[0001] La présente invention concerne un récipient ou emballage, étanche aux rayonnements
au moins dans une zone d'étanchéité, et destiné à protéger son contenu contre ceux-ci,
réalisé avec un stratifié comprenant au moins une couche imperméable à ces rayonnements.
[0002] On connaît déjà, notamment par les brevets américain 3 845 316 et britannique 1 561
872, un récipient étanche aux radiations, en l'espèce aux rayons X, réalisé à partir
d'un stratifié comprenant une feuille imperméable aux radiations, en l'occurrence
une feuille de plomb ou d'aluminium, disposée entre deux feuilles de matière plastique,
en l'occurrence de polyéthylène ou de polyester.
[0003] Un tel récipient, ou emballage, ou couverture, peut être utilisé pour contenir des
pellicules photographiques, des équipements électroniques, des supports d'enregistrement
magnétiques, tels que des disques, des bandes ou des cassettes, etc., pour leur transport,
leur expédition, leur archivage, et les protéger contre les rayonnements extérieurs
électromagnétiques et ionisants, par exemple lors du passage aux contrôles de sécurité
d'aéroport.
[0004] Or cet emballage, formé comme précédemment décrit, présente de sérieux inconvénients
et notamment le suivant. S'il constitue une barrière contre les rayonnements, d'ailleurs
plus ou moins efficace, notamment dans le cas de films photographiques particulièrement
sensibles, il favorise, à cause de la couche interne en matière plastique, et concomitamment
à l'introduction dans le récipient de matériels ou dispositifs en matière plastique,
de charges électrostatiques préjudiciables à la bonne conservation des informations
de ces matériels et autres supports. Bref, un tel récipient, tout en proposant une
solution à un problème, en crée néanmoins un autre.
[0005] On connait, par la demande de brevet britannique 2 060 488, un récipient pour matériels
sensibles à la lumière réalisé dans un stratifié dont la couche interne est en polyéthylène
de haute densité chargé au carbone, ce qui le rend moins électrisable et lui confère
certaines propriétés antistatiques.
[0006] Toutefois, si ces propriétés antistatiques sont suffisantes pour éviter d'endommager
des contenus tels que des films photographiques ou des papiers sensibles que l'invention
de ce dernier document vise à protéger, il n'en est pas de même lorsque les contenus
sont des équipements électroniques, disques, bandes ou cassettes informatiques.
[0007] La présente invention vise donc à procurer un récipient traitant à la fois le problème
de la protection contre les rayonnements et le problème des charges électrostatiques.
[0008] La présente invention concerne donc un récipient ou emballage, étanche aux rayonnements
au moins dans une zone d'étanchéité et destiné à protéger son contenu contre ceux-ci,
réalisé avec un stratifié comprenant, dans ladite zone d'étanchéité, au moins une
couche imperméable à ces rayonnements, caractérisé par le fait que la couche interne
du stratifié du récipient est une couche électriquement conductible et la couche imperméable
ne s'étend que sur une zone dite de filtrage.
[0009] Dans ce cas, le récipient de l'invention, pourvu d'une couche interne électriquement
conductrice, et de préférence métallique, est véritablement non électrisable, et les
contenus cités ci-dessus peuvent y être stockés sans risque.
[0010] Au sens de la présente invention, on appelle matériau non électrisable, tout matériau
non électrisable tant par influence que par contact, c'est-à-dire ne pouvant pas subir,
ou pratiquement pas, d'électrisation par influence ou par contact.
[0011] En outre, la couche imperméable ne s'étendant que sur une zone de filtrage, elle
ne protège que certaines parties du contenu du récipient en réalisant un filtrage
local des rayonnements désirés. Ainsi, et outre les applications déjà évoquées, le
récipient de l'invention trouve une autre application dans la décongélation et la
cuisson par rayonnement micro-ondes de produits surgelés, de façon à exposer sélectivement
directement et aussi par reflexion sur la zone étauche partielle certaines parties
des produits et obtenir une cuisson plus intense de celles-ci, par exemple pour gratiner
un plat cuisiné.
[0012] Dans une forme de réalisation préférée du récipient de l'invention, le stratifié
comprend une couche externe en matériau isolant thermique relativement rigide.
