[0001] La présente invention a pour objet l'enrobage dans du bitume de déchets radioactifs
ou toxiques.
[0002] L'enrobage dans du bitume de déchets radioactifs ou toxiques constitués par exemple
par une suspension aqueuse est généralement effectué en mélangeant la suspension aqueuse
avec du bitume à l'état fluidifié, en procédant ensuite à une évaporation de l'eau
de la suspension et en coulant le mélange ainsi obtenu dans un récipient pour le solidifier.
[0003] Le brevet français 2052093 du C.E.A. déposé le 15/7/1969 décrit une installation
d'enrobage d'une suspension aqueuse de produits radioactifs au moyen de bitume, qui
utilise un évaporateur à couche mince et une pompe à engrenage pour extraire les produits
enrobés obtenus à la base de l'évaporateur. Pour réaliser cet enrobage, on peut aussi
utiliser des installations d'enrobage en continu, utilisant des extrudeuses à double
ou à quadruple vis dans lesquelles s'effectuent le mélange des déchets avec le bitume
et le séchage de la suspension. Le brevet DE-C-2 240 119 décrit également une installation
d'enrobage de déchets dans du bitume, qui utilise une extrudeuse dans laquelle s'effectue
le mélange et le séchage des déchets. Le fait de réaliser simultanément le séchage
et le mélange des déchets avec le bitume, dans un évaporateur à couche mince ou dans
une extrudeuse, permet ainsi d'éviter l'étape de séchage préalable. Le brevet FR-A-2
418 387 décrit au contraire un procédé d'enrobage de déchets radioactifs tels que
des résines échangeuses d'ions dans du bitume, qui comprend une étape préalable de
séchage des déchets permettant de ne pas dépasser une température de 120°C dans le
malaxeur ; ainsi, on évite qu'il ne puisse se produire une décomposition chimique
des résines dans le malaxeur avec libération de gaz toxiques ou explosifs. Cependant,
dans ce cas, il est nécessaire d'introduire le bitume à l'état liquide dans le malaxeur
et donc de le chauffer préalablement à une température suffisante, par exemple à 140°C.
[0004] Ces procédés présentent certains inconvénients. En effet, le bitume doit être porté
au préalable à une température suffisante pour présenter la fluidité nécessaire pour
son transfert et son dosage au moyen d'une pompe. De ce fait, on utilise des bitumes
très fluides ne présentant pas une bonne résistance mécanique, par exemple un bitume
de distillation directe tel que le produit commercialisé sous le nom MEXPHALT 40/50,
qui présente un indice de pénétrabilité à 25°C de 4 à 5mm, un point de ramollissement
de 47 à 60°C et une température de pompabilité de 125°C.
[0005] Dans le cas où l'on réalise l'enrobage dans une extrudeuse, on peut utiliser des
bitumes plus visqueux, obtenus par soufflage, dont les caractéristiques ont été modifiées
par déshydrogénation et oxydation partielles. Ainsi, le bitume généralement choisi
qui est par exemple le MEXPHALT 90/40, a un indice de pénétrabilité à 25°C de 3,5
à 4,5mm, un point de ramollissement de 95°C et une température de pompabilité de 165°C.
[0006] Ces bitumes ont d'excellentes propriétés de confinement des déchets, mais ils posent
des problèmes de résistance mécanique car ils se présentent dans un état visco-élastique
à la température ambiante. De plus, leur résistance à l'irradiation pour une dose
intégrée de 10⁸ rad est insuffisante. Par ailleurs, pour obtenir une évaporation correcte
de l'eau présente dans la suspension de déchets, il est nécessaire d'utiliser dans
ces installations des températures de l'ordre de 160°C, ce qui entraîne des risques
d'incendie non négligeables.
[0007] La présente invention a précisément pour objet un procédé d'enrobage de déchets dans
du bitume, qui pallie les inconvénients des procédés rappelés ci-dessus.
[0008] Le procédé, selon l'invention, d'enrobage de déchets radioactifs ou toxiques dans
du bitume consiste à introduire dans une extrudeuse des déchets radioactifs ou toxiques
en poudres et/ou en grains avec des granulés d'un bitume contenant au moins 25% d'asphaltène
et au moins un liquide fluxant, et à chauffer l'extrudeuse de façon à obtenir à la
sortie de celle-ci un mélange pâteux ou liquide contenant lesdits déchets.
