[0001] La présente invention concerne un outillage pour l'ébavurage-rayonnage automatique
d'aubes de turbomachine.
[0002] Le cycle de fabrication d'aubes de turbomachine qui peuvent être obtenues, selon
les domaines d'utilisation, températures et charges appliquées et selon les alliages
utilisés, soit par forgeage, soit par divers procédés de fonderie, comporte généralement
des opérations d'usinage ou de façonnage par enlèvement de matière. Ces opérations
concernent plus particulièrement les pieds et les têtes d'aubes auxquels se raccordent
les pales qui présentent les caractéristiques aérodynamiques adaptées à leur fonction
dans les veines fluides de la turbomachine. Les exigences sévères de qualité imposées
aux pièces vitales dans les turbomachines modernes, particulièrement dans les applications
aéronautiques, conduisent à prévoir à la suite de ces opérations d'usinage courant
(fraisage, rectification) des opérations de finition dans les zones usinées : ébavurage,
rayonnage ou polissage. Ces opérations exigeant un "tour de main" correspondant à
l'intervention de personnels qualifiés ont fréquemment été réalisées manuellement
par ajustage.
[0003] La recherche de résultats constants et répétitifs, dans leurs répercussions tant
sur la tenue en service et durée de vie des pièces que sur diverses performances de
la turbomachine tenant à des qualités d'équilibrage ou de constance de l'influence
sur des perturbations aérodynamiques, a cependant conduit à rechercher une automatisation
de ce genre d'opérations de finition en fabrication d'aubes de turbomachine. Selon
les applications particulières, divers procédés faisant appel à la mise en oeuvre
de principes de base différents ont pu être utlisés. On citera, à titre d'exemples,
des opérations de polissage électrolytique ou encore, l'utilisation de bandes en déplacement
ou de brosses rotatives avec adjonction en interface avec les pièces de divers produits
abrasifs, sous diverses formes, pâtes ou en suspensions liquides. Dans certains cas,
les résultats recherchés peuvent être combinés avec des effets supplémentaires (durcissement
de surface, par exemple) et on trouve dans cette catégorie divers procédés de projection
d'abrasifs (sablage sec ou humide, par exemple).
[0004] Divers inconvénients de mise en oeuvre ou d'inadaptation aux résultats recherchés
dans certaines applications conduisent dans ces cas à déterminer un autre procédé
d'abavurage-rayonnage automatique d'aubes de turbomachine à la mise en oeuvre duquel
est adapté l'outillage conforme à l'invention. Selon ce procédé, une aube est introduite
dans un lit constitué de grains abrasifs dans un liquide et l'ébavurage-rayonnage
des arêtes susbistant dans les zones de l'aube (pied et tête) ayant subi des opérations
d'usinage antérieures est obtenu par mise en rotation de l'aube dans ce lit d'abrasif.
De préférence, des cycles de rotation alternée dans un sens puis en sens inverse sont
appliqués à l'aube. De préférence, le lit d'abrasif est constitué de corindon humidifié
et le choix de la granulométrie est déterminé en fonction de l'application concernée.
Ce genre de procédé a par exemple été mis en oeuvre en utilisant du corindon de granulométrie
moyenne 1590 µ m et de l'eau.
[0005] Dans la mise en oeuvre d'un procédé de ce genre, la figure 1 aux dessins annexés
représente un exemple d'outillage-support destiné au montage d'une aube et adaptable
en extrémité d'une broche de machine pour l'introduction et la mise en rotation de
l'aube dans un lit de corindon humidifié placé dans une cuve. Cet outillage, testé
avant l'invention, comporte un corps cylindrique creux 1 prolongé à une extrémité
par une bride d'embase 2 comportant des trous de fixation 3 et à l'autre extrémité
par trois pièces constituant un mandrin de serrage, l'une 4 fixe et les deux autres
5a et 5b coopérantes. Les pièces de mandrin 5a et 5b sont mobiles par basculement,
obtenu par deux leviers 6a et 6b solidaires des pièces 5a et 5b et montés sur deux
pivots à chapes 7a, 7b et axes 8a, 8b. L'aube 9 à ébavurer est montée dans un manchon
la en élastomère qui est serré entre les pièces de mandrin 4, 5a et 5b.
