[0001] La présente invention est relative à un dispositif de protection résistant à l'impact
de projectiles et de fragments ou éclats d'explosions, qui est destiné plus particulièrement
à la protection de véhicules automobiles.
[0002] Plusieurs solutions ont été déjà proposéespour réaliser des dispositifs de blindage
qui, dans la quasi totalité des cas, présentent une structure composite stratifiée
comportant au moins une couche de fibres inorganiques (ou naturelles) ,telles que
des fibres de verre, ou des fibres organiques (ou synthétiques), telles que des fibres
de polyamide ("NYLON") et surtout de polyamide aromatique .("KEVLAR"), ces dernières
étant désormais pratiquement universellement utilisées dans la fabrication de dispositifs
de protection balistiques, et ce en raison de la résistance mécanique spécifique,
à savoir par unité de masse, élevée du "KEVLAR" (qui est notoirement une marque de
fabrique déposée par DUPONT DE NEMOURS) qui est cinq fois plus grande que la résistance
spécifique de l'acier et le double de la résistance spécifique du "NYLON", le "KEVLAR"
ayant aussi la propriété d'absorber de grandes quantités d'énergie cinétique.
[0003] A titre d'exemples des solutions déjà proposées, on peut citer un certain nombre
de brevets dont l'objet est brièvement rappelé ci-après.
[0004] Le brevet VALLCORBA TURA, FR. 2 348 991, concerne une feuille textile pour la confection
de vêtements résistant aux chocs et aux explosions, qui est constituée par un filament
d'aramide (ou polyamide aromatique), notamment de KEVLAR, de 500 à 2500 deniers, et
en particulier de 1000 deniers, tissé en armure toile simple et coloré en masse, ledit
filament étant fixé thermiquement en revêtant au moins une face de résine imperméable
par passage dans un tunnel de gélification, dont il sort prêt pour confectionner des
gilets anti-balles, par exemple.
[0005] Pour que le gilet anti-balles soit efficace, le tissu est replié sur lui-même, ce
qui donne une structure stratifiée pouvant comporter un nombre maximal de 30 à 40
plis, assurant la protection contre l'impact de n'importe quel type d'arme et de projectile
en cas de guerre et combats, explosions (dynamite), chasse sportive.
[0006] On peut également réaliser des couvertures anti- explosions.
[0007] Entre les couches successives de fibres d'aramide on peut disposer des fibres libres
d'aramide ou d'un autre type de fibres réfractaires telles que "'FIBERFRAX","KAOXOOL"
"TRITON'',"CERAFIBER'', "REFRASIL", etc...., l'inclusion de ces fibres libres n'étant
pas toutefois indispensable.
[0008] Le brevet BOTTINI et al,FR. 2 402 855, concerne un matériau pare-balles composite,
pouvant se mettre sous forme de feuilles planes ou courbes, ainsi que dans des corps
creux de forme complexe. Il est composé d'une pluralité de tissus en fibres de polyamide
aromatique ("NYLON" balistique), dont au moins quelques-uns sont du type ordinaire
"toilé" et d'autres du type "batavia", chacun étant imprégné de résines polyester
insaturées, lesquels tissus sont superposés les uns aux autres un par un ou en groupe,
l'association mutuelle étant obtenue à haute pression selon la forme voulue. Dans
le cas où on utilise seulement les deux tissus du type susdit, la superposition des
tissus du groupe "batavia" se fait parallèlement ou perpendiculairement aux tissus
"toilés" adjacents.
[0009] Ce Brevet correspond au Brevet américain JS 4 200 677.
[0010] Le Brevet de l'INSTITUT FRANCO-ALLEMAND DE RECHERCHES DE SAINT-LOUIS,
FR 2 425 046,concerne un dispositif de blindage à l'épreuve de projectiles constitué
par une première plaque exposée à l'impact des projectiles et réalisée en matériau
dur, tel que l'acier, dont l'épaisseur est supérieure ou égale à 0,3 fois le calibre
des projectiles à l'épreuve desquels est prévu le dispositif de blindage, et par une
deuxième plaque réalisée en matériau stratifié à faible énergie de délaminage, dont
l'épaisseur est au moins égale à deux fois le calibre des projectiles, et composée
de fibres inorganiques, telles que des fibres de verre, ou organiques, telles que
des fibres de polyamide aromatique (ou aramide), lesquelles fibres sont liées par
une résine molle, à savoir fabriquée avec une faible dose de durcisseur, telle qu'une
résine polyester, ou liées à l'aide d'un élastomère naturel ou synthétique.
[0011] L'assemblage entre les deux plaques se fait par collage ou à l'aide de moyens mécaniques
continus ou discontinus.
[0012] Le Brevet IMI KYNOCH LTD, FR 2 443 397, concerne un récipient pour l'emmagasinage
de matières dangereuses, par exemple d'explosifs, dont la paroi présente une structure
stratifiée comprenant au moins une couche relativement rigide, réalisée en matière
plastique, en particulier thermodurcissable, armée de fibres, notamment de verre ou
de polyamide, et au moins une couche en élastomère, notamment en polyéthylène chlorosulfoné,
la couche rigide étant plus proche de l'intérieur du récipient que la couche d'élastomère.