[0009] Le fait d'utiliser dans le procédé de l'invention des déchets en poudres et/ou en
grains et du bitume en granulés contenant au moins 25% d'asphaltène avec un liquide
fluxant, permet d'obtenir de nombreux avantages.
[0010] En effet, on peut utiliser une extrudeuse classique exactement adaptée aux impératifs
de malaxage, facile à démonter et à décontaminer, et munie de manchons de chauffage
à induction, puisqu'il n'est pas nécessaire d'utiliser des surfaces importantes d'échange.
On peut supprimer les circuits de fusion du bitume puisque celui-ci ne doit plus être
introduit à l'état fondu dans l'appareil de mélange. Par ailleurs, étant donné que
le chauffage a seulement pour but de fluidifier le bitume, on peut limiter la zone
à haute température à la dernière partie de l'extrudeuse uniquement pour faciliter
l'écoulement du mélange lorsqu'on veut obtenir un mélange liquide. De plus, l'addition
au bitume en granulés d'un liquide fluxant, permet d'abaisser la température nécessaire
pour obtenir un mélange liquide ou pâteux et de réduire l'énergie mécanique nécessaire
pour l'opération de mélange. Enfin, le procédé de l'invention permet l'utilisation
de bitumes ayant de meilleures caractéristiques, par exemple des asphaltes solides
en granulés tels que l'"asphalte au C5" obtenu par extraction sélective au pentane,
qui contient une fraction de l'ordre de 30% d'asphaltène. Cet asphalte présente un
indice de pénétrabilité nul à 25°C, un point de ramolissement de 150°C, une température
de pompabilité de 250°C et il est difficilement inflammable. Par ailleurs, sa heute
teneur en produits aromatiques (huiles et résines) et en composés hétérocycliques
(asphaltène) lui confère une excellente résistance à l'irradiation.
[0011] On peut aussi utiliser comme bitume à plus de 25% d'asphaltène, une roche naturelle
telle que la gilsonite qui présente sensiblement les mêmes caractéristiques que l'asphalte
au C5 et qui est une solide facilement transformable en granulés.
[0012] On précise que les liquides fluxants utilisables dans l'invention sont des liquides
capables d'abaisser le point de ramollissement du bitume utilisé.
[0013] A titre d'exemples de liquides fluxants susceptibles d'être utilisés, on peut citer
les huiles aromatiques, les huiles paraffiniques et les huiles au silicone. Les huiles
aromatiques peuvent être du type LCO (Light Cycle Oil), ce sont des résidus de distillation
à 90% d'hydrocarbures cycliques. Les huiles paraffiniques sont généralement des huiles
classiques de graissage de mécanisme, par exemple des huiles radioactives contaminées
provenant des pompes et compresseurs d'installations nucléaires.
[0014] Le procédé de l'invention peut être mis en oeuvre de différentes façons selon que
l'on receuillir à la sortie de l'extrudeuse un mélange pâteux ou un mélange liquide.
[0015] Ainsi, selon un premier mode de mise en oeuvre du procédé de l'invention, on chauffe
l'extrudeuse de façon à récupérer à la sortie de celle-ci un mélange liquide. Dans
ce cas, on introduit le mélange liquide dans un conteneur et on laisse durcir le mélange
dans le conteneur, le bitume servant alors de barrière de confinement des déchets.
[0016] Pour que cette barrière de confinement soit suffisante, il est préférable que le
mélange de bitume, de liquide fluxant et de déchets sortant de l'extrudeuse contiennent
au plus 50% de déchets radioactifs ou toxiques.
[0017] Dans ce premier mode de mise en oeuvre du procédé de l'invention, il est généralement
nécessaire de chauffer la dernière partie de l'extrudeuse à une température plus élevée
que le reste de l'extrudeuse pour obtenir à la sortie un liquide s'écoulant facilement
et réaliser un enrobage satisfaisant des déchets dans le bitume. Généralement, on
chauffe l'entrée de l'extrudeuse à 100°C, puis la partie médiane à environ 120°C et
la dernière partie à une température de 140 à 160°C.
[0018] Selon un second mode de mise en oeuvre du procédé de l'invention, on chauffe l'extrudeuse
de façon à récupérer à la sortie de l'extrudeuse un mélange pâteux. On transforme
alors ce mélange pâteux en profilés que l'on découpe ensuite en morceaux tels que
des pastilles cylindriques ayant par exemple un diamètre de 20 mm et une hauteur de
20 mm.
