[0001] La présente invention concerne les connecteurs électriques et leur procédé d'assemblage.
[0002] Les connecteurs électriques cylindriques comportent généralement une enveloppe dans
laquelle est logé un empilage de pièces présentant des passages alignés pour recevoir
des broches de contact. L'empilage peut comporter un élément de retenue et être scellé
dans l'enveloppe au moyen d'une résine avant l'insertion des broches de contact dans
leurs passages. L'inconvénient de ce procédé d'assemblage est que la résine peut pénétrer
dans les passages prévus pour les broches et les obturer partiellement rendant difficile
ou impossible l'insertion des broches.
[0003] Pour remédier à ce problème, le brevet français publié sous le n° 2341211 a divulgué
un procédé d'assemblage permettant le scellement du connecteur sans risque d'écoulement
de la résine dans les passages prévus pour l'insertion des broches.
[0004] Selon ce brevet, un tel connecteur comprend une enveloppe dans laquelle est logé
un empilage de pièces présentant des passages alignés prévus pour recevoir des broches
de contact, l'empilage comportant au moins une rondelle formant élément de retenue
des broches et un intercalaire séparés de l'enveloppe par un espace. L'empilage est
maintenu dans l'enveloppe par un matériau stratifié déformable qui entoure l'intercalaire
et la rondelle et qui comble l'espace compris entre eux et l'enveloppe.
[0005] Pratiquement, le matériau stratifié est un ruban poreux devant être enroulé autour
d'un manchon. Deux autres manchons sont nécessaires pour procéder à l'assemblage et
pour éviter que le ruban ne se fripe. Le dispositif permettant l'assemblage comporte
donc trois manchons et le procédé est finalement assez long à mettre en oeuvre.
[0006] Pour pallier cet inconvénient, l'invention propose un connecteur électrique dans
lequel l'élément de rétention est suffisamment rigide pour que l'assemblage ne nécessite
qu'un seul manchon. Ce résultat peut être obtenu grâce à une conception particulière
des pièces à assembler.
[0007] L'invention a donc pour objet un connecteur électrique comprenant une enveloppe et
un corps isolant permettant le logement d'au moins un contact électrique, le corps
isolant étant en butée sur un épaulement intérieur de l'enveloppe, l'intérieur de
l'enveloppe et le corps isolant étant de formes généralement cylindriques, la fixation
du corps isolant dans l'enveloppe étant assurée par la déformation, dans l'espace
les séparant, d'un élément de rétention. Il est caractérisé en ce que l'intérieur
de l'enveloppe et le corps isolant possèdent également des surfaces chanfreinées,
l'élément de rétention venant, après déformation, bourrer au moins l'espace compris
entre lesdites surfaces chanfreinées pour s'opposer à la séparation du corps isolant
et de l'enveloppe.
[0008] L'élément de rétention peut se présenter sous la forme d'une bande ou sous la forme
d'une bague.
[0009] Afin de maintenir sans jeu les pièces à assembler avant le bourrage, il est avantageux
de donner une forme profilée à l'élément de rétention.
[0010] L'élément de rétention peut être associé à un matériau tel que de la résine permettant
d'accroître l'étanchéité du connecteur. Par exemple, l'élément de rétention étant
pourvu de fentes latérales, permettant en outre de supprimer le jeu entre les pièces
à assembler, ces fentes peuvent être comblées de résine. Cette résine peut être introduite
sous une forme ou sous une autre avant la mise en place de l'élément de rétention.
[0011] L'élément de rétention sera de préférence métallique. L'aluminium se prête particulièrement
bien à la fonction dévolue à l'élément de rétention.
[0012] Le procédé d'assemblage d'un tel connecteur est caractérisé en ce qu'il comprend
au moins les étapes suivantes :
a) mise en place du corps isolant à l'intérieur de l'enveloppe,
b) introduction de l'élément de rétention dans l'espace situé entre le corps isolant
et l'enveloppe,
c) déformation de l'élément de rétention par écrasement à l'aide d'un poussoir.
[0013] L'étape a) peut être précédée d'une étape préliminaire consistant à introduire une
préforme en un matériau tel que la résine.
