[0001] L'invention concerne le domaine des raquettes utilisées pour la pratique de sports
nécessitant la frappe d'un objet, notamment d'une balle. Elle vise donc particulièrement
les raquettes de tennis, squash, badminton, etc...Parmi ces raquettes, nombreuses
sont celles dont le cadre et le manche sont constitués en matériaux composites avec
stratification de fibres et de résine synthétique.
[0002] La plupart de ces raquettes en matériaux composites (notamment fibres de verres,
fibres de carbone) sont réalisées par enroulement de tissus ou de nappes de ces fibres
préimprégnées de résine autour d'un mandrin constitué en un matériau alvéolaire (mousse
synthétique ou autres) ou autour d'une chambre à air légèrement gonflée. Les nappes
de matériaux préimprégnés s'étendent sur toute la longueur du mandrin et, par voie
de conséquence, sur toute la longueur du cadre (manche, branches, panier et éventuellement
pont) de la raquette. Des pièces réalisées en matériaux préimprégnés sont éventuellement
adjointes pour réaliser des renforcements locaux.
[0003] Selon un autre mode de réalisation des raquettes en matériaux composites statifiés,
des tresses de fibres sont disposées autour d'un mandrin flexible, gonflable ou déformable
à la chaleur, et cette armature fibreuse est imprégnée par injection de résine sous
pression. Dans ce cas également, les tresses de fibres s'étendent sur la totalité
de la longueur du cadre et les seules discontinuités de structure sont constituées
par d'éventuels renforts locaux.
[0004] Ces deux procédés conduisent à utiliser des matériaux coûteux tels que fibre de carbone
dans des zones du cadre de la raquette, où ils ne sont pas nécessaires pour la résistance
et le fonctionnement de cette raquette. D'autre part, l'orientation des fibres est
uniforme sur toute la longueur du cadre, alors que leur orientation devrait être adaptée
à la direction des contraintes, lesquelles sont évidemment différentes d'une partie
à l'autre du cadre.
[0005] De plus, dans le cas des raquettes à mandrin flexible, imprégnées par injection de
résine sous pression, le mandrin se comprime sous l'effet de la pression de la résine,
et cette compression, sous l'effet des pertes de charges, va en augmentant en direction
du point d'injection. Il en résulte un excès de résine allant décroissant du point
d'injection à l'évent de sortie. Cet excès de résine, inutile pour la résistance de
la raquette, est pénalisant pour son poids.
[0006] L'invention remédie à ces inconvénients. Elle a pour objet une raquette de tennis
ou autre jeu, du type général précité, mais dont le cadre est constitué, pour au moins
deux de ses zones (manche et armature principale comportant le panier et les deux
branches), par des éléments qui se font suite d'une zone à l'autre, mais sont différenciés
à la fois par la nature du mandrin qui constitue l'âme centrale ou noyau de la raquette,
et par la nature des fibres des nappes textiles enveloppant ce mandrin, le raccordement
des deux zones du cadre étant fait par chevauchement local des enveloppes des mandrins.
Les mandrins des deux branches de l'armature principale s'arrêtent dans la zone du
manche en étant décalés axialement l'un par rapport à l'autre, ainsi qu'avantageusement
le sont aussi les enveloppes correspondantes des extrémités de ces deux branches.
Un pré- collage éventuel bout à bout des éléments de mandrin peut faciliter le montage
et renforcer la liaison des éléments du cadre.
[0007] Cet agencement peut, conformément à l'invention, être adopté non seulement pour un
cadre de raquette formé par deux seuls éléments : un panier et un manche, mais aussi
pour tout cadre, quel que soit son type. C'est ainsi que sont réalisables :
- des cadres de raquettes dont le manche est raccordé au panier par une ou deux branches,
les branches pouvant avoir la même constitution que le panier et être différentes
du manche, ou les branches pouvant avoir une constitution différente non seulement
du manche, mais aussi du panier ;
- et des cadres de raquettes comportant un panier, une ou deux branches, un pont et
un manche qui diffèrent tous par leur agencement.
[0008] Dans tous les cas, un cadre de raquette conforme à l'invention est réalisé avec un
coût moindre de matière et un rapport résistance/poids amélioré grâce au choix judicieux
de la nature et de l'orientation des fibres en fonction des contraintes mécaniques
propres à chaque région du cadre.
[0009] En outre, dans le cas des cadres fabriqués à base de tresses sur mandrin flexible
et dont la résine est injectée sous pression, la sélection de la nature du matériau
constituant le mandrin, notamment en utilisant un matériau peu compressible dans la
région proche du point d'injection, permet d'uniformiser le taux d'imprégnation par
la résine au niveau strictement nécessaire pour la qualité mécanique du matériau stratifié.