[0019] Dans ce cas, le bitume ne sert pas de barrière de confinement des déchets radioactifs
ou toxiques mais seulement de liant pour agglomérer ces déchets. On peut donc tolérer
une proportion plus importante de déchets et le mélange de bitume, de liquide fluxant
et de déchets sortant de l'extrudeuse peut contenir jusqu'à 70% en poids de déchets.
[0020] Cependant, les morceaux ou les pastilles obtenus à la sortie de l'extrudeuse ne peuvent
être stockés tels quels. Aussi, il est nécessaire de les enrober dans des résines
thermodurcissables ou dans du béton pour former autour de ceux-ci une barrière de
confinement en béton ou en résine ayant les propriétés voulues.
[0021] Dans ce second mode de mise en oeuvre du procédé de l'invention, on peut chauffer
la totalité de l'extrudeuse à une température relativement basse n'excédant pas 120°C,
par exemple chauffer l'entrée à 100°C et le reste à 120°C.
[0022] Le procédé de l'invention peut être utilisé pour le traitement de déchets liquides
à condition bien entendu de transformer ces déchets en poudres et/ou en grains avant
de les introduire dans l'extrudeuse. Dans ce cas, le procédé de l'invention comporte
une étape préalable consistant à transformer les déchets liquides en poudres et/ou
en grains. Ceci peut être effectué par traitement thermique dans une installation
séparée, ce qui permet de moduler la température et la durée du traitement en fonction
du type de déchets traités. Ce traitement peut consister en un séchage réalisé en
introduisant les déchets liquides dans un réacteur avec un courant de gaz chaud.
[0023] Ce traitement thermique peut également consister en une incinération des déchets,
ce qui conduit à l'obtention de déchets pulvérulents secs tels que des cendres.
[0024] Les poudres et/ou les grains sont ensuite introduits dans une extrudeuse classique
avec les granulés de bitume introduits à froid et le liquide fluxant. Le réchauffage
du mélange à la température désirée est effectué ensuite dans l'extrudeuse.
[0025] On peut toutefois introduire le bitume dans l'extrudeuse à une température supérieure
à la température ambiante pour favoriser l'opération de mélange, mais cette température
est généralement inférieure à 100°C et ne nécessite pas d'installations de fusion
du bitume comme dans l'art antérieur.
[0026] Le liquide fluxant, par exemple les huiles aromatiques ou paraffiniques, peut être
introduit à l'entrée de l'extrudeuse en même temps que le bitume et les déchets ;
il peut être aussi introduit séparément en un ou plusieurs points de la cage de l'extrudeuse.
[0027] Généralement, la quantité de liquide fluxant utilisée représente de 25% à 40% en
poids du mélange formé par le bitume et le liquide fluxant.
[0028] Lorsque les poudres et/ou les grains de déchets radioactifs ou toxiques sont obtenus
par traitement thermique de liquides, on réalise de préférence le transfert des poudres
et/ou des grains ainsi obtenus au moyen d'un courant gazeux, puis on sépare au moins
une partie des poudres et/ou des grains présents dans le courant gazeux et on introduit
la partie ainsi séparée dans l'extrudeuse.
[0029] Cette séparation des poudres et/ou des grains du courant gazeux est réalisée de préférence
en effectuant le cycle de traitement suivant :
- séparer tout d'abord une partie des poudres et/ou des grains présents dans le courant
gazeux pour l'appauvrir en poudres et/ou grains,
- mettre en circulation le gaz ainsi appauvri en poudres et/ou grains dans le premier
compartiment d'un dispositif de filtration séparé en un premier et un second compartiments
par au moins une paroi poreuse et perméable ayant des pores de dimensions inférieures
à celle des poudres et/ou grains pour obtenir à la sortie de ce premier compartiment
du gaz enrichi en poudres et/ou grains et diffuser dans le second compartiment du
gaz purifié,
- récupérer le gaz purifié qui a diffusé dans le second compartiment, et
- recycler le gaz enrichi en poudres et/ou grains sortant du premier compartiment
pour le soumettre à un nouveau cycle de traitement avec le courant gazeux à traiter.
[0030] Généralement, les poudres et/ou grains sont séparés du courant gazeux dans un séparateur
cyclone et introduits directement dans l'extrudeuse à partir de se séparateur.
