[0001] La présente invention a trait à une serrure à cylindre avec clé interchangeable.
[0002] On connait déjà des serrures à cylindre avec clé interchangeable, lesquelles, pour
effectuer le change de la clé, exigent l'emploi d'une autre clé supplémentaire de
change, ou d'une clé partiellement différente de celle précédemment employée pour
l'actionnement de la serrure, ou encore d'un autre dispositif de change différent
de la clé. L'exécution du change de la clé dans ces serrures présente une certaine
difficulté, ce qui les rend peu appréciées par les usagers; de plus, les serrures
de ce type ne peuvent pas être couplées avec un grand nombre de types différents
de clés, et par conséquent elles ont un nombre limité de clés différentes possibles,
ce qui en réduit la sécurité. Elles présentent des encombrements qui ne correspondent
pas aux encombrements des serrures habituelles, de sorte que c'est avec difficulté
qu'elles peuvent remplacer des serrures normales déjà installées. De plus, leur construction
est délicate et elle est difficile à mécaniser.
[0003] Le but de la présente invention est de réaliser une serrure à cylindre du type avec
clé interchangeable, c'est à dire telle à permettre, pour des raisons de sécurité,
de découpler une clé de la serrure respective et de codifier à nouveau la serrure
pour la faire correspondre à une clé différente, dans laquelle les opérations nécessaires
pour le change de la clé soient de la plus grande simplicité et donc à la portée de
qui que ce soit, et dans laquelle il soit possible d'employer un grand nombre de clés
différentes, c'est à dire toutes les clés qui peuvent être produites pour une telle
serrure en fonction de la conformation et du nombre des éléments mobiles insérés
dans la serrure.
[0004] Un but de l'invention est aussi de permettre d'assujettir plusieurs serrures à cylindre
à une seule et la même clé d'ouverture, ainsi que de permettre de remplacer aisément
des serrures à cylindre de production industrielle normale par des serrures à clé
interchangeable.
[0005] Ces buts sont atteints, selon l'invention, par une serrure à cylindre avec clé interchangeable
laquelle comprend un stator avec une cavité pour un cylindre, au moins une rainure
longitudinale dans ladite cavité, et une série de sièges qui peuvent s'étendre des
deux côtés de la cavité du stator et éventuellement contenir des contregoujons et
les ressorts y relatifs de l'un ou des deux côtés; un cylindre avec une fente à clé,
une série de premiers sièges intersécant ladite fente à clé, et une série de deuxièmes
sièges éventuellement transperçants, parallèles aux premiers, ainsi qu'une première
fente et une deuxième fente, orthogonales auxdits sièges et parallèles à l'axe du
cylindre; une série de coulisseaux insérés avec mobilité longitudinale et transversale
dans lesdits premiers sièges du cylindre pour coopérer avec les encoches d'une clé
insérée dans ladite fente à clé, chaque coulisseau étant pourvu, d'un côté, de saillies
et, du côté opposé, d'un élément de couplage coulissant, ainsi que d'un ressort associé;
une série de goujons éventuellement adaptés à leurs deux extrémités au profil du
cylindre, insérés d'une manière coulissante dans lesdits deuxièmes sièges du cylindre,
correspondant auxdits sièges du stator et pourvus d'une série de premiers crans tournés
vers lesdites saillies des coulisseaux, et d'au moins un deuxième cran, tourné du
côté opposé auxdits coulisseaux; une barre d'arrêt, insérée dans ladite première
fente orthogonale du cylindre, munie de saillies tournées vers ledit deuxième cran
des goujons et d'une saillie continue tournée vers le côté opposé et capable de coopérer
avec ladite rainure du stator, et associée à des ressorts qui la poussent vers l'extérieur;
et une barre de translation, insérée dans ladite deuxième fente orthogonale du cylindre,
pourvue d'éléments de couplage coulissant capables de s'engager avec lesdits éléments
de couplage coulissant des coulisseaux, et d'une saillie continue tournée vers le
côté opposé et capable de coopérer avec ladite rainure du stator, et associée à des
ressorts qui la poussent vers l'extérieur; lesdites parties de la serrure étant coordonnées
d'une manière telle que lesdites saillies de la barre d'arrêt s'engagent dans lesdits
deuxièmes crans des goujons lorsque la saillie continue de la barre d'arrêt ne correspond
pas à ladite rainure du stator, et elles s'en dégagent lorsque ladite rainure permet
à la barre d'arrêt de se déplacer vers l'extérieur, tandis que lesdits coulisseaux
s'engagent dans les crans correspondants des goujons lorsque la saillie continue de
la barre de translation ne correspond pas à ladite rainure du stator, et ils s'en
dégagent lorsque ladite rainure permet à la barre de translation de se déplacer vers
l'extérieur en entraînant avec soi les coulisseaux par l'action des couplages coulissants
respectifs.
