[0001] L'invention concerne les modules de raccordement électriques comportant un certain
nombre d'entrées et de pièces de raccordement femelles avec verrouillage pour des
embouts mâles d'extrémités de fils, ces pièces de raccordement étant réparties en
un ou plusieurs groupes isolés les uns des autres et comportant chacun au moins deux
pièces de raccordement reliées électriquement entre elles à l'intérieur du boîtier.
[0002] On connaît déjà de tels modules de raccordement, notamment celui décrit dans le brevet
français n° 7 437 278 au nom de la demanderesse. Dans un tel dispositif, on trouve
typiquement une pièce de connexion à double rigole en U avec dans une branche du U
un double bossage embouti servant à guider la partie de contact de l'embout mâle et
dans l'autre branche une languette élastique venant serrer cet embout mâle contre
les bossages, cette pièce de connexion étant fixée par le dessous du boîtier, tandis
que les linguets de verrouillage sont constitués par d'autres languettes élastiques
infléchies vers l'intérieur et appartenant à des manchons de verrouillage individuels
introduits également par le dessous du boîtier et maintenus par la pièce de contact.
[0003] La fabrication de ces diverses pièces métalliques et leur montage dans le boîtier
sont assez délicats pour nécessiter une main d'oeuvre importante et sont très difficiles
à automatiser, d'autant plus que les diverses possibilités de groupement des connexions
conduisent à un grand nombre de modèles possibles.
[0004] Le but de l'invention est de simplifier la fabrication des pièces et leur montage
tout en faisant face à la grande diversité des besoins.
[0005] L'invention consiste avant tout à réaliser une pièce de connexion à section en double
U dont une branche au moins de chaque U ait une hauteur suffisamment grande pour permettre
également d'y décoper un linguet de verrouillage, la pièce de raccordement unique
pour chaque boîtier étant éventuellement subdivisée longitudinalement et/ou transversalement
pour réaliser les shunts de la configuration désirés.
[0006] Par ailleurs, le boîtier en matière isolante moulée comporte intérieurement les cloisons
isolantes longitudinales et/ou transversales correspondant à cette même configuration
et est agencé pour recevoir les divers shunts depuis le haut, lesquels sont ensuite
emprisonnés à l'aide d'une pièce de fermeture également en matière isolante moulée
dont la partie supérieure comporte un certain nombre d'orifices pour le passage des
embouts d'extrémités de fils et pénètre à l'intérieur du boîtier sur une certaine
hauteur, cette pièce se prolongeant vers le bas par des parties à surface intérieure
en portion de cylindre assurant le guidage de ces embouts tout en ménageant la place
pour les divers shunts et les cloisons éventuelles, cette pièce de fermeture étant
à son tour maintenue définitivement dans le boîtier à l'aide d'une pièce de fixation
surmoulée directement dans le boîtier à l'aide d'un moule se raccordant sur ce boîtier
et sur les orifices de la pièce de fermeture, ladite pièce de fixation étant de préférence
réalisée à l'aide d'un matériau souple et pouvant éventuellement servir en même temps
de pièce d'étanchéité.
[0007] D'autres particularités de l'invention apparaîtront dans la description qui va suivre
de deux modes de réalisation pris comme exemple et représentés sur le dessin annexé,
sur lequel :
la figure 1 représente un premier mode de réalisation en coupe horizontale, vu de
dessous, selon I-I de la figure 2;
la figure 2 est une coupe verticale selon II-II de la figure 1;
la figure 3 est une coupe verticale selon III-III de la figure 1;
la figure 4 est une vue de dessus de la pièce métallique de connexion;
la figure 5 est une coupe horizontale agrandie d'un fragment de la figure 4;
la figure 6 est une vue en perspective de la pièce de fermeture, toujours dans ce
premier mode de réalisation;
la figure 7 est une vue de dessus partielle d'une variante de ce premier mode de réalisation;
les figures 8 et 9 sont des coupes correspondant aux figures 2 et 3 dans un deuxième
mode de réalisation.
[0008] La pièce essentielle du module de raccordement est naturellement la pièce métallique
unique 1 que l'on voit dans son ensemble sur la figure 4. Comme on le voit en particulier
sur la figure 3, cette pièce est cambrée dans son ensemble selon un profil en double
U. Elle est réalisée par découpage-cambrage à l'aide du procédé dit "à suivre", chaque
unité, telle que représentée sur la figure 4, correspondant à un module de connexion,
c'est-à-dire à dix emplacements de broches dans l'exemple choisi, sans que ce chiffre
soit naturellement limitatif. La fabrication part donc d'un ruban d'un métal d'une
composition et d'une épaisseur combinant une bonne conductibilité électrique et une
bonne élasticité. Ce métal, par exemple préalablement soumis à une dorure sélective
par bandes ou par plots aux emplacements de contact ultérieurs définis par la découpe,
est d'abord découpé à plat, puis cambré dans ses détails avant d'être cambré dans
son ensemble.
