecteurs du
second type au moyen d'un dispositif d'exploitation des signaux reçus par la "cellule"
qui rend l'adaptation du détecteur aux divers tissus extrêmement simple à réaliser
et qui permet d'obtenir un signal franc dont l'exploitation en logique pour attaquer
un dispositif de puissance est simple à mettre en oeuvre.
[0005] A cet effet l'invention a pour premier objet un dispositif de détection de la variation
d'épaisseur d'une étoffe passant sous le pied presseur d'une machine à coudre, destiné
à émettre un signal en direction d'un dispositif logique de commande des opérations
de couture au passage de ladite variation d'épaisseur. Selon les caractéristiques
essentielles de l'invention, ce dispositif est constitué par un émetteur de signaux
et un récepteur entre lesquels passe ladite étoffe et par un dispositif d'exploitation
du niveau des signaux reçus par le récepteur comprenant un moyen d'enregistrement
du maximum et du minimum desdits signaux,commandé manuellement lors d'opérations d'étalon-
nage, un dispositif de calcul de seuils en fonctions des signaux minimaux et maximaux
enregistrés et un comparateur des signaux lus avec les seuils déterminés, émettant
un signal de commande en direction du dispositif logique susdit, lorsque le signal
devient inférieur ou supérieur respectivement au seuil bas et au seuil haut calculés.
[0006] Un tel dispositif permet une adaptation très facilement réalisable, en quelques secondes
de sa sensibilité en fonction de la nature de l'opacité et des épaisseurs de l'étoffe
travaillée.
[0007] L'invention a, à cet égard, un second objet résidant dans .le procédé d'étalonnage
du dispositif de détection susdit consistant à établir deux seuils de détection correspondant
respectivement à une première épaisseur et une seconde épaisseur d'étoffe. Selon ce
procédé, on effectue le réglage de l'intensité des signaux émis en présence de l'épaisseur
la plus faible à détecter et on procède pour chaque épaisseur d'étoffe, à la lecture
d'une pluralité de valeurs, en enregistrant les valeurs maximale et minimale lues,
tandis qu'au moyen d'un organe de calcul, on détermine les seuils susdits entre la
valeur minimale relative à l'épaisseur d'étoffe la plus faible et la valeur maximale
relative à l'épaisseur d'étoffe la plus grande.
[0008] De préférence, les valeurs minimales et maximales susdites sont numérisées avant
mémorisation.
[0009] Dans un mode préféré de réalisation les seuils susdits correspondent respectivement
pour le seuil supérieur, à la valeur minimale relative à l'épaisseur d'étoffe la plus
faible diminuée d'un quart de la valeur de la différence entre ladite valeur minimale
et la valeur maximale relative à l'épaisseur d'étoffe la plus grande et pour le seuil
inférieur, à la valeur maximale relative à l'épaisseur d'étoffe la plus grande augmentée
d'un quart de la valeur de la différence susdite.
[0010] Enfin l'une des manières les plus sûres et les plus rapides pour obtenir la pluralité
de valeurs né- cessairesau calcul des seuils susdits, consiste à déplacer les épaisseurs
d'étoffe au droit du dispositif de détection.
[0011] L'invention sera illustrée plus en détail en regard d'un mode de réalisation décrit
ci-après à titre indica,tif et non limitatif qui permettra d'en dégager les avantages
et les caractéristiques secondaires.
[0012] Il sera fait référence au dessin annexé qui représente par une figure unique schématique
les dispositions de l'invention.
[0013] En se reportant à cette figure on voit une tête de couture de machine à coudre comprenant
notamment une aiguille 1 et un pied presseur 2 sous lesquels on a placé deux pièces
d'étoffe 3 et 4 en cours d'assemblage par une couture 5. La pièce 3 possède un bord
3a sensiblement perpendiculaire à;son bord 3b le long duquel la couture 5 est exécutée.
Pour poursuivre l'assemblage des pièces 3 et 4 en exécutant une couture parallèlement
au bord 3a susdit, il convient d'arrêter la couture 5 à une distance prédéterminée
du bord 3a pour faire tourner la pièce et coudre le long de ce bord. L'automatisation
de l'opération nécessite de connaître le moment où le bord 3a arrive à une distance
fixe de l'aiguille. Pour ce faire on a disposé, à proximité de l'aiguille 1 un détecteur
de variation de l'épaisseur de l'étoffe constitué dans le cas de figure par un émetteur
de rayonnement infra-rouge 6 et, à l'aplomb de celui-ci un récepteur 7 du rayonnement
émis logé dans la plaque aiguille par exemple. Ce récepteur 7 pourra être un phototransistor
ou l'extrémité d'une fibre optique reliée à un phototransistor. Des moyens de réglage
de l'intensité du rayonnement produit par l'émetteur 6 comprennent un comparateur
8b intégré dans un microprocesseur de pilotage de la machine à coudre. Le mode d'utilisation
de ce comparateur 8b sera précisé par la suite.