[0006] Grâce à ces caractéristiques, chaque fois que le cylindre a fait un nombre impair
de demi-tours à compter de la position de départ, ladite barre de translation se dispose
en correspondance de ladite rainure du stator; elle est alors déplacée vers l'extérieur
par ses ressorts et elle entraîne avec soi les coulisseaux, lesquels lui sont couplés
par les couplages coulissants. A cause de ce déplacement transversal, les coulisseaux
se dégagent des goujons ainsi permettant, dans cette position, l'extraction de la
clé et la substitution de cette dernière par une autre clé. Lorsque la rotation du
cylindre est poursuivie, la barre de translation est de nouveau déplacée vers l'intérieur,
elle fait de nouveau engager les coulisseaux avec les goujons, qui entre-temps ont
été tenus immobiles par la barre d'arrêt, et par conséquent on réalise une nouvelle
codification de la serrure en fonction de la clé nouvelle.
[0007] Les caractéristiques de l'objet de l'invention sont compatibles avec les exigences
d'un assemblage rationnel et mécanisé de la serrure, et d'un magasinage économique
de la même, et elles assurent à l'usager la plus grande facilité d'exécution des opérations
relatives à la recodification de la serrure, c'est à dire au changement de sa clé.
Il résulte donc facile d'assujettir les différentes serrures de la même pertinence
à une seule et la même clé. En outre, la serrure selon l'invention peut être réalisée
avec des encombrements correspondants à ceux d'une serrure habituelle ainsi rendant
facile le remplacement des serrures existantes.
[0008] Ces caractéristiques et d'autres, et les avantages de la serrure selon la présente
invention, ressortiront plus clairement de la suivante description de deux formes
de réalisation, données à titre d'exemples non limitatifs, représentées schématiquement
dans les dessins annexés, dans lesquels:
Fig. 1 est une vue frontale d'une serrure à cylindre selon l'invention, avec une
partie de la tête du cylindre emportée;
Fig. 2 montre un section transversale de la serrure selon la figure 1, illustrée en
condition de repos, avec la clé emportée;
Figs. 3 à 7 montrent des sections transversales de la serrure, similaires de celle
de la figure 3, en des différentes conditions qui se vérifient pendant l'opération
de change de la clé et de recodification de la serrure;
Fig. 8 représente une section transversale de la serrure, similaire de celle de la
figure 3, avec la serrure codifiée d'une manière différente;
Fig. 9 est une vue latérale représentant seulement le rotor de la serrure selon les
figures précédentes, prise du haut selon la figure 2;
Figs. 10 à 12 sont des autres vues latérales du rotor selon la figure 8, tourné chaque
fois de 90° en sens inverse de celui des aiguilles d'une montre selon la figure 2;
Figs. 13 à 15 sont trois vues orthogonales de la barre de translation;
Figs. 16 à 18 sont trois vues orthogonales de la barre d'arrêt;
Figs. 19 à 21 sont trois vues orthogonales de l'un des contregoujons installés dans
le stator de la serrure;
Figs. 22 à 24 sont trois vues orthogonales des coulisseaux destinés à coopérer avec
les encoches de la clé;
Figs. 25 à 27 sont trois vues orthogonales des goujons complémentaires aux contregoujons,
destinés à coopérer avec ces derniers, avec les coulisseaux de la serrure et avec
la barre d'arrêt; et
Fig. 28 représente une section transversale, similaire de celle de la figure 3, d'une
autre forme de réalisation de serrure à cylindre suivant l'invention.
[0009] La serrure à cylindre avec clé interchangeable, représentée dans les figures 1 à
27 des dessins, est formée par un stator 1 pourvu d'une cavité 2 dans laquelle est
installé d'une façon rotative un rotor formé par un cylindre 8 et par une tête 9.