[0009] Les bossages de guidage 2 pour la broche, tel que 3a ou 3b représentées en trait
interrompu sur les figures 2 et 3, sont réalisés en prévoyant dans la phase de découpage
une fente verticale 4 rejoignant les parties médianes de deux fentes horizontales
5 et 6, réalisant ainsi un découpage en H, de manière à isoler deux languettes qui,
dans la phase de cambrage des détails, sont pliées deux fois en sens inverses comme
représenté en détail sur la figure 5, sans l'allongement de matière contrairement
à l'emboutissage habituel.
[0010] Les languettes de contact 7, situées en face de ces bossages, sont obtenues d'une
manière habituelle en réalisant lors du découpage à plat un découpage en U 8 isolant
la languette 7 qui, dans la phase de cambrage des détails, se trouve cambrée par exemple
selon une surface sensiblement cylindrique à génératrices horizontales sur la figure
3. Enfin, dans la phase de cambrage finale, on termine par le cambrage des angles
extérieurs 9 de la pièce, ce qui est facilité en prévoyant dans cette zone lors du
découpage à plat des fentes ou orifices d'affaiblissement 10 sensiblement à l'aplomb
des languettes de contact 7 afin de ne pas nécessiter d'effort de pliage dans la zone
inaccessible à l'outillage du fait de la présence de cette languette. Ces orifices
10, visibles sur les figures 4 et 5, n'ont pas été reportés sur les figures 2, 3,
8 et 9, dans un but de simplification.
[0011] Conformément à l'invention, au moins une des branches de chaque U, ici la branche
extérieure 11, est prolongée vers le haut d'une quantité suffisante pour permettre
d'y découper également les linguets de verrouillage 12 coopérant avec le bord supérieur
de la collerette 13 de chaque embout mâle 3a ou 3b. Pour cela, lors du découpage à
plat, on pratique également des découpages en U 14, puis lors du cambrage des détails,
on cambre chacune des languettes 12 en direction de la face qui deviendra l'intérieur,
en même temps qu'on la cambre dans le sens transversal pour épouser la courbure de
la partie de l'embout 3a ou 3b au-dessus de la collerette 13. La surface ainsi tuilée
a donc des génératrices sensiblement verticales.
[0012] Pour que le module de raccordement accepte les embouts mâles de type court tel que
3a aussi bien que ceux de type long tel que 3b, on découpe dans le fond de chaque
U un orifice 15, lequel est de préférence ovalisé dans le sens de la longueur de la
pièce 1 pour permettre le recentrage de l'extrémité étroite des embouts 3b dans le
sens de la longueur de la pièce 1, c'est-à-dire dans le sens du déplacement le plus
important permis par les languettes 7 et les bossages 2, sans pour autant affaiblir
la section de conductibilité électrique dans ce sens longitudinal. Il y a lieu de
noter que lorsque les embouts, qu'ils soient du type court ou long, sont enfoncés
à fond, le bord inférieur de leur collerette 13 vient buter sur le bord supérieur
des bossages de guidage 2.
[0013] Dans la phase de découpage à plat, les ailes extérieures 11 de chaque U reçoivent
un découpage en forme d'encoche 16 dans chaque intervalle entre deux emplacements
de broche pour faciliter la séparation ultérieure de la pièce de connexion unique
1 en un certain nombre de shunts successifs. Dans le même but, la partie centrale
du flan initial, dans l'intervalle entre chaque paire d'emplacements de broche, peut
recevoir des poinçonnages rectangulaires 17 qui éliminent les ailes intérieures 18
des deux U et leur raccordement supérieur 19. Toutefois, pour ne pas affaiblir inutilement
la résistance mécanique et la conductibilité de la pièce 1, ces découpages rectangulaires
17 ne sont pratiqués qu'aux endroits nécessaires en prévoyant la possibilité de supprimer
éventuellement les poinçons inutiles lors du découpage à plat. C'est pour cette raison
que ces orifices 17 ne sont représentés qu'en trait interrompu sur la figure 4.