[0013] Dans le cas où la paroi du récipient comporte plusieurs couches rigides et en élastomère,
celles-ci sont disposées alternativement.
[0014] La structure stratifiée peut comporter également une couche extérieure métallique.
[0015] Le Brevet de la SOCIETE NATIONALE DES POUDRES ET EXPLOSIFS,
FR 2 469 277, concerne un dispositif de protection contre les chocs, notamment dûs à
l'impact d'une balle ou de fragments projetés par une explosion, ou encore dus aux
collisions entre deux corps, par exemple deux voitures.
[0016] Ce dispositif est du type comportant une structure stratifiée constituée de couches
superposées de tissus à base de fibres inorganiques, telles que les fibres de verre,
ou organiques, telles que les fibres de polyamide aromatique ou aramide("KEVLAR")
et d'une résine d'imprégnation, notamment polyester ou polyépoxyde, Ce Brevet revendique
l'emploi, dans un dispositif de protection du type susdit, d'une résine viscoélastique
thermodurcissable ou thermoplastique présentant un facteur de perte compris entre
0,5 et 1,5, un module d'élasticité E compris entre 10
6 et 10
9 N/m2, à une fréquence de 100 Hz et à la température d'utilisation.
[0017] Le taux en poids de résine viscoélastique, par rapport au poids total du dispositif
de protection, est compris entre :
- 10% et 30%, et de préférence entre 15% et 24%, dans le cas de réalisation de blindages
légers, ou
- 40% et 80%, dans le cas de réalisation de pare-chocs d'automobiles.
[0018] Le Brevet APPRICH,
FR 2 506 447, concerne un blindage pour éléments de paroi, notamment des parties métalliques
du dessous de véhicules automobiles, contre l'action d'engins explosifs, comprenant
au moins une couche d'un mat de fibres cohérent et imprégné de résine.
[0019] Les fibres peuvent être entièrement des fibres d'aramides (polyamides aromatiques)
et en particulier des fibres de"KEVLAR.
1
[0020] Dans le cas où ledit mat est réalisé seulement partiellement en fibres d'aramides,
il peut comporter également des fibres de coton, ou des fibres de polyamides.
[0021] Dans chaque cas, le mat peut être formé par un tissu à plusieurs couches de fils
de chaîne et de fils de trame, reliées les unes aux autres.
[0022] La résine d'imprégnation est une résine à un ou plusieurs composants, en particulier
une résine polyuréthani- que, polyéthylénique ou de chlorure de polyvinyle.
[0023] Le Brevet AEROJET, FR 1 605 066, concerne un matériau résistant aux chocs, dont le
rapport résistance à la pénétration/poids est exceptionnellement élevé et qui est
utilisable pour réaliser des cuirasses pour l'homme ou des blindages pour les appareils
de transport aériens, les engins de transport de personnel, etc...
[0024] Le matériau proposé comporte plusieurs couches liées d'une étoffe constituée par
un entrelacement de fibres de verre, notamment sous forme de mèches, et de "NYLON",
imprégnées de résine, notamment polyester, époxy ou caoutchouc-phénolique.
[0025] Les proportions relatives en poids des fibres de verre et de "NYLON"sont comprises
entre 90 parties de verre et 10 parties de "NYLON",et 10 parties de verre et 90 parties
de "NYLON".
[0026] Les résultats des essais de résistance aux chocs de cette combinaison de fibres sont
supérieurs aux résultats obtenus avec l'un ou l'autre type de fibres utilisées séparément.
[0027] Le matériau résistant aux chocs susdit peut comporter également une couche superficielle
externe de verre, alumine, carbure de bore, carbure de silicium, etc...
[0028] Le Brevet MAN MASCHINENFABRIK, FR 2 522 404, concerne un élément de blindage en forme
de plaque, du type constitué par :
- une plaque en matière dure brisant le projectile, dirigée du côté du tir,
- une matière d'appui freinant le projectile, disposée sur la face arrière de cette
plaque, et
- une couche de grand allongement de rupture, disposée sur la face avant de ladite
plaque.
[0029] Conformément à ce Brevet, la couche de grand allongement de rupture est en polyuréthane,
la plaque en matière dure est en céramique frittée à l'oxyde d'aluminium ou en carbure
de bore, et la matière d'appui est un tissu de fibres textiles, notamment de fibres
de polyamide aromatique, constitué par plusieurs couches superposées de façon lâche
et seulement faiblement liées entre elles.
[0030] La matière d'appui peut être revêtue d'un côté avec ladite matière dure et protégée
contre l'humidité, sur la zone non recouverte de cette matière dure, par des résines
d'imprégnation synthétiques durcissables.
[0031] Le Brevet américain MEDLIN, US 4 352 316, concerne des véhicules blindés à blindage
léger,ayant l'apparence de véhicules normaux, et plus particulièrement une plaque
de protection légère capable de dissiper au moins une partie de l'énergie cinétique
de projectiles à haute vitesse.
[0032] Cette plaque anti- balles comprend :
- une pluralité de feuilles balistiques (à savoir, résistant à la pénétration de la
part de projectiles à haute vitesse) consistant en fibres balistiques,
- un matériau d'apprêt, et
- un matériau de liaison qui se lie de manière imparfaite à ce matériau d'apprêt.