[0006] Cet outillage présente toutefois divers inconvénients et a amené diverses difficultés
d'utilisation. Des blocages et grippages fréquents des articulations sont dus à l'introduction
de grains de corindon, malgré les nettoyages imposés à chaque opération et de multiples
manipulations qui en résultent.
[0007] L'outillage selon l'invention destiné à une opération d'ébavurage-rayonnage automatique
d'aubes de turbomachine du genre précité est caractérisé en ce qu'il comprend, d'une
part, un corps cylindrique rigide comportant un alésage interne débouchant à ses deux
extrémités, sur sa face cylindrique externe, un nombre pair de logements en creux
périphériquement et régulièrement répartis, disposés parallèlement à l'axe longitudinal
de rotation de l'outillage, débouchant sur une face plane du corps cylindrique et
dont la forme de chacun est adaptée pour servir d'appui à une aube dont une des extrémités
déborde au-delà de ladite face plane et, à l'extrémité opposée à ladite face plane,
une bride annulaire en saillie portant des trous de fixation et, d'autre part, des
moyens de serrage fixés sur ledit corps cylindrique, comportant des éléments mobiles
et susceptibles d'assurer le serrage des aubes dans les logements du corps cylindrique.
[0008] Selon un premier mode de réalisation de l'invention, les moyens de serrage comportent
une ceinture annulaire fixe entourant le corps cylindrique, distante de lui et solidarisée
audit corps par des pattes de liaison et, au droit de chaque logement ménagé sur le
corps cylindrique, une vis de serrage traversant ladite ceinture et dont une extrémité
est susceptible de venir en appui de serrage sur la surface coopérante de pale d'aube.
[0009] Selon un second mode de réalisation de l'invention, les moyens de serrage comprennent,
d'une part, une ceinture annulaire comportant deux demi-ceintures articulées chacune
à une extrémité sur un pivot-support solidaire du corps cylindrique et à l'autre extrémité
des moyens associés de fermeture et verrouillage et, d'autre part, des lames élastiques,
du genre ressort plat, fixées en leur milieu sur ledit corps cylindrique et portant
à chaque extrémité au droit de chaque logement ménagé sur le corps cylindrique un
patin, de telle sorte que chaque patin est susceptible de venir en appui de serrage
sur la surface coopérante de pale d'aube et est maintenue dans cette position par
appui et serrage des lames élastiques par la ceinture annulaire fermée et verrouillée.
[0010] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention seront mieux compris à la lecture
de la description qui va suivre de deux modes de réalisation, en référence aux dessins
annexés sur lesquels :
- la figure 1 représente une vue schématique en perspective d'un outillage précédemment
décrit, antérieur à l'invention,
- la figure 2 représente une vue schématique en perspective d'un outillage conforme
à l'invention, selon un premier mode de réalisation,
- la figure 3 représente un vue extérieure schématique en perspective d'un outillage
selon un second mode de réalisation de l'invention,
- la figure 4 représente une vue de dessus suivant la flèche F de l'outillage représenté
à la figure 3, dans une position d'ouverture avant chargement,
- la figure 5 représente une vue de dessus suivant la flèche F de l'outillage représenté
à la figure 3, dans une position de fermeture après chargement.
[0011] L'outillage selon l'invention représenté à la figure 2 dans un premier mode de réalisation
comporte un corps cylindrique 10 solidaire d'une embase 11 constituée par une bride
annulaire sur laquelle sont prévus des trous de fixation 12. Le corps cylindrique
10 comporte un alésage interne 13 débouchant à ses deux extrémités. Sur la surface
cylindrique externe 14 du corps 10 sont ménagés des logements 15 en creux, au nombre
de quatre dans l'exemple représenté, régulièrement répartis sur la périphérie, disposés
parallèlement à l'axe longitudinal de rotation de l'outillage. Ces logements 15 débouchent
sur la face plane 16 du corps cylindrique, placée à l'extrémité opposée à la bride
de fixation 11. Ces logements 15 sont destinés à servir d'appui à des aubes de turbomachine
et comportent par conséquent deux parties, la partie débouchante 15a dont le profil
en section reproduit le profil correspondant en section d'une pale d'aube et la partie
interne 15b destinée à recevoir une extrémité d'aube. Une ceinture annulaire 17 entourant
à distance le corps cylindrique 10 est reliée audit corps par des pattes de fixation
18. Cette ceinture 17 comporte au droit des logements 15 des passages taraudés 19
où sont fixés des vis de serrage 20 traversant ladite ceinture et dont la tête 20a
située à l'extérieur permet un réglage à la main.
