[0001] L'invention est relative à un objet, notamment une boite de montre, surmonté d'un
revêtement résistant à l'usure et constitué principalement d'un métal précieux du
groupe de l'or, l'argent, le rhodium, le palladium, le platine, l'iridium, l'osmium
et le ruthénium ou d'un alliage dudit métal précieux, ledit revêtement étant constitué
d'une première couche dudit métal précieux ou de son alliage, ladite première couche
comprenant des inclusions discrètes d'un composé métallique constitué par un oxyde,
un nitrure, un carbure, un borure, un phosphure, un siliciure ou un fluorure, lesdites
inclusions étant réparties de manière sensiblement homogène dans toute l'épaisseur
de la première couche, ladite première couche étant appliquée par déposition en phase
vapeur (CVD ou PVD), son épaisseur étant égale ou supérieure à 0,4 um.
[0002] Des revêtements résistant à l'usure et à la corrosion contenant un métal précieux,
notamment de l'or, ont déjà été décrits maintes fois. Le but recherché consiste à
obtenir un produit ayant une bonne résistance au rayage tout en présentant l'aspect
et l'éclat de l'or.
[0003] C'est le cas par exemple de l'objet défini dans la demande GB-A-2.000.812 où l'on
dépose sur une première couche de TiN, TaN, TaC, ZrN ou VN une couche de métal noble
ou d'alliage soit par évaporation et placage ionique (exemples 1 et 2), soit par un
placage électrochimique suivi d'un traitement thermique de diffusion (exemples 3 et
5). Il est également envisagé de réaliser successivement des couches de Ti, de TiN,
d'un mélange de TiN et de métal noble, et d'or ou d'un alliage d'or. Les revêtements
obtenus dans tous ces modes de réalisation sont constitués de couches superposées
de compositions très différentes, déposées l'une après l'autre. Ils risquent par conséquent
de présenter des défauts d'homogénéité ou de résistance au rayage ou aux chocs thermiques
aux interfaces entre les différentes couches.
[0004] Il est également prévu dans la même demande de brevet britannique (exemple 4) de
former, après le dépôt par évaporation et placage ionique d'une couche de TiN, une
deuxième couche obtenue par l'évaporation simultanée de deux sources distinctes formées
respectivement de Ti et de Cu. Les remarques précédentes s'appliquent encore, mais,
en outre, on notera que ce dernier procédé ne permet pas d'obtenir une couche de métal
noble à la surface externe du revêtement.
[0005] Dans l'objet décrit dans le document précité la couche d'or superficielle doit être
mince (égale ou inférieure à 1 µm) pour que le revêtement produise l'effet attendu,
à savoir rendre peu apparentes des rayures provoquées par des corps étrangers. En
cela le revêtement décrit ne permet pas d'atteindre un vrai placage contenant assez
de métal précieux pour que ledit objet puisse porter le poinçon de maître.
[0006] Pour pallier les inconvénients cités dans le document ci-dessus, le brevet EP-B-0038294
(=US 4.403.014) propose un procédé simple, permettant d'effectuer des dépôts de revêtements
durs, métalliques dont la composition varie de façon progressive de la surface de
l'objet vers la surface extérieure, et cela au moyen d'une source soumise à un seul
processus d'évaporation ou de pulvérisation. Ainsi, au cours du dépôt, fait-on simultanément
croître la concentration en volume de métal précieux et décroître celle d'un composé
métallique (par exemple du TiN) déposés selon des gradients opposés au moyen d'une
source comportant des gradients de concentration en volume de métal précieux et de
composé métallique opposés. Un autre mode d'exécution de l'invention citée part de
deux sources séparées constituées respectivement par le métal noble et le composé
métallique, ces sources étant soumises à un procédé d'évaporation selon des vitesses
croissantes, respectivement décroissantes.