[0014] Le principe de la détection est basé sur le fait que l'opacité de deux épaisseurs
d'étoffe est plus importante que celle d'une seule épaisseur, ce qui entraîne une
variation du niveau des signaux reçus par le récepteur 7 au passage du bord 3a. Cette
variation de niveau est alors exploitée pour engendrer un signal transmis à l'entrée
du microprocesseur de pilotage de la machine à coudre.
[0015] On comprendra que l'intensité du rayonnement reçu par le récepteur 7, et donc la
variation de cette intensité au passage du bord 3a, dépend de la nature de l'étoffe.
Il est donc nécessaire, pour rendre possible l'utilisation du détecteur en présence
d'étoffe de natures différentes, à condition bien entendu que celles-ci ne fassent
pas écran total au rayonnement, d'associer à ce détecteur des moyens permettant de
l'adapter à ces différentes étoffes et ce de manière simple.
[0016] A cet effet, selon l'invention, le rayonnement reçu par le récepteur 7 est converti
en un signal électrique de manière connue qui est amplifié au moyen d'un amplificateur
8 à gain constant. Le signal de sortie de l'amplificateur 8 est ensuite conduit à
l'entrée d'un convertisseur 9 analogique-numérique. La sortie de ce convertisseur
est reliée à l'entrée d'un comparateur 10, où le signal numérisé est comparé à deux
valeurs de consigne introduites dans le comparateur en 11 et 12. L'état de la sortie
13 du comparateur change lorsque le signal numérisé délivré par le récepteur 7 passe
d'un niveau supérieur à la valeur de consigne haute 11 à un niveau inférieur à la
valeur de consigne basse 12 et inversement. Ce changement d'état constitue un signal
susceptible d'être exploité par le microprocesseur non représenté de pilotage de la
machine.
[0017] L'établissement des valeurs de consigne susdites constitue également l'une des dispositions
de l'invention. On comprendra bien en effet que celles-ci dépendent essentiellement
de la nature des étoffes travaillées et qu'elles doivent être établies pour chaque
tissu.
[0018] Pour établir ces valeurs de consigne l'invention comporte une procédure d'étalonnage
de l'appareil selon laquelle on mémorise des signaux obtenus avec les étoffes en cause
et l'on procède à un calcul des valeurs de consigne (ou seuils) à partir de ces signaux
mémorisés.
[0019] Pour ce faire on a prévu deux modes d'utilisation du dispositif sélectionnés par
un bouton de commande manuelle 20 qui place le dispositif soit en "enregistrement"
et détermination des seuils susdits, comme représenté au dessin, soit en position
détection.
[0020] En position enregistrement et détermination des valeurs de consigne, on place entre
l'émetteur 6 et le récepteur 7 par exemple une épaisseur d'étoffe. L'amplificateur
8 présente un seuil de saturation 8a qui est introduit à l'entrée du comparateur 8b.
Par ailleurs, le signal de sortie de l'amplificateur 8, traité par le convertisseur
analogique-numérique 9, est également introduit à l'entrée du comparateur 8b et comparé
au seuil de saturation 8a. On ajuste l'intensité du rayonnement produit par l'émetteur
6 de façon à rendre le signal de sortie de l'amplificateur 8 sensiblement égal audit
seuil de saturation 8a. On déplace ensuite ladite épaisseur d'étoffe pendant quelques
secondes pour tenir compte des hétérogénéités de l'étoffe. Le signal de sortie du
récepteur 7 est variable sur une plage bordée par une valeur maximale et une valeur
minimale qui seules sont mémorisées (sous forme numérique), séparément mais indistinctement,
dans des mémoires 21 et 22. Pour effectuer la liaison entre le convertisseur analogique-numérique
9 et le comparateur 8b, et la sélection des mémoires 21 et 22, on actionne un bouton
de commande manuelle 23, à partir de la position que celui-ci occupe sur la figure.
[0021] Après avoir sélectionné les mémoires 24 et 25, comme dans le cas de figure, on procède
à la mémorisation, dans lesdites mémoires 24 et 25, de la valeur maximale numérisée
et de la valeur minimale numérisée du signal de sortie du récepteur 7 pour deux épaisseurs
d'étoffe, ces valeurs étant également obtenues par déplacement de l'étoffe.
[0022] Une unité de calcul 26, faisant normalement partie du microprocesseur de commande
de la machine, établit les valeurs de consigne susdites (11 et 12) de la manière suivante
:
Elle détermine tout d'abord, parmi les deux valeurs extrêmes relatives à une épaisseur
d'étoffe et mémorisés dans les mémoires 21 et 22, laquelle est la plus faible : cette
valeur constitue la valeur minimale mémorisée A du signal émis par le récepteur 7.
