[0001] La présente invention a pour objet un procédé de commande séquentielle d'un dispositif
d'affichage matriciel cristal liquide ayant des réponses optiques différentes en champs
électriques alternatifs et continus. Elle trouve une application en opto-électronique
dans la réalisation d'afficheurs à cristaux liquides utilisés comme convertisseurs
d'informations électriques en informations optiques, et pour l'affichage binaire d'images
complexes ou de caractères alphanumériques.
[0002] Plus spécialement, l'invention se rapporte à la commande séquentielle d'un dispositif
d'affichage matriciel comprenant une cellule d'affichage renfermant un cristal liquide
ferro-électrique et à anisotropie diélectrique négative et présentant des réponses
optiques différentes pour des signaux d'excitation alternatifs et continus. Ce type
de cristal liquide est à ce jour le seul qui présente des réponses optiques différentes
en champs alternatifs et continus.
[0003] De tels cristaux liquides sont généralement obtenus en mélangeant un cristal liquide
smectique C chirale ferro-électrique et un cristal liquide nématique, cholestérique
ou smectique A ayant une anisotropie diélectrique négative.
[0004] Sur la figure 1, on a représenté en coupe longitudinale une cellule d'affichage contenant
un tel cristal liquide. Cette cellule d'affichage 10 est formée de deux parois isolantes
transparentes 12 et 14 généralement en verre. Ces parois parallèles entre elles sont
rendues solidaires par leurs bords au moyen d'une soudure 13 servant de joint d'étanchéité.
[0005] La cellule d'affichage 10 renferme un mélange de cristaux liquides 16 contenant un
cristal liquide smectique C chirale ferro-électrique et un cristal liquide nématique
à anisotropie diélectrique négative. Un cristal liquide nématique à anisotropie diélectrique
négative est généralement obtenu en greffant au coeur des molécules du cristal liquide
nématique un groupement électronégatif, par exemple un halogène tel que le chlore.
[0006] La face interne de la paroi 12 de la cellule 10 est recouverte de m bandes conductrices
18 parallèles entre elles, jouant le rôle d'électrodes lignes. De même, la face interne
de la paroi 14 de la cellule est recouverte de n bandes conductrices 20 parallèles
entre elles, jouant le rôle d'électrodes colonnes. Les électrodes lignes et les électrodes
colonnes étant croisées, chaque croisement définit une zone élémentaire du cristal
liquide dont on peut exciter sélectivement la propriété électrooptique ; les différentes
zones élémentaires d'affichage sont réparties sous forme matricielle. Ces électrodes
lignes et colonnes 18 et 20 sont reliées à une source d'alimentation électrique 8
permettant de soumettre une ou plusieurs zones de cristal liquide à un champ électrique.
[0007] On a représenté sur la figure 2 la structure des molécules du mélange de cristaux
liquides 16. Les molécules 22 sont celles du cristal liquide smectique C chirale ferro-électrique
et les molécules 24, celles du cristal liquide nématique à anisotropie diélectrique
négative.
[0008] Les molécules 22 sont de forme allongée, rangées suivant des couches parallèles 26.
Les molécules 22 ont la même orientation n dans une même couche ; l'axe longitudinal
des molécules 22 d'une même couche 26 est incliné d'un angle θ par rapport à la normale
aux couches 26, notée D Chaque molécule 22 présente un dipole électrique P perpendiculaire
à la direction n̂ des molécules 22 et parallèle aux couches 26. La direction moléculaire
fi et le dipole p précessent autour de la normale D, d'une couche 26 à l'autre.
[0009] Les molécules 24 sont aussi de forme allongée. Leur orientation moléculaire et leur
répartition en couches sont imposées par celles des molécules 22. En conséquence,
les molécules 24 sont parallèles aux molécules 22 dans une même couche. Chaque molécule
24 présente un dipole électrique