[0007] Le procédé qui vient d'être décrit a l'inconvénient de devoir mettre en oeuvre soit
une source composite dont l'épaisseur doit être en rapport avec l'épaisseur du dépôt
à effectuer, soit un réglage délicat de l'appareil de dépôt qui doit être en mesure
de contrôler avec précision la variation de vitesse de pulvérisation en cours de processus.
D'autre part ce procédé conduit par définition à des dépôts dont le pourcentage volumique
d'or et de composé métallique est identique ce qui ne permet pas d'atteindre un dépôt
d'or à très haut titre. Enfin on notera que le procédé est mal adapté au dépôt de
placage en couches épaisses car il est lent et onéreux.
[0008] Les revêtements qui font l'objet des deux documents cités plus haut, bien qu'étant
différents dans leur composition, présentent une caractéristique commune: ils possèdent
les deux une couche de métal précieux, par exemple de l'or, déposée sur des couches
sousjacentes beaucoup plus dures que celle du métal précieux, par exemple du nitrure
de titane. Si la couche superficielle est rayée, elle ne le sera que peu profondément
et la rayure ne sera que peu apparente et cela d'autant plus si la couche sousjacente
est d'une couleur proche de celle du métal précieux déposé en surface.
[0009] Les propriétés optiques, électriques, mécaniques et de résistance à la corrosion
d'un film d'or comprenant des particules de silice (Si0
2) et déposé par un procédé en phase vapeur ont été discutées dans la revue "Thin Solid
Films" vol. 39(1976) p. 165 à 174, Elsevier Sequoia, Lausanne, Taylor et al: "Properties
of metal - dielectric codeposited films". L'article en question analyse avant tout
les propriétés optiques d'une telle couche. En particulier la réflectivité spectrale
de l'or pur est comparée à celle d'un film composite d'or et de Si0
2. Très succinctement l'article mentionne que la résistance à la rayure du composé
Au-Si0
2 est très bonne dans tout le domaine de composition examiné, ladite résistance étant
bien meilleure que celle d'un film d'or pur. Cette remarque, purement qualitative,
n'est complétée par aucune donnée quantitative. L'article en question ne donne aucun
enseignement sur les modifications des propriétés optiques et mécaniques dues à une
structure non homogène (croissance colonnaire à faible densité, par exemple) qui pourraient
apparaître pour des épaisseurs de films de l'ordre 0,4 vm ou davantage.
[0010] Le document JP-A-59 185774 décrit un placage d'alliage d'or déposé en phase vapeur
et comportant en outre des agents durcisseurs se présentant sous la forme de nitrures.
Grâce à cet apport, la dureté et la résistance à la corrosion du placage sont améliorées.
[0011] Le document JP-A-60 114567 propose l'utilisation d'un métal précieux codéposé avec
un oxyde transparent pour former le revêtement d'un objet qui présente alors une meilleure
résistance à l'usure et aux rayures. On propose l'utilisation d'or conjointement avec
du Si0
2 déposés par des méthodes telles que le dépôt sous vide. La méthode peut être appliquée
à des boites de montre et permet de réduire le contenu d'or au cinquième d'un revêtement
conventionnel tout en augmentant la résistance à l'abrasion.
[0012] Enfin le document JP-A-60 67654 décrit un revêtement d'objet formé d'or ou d'alliage
d'or et de nitrure de titane par évaporation sous vide par exemple. On améliore ainsi
la résistance à l'abrasion et aux rayures d'objets comme des montres ou des montures
de lunettes.
[0013] Dans les quatre derniers documents cités ci-dessus on porte l'accent sur la minceur
de la couche déposée, d'où économie de matière précieuse, le souci étant de proposer
une couche avant tout résistante à l'usure. Il n'est nullement fait mention de couches
épaisses de métal précieux destinées à porter le poinçon d'orfèvre ou également de
couches épaisses devant être mises en couleur tout en étant résistantes à l'usure.
[0014] C'est l'objet principal de la présente invention de proposer un revêtement comportant
une seconde couche d'un métal précieux ou d'un alliage dudit métal précieux, seconde
couche disposée entre l'objet et la première couche, ladite première couche étant
déposée selon l'enseignement de l'état de la technique révélé par les documents cités
ci-dessus.