[0013] Dans ce cas, et cette couche externe étant en papier rigide ou en carton, outre le
fait d'être pratiquement ignifugé, le récipient de l'invention présente l'avantage
de pouvoir facilement recevoir, sur sa couche externe servant de support des informations
commerciales, sans parler de son expédition postale qui se trouve également facilitée.
[0014] Avantageusement encore, les couches du stratifié du récipient de l'invention sont
assemblées par une colle sans solvant, contrairement au récipient connu, ce qui élimine
tout risque de migration de solvant non seulement sur le contenu global du récipient
mais encore, et plus particulièrement, sur le liant des particules métalliques des
supports magnétiques quand il y en a.
[0015] La présente invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante d'une
forme de réalisation préférée du récipient de l'invention, en référence aux dessins
annexés, sur lesquels :
la figure 1 représente une vue en perspective schématique d'une pochette selon l'invention;
la figure 2 représente une vue en coupe de la pochette de la figure 1, et
la figure 3 représente une vue en coupe d'une deuxième pochette selon l'invention.
[0016] Le stratifié, dans lequel on découpe une bande à partir de laquelle on forme, ou
réalise, le récipient, ou l'emballage, ne sera décrit qu'après précisément le procédé
de réalisation du récipient de l'invention, et plus particulièrement ici d'une pochette
destinée à protéger un produit alimentaire surgelé.
[0017] On part donc d'une bande rectangulaire découpée dans un stratifié. Sur la figure
1, et par souci de clarté, le stratifié n'est représenté dans son épaisseur que par
un simple trait.
[0018] On plie la bande le long de deux droites 1, 2 parallèles aux deux bords longitudinaux
3, 4 de la bande, et on replie vers l'extérieur, le long d'une troisième droite 5,
parallèle aux mêmes bords et s'étendant entre le pli 2 et le bord 4, la portion de
bande adjacente au bord 4 pour pouvoir rabattre la portion de bande comprise entre
le bord 3 et le pli 1 sur la portion de bande comprise entre le bord 4 et le pli 5,
les bords 3, 4 s'étendant alors l'un sur l'autre.
[0019] On fixe l'une contre l'autre les portions internes adjacentes aux bords 3, 4, puis
on fixe l'une contre l'autre les deux portions externes adjacentes au pli 5. Cette
fixation peut s'effectuer par tout moyen connu, notamment par collage.
[0020] On plie ensuite le manchon ainsi réalisé une première fois autour d'une première
droite 6 perpendiculaire aux plis 1, 5 près d'un des bords 7 du manchon, et une deuxième
fois autour d'une deuxième droite 8 parallèle à la première et éloignée de celle-ci
d'une distance sensiblement égale ou légèrement supérieure à celle séparant la droite
6 du bord 7.
[0021] On fixe ensuite cette double portion repliée 6, 7, 8 sur la portion adjacente au
pli 8 du reste du manchon, pour fermer celui-ci d'un côté et obtenir finalement une
pochette sans soufflet qu'il suffira ultérieurement de fermer de l'autre côté comme
précédemment, après introduction de son contenu, en l'occurrence un disque, pour qu'elle
assure la fonction de protection. Ces deux dernières étapes de fixation s'effectuent
par le même moyen que la première.
[0022] On notera que si la couche interne du stratifié de la bande de départ s'y prête,
les fixations décrites ci-dessus peuvent être aussi réalisées par soudage.
[0023] Ayant décrit la formation de la pochette, abordons maintenant la structure de la
bande de départ.
[0024] La bande de départ est un stratifié comprenant une couche externe 11 en matériau
isolant thermique relativement rigide, ici ignifugé, une couche intermédiaire partielle
12 imperméable aux rayonnements, et une couche interne 13 électriquement conductrice,
ici métallique, non ou difficilement électrisable.
[0025] Pour la couche interne, on peut par exemple considérer un film ou une couche d'enduction
d'un métal ou d'un composé métallique. Pour la couche externe, on peut considérer
le carton, le papier armé, une couche de polyester, ou un autre support non tissé,
par exemple.
[0026] A titre d'exemple, on peut prendre, pour la couche externe, du papier d'un poids
surfacique comprise entre environ 6
0 g/m
2 et 100 g/m
2, et, pour la couche interne, un film de plomb d'épaisseur sensiblement compriseentre
50 et 100 ym.
[0027] Avantageusement, le plomb de la couche interne est étamé, pour le contre-collage
du papier que la demanderesse a réalisé à l'aide d'une colle sans solvant ou aqueuse.