Dans la paroi de la cavité 2 du stator 1 est évidée au moins une rainure longitudinale
d'arrêt 3. En direction perpendiculaire à la cavité 2, dans le stator sont formés
des sièges 4 pour des contregoujons 5 poussés vers le cylindre 8 par des ressorts
6 qui prennent appui sur des bouchons 7 fermant les extrémités des sièges 4. Chaque
contregoujon 5 a une portion de surface cylindrique concave 5ʹ qui, dans une position
préfixée du contregoujon 5, correspond à la surface de jupe du cylindre 8 (et en
permet donc la rotation libre). Les contregoujons peuvent être tous identiques l'un
à l'autre. La forme et les dimensions externes du stator de la serrure selon l'invention
peuvent être identiques de celles des serrures communes à cylindre, de sorte à permettre
le remplacement facile d'une serrure commune par une serrure selon l'invention.
[0010] Une fente longitudinale 10 servant pour l'introduction d'une clé est formée dans
le cylindre 8 et dans la tête 9 de ce dernier. A l'avantage de la simplicité, la fente
10 est représentée à parois planes et parallèles, mais il est entendu qu'elle peut
présenter n'importe quel des profils prévus pour les clés. Le cylindre 8 est pourvu,
à son extrémité postérieure, d'une cavité transversale 11 au moyen de laquelle il
peut être relié à n'importe quel mécanisme connu, destiné à être actionné par la
serrure, par exemple un mécanisme de rétraction qui peut être actionné en faisant
tourner le cylindre 8 au moyen d'une clé appropriée insérée dans la fente 10.
[0011] Le cylindre 8 est pourvu de deux fentes latérales diamétralement opposées, 12 et
13, parallèles à l'axe du cylindre 8 et perpendiculaires de la fente à clé 10, lesquelles
sont destinées à recevoir, respective ment, une barre d'arrêt et une barre de translation.
En outre, dans les cylindre 8 sont formés des sièges 13 et 15, orthogonaux à l'axe
du cylindre 8 et aux fentes 12 et 13; les sièges 14 coupent la fente à clé 10 et
sont destinés à recevoir des coulissaux coopérant avec les encoches de la clé, tandis
que les sièges 15 sont destinés à recevoir des goujons qui coopèrent avec lesdits
coulisseaux, avec les contregoujons 5 installés dans le stator de la serrure et avec
la barre d'arrêt. Des parois séparent partiellement lesdites fentes et sièges formés
dans le cylindre 8. Un couvercle 6 est prévu pour fermer les extrémités des sièges
14 formés dans le cylindre 8.
[0012] Dans chaque siège 15 du cylindre 8 est inséré un goujon 17 correspondant à un des
contregoujons 5 du stator 1. Chaque goujon 17 a une partie de surface cylindrique
convexe 17ʹ, complémentaire de la surface concave 5ʹ du contregoujon 5, et il présente
sur sa surface extérieure un nombre de crans peu profonds 18 et un cran plus profond
19, et sur sa face intérieure un nombre similaire de crans 20. Les crans 18-20 peuvent
être par exemple coniques, en forme de dièdre ou de crémaillère, ou d'une configuration
similaire. Le cran plus profond 19 est situé en une position telle qu'il se présente
en correspondance de la fente 12 du cylindre 8 lorsque la surface 17ʹ correspond à
la surface de la surface extérieure du cylindre 8, et il est le seul cran de la série
18-19 qui a une fonction opérative; les autres crans 18 ont une fonction de simulation
pour faire obstacle aux actions tendant à déchiffrer le code de la serrure. Bien que
des crans 18 de profondité réduite soient suffisants pour l'effet de simulation, pour
des raisons d'opportunité constructive les crans 18 peuvent aussi être réalisés avec
la même profondeur du cran 19. Les goujons 17 peuvent être tous identiques entr'eux.
[0013] Dans chaque siège 14 du cylindre 8 est inséré un coulisseau 21, un flanc duquel présente
une ou plusieurs saillies 22, par exemple coniques ou en pointe de ciseau ou en crémaillère,
appropriées pour s'engager avec les crans 20 des goujons 17, tandis que le flanc
opposé présente une rainure 23 à couplage coulissant, par exemple en forme de queue
d'a ronde. Chaque coulisseau 21 est monté d'une manière coulissante dans le siège
14 correspondant et il est poussé vers l'extérieur par un ressort 24 qui prend appui
sur le couvercle 16; en outre, chaque coulisseau 21 est monté dans le siège 14 avec
un certain jeu, de sorte à pouvoir se déplacer transversalement entre deux positions,
dans l'une desquelles ses saillies 22 sont engagées avec les crans 20 du goujon 17
correspondant, tandis que dans l'autre position les saillies 22 sont desengagées.