[0015] L'invention sera mieux comprise maintenant à l'aide de la description qui suit et
des dessins qui l'illustrent à titre d'exemple et dans lesquels
- la figure 1 est une coupe dans l'objet selon l'art antérieur,
- la figure 2 est une coupe dans l'objet de l'invention,
- la figure 3 est un diagramme présentant des mesures de réflectivité exécutées sur
les objets obtenus par l'invention, et
- la figure 4 est un diagramme rendant compte de mesures de résistance à l'usure des
objets en question.
[0016] La figure 1 est une vue partielle en coupe de l'objet selon l'art antérieur. L'objet
1 peut être une boîte de montre, un maillon composant un bracelet ou tout autre article
de joaillerie. Il comprend un corps de boite ou substrat 2 qui peut être fait en métal
noble, en métal commun (acier inoxydable, laiton) ou en matière plastique. Le substrat
2 est surmonté d'un revêtement 3 dit première couche. Cette première couche est constituée
principalement d'un métal précieux du groupe de l'or, l'argent, le rhodium, le palladium,
le platine, l'iridium, l'osmium et le ruthénium ou d'un alliage dudit métal précieux,
figurés par une hachure oblique 4. Cette couche 3 comporte en outre des inclusions
discrètes d'un composé métallique constitué par un oxyde, un nitrure, un carbure,
un borure, un phosphure, un siliciure ou un fluorure, figurées par des points 5.
[0017] Le terme "discret" signifie qu'il s'agit ici d'inclusions, c'est-à-dire d'agrégats
composés d'un grand nombre de molécules sans liaisons chimiques avec le métal précieux.
Ces inclusions sont réparties de manière sensiblement homogène dans toute l'épaisseur
de la couche considérée. Cette couche est obtenue par déposition en phase vapeur,
par exemple par des procédés CVD ou PVD bien connus de l'état de la technique. Ces
techniques sont décrites en détail dans les documents cités plus haut et il n'est
donc pas nécessaire d'y revenir ici.
[0018] Des précautions particulières devront toutefois être prises si l'on veut obtenir
un dépôt dont l'aspect soit celui du métal précieux ou d'un de ses alliages. Comme
la couche à déposer est relativement épaisse, on veillera tout spécialement à refroidir
l'objet à recouvrir tout au long du processus. On évitera ainsi les croissances colonnaires
à faible densité qui ont été évoquées ci-dessus. Le dépôt est appliqué en une seule
opération, soit à partir d'une source composite, soit à partir de deux sources l'une
contenant le métal, l'autre le composé métallique.
[0019] Grâce à la déposition en phase vapeur, les fines inclusions de composé métallique
(de l'ordre de 100 A) sont réparties de façon très homogène dans la couche. Ce ne
serait pas le cas si cette couche était déposée galvaniquement à partir d'un bain
contenant des composés métalliques sous forme de poudres dont les dimensions seraient
nécessairement bien plus grandes (de l'ordre de 1 um). Dans ce dernier cas la distribution
des inclusions dans la couche serait moins homogène car la dimension de ces inclusions
est du même ordre de grandeur que l'épaisseur de la couche. Il en résulterait une
diminution de la résistance & l'usure.
[0020] Si l'on se reporte à nouveau à la coupe présentée en figure 1 qui présente l'art
antérieur, le revêtement ne comporte qu'une seule première couche de métal précieux
et d'inclusions de composé métallique. Si l'on désire produire une imitation de placage
seulement, cette couche restera mince et son épaisseur sera comprise entre 0,5 et
1, 5 µm par exemple. En plus du composé métallique, cette couche comprendra du métal
précieux à l'état pur ou à l'état d'alliage.