[0033] Le matériau d'apprêt est appliqué sur ladite pluralité de feuilles, et les feuilles
ainsi apprêtées sont laminées ensemble à l'aide du liant, de manière à se délaminer
sous l'action de l'impact des balles à haute vitesse.
[0034] La plaque proposée par le Brevet MEDLIN,US4 352 316, est conforme aux résultats d'essais
selon lesquels le moyen le plus efficace pour absorber l'énergie cinétique d'un projectile
est de déformer, séparer (ou délaminer) et pénétrer un certain nombre de feuilles
de blindage distinctes.
[0035] Digne de note est aussi le Brevet européen CAPPA, EP 49 014, bien que celui-ci sorte
du cadre de la présente invention parce que, contrairement à la technique connue,
la résistance à l'impact est améliorée en donnant au laminé une structure non-délaminable,
à savoir une structure qui inter- connecte les différentes couches d'un laminé de
manière à conférer à l'ensemble la capacité d'absorber élastiquement l'impact dû au
projectile sans se délaminer.
[0036] Il s'agit d'un écran non métallique amélioré qui est hautement résistant aux impacts
de projectiles et du type constitué par la superposition alternée de couches de résine
thermoplastique et de matière textile, lequel écran de protection anti-balles comporte
:
- une matrice à nid d'abeille, qui est obtenue par chauffage et compression de ladite
résine thermoplastique et qui constitue un support tridimensionnel,
- des couches de matière textile, constituées par des fibres synthétiques nobles,
telles que des fibres de carbone, d'aramide, de bore ou analogues, qui présentent
des propriétés mécaniques exceptionnellement élevées et qui sont entrelacées et contenues
librement dans les cavités de ladite structure à nid d'abeille et encapsulées par
ces cavités, à savoir que les fibres sont libres de glisser le long de la cavité correspondante.
[0037] La structure non-délaminable est obtenue en appliquant des règles, la plupart desquelles
sont contraires à la pratique usuelle et notamment en réalisant une adhérence, ou
liaison, entre la matrice et les fibres négligeable ou nulle, ce qui est obtenu en
choisissant des matériaux écrus appropriés pour la matrice et les fibres, ou en traitant
ces fibres avec un agent qui les rend imperméables à la matrice. Ce qui précède montre
:
- d'une part, que pour réaliser des structures flexibles, notamment adaptées à la
confection de gilets anti-balles, on se limite à l'emploi de feuilles textiles repliées
sur elles-mêmes (cf. le Brevet VALLCORBA TURA), toutefois cette solution ne convient
pas pour la réalisation de blindages de véhicules automobiles notamment, et
- d'autre part, que l'adaptation de feuilles textiles à la réalisation de dispositifs
de blindage demande la coopération avec des plaques ou couches d'une certaine rigidité,
les feuilles textiles étant quasi généralement imprégnées à l'aide d'un agent de liaison
résineux ou élastomère (seulement le Brevet IMI/KYNOCH LTD décrit un dispositif de
protection dont la structure stratifiée comporte au moins une couche réalisée complètement
en élastomère, mais également celle-ci coopère avec au moins une couche rigide).
[0038] En outre, l'adaptation à des formes particulières, généralement courbes, d'objets
à protéger est subordonnée à l'application de procédés de formage à haute pression
(cf. le Brevet BOTTINI) ou, dans certains cas,de formage à chaud (c'est le cas de
dispositifs utilisant des panneaux stratifiés en matière plastique renforcée ou armée
de façon appropriée) .
[0039] En résumant ce qui précède, on peut donc conclure que les dispositifs de blindage
actuellement disponibles sont de type rigide ou semi-rigide qui, tout en offrant une
protection efficace, possèdent un certain nombre d'inconvénients, tant au niveau de
leur fabrication que de leur utilisation, qui en limitent les applications, notamment
:
- en ce qui concerne la conformation à des supports galbés, celle-ci est possible
seulement à condition de disposer préalablement d'un moule spécial, généralement coûteux,
et dont l'emploi est justifié essentiellement dans le cas de production de grandes
séries,
- en ce qui concerne la découpe des pièces, celle-ci est difficile, ce qui nécessite
de faire appel à des outils également spéciaux, tels que des scies à dents diamantées,
des dispositifs à jets d'eau à haute pression ou des dispositifs laser,
- en ce qui concerne les dimensions des pièces, celles-ci sont disponibles dans une
gamme relativement limitée, surtout à cause de problèmesde découpage,
- en ce qui concerne les conditions d'hygiène et de sécurité de travail, celles-ci
imposent le respect de normes rigoureusement strictes en raison de la présence de
résines volatiles, et
- en ce qui concerne la fabrication des pièces, celles-ci s'effectue sur des presses
ou dans des autoclaves, ce qui entraîne un nombre important d'opérations manuelles,
notamment dues à la superposition des couches de ces pièces à structure stratifiée.,
et donc des temps d'immobilisation des machines également importants qui élèvent le
coût énergétique.
