[0001] L'invention concerne une structure séparatrice pour sélectionner le mode de propagation
des ondes lumineuses dans un guide de lumière, ce dernier étant constitué par un ruban
en un matériau semiconducteur d'un premier indice de réfraction réalisé sur un substrat
semiconducteur en un matériau d'un second indice de réfraction inférieur au premier
et tel que la lumière est confinée dans le ruban formant le guide, cette structure
étant placée sur le trajet du faisceau lumineux de telle manière qu'elle délimite
dans le guide d'une part au moins une région dans laquelle la propagation de l'onde
lumineuse est monomode et d'autre part une région dans laquelle la propagation est
bimode.
[0002] L'invention concerne également un élément de commutation optique entre deux guides
de lumière incluant de telles structures, ainsi qu'une matrice de commutation optique
formée de ces éléments.
[0003] L'invention trouve son application dans la commutation de signaux optiques transportés
par fibres optiques par exemple dans le domaine des télécommunications, domaine dans
lequel la commutation entre de nombreuses fibres optiques doit être rendue possible
pour éviter de devoir convertir les signaux optiques transportés par fibres en signaux
électriques lors de la commutation entre les différents abonnés.
[0004] Une matrice de commutation optique formée d'éléments de commutation comportant de
telles structures séparatrices est connue par la publication de A.Neyer et W.Mevenkamp,
intitulée "Single-mode electrooptic X-switch for integrated optic switching networks"
dans IEEE, Second European Conference on Integrated Optics (Fiorenza, 17-18 October
1983, Conference Publication N°227, pp. 136-139).
[0005] Ce document décrit une matrice de commutation de nxn guides de lumière, monolithiquement
intégrée sur un substrat en LiNbO₃. Des guides de lumière monomodes sont formés dans
le substrat par diffusion de Ti. Ces guides présentent une largeur
w et se croisent deux à deux sous un angle .
[0006] La zone d'intersection de deux guides constitue l'élément de commutation. La variation
de l'indice de réfraction par rapport au substrat y est deux fois celle d'un guide
seul. D'autre part cette zone présente une dimension
d parallèle au substrat plus grande que la dimension
w d'un guide seul. De ce fait, la zone d'intersection de deux guides est bi-mode dans
un plan parallèle au substrat. Elle transporte à la fois le mode fondamental et le
mode transversal de premier ordre.
[0007] Ce dispositif permet de réaliser la commutation entre les deux guides de sortie.
La puissance transportée par chacun des guides de sortie est déterminée par la différence
de phase relative entre les deux modes, fondamental et de premier ordre, à l'extrémité
de la zone d'intersection. Cette différence de phase dépend de la largeur
w, de la variation de l'indice de réfraction et de l'angle α à l'intersection.
[0008] Cette différence de phase peut être contrôlée électriquement par une variation électro-optique
de l'indice de réfraction, en polarisant deux électrodes placées de part et d'autre
de la zone d'intersection de chaque ensemble de deux guides.
[0009] Mais ce dispositif connu présente plusieurs inconvénients. Tout d'abord, les angles
d'intersection
α des deux guides sont faibles, de 0,6° à 1,4°. Il sont donc difficilement réalisables
sur un matériau semiconducteur. En effet, tous les procédés de réalisation que l'on
peut mettre en oeuvre pour réaliser les guides d'onde, et en particulier la gravure,
ou la croissance épitaxiale, sont anisotropes. Si bien que toutes les opérations qui
ne sont pas conduites parallèlement à des axes ou des faces cristallographiques entraînent
des rugosités ou des marches sur les parois de guides, et par conséquent des pertes.
Or des angles de l'ordre de 1° ne peuvent conduire à des directions cristallographiques
dans les matériaux semiconducteurs. Le dispositif connu est donc d'une réalisation
difficile et sujet à des pertes élevées. D'autre part de tels angles conduisent obligatoirement
à une surface élevée pour la matrice. En effet, pour une matrice de 10x10 éléments
de commutation, la surface occupée est de l'ordre de 20x20 mm. En termes de circuits
intégrés, cette surface est réellement énorme.
[0010] C'est pourquoi la présente invention propose un dispositif qui permet de pallier
ces inconvénients.
[0011] Selon la présente invention, ce but est atteint, à l'aide d'une structure séparatrice
telle que décrite dans le préambule, caractérisée en ce qu'elle est formée par une
variation abrupte de la dimension du guide perpendiculairement au substrat, la surface
plane de ce dernier étant prise comme référence pour la mesure de cette dimension,
en sorte que en définissant e₁ comme la dimension du guide perpendiculairement au
substrat dans la région monomode, et e₂ sa dimension dans la région bimode, ces dimensions
sont liées par la relation :

dans laquelle λ est la longueur d'onde transportée, n
g est l'indice de réfraction du guide de lumière et n
s est l'indice de réfraction du substrat.
[0012] Dans ces conditions, l'onde qui se propage dans la zone de dimension e₂ est bimode
dans un plan perpendiculaire au substrat.
[0013] Selon une première forme de réalisation de l'invention, cette structure séparatrice
est caractérisée en ce que la variation abrupte de la dimension du guide perpendiculairement
au substrat est une augmentation de cette dimension en sorte que la première région
traversée par la lumière est monomode et la seconde est bimode perpendiculairement
au substrat.
[0014] Selon une seconde forme de réalisation de l'invention, cette structure séparatrice
est caractérisée en ce que la variation abrupte de la dimension du guide perpendiculairement
au substrat est une diminution de cette dimension, en sorte que la première région
traversée par la lumière est bimode perpendiculairement au substrat et la seconde
est monomode et en ce que sa position sur le trajet des faisceaux de la première
région bimode est telle que ou bien un premier faisceau d'un premier mode de propagation
est arrêté et réfléchi par la paroi formée par le rétrécissement ou bien un second
faisceau d'un second mode de propagation continue son trajet dans la zone rétrécie
formant la seconde région.