perpendiculaire à la direction moléculaire

.
[0010] Sur la figure 3, on a représenté les deux orientations possibles des molécules du
mélange 16 de cristaux liquides. En se référant à cette figure 3, on va expliquer
le comportement des molécules 22 et 24 du mélange 16 en présence d'un champ électrique
appliqué à celui-ci.
[0011] Les deux orientations possibles A et B sont définies par rapport à la normale des
couches DCes deux orientations A et B se trouvent dans un plan longitudinal π, parallèle
au plan des deux parois 12 et 14 de la cellule d'affichage. Dans la première orientation
A, les molécules 22 et 24 sont inclinées d'un angle + e par rapport à la direction
D et le dipole électrique p est orienté de bas en haut sur la figure 3.
[0012] Dans la seconde orientation B, les molécules 22 et 24 sont inclinées d'un angle -
e par rapport à la direction D et le dipole électrique p est orienté de haut en bas
sur la figure 3.
[0013] Lorsque l'on crée un champ électrique alternatif E sentre les électrodes 18 et 20
de la cellule d'affichage 10 renfermant le mélange 16, les molécules 22 et 24 subissent
un couple r
s qui tend à aligner les dipôles des molécules avec le champ alternatif Es. Le couple
r s est un couple de rappel. L'orientation A ou B préalable des molécules 22 et 24
est conservée. Le dipole