[0014] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages apparaîtront au moyen de la
description qui va suivre ainsi que par les figures annexées parmi lesquelles:
- la figure 1 représente un élément de rétention selon l'art antérieur,
-les figures 2 et 3 sont illustratives du procédé d'assemblage selon l'art antérieur,
- les figures 4 et 6 représentent des étapes du procédé d'assemblage selon l'invention,
- la figure 5 représente une rondelle fendue,
- la figure 7 représente le connecteur selon l'invention après assemblage,
- la figure 8 représente un élément de rétention avant montage,
- la figure 9 est une vue en coupe transversale du connecteur pendant l'assemblage.
[0015] La figure 1 représente un élément de rétention utilisé par le procédé d'assemblage
selon le brevet cité plus haut. Cet élément consiste en une bande 1 en matériau stratifié.
Le stratifié consiste en un ruban poreux tel qu'un treillis de bronze phosphoreux,
un ruban de fibres de verre tissées ou non tissées. Ce ruban peut être dentelé comme
représenté sur la figure 1 et est imprégé d'un matériau thermo-durcisseur tel qu'une
résine époxyde non polymérisée.
[0016] Les figures 2 et 3 sont relatives au procédé d'assemblage d'un connecteur électrique
selon l'art antérieur cité. L'assemblage s'effectue de la façon suivante. On commence
par enrouler le ruban 1 autour d'un empilage constituant un corps isolant et comprenant
un intercalaire 2, une rondelle de retenue 3, une bague 4 et un joint 5. L'intercalaire
2 est scellé à la rondelle 3. Le joint 5 et la bague 4 peuvent être collés à cet ensemble.
Le corps isolant est percé, dans l'axe des joints 14, de passages alignés pour recevoir
des broches de contact. Avant d'insérer ces broches, le stratifié 1 est déformé au
moyen d'un outillage approprié. Cet outillage comprend trois manchons coaxiaux : un
manchon intérieur 6, un manchon intermédiaire 7 et un manchon extérieur 8. Le corps
isolant est d'abord placé dans le manchon intérieur 6, l'extrémité du manchon arrivant
en butée sur l'épaulement 9 de la rondelle 3. Le manchon extérieur 8 étant relevé,
comme représenté en traits pleins sur la figure 2, on enroule le stratifié 1 autour
du manchon intérieur 6 de façon à ce qu'un bord de la bande soit situé à proximité
de l'épaulement 10 de l'intercalaire 2. Le manchon extérieur 8 est alors poussé pour
recouvrir le ruban 1 et prendre la position représentée en traits pointillés sur la
figure 2. L'enveloppe cylindrique 11 est alors enfilée sur le corps isolant en repoussant
le manchon extérieur 8 jusqu'à ce que l'épaulement intérieur 12 de l'enveloppe vienne
en butée avec l'épaulement 13 de l'intercalaire 2. Le manchon extérieur 8 évite que
le ruban 1 ne se torde ou ne se fripe lors de la mise en place de l'enveloppe.
[0017] Ensuite, le manchon intermédiaire 7 est poussé vers l'avant dans l'espace compris
entre l'enveloppe 11 et le manchon intérieur 6. Sous la pression exercée par le manchon
intermédiaire 7, le ruban 1 se déforme en remplissant tout l'espace possible comme
le montre la figure 3. L'espace situé entre l'enveloppe 11 et l'intercalaire 2 étant
pratiquement comblé par le stratifié déformé, le manchon intérieur 6 est relevé sur
une courte distance, comme représenté à la figure 3, puis on continue à pousser le
manchon intermédiaire 7 pour faire fluer le stratifié 1 autour de l'épaulement 9 de
la rondelle 3. De cette façon, le stratifé maintient l'empilage dans l'enveloppe à
cause du remplissage de la gorge 14 de l'enveloppe 11. Après polymérisation de la
résine par cuisson, le connecteur est alors prêt à recevoir ses contacts.