[0031] Ce mode d'introduction des poudres et/ou grains obtenus lors du séchage est particulièrement
avantageux car il n'y a pas de rupture du confinement entre l'installation de séchage
et l'installation d'enrobage. De plus, on évite d'avoir à stocker les poudres et/ou
les grains et de les doser ensuite à l'entrée de l'extrudeuse. On évite ainsi que
des poussières radioactives puissent être libérées dans l'atmosphère.
[0032] Les déchets radioactifs ou toxiques susceptibles d'être traités par le procédé de
l'invention peuvent ainsi être obtenus par traitement thermique de déchets liquides
tels que des effluents aqueux provenant des centrales nucléaires, des usines nucléaires
et de nombreuses installations industrielles.
[0033] Il est à noter que ces effluents peuvent être constitués uniquement par des solutions
ou encore par des suspensions de particules de matières insolubles telles que des
poudres fines, par exemple des poudres d'oxydes métalliques, des particules colloïdales,
etc. Dans tous les cas, lors du traitement thermique de ces effluents, on obtient
des particules qui peuvent être constituées par une poudre, des cendres, etc.
[0034] Les déchets traités par le procédé de l'invention peuvent être également constitués
par des produits en grains tels que des résines échangeuses d'ions que l'on soumet
de préférence à un séchage avant de les introduire dans l'extrudeuse avec les granulés
de bitume et le liquide fluxant.
[0035] Pour traiter par le procédé de l'invention des déchets liquides radioactifs ou toxiques,
on peut utiliser une installation qui comprend :
- un réacteur de séchage des déchets liquides comportant des moyens d'introduction
des déchets liquides, des moyens d'introduction d'un gaz chaud et des moyens de collection
des particules obtenues dans le réacteur de séchage, et
- une extrudeuse munie de moyens de chauffage, de moyens d'introduction de granulés
de bitume de moyens d'introduction de liquide fluxant et de moyens d'introduction
des particules (poudres et/ou grains) collectées dans le réacteur de séchage.
[0036] De préférence, l'installation comprend de plus des moyens pour transférer les particules
collectées dans le réacteur de séchage au moyen d'un courant gazeux et des moyens
de séparation des particules transférées par le courant gazeux.
[0037] De préférence, les moyens de séparation des particules transférées, par le courant
gazeux comprennent :
- une boucle de traitement comprenant successivement un dispositif de filtration séparé
en un premier et un second compartiments par au moins une paroi poreuse et perméable
ayant des pores de dimensions inférieures à celles des particules, un dispositif de
séparation de particules raccordé aux deux extrémités du premier compartiment du dispositif
de filtration, et des moyens pour mettre en circulation le courant gazeux dans la
boucle de traitement,
- des moyens pour introduire le courant gazeux dans la boucle de traitement,
- des moyens pour extraire le gaz ayant diffusé dans le second compartiment du dispositif
de filtration, et
- des moyens pour recueillir les particules séparées dans le dispositif de séparation
et les introduire dans l'extrudeuse.
[0038] De préférence, le dispositif de séparation est un séparateur cyclone et les parois
poreuses du dispositif de filtration sont constituées par des tubes délimitant intérieurement
le premier compartiment.
[0039] L'utilisation d'une telle boucle de traitement permet de réaliser l'enrobage en continu
des déchets dans le bitume tout en évacuant de la boucle de traitement du gaz purifié.
[0040] Le procédé de l'invention peut également être mis en oeuvre pour enrober des particules
provenant d'un réacteur de séchage ou d'un incinérateur après que celles-ci aient
été stockées. Dans ce cas, on reprend les particules stockées soit directement par
un dispositif d'extraction mécanique, soit par un courant gazeux et on les introduit
dans la boucle de traitement décrite ci-dessus pour séparer les particules et les
introduire directement dans l'extrudeuse.
[0041] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront mieux à la lecture
de la description qui suit donnée bien entendu à titre illustratif et non limitatif
en référence au dessin annexé sur lequel:
- la figure 1 représente une installation d'enrobage en continu de déchets liquides
radioactifs ou toxiques dans du bitume, et
- la figure 2 représente une variante de l'installation de la figure 1 dans laquelle
il est prévu une enceinte de stockage de déchets avant leur enrobage dans le bitume.
