[0001] La présente invention concerne un projecteur de croisement pour véhicule automobile,
dans lequel le faisceau lumineux est coupé au-dessus de deux demi-plans horizontaux
décalés en hauteur.
[0002] Ce type de coupure, qui est notamment décrit dans le FR-A-2 087 317 (correspondant
au US-A-3 858 040) est tout particulièrement adapté aux normes d'éclairement en vigueur
aux U.S.A., telles qu'elles sont par exemple définies par la norme SAE J 579 C.
[0003] Plus précisément, le contour de la coupure : est défini par deux demi-droites horizontales,
la demi-droite du côté droit étant au niveau de l'horizontale et la demi-droite du
côté gauche étant décalée d'environ 1,5 % en dessous de l'horizontale.
[0004] Les faisceaux répondant à ces normes sont le plus souvent conçus avec un projecteur
pourvu d'une lampe à filament transversal coopérant avec un miroir parabolique de
focale relativement importante, de façon à diminuer l'épaisseur du faisceau et par
conséquent minimiser les surépaisseurs dues aux prismes déviateurs sur la glace de
fermeture.
[0005] Il a été également proposé des projecteurs pourvus d'une lampe à filament axial.
Le filament est focalisé dans un réflecteur parabolique, incliné vers le bas pour
réduire la déviation demandée aux prismes de la glace, et donc les surépaisseurs de
cette dernière.
[0006] Le FR-A-2 087 317 précité donne des exemples de ces deux types de projecteurs.
[0007] Mais, dans l'un et l'autre cas, il est nécessaire d'utiliser un réflecteur parabolique
de focale importante (de l'ordre de 29 à 32 mm) donc peu récupératrice de flux.
[0008] En effet, une focale courte produirait des images trop grandes qui ne permettraient
pas de réaliser le faisceau souhaité, à moins de prévoir des prismes très fortement
déviateurs au niveau de la glace de fermeture, exigence incompatible avec les nécessités
pratiques du moulage (notamment pour les glaces en verre) ; en outre, des prismes
fortement déviateurs ne permettent pas d'obtenir une netteté de coupure satisfaisante
en raison des dispersions de lumière produites par les dépouilles très accentuées
de la glace.
[0009] On a également proposé, pour réduire le rôle dévolu aux prismes de la glace, de former
un réflecteur à partir de deux demi-paraboloïdes, mais le réflecteur de ce projecteur
présente une discontinuité de surface à l'endroit du raccordement des deux demi-paraboloïdes,
de sorte qu'un réflecteur fabriqué selon les enseignements de ce document est difficile
à réaliser et reste nécessairement imparfait, en pratique, à l'endroit du raccordement
des deux demi-paraboloides, ce qui se traduit par une émission de rayons lumineux
au-dessus de la coupure.
[0010] Un des buts de l'invention est de proposer un projecteur de croisement remédiant
aux inconvénients précités et autorisant une récupération maximale du flux lumineux
émis par le filament de la lampe.
[0011] Le projecteur de croisement proposé comporte, de manière classique, une lampe, un
réflecteur et une glace de fermeture placée devant le réflecteur, ainsi que des moyens
de coupure du faisceau lumineux au-dessus de deux demi-plans horizontaux décalés en
hauteur.
[0012] Selon l'invention, le projecteur présente la combinaison de caractéristiques suivantes
:
- la lampe est une lampe à filament axial dépourvue de coupelle d'occultation,
- le réflecteur comporte une surface déviatrice sans discontinuité propre à former
des images du filament dont tous les points sont situés au-dessous d'un plan horizontal,
et
- il est prévu des moyens correcteurs propres à déplacer angulairement ces images
vers le haut pour les ramener au niveau des deux demi-plans horizontaux de la coupure.
[0013] Dans un premier mode de réalisation, le miroir est de préférence incliné vers le
bas de l'angle qui caractérise l'écartement angulaire de la coupure de gauche du faisceau
USA par rapport à l'horizontale de façon à amorcer la coupure de gauche. Il est également
incliné vers la droite d'un angle correspondant environ à la demi-largeur angulaire
des images de concentration en provenance des bords du miroir, images de concentration
qui sont remontées au niveau de l'horizontale avec la glace.
[0014] Dans un autre mode de réalisation, les moyens correcteurs comprennent deux surfaces
latérales adjointes à la surface déviatrice, de même équation qu'un prolongement de
celle-ci, à un basculement vers le haut près, la glace de répartition étant alors
faiblement déviatrice en direction verticale.
[0015] De préférence, dans l'un ou l'autre cas, la surface déviatrice est une surface propre
à former des images du filament ayant chacune leur point le plus haut situé sur une
ligne horizontale.
[0016] La description qui va suivre fera mieux comprendre comment l'invention peut être
réalisée, tout en faisant apparaître d'autres caractéristiques et avantages.