[0014] De la sorte, une fois la pièce de raccordement unique 1 terminée, il ne subsiste,
entre le fond des encoches 16 et les extrémités des orifices rectangulaires 17 que
des parties plates qui peuvent aisément être éliminées par un poinçonnage en reprise
afin de diviser transversalement la pièce unique 1 en shunts transversaux de 2, 4,
6 ou 8 emplacements de broche. Dans le même esprit on peut également, toujours en
reprise, poinçonner la partie supérieure 19 de raccordement des ailes intérieures
18 des U, afin de diviser longitudinalement la pièce 1, éventuellement déjà divisée
transversalement, afin de constituer par exemple des shunts longitudinaux de 2, 3,
4 ou 5 emplacements de broche situés sur un même côté du module. La pièce unique 1
ainsi que les innombrables types de shunts qui résultent des diverses combinaisons
peuvent donc être produits économiquement à l'aide d'un outillage réduit.
[0015] Ces shunts séparés, par exemple la, lb et lc, résultant de la subdivision de la pièce
unique initiale 1, sont alors introduits par la partie supérieure d'un boîtier isolant
20 comportant éventuellement des cloisons transversales 21 ou longitudinales 22 correspondant
à la configuration choisie pour la subdivision de ces shunts. Ce boîtier 20 comporte
par conséquent les logements pour les shunts, avec à la base des dégagements 23 pour
les extrémités amincies des broches 3b, et à la partie supérieure un épaulement 24
surmonté par une partie plus mince 25.
[0016] On vient alors placer sur l'ensemble de ce boîtier une pièce de fermeture unique
26 munie d'orifices 27 pour l'introduction des embouts mâles, et de prolongements
inférieurs 28 qui assurent le guidage des embouts mâles tout en ménageant la place
pour les linguets de verrouillage 12.
[0017] Ces prolongements 28 sont donc délimités par une surface intérieure cylindrique sur
plus de la moitié de leur section, cette surface servant notamment d'appui à l'embout
mâle correspondant pour résister à la poussée du linguet de verrouillage 12.
[0018] Naturellement, tout l'ensemble de la pièce de fermeture 26 comporte des dégagements
transversaux 29 ou longitudinaux 30 ménageant le passage pour les cloisons 21 ou 22
éventuelles, afin d'avoir une pièce de fermeture d'un type unique. Ces dégagements
29 et 30 se prolongent de préférence sous forme de rainures dans la partie continue
de la pièce 26 si, comme dans l'exemple représenté, les cloisons 21 et 22 montent
au-dessus du niveau de l'épaulement 24.
[0019] Une fois la pièce de fermeture 26 introduite dans le boîtier 20 et appuyée sur l'épaulement
24, on place le module dans un moule spécial se raccordant de manière étanche avec
la surface extérieure supérieure du boîtier 20 et avec la surface intérieure des orifices
27, et on injecte en surmoulage une matière thermoplastique pour constituer la pièce
de fixation 31.
[0020] La matière injectée est de préférence une matière souple, ce qui permet en variante,
et comme représenté à la partie supérieure des figures 8 et 9, de donner à la pièce
de fixation 31 une configuration 31a qui lui permet de jouer en même temps le rôle
de pièce d'étanchéité en se serrant sur les fils électriques qui se raccordent sur
les embouts mâles correspondants. Ceci sans pièce supplémentaire et sans complication
de fabrication.
[0021] Selon une technique habituelle, on sait que le déverrouillage des linguets de verrouillage
12, dans le but de retirer les embouts mâles, peut être assuré à l'aide d'un outil
de forme cylindrique ou partiellement cylindrique dénommé "outil-plume". Cet outil
peut également être utilisé dans le cas de l'invention, même avec la version étanche.
Inversement, dans le cas où l'on utilise une version non étanche, telle que celle
de la figure 3, et où l'on a un seul linguet de verrouillage 12, comme c'est le cas
dans l'exemple choisi, on peut donner aux orifices 27 une section telle que représentée
en 27a sur la figure 7. Cette section est formée par un demi cercle raccordé à un
demi carré, ce dernier étant orienté du côté extérieur, c'est-à-dire du côté des linguets
de verrouillage 12. Dans ce cas, il est alors possible de déverrouiller aussi les
linguets de verrouillage 12 à l'aide d'un outil plus simple constitué par une simple
lame désignée par 32 sur les figures 2, 3 et 7, cette lame ne pouvant être introduite
que dans la position correcte grâce à la forme des ouvertures 27a.