[0010] L'invention sera bien comprise, et ses avantages et autres caractéristiques ressortiront,
au cours de la description qui suit, en référence aux dessins schématiques annexés
représentant, à titre d'exemples non limitatifs, deux formes d'exécution de ce cadre
de raquette, dans le cas d'une raquette de tennis :
Figure 1 est une vue partielle, en coupe horizontale longitudinale, de la première
forme d'exécution,
Figures 2,3,4 et 5 en sont, à plus grande échelle, des vues en coupe transversale
suivant II-II, III-III, IV-IV et V-V de figure 1,
Figure 6 est une vue partielle, en coupe horizontale longitudinale, de la seconde
forme d'exécution,
Figures 7 et 8 sont des vues en coupe transversale suivant VII-VII et VIII-VIII de
figure 6.
[0011] Comme cela est connu en soi, ce cadre de raquette est constitué par un panier 1,
deux branches 2, un pont 3 et un manche 4. L'ensemble 1,2 forme l'armature principale
du cadre.
[0012] Conformément à l'invention :
- le panier 1 est formé par enroulement de nappes de fibres de carbone 5 autour d'un
mandrin 6 en mousse de polyéthylène, les fibres de carbone 5 ayant, par rapport à
l'axe du mandrin, une orientation α ;
- chacune des deux branches 2 est formée par enroulement de nappes de fibres de verre
et de carbone 7 autour d'un mandrin 8 en mousse de polyuréthane semi-rigide, les fibres
de l'enroulement 7 formant un angle par rapport à l'axe longitudinal de la branche
;
- le pont 3 est aussi formé par enroulement de nappes de fibres de verre et de carbone
9 autour d'un mandrin 10 ; mais ici, le mandrin est constitué en mousse de polyuréthane
rigide, et les fibres de l'enroulement forment, par rapport à l'axe longitudinal du
pont, un angle 0 pouvant être différents des angles α et β précédents ;
- les zones d'arrêt 17,18 des mandrins 8 des deux branches 2 dans le mandrin 12 du
manche 4, sont décalées l'une par rapport à l'autre selon l'axe longitudinal de la
raquette, ce qui évite d'avoir une zone de rupture brutale et garantit par suite une
résistance suffisante du manche à la cassure ;
- les zones d'arrêt 19,20, dans le manche 4, des nappes textiles 7 qui enveloppent
les mandrins 8 de ces deux branches 2, sont elles aussi décalées axialement l'une
par rapport à l'autre ;
- le manche 4 est formé par enroulement de nappes de fibres de verre 11 autour d'un
mandrin 12 en mousse acrylique, la direction des fibres formant par rapport à l'axe
du mandrin un angle 6;
- par ailleurs, pour chacune de ces zones, les fibres de chaque nappe peuvent former
par rapport à l'axe du mandrin des angles différents (exemple : α1 = 0, α2 = 45°) suivant les différentes contraintes appliquées à chacune de ces zones.
[0013] Il est clair que la nature et l'agencement des quatre parties constitutives du cadre
de la raquette varient de l'une à l'autre. Il est ainsi possible de donner à chaque
zone du cadre des caractéristiques tenant compte des contraintes de cette zone. Cela
permet, en outre, d'abaisser à la fois le poids et le prix du cadre par suppression
de la résine inutile. Cela permet, de plus, dans le cas des cadres nécessitant une
injection de résine, d'obtenir une bonne répartition de la résine dans toutes les
zones du cadre.
[0014] Dans tous les cas, la liaison entre les diverses zones du cadre est efficace. Elle
est, en effet, réalisée par chevauchement local des enroulements de fibres d'une zone
du cadre sur l'autre ;-il en est ainsi en 13 pour le raccordement du panier 1 avec
les branches 2, en 14 pour le raccordement du pont 3 avec le panier 1 et les branches
2, et en 15 pour le raccordement du manche 4 avec les branches 2. Cette liaison par
chevauchement et par l'imprégnation consécutive de résine peut, d'ailleurs, être complétée
par un collage, bout à bout, des mandrins des diverses parties du cadre.
[0015] Les figures 6 à 8 montrent une variante de réalisation du cadre de raquette des figures
I à 5. Pour ce cadre de raquette :
- le pont 3 est par exemple identique à celui de la raquette précédente, et est donc
formé par habillage du mandrin 10, lui-même en mousse rigide, par deux tresses 9 en
fibres de verre et de carbone ; ces tresses sont coupées un peu plus longues que l'armature
10, de sorte que leurs fibres d'extrémité viennent se répartir sur les branches 2
et le panier 1, et sont solidarisées par la résine ;
- l'armature principale du cadre, constituée des deux branches 2 et du panier 1, possède
un mandrin unique et continu 8, en mousse souple telle qu'une mousse de polyéthylène
; ce mandrin forme un noyau souple sur lequel sont tressées successivement trois épaisseurs
de fibres : une épaisseur centrale 21 à haut pourcentage de fibres de carbone (par
exemple 70 % de fibres de carbone pour 30 % de fibres de verre), prise en sandwich
entre deux fines tresses 22,23 de fibres de verre ; comme précédemment, les zones
d'arrêt 17,18 et 19,20 des extrémités du mandrin 8 et de son habillage 7 constitué
par les trois nappes textiles 21,22,23, dans le manche 4 sont décalées axialement
l'une par rapport à l'autre pour éviter de créer une zone de concentration de contrainte
et donc de rupture privilégiée ;
- le mandrin 12 du manche 4 est toujours constitué d'une mousse rigide, telle qu'une
mousse acrylique, et son habillage 11 est constitué de deux grosses tresses 24,25,
en fibre de verre, ces tresses grossières étant beaucoup moins onéreuses que celles
constituant l'habillage 7 des branches 2 et du panier 1 ; sur les figures 7 et 8,
les dimensions relatives en épaisseurs ne sont pas respectées pour ne pas nuire à
la clarté du dessin, mais en réalité les tresses 24 et 25 sont nettement plus épaisses
que les tresses 22 et 23.