[0017] Sur les dessins :
. la figure 1 est une vue en coupe, schématique, du projecteur selon l'invention,
. la figure 2 est une vue de face du réflecteur de ce projecteur,
. la figure 3 est une vue de face de la glace de fermeture de ce projecteur,
. les figures 4 à 11 sont des courbes isolux relevées sur un écran normalisé, produites
par les zones désignées respectivement 12 à 19 sur la figure 2,
. la figure 12 est une série de courbes isolux correspondant à la zone référencée
11 sur la figure 2,
. les figures 13 à 15 sont des vues du réflecteur conformes au second mode de réalisation
précité, respectivement vue de dessus en coupe, vue de face et vue en élévation, en
coupe selon la ligne XV-XV sur la figure 13.
[0018] Le projecteur selon l'invention, représenté schématiquement figure 1, comporte un
réflecteur 10, une lampe à filament axial 20, et une glace de répartition 30 fermant
le projecteur.
[0019] La surface du réflecteur est une surface sans discontinuité, choisie de manière à
former des images du filament dont tous les points sont situés au-dessous d'un plan
horizontal - avantageusement, toutes ces images ayant leur point le plus haut aligné
sur ce plan horizontal.
[0020] Par "absence de discontinuité", on entend une continuité assurée au second ordre
en tout point de la surface, c'est-à-dire que le rayon de courbure et la position
du centre de courbure varient toujours continûment ; cette disposition permet, en
pratique, de réaliser des surfaces réelles présentant une très bonne conformité avec
les surfaces théoriques, évitant ainsi les défauts qui étaient propres au système
à "paraboloides décalés" décrit plus haut : la continuité au second ordre rend en
particulier le réflecteur parfaitement emboutissable en principe.
[0021] Le calcul théorique montre que la surface définie par l'équation suivante présente
les propriétés énoncées :

avec :
X = demi-longueur du filament
f = distance du centre du filament à l'origine des coordonnées
Ox étant l'axe du réflecteur et le plan xOy étant un plan sensiblement horizontal,
c'est-à-dire horizontal pour un réflecteur dont l'axe serait horizontal.
[0022] Une telle surface a déjà été définie dans le FR-A-2 536 502 et FR-A-2 536 503, auxquels
on se reportera pour de plus amples détails.
[0023] De préférence, lorsqu'une telle surface est utilisée, la distance séparant, en direction
radiale, la surface du réflecteur de la surface définie par l'équation n'excède pas
0,15 mm.
[0024] De préférence également, l'écart normal séparant, dans le plan vertical passant par
l'origine des coordonnées, la trace de la surface du réflecteur de la parabole des
moindres carrés correspondante n'excède pas 0,3 mm (la notion de "parabole des moindres
carrés" est explicitée dans les deux documents précités).
[0025] De préférence également, la distance de la surface émissive à l'axe n'excède 25 %
du diamètre du filament, dans un sens ou dans l'autre.
[0026] De préférence également, le centrage axial du filament par rapport au point de coordonnées
(f
0 o, o) est réalisé avec une tolérance de 10 % de la longueur du filament, dans un
sens ou dans l'autre.
[0027] Les figures 4 à 11 et la figure 12 montrent l'éclairement procuré par les régions
12 à 16 et 11, respectivement, du réflecteur nu ainsi défini, avec un axe Ox horizontal.
[0028] Les régions 12' à 19' produisent un éclairement symétrique par rapport à la verticale
vv' des éclairements produits par les régions 12 à 19, respectivement.
[0029] Sur ces figures, la courbe la plus extérieure correspond à un éclairement de 100
candelas, la courbe suivante à un éclairement de 1000 candelas et les autres courbes
à des éclairements croissants de 2000, 4000, .... candelas.
[0030] L'emploi du réflecteur ainsi défini seul n'est pas suffisant (contrairement au cas
des deux documents précités) pour obtenir la coupure souhaitée.
[0031] C'est pourquoi, au lieu de conserver un axe de réflecteur Ox horizontal (comme c'était
le cas dans les deux documents précités), on incline l'ensemble filament-réflecteur
vers le bas et vers la droite en direction du point de concentration maximal tel que
défini par la norme SAE J 579 c, comme indiqué plus haut.
[0032] Il est alors nécessaire de ramener les images produites par les régions latérales
du réflecteur (régions 16 à 19 et 16' à 19') au niveau des deux demi-plans de la coupure,
par des moyens correcteurs appropriés.
[0033] Dans un premier mode de réalisation, ces moyens correcteurs sont constitués de prismes
formés sur les régions homologues 30b et 30c de la glace de fermeture (figure 3),
qui sont pourvues de prismes de 1 à 3°. La région centrale 30a de la glace de fermeture
peut être striée de manière classique, pour obtenir le confort et l'élargissement
souhaités pour le faisceau lumineux.
