[0001] L'invention concerne le refroidissement des cylindres de coulée continue entre cylindres.
[0002] La coulée continue entre cylindres de métaux, tels que l'acier ou l'aluminium, est
connue, et peut être mise en oeuvre de diverses manières selon qu'on pratique une
coulée verticale ou horizontale.
[0003] Des cylindres refroidis sont connus, par exemple grâce au document FR-A-1567196,
qui montre une chemise entourant le cylindre et traversée de nombreuses canalisations
axiales noyées ; US-A-3038219 montrant des canaux axiaux de circulation pratiqués
sur le corps de cylindre, en dessous de l'enveloppe de cuivre qui l'entoure ; FR-A-1198006
montrant des canaux circonférentiels logés dans le corps de cylindre et recouverts
par une frette de cuivre.
[0004] Pour diverses raisons, une circulation axiale de l'eau de refroidissement n'est pas
satisfaisante (par exemple pour l'homogénéité dans le sens transversal du produit
métallique coulé), et les enseignements des deux premiers documents cités sont d'ailleurs
très schématiques et incomplets.
[0005] L'enseignement du troisième document n'est guère plus satisfaisant, car la Solution
présentée nécessite un usinage compliqué et coûteux du corps de cylindre. Par ailleurs,
les échanges thermiques ne sont pas optimisés et,de plus, on constate sous la pression
de l'eau dans les canaux circonférentiels, une tendance au gonflement et à la déformation
de la frette, qui ne peut être palliée que par une augmentation coûteuse de l'épaisseur
de cuivre de la frette.
[0006] Le but de l'invention est de proposer un cylindre refroidi ne présentant pas les
inconvénients précités, d'une construction relativement simple, permettant un refroidissement
plus efficace et n'étant pas sujet à des déformations préjudiciables à la qualité
du produit coulé.
[0007] Pour atteindre ce but, l'invention propose un cylindre comportant un corps cylindrique
entouré d'une enveloppe ; des canaux parallèles de circulation de fluide de refroidissement
disposés circonférentiellement entre le corps et l'enveloppe ; des collecteurs d'entrée
et de sortie du fluide et des canalisations d'amenée et de retour du fluide traversant
le corps et reliant les collecteurs aux canaux de circulation. Ce cylindre se caractérise
en ce que les canaux sont constitués par des groupes de rainures ménagées à la surface
intérieure de l'enveloppe, s'étendant sur des arcs de circonférences organisant la
circulation en secteurs distincts et séparés, montés en parallèle entre eux hydrauliquement,
en ce que des gorges axiales sont ménagées entre le corps et l'enveloppe aux deux
extrémités de chaque secteur et dans lesquelles débouchent, d'une part dans leur fond,
les canalisations d'amenée et de retour du fluide refroidissant, et d'autre part latéralement,
les rainures d'un groupe par l'une de leurs extrémités, et en ce que les collecteurs
d'entrée et de sortie du fluide de refroidissement sont coaxiaux entre eux et avec
le corps cylindrique.
[0008] L'usinage des canaux de circulation dans l'enveloppe (en cuivre ou alliage de cuivre)
est aisée . Une telle localisation des canaux permet, par ailleurs, d'offrir trois
surfaces d'échange thermique avec l'eau de refroidissement. La largeur et l'espacement
des canaux sont calculés aisément pour ne pas provoquer d'affaissement ou de gonflement
de l'enveloppe. Ces déformations sont d'autant moins à craindre que l'organisation
de la circulation circonférentielle en secteurs distincts évite d'atteindre des pressions
indésirables (supérieures à 7 bars) qui entraîneraient un décollement du cuivre.
[0009] Une répartition en trois secteurs angulaires de 120° chacun est particulièrement
avantageuse. Un nombre plus important augmente le nombre de coudes et élève donc les
pertes de charge , ce qui oblige à augmenter la pression d'entrée. Un nombre plus
réduit augmente la longueur des circuits dans les canaux de circulation et donc aussi
les pertes de charge . Le fait que les secteurs sont distincts, donc indépendants
les uns des autres, permet une circulation du fluide de refroidissement uniforme sur
toute la périphérie du cylindre, par exemple dans le sens opposé à celui de sa rotation.