[0016] Comme précédemment, la liaison entre le manche 4 et les branches 2 est assurée par
chevauchement, sur quelques centimètres, des tresses 7 par les tresses 11. Cette liaison
par chevauchement des nappes textiles 7 et 11 et par imprégnation de résine est avantageusement
complétée par collage, bout à bout, des mandrins 8 et 12.
[0017] Comme il va de soi, l'invention ne se limite pas aux deux formes d'exécution de ce
cadre de raquette qui ont été ci-dessus indiquées à titre d'exemples : elle en embrasse,
au contraire, toutes les variantes de réalisation. On peut par exemple ajouter des
morceaux de tresse supplémentaires en tête du panier et à la base du pont pour renforcer
localement la raquette dans les zones les plus sollicitées.
1. Cadre pour raquette de tennis ou autre jeu en matériau stratifié, du type formé
par enroulement de nappes ou de tissus de fibres imprégnées de résine synthétique
autour d'un mandrin en matériau alvéolaire ou autour d'une chambre à air légèrement
gonflée, caractérisé en ce qu'il est constitué, pour au moins deux de ses zones [manche
(4) et armature principale (1,2)], par des éléments qui se font suite d'une zone à
l'autre, mais sont différenciés à la fois par la nature du mandrin (8,12) et par la
nature des fibres des nappes textiles (7,11) enveloppant ce mandrin, le raccordement
des deux zones du cadre étant fait par chevauchement local des enveloppes des mandrins,
et en ce que dans la zone du manche (4), les arrêts (17,1 S) des deux branches (2)
et du mandrin (12) du manche (4) sont décalés axialement l'un par rapport à l'autre.
2. Cadre pour raquette de tennis selon la revendication I, caractérisé en ce que les
arrêts (19,20), dans la zone du manche (4), des nappes textiles (7) enveloppant les
mandrins (8) des deux branches (2), sont eux-aussi décalés axialement l'un par rapport
à l'autre.
3. Cadre pour raquette de tennis selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé
en ce qu'il comporte quatre zones d'agencement différent, à savoir : le panier (1),
les deux branches (2), le pont (3) et le manche (4).
4. Cadre pour raquette de tennis selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé
en ce qu'il comporte trois zones d'agencement différent, à savoir : le panier (I)
et les deux branches (2), le pont (3) et le manche (4).
5. Cadre pour raquette de tennis selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé
en ce qu'il comporte deux zones d'agencement différent, à savoir : le panier (1) et
les deux branches (2) d'une part, et le manche (4) d'autre part.
6. Cadre pour raquette de tennis selon la revendication 3, caractérisé en ce que le
mandrin (6) du panier (1) est en mousse de polyéthylène, le mandrin (8) des deux branches
(7) est en mousse de polyuréthane semi-rigide, le mandrin (9) du pont (3) est en mousse
de polyuréthane rigide, et le mandrin (12) du manche est en mousse acrylique, et en
ce que les fibres (5) d'enroulement du panier (1) sont en carbone et ont une direction
α, les fibres (7) d'enroulement des deux branches (2) sont en verre et en carbone
et font un angle avec l'axe longitudinal de ces branches, les fibres (9) d'enroulement
du pont (3) sont en verre et en carbone et font un angle 0 différent du précédent
avec l'axe longitudinal de ce pont, et les fibres d'enroulement du manche (4) sont
en verre et font un angle δ avec l'axe longitudinal du manche.
7. Cadre pour raquette de tennis selon la revendication 4 ou la revendication 5, caractérisé
en ce que le mandrin (8) de l'armature principale comportant le panier (1) et les
deux branches (2) est en une mousse souple, telle qu'une mousse de polyéthylène, formant
un noyau souple sur lequel sont successivement tressées trois épaisseurs de fibres,
dont une épaisseur centrale (21) à majorité de fibres de carbone comprise entre deux
fines épaisseurs (12,23) substantiellement de fibres de verre, en ce que le mandrin
(12) du manche (4) est en mousse rigide telle qu'une mousse acrylique, et est à son
tour habillé de deux grosses tresses (24,25) substantiellement en fibres de verre
qui viennent chevaucher localement les extrémités des trois épaisseurs de fibres de
l'armature principale.