[0018] Ce procédé d'assemblage possède plusieurs inconvénients. D'abord le ruban est naturellement
déformable, ce qui conduit à prendre certaines précautions pour son enroulement et
sa déformation. Le procédé met en oeuvre trois manchons soumis à des mouvements relatifs
compliqués. Ceci entraîne un certain temps pour la mise en oeuvre du procédé qui se
répercute sur le prix de revient du connecteur.
[0019] L'invention permet de pallier ces inconvénients par l'utilisation d'un élément de
rétention plus rigide et d'un seul manchon, ceci étant rendu possible par une conception
particulière des différentes parties du connecteur.
[0020] La figure 4 représente un connecteur électrique selon l'invention au cours de l'assemblage
de ses différentes parties. On y reconnaît le corps isolant désigné sous la référence
générale 20 et l'enveloppe 21. L'enveloppe possède un épaulement intérieur 22 de réception
du corps isolant comme pour le connecteur décrit précédemment. Une particularité
essentielle de l'enveloppe et du corps isolant est la présence de surfaces chanfreinées,
respectivement 23 pour l'enveloppe et 24 pour le corps isolant. Ces surfaces sont
représentées, sur la figure 4, parallèles entre elles et situées sur un même niveau.
Ceci n'est pas une obligation et d'autres dispositions sont possibles comme on le
verra plus loin. L'élément de rétention 25 est réalisé en un matériau suffisamment
rigide pour ne pas nécessiter de précaution particulière pour sa mise en place. En
particulier, laissé à lui-même il ne se froisse pas quand on le place dans l'espace
situé entre l'enveloppe et le corps isolant. L'élément de rétention peut être métallique,
par exemple en aluminium ou en cuivre. Il peut se présenter sous la forme d'une bande
que l'on enroule pour l'introduire dans l'espace en question, ou sous la forme d'un
anneau ou d'une bague fendue. Cette dernière forme facilite son introduction.
[0021] On peut également, à des fins d'étanchéité, associer à l'élément de rétention une
préforme 26 en un matériau tel que la résine introduite soit avant l'élément de rétention
comme indiqué sur la figure 4, soit après l'élément de rétention. Pour faciliter son
introduction, dans le cas d'une enveloppe possédant un logement intérieur 27 d'un
diamètre plus large que l'ouverture par laquelle on introduit le corps isolant, la
préforme peut se présenter sous la forme d'une rondelle fendue 26 comme le montre
la figure 5. La fente 28 est avantageusement pratiquée en biais pour que, lors de
son écrasement, il y ait effectivement un joint de résine sur toute le périphérie
concernée.
[0022] L'élément de rétention 25 introduit entre le corps isolant 20 et l'enveloppe 21 reste
bloqué à peu près à l'endroit où on l'a représenté à la figure 4 du fait de la surface
chanfreinée 24. A l'aide d'un poussoir, en forme de cylindre creux exerçant une pression
dans le sens indiqué par la flèche, l'élément 25 sera mis en place.
[0023] La figure 6 présente la déformation prise par l'élément 25 au cours de sa mise en
place quand il arrive à la hauteur des surfaces chanfreinées 23 et 24.
[0024] La figure 7 montre l'élément de rétention 25 mis en place, le poussoir étant retiré.
Par l'intermédiaire de l'élément 25, la préforme 26 a également été déformée et assure
une étanchéité au connecteur. La rétention du corps isolant est assurée de manière
efficace par les surfaces 23 et 24 qui interdisent tout déplacement de l'élément 25
et par conséquent du corps isolant 20. La surface 24 permet en outre de maintenir
fermement le corps 20 sur l'épaulement lors du pressage.
[0025] D'autres dispositions des surfaces chanfreinées sont bien sûr possibles sans sortir
du cadre de l'invention. Ces surfaces peuvent être parallèles entre elles ou non.
Elles peuvent même être inclinées dans des directions opposées. L'important est qu'elles
s'opposent à des efforts tendant à séparer le corps isolant de l'enveloppe.
[0026] La figure 8 représente un exemple d'élément de rétention 25 avant son montage. Cet
élément se présente sous la forme d'une bande métallique, par exemple en aluminium.