[0028] Pour l'obtention de la couche partielle intermédiaire 12, on peut procéder de la
manière suivante.
[0029] Sur toute la couche externe, on dépose, sous vide, une couche, par exemple, d'aluminium
de 5 nm à 65 nm (50 à 0 650 A). On dépose, selon le motif désiré, ici pour obtenir
la seule couche partielle, et à l'aide d'un masque, un film de vernis protecteur sur
la couche d'aluminium. On sèche. On pulvérise ensuite sur le vernis un produit chimique
corrosif, par exemple de la soude caustique diluée à 10 %, qui attaque la couche métallique
aux endroits non protégés par le vernis. On lave ensuite à l'eau, le vernis étant
alors aussi enlevé s'il est soluble. Enfin, on sèche. Aux endroits non recouverts
par la couche métallique, la couche externe devient transparente. On notera que cette
transparence peut ainsi être obtenue par anodisation électrolythique de la couche
métallique, qui, dans ce cas, conservera dans son intégralité ses caractéristiques
de barrière.
[0030] Grâce à la rigidité de la couche externe, on évite les coupures ou le trop grand
écrasement de la feuille intermédiaire lors du pliage et de la formation du récipient,
qui diminuent l'épaisseur de cette feuille intermédiaire et réduisent l'efficacité
protectrice du récipient.
[0031] Grâce encore à la nature du matériau de la couche externe, les risques d'accumulation
de charges électrostatiques à la surface extérieure du récipient, et les inconvénients
qui en résultent, notamment au plan du stockage, sont considérablement réduits.
[0032] On notera encore que si la couche intermédiaire 12 assure une fonction d'écran aux
rayonnements, l'assemblage des couches de stratifié de l'invention, en l'occurrence
la colle, d'une part, et les divers pliages de la bande de base, d'autre part, participent
également à cette fonction d'écran. A cet égard, la pochette de la figure 1, avec
sa portion de recouvrement 3, 4, 5, est particulièrement bien appropriée pour la protection
de son contenu. Néanmoins, ce recouvrement n'est pas limitatif de l'invention, celle-ci
dans une autre forme de réalisation, pouvant présenter deux bords de bande simplement
fixés l'un sur l'autre (figure 3), la pochette de l'invention pouvant aussi être réalisée
à partir de deux bandes de matériaux.
[0033] De façon générale toujours, on choisira des matériaux pour la réalisation du récipient
de l'invention, au demeurant de taille quelconque, de manière que celui-ci présente
un maximum de qualités parmi celles-ci :
résistance mécanique à la perforation, au pliage, au frottement et aux variations
de températures ;
résistance à l'eau, aux liquides et gaz agressifs acides ou basiques ;
résistance aux rayonnements électromagnétiques, photoniques ; ionisants, ultraviolets,
rayons X.
[0034] Sur la figure 3, les mêmes références 11-13 représentent les mêmes éléments que sur
la figure 2. Dans la pochette de la figure 3, seule la zone contenant la couche intermédiaire
12 est étanche. Cette zone d'étanchéité est destinée à protéger certaines parties
du contenu de récipients en réalisant un filtrage local des rayonnements désirés.
De tels récipients trouvent par exemple leur ap- p
lication pour la décongélation et la cuisson par rayonnement micro-ondes de produits
surgelés, de façon à exposer de façon sélective certaines parties du produit, afin
d'obtenir une cuisson plus intense de certaines parties, par exemple pour gratiner
un plat cuisiné, les rayonnements infrarouge émis avec les rayonnements micro-ondes
étant en partie réfléchis sur cette couche intermédiaire 12, qui, par ailleurs, ne
fait pas obstacle aux micro-ondes.
[0035] Le stratifié décrit ci-dessus peut donc être utilisé dans la réalisation de pochettes
destinées à contenir des denrées alimentaires surgelées. Il peut également bien convenir
pour réaliser des pochettes non spécialement prévues à cet effet, mais dont on veut
être sur qu'elles soient bien hermétiques. En effet, le stratifié décrit ci-dessus
permet un contrôle efficace des soudures. Si, dans le cas des pochettes pour produits
surgelés, la couche partielle intermédiaire n'aura que 5 nm environ d'épaisseur, par
contre, pour le contrôle des soudures, il sera préférable d'augmenter cette épaisseur
jusqu'à au moins 35 nm.