On établiera ainsi une circulation à "contre-courant" avec le produit coulé, que l'on
sait plus efficace qu'une circulation à "co-courant" sur le plan de l'échange thermique.
[0010] La vitesse préférée de circulation d'eau est de l'ordre de 6 m/s.
[0011] Une vitesse supérieure n'est pas souhaitable, car elle provoque une augmentation
sensible des pertes de charge.
[0012] Une vitesse inférieure amène, au lieu d'un transfert de chaleur par convection forcée
sans formation de vapeur :
- soit un transfert en ébullition nuclée, c.à.d. la formation de fines bulles de vapeur
à la surface, qui se recon- densent dans le liquide environnant. L'accumulation de
ces bulles constitue un véritable "bouchon de vapeur" dans le circuit et bloque le
passage de l'eau. On sait qu'en lingotière de coulée continue classique, le sens de
passage de l'eau de refroidissement est remontant, du bas vers le haut, pour que la
vapeur monte naturellement avec l'eau, sans opposition. La circulation de l'eau de
refroidissement dans les secteurs séparés des cylindres selon l'invention est organisée
pour reproduire cette même condition ;
- soit un transfert en ébullition franche, c.à.d. la formation d'un film de vapeur
plus ou moins stable sur la surface à refroidir. Ce film, véritable résistance thermique,
s'oppose à l'extraction de la chaleur, la température s'élève et le cuivre peut alors
"brûler" en surface au contact de l'acier.
[0013] De plus, une circulation rapide limite les dépôts de calcaire ou de sels divers,
inévitables malgré l'utilisation d'une eau traitée.
[0014] L'alimentation du cylindre de refroidissement en eau se fait au travers d'un joint
tournant à double flux, spécialement conçu pour répondre aux spécifications particulières
exigées, compte tenu du voisinage du métal en fusion : débit d'eau (environ 40 m'/h)
sous faible pression et, pour limiter les pertes de charge , à la plus faible vitesse
possible (en dehors de la restriction des canaux de circulation où la vitesse est
d'environ 6 m/s) ; faible vitesse de rotation du cylindre (environ 30 trs/mn).
[0015] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description
ci-après d'un mode préféré de réalisation. Il sera fait référence aux dessins annexés
sur lesquels :
- la figure 1 est une vue en coupe axiale d'un cylindre et de son dispositif d'alimentation
en eau de refroidissement ;
- la figure 2 est une coupe transversale schématique II-II du cylindre de la figure
1.
[0016] Chaque cylindre de l'invention est composé d'un tambour de refroidissement 1 auquel
sont fixés des tourillons 2, 2' tournant dans des paliers 3, 3' à rotule, montés sur
un châssis non représenté.
[0017] Les tourillons 2, 2' sont fixés grâce à des brides 4, 4' enserrant le tambour 1 et
maintenues entre elles par des éléments de fixation,ou tirants,(boulons 5) traversant
le tambour 1.
[0018] Le tourillon 2 est accouplé d'une manière conventionnelle (e.g. joint de cardan)
à des moyens d'entraînement en rotation
/non représentés.
[0019] Le tourillon 2', connecté par une bride intermédiaire de fixation 8 à un dispositif
d'alimentation 9 en eau de refroidissement, est creux pour laisser le passage des
collecteurs d'entrée 6 et de sortie 7 coaxiaux au tambour 1.
[0020] Le dispositif d'alimentation 9 comporte une conduite fixe 10 d'arrivée d'eau et une
conduite fixe 11 de sortie d'eau, piquées radialement sur un carter fixe 12. Une douille
cylindrique 13, fixée à la bride 8, est solidaire en rotation du tourillon 2', et
tourne dans le carter 12 grâce aux roulements à billes 14.