[0040] La présente invention a pour but de pourvoir à un dispositif de protection résistant
à l'impact de projectiles et de fragments ou éclats d'explosions et destiné plus particulièrement
au blindage de véhicules automobiles, lequel dispositif répond mieux aux nécessités
de la pratique que les dispositifs visant au même but antérieurement connus, notamment
en ce que :
- il est adapté à être conformé manuellement à tout support métallique ou non, galbé
ou non,
- à performances égales, on obtient un gain de poids important et donc une réduction
du coût de la matière nécessaire,
- le découpage se fait simplement, à l'aide d'outils tranchants ordinaires, tels que
scalpel, "cutter" et analogues,
- les temps de fabrication et d'application sont courts, la fabrication étant effectuée
en continu.
[0041] La présente invention a pour objet un dispositif de protection d'une structure,plus
particulièrement constituée par un véhicule automobile, contre l'impact de projectiles
et de fragments ou éclats d'explosions, ledit dispositif étant du type présentant
une structure stratifiée à base d'élastomère et de fibres, de préférence constituées
par des fibres organiques de polyamide aromatique, lequel dispositif est caractérisé
en ce que ladite structure stratifiée comporte au moins un module souple constitué
d'une pluralité de couches composites (ou plis) superposées, chaque couche composite
comprenant une couche intermédiaire textile réalisée en lesdites fibres et adhérisée
de part et d'autre à un film de très faible épaisseur réalisé en ledit élastomère,
les différentes couches composites étant solidarisées entre elles par vulcanisation
et leur nombre étant fonction du degré de souplesse voulu pour le module, et en ce
que ledit module est apte à être appliqué de préférence par collage, mais également
par vissage ou rivetage ou autre moyen approprié à tout support, métallique ou non,
galbé ou non, notamment constitué par ladite structure à protéger ou par un autre
dispositif de protection de type connu en soi déjà éventuellement équipant cette structure
ou encore par un autre module du même type.
[0042] Selon un mode de réalisation avantageux du dispositif conforme à l'invention, le
nombre desdites couches composites est compris entre 5 et 20 et de préférence entre
5 et 10.
[0043] Selon un autre mode de réalisation avantageux du dispositif conforme à l'invention,
chaque film élastomère mince adhérisé de part et d'autre par rapport à chaque couche
textile, présente une épaisseur comprise entre 0,01 et 0,018 mm et une adhérence comprise
entre environ 5.10
2 N/m et 29.10
2 N/m, et le pourcentage en poids de produit élastomère employé dans un module donné
est compris entre 7% et 15% du poids total du module.
[0044] Selon encore un autre mode de réalisation avantageux du dispositif conforme à l'invention,
la colle de liaison d'un module au module qui le précède, en regardant dans le sens
opposé à celui de propagation des projectiles ou d'éjection des fragments, ou directement
audit support, est du type présentant un pouvoir d'allongement suffisant pour absorber
une partie de l'énergie cinétique d'impact et une bonne adhérence, notamment de l'ordre
de 49.10
2 N/m, à savoir un taux de réticulant approprié, de préférence compris entre 1 et 20.
[0045] Selon un mode de réalisation préféré du dispositif conforme à l'invention, celui-ci
comporte une pluralité de modules du type susdit, dont au moins un module intermédiaire
comporte lesdites couches textiles réalisées en des fibres ayant une résistance à
la rupture et un nombre de fils en chaîne et en trame qui sont moins élevés par rapport
à au moins un module qui le précède, en regardant dans le sens opposé à celui de propagation
des projectiles ou d'éjection des fragments, mais qui sont plus élevés par rapport
à au moins un module qui le suit, si celui-ci existe.
[0046] Selon une disposition préférée de ce mode de réalisation, le dispositif comporte
au moins un module dit primaire, qui est exposé aux projectiles ou fragments, et au
moins un module dit secondaire, qui le suit en regardant dans le sens opposé à celui
de propagation des projectiles ou d'éjection des fragments, lequel module primaire
présente un titrage compris entre 1100 et 1680 dtex, un nombre de fils en chaîne et
en trame égal ou supérieur à 10,5 et une résistance à la rupture en chaîne et en trame
égale ou supérieure à 186.10
3 N/m, tandis que le module secondaire présente un titrage compris entre 1680 et 3300
dtex, un nombre de fils en chaîne et en trame égal ou supérieur à 3,7 et une résistance
à la rupture en chaîne et en trame égale ou supérieure 137-10
3 N/m.
[0047] Selon un mode de réalisation avantageux du dispositif conforme à l'invention, celui-ci
comporte une pluralité de modules du type susdit, chacun desquels présente un titrage
compris entre 1100 et 1680 dtex, un nombre de fils en chaîne et en trame égal ou supérieur
à 10,5 et une résistance à la rupture en chaîne et en trame égale ou supérieure à
186·10
3 N/m.
[0048] Outre les dispositions qui précèdent, l'invention comprend encore d'autres dispositions,
qui ressortiront de la description qui va suivre.
[0049] Il est rappelé ci-après quelque définition de balistique qui sera utile à une meilleure
compréhension de ce qui est exposé dans le complément de description qui va suivre.