joue le rôle de stabilisateur en s'alignant parallèlement à ce champs Es.
[0014] Lorsqu'on crée un champ magnétique continu Ec entre les électrodes 18 et 20 de la
cellule d'affichage 10 renfermant le cristal liquide 16, les dipôles des molécules
22 et 24 subissent un couple r c qui tend à aligner les molécules 22 et 24 avec le
champ continu Ec. Ce couple r c est un couple de basculement. Les molécules 22 et
24 prélablement arrangées indifféremment selon les orientations A ou B, s'orientent
selon une même orientation A ou B. L'orientation obtenue est celle pour laquelle le
dipole électrique e s'oriente parallèlement au champ É c et dans le même sens que
lui. Le dipole
p joue donc le rôle de déstabilisateur.
[0015] On connaît plusieurs procédés de commande séquentielle d'un dispositif d'affichage
matriciel à cristaux liquides tels que décrits précédemment, utilisant des signaux
d'excitation électriques alternatifs ou continus pour commander localement la propriété
électrooptique desdits cristaux liquides.
[0016] Malheureusement ces procédés requièrent m + n connexions ou circuits de commande
pour afficher une matrice de mxn zones élémentaires d'affichage définies par l'intersection
de m électrodes lignes et de n électrodes colonnes.
[0017] Par ailleurs, l'utilisation d'un courant continu altère progressivement le cristal
liquide.
[0018] La présente invention a justement pour objet un procédé de commande séquentielle
d'un dispositif d'affichage matriciel à cristal liquide ne requérant que quatre connexions
et circuits de commande pour l'affichage d'un nombre quelconque de zones élémentaires
d'affichage.
[0019] Ce procédé est basé sur l'utilisation d'un cristal liquide, notamment ferro-électrique
et à anisotropie diélectrique négative, présentant des réponses optiques différentes
pour des signaux d'excitation alternatifs et continus.
[0020] De façon plus précise, l'invention a pour objet un procédé de commande séquentielle
d'un dispositif d'affichage matriciel comprenant un cristal liquide intercalé entre
des première et seconde électrodes ayant la forme de bandes conductrices continues,
ce cristal présentant une propriété électrooptique, étant formé de zones élémentaires
réparties en matrices dont on peut exciter sélectivement la propriété électrooptique
en vue d'obtenir un état affiché ou un état non affiché, ledit cristal liquide présentant
des réponses optiques différentes pour des signaux d'excitation alternatifs et continus,
et des moyens pour délivrer sur les électrodes lesdits signaux d'excitation, caractérisé
en ce que les électrodes étant au nombre de deux et présentant chacune un premier
et un second côtés parallèles, on commande la propriété électrooptique d'une zone
élémentaire XY correspondant au recouvrement d'une droite d'ordonnée Y, parallèle
au premier et second côtés de la première électrode et contenue dans la première électrode
et d'une droite d'abscisse X parallèle aux premier et second côtés de la seconde électrode
et contenue dans la seconde électrode,
- en appliquant sur le premier côté de la première électrode un premier potentiel
alternatif V1 superposé à un premier potentiel de référence Vo et sur le second côté de la première électrode un second potentiel alternatif V2 superposé au potentiel Vo avec V2-V↑ constant afin que la droite d'ordonnée Y soit soumise au potentiel Vo et qu'en dehors de cette droite, la première électrode soit soumise à un potentiel
différent de Vo,
- en appliquant sur le premier côté de la seconde électrode un troisième potentiel
alternatif V3 superposé à un second potentiel de référence V'o et sur le second côté de la seconde électrode un quatrième potentiel alternatif V4 superposé au potentiel V'o, avec V4-V3 constant, afin que la droite d'abscisse X soit soumise au potentiel V'o, et qu'en
dehors de cette droite, la seconde électrode soit soumise à un potentiel différent
de V'o, et
- en appliquant un cinquième potentiel continu Vs aux deux côtés de l'une des électrodes,
ce potentiel étant tel que la zone YX n'est soumise qu'à ce potentiel continu V5,
et que en dehors de la zone XY le cristal liquide est soumis à une différence de potentiel
alternative,
l'état affiché de la zone XY étant obtenu, par une polarité positive du cinquième
potentiel Vs, l'état non affiché de la zone XY étant obtenu par une polarité négative
du cinquième potentiel Vs et le maintien de l'état affiché ou non affiché de la zone
XY étant obtenu en supprimant le cinquième potentiel.
[0021] Comme cristal liquide ayant des réponses optiques différentes pour des signaux d'excitation
continus et alternatifs, on peut utiliser un cristal liquide ferro-électrique à anisotropie
diélectrique négative.
[0022] Le procédé de l'invention permet, grâce à l'utilisation de deux électrodes, de diminuer
le nombre de connexions et de circuits de commande. Ceci est principalement dû à l'emploi
d'un cristal liquide présentant des propriétés optiques différentes pour des signaux
d'excitation continus et alternatifs.
[0023] Ce procédé permet de commander point par point la zone de cristal liquide utile à
l'affichage.
[0024] Selon un mode de mise en oeuvre particulier, le second potentiel de référence Vo'
est égal au premier potentiel de référence Vo.
[0025] Afin de simplifier la commande, les potentiels alternatifs Vi et V
2 appliqués à la première électrode sont avantageusement en opposition de phase. De
même, les potentiels alternatifs V
3 et V
4 appliqués à la seconde électrode sont en opposition de phase.
[0026] Afin que les zones élémentaires d'affichage soient les plus petites possibles, de
préférence les potentiels alternatifs Vi et V
2 ont une fréquence fa et les potentiels alternatifs V
3 et V
4 ont une fréquence fb différente et non multiple de fa. En effet, plus les zones élémentaires
sont petites, plus la définition de l'image formée sur l'ensemble de la cellule est
meilleure.
[0027] Afin de simplifier le procédé de commande, Vi, V
2, V
3, V