[0012] Le fonctionnement et l'utilisation brièvement décrits sont les suivants. Après mise
en place des aubes dans les logements 15 et serrage des vis 20, l'extrémité de l'aube
est dégagée par rapport à la face plane 16 du corps cylindrique 10 de l'outillage.
Après montage de l'outillage par les trous de fixation 12 sur une broche de machine
(non représentée), l'outillage est plongé et mis en rotation, par cycles alternatifs
dans un sens puis l'autre, dans un lit de corindon humidifié placé dans une cuve (non
représentée). L'action des abrasifs s'exerce ainsi sur les arêtes subsistant après
usinage sur l'extrémité des aubes, la tête 21 dans l'exemple représenté. Un retournement
des pièces permet de traiter la deuxième extrémité, le pied 22 dans l'exemple représenté,
dans une seconde opération similaire à la première. Par rapport à la solution antérieure
précédemment décrite en référence à la figure 1, l'invention procure des avantages
importants : un gain de temps, une meilleure tenue en service de l'outillage sans
éléments soumis à une usure rapide, une fiabilité et une plus grande simplicité et
facilité d'utilisation, sans grippage ou coincement d'éléments.
[0013] Les figures 3 à 5 représentent un second mode de réalisation de l'invention dans
lequel le corps cylindrique 10 comportant l'embase 11 et les logements 15 sont conservés.
Seuls diffèrent les moyens de serrage des aubes après mise en place sur l'outillage.
Le corps cylindrique 10 porte une chape 123 qui associée à un axe 124 forme un pivot-support
125 sur lequel sont articulées les extrémités de deux demi-ceintures 117a et 117b
formant une ceinture annulaire 117 entourant le corps cylindrique 10 et susceptible
de prendre une position ouverte comme représentée à la figure 4 ou une position fermée,
comme représentée aux figures 3 et 5. Dans l'exemple représenté, à angle droit par
rapport au pivot-support 125, vue dans le plan, comme par exemple sur la figure 4,
le corps cylindrique 10 porte, de chaque côté, un rivet 126 ou tout autre moyen de
fixation équivalent qui supporte une lame élastique 127 du genre ressort plat. A chaque
extrémité d'une lame élastique 126 est adapté un patin 128, au droit de chaque logement
15. La seconde extrémité des demi-ceintures 117a et 117b comportent des moyens associés
de fermeture et verrouillage de la ceinture 117. L'extrémité de la demi-ceinture 117a
comporte une excroissance tournée vers l'extérieur en forme de demi-cylindre 129.
Cet élément 129 est évidé en creux et comporte une fente transversale 130. L'extrémité
de la demi-ceinture 117b comporte un élément-support 131 sur lequel s'articule un
cliquet 132 qui porte une tige articulée 133. Cette tige 133 est terminée par un élément
cylindrique 134.
[0014] Comme représenté à la figure 5, après mise en place des aubes dans les logements
15 de l'outillage, les demi-ceintures 117a et 117b sont rabattues pour venir en appui
de serrage sur les lames élastiques 127 entraînant le serrage des patins 128 sur les
pales d'aubes, la surface externe des patins 128 étant formée pour que leur profil
s'adapte parfaitement au profil des pales. L'extrémité d'aube à traiter, telle que
la tête 21 dans l'exemple représenté, reste ainsi dégagée du corps cylindrique 10
de l'outillage, de manière identique à ce qui est obtenu dans le premier mode de réalisation
décrit précédemment. L'extrémité de la tige 133 vient s'engager dans la fente coopérante
130 et lorsque le cliquet 132 est rabattu en position de fermeture, l'élément cylindrique
134 se bloque dans la partie creuse du demi-cylindre 129, assurant ainsi le blocage
et le verrouillage de l'ensemble. Par ailleurs, l'utilisation de l'outillage est identique
à celle qui a été décrite précédemment dans le premier mode de réalisation.