[0034] Dans un second mode de réalisation, illustré figures13 à 15, la surface 10a du réflecteur
est prolongée par deux surfaces latérales 10b et 10c de même équation, mais légèrement
décaléesangulairement (comme on peut le voir figure 15), d'un angle également de l'ordre
de 1 à 3°.
[0035] En d'autres termes, on modifie le réflecteur du mode de réalisation précédent (figure
2) en conservant la même équation de surface, à ceci près que l'on bascule très légèrement
vers le haut la partie comprenant les régions 16 à 19 d'une part, et celle comprenant
les régions 16' à 19' d'autre part. Dans ce mode de réalisation, les régions 30b et
30c de la glace de fermeture peuvent être dépourvues de prismes, ou seulement très
faiblement prismées, ce qui permet de supprimer les facteurs d'éblouissement dus à
la multiplicité des dépouilles horizontales résultant de la présence des prismes dans
le cas précédent.
[0036] Dans l'un ou l'autre mode de réalisation, le projecteur selon l'invention est capable
de recueillir un flux lumineux bien supérieur à celui donné par un paraboloide d'un
projecteur à filament axial de conception classique, projecteur dont la focale peut
difficilement être réduite à des valeurs inférieures à 29 mm.
[0037] Au contraire, pour le projecteur de l'invention, il est possible d'utiliser une focale
de base f
0 faible, par exemple de 22,5 mm, ce qui permet de réaliser par exemple un projecteur
de forme générale rectangulaire, symétrique, de 70 mm de hauteur et de 150 mm de largeur.
[0038] Le gain en flux est alors de près de 30 % par rapport auxprojecteurs classiques,
dont la focale la plus courante est de 31,75 mm et la hauteur toujours limitée à des
valeurs minimales de l'ordre de 100 mm.
1. Un projecteur de croisement pour véhicule automobile, du type comportant une lampe
(20), un réflecteur (10) et une glace de fermeture (30) placée devant le réflecteur,
ainsi que des moyens de coupure du faisceau lumineux au-dessus de deux demi-plans
horizontaux décalés en hauteur,
caractérisé :
- en ce que la lampe est une lampe à filament axial dépourvue de coupelle d'occultation,
- en ce que le réflecteur comporte une surface déviatrice sans discontinuité propre
à former des images du filament dont tous les points sont situés au-dessous d'un plan
horizontal, et
- en ce qu'il est prévu des moyens correcteurs propres à déplacer angulairement ces
images vers le haut pour les ramener au niveau des deux demi-plans horizontaux de
la coupure.
2. Un projecteur selon la revendication 1, dans lequel l'axe du filament et l'axe
de la surface déviatrice sont inclinés vers le bas et vers la droite.
3. Un projecteur selon la revendication 2, dans lequel le miroir est incliné vers
le bas de l'angle qui caractérise l'écartement angulaire de la coupure de gauche du
faisceau USA par rapport à l'horizontale, et également incliné vers la droite d'un
angle correspondant environ à la demi-largeur angulaire des images de concentration
en provenance des bords.
4. Un procédé selon la revendication 1, dans lequel les moyens correcteurs comprennent
des zones (30b, 30c) de la glace de répartition pourvues de prismes.
5. Un projecteur selon la revendication 1, dans lequel les moyens correcteurs comprennent
deux surfaces latérales (10b, 10c) adjointes à la surface déviatrice (10a), de même
équation qu'un prolongement de celle-ci, à un basculement vers le haut près, la glace
de répartition étant alors lisse ou faiblement déviatrice en direction verticale.
6. Un projecteur selon la revendication 1, dans lequel la surface déviatrice est propre
à former des images du filament ayant chacune leur point le plus haut situé sur un
plan horizontal.
7. Un projecteur selon la revendication 6, dans lequel le filament est décalé vers
le haut, en direction radiale, d'une valeur (6) telle que sa surface émissive soit
située sensiblement tangente à l'axe (Ox), et la surface est définie par l'équation
:

avec :
ℓ = demi-longueur du filament
fo = distance du centre du filament au plan yOz,
Ox étant l'axe du reflecteur, et le plan xOy étant un plan sensiblement horizontal.
8. Un projecteur selon la revendication 7, dans lequel la distance séparant, en direction
radiale, la surface du réflecteur de la surface définie par l'équation n'excède pas
0,15 mm.
9. Un projecteur selon la revendication 7, dans lequel, dans le plan vertical passant
par l'origine des coordonnées, l'écart normal séparant la trace de la surface du réflecteur
de la parabole des moindres carrés correspondante n'excède pas 0,3 mm.
10. Un projecteur selon la revendication 7, dans lequel la distance de la surface
émissive à l'axe n'excède pas 25 % du diamètre du filament, dans un sens ou dans l'autre.
11. Un projecteur selon la revendication 7, dans lequel le centrage axial du filament
par rapport au point (Fo) de coordonnées [fo ; 0 ; O] est réalisé avec une tolérance de 10 % de la longueur (2 ℓ) du filament,
dans un sens ou dans l'autre.