Les coulisseaux 21 peuvent être tous identiques entr'eux.
[0014] Dans la fente 12 du cylindre 8 est insérée une barre d'arrêt 25 présentant, pour
chaque goujon 17, un ou plusieurs saillies 26, par exemple coniques ou en pointe de
ciseau, appropriées pour s'engager dans les crans 18 ou 19 des goujons 17. Cet engagement
est rendu possible par des trous 12ʹ évidés dans la paroi qui sépare la fente 12 des
sièges 15. Du côté opposé aux saillies 26, la barre d'arrêt présente une saillie d'arrêt
27 appropriée pour pénétrer dans la rainure d'arrêt du stator 1. Enfin, la barre d'arrêt
25 présente des sièges 28 pour des ressorts (non représentés) destinés à la pousser
élastiquement vers l'extérieur dans la fente 12 qui reçoit la barre d'arrêt. Toutefois,
les sièges 28 pour les ressorts peuvent aussi être évidés dans le cylindre 8 au lieu
que dans la barre d'arrêt 25.
[0015] Dans la fente 13 est insérée une barre de translation 29 présentant, du côté extérieur,
une saillie 30 similaire de la saillie d'arrêt 27 de la barre d'arrêt 25, et, du côté
intérieur, des saillies à couplage coulissant 31, en nombre égal au nombre des coulisseaux
21. Les saillies 31 peuvent être, par exemple, en forme de queue d'aronde (comme représenté),
ou bien avec un bord d'extrémité circulaire grossi, et elles sont destinées à s'engager
dans les rainures à couplage coulissant 3 des coulisseaux 21, lesquelles sont configurées
d'une façon complémentaire. Cet engagement est rendu possible par des fentes 13ʹ pratiquées
dans la paroi qui forme la séparation entre la fente 13 et les sièges 14 du cylindre
8, à travers lesquelles fentes les saillies à couplage coulissant 31 font saillie
dans les sièges 14. Aux saillies 31 on peut aussi don ner une hauteur plus grande
que celle de la barre de translation, en vue d'atteindre un guidage plus parfait,
comme cela est indiqué en 31ʹ par des lignes interrompues, pour une saillie, dans
la figure 14. En outre, la barre de translation 29 présente des sièges 32 pour des
ressorts (non représentés) destinés à la pousser élastiquement vers l'extérieur dans
la fente 13 qui reçoit la barre de translation. Toutefois, les sièges 32 pour les
ressorts peuvent aussi être évidés dans le cylindre 8 au lieu que dans la barre de
translation 29.
[0016] Les trous 12ʹ et les fentes 13ʹ comportent un moindre affaiblissement du cylindre
8, et donc ils sont à prévoir lorsque le cylindre est réalisé en un métal de faible
résistence. Lorsque, au contraire, le cylindre 8 est réalisé en un métal de haute
résistence, tel que par exemple l'acier inoxidable, les trous 12ʹ et les fentes 13ʹ
peuvent être remplacés par des fraisages 13ʺ plus étendus, comme on l'a représenté,
pour l'un d'eux, par des lignes interrompues, dans les figures 10 à 12. Cela permet
de semplifier l'usinage du cylindre 8.