[0015] Selon une mise en oeuvre particulière de cette seconde forme de réalisation, cette
structure séparatrice est caractérisée en ce qu'elle est orientée selon un angle différent
de la normale à l'axe optique de la première région du guide de lumière, en sorte
que le premier faisceau d'un premier mode de propagation est réfléchi par la paroi
formée par le rétrécissement selon un angle double de l'angle d'incidence.
[0016] L'avantage présenté par cette forme de réalisation est que l'axe optique des guides
et l'orientation de la structure séparatrice peuvent être choisis selon des directions
cristallographiques du matériau semiconducteur, donc faciles à réaliser par les procédés
de gravure ou croissance anisotrope. Les autres paramètres de la réalisation de la
zone monomode et bimode sont les dimensions des guides perpendiculairement au substrat.
Ces paramètres sont particulièrement faciles à contrôler si les guides sont réalisés
à l'aide de méthode mettant en oeuvre la gravure, ou bien la croissance épitaxiale.
En effet le contrôle de dimensions de couches perpendiculairement à un substrat est
toujours beaucoup plus facile à réaliser que le contrôle des dimensions latérales,
nécessaire pour la mise en oeuvre du dispositif connu de la publication citées comme
état de la technique.
[0017] L'ensemble de ces avantages permet d'appliquer l'invention à la réalisation d'un
élément de commutation entre des guides de lumière monolithiquement intégrés sous
forme de rubans semiconducteurs en un matériau d'un premier indice de réfraction réalisés
sur un substrat semiconducteur en un matériau d'un second indice de réfraction inférieur,
tel que la lumière reste confinée dans les rubans formant les guides, cet élément
de commutation comportant une région d'entrée incluant au moins un guide de lumière
monomode, une région intermédiaire incluant un guide de lumière bimode et une région
de sortie incluant deux guides de lumière pouvant transporter chacun une des ondes
issue de la région intermédiaire, cet élément comportant en outre des moyens pour
sélectionner le mode de propagation des ondes dans ses différentes régions, des moyens
pour séparer les faisceaux présentant un mode de propagation différent et les orienter
vers l'un ou l'autre des guides de sortie, ainsi que des moyens pour déclencher la
commutation entre l'un ou l'autre des guides de sortie, caractérisé en ce que le
moyen pour sélectionner le mode de propagation de la région intermédiaire est une
structure séparatrice conforme à la première forme de réalisation placée entre la
région d'entrée et la région intermédiaire, en ce que le moyen pour sélectionner le
mode de propagation dans les guides de sortie, pour séparer les faisceaux de modes
différents et les orienter vers l'un ou l'autre guide de sortie est une structure
séparatrice conforme à la mise en oeuvre particulière de la seconde forme de réalisation,
et en ce que le moyen pour déclencher la commutation est l'application d'une polarisation
sur la région intermédiaire, cette polarisation faisant varier l'indice de cette région
de manière telle que dans un premier état de la polarisation, le premier faisceau
d'un premier mode de propagation st réfléchi par la paroi formée par le rétrécissement,
et que dans un second état de polarisation, le second faisceau d'un second mode de
propagation continue son chemin dans la zone étrécie, un premier guide de sortie étant
placé dans l'axe du faisceau réfléchi et un second guide de sortie étant placé dans
l'axe du faisceau transmis.
[0018] Cet élément de commutation présente une zone intermédiaire dont la dimension longitudinale,
selon l'axe optique, est très réduite. De plus cette dimension n'est pas critique,
car si un manque de précision vient à apparaître sur sa valeur, lors de l'élaboration
du dispositif, le déphasage nécessaire au fonctionnement souhaité peut être imposé
par une simple variation des états de polarisation. L'élément de commutation selon
l'invention est donc de dimension faible et de réalisation aisée.
[0019] Selon une réalisation particulière, l'élément de commutation selon l'invention est
caractérisé en ce que le substrat est en arséniure de gallium de type n⁺, et en ce
que les guides de lumière sont en arséniure de gallium de type n⁻.
[0020] Dans ces conditions cet élément de commuation est particulièrement bien adapté aux
applications aux télécommunications pour lesquelles la longueur d'onde utilisée est
1,3µm ou 1,55µm.
[0021] Dans une variante, la lumière est particulièrement bien confinée dans les guides
par des facettes cristallographiques et les pertes sont réduites. De plus le coefficient
de réflexion affecté au premier faisceau d'un premier mode de propagation réfléchi
par une structure séparatrice constituée d'une facette cristallographique est maximal
si le milieu externe à cette facette est l'air ou un autre milieu de faible indice
de réfraction. Les pertes, lors de la séparation des faisceaux sont donc aussi réduites.
[0022] Ainsi une matrice de commutation optique entre une nombre nxn guides de lumière,
caractérisée en ce qu'elle est formée de nxn éléments de commutation selon l'invention
peut aussi être réalisée.
[0023] Cette matrice offre l'avantage d'être d'une faible surface et d'une réalisation aisée.
De plus elle assure une commutation du type large bande qui ne pourrait être obtenue
à l'aide d'une commutation purement électrique.
[0024] Enfin un avantage important réside dans le fait que toute erreur sur les distances
entre les éléments de commutation dans la matrice peut être rattrapée en prévoyant
l'application de polarisation sur chacune des branches, permettant de rattraper de
façon simple et sans augmentation de la surface, toute erreur de déphasage.
