[0001] L'invention concerne le domaine des artifices pyrotechniques, par exemple militaires,
tels que les éclairants ou les infrarouges, qui sont éjectés sur trajectoire, d'un
projectile porteur, à une certaine distance du sol. Après éjection, ces artifices
sont freinés par un parachute auquel ils sont suspendus, de manière à ralentir leur
descente vers le sol, dans le but de permettre leur phase opérationnelle.
[0002] Les parachutes, utilisés jusqu'à maintenant pour ces artifices sont de forme généralement
circulaire ou polygonale. Ils possèdent une ouverture centrale, appelée cheminée et
des suspentes cousues à la périphérie de la voilure. Celle-ci est exécutée en tissu
nylon, de couleur blanche, et peut être composée de plusieurs secteurs assemblés
par coutures. Le bord de la cheminée, le bord extérieur de la voilure, et la fixation
des suspentes sont renforcés par des rubans en nylon, cousus sur la voilure. Les suspentes
sont réalisées en drisses rondes de nylon. Elles sont réunies à l'attache de l'artifice
par un câble métallique, pour éviter leur détérioration au moment de la combustion
de l'artifice. Pour éviter le balancement de l'artifice au cours de la descente, la
cheminée centrale doit avoir une grande surface pour permettre un passage d'air suffisant,
et les suspentes doivent être d'une longueur à peu près égale au diamètre de la voilure
à plat, ce qui, avec le câble métallique central, aboutit à un encombrement important.
[0003] Ce genre de parachute donne des vitesses de descente pouvant varier de 5 à 20m par
seconde, suivant la surface de la voilure, et la masse de l'artifice à freiner. Comme
l'artifice perd de la masse en brûlant, la vitesse varie au cours de la descente,
quelquefois du simple au double, ce qui impose des altitudes d'ouverture plus hautes,
affectant les performances de luminosité au sol de l'artifice.
[0004] Le but principal de l'invention est d'augmenter l'efficacité au sol de l'artifice,
en ralentissant la vitesse de descente et en améliorant la constance de cette vitesse,
ceci permettant une ouverture du parachute plus près du sol.
[0005] Par ailleurs, lorsque la voilure est gonflée par l'air et prend une forme d'anse
de panier, elle est très sensible au vent latéral. Il n'est pas rare qu'un artifice,
éjecté à la verticale d'un objectif, se retrouve en fin de combustion, à plusieurs
centaines de mètres de cet objectif, à cause des effets du vent latéral. L'invention
permet, sur ce point particulier, de remédier partiellement à cet inconvénient.
[0006] L'objet de l'invention est un dispositif destiné à réduire la vitesse de descente
d'un artifice pyrotechnique comprenant un parachute, le dispositif étant caractérisé
en ce que le parachute comprend des moyens utilisant les gaz chauds résultant de la
combustion de l'artifice, de manière à obtenir un effet de sustentation analogue
à celui utilisé dans une montgolfière.
[0007] L'invention et ses différentes caractéristiques seront mieux comprises à la lecture
de la description qui suit, annexée des figures qui représentent :
- Fig.1, une vue de côté du dispositif selon l'invention, pendant sa descente ;
- Fig.2, une vue de dessus du dispositif représenté sur la figure 1 ;
- Fig.3, une vue de côté d'un dispositif conforme à une variante selon l'invention
;
- Fig.4, une demi-vue de dessus, et une demi-coupe, du dispositif représenté sur la
figure 3.
[0008] Le dispositif est décrit déployé, c'est-à-dire en position de descente. Sa position
de stockage et son déploiement ne sont pas décrits car ils empruntent les techniques
connues dans l'art antérieur. La description ci-dessous correspond à une réalisation
donnée à titre d'exemple, mais n'est en aucun cas limitative. Le dispositif peut être
réalisé à partir d'éléments différents de ceux décrits et qui aboutiraient aux mêmes
résultats.
[0009] Le dispositif selon l'invention est équipé, comme une montgolfière, de moyens qui
utilisent les gaz chauds résultant de la combustion de l'artifice, de manière à ce
que la vitesse de descente de ce dernier soit réduite et plus constante. Ces moyens
consistent en grande partie à un aménagement du parachute, et entre autre, à ajouter
une jupe 6 à la partie extérieure de la voilure 1 du parachute. La jupe associée à
la voilure, permet de constituer un réservoir de gaz chauds, provenant de la combustion
de l'artifice 5. Cette jupe possède des ouvertures 7, pouvant être en forme de lunules,
et destinées à la circulation des gaz. La dimension de ces ouvertures a été calculée
en fonction de la vitesse de descente recherchée. En face de chacune de ces ouvertures,
un godet 8 est cousu sur sa partie supérieure, sa partie inférieure restant libre
ménageant ainsi une ouverture pour la circulation des gaz. Ces godets sont destinés
à ramener les gaz chauds vers le bas. Ceci permet une circulation continue des gaz
de l'intérieur vers l'extérieur, et un maintien de la température élevée à l'intérieur
du réservoir, ce qui a pour effet d'améliorer l'effet de sustentation. De plus , l'évacuation
des gaz vers le bas, donne un effet supplémentaire de poussée dirigée, vers le haut.