[0017] La structure décrite, compliquée à l'apparence, se prête bien à être montée d'une
manière très rationnelle et automatisée. Après que les goujons 17 ont été insérés
dans les sièges 15 du cylindre 8, avec leurs surfaces convexes 17ʹ situées en correspondance
de la surface extérieure du cylindre, l'insertion dans la fente 12 de la barre d'arrêt
25 (dont les saillies 26 s'engagent dans les crans 19 des goujons 17) immobilise tous
les goujons dans leur position. Successivement la barre de translation 29 est insérée,
mais pas jusqu'au fond, dans la fente 13, de sorte que ses éléments de couplage coulissant
31 fassent saillie à l'intérieur des sièges 14, et dans ces derniers sont enfilés
les coulisseaux 21, en couplant les éléments de couplage coulissant 31-23, puis les
ressorts 24, et enfin les sièges 14 sont fermés au moyen du couvercle 16. En poussant
alors jusqu'au fond la barre de translation 29, les saillies 22 des coulisseaux 21
sont couplés avec les crans 20 des goujons 17; toutes les parties mobiles restent
ainsi immobilisées pendant que, à l'aide de moyens appropriés, les barres 25 et 29
sont tenues poussées jusqu'au fond dans les fentes respectives, contre l'action de
leurs ressorts. Dans cette condition, rien ne fait saillie par rapport à la surface
extérieure du cylindre 8, et par conséquent ce dernier peut être inséré dans le stator
1, la paroi de la cavité de ce dernier remplaçant alors les moyens de retenue qui
retenaient les barres 25 et 29. Ensuite le cylindre peut être fixé axialement dans
le stator, sans en empêcher la rotation, par n'importe quelle manière connue, par
exemple au moyen d'un anneau élastique. La serrure est enfin complétée en insérant
dans le stator 1 les contregoujons 5, les ressorts 6 et les bouchons 7 y relatifs.
Comme on le voit, ces opérations peuvent être exécutées facilement même par des moyens
mécaniques, spécialement parce qu'elles ne demandent aucun choix de parties correspondantes
à une codification de la serrure, du moment que les contregoujons sont tous égaux
l'un de l'autre, et de même le sont les goujons et les coulisseaux. En effet, la
serrure ainsi préparée n'est nullement codifiée, et elle peut être actionnée par
une clé neutre ou par un instrument quelconque inséré dans la fente à clé 10 sans
déplacer les coulisseaux 21. La serrure sera codifiée successivement, comme on l'expliquera
par la suite, entretemps elle peut être emmagasinée sans aucune référence à des clés
correspondantes, donc avec un avantage ultérieur d'organisation et d'économie. Enfin,
la serrure sera installée et, si on le désire, elle pourra être utilisée encore avec
une clé neutre; cette manière de procéder autorise, entre autres, l'utilisation d'une
seule clé neutre pour toutes les serrures d'un édifice en train d'être fini. Seulement
quand l'usager prendra possession des locaux la serrure devra être codifiée par une
clé choisie par l'usager, laquelle clé n'était auparavant en possession d'aucune autre
personne, et qui, si on le désire, pourra être égale pour toutes les serrures faisant
partie de la même pertinence.
[0018] On va décrire maintenant, avec référence particulière aux figures 2 à 8 des dessins,
le fonctionnement de la serrure qui a été décrite, ayant regard spécialement aux opérations
nécessaires pour sa recodification à l'occasion d'un changement de la clé associée;
ces opérations, bien entendu, servent aussi pour la première codification de la serrure.
[0019] Dans la figure 2 est représentée une section de la serrure, codifiée d'une manière
quelconque et en condition de repos, c'est à dire que la clé est emportée de la fente
10. Dans ces conditions, les contregoujons 5 du stator 1, poussés par les ressorts
6, pénètrent en partie dans les sièges 15 du cylindre 8, en bloquant ce dernier. La
barre d'arrêt 25 ne bloque pas les goujons 17 parce qu'elle, poussée par ses ressorts,
pénètre par sa saillie 27 dans la rainure longitudinale 3 du stator, ainsi desengageant
les saillies 26 des trous 19 des goujons 17; ces derniers sont relevés par l'action
des coulisseaux 21, engagés avec eux moyennant les saillies 22 et les crans 20, et
poussés par les ressorts 24. Le cylindre 8 ne peut pas tourner; la serrure est bloquée.