[0025] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante illustrée par
les figures annexées dont :
- les figures la à lc qui représentent en coupe longitudinale et transversale la structure
séparatrice selon l'invention dans une première forme de réalisation ;
- les figures 2a à 2c qui représentent en coupe longitudinale et transversale la structure
séparatrice selon l'invention dans une seconde forme de réalisation ;
- les figures 3a à 3d qui montrent la propagation de l'amplitude des ondes dans la
région bimode de l'élément de commutation ;
- les figures 4a et 4b qui montrent la propagation de l'intensité des ondes dans la
région bimode de l'élément de commutation ;
- les figures 5a et 5b qui montrent la propagation de l'intensité pour une position
de la structure séparatrice conforme à la figure 2 ;
- les figures 6a et 6b qui montrent la propagation de l'intensité pour une autre position
de la structure séparatrice conforme à la figure 2 ;
- les figures 7a et 7b qui montrent la propagation de l'intensité pour une position
de la structure séparatrice conforme à la figure 2 associée à une polarisation de
la région bimode.
- les figures 8a et 8b qui montrent la propagation de l'intensité pour une même position
de cette structure séparatrice associée à une autre polarisation de la région bimode
;
- la figure 9 qui montre vue du dessus cette même structure séparatrice ;
- les figures 10a à 10c qui montrent respectivement en coupe longitudinale, vu du
dessus et en coupe transversale un élément de commutation selon l'invention ;
- les figures 11a à 11c qui montrent respectivement en coupe longitudinale, vue du
dessus et en coupe transversale une région de la matrice de commutation selon l'invention
;
- la figure 12 qui montre schématiquement vue du dessus une telle matrice de commutation
à 4x4 éléments de commutation ;
- les figures 13 qui montrent les différentes étapes d'un procédé de réalisation
d'un élément de commutation, en coupe transversale.
[0026] Tel que représenté en coupe longitudinale sur la figure 1a, la structure séparatrice
S selon l'invention est appliquée à un guide de lumière 100. Ce guide est formé d'un
ruban semiconducteur réalisé en surface d'un substrat plan 10 en un matériau semiconducteur
compatible. L'indice de réfraction n
g du guide de lumière est légèrement supérieur à l'indice du substrat n
S, en sorte que la lumière qui se propage selon la direction de l'axe optique z'z,
est confinée dans le guide. Le guide de lumière 100 peut présenter une sectiondroite
rectangulaire comme il est montré figures 1b et 1c. Le guide 100 présente une région
d'entrée de la lumière, G₁, dont la dimension parallèlement au substrat est
w et la dimension perpendiculairement au substrat est e₁. La région G₁ est prévue
pour transporter une onde monomode de longueur d'onde λ . Pour le mode fondamental,
la dimension e₁ du guide perpendiculairement au substrat est soumise à la condition
(1) :

dans laquelle m et m' sont des constantes de mode telles que m = 0, correspondant
au mode fondamental, et m' = 1, correspondant au mode d'ordre 1.
[0027] Cette relation est connue de l'ouvrage publié par R.G. Hunsperger Springer Series
in Optical Sciences, intitulé "Integrated Optics : Theory and Technology", Springer-Verlag,
Berlin, Heidelburg, New-York (pp.35-37, § 3.1.2, 3.1.3).
[0028] La structure séparatrice selon l'invention, notée S sur les figures 1 sépare la région
G₁ monomode d'une seconde région G₁₁ destinée à transporter une onde bimode perpendiculairement
au substrat. La dimension e₂ du guide G₁₁ perpendiculairement au substrat doit alors
répondre à la condition (2) :

dans laquelle m' = 1 correspondant au mode d'ordre 1, et m'' = 2 correspondant au
mode d'ordre 2.
[0029] Les conditions 1 et 2 expriment le fait que dans chaque région du guide les dimensions
perpendiculaires au substrat doivent être suffisantes pour assurer la propagation
du mode choisi mais cependant limitées pour éviter la propagation du mode d'ordre
supérieur. Les figures 1b et 1c représentent respectivement des coupes transversales
du guide 100, dans les régions G₁ et G₁₁, selon les plans A'A'' et B'B''.
[0030] On remarquera que dans la région bimode G₁₁, se propagent à la fois l'onde de mode
fondamental et l'onde d'ordre premier. De plus la dimension
w de la région G₁ est la même que la dimension
w de la région G₁₁ parallèlement au substrat. Cette dimension
w est choisie de manière telle que les régions G₁ et G₁₁ sont toutes deux monomodes
parallèlement au substrat.
[0031] Selon l'invention la structure séparatrice S permettant de passer de la région monomode
G₁ du guide de lumière à la région bimode G₁₁, est une variation abrupte de la dimension
du guide perpendiculairement au substrat. Dans la forme de réalisation de l'invention
illustrée par les figures 1, cette variation abrupte est une augmentation de la dimension
du guide perpendiculairement au substrat, en sorte que cette dimension passe de la
valeur e₁ à la valeur e₂ telles que
e₁< e₂
le long d'une paroi plane 1 perpendiculaire au substrat et à l'axe optique z'z du
guide de lumière.
[0032] Telle que représentée sur la figure 2a, la structure séparatrice S est dans ce cas
appliquée à une région G₁₁ bimode perpendiculairement au substrat 10 d'un guide de
lumière 100, du même type que décrit précédemment, qui transporte un faisceau lumineux
de longueur d'onde λ dans la direction z'z de l'axe optique du guide.