[0021] Dans le cas cependant où l'on désire mettre sur le marché un objet plaqué autorisé
à porter le poinçon de maître, cette couche devra être beaucoup plus épaisse pour
obéir aux diverses législations nationales. Pour prendre l'exemple de la législation
actuellement en vigueur en Suisse, le placage doit au moins avoir une épaisseur de
8 pm et titrer au moins 9 carats (C) pour être autorisé à porter le poinçon du maître.
En utilisant une seule première couche d'épaisseur 8 µm contenant du métal précieux
pur et déposée comme indiqué on sera conduit à un titre très élevé si l'on utilise
le revêtement discuté plus haut contenant 6 % en volume de TiN (plus de 23 C). Pour
abaisser le titre et partant le prix de l'objet, on pourrait naturellement augmenter
la proportion de composé métallique, mais on risquerait alors d'obtenir une réflectivité
ne correspondant plus à l'étalon de couleur que l'on désire obtenir, comme cela sera
discuté ci-après à propos de la figure 3.
[0022] Pour remédier à cet inconvénient, on peut utiliser un alliage de métal précieux au
lieu du métal précieux pur, alliage au titre égal ou supérieur à celui exigé par la
législation. On pourrait par exemple choisir un alliage d'or à 14 C contenant notamment
14 parties d'or, 8 1/4 parties d'argent et 1 3/4 partie de cuivre et lui inclure du
TiN ou du Si0
2, alliage et composés métalliques étant codéposés en phase vapeur.
[0023] Il n'en reste pas moins qu'une seule couche déposée selon l'art antérieur est très
onéreuse si l'on désire obtenir des couches épaisses car le dépôt en phase vapeur
est très lent et donc dispendieux en temps. On en arrive donc à décrire maintenant
l'objet de l'invention et on se reportera pour cela à la figure 2.
[0024] Directement appliquée sur le substrat 2 on trouve une seconde couche 6 constituée
d'un métal précieux ou d'un alliage dudit métal précieux déposé par exemple galvaniquement.
Par dessus cette seconde couche 6 se trouve une première couche 3 composée d'un métal
précieux ou d'un alliage de métal précieux 4 et des inclusions de composé métallique
5 définis lors de la description de la figure 1. La seconde couche 6 peut être du
métal précieux pur si l'on désire un revêtement à haut titre ou un alliage à 9, 14,
18 C selon le titre que l'on désire atteindre.
[0025] Ce second mode d'exécution a l'avantage d'être le meilleur marché puisque la plus
grande partie du revêtement est déposé galvaniquement, procédé très courant et bien
connu des spécialistes.
[0026] Des mesures de réflectivité spectrale et de résistance à l'usure ont été conduites
sur des plaquettes recouvertes du revêtement selon l'invention dont l'épaisseur de
la première couche 3 était au moins égale à 4000 A (= 0,4 vm).
[0027] La figure 3 rend compte de mesures de réflectivité spectrale opérées sur plusieurs
échantillons au moyen d'un spectrophotomètre. On trouve en abcisse la longueur d'onde
de la lumière en nm (nano- mètre) et en ordonnée le rapport de l'énergie réfléchie
à l'énergie incidente totale en pourcent. La courbe A est celle de l'or fin (ou or
pur), les courbes B et C sont celles de couleurs étalons définies respectivement par
les symboles 1N14 et 2N18 des normes de l'industrie horlogère suisse (NIHS) et la
courbe M est celle de l'or avec inclusions selon l'invention. La courbe M est obtenue
avec des inclusions de nitrure de titane (TiN) dans de l'or fin, ces inclusions représentant
en volume le 5 à 7 % du volume total occupé par la première couche. Cette courbe montre
que la réflectivité de la première couche est proche de celles des couleurs étalons
de couches utilisées couramment dans l'industrie horlogère (courbes B et C) et qui
sont généralement obtenues par voie galvanique. La couche étudiée ici n'est naturellement
qu'un exemple et il est clair qu'en variant le pourcentage d'inclusions et/ou en remplaçant
le TiN par un autre composé métallique on pourra obtenir des réflectivités très différentes
et partant des teintes s'apparentant à d'autres étalons que ceux considérés plus haut.