[0042] Sur la figure 1, on a représenté une installation d'enrobage en continu d'effluents
radioactifs mettant en oeuvre le procédé de l'invention. Dans cette installation,
les effluents à traiter sont stockés dans un réservoir 1 qui est équipé d'une conduite
3 et d'une pompe de circulation 5, d'un système de régulation de pH en ligne 7 et
d'un dispositif d'injection de produits d'insolubilisation 9. Une conduite 11 munie
d'une pompe volumétrique 13 permet d'injecter dans un réacteur de séchage flash 15
les effluents provenant du réservoir 1. Dans ce réacteur 15, on introduit par la conduite
17 de l'air chaud qui est aspiré à travers un filtre 19 par un surpresseur 21 et est
chauffé dans un réchauffeur 23. Ainsi, dans le réacteur flash 15 les effluents liquides
sont évaporés par l'air chaud et ils sont refroidis à la sortie du réacteur dans la
boîte de dilution 25 par de l'air de trempe qui est introduit par la conduite 27 après
avoir été refroidi dans un échangeur 29. Le mélange sortant de la boîte de dilution
25 est donc constitué par de l'air chargé de poudres et/ou de grains. On traite ensuite
ce mélange dans la boucle 31 munie d'un séparateur cyclone 33, d'un ventilateur de
circulation 35 et d'un dispositif de filtration 37 séparé en un premier compartiment
37a et un second compartiment 37b par des tubes 37c poreux et perméables, le sens
de circulation dans la boucle de traitement étant indiqué sur le schéma. On introduit
ainsi l'air chargé de poudres et de poussières tout d'abord dans le cyclone 33 où
une partie des poudres est séparée et recueillie dans l'écluse 39 tandis que le gaz
appauvri en particules est repris par le ventilateur 35, puis introduit dans le dispositif
de filtration 37.
[0043] Dans ce dispositif de filtraton 37, on a établi une différence de pression entre
les compartiments 37a et 37b pour pouvoir extraire de ce dispositif par passage au
travers de la paroi des tubes poreux 37c de l'air purifié et récupérer à la sortie
du premier compartiment de l'air enrichi en particules.
[0044] On évacue par la conduite 41 l'air épuré, et on recycle l'air enrichi en particules
dans le cyclone 33 avec un appoint d'air chargé de particules (poudres et/ou de grains)
provenant du réacteur flash 15. L'air purifié sortant du dispositif de filtration
par la conduite 41 est aspiré par la pompe 43 et il peut être évacué dans l'atmosphère
après passage dans des filtres de sécurité 45.
[0045] Dans cette installation, on traite en continu les poudres et/ou les grains séparés
dans le cyclone 33 en les introduisant directement à travers l'écluse 39 dans une
extrudeuse 47. On introduit également dans cette extrudeuse des granulés de bitume
à partir d'une trémie 49 et l'on dose la quantité de bitume introduit au moyen de
l'extracteur 51. Une pompe doseuse 59 est prévue pour injecter une quantité déterminée
de liquide fluxant provenant du réservoir 60 en un ou plusieurs points de la cage
de l'extrudeuse. L'extrudeuse est munie de manchons chauffants et le bitume est si
nécessaire chauffé dans cette extrudeuse avant l'introduction des particules provenant
du séparateur 33. Dans la dernière partie de l'extrudeuse 47, on peut poursuivre le
chauffage du mélange à une température plus élevée pour augmenter sa fluidité et l'introduire
directement dans un conteneur 53 muni d'une protection biologique et relié à un système
de ventilation nucléaire par la conduite 55. On laisse ensuite le mélange durcir dans
le conteneur 53 et l'on obtient ainsi un bloc de bitume contenant les particules radioactives
provenant du réacteur de séchage 15.
[0046] Cette installation permet donc de traiter en continu des effluents liquides pour
les enrober dans du bitume. Ceci permet de limiter le volume des déchets et de réaliser
leur conditionnement en continu dans de bonnes conditions.
[0047] Sur la figure 2, on a représenté une variante de réalisaton de l'installation de
la figure 1 plus particulièrement adaptée à l'enrobage différé de poudres, grains
ou cendres d'incinération. Dans ce cas, l'installation comporte une trémie de stockage
26 des particules, et les particules stockées dans la trémie 26 sont introduites ensuite
dansla boucle de traitement 31 par un ensemble de transport pneumatique comprenant
un ventilateur 61, un réchauffeur 63, une boîte d'introduction 65 alimentée par une
vis doseuse 67.