4 sont avantageusement des potentiels alternatifs à valeurs moyennes nulles, Vi, V
2, V
3 et V
4 représentant alors les valeurs efficaces de ces potentiels.
[0028] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront mieux de la description
qui va suivre, donnée à titre purement illustratif mais non limitatif.
[0029] La description se référe aux figures annexées dans lesquelles :
- la figure 1, déjà décrite, représente schématiquement, en coupe longitudinale, un
dispositif d'affichage à cristal liquide conformément à l'art antérieur,
- la figure 2, déjà décrite, représente schématiquement la structure des molécules
d'un mélange de cristaux liquides ferro-électrique et à anisotropie diélectrique négative,
- la figure 3, déjà décrite, représente schématiquement les deux orientations possibles
des molécules d'un mélange de cristaux liquides ferro-électrique et à anisotropie
diélectrique négative suivant la nature et la polarité du champ électrique qui lui
est appliqué,
- la figure 4 représente une partie d'un dispositif d'affichage commandé selon l'invention,
montrant la disposition des électrodes,
-la figure 5 est une vue schématique expliquant l'obtention de la droite d'ordonnée
Y servant à l'affichage selon l'invention d'une zone élémentaire XY,
- la figure 6 est une vue schématique expliquant la commande selon l'invention d'une
zone élémentaire XY.
[0030] Sur la figure 4, on a représenté une partie d'un dispositif d'affichage auquel s'applique
le procédé de commande de l'invention. Ce dispositif ne se différencie de ceux de
l'art antérieur, tels que représentés sur la figure 1, que par l'utilisation de deux
électrodes 18a et 20a. Les autres éléments constitutifs de la cellule d'affichage
portent ci-après, les mêmes références que celles de la figure 1. Les électrodes 18a
et 20a recouvrent, de façon uniforme respectivment la majeure partie des parois transparentes
12 et 14 de la cellule d'affichage 10.
[0031] Les électrodes 18a et 20a sont obtenues par dépôt d'une bande conductrice continue
ne comportant pas de motif. Elles peuvent être réalisées en oxyde d'étain et d'indium,
matériau transparent. Les électrodes 18a et 20a sont disposées en regard et perpendiculaires.
La zone de croisement 30 de ces deux électrodes, délimite la zone utile à l'affichage.
Les électrodes 18a et 20a s'étendent au-delà de la zone utile 30 de telle sorte que
l'on puisse relier électriquement les côtés des électrodes 18a et 20a à des circuits
de commande 40, bien connus de l'homme du métier, délivrant des signaux d'excitation
continus ou alternatifs.
[0032] Pour connecter ces circuits de commande 40 aux électrodes 18a et 20a, on dispose
sur le premier côté 31 et le second côté 32 de l'électrode 18a, respectivement, des
contacts électriques 41 et 42. De même, on dispose sur le premier côté 33 et le second
côté 34 de l'électrode 20a, respectivement, des contacts électriques 43 et 44.
[0033] Le cristal liquide dont on veut exciter la propriété électrooptique en vue d'un affichage
par le procédé de l'invention se présente comme pour l'art antérieur, sous la forme
d'un film de 0,5 à 30 µm, intercalé entre les deux électrodes 18a et 20a. Le cristal
liquide est formé d'un mélange contenant un cristal liquide ferro-électrique, tel
que l'hexygloxybenzyli- dène-p'-amino-2-chloropropylcinnamate et un cristal liquide
à anisotropie diélectrique négative, tel que le 4-étoxy-4'-hexyloxy-α-cyano-stylbène.
[0034] On va maintenant décrire le procédé de commande séquentielle selon l'invention utilisant
la structure d'électrode décrite ci-dessus, en référence aux figures 5 et 6.
[0035] Sur la figure 5, on a représenté une vue schématique expliquant l'obtention d'une
droite d'ordonnée Y parallèle aux côtés 31 et 32 de l'électrode 18a. La droite Y est
perpendiculaire à une droite d'abscisse X (figure 6) parallèle aux côtés 33 et 34
de l'électrode 20a.
[0036] Le croisement des deux droites X et Y définit une zone élémentaire XY d'affichage
de la même façon que le faisait une électrode ligne et une électrode colonne d'un
dispositif matriciel à bandes croisées décrit en référence à la figure 1.
[0037] Sur la partie 1 de la figure 5, on a représenté la droite Y portée par l'électrode
18a de la cellule d'affichage 10.
[0038] Sur la partie II de cette figure, on a représenté les potentiels servant à la formation
de la droite Y sur un repère orthonormé ayant pour ordonnée Y et pour abscisse V(Y).
[0039] Pour commander la droite d'ordonnée Y, on applique tout d'abord, par l'intermédiaire
du circuit de commande 40 connecté au contact électrique 41 placé sur le côté 31 de
l'électrode 18a, un premier potentiel alternatif V
1 superposé à un potentiel continu de référence Vo. Ensuite, on applique par l'intermédiaire
du circuit de commande 40 connecté au contact électrique 42 placé sur le côté 32 de
l'électrode 18a, un second potentiel alternatif V
2 superposé au potentiel continu Vo.
[0040] V
2 et V
1 sont tels que V
2-Vi est constant.
[0041] V
2 et V
1 sont des potentiels alternatifs à valeurs moyennes nulles. V
2 et V
1 sont de préférence en opposition de phase pour la simplicité de la commande. Mais
bien entendu, on peut appliquer, sans sortir du cadre de l'invention, des potentiels
V
1 et V
2 en phase. V
1 et V
2 ont une fréquence égale à fa pouvant varier de 25Hz à 100kHz.Comme on peut le voir
sur la partie II de la figure 5, V
2 et V
1 encadrent le potentiel de référence V
o. La droite d'ordonnée Y paralléle aux côtés 31 et 32 de l'électrode 18a est ainsi
soumise au potentiel Vo.
[0042] En dehors de cette droite, l'électrode 18a est soumise à un potentiel différent de
Vo.
[0043] En faisant varier les valeurs de V
2 et de V
1 autour de V
o tout en respectant la condition V
2-V
i constant, on peut déplacer la droite Y portée au potentiel de référence Vo d'un côté
l'autre de la première électrode 18a. Ceci permet de définir les différentes zones
élémentaires d'affichage, réparties en matrices de la même façon que le faisaient