Dans cette bande, des fentes 30 ont été pratiquées perpendiculairement à l'un de ses
bords. Ces fentes facilitent la déformation de l'élément de rétention sous l'effet
de la pression. Il est alors avantageux de disposer les fentes selon un pas déterminé,
adapté aux diamètres des pièces à assembler. Ceci permettra de supprimer le jeu entre
les pièces à solidariser et contribuera au centrage du corps isolant 20 dans l'enveloppe
21 comme le montre la figure 9. Il est aussi possible de garnir les fentes de résine
pour l'usage déjà mentionné.
[0027] La préforme en résine des figures 5 à 7 peut être intégrée à l'élément de rétention,
soit comme dans le cas de la figure 8, soit par enrobage ou collage. Ainsi on disposera
d'un minimum de pièces à assembler par un outillage restreint.
[0028] L'élément de rétention peut avoir une section profilée assurant la fonction de coin
bloquant pour le corps isolant et pour supprimer le jeu existant entre les pièces
à solidariser.
[0029] La mise en place de l'élément de rétention (bande ou bague) peut se faire sur une
presse à l'aide d'un poussoir tubulaire dont la course est réglée à l'avance. L'invention
se prête particulièrement bien à l'automatisation du procédé d'assemblage. L'élément
de rétention peut aussi être en matière plastique ou en tout autre matériau déformable
de caractéristiques mécaniques équivalentes.
1. Connecteur électrique comprenant une enveloppe (21) et un corps isolant (20) permettant
le logement d'au moins un contact électrique, le corps isolant étant en butée sur
un épaulement intérieur (22) de l'enveloppe, l'intérieur de l'enveloppe et le corps
isolant étant de formes généralement cylindriques, la fixation du corps isolant dans
l'enveloppe étant assurée par la déformation, dans l'espace les séparant, d'un élément
de rétention, caractérisé en ce que l'intérieur de l'enveloppe et le corps isolant
possèdent également des surfaces chanfreinées (23, 24), l'élément de rétention (25)
venant, après déformation, bourrer au moins l'espace compris entre lesdites surfaces
chanfreinées pour s'opposer à la séparation du corps isolant (20) et de l'enveloppe
(21).
2. Connecteur électrique selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément
de rétention se présente, avant sa mise en place, sous la forme d'une bande.
3. Connecteur électrique selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément
de rétention se présente, avant sa mise en place, sous la forme d'une bague.
4. Connecteur électrique selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé
en ce que l'élément de rétention possède une section profilée assurant la fonction
de coin bloquant pour le corps isolant.
5. Connecteur électrique selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé
en ce que l'élément de rétention est pourvu de fentes latérales (30).
6. Connecteur électrique selon la revendication 5, caractérisé en ce que lesdites
fentes sont disposées selon un pas déterminé en fonction des dimensions du corps isolant
(20) et de l'intérieur de l'enveloppe (21) pour supprimer le jeu entre le corps isolant
et l'enveloppe avant la déformation de l'élément de rétention.
7. Connecteur électrique selon l'une des revendications 5 ou 6, caractérisé en ce
que les fentes pratiquées dans l'élément de rétention sont remplies de résine.
8. Connecteur électrique selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé
en ce qu'une préforme en résine (26) est également placée dans l'espace séparant l'enveloppe
du corps isolant de façon à être pressée par l'intermédiaire de l'élément de rétention
(25) au cours de l'opération de déformation.
9. Connecteur électrique selon la revendication 8, caractérisé en ce que ladite préforme
a l'allure d'une rondelle fendue.
10. Connecteur électrique selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé en ce que l'élément de rétention est métallique.
11. Procédé d'assemblage d'un connecteur électrique selon l'une quelconque des revendications
1 à 7, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes:
a) mise en place du corps isolant (20) à l'intérieur de l'enveloppe (21),
b) introduction de l'élément de rétention (25) dans l'espace situé entre le corps
isolant et l'enveloppe,
c) déformation de l'élément de rétention par écrasement à l'aide d'un poussoir.
12. Procédé d'assemblage selon la revendication 11, caractérisé en ce que l'étape
a) est précédée d'une étape préliminaire consistant à introduire une préforme en résine
(26) qui entourera le corps isolant (20).