[0048] Ainsi, dans cette variente, les particules sont reprises par un courant gazeux, puis
introduites dans la boucle de traitement 31 dans laquelle elles sont séparées en 33,
puis introduites en continu dans l'extrudeuse 47, avec les granulés de bitume provenant
de la trémie 49 et le liquide fluxant provenant du réservoir 60.
[0049] A titre d'exemple, on a utilisé une installation telle que celles représentées sur
les figures 1 et 2 pour traiter des poudres ayant une granulométrie moyenne de 1 à
5 micromètres en utilisant pour l'enrobage une extrudeuse à deux vis de 55cm de diamètre
avec des contrefilets après la zone d'introduction des produits et avant la zone de
chauffage final. Dans ces essais, la vitesse de rotation des vis était de 120 t/min,
le débit dans l'extrudeuse de 10 kg/h.
[0050] Dans un premier essai, on a utilisé 50% en poids de poudre et 50% en poids de bitume
constitué par un mélange comprenant 70% en poids de l'asphalte au C5 décrit précédemment
et 30% en poids d'huiles aromatiques, et l'on a chauffé la dernière partie de l'extrudeuse
à une température de 150°C, l'entrée étant chauffée à 100°C et le reste à 120°C.
[0051] Dans un deuxième essai, on a utilisé 50% en poids de poudre et 50% en poids de bitume
constitué par un mélange comprenant 70% en poids d'asphalte au C5 et 30% en poids
d'huiles de vidange et l'on a chauffé la dernière partie de l'extrudeuse à 160°C,
l'entrée étant chauffée à 100°C et le reste à 120°C comme précédemment.
[0052] Dans ces deux essais, on a obtenu des blocs de bitume présentant des bonnes caractéristiques
mécaniques et assurant un excellent confinement des déchets radioactifs.
[0053] Un examen d'echantillons au microscope électronique a montré que les grains étaient
régulièrement dispersés dans la matrice.
[0054] Dans un troisième essai, on a utilisé 70% en poids de poudre et 30% en poids de bitume
constitué par un mélange comprenant 70% en poids d'asphalte au C5 et 30% d'huiles
aromatiques et l'on a chauffé l'entrée de l'extrudeuse à 100°C et le reste à 120°C.
[0055] On a ainsi récupéré à la sortie de l'extrudeuse un mélange pâteux que l'on a transformé
en pastilles cylindriques ayant un diamètre de 20 mm et une hauteur de 20 mm.
1. Procédé d'enrobage de déchets radioactifs ou toxiques dans du bitume, caractérisé
en ce qu'il consiste à introduire dans une extrudeuse (47) des déchets radioactifs
ou toxiques en poudres et/ou en grains avec des granulés d'un bitume contenant au
moins 25% d'asphaltène et au moins un liquide fluxant et à chauffer l'extrudeuse de
façon à obtenir à la sortie de celle-ci un mélange pâteux ou liquide contenant lesdits
déchets.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le bitume est de l'asphalte
au C5 obtenu par extraction sélective au pentane, qui contient environ 30% d'asphaltène.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le bitume est de la gilsonite.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
le liquide fluxant est choisi parmi les huiles aromatiques et les huiles paraffiniques.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
le liquide fluxant représente de 25 à 40% en poids du mélange formé par le bitume
et le liquide fluxant.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
l'on chauffe l'extrudeuse de façon à récupérer à la sortie du bitume pâteux et en
ce que l'on transforme ce bitume pâteux en profilé que l'on découpe ensuite en morceaux.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que le mélange sortant de l'extrudeuse
contient jusqu'à 70% en poids de déchets radioactifs ou toxiques.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
l'on chauffe l'extrudeuse de façon à récupérer à la sortie un mélange liquide, en
ce que l'on introduit ce mélange liquide dans un conteneur (53) et en ce que l'on
laisse le mélange durcir dans le conteneur.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que le mélange sortant de l'extrudeuse
contient au plus 50% en poids de déchets radioactifs ou toxiques.
10. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce qu'il comprend une étape préalable
consistant à transformer des déchets liquides radioactifs ou toxiques en poudres et/ou
en grains, à transférer les poudres et/ou les grains ainsi obtenus au moyen d'un courant
gazeux, à séparer ensuite au moins une partie des poudres et/ou des grains présents
dans le courant gazeux, et à introduire la partie ainsi séparée dans l'extrudeuse.