[0033] La dimension de cette région G₁₁ du guide est soumise, comme il a été dit précédemment,
à la relation (2). Le guide de lumière 100, représenté sur la figure 2a, en coupe
longitudinale, présente une seconde région G'₁, destinée à transporter une onde monomode
de même longueur d'onde. La dimension e₁ de la région G'₁ doit alors obéir à la relation
(1) précédemment citée. Les figures 2b et 2c représentent respectivement des coupes
transversales du guide 100, dans les régions G₁₁ et G'₁, selon les plans C'C'' et
D'D''.
[0034] La région G₁₁ bimode perpendiculairement au substrat transporte d'une part le mode
fondamental dont l'amplitude

est représentée par la courbe F dans le plan (x'x, y'y) de la section droite du guide
dans cette région, la figure 3a montrant la position relative des axes x'x, et y'y
dans cette section et la figure 3b montrant la courbe d'amplitude

. La région G₁₁ transporte d'autre part le mode d'ordre premier. Ce mode d'ordre
premier peut être décomposé en un mode d'ordre premier symétrique et un mode d'ordre
premier asymétrique. L'amplitude

du mode asymétrique est représentée par la courbe α sur la figure 3c et l'amplitude

du mode symétrique par la courbe α'sur la figure 3d.
[0035] Dans la région bimode G₁₁ apparaît alors un phénomène de battements entre la somme
S' + A' des énergies S' et A' (qui sont les carrés des amplitudes α' et α respectivement),
et entre la différence S'-A'. Le barycentre de ces énergies est représenté sur la
figure 4a, par la courbe β en trait discontinu.
[0036] Les figures 4b représentent les courbes représentatives des énergies dans les plans
de section droite de la région G₁₁, aux positions respectives M₀M'₀, M₁M'₁, M₂M'₂,
M₃M'₃, M₄M'₄, M₅M'₅ de la coupe longitudinale de la figure 4a.
[0037] On note qu'aux positions M₀M'₀ et M₄M'₄ l'énergie est S'-A' alors qu'en M₂M'₂ l'énergie
est S'+A'.
[0038] Selon l'invention, la structure séparatrice S permettant de passer de la région
bimode G₁₁ à la région monomode G'₁, telle que représentée figure 2a en coupe longitudinale,
est une variation abrupte de la dimension du guide perpendiculairement au substrat.
Dans la forme de réalisation illustrée par les figures 2, cette variation abrupte
est une diminution de la dimension du guide perpendiculairement au substrat, en sorte
que cette dimension passe de la valeur e₂ à la valeur e₁ telles que e₁< e₂ le long
d'une paroi plane 11.
[0039] La figure 5a montre en coupe longitudinale que par exemple pour les positions M₀M'₀,
ou bien M₄M'₄ de la structure S le long de l'axe z'z, l'onde d'énergie S'-A' continue
son trajet dans la région G'₁ étrécie du guide de lumière, la figure 5b représentant
la forme de l'onde dans un plan de section droite du guide dans cette région G'₁.
[0040] Il est clair qu'il est possible de trouver une autre position, par exemple M₂M'₂
de la structure S le long de l'axe z'z pour que l'onde d'énergie S'+A' soit réfléchie
par la paroi 11. La figure 6a montre en coupe longitudinale une structure S ainsi
placée et la figure 6b représente la forme de l'onde réfléchie dans un plan de section
droite du guide dans la région G₁₁.
[0041] Pour une position de la structure S choisie conforme à celle de la figure 5a, telle
que par exemple l'onde S'-A' est transmise, il pourra être obtenu que l'onde S'+A'
soit réfléchie sur commande pour cette même position de la structure S, en appliquant
sur la région G₁₁ une polarisation apte à faire varier l'indice n
g du guide d'une valeur Δn
g, provoquant alors une variation de la différence de phase entre S'-A' et S'+A', en
sorte que pour cette même position de S, l'onde S'+A' vient se réfléchir sur la paroi
11. Ce phénomène est mis en évidence sur les figures 7a et 8a. Cette polarisation
peut par exemple être produite par le moyen d'une différence de potentiel appliqué
entre une électrode E₁₁ placée en surface de la région G₁₁ et une électrode non représentée
dont le contact est pris sur le substrat, comme illustré par les figures 7a, 8a et
9, montrant respectivement le guide en coupe longitudinale dans un premier état de
polarisation P₀, le guide en coupe longitudinale dans un second état de polarisation
P₁ et le guide vu du dessus, muni d'une électrode E₁₁. Les figures 7b et 8b montrent
respectivement la courbe d'énergie transmise dans la région G'₁ correspondant à la
figure 7a, et la courbe d'énergie réfléchie dans la région G₁₁ correspondant à la
figure 8a, ces courbes étant représentées dans un plan de coupe transversale de ces
régions.
[0042] L'alternance d'un état de polarisation noté P₀ et d'un autre état de polarisation
noté P₁ appliqué au moyen d'une différence de potentiel entre une électrode telle
que E₁₁ sur la région G₁₁ et une électrode non représentée dont le contact est pris
sur le substrat, permet l'alternance correspondante entre la transmission de l'onde
S'-A' dans la région G'₁ et la réflexion de l'onde S'+A' par la paroi 11 (figures
7 et 8).
[0043] Afin de pouvoir disposer de l'onde réfléchie S'+A', la paroi 11 peut être placée
de telle sorte que le faisceau incident fait avec cette paroi un angle ϑ. L'onde S'+A'
est alors réfléchie par la paroi 11 sous un angle double (2 ϑ ), et peut être transportée
par un guide de lumière G''₁ placé sur le trajet du faisceau réfléchi dans cette direction
de propagation comme il est montré vu du dessus figure 9.
[0044] On notera que dans ces conditions, au-delà de la structure séparatrice S, les ondes
S'-A' et S'+A' sont transportées par des faisceaux lumineux dont la distance au substrat
est différente.