La voilure 1 et la jupe 6 sont réalisées en tissu de nylon ignifugé, assurant une
tenue en température élevée. La surface extérieure du tissu est de préférence noire
pour éviter les pertes de calories du réservoir.
[0010] On prévoit des brins de suspente 11 dont le nombre est égal au nombre de secteurs
2 de la voilure. Les extrémités de ces brins, sont en drisse de matériaux ignifugés
par exemple en polyamide à hautes performances. Elles sont cousues sur la jupe, à
l'emplacement des rubans de renfort 12 situés sur les coutures des secteurs. Une boucle
13, avec un noeud, de préférence en tête d'alouette, est pratiqué au milieu de chaque
brin. Ces boucles sont situées à une distance d'environ un tiers de diamètre de la
jupe. Elles permettent chacune l'attache d'un câble métallique souple 14, à oeils
manchonnés, de longueur d'un tiers de la voilure. Ces câbles sont réunis ensemble
sur une attache tournante 15 de l'artifice 5. La rotation de cette attache est obtenue
par une bague axiale et une butée de roulement à aiguilles.
[0011] Un fil 16, en drisse de nylon blanc, à casser au moment du déploiement du parachute,
réunit l'attache de l'artifice au centre de la voilure. Sa longueur est telle qu'à
l'ouverture, le parachute se présente avec une voilure plate, ce qui favorise le déploiement
en réduisant les efforts de traction sur les suspentes. Une pièce circulaire 17, de
tissu nylon, peut être disposée pour renforcer la voilure à l'endroit de l'attache
du fil à casser.
[0012] Grâce aux câbles métalliques 14, l'artifice peut se trouver plus rapproché de la
voilure, par rapport à l'art antérieur, les brins de suspente ne craignant plus une
détérioration due à la proximité de l'artifice en combustion.
[0013] Pour améliorer l'effet de luminosité au sol, on prévoit de revêtir intérieurement
la voilure, une surface réfléchissante constituée d'une couche d'aluminisation 4
d'une épaisseur d'environ 0,5µm. Cette couche a pour but d'augmenter la réflexion
des rayons issus de l'artifice. De plus, lorsque la voilure est gonflée, une découpe
des secteurs à génératrices courbes 3 lui donne une forme intérieure parabolique.
Le foyer de cette parabole se situe à une distance déterminée de l'artifice constituant
la source lumineuse, de manière à permettre la réflexion des rayons lumineux dirigée
vers le sol.
[0014] Le fait que la vitesse de descente soit réduite, a pour conséquence que, l'artifice
est plus sensible au vent latéral. Il risque plus de s'éloigner, pendant la descente,
de la verticale du point d'éjection. L'invention prévoit, dans une caractéristique
supplémentaire, un moyen permettant de remonter le vent, pour réduire cette dérive.
On entend par remonter le vent, le fait de réduire le déplacement d'un ensemble mobile
soumis à l'effet latéral du vent. Ce moyen consiste en une première sorte de voiles
obliques 9 qui sont situées sur la jupe 6 du parachute, à l'endroit des secteurs qui
ne possèdent pas de godets 8. La forme de ces voiles est conçue de manière que lorsqu'elles
subissent les sautes de vent latéral, elles font tourner le parachute. Dans l'ensemble
décrit, ces voiles 9 sont des bandes de tissu de nylon noir ignifugé, cousues en oblique
sur la jupe, avec une toile de séparation 10 permettant deux débits d'air de sens
opposés. Les bords d'attaque et de fuite de ces voiles sont renforcés par des rubans.
Lorsque le parachute tourne, le bord extérieur de voiles, gonflées par les sautes
de vent, reprend un certain débit d'air, ce qui a pour conséquence de diminuer les
effets du vent latéral.
[0015] L'utilisation de tissu et de drisse ignifugés permet de rapprocher la source lumineuse
du réservoir constitué par l'ensemble de la voilure et de la jupe, et ainsi d'utiliser
au maximum les effets calorifiques des gaz de combustion de l'artifice.