[0028] Un cas particulier intéressant est celui pour lequel la quantité d'inclusions est
telle que la réflectivité de la première couche est sensiblement la même que la réflectivité
du métal à l'état pur. On a constaté par exemple que des inclusions de silice (Si0
2) à moins de 10 % en volume dans de l'or fin amènent à une courbe de réflectivité
qui est presque identique à celle de l'or fin.
[0029] La figure 4 est un diagramme rendant compte de mesures sur la résistance à l'usure
des objets revêtus selon l'invention par rapport à la résistance à l'usure d'un objet
revêtu galvaniquement. Il s'agit dans cet exemple de revêtement d'or avec des inclusions
à 6 % en volume de TiN. On a porté en abcisse le temps en heures pendant lequel les
échantillons sont soumis au test d'usure et en ordonnée la masse de matière enlevée
en milligramme (mg). Les échantillons à tester sont mis dans une machine à lisser
par glissement avec des bâtonnets en céramique, de l'eau et un mouillant. La masse
abrasive et les échantillons oscillent dans plusieurs directions et subissent une
pression de lissage qui est pulsé. On détermine la perte de masse des échantillons
en fonction du temps de traitement. Une telle machine à lisser a été décrite dans
la communication no 18 intitulée: "L'usure des boîtiers de montre en plaqué or galvanique"
du 57ème congrès de la Société Suisse de Chronométrie, Montreux 22 et 23 octobre 1982.
[0030] La méthode qui vient d'être décrite opère par lissage ou frottement de la surface
à examiner. Elle se distingue en cela d'une simple mesure de dureté au microduromètre,
car on s'est aperçu qu'il n'est pas toujours correct de mettre en corrélation une
mesure de dureté et une détermination de la résistance à l'usure. Dans le cas de la
présente invention le revêtement ne présente pas une dureté beaucoup plus élevée au
sens où on l'entend d'habitude, mais bien une résistance à l'usure excellente si celle-ci
est mesurée en simulant le phénomène d'usure tel qu'il se produit naturellement.
[0031] Sur la figure 4 la courbe A' représente la perte de masse d'un échantillon recouvert
d'or fin galvanique et la courbe M' la perte de masse d'un échantillon recouvert du
revêtement selon l'invention, les pertes de masse étant mesurées selon la méthode
indiquée ci-dessus dans des conditions identiques. On s'aperçoit que la perte de masse
donc l'usure est envion deux fois plus faible pour l'échantillon recouvert selon l'invention
cette caractéristique restant sensiblement constante pendant tout le temps qu'a duré
l'essai (240 heures). Dans l'ouvrage intitulé "L'habillement de la montre" par J.P.
Renaud, LSRH, Neuchâtel 3 et 17 juin 1975, on a montré que la diminution d'épaisseur
d'une couche d'alliage d'or galvanique titrant 18 carats est de l'ordre de 2 pm par
année pour une boite de montre au porter. Cette diminution ne sera plus que de 1 pm
pour la même période si la boite de montre est revêtue de la couche définie par l'invention,
ce qui représente une amélioration remarquable.
[0032] Les revêtements décoratifs comportent généralement une phase de finition dite de
mise en couleur. Cette opération importante consiste généralement à déposer une couche
d'or d'épaisseur comprise entre 0,5 et 1,5 µm au titre de 23,5 C. Elle vise principalement
deux buts: celui d'abord du contrôle de la couleur finale (aspect) du placage, car
le placage sousjacent composé d'or, d'argent, de cuivre, de cadmium peut présenter
des couleurs très variables selon les conditions de déposition (vitesse de dépôt différente
des métaux constituant l'alliage); celui ensuite d'empêcher les changements de couleur
du placage sousjacent (ternissement) qui se produiraient avec le temps, changements
d'autant plus importants que le titre est faible.