[0021] La douille 13 comporte un alésage central borgne 6' prolongeant le collecteur 6,
et une chambre annulaire 7' entourant l'alésage 6', prolongeant le collecteur annulaire
7.
[0022] Des rainures périphériques se faisant face, formées dans la douille 13 et le carter
12, constituent deux chambres annulaires 15 et 16 du dispositif d'alimentation, communiquant
respectivement avec les conduites 10 et 11.
[0023] Des canaux radiaux 17 font communiquer l'alésage 6' avec la chambre 16 et donc avec
la sortie 11.
[0024] La chambre annulaire 7' débouche directement dans la chambre 15 et peut donc communiquer
avec l'entrée 10.
[0025] Des étanchéités adéquates 18 complètent ce joint tournant.
[0026] Le tambour 1 se compose d'un corps-support 19 cylindrique en acier, placé dans une
enveloppe 20 de cuivre. flasques-couronnes 21, chevauchant latéralement le corps 19
et l'enveloppe 20, sont fixés sur le corps 19 et immobilisent ainsi l'enveloppe 20.
[0027] Le corps 19 comporte un alésage central formé de deux parties 22, 23, de diamètre
différent. La partie 22, de plus petit diamètre, vient dans le prolongement du collecteur
de sortie 6 qui s'avance jusqu'à l'intérieur du tambour et s'appuie contre un épaulement
formé entre les deux parties 22, 23. La partie 23, de plus grand diamètre, entoure
l'extrémité avancée du collecteur de sortie 6, et forme avec celui-ci et avec l'épaulement
précité, une chambre annulaire 24, dans laquelle débouche le collecteur d'entrée 7.
La partie 22 et le tourillon 2 délimitent une chambre centrale 25.
[0028] Des paires de canalisations radiales d'amenée 27 et de retour 26, rayonnent à partir
des chambres d'entrée 24 et de sortie respectivement, et débouchent en fond des gorges
28 et 28', usinées à la périphérie du corps 19, parallèlement à son axe.
[0029] Des rainures parallèles 29, de préférence à section rectangulaire pour les raisons
de simplicité, et s'étendant en arcs de cercle, sont usinées sur la surface interne
de l'enveloppe en cuivre 20 et constituent des canaux qui relient une gorge axiale
28 par laquelle l'eau entre, à la gorge axiale 28'suivante, par laquelle l'eau sort.
[0030] Comme cela ressort bien de la figure 2, la circulation d'eau est organisé en trois
secteurs indépendants I, II, III, de 120° chacun, montés en parallèle entre eux hydrauliquement,
et comprennant chacun, dans le sens de circulation de l'eau, une canalisation radiale
d'amenée 27, issue du collecteur d'entrée 7 et débouchant dans le fond d'une première
gorge axiale 28, ladite gorge 28 répartissant l'eau de refroidissement dans les rainures
parallèles 29, lesdites rainures 29 latéralment qui débouchent ans une seconde gorge
axiale 28', à une distance angulaire de 120° environ de la première, ladite gorge
28' qui collecte l'eau vers la canalisation radiale de retour 26, et ladite canalisation
de retour
26 qui alimente le collecteur de sortie 6.
[0031] L'eau de refroidissement suit, depuis l'entrée 10 jusqu'à la sortie 11, un trajet
indiqué par les flèches. On voit, notamment sur la figure 2, que l'eau circule dans
tous les secteurs dans le même sens, trigonométrique ou antitrigonomé- trique, déterminé
de manière que, dans les secteurs en contact avec le métal coulé (les secteurs I,
II à gauche sur la figure 2), la circulation soit ascendante, c'est-à-dire à l'opposé
du sens de déplacement du produit coulé.