[0050] Il est connu que, lorsqu'un projectile impacte un blindage, une onde sphérique prend
naissance au point de collision. Or, cette onde se décompose en deux ondes successives,
à savoir:
. une onde longitudinale, qui se propage à la vitesse du son perpendiculairement à
la direction de propagation du projectile et qui soumet donc la matière (contenue
dans un plan perpendiculaire au chemin parcouru par le projectile) à une contrainte
de traction proportionnelle à la vitesse du son; et
. une onde transversale, qui se propage à la vitesse du projectile (donc à une vitesse
inférieure) parallèlement à la direction de propagation du projectile et qui fait
déplacer la matière perpendiculairement à l'axe des fibres, à savoir parallèlement
au chemin parcouru par le projectile, ce phénomène étant plus connu sous le nom de
"délaminage" ou "destratifi- cation".
[0051] Les différents essais effectués sur des modules conformes à l'invention, décrits
plus haut, ayant un nombre constant de couches intermédiaires, une armure textile
identique et des films élastomères aux propriétés mécaniques et aux adhérences différentes,
ont apporté les enseignements suivants:
. d'une part, avec les modules ayant des films à forte adhérence, à savoir supérieure
à 39.102 N/m et un allongement à la rupture faible, les deux cas suivants se présentent:
- si la perforation du blindage est totale, aucun délaminage n'est observé;
- si la perforation est partielle, le délaminage apparaît dans un point situé entre
50 et 70% de l'épaisseur et la déformation de la partie arrière du dispositif est
faible, tandis que
- d'autre part, avec les modules ayant un film à faible adhérence, à savoir comprise
entre 5.102 N/m et 29.102 N/m, et un allongement élevé, la pénétration est partielle, le délaminage apparait
dans un point situé entre 10 et 40% de l'épaisseur et la déformation de la partie
arrière du dispositif est grande.
[0052] Ces observations sur le comportement des blindages conformes à la présente invention
ont conduit:
. d'une part, à confirmer le rôle décisif du délaminage dans l'absorption de l'énergie
cinétique du projectile, dont l'arrêt est déterminé par la nature et l'épaisseur du
film élastomère; et
. d'autre part, à penser que la contrainte maximum provoquant la rupture des fils
se situe dans la face avant du dispositif, en sorte qu'à mesure que le projectile
pénètre dans le blindage, notamment constitué par deux modules superposés selon l'invention,
et s'écrase, le déplacement de la matière derrière l'onde transversale charge les
fils du module secondaire et décharge les fils du module primaire.
[0053] Il est donc avantageux de remplacer les fils du module secondaire par des fils ayant
une résistance à la rupture moindre et un nombre de fils en chaîne et en trame moins
élevé. Outre l'allègement du tapis ainsi réalisé, cette disposition permet une réduction
du coût matière.
[0054] Il va de soi qu'il serait possible de remplacer le module secondaire par n'importe
quel matériau en feuille capable d'épouser une forme galbée (à savoir, présentant
une souplesse compatible avec celle du module primaire), à condition qu'il possède
des propriétés de résistance à la rupture équivalentes.
[0055] Pour les deux raisons indiquées ci-dessus, lorsque le blindage conforme à l'invention
comporte plusieurs modules superposés, celui-ci est constitué d'au moins deux de tels
modules ayant des caractéristiques et des performances qui diffèrent dans le sens
susdit; par exemple, le dispositif selon l'invention peut comporter:
. un premier module placé en face avant, et donc avantageusement composé d'un tissu
au nombre de fils relativement important et présentant une résistance en chaîne et
trame élevée, dont le titrage est compris entre 1100 et 1680 dtex, la résistance à
la rupture est supérieure ou égale à 186.103 N/m de longueur, le nombre de fils en chaîne et trame est supérieur à 10,5; et
. un deuxième module placé en face arrière, et donc avantageusement composé d'un tissu
d'une résistance moins élevée et d'un nombre de fils en chaîne et trame réduit, dont
le titrage est compris entre 1680 dtex et 3300 dtex, la résistance est au moins égale
à 137·103 N/m, le nombre de fils en chaîne et en trame est supérieur ou égal à 3,7.
[0056] En ce qui concerne l'épaisseur du fil élastomère et ses propriétés mécaniques, l'une
et les autres définissent des conditions essentielles à la performance du blindage.
En fait, un film ayant un pouvoir d'adhésion faible, par exemple de l'ordre d'environ
5.10
2 N/m à 29.10
2 N/m, permet le délaminage des nappes de tissu, mais en tout état de cause doit conserver
son importante capacité d'allongement, tandis que l'augmentation de l'épaisseur du
film réduit le trajet de l'onde longitudinale et se traduit par une profondeur de
pénétration du projectile plus importante; d'autre part, un film épais augmente l'emprisonnement
des fils, ce qui limite leur pouvoir d'allongement et concentre la contrainte dans
la zone d'impact, les fils étant davantage soumis à un cisaillement. D'ailleurs, on
sait également que l'onde longitudinale est d'autant plus réfléchie que le nombre
de fils en chaîne et en trame est réduit; or, les composantes de l'onde réfléchie
se superposent aux composantes de l'onde initiale et rompent les fils dans la zone
d'impact, si l'amplitude dépasse la résistance des fils en ce point; par conséquent,
plus la réflexion de l'onde est faible, plus grande est l'énergie absorbée par les
fils à proximité de l'impact.
[0057] Pour cela, l'épaisseur du film doit être avantageusement comprise entre 0,01 et 0,018
mm, ce qui représente un pourcentage en poids par rapport au poids total du matériau
employé compris entre 7 et 15%.