[0045] On notera en outre que la position de la structure S le long de l'axe z'z de la région
G₁₁ n'est pas critique pour obtenir le fonctionnement décrit ci-dessus. Il suffit
en effet d'appliquer les polarisations P₀ et P₁ appropriées pour obtenir respectivement
dans un cas la transmission de l'onde S'-A' et dans l'autre la réflexion de l'onde
S'+A'.
[0046] Il apparaît maintenant clairement que la structure séparatrice selon l'invention
permet de réaliser un élément de commutation optique.
[0047] Tel que représenté sur la figure 10a, en coupe longitudinale, cet élément de commutation
est constitué d'un guide de lumière 100, du type déjà décrit formé sur un substrat
10.
[0048] Cet élément comprend une région d'entrée G₁, monomode, une région intermédiaire
G₁₁ bimode perpendiculairement au substrat et monomode parallèlement au substrat,
et une région de sortie incluant deux guides de lumière G'₁ et G''₁. Cet élément
comprend en outre une structure séparatrice S conforme à la première forme de l'invention
décrite, formée par une paroi 1 perpendiculaire à la fois au substrat et à l'axe
optique z'z, et une autre structure séparatrice S conforme à la seconde forme de
réalisation de l'invention formée par la paroi 11, perpendiculaire au substrat mais
placée sous un angle sur l'axe optique. Une polarisation est en outre appliquée sur
la région intermédiaire G₁₁, par exemple au moyen d'une électrode E₁₁, associée à
une électrode non représentée dont le contact est pris sur le substrat.
[0049] Le fonctionnement de cet élément de commutation découle des propriétés de la structure
séparatrice formée par la paroi 1 et de la structure séparatrice formée par la paroi
11.
[0050] La région d'entrée G₁ du guide 100 est monomode aussi bien parallèlement au substrat
que perpendiculairement au substrat. La dimension e₁ de cette région perpendiculairement
au substrat est donnée par la relation (1) citée précédemment. La dimension
w de cette région parallèlement au substrat est également prévue pour vérifier cette
relation.
[0051] La paroi 1 forme une augmentation abrupte de la dimension du guide perpendiculairement
au substrat et la dimension du guide dans la région intermédiaire G₁₁ est e₂ qui
vérifie la relation (2). Dans ces conditions la propagation des ondes dans la région
intermédiaire G₁₁ est bimode et conforme à ce qui a été décrit précédemment pour
une telle région de dimension
w parallèlement au substrat.
[0052] Une seconde structure séparatrice formant un étrécissement abrupte de la dimension
du guide perpendiculairement au substrat au moyen de la paroi 11, est placée à une
distance ℓ de la première structure séparatrice formée par la paroi 1. Cette distance
ℓ est prévue en fonction de la longueur d'onde λ , de la dimension e₂ et des indices
n
g du guide et n
S du substrat pour que l'onde d'énergie S'-A' soit transmise dans la région de guide
étrécie G'₁.
[0053] Par l'application d'une polarisation sur la région G₁₁, par exemple par l'intermédiaire
de l'électrode E₁₁ associée à l'électrode non représentée dont le contact est pris
sur le substrat, une variation de l'indice du guide G₁₁ est engendrée, produisant
une différence de phase entre les ondes d'énergie S' et A' telle que l'onde d'énergie
S'+A' est réfléchie sur la paroi 11. Cette dernière est placée sous un angle ϑ sur
l'axe optique z'z de sorte que le faisceau ainsi réfléchi se propage dans le guide
G''₁ qui fait l'angle 2 ϑ avec z'z.
[0054] Les faisceaux qui se propagent dans G'₁ d'une part et dans G''₁ d'autre part sont
monomodes et les dimensions de ces régions de guide vérifient la relation 1. De plus
la région de guide G''₁ n'est pas située au même niveau par rapport au substrat que
la région G'₁ comme il est montré figure 10c qui est une coupe transversale selon
l'axe I'I'' de la figure 10b, cette dernière étant une vue du dessus de l'élément
de commutation. Ainsi comme il est montré figure 10c une région semi-conductrice 29
d'indice inférieur à l'indice du guide G''₁ peut être réalisée entre ce dernier et
le substrat. Cette différence d'indice est prévue pour obtenir le confinement de
la lumière dans le guide G''₁.
[0055] Les guides G'₁ et G''₁ placés le premier dans le prolongement du faisceau transmis
et le second dans le prolongement du faisceau réfléchi par la structure séparatrice
formée par la paroi 11, constituent les deux guides de sortie de l'élément de commutation
entre lesquels la commutation est déclenchée par la polarisation de la région intermédiaire.
[0056] La longueur
ℓ de la région intermédiaire n'est pas critique. En effet une première polarisation
P₀ peut être appliquée sur cette région G₁₁ pour obtenir exactement la transmission
de l'onde S'-A' dans le guide G'₁. Puis une seconde polarisation P₁ peut être appliquée
sur la région G₁₁ pour obtenir exactement la réflexion de l'onde S'+A' dans le guide
G''₁.
[0057] Un exemple de réalisation d'une matrice de commutation optique à quatre entrées
I₁, I₂, I₃, I₄ et quatre sorties O₁, O₂, O₃, O₄ est représenté sur la figure 12.
[0058] Des signaux optiques de longueur d'onde λ , monomodes perpendiculairement au substrat
10 sont appliqués sur chacune des entrées I₁, I₂, I₃, I₄, formées de guides du type
G₁ décrit précédemment, respectivement G₁, G₂, G₃, G₄ de dimension e₁ perpendiculairement
au substrat. Les signaux deviennent bimodes au-delà des structures séparatrices respectivement
S₁, S₂, S₃, S₄ formées par des parois du type de la paroi 1 décrite précédemment,
et sont transportés par les régions intermédiaires respectivement G₁₁, G₂₁, G₃₁ et
G₄₁.