des électrodes lignes et des électrodes colonnes de l'art antérieur.
[0044] Dans le cas illustré, on a représenté une droite A
1 d'ordonnée Yi obtenue par application des potentiels V
1a et V
2aet une droite A
2 d'ordonnée y
2 obtenue par application des potentiels V
1b et V
2b, V
2a-V
1a étant égale à V
2b-V
1b.
[0045] Sur la figure 6, on a représenté une vue schématique expliquant la commande selon
l'invention d'une zone élémentaire XY, définie par le croisement de la droite d'ordonnée
Y, formée comme ci-dessus et d'une droite d'abscisse X, formée de façon similaire.
[0046] Sur la partie 1 de la figure 6, on a représenté les électrodes 18a et 20a qui sont
croisées et disposées en regard.
[0047] Sur la partie II de cette figure, on a représenté comme décrit en référence à la
partie II de la figure 5, les potentiels V
2 et V
1 permettant de soumettre la droite Y au potentiel Vo.
[0048] Sur la partie III de la figure 6, on a représenté les potentiels servant à la formation
de la droite X sur un repère orthonormé ayant pour ordonnée V(X) et pour abscisse
(X).
[0049] Pour commander la droite d'abscisse X parallèle aux côtés 33 et 34 de l'électrode
20, on applique tout d'abord, par l'intermédiaire du circuit de commande 40 connecté
au contact électrique 43 placé sur le côté 33 de l'électrode 20a, un troisième potentiel
alternatif V
3 superposé à un potentiel de référence V'o, qui peut être identique ou différent de
Vo et par exemple égal à 0.
[0050] Ensuite, on applique par l'intermédiaire du circuit de commande 40 connecté au contact
électrique 44 sur le côté 34 de l'électrode 20a, un quatrième potentiel alternatif
V
4 superposé à V'o. V
4 et Va sont tels que V
4-V
3 est constant par exemple égal à 20V. V
4 et V
3 sont des potentiels alternatifs à valeurs moyennes nulles.
[0051] V
4 et V
3 sont de préférence en opposition de phase. Va et V
4 ont une fréquence fb différente et non multiple de fa pouvant aller de 25Hz à 100
kHz
[0052] Comme on peut le voir sur la partie III de la figure 6, Va et V
4 encadrent le potentiel de référence V'o. La droite d'abscisses X parallèle aux côtés
33 et 34 de l'électrode 20a est ainsi soumise au potentiel V'o. En dehors de cette
droite, l'électrode 20a est soumise à un potentiel différent de V'o.
[0053] En faisant varier les valeurs de V
4 et de Va , indépendamment de celles de Vi et V
2 autour de V'o tout en respectant la condition V
4-V
3 constant, on peut déplacer la droite X portée au potentiel de référence V'o d'un
extrémité à l'autre de la seconde électrode 20a. Dans le cas illustré, on a représenté
une droite δ
1 d'abscisse X
1 obtenu par l'application des potentiels V
3a et V
4a et une droite 8
2 d'abscisse X
2 obtenue par l'application des potentiels V
3b et V
4b, V
4a-V
3a étant égale à V
4b-V
3b.
[0054] Pour Vi, V
2, Va et V
4 donnés, il existe donc une zone élémentaire XY, telle que le cristal liquide ferro-électrique
et à anisotropie diélectrique négative, voit à ses bornes le potentiel de référence
Vo sur l'électrode 18a et le potentiel de référence V'o sur l'électrode 20a.
[0055] A la zone XY du cristal liquide lorsque Vo=V'o, le champ alternatif résultant des
quatre potentiels alternatifs a une valeur moyenne nulle. En dehors de cette zone,
le champ alternatif résultant E s des quatre potentiels alternatifs a une valeur moyenne
non nulle. Dans le cas illustré, on a représenté une zone X
1Y
1 définie par le recouvrement d'une droiteΔ
1 d'ordonnée Yi obtenue par l'application des potentiels Via et V
2aet d'une droite δ
1 d'abscisse Xi obtenue par l'application des potentiels V
3a et V
4a et une zone X
2Y
2 définie de façon similaire par le recouvrement d'une droite A
2 d'ordonnée Y
2 obtenue par l'application des potentiels Vi
b et V
2b et d'une droite 8
2 d'abscisse X
2 obtenue par l'application des potentiels V
3b et V
4b.
[0056] Pour commander la propriété électrooptique de la zone élémentaire XY défini ci-dessus,
on applique un cinquième potentiel continu Vs compris entre 1 et 20V,sur les deux
côtés de l'une ou de l'autre des électrodes 18a et 20a par l'intermédiaire des circuits
de commande 40 connectés aux contacts électriques correspondants de l'électrode. Ce
potentiel Vs est tel que la zone XY n'est soumise qu'à ce potentiel continu Vs. Autrement
dit, à la zone XY, le cristal liquide ne voit que le potentie! continu Vs puisque
le champ alternatif résultant E s engendré par les quatre potentiels alternatifs a
une valeur moyenne nulle. En revanche, en dehors de la zone XY, le cristal liquide
voit à ses bornes une différence de potentiel alternative résultant des potentiels
Vi, V
2, V
3, V
4 et Vs.
[0057] Pour un choix convenable de Vs, on définit la finesse de la zone XY. De même, un
champ alternatif résultant E s à à la zone XY suffisamment élevé permet à celle-ci
de ne pas s'étendre à toute la zone utile 30 à l'affichage.
[0058] L'état affiché de la zone XY (clair sur fond sombre) est obtenu pour une polarité
positive du cinquième potentiel Vs continu appliqué sur les côtés de l'une des électrodes,
par exemple les côtés 31 et 32 de l'électrode 18a, l'autre électrode, par exemple
20a n'étant soumise à aucun potentiel continu. L'état non affiché (sombre) de la zone
XY est obtenu lorsque la polarité du cinquième potentiel Vs appliqué par exemple à
l'électrode 18a négative, l'autre électrode 20a n'étant soumise à aucun potentiel
continu.
[0059] Le maintien de l'état affiché ou non affiché de la zone XY est obtenu en supprimant
le cinquième potentiel Vs appliqué.
[0060] Les autres zones élémentaires restent dans leur état optique affiché ou non affiché.
[0061] On va maintenant expliquer comment les différents potentiels Vi, V
2, V
3, V
4 et Vs jouent sur l'orientation des molécules 22 et 24 du mélange de cristaux liquides
ferro-électrique et à anisotropie diélectrique négative. Sous l'action simultanée
d'un champ continu E c dû au potentiel continu V
5 et du champ alternatif E s résultant des potentiels alternatifs Vi, V
2, V
3 et V
4 , les dipoles électriques