[0058] Son module à 100% est compris entre 108 N/m2 et 5.10
8 N/m2.
[0059] L'élastomère du film est en outre avantageusement formulé de manière à présenter
des propriétés d'ignifugation.
[0060] L'épaisseur de chacune desdites couches intermédiaires textiles de chaque couche
composite qui intervient dans la constitution d'un module souple selon l'invention
est, de préférence, d'environ 0,35 mm avant l'opération d'adhérisation de la couche
textile, de part et d'autre, aux films élastomères.
[0061] Evidemment, après les opérations d'adhérisa- tion et de vulcanisation, l'épaisseur
des couches textiles diminue.
[0062] En ce qui concerne la vulcanisation des modules conformes à l'invention, celle-ci
a lieu, à la différence des procédés connus pour les blindages rigides et semi-rigides,
sous faible pression, notamment inférieure à environ 29.10
4 Pa (=
2,9 bar), et à haute température, notamment comprise entre 150 et 170° C, ce qui implique
également un temps de maintien court.
[0063] Bien que le blindage selon l'invention trouve rarement une application lorsqu'il
est utilisé seul, par contre, grâce à sa modularité, il peut apporter un complément
de protection à un élément existant, comme par exemple une tôle de carrosserie, ou
même à un blindage métallique à haute dureté.
[0064] Il est aussi bien connu que l'association de l'acier au "KEVLAR" réduit la pénétration
d'un projectile. Toutefois, il est possible d'améliorer la performance d'un tel ensemble
par certaines dispositions dans l'assemblage de ces éléments.
[0065] En effet, des essais réalisés avec une protection primaire (tôle de faible épaisseur
de 0,5 à 1mm en acier doux destiné à l'emboutissage) associée sans collage aux modules
conformes à l'invention, démontrent que cet ensemble offre un pouvoir d'arrêt inférieur,
comparativement aux ensembles dont les dispositifs sont fortement collés.
[0066] A ce propos, quelques explications peuvent être fournies, à savoir:
. dans l'absence de collage, lorsqu'un projectile impacte la partie métallique, une
partie de l'onde longitudinale se diffuse à grande vitesse dans la tôle sans être
freinée, ce qui réduit les contraintes dans le module primaire;
. lorsque la tôle est fortement collée sur le blindage souple et modulaire selon l'invention,
elle résiste fortement à l'avancement du projectile, qui est ainsi ralenti; le blindage
souple subit alors une déformation importante qui tend à mieux répartir la contrainte
dans les fils, tandis que la déformation de la tôle charge les fils du module primaire
dans une zone plus importante.
[0067] Pour bénéficier des avantages du collage, la colle de liaison entre les modules superposés
doit avoir une bonne adhérence, notamment de l'ordre de 49.10
2 N/m, et un pouvoir d'allongement suffisant pour absorber une partie de l'énergie
cinétique. A cet effet, un bon compromis est trouvé avec une colle dont le taux de
réticulant est compris entre 1 et 20.
[0068] A titre d'exemple non limitatif sont indiquées ci-après, sous forme de diagramme,
certaines des compositions possibles du dispositif de blindage modulaire selon l'invention
utilisé seul et en coopération avec une tôle d'acier collée en face avant, cette tôle
étant d'épaisseur différente et simulant par exemple la tôle de la carrosserie d'un
véhicule automobile.

[0069] La composition A se réfère au cas où en face avant est collée une tôle dont l'épaisseur
est comprise entre 1 et 1,2 mm et la composition B concerne le cas où en face avant
est collée une tôle dont l'épaisseur se situe entre 0,5 et 0,7 mm, tandis que la composition
C est relative à l'absence de tôle en face avant.
[0070] Sur l'axe vertical de gauche est indiqué le nombre de couches composites qui interviennent
dans la composition de chacun des modules, dont est constitué le dispositif de blindage.
[0071] Dans chaque cas il est possible d'arrêter un projectile 9 mm blindé (il s'agit d'un
projectile en forme d'ogive, avec un noyau en plomb et une chemise en cuivre) ayant
un poids de 8,1 g, une vitesse de 380 m/sec,l'arme utilisée ayant une longueur de
6" (≅15, 24 cm).
[0072] Les rectangles hachurés se réfèrent aux modules dont l'armature textile en "KEVLAR"
présente un titrage de 3300 dtex, tandis que les rectangles non hachurés se rapportent
aux modules dont l'armature textile en "KEVLAR" présente un titrage de 1100 dtex.
Sur le sommet de chaque rectangle est indiquée la masse totale du dispositif en kg/m
2, tandis que à l'intérieur de chaque rectangle est indiquée la masse en kg/m
2 de chacun des modules correspondants dont se compose le dispositif de blindage.