[0059] La figure 11a montre en coupe longitudinale une région de la matrice commandée par
l'entrée I₁, et la figure 12b montre la même région vue du dessus.
[0060] Comme il est montré sur cette figure, le faisceau transporté par la région G₁₁ rencontre
la structure séparatrice S₁₁ du type de la paroi 11 décrite et selon la polarisation
appliquée sur cette région intermédiaire G₁₁, ou bien un faisceau d'un premier mode
de propagation est réfléchi dans le guide G'₁₁ ou bien un second faisceau d'un second
mode de propagation est transmis dans la région étrécie G'₁.
[0061] Afin de pouvior à nouveau effectuer d'autres commutations à l'aide des faisceaux
issus de cet élément de commutation des régions bimodes sont à nouveau instaurées
sur le trajet de ces faisceaux.
[0062] A cet effet une nouvelle structure séparatrice S'₁₁ du type de la paroi 1 décrite
est placée sur le guide G'₁ de manière à former une région du type intermédiaire G₁₂.
[0063] Ainsi le dispositif formé de la paroi S₁₁ du type 1 et de la paroi S'₁₁ du type 11
constitue une lame à faces parallèles L₁₁ de profondeur e₂-e₁, e₂ étant la dimension
des régions G₁₁ et G₁₂ perpendiculairement au substrat et e₁ celle de la région G'₁.
Cette lame L₁₁ peut être soit une lame d'air, soit une lame d'un matériau d'indice
plus faible que celui des guides afin d'assurer la réflexion totale.
[0064] La propagation bimode dans le guide G'₁₁ qui transporte le faisceau réfléchi est
assurée en prévoyant la dimension de ce guide perpendiculairement au substrat égale
à celle de région intermédiaire G₁₁, comme il est montré figure 11c qui est une coupe
transversale de la région représentée figure 11b, la coupe étant effectuée le long
de l'axe J'J''.
[0065] Afin d'assurer une forme régulière à la matrice de commutation, l'angle selon lequel
est incliné la lame L₁₁ peut être avantageusement de 45°, de sorte que le guide G'₁₁
est perpendiculaire au guide d'entrée.
[0066] Un élément unitaire de matrice de commutation sera donc constitué d'une région intermédiaire
bimode identique à G₁₁ et d'une lame à face parallèle identique à L₁₁ pouvant fournir
soit un faisceau transmis soit un faisceau réfléchi au moyen de la polarisation appliquée
sur cette région intermédiaire.
[0067] En répétant cet élément unitaire de matrice 15 fois, on obtient la matrice de commutation
représentée figure 12.
[0068] On notera que les branches perpendiculaires aux branches d'entrée, du type de la
branche de guide G'₁₁ sont également munies d'électrodes de polarisation telles que
E'₁₁, E'₂₁ etc.... Ces électrodes sont destinées à permettre un éventuel déphasage
de rattrapage pour que le faisceau transporté par ces branches puisse être dirigé
vers la sortie correspondant à sa direction, soit O₁ ou O₂ ou O₃ ou O₄. Ces électrodes
de rattrapage de phase ne sont pas obligatoires si la distante entre deux lames à
faces parallèles sur ces branches est réalisée avec suffisamment de précision pour
que l'onde S'-A' puisse être transmise directement. Si le dispositif n'est pas réalisé
avec une précision suffisante, alors les électrodes E'₁₁, E'₂₁, E'₃₁ etc... sont utiles
pour obtenir ce résultat. On notera également qu'une seule électrode dont le contact
est pris sur le substrat suffit pour qu'on lui applique le potentiel de référence
permettant une différence de potentiel avec les autres électrodes.
[0069] Ainsi chacune des quatre entrées I₁, I₂, I₃, I₄ peut être dirigée soit vers O₁, soit
vers O₂, soit vers O₃, soit vers O₄. Une entrée non dirigée vers une sortie peut être
éventuellement transmise vers l'une des sorties de faisceau transmis I'₁, I'₂, I'₃,
I'₄ afin de n'être pas perdue. Toutes les opérations de commutation sont donc possibles.
Exemple de réalisation
[0070] L'ensemble des dispositifs décrits précédemment est de préférence réalisé à partir
de guides de lumière enterrés dans le substrat. En effet, ces dispositifs incluent
des portions de guides qui sont bimodes perpendiculairement au substrat et monomodes
parallèlement au substrat. Cet effet est plus aisément obtenu si un matériau de même
nature que le substrat vient noyer les faces latérales des guides de lumière.
[0071] D'autre part comme il a été vu lors de l'étude de l'état de la technique, tous les
procédés de réalisation qui s'appliquent aux dispositifs semiconducteurs sont plus
ou moins anisotropes. Il est donc avantageux d'utiliser cette propriété pour faire
en sorte que les faces des guides de lumière et les parois des structures séparatrices
soient des facettes cristallographiques. La lumière sera alors mieux confinée dans
les guides, ou mieux réfléchie par les lames à faces parallèles inclues dans la matrice.
De façon avantageuse, la matrice de commutation sera réalisée sur un substrat semiconducteur
mono-cristallin et les guides de lumière ainsi que les structures séparatrices seront
réalisées par gravure anisotrope ou croissance épitaxiale anisotrope selon des axes
cristallographiques priviligiés afin de faire apparaître ces facettes.
[0072] Enfin il est avantageux de choisir l'arséniure de gallium (GaAs) comme matériau semiconducteur
constituant le substrat car ce matériau permet la propagation des ondes aux longueurs
d'onde 1,3µm et 1,55µm envisagées pour les applications dans le domaine des télécommunications.