Elle détermine de façon analogue, par comparaison du contenu des mémoires 24, 25,
la valeur maximale mémorisée a du signal émis par le récepteur 7 en présence de deux
épaisseurs d'étoffe.
Elle effectue ensuite la moyenne arithmétique M entre la valeur minimale A et la valeur
maximale a. Elle procède enfin au-calcul de la moyenne arithmétique entre cette valeur
moyenne M et la valeur minimale susdite A pour obtenir la valeur de consigne haute
et au calcul de la moyenne arithmétique entre ladite valeur moyenne M et la valeur
maximale susdite a pour obtenir la valeur de consigne basse, selon les équations ci-dessous
:



[0023] On remarque que la valeur de consigne haute peut être aussi définie comme étant égale
à la valeur minimale A, diminuée d'un quart de la valeur de la différence entre ladite
valeur minimale A et ladite valeur maximale a. De même, la valeur de consigne basse
est égale à la valeur maximale a, augmentée d'un quart de la valeur de la différence
(A-a).
[0024] Un tel mode de détermination permet d'obtenir des seuils dont on est certain qu'ils
ne seront franchis que lors d'une détection de variation d'épaisseur, et non du fait
d'aléas dans l'homogénéité des étoffes.
[0025] On a décrit ci-dessus la détection de la variation d'épaisseur entre une et deux
couches d'étoffes, mais l'invention s'applique également à la détection du bord d'une
seule épaisseur d'étoffe. Dans ce cas l'étalonnage du dispositif-(détermination des
valeurs de consigne) est réalisé de la même manière par réglage du niveau de rayonnement
et par enregistrement des valeurs hautes susdites en l'absence d'étoffe (pendant quelques
secondes pour tenir compte des éventuels parasites) et par enregistrement des valeurs
basses en présence de la couche d'étoffe que l'on déplace sous le détecteur pendant
également quelques secondes.
[0026] L'invention trouve une application intéressante dans l'industrie de la confection
et del'ameublement où sont présentes de nombreuses opérations répétitives de couture.
1.- Dispositif de détection de la variation d'épaisseur d'une étoffe (3, 4) passant
sous le pied presseur (2) d'une machine à coudre, destiné à émettre un signal en direction
d'un dispositif logique de commande des opérations de couture au passage de ladite
variation d'épaisseur, caractérisé en ce qu'il est constitué par un émetteur (6) de
signaux et un récepteur (7) entre lesquels passe ladite étoffe (3, 4) et par un dispositif
d'exploitation du niveau des signaux reçus par le récepteur (7) comprenant un moyen
d'enregistrement (23, 21, 22, 24, 25) du maximum et du minimum desdits signaux, commandé
manuellement lors d'opérations d'étalonnage, un dispositif (26) de calcul de seuils
(11, 12) en fonction des signaux minimaux et maximaux enregistrés et un comparateur
(10) des signaux lus avec les seuils déterminés (11, 12), émettant un signal de commande
(13) en direction du dispositif logique susdit, lorsque le signal lu devient inférieur
ou supérieur respectivement au seuil bas (12) et au seuil haut (11) calculés.
2.- Procédé d'étalonnage d'un dispositif de détection, selon la revendication 1, de
la variation d'épaisseur d'une étoffe, consistant à établir deux seuils (11, 12) de
détection correspondant respectivement à une première épaisseur (3, 4) et une seconde
épaisseur (4) d'étoffe, caractérisé en ce que l'on effectue le réglage de l'intensité
des signaux émis en présence de l'épaisseur d'étoffe la plus faible à détecter et
en ce que l'on procède, pour chaque épaisseur d'étoffe, à la lecture d'une pluralité
de valeurs, en enregistrant (21, 22, 24, 25) les valeurs maximale et minimale lues,
et en ce qu'au moyen d'un organe de calcul (10), on détermine les seuils (11, 12)
susdits entre la valeur minimale relative à l'épaisseur d'étoffe la plus faible et
la valeur maximale relative à l'épaisseur d'étoffe la plus grande.
3.- Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que les valeurs minimales
et maximales susdites sont numérisées (8) avant mémorisation.
4.- Procédé selon la revendication 2 ou la revendication 3, caractérisé en ce que
les seuils (11, 12) susdits correspondent respectivement pour le seuil supérieur (11),
à la valeur minimale relative à l'épaisseur d'étoffe la plus faible, diminuée d'un
quart de la valeur de la différence entre ladite valeur minimale et la valeur maximale
relative à l'épaisseur d'étoffe la plus grande et pour le seuil inférieur (12), à
la valeur maximale relative à l'épaisseur d'étoffe la plus grande augmentée d'un quart
de la valeur de la différence susdite.
5.- Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que la pluralité des valeurs lues susdites est obtenue par le déplacement des épaisseurs
(3 et 3,4) d'étoffe sous le dispositif de détection (6, 7).