[0073] En résumant ce qui précède, il est donc clair que:
- le cas A correspond à un dispositif ayant une masse au m2 de 3,3 kg/m2 et constitué par un module:
. qui comporte 10 couches composites;
. dont l'armature textile a un titrage de 1100 dtex;
. dont la masse au m2 est de 3,3 kg/m2; et
. qui coopère en face avant avec une tôle de 1 à 1,2 mm;
- le cas B correspond à un dispositif ayant une masse au m2 de 4,75 kg/m2 et constitué par:
. un module primaire en face avant:
- qui comporte 15-5= 10 couches composites;
- dont l'armature textile a un titrage de 1100 dtex;
- dont la masse au m2 est de 3,3 kg/m?; et
. un module secondaire en face arrière:
- qui comporte 5 couches composites;
- dont l'armature textile a un titrage de 3300 dtex;
- dont la masse au m2 est de 3,3 kg/m2; et qui coopère en face avant avec une tôle de 0,5 à 0,7 mm;
- le cas C correspond à un dispositif ayant une masse au m2 de 6 kg/m2 et constitué par:
. un module primaire en face avant:
- qui comporte 20-15= 5 couches composites;
- dont l'armature textile a un titrage de 1100 dtex;
- dont la masse au m2 est de 1,65 kg/m2; et
. un module secondaire en face arrière:
- qui comporte 15 couches composites;
- dont l'armature textile a un titrage de 3300 dtex;
- dont la masse au m2 est de 4,35 kg/m2;
ce dernier dispositif étant utilisé seul, à savoir sans tôle en face avant.
[0074] Or, étant donné que les exemples de compositions et les combinaisons peuvent être
multipliées à l'infini, il est clair que l'intérêt des compositions et des combinaisons
qui viennent d'être décrits réside dans le fait qu'elles montrent certaines des solutions
possibles pour arrêter un projectile donné dans des circonstances données.
[0075] Une variante de la solution décrite précédemment, et applicable aux armes de faible
et moyenne puissances(classes I à III), trouve application pour les éclats à haute
vitesse.
[0076] Dans le cadre de la présente invention, on entend par classes I, II et III les classes
se rapportant aux projectiles propulsés par des armes de poing, dont les vitesses
vont d'environ 280 m/sec dans la classe I jusqu'à environ 540 m/sec dans la classe
III.
[0077] Il est bien connu que le "KEVLAR" ne peut pas être utilisé seul pour des projectiles
à très haute vitesse, à savoir situés au-delà de ladite classe III. En effet, au-delà
de 500 à 550 m/sec, la matière ne subit qu'une contrainte de cisaillement, l'augmentation
de la masse de matière utilisée ne se traduisant pas par une réduction proportionnelle
de la vitesse.
[0078] Or, le "KEVLAR" freine facilement les éclats de faible masse à grande vitesse, mais
il freine insuffisamment les éclats de masse plus importants à faible vitesse.
[0079] La solution qui est adoptée dans le cadre de la présente invention, pour pallier
à cet inconvénient consiste à former des modules souples constitués chacun d'une pluralité
de couches composites (ou plis) du type susdit coopérant chacune avec un feuillard
métallique de très faible épaisseur qui suit la couche composite correspondante en
regardant dans le sens opposé à celui de propagation des projectiles ou d'éjection
des fragments et qui est lui aussi adhérisé, comme ladite couche textile, de part
et d'autre, à un film élastomère de très faible épaisseur, les différentes couches
composites ainsi réalisées étant solidarisées entre elles par vulcanisation et leur
nombre étant fonction du degré de souplesse voulu pour chaque module. Dans ce cas,
la meilleure performance balistique est obtenue avec un module dont le titrage minimum
de l'armure textile en "KEVLAR" est de 1100 dtex, le nombre de fils en chaîne et en
trame étant élevé et de toutes façons au minimum égal à 10,5 avec une résistance à
la rupture égale ou supérieure à 186.10
3 N/m en chaîne et en trame, tandis que le feuillard métallique, notamment constitué
par un feuillard d'acier à haute résistance, présente une épaisseur très faible, de
préférence comprise entre 0,03 et 0,1 mm -ce qui contribue à conserver la nécessaire
caractéristique de souplesse aussi à la variante en question- et une résistance à
la rupture qui est supérieure à 4905.10
5 Pa (=
4905 bar) ainsi qu'une dureté Rockwell B qui est égale ou supérieure à 76. En ce qui concerne
le film élastomère, celui-ci présente des caractéristiques identiques à celles du
module sans feuillard métallique.
[0080] Or, la performance aux éclats s'explique par l'onde longitudinale mieux diffusée
dans le métal, ce qui a pour effet de répartir les contraintes plus uniformément.
D'autre part, les feuillards, comme dans le cas d'une tôle placée uniquement en face
avant, subissent des déformations successives qui ralentissent considérablement la
vitesse et la pénétration de l'éclat.
[0081] Ainsi que cela ressort de ce qui précède, l'invention ne se limite nullement à ceux
de ses modes de réalisation et d'application qui viennent d'être décrits de façon
plus explicite; elle en embrasse au contraire toutes les variantes qui peuvent venir
à l'esprit du technicien en la matière sans s'écarter du cadre, ni de la portée, de
la présente invention.