et p réciproquement des molécules 22 et 24 de la zone XY du mélange de cristaux liquides
16, subissent le couple r s qui tend à aligner les dipôles des molécules 22 et 24
avec le champ alternatif

s et le couple r c qui tend à aligner les dipôles des molécules 22 et 24 avec le
champ continu

c
[0062] En conséquence, le couple résultant Γ qui s'exerce sur les molécules 22 et 24 est
la somme vectorielle des couples

s et

c. Le couple

s est un couple de rappel ; il est proportionnel à la somme élevée au carré des champs
continus et alternatifs, c'est-à-dire que

s = α(

s +

c)
2, α étant un coefficient de proportionnalité. De même, le couple

c est un couple de basculement ; il est proportionnel au champ continu

c, soit

c = β

c β étant un coefficient de proportionalité.
[0063] En conséquence, le couple résultant est donné par l'équation :

[0064] Si l'inégalité α(

s +

c)
2 > | β.

c | est vérifiée, le couple résultant

qui s'exerce sur les molécules 22 et 24 de la zone XY est un couple de rappel. L'orientation
A ou B (figure 3) préalable des molécules 22 et 24 est conservée. Ainsi, l'état optique
affiché ou non affiché de la zone élémentaire XY d'affichage n'est pas modifié, ce
qui correspond à une mémorisation de l'image.
[0065] En revanche, si l'inégalité a (

c +

c)
2< 1 β

c | est vérifiée, le couple résultant

qui s'exerce sur les molécules 22 et 24 de la zone XY est un couple de basculement
selon le sens du champ continu

c appliqué. Les molécules préalablement arrangées selon les deux orientations A ou
B (figure 3) s'orientant selon une même orientation A ou B. Cette orientation collective
est celle pour laquelle le dipole électrique

s'oriente parallèlement au champs

c et dans le même sens que lui. Ainsi l'état optique (affiché ou non) de la zone élémentaire
XY d'affichage est modifié, ce qui correspond à une écriture de l'image.
[0066] Le procédé de commande selon l'invention peut être mis en oeuvre en utilisant les
mêmes circuits de commande que ceux utilisés dans les procédés classiques de commande
points par points d'un imageur matriciel à cristal liquide.
[0067] La description donnée précédemment n'a bien entendu été donnée qu'à titre explicatif,
toute modification, sans pour autant sortir du cadre de l'invention pouvant être envisagée.
En particulier, le cristal liquide peut n'être formé que d'un seul cristal liquide
à condition toutefois qu'il présente des réponses optiques différentes en champs continus
et alternatifs. Par ailleurs, l'une des électrodes peut être opaque, le dispositif
d'affichage fonctionnant alors en réflexion.