[0001] La présente invention a pour objet un dispositif permettant de retenir un liquide
dans une canalisation d'axe sensiblement horizontal et présentant une extrémité de
sortie ouverte, lorsque l'écoulement de ce liquide est stoppé ou que son débit descend
endessous d'un seuil donné.
[0002] Dans une canalisation sensiblement horizontale dont l'extrémité de sortie débouch
dans un milieu gazeux tel que de la vapeur d'eau, une baisse importante du débit
a pour effet une entrée de gaz dans la tuyauterie. Lorsque le débit du liquide dans
la tuyauterie remonte à son niveau normal de fonctionnement, ce gaz présent dans
la tuyauterie a pour effet de produire un coup de bélier.
[0003] Par ailleurs, il peut arriver que la température du liquide circulant dans la canalisation
diminue brusquement et que ce phénomène s'accompagne d'une baisse du débit. Compte
tenu des effets de densité entre le liquide froid et le liquide chaud, une stratification
de ce liquide s'opère alors et progresse le long de la tuyauterie. Des contraintes
thermiques sévères peuvent ainsi être engendrées.
[0004] Des situations de ce genre peuvent notamment se présenter dans les réacteurs nucléaires
à eau pressurisée équipés de générateurs de vapeur d'un type particulier. En effet,
dans certains générateurs de vapeur tels que celui qui fait l'objet du brevet FR-A-2
428 787, l'eau alimentaire du circuit eauvapeur du réacteur est admise dans le générateur
par une canalisation horizontale débouchant dans un col lecteur torique percé d'orifices
le long de sa génératrice inférieure. Ce collecteur est placé dans l'atmosphère
de vapeur d'eau régnant dans la partie supérieure du générateur, de sorte que des
coups de bélier risquent de se produire par suite de l'entrée de la vapeur d'eau dans
la canalisation horizontale lors d'une baisse importante du débit dans le circuit
eauvapeur.
[0005] De plus, dans certaines conditions de fonctionnement, la température de l'eau alimentaire
injectée dans le générateur de vapeur peut être réduite et le débit peut être diminué.
Le phénomène de stratification mentionné précédemment risque alors de se produire,
entraînant des contraintes thermiques sévères sur la tubulure de raccordement entre
l'enveloppe du générateur et la canalisation d'entrée de l'eau alimentaire.
[0006] L'invention a précisément pour objet un dispositif permettant de résoudre ces problèmes
en assurant à faible débit la retenue du liquide dans une canalisation ouverte d'axe
sensiblement horizontal, sans pour autant perturber de façon trop importante l'écoulement
du liquide dans cette canalisation dans les conditions normales de fonctionnement.
[0007] A cet effet et conformément à l'invention, il est proposé un dispositif de retenue
de liquide dans une canalisation d'axe sensiblement horizontal présentant une extrémité
de sortie débouchant dans un milieu gazeux lorsque le débit dudit liquide descend
en-dessous d'un seuil donné, ce dispositif étant caractérisé en ce qu'il comprend
quatre tubes placés dans la canalisation et enroulés en hélice autour d'un moyeu central
disposé selon l'axe de la canalisation, chacun de ces tubes présentant au moins un
point bas pour lequel le tube est situé en totalité en-dessous de l'axe de la canalisation
et un point haut pour lequel le tube est situé en totalité au-dessus dudit axe et
présente une ouverture communiquant avec l'extrémité de sortie de la canalisation,
le point haut étant plus proche de l'extrémité de sortie que le point bas, une plaque
de supportage étanche étant interposée entre la canalisation et ledit tube, à une
extrémité de ce dernier opposée à ladite extrémité de sortie de la canalisation.
[0008] Dans un tel dispositif, les tubes restent en permanence remplis d'eau du côté de
leur extrémité d'entrée. De plus, chacun des tubes présentant une ouverture dans
son point le plus haut, aucun effet de siphon ne se produit. Par conséquent, la circulation
du liquide dans chaque tube est déterminée uniquement par le débit dans la canalisation.
Lorsque ce débit s'annule ou devient très faible, du liquide stagnant reste dans chaque
tube et forme en quelque sorte un bouchon s'opposant l'écoulement du liquide qu'il
contient. L'effet recherché est ainsi obtenu. A l'inverse, le dispositif est conçu
pour perturber aussi peu que possible l'écoulement du liquide dans des conditions
normales de fonctionnement, c'est-à-dire lorsque le débit est élevé. En outre, l'utilisation
de quatre tubes enroulés en hélice permet de réduire aussi peu que possible la section
de passage.
[0009] Pour réduire encore la résistance à l'écoulement, les extrémités du moyeu central
sont de préférence fuselées.