[0022] Lorsqu'une traction est exercée sur un fil conducteur dont l'embout est verrouillé
par le linguet 12 unique, la composante horizontale de la force de réaction, due à
la présence de ce linguet unique, est équilibrée par l'appui de la partie de contact
de l'embout 3a ou 3b contre le bossage 2, l'aile 18 venant alors porter contre la
cloison 22, et par l'appui direct de la collerette 13 de l'embout contre la cloison
22.
[0023] Le deuxième mode de réalisation, représenté sur ls figures 8 et 9, est en tous points
identiques au précédent, à la seule différence que les ailes intérieures 18 de chaque
U se prolongent également vers le haut d'une hauteur suffisante pour permettre d'y
ménager un deuxième linguet de verrouillage 12a situé en face du linguet 12. Dans
ce cas, naturellement la forme de la pièce de fermeture 26a, analogue à 26, est aménagée
en conséquence pour laisser la place à ce deuxième linguet, les prolongements 28 étant
par conséquent subdivisés en deux parties à surface intérieure en portion de cylindre,
alternées avec les deux linguets 12 et 12a. Dans ce cas, naturellement le déverrouillage
des deux linguets nécessite un outil-plume habituel et la solution de la figure 7
se trouve exclue. Ce deuxième mode de réalisation s'applique particulièrement aux
applications nécessitant un effort de résistance à la traction très important sur
les fils.
1. Module de raccordement électrique pour des embouts mâles (3a, 3b) d'extrémité de
fils incluant des linguets de verrouillage (12) pour ces embouts et au moins une pièce
(1) de connexion métallique profilée à section en double U, comportant des bossages
de guidage (2) et des languettes de contact (7) pour ces embouts, cette pièce étant
subdivisable en shunts partiels comportant toujours au moins deux emplacements d'embout,
caractérisé par le fait qu'au moins une des deux ailes (11, 18) de chaque section
en U se prolonge sur une hauteur suffisante pour permettre la formation du linguet
de verrouillage (12; 12, 12a).
2. Module de raccordement selon la revendication 1, caractérisé par le fait que les
bossages (2) de guidage des embouts mâles (3a, 3b) dans l'aile du U opposés à la languette
de contact (7) sont constitués par un découpage en H de cette aile (18) formé d'une
fente verticale (4) rejoignant deux fentes horizontales (5) de manière à séparer deux
languettes (2) qui sont cambrées selon deux pliures inversées.
3. Module de raccordement selon une des revendications précédentes, caractérisé par
le fait que la pièce de connexion (1) comporte des orifices allongés (10) percés dans
le flanc initial juste à l'aplomb des languettes de contact (7) pour faciliter le
pliage final des angles extérieurs (9) des sections en U.
4. Module de raccordement selon une des revendications précédentes, caractérisé par
le fait que la pièce de connexion (1) comporte, dans le fond de chaque U, un orifice
(15) ovalisé avec son grand axe dans le sens longitudinal.
5. Module de raccordement selon une des revendications précédentes, caractérisé par
le fait que la pièce de connexion (1) comporte, au moins dans son état initial avant
division, des encoches latérales (16) et des perforations rectangulaires (17) dans
toutes, ou certaines seulement des positions intermédiaires entre les paires de positions
d'embout, pour faciliter la division ultérieure en reprise de cette pièce de connexion
unique (1) en shunts séparés (la, lb, lc).
6. Module de raccordement selon une des revendications précédentes, caractérisé par
le fait qu'il comprend un boîtier (20) en matière isolante moulée ménageant des logements
intérieurs pour permettre l'introduction des shunts (la, lb, lc) par la partie supérieure,
et également l'introduction d'une pièce de fermeture unique (26) munie d'orifices
de passage (27) pour les embouts mâles et de prolongements inférieurs (28) pour le
guidage de ces embouts, le tout étant assemblé définitivement par surmoulage dans
l'entrée de ce boîtier et autour de ces orifices (27) d'une pièce de fixation (31,
31a) en matière thermoplastique.
7. Module de raccordement selon la revendication 6, caractérisé par le fait que ladite
pièce de fixation (31a) est moulée en un matériau souple pour servir en même temps
de pièce d'étanchéité.
8. Module de raccordement selon une des revendications précédentes, dans lequel la
pièce de connexion (1) ne comporte à chaque emplacement d'embout qu'un seul linguet
de verrouillage (12), caractérisé par le fait que les ouvertures (27a) de la pièce
de fermeture (26) ont une section en forme de demi cercle raccordé avec un demi carré,
ce dernier du côté du linguet unique (12), de manière à permettre le déverrouillage
de ce linguet indifféremment à l'aide d'un outil-plume habituel ou d'un outil plat
(32).