[0073] Les différentes figures 13 illustrent un exemple de réalisation qui remplit les conditions
définies plus haut.
[0074] Le procédé qui permet d'aboutir à cette forme de réalisation comprend les étapes
de :
a) formation d'un substrat monocristallin en arséniure de gallium 10, de type n⁺,
dopé par exemple à 6.10¹⁷ porteurs par cm³, et présentant une face plane 130 orientée
selon le plan cristallographique (100) (figure 13a) ;
b) délimitation par un masque 140 de sillons 131 de largeur W selon les axes cristallographiques [110] et [1

0] perpendiculaires sur les emplacements prévus pour les guides de lumière formant
la matrice de commutation. Ce masque peut être en silice (SiO₂) et la largeur W des sillons peut être d'environ 4µm. La surface (100) du substrat est donc dégagée
dans ces sillons (figure 13b) ;
c) gravure du substrat dans les sillons par une méthode dite RIE (Reactive Ion Etching)
par exemple. Cette méthode présente sur les autres méthodes l'avantage de former des
flancs de gravure bien perpendiculaires au substrat et dénués de sous-gravure du
masque. On obtient ainsi dans les sillons 131, des cannelures 132 en creux dans le
substrat (figure 13c). La profondeur des cannelures est prévue de l'épaisseur e₂ ;
d) introduction de l'échantillon ainsi préparé dans un réacteur d'épitaxie en phase
vapeur et léger décapage "in situ" pour mieux faire apparaître les faces cristallines
développées dans les cannelures par RIE. On notera en effet que selon les conditions
thermodynamiques le réacteur d'épitaxie peut permettre un décapage ou bien une croissance
épitaxiale. Les faces longitudinales des cannelures sont des faces (110) et (1

0);
e) croissance en phase vapeur par épitaxie, dans les cannelures, de ruban d'arséniure
de gallium de type n⁻, dopé par exemple à un niveau inférieur à 10¹⁵ porteurs par
cm³, jusqu'au remplissage de la cannelure de manière à obtenir une structure "PLANAR"
(figure 13d). Elimination du masque ;
f) délimitation à l'aide d'un second masque 150 d'ouvertures 133 correspondant à la
localisation des lames à faces parallèles L. Ces lames à faces parallèles L seront
orientées à 45° des guides de lumière, parallèlement aux plans cristallographiques
(010) ou (001). Ce masque peut également être réalisé à l'aide de silice (Si0₂) ;
g) gravure dans les ouvertures de ce second masque par la méthode RIE par exemple
de cannelures formant les lames à faces parallèles L ainsi que des structures séparatrices
S du type 1 (figure 13e).
[0075] A titre d'exemple également sont données ici des fourchettes pour les dimensions
des guides de lumière perpendiculairement au substrat.
[0076] Avec un indice de réfraction n
g ≃ 3,5, correspondant à un substrat dopé à 6.10¹⁷ porteurs par cm³, une différence
entre les indices n
g - n
S ≃ 10⁻³, et pour une longueur d'onde λ = 1,3µm
3,88µm < e₁< ll,65µm
11,65µm < e₂< 19,52µm
[0077] L'épaisseur des lames à faces parallèles L (ou distance qui sépare les deux structures
séparatrices formant ces lames) peut être de l'ordre de 1µm.
[0078] La distance
ℓ entre deux lames à faces parallèles (ou longueur des régions intermédiaires) peut
être de l'ordre de 200µm équivalente à la période d'oscillation sur la courbe du barycentre
des énergies.
[0079] Le décapage propre à constituer les lames à faces parallèles se fait évidemment sur
une profondeur égale à la valeur e₂-e₁ choisie.
[0080] Les électrodes E₁₁, E₂₁, E₃₁ etc... peuvent être par exemple des barrières Schottky
réalisées par évaporation de Nickel-Platine-Or (Ni-Pt-Au) sur une longueur légèrement
inférieure à celle de la région intermédiaire et sur une largeur dépassant aussi
peu que possible la dimension
w des guides de manière à minimiser la capacité. Cependant une "oreille" est prévue
pour prendre le contact électrique.
[0081] L'électrode qui permet de prendre le contact sur le substrat, et qui n'est pas représentée
sur les figures, pour des raisons de simplicité, peut être réalisée soit sur la face
arrière du substrat, soit sur la même face que le dispositif par un contact de type
ohmique formé en un alliage Or-Germanium (Au-Ge) par exemple.
[0082] Une différence de potentiel appliquée entre le contact ohmique du substrat (lequel
peut recevoir par exemple le potentiel de référence) et une électrode du type barrière
Schottky telle que E₁₁, E₂₁ etc... permet de créer un champ électrique important au
niveau de la région intermédiaire des éléments de commutation. Ce champ, par effet
électro-optique linéaire permet de modifier l'indice de cette région et d'induire
une différence d'indice :
Δn
g = n
g³ x r₄₁ x E
où r₄₁ est un élément de matrice électro-optique qui intervient lorsque la direction
de la lumière est [100] ou [1

0], et où E est le champ électrique.
[0083] D'autres formes de réalisations des dispositifs selon l'invention sont possibles
sans sortir du cadre de l'invention tel que défini par les revendications ci-après
annexées.