[0010] Dans une première variante de réalisation de l'invention, ladite ouverture est un
trou formé dans la partie la plus haute de la paroi du tube.
[0011] Dans une deuxième variante de réalisation de l'invention, l'autre extrémité du tube
est située audit point haut et forme ladite ouverture.
[0012] On décrira maintenant, à titre d'exemple non limitatif, un mode de réalisation préféré
de l'invention en se référant aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 représente de façon schématique un générateur de vapeur dont la canalisation
d'arrivée d'eau alimentaire est équipée d'un dispositif conforme à l'invention,
- la figure 2 est une vue en coupe longitudinale partielle représentant à plus grande
échelle le dispositif de retenue du liquide équipant la canalisation représentée
sur 1a figure 1,
- la figure 3 est une vue en coupe selon la ligne III-III de la figure 2, et
- la figure 4 est une vue comparable à la figure 2 représentant une variante de réalisation
du dispositif selon l'invention.
[0013] La figure 1 représente de façon très schématique un générateur de vapeur assurant
l'échange thermique entre le circuit d'eau primaire et le circuit secondaire eau-vapeur
dans un réacteur nucléaire à eau sous pression.
[0014] Le générateur de vapeur 10 représenté sur la figure 1 est du même type que celui
qui fait l'objet du brevet FR-A-2 428 787. Il ne sera donc pas décrit en détail.
[0015] Le générateur 10 comprend une enveloppe cylindrique 12, d'axe vertical, dans la partie
inférieure de laquelle est disposé un faisceau de tubes en U renversés 14. Les extrémités
des tubes 14 sont fixées sur une plaque à tubes horizontale 16 délimitant avec l'extrémité
inférieure hémisphérique de l'enveloppe 12 une chambre d'entrée d'eau primaire 18
et une chambre de sortie d'eau primaire 20. Des tubulures 22 et 24 débouchant respectivement
dans les chambres 18 et 20 permettent de relier celles-ci au reste du circuit primaire.
[0016] L'eau 26 du circuit secondaire, dans laquelle baignent les tubes 14 du faisceau,
est introduite dans la partie supérieure de l'enveloppe 12 par une canalisation 28
sensiblement horizontale. Cette canalisation 28 débouche dans un tore d'alimentation
30 comportant des trous perforés le long de sa génératrice inférieure. Ce tore 30
est placé dans la vapeur d'eau formée par l'échauffement de 1'eau 26 du circuit secondaire
résultant de la circulation de l'eau primaire à l'intérieur des tubes en U 14. La
vapeur d'eau ainsi formée est évacuée au travers du dôme formé à l'extrémité supérieure
de l'enveloppe 12, par une tubulure de sortie 32, après avoir traversé les dispositifs
assécheurs 13. Le circuit secondaire comporte en outre de façon connue une turbine
34 et une pompe de circulation 36.
[0017] Dans une telle configuration, la canalisation horizontale 28 qui débouche par le
tore 30 dans l'atmosphère de vapeur d'eau régnant dans la partie supérieure de l'enveloppe
12 présente les inconvénients cités précédemment. En effet, un arrêt ou une baisse
importante du débit de l'eau admise par la canalisation horizontale 28 à l'intérieur
du générateur de vapeur conduit à une pénétration de la vapeur d'eau à l'intérieur
du tore 30 et de la canalisation horizontale 28. De plus, dans certaines configurations
de fonctionnement, un débit d'eau froide plus faible que précédemment peut être envoyé
dans le générateur de vapeur. Compte tenu des effets de densité entre l'eau froide
et l'eau chaude, une stratification tend alors à s'opérer et à progresser le long
de la tuyau terie. Cette stratification crée alors des contraintes thermiques sévères,
notamment sur la tubulure de raccordement entre l'enveloppe 12 du générateur de vapeur
et la tuyauterie 28.
[0018] Pour remédier à ces inconvénients, il est proposé conformément à l'invention de placer
un dispositif de retenue de liquide 38 dans la canalisation 28, à proximité de l'extrémité
ouverte de cette canalisation.
[0019] Ce dispositif représenté plus en détail sur les figures 2 et 3, comprend un moyeu
central 40, de section cylindrique relativement faible, disposé selon l'axe de la
canalisation 28. Afin de réduire la résistance à l'écoulement du liquide (flèche F
sur la figure 2) présentée par ce moyeu central 40, ses extrémités sont fuselées.
[0020] Dans l'espace annulaire formé entre le moyeu central 40 et la canalisation 28 sont
placés quatre tubes de section circulaire 42a, 42b, 42c et 42d enroulés en hélice.