[0016] Dans la réalisation qui vient d'être décrite, la jupe a une forme cylindrique. En
se référant à la figure 3, la jupe 19 peut prendre une forme tronconique, et être
d'une hauteur plus grande, formant une sorte de cheminée, dont le bord inférieur est
très proche de l'artifice 20. La parabole 18, constituée par la voilure, peut toujours
être recouverte d'une couche réfléchissante, mais son foyer est plus éloigné et son
diamètre plus important. Dans ce cas l'extérieur la jupe conique peut également être
aluminisée, ce qui permet un effet supplémentaire de diffusion circulaire de luminosité
au sol. Comme le montrent les figures 3 et 4, on peut prévoir un nombre plus élevé
de secteurs, en particulier douze, ceux-ci débordant de la jupe. Chacun de ces secteurs
possède une ouverture bordée 21. Les suspentes 22 sont ignifugées et peuvent être
reliées à l'artifice de manière analogue à celle décrite sur la figure 1. Elles peuvent
être également être réunies par deux, à des câbles métalliques 23, comme représenté
sur la figure 3. Leur longueur est égale à environ un tiers de la distance de la jupe
à l'artifice.
[0017] Pour obtenir l'effet qui consiste à remonter le vent, un même nombre d'une deuxième
sorte de voiles 24, relie la bordure extérieure de la voilure à la ligne de couture
des secteurs de la jupe. Les voiles sont normalement gonflées sous l'effet du courant
d'air ascendant lors de la descente de l'artifice. Leur forme est telle qu'elles font
également tourner le parachute. Les sautes de vent latéral gonflent les voiles exposées.
Lors de leur pénétration dans la zone opposée au vent, celles-ci attaquent l'air sous
forme d'aubes, puis se referment pour revenir se regonfler dans la zone exposée. De
plus, le gonflement des voiles 24 entraîne une déformation de la voilure, ce qui donne,
par effet de pénétration hélicoïdale, un supplément de sustentation au système.
[0018] Le matériau constituant les drisses ignifugées est, de préférence, le matériau appelé
communément kevlar.
[0019] On précise que les sautes de vent latéral sont de brusques pressions d'air qui ont
la particularité d'être toujours orientées suivant la direction du vent dominant.
1. Dispositif destiné à réduire la descente d'un artifice pyrotechnique (5), comprenant
un parachute muni d'une voilure (1), le dispositif étant caractérisé en ce que le
parachute comprend des moyens utilisant les gaz chauds, résultant de la combustion
de l'artifice, de manière à obtenir un effet de sustentation analogue à celui utilisé
dans une montgolfière.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens utilisant
les gaz chauds, consistent à équiper la voilure (1) d'une jupe (6) cousue à la périphérie
de la voilure pour constituer un réservoir de gaz chauds.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que des ouvertures (7) sont
pratiquées en haut de la jupe (6), et en ce que, en face de chacune desdites ouvertures,
un godet (8) est cousu sur la jupe et recouvre ladite ouverture, la partie inférieure
de chacun des godets et de la jupe constituant une ouverture qui rabat les gaz chauds
en direction du sol.
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens utilisant
les gaz chauds sont constitués d'une jupe (19) de forme tronconique de manière à former
un réservoir pour stocker les gaz chauds.
5. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que des ouvertures (21)
sont pratiquées à la périphérie de la voilure (18) et en haut de la jupe (19) pour
laisser échapper les gaz chauds.
6. Dispositif selon la revendication 2 ou 3, caractérisé en ce que des moyens permettant
à l'ensemble de réduire la dérive due au vent latéral sont prévus et comprennent des
voiles d'une première sorte (9), cousues en oblique sur l'extérieur de la jupe entre
les godets (8), et dont la forme est conçue de telle manière que lorsque le dispositif
subit des sautes de vent latéral, elles font tourner la voilure et reprennent un certain
débit d'air, ce qui a pour conséquence de diminuer les effets du vent latéral.
7. Dispositif selon la revendication 4 ou 5, caractérisé en ce que des moyens permettant
à l'ensemble de réduire la dérive due au vent latéral consistent en des voiles d'une
deuxième sorte (24) reliant la bordure extérieure de la voilure (18), et cousues verticalement
à la jupe (19) et dont la forme est conçue de telle manière que lorsque le dispositif
subit des sautes de vent latéral, elles font tourner la voilure et reprennent un certain
débit d'air, ce qui a pour conséquence de diminuer les effets du vent latéral.
8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que l'artifice est relié au parachute par des éléments qui comprennent dans
leur partie inférieure des câbles métalliques (14, 23) permettant à l'artifice (5,20)
d'être à une distance du parachute égale ou inférieure au diamètre du parachute.
9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que la face intérieure de la voilure (4,18) est recouverte d'une surface réfléchissante
constituée d'une couche d'aluminisation, de manière à augmenter la réflexion des rayons
lumineux dus à la combustion de l'artifice (5,20).
10. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce que l'extérieur de la jupe
(6, 19) est recouverte d'une surface réfléchissante constituée d'une couche d'aluminisation
pour produire un effet supplémentaire de diffusion circulaire de luminosité au sol.