[0020] Avec référence à la figure 3, si une clé K est insérée pour toute sa longueur dans
la fente 10 de la serrure, cela détermine, en fonction de la hauteur des dents de
la clé, le déplacement vertical des coulisseaux 21 contre l'action des ressorts 24;
les coulisseaux 21 prennent appui contre les encoches de la clé, en assumant une position
spécifique et en entraînant avec soi les goujons 17. Si les positions ainsi atteintes
par les parties mobiles correspondent à la codification de la serrure, c'est à dire
si la clé insérée est précisément celle associée à la serrure, les goujons 17, en
repoussant les contregoujons 5, se disposent avec leurs surfaces convexes 17ʹ en correspondance
de la surface extérieure du cylindre 8 et avec leurs crans 19 en face des saillies
26 de la barre d'arrêt 25. Par conséquence le cylindre 8, n'étant plus bloqué par
les contregoujons 5, peut être tourné au moyen de la clé K (figure 4). Au commencement
de cette rotation, la barre d'arrêt 25 est repoussée vers l'intérieur par la coopération
de sa saillie 27 avec la rainure longitudinale 3 du stator, et ses saillies 26 s'engagent
dans les crans 19 des goujons 17, ainsi bloquant en position ces derniers et, avec
eux, les coulisseaux 21, et en empêchant donc l'extraction de la clé. Dans cette condition,
le cylindre 8 peut être tourné d'un ou plusieurs tours pour actionner la serrure,
de la manière habituelle. Après cela la bar re d'arrêt 25, en trouvant de nouveau
la rainure 3 en face de sa saillie 27, se déplace de nouveau vers l'extérieur, en
laissant ainsi libres les goujons 17 et avec eux les coulisseaux 21; la clé peut donc
être extraite.
[0021] Cependant, chaque fois que le cylindre 8 a effectué un nombre impair de demi-tours
à compter de la position de départ (figure 5), la barre de translation 29 trouve la
rainure 3 du stator en face de sa propre saillie 30 et, poussée par ses ressorts,
elle se déplace vers l'extérieur. Par ce mouvement elle fait déplacer transversalement
aussi les coulisseaux 21, étant donné que leurs éléments de couplage coulissant 23
sont engagés avec les éléments de couplage coulissant 31 de la barre de translation
30. Par conséquent, les saillies 22 des coulisseaux 21 se dégagent des crans 20 des
goujons 17 lesquels, d'ailleurs, sont maintenus immobiles par l'action de la barre
d'arrêt 25.
[0022] La position décrite ci-haut constitue une position autorisant le changement de la
clé. En effet, les coulisseaux 21 qui, étant dégagés des goujons 17, ont repris leur
mobilité, ne retiennent plus la clé K, laquelle donc peut être extraite (figure 6).
Les coulisseaux 21 sont alors poussés tous à la fin de leur course par les ressorts
24 et, si à ce point le cylindre était encore tourné sans clé, la serrure reviendrait
à une condition non codifiée, et l'on pourrait ensuite l'actionner au moyen d'une
clé neutre. Si, par contre, une nouvelle clé Kʹ est insérée dans la fente 10 (figure
7), les coulisseaux 21 se disposent dans une nouvelle position correspondant à la
serie d'encoches de la nouvelle clé Kʹ. En faisant alors tourner le cylindre 8 moyennant
la nouvelle clé Kʹ, la barre de translation 29 est repoussée vers l'intérieur par
suite de la coopération de sa saillie 30 avec la rainure 3 du stator, elle repousse
les coulisseaux 21 en les faisant engager par leurs saillies 22 dans les crans 20
des goujons 17, mais dans des crans différents de ceux dans lesquels les saillies
22 s'engageaient avant le changement de la clé, et la serrure continuera son fonctionnement
régulier, désormais codifiée pour la nouvelle clé Kʹ. La serrure demeurera codifiée
de cette manière lorsque la clé Kʹ sera extraite (figure 8). La comparaison entre
les figures 8 et 2 met en évidence comme, à cause de la différente codification de
la serrure, s'est modifiée la position relative entre les coulisseaux 21 et les goujons
17 correspondants.
[0023] Ainsi, comme on peut le voir, l'opération de changement de la clé, dans la serrure
qu'on a décrit ci-haut, atteint la plus grande simplicité concevable, cette opération
consistant simplement dans l'extraction de la vieille clé et dans l'insertion de la
nouvelle clé, ces manoeuvres étant effectuées lorsque la serrure se trouve dans une
position particulière, c'est à dire avec la clé tournée de 180° par rapport à la
position normale d'extraction. Une telle simplicité peut être aussi considérée excessive,
et dans ce cas on peut prendre des mesures pour empêcher un change de clé non désiré,
mais ces mesures peuvent être facilement adaptées à n'importe quelle exigence pratique,
parce qu'elles ne sont pas imposées par des caractéristiques de la serrure elle-même.
En particulier, un moyen quelconque empêchant temporairement le déplacement de la
barre de translation 29 vers l'extérieur peut être adopté pour empêcher le change
de la clé sans que ce moyen ait été neutralisé au préalable. Il est possible aussi
de prévoir, pour l'actionnement de la barre de translation 29, une ou plusieurs rainures
du rotor, différentes de celles avec lesquelles coopére la barre d'arrêt 25, en obtenant
ainsi pour le change de la clé des positions différentes de celle décrite.