Le moyeu 40 et les extrémités des tubes 42a à 42d opposées à l'extrémité de sortie
ouverte de la canalisation 28, c'est-à-dire les extrémités de droite sur la figure
2, sont soudés sur une plaque de supportage étanche 44. Cette plaque 44 assure le
supportage des tubes et du moyeu à l'intérieur de la canalisation 28, tout en contraignant
le liquide circulant dans la canalisation à passer par l'intérieur des tubes 42a à
42d.
[0021] Les extrémités des tubes 42a à 42d les plus proches de l'extrémité de sortie ouverte
de la canalisation 28, ainsi que l'extrémité correspondante du moyeu central 40 sont
supportées par une deuxième plaque 46 disposée de préférence avec un certain jeu à
l'intérieur de la canalisation 28. A l'inverse de la plaque 44, cette plaque 46 n'est
pas étanche. Le pas sage du fluide de part et d'autre de cette plaque peut se faire
par l'espace annulaire formé entre la périphérie de celle-ci et la canalisation 28
et/ou par des perforations la traversant.
[0022] Comme l'illustre en particulier la figure 3, les tubes 42 ont un diamètre extérieur
de très peu inférieur à la différence entre le diamètre intérieur de la tuyauterie
28 et le diamètre extérieur du moyeu 40. La section de passage du dispositif 38 est
donc aussi grande que possible, ce qui permet de présenter le minimum de résistance
à l'écoulement à l'intérieur de la tuyauterie 28.
[0023] Dans la variante de réalisation représentée sur la figure 2, les tubes 42a à 42d
sont tous de même longueur, cette longueur étant telle que chacun d'entre eux s'étend
sur au moins un pas de l'hélice qu'il forme autour du moyeu 40. Ainsi, chacun des
tubes 42 passe par au moins un point haut pour lequel il se trouve en totalité au-dessus
de l'axe de la canalisation 28 et au moins un point bas pour lequel il se trouve
en totalité en-dessous de cet axe, ce point bas étant situé en amont du point haut,
si l'on considère le sens d'écoulement du liquide indiqué par la flèche F.
[0024] Comme l'illustre la figure 2, le point haut du tube 42a placé en aval de son point
bas se trouve confondu avec l'extrémité de ce tube fixée sur la plaque 46. Il communique
donc directement avec l'extrémité de sortie ouverte de la canalisation 28, de sorte
que tout effet de siphon est impossible.
[0025] En revanche, les points hauts des tubes 42b, 42c et 42d sont suivis en aval d'une
portion de tube descendante, de sorte qu'un effet de siphon risque de se produire.
Pour supprimer ce risque, un trou 48b, 48c et 48d est formé dans la partie la plus
haute de la paroi de chacun de ces tubes, à l'emplacement de ce point haut.
[0026] Sur la figure 2, on a également représenté le cas particulier où la canalisation
28 est réalisée en deux parties désignées par les références 28a et 28b sur la figure.
Cette configuration facilite la mise en place et la fixation du dispositif 38 à l'intérieur
de la tuyauterie. En effet, les extrémités en regard des parties 28a et 28b de la
tuyauterie sont munies de brides entre lesquelles peut être fixée, notamment par soudure,
la plaque 44.
[0027] Le fonctionnement du dispositif qui vient d'être décrit en se référant aux figures
2 et 3 est le suivant.
[0028] En fonctionnement normal, c'est-à-dire lorsqu'un liquide s'écoule dans le sens de
la flèche F avec un débit relativement important, la perte de charge introduite dans
la canalisation par ce dispositif est suffisamment faible pour que l'écoulement du
liquide ne soit pas perturbé de façon sensible.
[0029] Lorsque le débit s'arrête ou chute en-dessous d'un seuil minimal déterminé, le milieu
gazeux (dans ce cas, de la vapeur d'eau) dans lequel débouche l'extrémité gauche de
la canalisation sur la figure 2 tend à pénétrer par cette extrémité à l'intérieur
de la canalisation. Le dispositif 38 étant implanté à proximité de cette extrémité
ouverte, la vapeur parvient rapidement jusqu'à ce dispositif, au moins dans la partie
supérieure de la canalisation. Par suite du caractère non étanche de la plaque 46,
la vapeur pénètre dans le point haut de chacun des tubes par les trous 48b à 48d
pour les tubes 42b à 42d et par l'extrémité gauche ouverte du tube 48a. Cette introduction
de vapeur dans le point haut de chacun des tubes a pour effet d'éviter tout phénomène
de siphonage du liquide présent en amont du dispositif 38 vers l'extrémité ouverte
de la canalisation 28.