1. Outillage de mise en oeuvre d'un procédé automatique d'ébavurage-rayonnage d'aubes
de turbomachine dans lequel les aubes sont plongées puis mises en rotation dans un
lit d'abrasif humidifié, caractérisé en ce qu'il comprend, d'une part, un corps cylindrique
(10) rigide comportant un alésage interne (13) débouchant à ses deux extrémités, sur
sa face cylindrique externe (14), un nombre pair de logements en creux (15), périphériquement
et régulièrement répartis, disposés parallèlement à l'axe longitudinal de rotation
de l'outillage, débouchant sur une face plane (16) du corps cylindrique (10) et dont
la forme de chacun est adaptée pour servir d'appui à une aube dont l'une des extrémités
(21) déborde au-delà de ladite face plane (16) et, à l'extrémité opposée à ladite
face plane (16), une bride annulaire (11) en saillie portant des trous de fixation
(12) et, d'autre part, des moyens de serrage (17 à 20 ; 117 à 134) fixés sur ledit
corps cylindrique (10), comportant des éléments mobiles (20 ; 128) et susceptibles
d'assurer le serrage des aubes dans les logements (15) du corps cylindrique (10).
2. Outillage d'ébavurage-rayonnage d'aubes selon la revendication 1 caractérisé en
ce que les moyens de serrage comportent une ceinture annulaire (17) fixe entourant
le corps cylindrique (10), distante de lui et solidarisée audit corps (10) par des
pattes de liaison (18) et, au droit de chaque logement (15) ménagé sur le corps cylindrique
(10), une vis de serrage (20) traversant ladite ceinture (17) et dont une extrémité
est susceptible de venir en appui de serrage sur la surface coopérante de pale d'aube.
3. Outillage d'ébavurage-rayonnage d'aubes selon l'une des revendications 1 ou 2 caractérisé
en ce qu'il comporte quatre logements (15) d'aubes et quatre vis (20) de serrage.
4. Outillage d'ébavurage-rayonnage d'aubes selon la revendication 1 caractérisé en
ce que les moyens de serrage comprennent une ceinture annulaire (117) comportant deux
demi-ceintures (117a, 117b) articulées chacune à une extrémité sur un pivot-support
(125) commun, solidaire du corps cylindrique (10) et à l'autre extrémité des moyens
associés de fermeture et verrouillage et, d'autre part, des lames élastiques (127),
du genre ressort plat, fixés en leur milieu sur ledit corps cylindrique (10) et portant
à chaque extrémité au droit de chaque logement ménagé sur le corps cylindrique, un
patin (128) de telle sorte que chaque patin (128) est susceptible de venir en appui
de serrage sur la surface coopérante de pale d'aube et est maintenu dans cette position
par appui et serrage des lames élastiques (127) par la ceinture annulaire (117) fermée
et verrouillée.
5. Outillage d'ébavurage-rayonnage d'aubes selon la revendication 4 caractérisé en
ce que les moyens de fermeture et verrouillage de la ceinture annulaire comportent
à une extrémité d'une demi-ceinture (117a) un élément solidaire creux demi-cylindrique
(129) comportant une fente (130) transversale et à une extrémité de l'autre demi-ceinture
(117b) un élement-support (131) sur lequel s'articule un cliquet (132) portant une
tige articulée (133) terminée par un élément cylindrique (134) venant se bloquer à
l'intérieur dudit élément creux demi-cylindrique (129) après rabattement du cliquet
(132), lors de la fermeture de la ceinture annulaire (117) dont le verrouillage est
ainsi assuré.
6. Outillage d'ébavurage-rayonnage d'aubes selon l'une des revendications 4 ou 5 caractérisé
en ce qu'il comporte quatre logements (15) d'aubes, deux lames élastiques (127) et
quatre patins de serrage (128).