[0024] Les positions de changement de la clé peuvent une seulement ou plusieurs. En des
cas particuliers on peut aussi fare coïncider la position de changement de la clé
avec la position d'ouverture de la serrure.
[0025] Bien que les éléments de couplage coulissant aient été indiqués sous la forme de
tenons 31 disposés sur la barre de translation 29 et de rainures à mortaise 23 prévues
sur les coulisseaux 21, il est bien entendu que cette disposition peut être inversée.
De même, les couplages coulissants, indiqués comme réalisés en forme de queue d'aronde,
pourraient par contre être en forme de T ou avec n'importe quel autre profil approprié.
[0026] L'invention peut trover son application soit aux serrures pour les portes des édifices
et similaires, soit aussi aux serrures pour les coffres, les armoires blindés, et
ainsi de suite.
[0027] L'invention a été décrite en relation avec une serrure dans laquelle les sièges 4
du stator s'étendent d'un seul côté et présentent des contregoujons et des ressorts
y relatifs, mais on doit entendre qu'elle peut être également appliquée aux serrures
dans lesquelles les sièges 4 du stator s'étendent des deux côtés par rapport à la
cavité 2 du stator et, dans ce cas, ils peuvent éventuellement être dépourvus, de
l'un ou des deux côtés, de contregoujons et de ressorts y relatifs; les sièges 15
du cylindre sont alors transperçants et les goujons 17 insérés dans ces sièges doivent
se conformer, à leurs deux extrémités, au profil du cylindre dans la position d'ouverture
et de change de la clé.
[0028] Cette disposition est représentée dans la figure 28. Le stator 1ʺ a, dans ce cas,
une épaisseur correspondante à la course des goujons 17ʺ, et il peut être substantiellement
cylindrique. Les goujons 17ʺ sont limités aux deux extrémités par des surfaces qui,
dans la position d'ouverture de la serrure (représentée dans la figure 28), correspondent
à la surface extérieure du cylindre. Les sièges 4ʺ du stator s'étendent des deux côtés
du cylindre, et ils sont dépourvus de contregoujons et de ressorts. Les composants
inclus dans le cylindre en plus des goujons 17ʺ sont indentiques de ceux qu'on a déjà
décrit, et également identique est leur fonctionnement.
[0029] La figure 28 montre encore une bille 33 avec ressort de pression 34 retenu par un
couvercle 35. Ces parties sont insérées dans le stator 1ʺ dans la position à laquelle
correspond l'extrémité interne de la clé K lorsque la serrure est en position de changement
de la clé (voir aussi la figure 9). La bille 33 s'engage avec le cylindre en empêchant
sa rotation si la clé K n'est pas entièrement insérée dans son siège, ainsi prévenant
toute possibilité de codification défectueuse.
[0030] Une disposition similaire de bille avec ressort peut être prévue en 36 (figure 9)
pour empêcher l'extraction de la clé, dans la position de changement, si la clé présente
une encoche en correspondence de la bille 36. Cela autorise la prévision de clés qui
ne permettent pas d'effectuer l'opération de changement. Cette opération peut être
effectuée, dans ce cas, seulement par l'emploi de clés dépourvues de ladite encoche,
lesquelles seront consignées seulement à des personnes autorisées.
[0031] Bien entendu, les modifications mentionnées et d'autres, et toute substitution d'équivalents
techniques, peuvent être appliquées à ce qui a été décrit et illustré, sans s'éloigner
du cadre de l'invention.