[0030] Chacun des points hauts des tubes 42a à 42d ainsi rempli de vapeur étant précédé
vers l'amont d'un point bas de ce même tube, un bouchon de liquide se trouve ainsi
formé dans chacun des tubes. L'effet recherché est ainsi obtenu de manière simple,
sans perturber de façon importante le débit de circulation du liquide dans les conditions
normales de fonctionnement.
[0031] La variante de réalisation représentée sur la figure 4 diffère essentiellement de
la variante de réalisation qui vient d'être décrite en se référant aux figures 2 et
3 par le fait que l'admission de fluide gazeux par les points hauts de chacun des
tubes 42'b à 42'd n'est plus réalisée au moyen d'un trou mais en utilisant des tubes
de longueurs différentes dont l'extrémité la plus proche de l'extrémité de sortie
ouverte de la canalisation 28 (c'est-à-dire l'extrémité gauche sur la figure 4) est
située à l'emplacement de ce point haut. Les extrémités gauches de chacun des tubes
42'a à 42'd sont ainsi régulièrement espacées entre la plaque 46 et la plaque 44.
Par conséquent, seul le tube 42'a est fixé sur la plaque 46.
[0032] Le fonctionnement du dispositif représenté sur la figure 4 est par ailleurs totalement
identique à celui du dispositif décrit précédemment en se référant aux figures 2
et 3.
[0033] Sur la figure 4, on a également représenté en variante le cas où le dispositif 38
est implanté à l'intérieur d'une canalisation 28 en une seule pièce, la périphérie
de la plaque 44 étant alors soudée directement à l'intérieur de cette canalisation.
[0034] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation qui viennent
d'être décrits à titre d'exemple, mais en couvre toutes les variantes.
[0035] Ainsi, les tubes de section circulaire decrits peuvent être remplacés par toutes
autres sortes de tubes, c'est-à-dire aussi bien par des tubes de section différente,
mais aussi par des tubes délimités par des cloisons radiales (4 par exemple) enroulées
en hélice autour d'un moyeu central. Les cloisons peuvent être alors soudées sur une
virole disposée avec un faible jeu à l'intérieur de la canalisation, pourvue de trous
dans sa partie haute à l'emplacement du point haut de chaque conduit, et dont l'extrémité
amont est fixée de façon étanche dans la canalisation par une plaque de supportage
annulaire. Les cloisons peuvent aussi être soudées directement à l'intérieur de la
canalisation. Dans ce cas, l'ouverture de chaque tube à l'emplacement du point haut
est obtenue comme sur la figure 4 en interrompant le tube à cet endroit. Cette dernière
solution permet de réduire au maximum les perturbations de l'écoulement du liquide
en fonctionnement normal.
[0036] Enfin, même si un tel dispositif présente des applications particulièrement avantageuses
dans le cas de la canalisation d'alimentation en eau secondaire d'un générateur de
vapeur tel que celui de la figure 1, cette application n'est en aucun cas limitative.
En particulier, un tel dispositif peut être utilisé dans tous les circuits hydrauliques
comportant une canalisation sensiblement horizontale dont une extrémité débouche
dans un fluide gazeux, pour éviter les coups de bélier ou les problèmes thermiques
dans une telle canalisation.
1. Dispositif de retenue de liquide dans une canalisation (28) d'axe sensiblement
horizontal présentant une extrémité de sortie débouchant dans un milieu gazeux, lorsque
le débit dudit liquide descend en-dessous d'un seuil donné, ce dispositif (38) étant
caractérisé en ce qu'il comprend quatre tubes (42a à 42d) placés dans la canalisation
(28) et enroulés en hélice autour d'un moyeu central (40) disposé selon l'axe de la
canalisation (28), chacun de ces tubes présentant au moins un point bas pour lequel
le tube est situé en totalité en-dessous de l'axe de la canalisation et un point
haut pour lequel le tube est situé en totalité au-dessus dudit axe et présente une
ouverture (48b à 48d) communiquant avec l'extrémité de sortie de la canalisation,
le point haut étant plus proche de l'extrémité de sortie que le point bas, une plaque
de supportage étanche (44) étant interposée entre la canalisation (28) et ledit tube,
à une extrémité de ce dernier opposée à ladite extrémité de sortie de la canalisation.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les extrémités du moyeu
central (40) sont fuselées.
3. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce
que ladite ouverture est un trou (48b à 48d) formé dans la partie la plus haute de
la paroi du tube (42b à 42d).
4. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce
que l'autre extrémité du tube (42a ; 42'a à 42'd) est située audit point haut et forme
ladite ouverture.