[0033] Dans le revêtement selon l'invention on remplace la phase de mise en couleur galvanique
par une phase poursuivant les mêmes buts mais déposée en phase vapeur. Dans ce cas
cependant, comme on l'a montré plus haut, la résistance à l'usure sera au moins doublée
ce qui conduira à un placage de qualité supérieure et de meilleure fiabilité et ceci
grâce aux inclusions de composé métallique déposées en même temps que le métal précieux.
[0034] Pour reprendre ce qui a été dit à propos de la législation suisse sur le contrôle
du commerce des métaux précieux, le revêtement déposé selon l'invention devra avoir
une épaisseur totale d'au moins 8 µm et titrer au moins 9 carats. Ce revêtement pourrait
comprendre une seconde couche d'alliage d'or d'une épaisseur égale ou supérieure à
7 um, seconde couche sur laquelle est déposée une première couche d'épaisseur atteignant
au moins 1 µm obtenue en phase vapeur et contenant de l'or et des inclusions de nitrure
de titane occupant un volume compris entre le 5 % et le 7 % du volume total occupé
par ladite première couche.
[0035] Il est clair que d'autre épaisseurs et/ou d'autres proportions pourraient être choisies
sans sortir du domaine d'application de la présente invention. On pourrait par exemple
adopter les critères découlant des recommandations de l'Organisation Internationale
de Normalisation (ISO).
[0036] Le revêtement selon l'invention présente aussi une résistance à la corrosion qui
est comparable à celle du métal précieux sans inclusions. Pour cela des essais ont
été conduits selon des méthodes classiques comme par exemple l'exposition au brouillard
salin et le trempage périodique dans l'eau de mer artificielle ou de la sueur artificielle.
1. Objet, notamment boite de montre, surmonté d'un revêtement résistant a l'usure
et constitué principalement d'un métal précieux du groupe de l'or, l'argent, le rhodium,
le palladium, le platine, l'iridium, l'osmium et le ruthénium ou d'un alliage dudit
métal précieux, ledit revêtement étant constitué d'une première couche (3) dudit métal
précieux ou de son alliage (4), ladite première couche comprenant des inclusions discrètes
d'un composé métallique (5) constitué par un oxyde, un nitrure, un carbure, un borure,
un phosphure, un siliciure ou un fluorure, lesdites inclusions étant réparties de
manière sensiblement homogène dans toute l'épaisseur de la première couche, ladite
première couche étant appliquée par déposition en phase vapeur (CVD ou PVD), son épaisseur
étant égale ou supérieure à 0,4 µm, caractérisé par le fait que ledit revêtement comporte
une seconde couche (6) constituée d'un métal précieux ou d'un alliage dudit métal
précieux, et disposée entre l'objet et ladite première couche (3).
2. Objet selon la revendication 1, caractérisé par le fait que ladite seconde couche
est un dépôt galvanique.
3. Objet selon la revendication 1, caractérisé par le fait que la quantité d'inclusions
contenue dans ladite première couche est telle que sa réflectivité spectrale est sensiblement
la même que la réflectivité spectrale du métal précieux ou l'un de ses alliages.
4. Objet selon la revendication 1, caractérisé par le fait que l'épaisseur totale
du revêtement et son titre en métal précieux sont tels que ledit objet soit autorisé
à porter le poinçon de maître selon la législation en vigueur dans le pays où ledit
objet est mis sur le marché.
5. Objet selon la revendication 1, caractérisé par le fait que l'épaisseur totale
du revêtement est égale ou supérieure à 8 µm, que la seconde couche (6) est un alliage
d'or au titre d'au moins 9 carats et que la première couche (3) comprend de l'or et
des inclusions de nitrure de titane.
6. Objet selon la revendication 5, caractérisé par le fait que l'épaisseur de la seconde
couche (6) est égale ou inférieure à 7 pm, que l'épaisseur de la première couche (3)
est égale ou supérieure à 1 pm et que les inclusions de nitrure de titane occupent
un volume compris entre le 5 et le 7 % du volume total occupé par ladite première
couche.