[0032] Le corps plein 19 est allégé par des cavités 30 (une seule a été représentée sur
la figure 2, mais il peut y en avoir plusieurs dans chaque secteur), dont on tire
profit en y implantant des appareils de mesures (thermocouples, ...) et/ou des systèmes
d'enregistrement de données (notamment de mesure) tels que des mémoires vives, ou
bien des récepteurs, etc., destinés à pouvoir mieux suivre le processus de coulée
continue entre cylindres.
[0033] Pour réduire encore l'inertie, le corps cylindrique 19 peut être constitué d'une
simple virole plaquée contre la périphérie intérieure de l'enveloppe 20. Dans ce cas,
ce sont les canalisations d'amenée de l'eau aux rainures et de retour qui, réalisées
par des conduites apparentes, assurent la rigidité mécanique de l'ensemble, à la manière
des rayons d'une roue dont la jante serait formée par la virole et l'enveloppe réunies.
[0034] Par ailleurs, comme on l'aura compris, les gorges axiales 28 et 28' ont été prévues
notamment pour permettre de limiter les canalisations radiales 26 et 27 à deux par
secteur.
[0035] De même, les entrées et sortie d'eau par des collecteurs uniques tels que 6 et 7,
coaxiaux entre eux et avec le corps cylindrique 19, permettent, au besoin, de modifier
le nombre de secteurs sur un cylindre donné, sans trop de difficultés, au moyen d'opérations
d'usinage et de montage habituelles.
1. Cylindre pour installation de coulée continue entre cylindres, du type comprenant
un corps cylindrique entouré d'une enveloppe, des canaux parallèles de circulation
de fluide de refroidissement, disposés circonférentiellement entre lε corps et l'enveloppe,
des collecteurs d'entrée et de sortie du fluide, et des canalisations d'amenée et
de retour du fluide traversant ledit corps et reliant les collecteurs aux canaux ;
caractérisé en ce que lesdits canaux circonférentiels sont constitués par des groupes
de rainures (29) à la surface intérieure de l'enveloppe (20), s'étendant sur des arcs
de circonférences, et organisant la circulation en secteurs (I, II, III) distincts
correspondant à chaque groupe ; en ce que lesdits collecteurs (6, 7) sont coaxiaux
au corps cylindrique (19) ; en ce que des gorges axiales (28) sont ménagées entre
le corps (19) et l'enveloppe (20) aux extrémités de chaque secteur (I, II, III) et
dans lesquelles débouchent, d'une part, les canalisations d'amenée et de retour (26,
27) traversant ledit corps (19) et, d'autre part, les rainures (29) d'un groupe, par
l'une de leurs extrémités.
2. Cylindre selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il est prévu trois secteurs
(I, II, III) de circulation, de 120° chacun.
3. Cylindre selon la revendication 1, caractérisé en ce que le corps (19) est en acier
et l'enveloppe (20) en cuivre ou en alliage de cuivre.
4. Cylindre selon les revendications 1 ou 3, caractérisé en ce que l'enveloppe (20)
est maintenue sur le corps (19) par des flasques-couronnes (21) latéraux.
5. Cylindre selon les revendications 1, 3 ou 4, caractérisé en ce qu'il est pourvu
de tourillons (2, 2') fixés latéralement sur le corps (19) par des éléments de serrage
(5).
6. Cylindre selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu'il
est associé à un dispositif (9) à joint tournant d'alimentation en fluide de refroidissement.
7. Cylindre selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que
le corps (19) comporte des cavités (30) permettant de loger des appareils de mesure
et d'enregistrement.
8. Cylindre selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdites gorges axiales
(28) sont usinées à la périphérie du corps (19).
9. Cylindre selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que le corps cylindrique (19) est un corps plein foré radialement pour y ménager
les canalisations (26, 27) d'amenée et de retour du fluide de refroidissement.
10. Cylindre selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que
les canalisations (26 et 27) d'ame - née et de retour du fluide de refroidissement,
sont des conduites apparentes, le corps cylindrique (19) étant constitué d'une simple
virole plaquée intérieurement contre l'enveloppe (20).