1. Structure séparatrice pour sélectionner le mode de propagation des ondes lumineuses
dans un guide de lumière, ce dernier étant constitué par un ruban en un matériau semiconducteur
d'un premier indice de réfraction réalisé sur un substrat semiconducteur en un matériau
d'un second indice de réfraction inférieur au premier et tel que la lumière est confinée
dans le ruban formant le guide, cette structure étant placée sur le trajet du faisceau
lumineux de telle manière qu'elle délimite dans le guide d'une part au moins une région
dans laquelle la propagation de l'onde lumineuse est monomode et d'autre part une
région dans laquelle la propagation est bimode, caractérisée en ce qu'elle est formée
par une variation abrupte de la dimension du guide perpendiculairement au substrat,
la surface plane du substrat étant prise comme référence pour la mesure de cette
dimension, en sorte que en définissant e₁ comme la dimension du guide perpendiculaire
au substrat dans la région monomode, et e₂ sa dimension dans la région bimode, ces
dimensions sont liées par la relation :

dans laquelle est la longueur d'onde transportée, n
g est l'indice de réfraction du guide de lumière et n
S est l'indice de réfraction du substrat.
2. Structure séparatrice selon la revendication 1, caractérisée en ce que la variation
abrupte de la dimension du guide perpendiculairement au substrat est une augmentation
de cette dimension en sorte que la première région traversée par la lumière est monomode
et la seconde est bimode perpendiculairement au substrat.
3. Structure séparatrice selon la revendication 1, caractérisée en ce que la variation
abrupte de la dimension du guide perpendiculairement au substrat est une diminution
de cette dimension, en sorte que la première région traversée par la lumière est bimode
perpendiculairement au substrat, et la seconde est monomode, et en ce que sa position
sur le trajet des faisceaux de la première région bimode est telle que ou bien un
premier faisceau d'un premier mode de propagation est arrêté et réfléchi par la paroi
formée par le rétrécissement ou bien un second faisceau d'un second mode de propagation
continue sont trajet dans la zone étrécie formant la seconde région.
4. Structure séparatrice selon la revendication 3, caractérisée en ce qu'elle est
orientée selon un angle différent de la normale à l'axe optique de la première région
du guide de lumière, en sorte que le premier faisceau d'un premier mode de propagation
est réfléchi par la paroi formée par le rétrécissement selon un angle double de l'angle
d'incidence.
5. Elément de commutation entre des guides de lumière monolithiquement intégrés sous
forme de rubans semiconducteurs en un matériau d'un premier indice de réfraction réalisés
sur un substrat semiconducteur en un matériau d'un second indice de réfraction tel
que la lumière reste confinée dans les rubans formant les guides, cet élément de
commutation comportant une région d'entrée incluant au moins un guide de lumière monomode,
une région intermédiaire incluant un guide de lumière bimode et une région de sortie
incluant deux guides de lumière pouvant transporter chacun une des ondes issues de
la région intermédiaire, cet élément comportant en outre des moyens pour sélectionner
le mode de propagation des ondes dans ses différentes régions, des moyens pour séparer
les faisceaux présentant un mode de propagation différent et les orienter vers l'un
ou l'autre des guides de sortie, ainsi que des moyens pour déclencher la commutation
entre l'un ou l'autre des guides de sortie, caractérisé en ce que le moyen pour sélectionner
le mode de propagation de la région intermédiaire est une structure séparatrice conforme
à la revendication 2 placée entre la région d'entrée et la région intermédiaire, en
ce que le moyen pour sélectionner le mode de propagation dans les guides de sortie,
pour séparer les faisceaux de modes différents et les orienter vers l'un ou l'autre
guide de sortie est une structure séparatrice conforme à la revendication 4, et en
ce que le moyen pour déclencher la commutation est l'application d'une polarisation
sur la région intermédiaire, cette polarisation faisant varier l'indice de cette
région de manière telle que dans un premier état de la polarisation, le premier faisceau
d'un premier mode de propagation est réfléchi par la paroi formée par le rétrécissement,
et que dans un second état de polarisation, le second faisceau d'un second mode de
propagation continue son chemin dans la zone étrécie, un premier guide de sortie
étant placé dans l'axe du faisceau réfléchi et un second guide de sortie étant placé
dans l'axe du faisceau transmis.
6. Elément de commutation selon la revendication 5, caractérisé en ce que le substrat
est en arséniure de gallium de type n⁺, et en ce que les guides de lumière sont en
arséniure de gallium de type n⁻.
7. Elément de commutation selon la revendication 6, caractérisé en ce que la structure
séparatrice placée entre la région d'entrée et la région intermédiaire est formée
par une facette cristallographique perpendiculaire à l'axe optique du guide d'entrée
et en ce que la structure séparatrice placée entre la région intermédiaire et la région
de sortie inclut une facette cristallographique réalisée à 45° de l'axe optique du
guide de la région intermédiaire en sorte que le guide de sortie transportant le faisceau
d'un second mode de propagation est réalisé dans l'axe du guide de la région intermédiaire
alors que le guide de sortie transportant le faisceau d'un premier mode de propagation
est réalisé perpendiculairement à cet axe.
8. Elément de commutation selon la revendication 7, caractérisé en ce que, la région
intermédiaire bimode transportant outre le mode fondamental le mode d'ordre premier,
lequel est composé d'un mode symétrique d'intensité S' et d'un mode asymétrique d'intensité
A', qui se propagent simultanément avec un indice effectif différent produisant un
phénomène de battements entre S'-A' et S'+A', la structure séparatrice placée entre
la région intermédiaire et la région de sortie est prévue à une distance ℓ de la structure séparatrice placée entre la région d'entrée et la région intermédiaire,
telle que la paroi formant le rétrécissement réfléchit le faisceau de mode S'+A' dans
un premier état de polarisation de l'électrode, et transmet le mode S'-A' dans un
second état de polarisation de l'électrode.
9. Matrice de commutation optique entre nxn guides de lumière caractérisée en ce qu'elle
est formée de nxn éléments de commutation conformes à l'une des revendications 5 à
8.