1. Dispositif de protection d'une structure, plus particulièrement constituée par
un véhicule automobile, contre l'impact de projectiles et de fragments ou éclats d'explosion,
ledit dispositif étant du type présentant une structure stratifiée à base d'élastomère
et de fibres, de préférence constituées par des fibres organiques de polyamide aromatique,
lequel dispositif est caractérisé en ce que ladite structure stratifiée comporte au
moins un module souple constitué d'une pluralité de couches composites superposées,
chaque couche composite comprenant une couche intermédiaire textile réalisée en lesdites
fibres et adhérisée de part et d'autre à un film de très faible épaisseur réalisé
en ledit élastomère, les différentes couches composites étant solidarisées entre elles
par vulcanisation et leur nombre étant fonction du degré de souplesse voulu pour le
module, et en ce que ledit module est apte à être appliqué de préférence par collage,
mais également par vissage ou rivetage ou autre moyen approprié, à tout support, métallique
ou non, galbé ou non, notamment constitué par ladite structure à protéger ou par un
autre dispositif de protection de type connu en soi déjà éventuellement équipant cette
structure ou encore par un autre module du même type.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le nombre desdites couches
composites est compris entre 5 et 20 et de préférence entre 5 et 10.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que chaque film élastomère
mince adhérisé de part et d'autre par rapport à chaque couche textile, présente une
épaisseur comprise entre 0,01 et 0,018 mm et une adhérence comprise entre environ
5.102 N/m et 29-102 N/m,et le pourcentage en poids de produit élastomère employé dans un module donné
est compris entre 7% et 15% du poids total du module.
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la colle de liaison
d'un module au module qui le précède, en regardant dans le sens opposé à celui de
propagation des projectiles ou d'éjection des fragments, ou directement audit support,
est du type présentant un pouvoir d'allongement suffisant pour absorber une partie
de l'énergie cinétique d'impact et une bonne adhérence, notamment de l'ordre de 49·102 N/m, à savoir un taux de réticulant approprié, de préférence compris entre 1 et 20.
5. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que celui-ci comporte une
pluralité de modules du type susdit, dont au moins un module intermédiaire comporte
lesdites couches textiles réalisées en des fibres ayant une résistance à la rupture
et un nombre de fils en chaîne et en trame qui sont moins élevés par rapport à au
moins un module qui le précède, en regardant dans le sens opposé à celui de propagation
des projectiles ou d'éjection des fragments, mais qui sont plus élevés par rapport
à au moins un module qui le suit, si celui-ci existe.
6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que le dispositif comporte
au moins un module dit primaire, qui est exposé aux projectiles ou fragments, et au
moins un module dit secondaire, qui le suit en regardant dans le sens opposé à celui
de propagation des projectiles ou d'éjection des fragments, lequel module primaire
présente un titrage compris entre 1100 et 1680 dtex, un nombre de fils en chaîne et
en trame égal ou supérieur à 10,5 et une résistance à la rupture en chaîne et en trame
égale ou supérieure à 186.103 N/m, tandis que le module secondaire présente un titrage compris entre 1680 et 3300
dtex, un nombre de fils en chaîne et en trame égal ou supérieur à 3,7 et une résistance
à la rupture en chaîne et en trame égale ou supérieure à 137.103 N/m.
7. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que celui-ci comporte une
pluralité de modules du type susdit, chacun desquels présente un titrage compris entre
1100 et 1680 dtex, un nombre de fils en chaîne et en trame égal ou supérieur à 10,5
et une résistance à la rupture en chaîne et en trame égale ou supérieure à 186.103 N/m.
8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que,
notamment lorsque celui-ci doit assurer une protection contre les éclats à haute vitesse,
ledit ou lesdits modules souples sont constitués chacun d'une pluralité de couches
composites du type susdit coopérant chacune avec un feuillard métallique de très faible
épaisseur qui suit la couche composite correspondante en regardant dans le sens opposé
à celui de propagation des projectiles ou d'éjection des fragments et qui est lui
aussi adhérisé, comme ladite couche textile, de part et d'autre, à un film élastomère
de très faible épaisseur, les différentes couches composites ainsi réalisées étant
solidarisées entre elles par vulcanisation et leur nombre étant fonction du degré
de souplesse voulu pour chaque module.
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que les feuillards métalliques
présentent une épaisseur de préférence comprise entre 0,03 et 0,1 mm, une résistance
à la rupture supérieure ou égale à 4905·105 Pa (=4905 bar) et une dureté Rockwell B égale ou supérieure à 76, chaque module ayant un titrage
minimum de 1100 dtex, un nombre de fils en chaîne et en trame au minimum égal à 10,5
avec une résistance à la rupture en chaîne et en trame égale ou supérieure à 186.103 N/m.
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce
que le film élastomère présente des propriétés d'ignifugation.
11. Procédé de revêtement, à l'aide du dispositif souple selon l'une quelconque des
revendications 1 à 10, d'une structure à protéger contre les impacts de projectiles
et de fragments ou éclats d'explosions, plus particulièrement constituée par un véhicule
automobile, le support de ce dispositif souple étant galbé ou non, métallique ou non,
et constitué par ladite structure à protéger ou par un autre dispositif de protection
de type connu en soi déjà éventuellement équipant cette structure, lequel procédé
est caractérisé en ce que le revêtement se fait par collage d'un module souple audit
support ou d'une pluralité de modules l'un après l'autre à ce support et entre eux,
chaque module étant préalablement vulcanisé en continu à faible pression et à température
relativement élevée, notamment à une pression inférieure à environ 29-104 Pa (=2,9 bar) et à une température comprise entre 150 et 170° C, avec des temps de
maintien courts.