1 . Serrure à cylindre avec clé interchangeable, caractérisée en ce qu'elle comprend
un stator (1) avec une cavité (2) pour un cylindre (8), au moins une rainure longitudinale
(3) dans ladite cavité (2), et une série de sièges (4) qui peuvent s'étendre d'un
ou des deux côtés de la cavité (2) du stator et peuvent éventuellement contenir des
contregoujons (5) et des ressorts (6) y relatifs; un cylindre (8) avec une fente
à clé (10), une série de premiers sièges (14) intersécant ladite fente à clé (10),
et une série de deuxièmes sièges (15) éventuellement transperçant le cylindre, parallèles
aux premiers sièges (14), ainsi qu'une première fente (12) et une deuxième fente
(13), orthogonales auxdits sièges (14,15) et parallèles à l'axe du cylindre (8); une
série de coulisseaux (21) insérés avec mobilité longitudinale et transversale dans
lesdits premiers sièges (14) du cylindre pour coopérer avec les encoches d'une clé
(K) insérée dans ladite fente à clé (10), chaque coulisseau (21) étant pourvu, d'un
côté, de saillies (22) et, du côté opposé, d'un élément de couplage coulissant (23),
ainsi que d'un ressort associé (24); une série de goujons (17) éventuellement adaptés
à l'une ou aux deux extrémités (17ʹ) au profil du cylindre (8), insérés d'une manière
coulissante dans lesdits deuxièmes sièges (15) du cylindre, correspondants auxdits
sièges (4) du stator et pourvus d'une série de premiers crans (20) tournés vers lesdites
saillies (22) des coulisseaux (21), et d'au moins un deuxième cran (19), tourné vers
le côté opposé auxdits coulisseaux; une barre d'arrêt (25), insérée dans ladite première
fente orthogonale (12) du cylindre, pourvue de saillies (26) tournées vers ledit
deuxième cran (19) des goujons (17) et d'une saillie continue (27) tournée vers le
côté opposé et capable de coopérer avec ladite rainure (3) du stator, et associée
à des ressorts qui la poussent vers l'extérieur; et une barre de translation (29),
insérée dans ladite deuxième fente orthogonale (13) du cylindre, pourvue d'éléments
de couplage coulissant (31) capables de s'engager avec lesdits éléments de couplage
coulissant (23) des coulisseaux (21), et d'une saillie continue (30) tournée vers
le côté opposé et capable de coopérer avec ladite rainure (3) du stator, et associée
à des ressorts qui la poussent vers l'extérieur; ledites parties étant coordonnées
d'une manière telle que lesdites saillies (26) de la barre d'arrêt (25) s'engagent
dans lesdits deuxièmes crans (19) des goujons (17) lorsque la saillie continue (27)
de la barre d'arrêt (25) ne correspond pas à ladite rainure (3) du stator, et elles
s'en dégagent lorsque ladite rainure permet à la barre d'arrêt (25) de se déplacer
vers l'extérieur, tandis que lesdits coulisseaux (21) s'engagent dans les crans (20)
correspondants des goujons (17) lorsque la saillie continue (30) de la barre de translation
(29) ne correspond pas à ladite rainure (3) du stator et s'en dégagent lorsque ladite
rainure permet à la barre de translation (29) de se déplacer vers l'extérieur en entraînant
avec soi les coulisseaux (21) par l'action des couplages coulissants(31,23) respectifs;
de sorte que ladite barre de translation (29), quand elle correspond à ladite rainure
(3) du stator, se déplace vers l'extérieur en entraînant avec soi les coulisseaux
(21), en dégageant ces derniers des goujons (17) et en permettant ainsi, dans cette
position, la substitution de la clé (K) avec la recodification conséquente de la
serrure.
2 . Serrure selon la revendication 1, caractérisée en ce que lesdits goujons (17)
présentent, du côté tourné vers la barre d'arrêt (25), un cran opératif (19) et une
série de crans de simulation (18).
3 . Serrure selon la revendication 1, caractérisée en ce que lesdites saillies (22,26),
des coulisseaux (21) et de la barre d'arrêt (25) respectivement, sont substantiellement
coniques ou en forme de pointe de ciseau ou de crémaillère, et ledits crans (19,20)
des goujons (17), coopérant avec ces saillies, sont substantiellement coniques ou
en forme de dièdre ou de crémaillère.
4 . Serrure selon la revendication 1, caractérisée en ce que ledits éléments de couplage
coulissant (23,31) ont substantiellement une forme en queue d'aronde ou avec un bord
d'extrémité circulaire grossi.
5 . Serrure selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'elle comprend en outre
une bille (33) ou organe similaire, avec un ressort de pression (34), disposée pour
bloquer le cylindre (8) dans la position de changement de la clé jusqu'à ce qu'une
clé a été entièrement introduite dans la fente à clé (10).
6. Serrure selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comprend en outre
une bille (36) ou organe similaire, avec un ressort de pression, disposée pour prévenir
l'extraction pour changement de toute clé ayant une encoche correspondante.